Religion

         
         

La religion majoritaire sur Elysion est celle des Grands Rois. C’est une religion ouverte et vaste, souple et assez permissive, ce qui permet au plus grand nombre de l’adopter sans contraintes. Il y a évidemment des cultes locaux, comme par exemple le culte des Esprits sur l’Archipel, mais ils restent des exemples isolés, contenus à une aire géographique, ou à une Branche par exemple. Cette religion est suivie par certains avec une grande ferveur, par d’autres avec plus de libertés. Personne n’a de contrainte religieuse sur Elysion; aucune religion n’est liée aux Etats. Chacun est libre de sa pratique.

           
         

Les Grands Rois sont les quatre premiers Rois d’Elysion. Tous trois sont couronnés le 1er Rubéen 8399, ceci devenant l’an 0 d’Elysion. Il sont les premiers dirigeants officiels d’Elysion, qui jusque là était plus organisé en factions et tribus. Tous avaient des fonctions avant ce Couronnement, et ont été choisis comme chefs de leurs continents pour les raisons que nous allons évoquer. Le Couronnement s’est fait le même jour pour des raisons symbolique, permettant de marquer le commencement d’une nouvelle ère, d’une nouvelle civilisation: celle d'Elysion. Il seront canonisés de leur vivant, et donneront naissance à la religion d’Elysion, la religion des Grands Rois.


Erwin, premier Roi d’Eaque, était un Augmenté. Très grand, avec une forte stature, il était physiquement impressionnant, et avait une voix qui portait si loin qu’on disait qu’elle était capable de traverser l’intégralité des Plaines Enéides. Il s’est tout d’abord illustré comme général émérite, dans plusieurs batailles permettant d’unifier les clans. Son courage était connu de tous, ainsi que sa dextérité en armes et sa force. On disait de lui qu’il soulevait des épées de centaines de kilos dans chaque main, et pouvait trancher des têtes comme on couperait du beurre, arracher un bras à mains nues comme un couperait une fleur, mais personne ne se souvenait de l’avoir vu faire. (Encore aujourd’hui certains érudits se déchirent pour savoir quel crédit apporter à cette réputation, et à quel point le temps a pu les déformer ou les amplifier.)
Il était pourtant loin d’être cruel, et c’était sans doute plus pour sa rapidité de décision et son calme sans pareil qu’il gravit les échelons, avant d’être porté comme chef de la ville d’Hypnos qui se formait peu à peu, puis de devenir Roi d’Eaque quelques années plus tard.
Il était à la fois craint et aimé, réputé pour son sens aigu de la justice. Il était connu pour gagner les batailles avant même qu’elles soient commencées de par son sens stratégique.
Il défendait vaille que vaille son peuple, et n’aurait jamais laissé ses hommes aller se faire massacrer pour l’honneur.
C’était un homme approchant les deux mètres, très roux, aux yeux turquoise. Le turquoise était d'ailleurs devenu sa couleur. C’est le mélange avec le jaune emblématique de Dame Liane qui donna le vert caractéristique d’Eaque.

Dame Liane était une Tarima, très cultivée, qui avait une connaissance parfaite du monde. Curieuse et studieuse, elle considérait qu’il était important de connaître le passé pour bâtir le futur, et fut à l’origine des premières bibliothèques et premiers récits d’Elysion.
Elle fut l'instigatrice des Grands Livres, qui sont écrits en permanence et racontent l’histoire d’Elysion. Passionnée de cartographie, elle fit lancer des dizaines et des dizaines d’expéditions.
D'apparence toujours calme et sereine, elle avait la réputation de ne prendre la parole que lorsque cela lui semblait indispensable. C’est cette aptitude à toucher juste qui lui valut peu à peu une réputation hors norme. Elle devint très rapidement une stratège hors pair, et prit une place prépondérante dans les batailles d’unification des clans, mais aussi dans le maintien de la paix une fois les clans unifiés.C’est cette qualité qui la désigna naturellement pour diriger des unions, et la porta peu à peu vers le trône.
D’apparence longue et fine, presque fragile, elle avait des yeux d’un gris sombre, presque noir.  Etant née et ayant grandi en bord de mer, ses cheveux avaient été blondis par le soleil, et elle avait peu à peu pris le jaune comme couleur emblématique, disant qu’il lui rappelait le sable qui avait peuplé son enfance. C’est le mélange de ce jaune et du bleu caractéristique à Erwin qui définira le vert comme la couleur d’Eaque aujourd’hui encore.

Erwin et Liane ont été choisis comme Roi et Reine comme les deux faces d’une même pièce: de par leurs qualités, ils étaient les meilleurs représentants du continent, de ses forces. Ni mariés, ni liés par le sang, ils régnèrent en harmonie des années durant. C’est de l’alliance entre Erwin et Dame Liane qu'est venue la tradition de deux souverains sur Eaque, toujours respectée. aujourd’hui.


Merlin, l’Homme d’Acier, est couronné Roi de Rhadamanthe le 1er Rubéen 8399.
Merlin était un Phabien. Né de prisonniers déportés sur Rhadamanthe lors de la transformation de ce nouveau contient inhospitalier en prison géante, il a grandi dans le désert Phobos où s’était réfugiée sa mère après son accouchement. Là-bas, ils ont rencontré d’autres personnes et ont formé une communauté. Ils ont appris à y résister aux conditions extrêmes et à combattre.
Homme fin, sec, nerveux, de petite taille, aux cheveux blanchis par les conditions extrêmes vécues toute sa vie et à la peau tannée par le soleil,  Merlin devint peu à peu un combattant émérite malgré sa cécité causée par un combat, réputé pour son intransigeance et son agilité qui firent peu à peu de lui le chef de cette nouvelle communauté des Phabiens.
Cette réputation l’avait précédé au moment où il avait fallu déterminer qui serait le chef du continent Rhadamantien, et, malgré une stature fine et son handicap, il parvint à battre tous ses concurrents, dont les têtes restèrent longtemps exposées sur les murs du palais qu’il fit construire en tant que souverain. (Cette forme de “célébration” est parvenue jusqu’à aujourd’hui sous une forme édulcorée, où les Rhadamantiens accrochent à leur fenêtre de petites têtes réduites en paille pour fêter un heureux événement, ou une promotion sociale.)
Peut-être plus craint que respecté, Merlin réussit cependant à faire de Rhadamanthe un continent avec ses villes et ses lois, plus qu’une prison gigantesque à ciel ouvert. Inflexible, il avait la réputation de ne jamais céder un pouce de terrain à l’ennemi, que ce soit durant la bataille ou durant les négociations diplomatiques. Son mode de vie martial s’étendit à son maigre gouvernement et à ses adeptes, transformant peu à peu la société Rhadamantienne en méritocratie militariste, où les prouesses martiales et la discipline personnelle valaient plus que la vie d’un individu.
Souvent couvert du sang des adversaires qu’il venait d’éliminer, le rouge devint naturellement son emblème.

Judy, la Dame d’Ebène, est couronnée Reine de Minos  le 1er Rubéen 8399.
Judy est une Fille de la Terre, et est née et a vécu sur Minos toute sa vie. Réputée pour sa grande douceur et son écoute sans faille, elle avait également un rapport très fort à la nature et au végétal, auxquels elle vouait un grand respect.
Tendre, elle considérait que le plus important n’était pas de dominer, de gagner des batailles, ou d’avoir du territoire, mais de permettre à chacun de vivre tranquillement une vie heureuse et douce. Cette vision du monde en fit peu à peu une gardienne de l’esprit de Minos, et la désigna naturellement comme première Reine de Minos.Sa philosophie tranquille attira sur le continent tous ceux cherchant à fuir la barbarie de Rhadamanthe, ou les règles strictes d’Eaque, faisant de Minos une terre d’asile, au rythme de vie plus proche de la nature et où la tolérance était de mise.
C’est à Dame Ebène que l’on doit les jardins du palais d’Elysée, réputés dans tout Elysion. De par son pouvoir et son goût du beau et de l’harmonie elle les a créés à son image. Elle a aussi beaucoup influencé la décoration et le style du Palais de Minos, où la nature et son imagerie sont très présentes. Elle a de plus lancé pour la première fois l'idée d’un réseau d’eau pour le continent, qui permettrait à tous de se fournir en eau potable, et d’arroser les cultures. Ce projet, trop ambitieux pour Minos, qui avait déjà de l’eau potable, fut récupéré par Eaque et son système de canaux. Ceci fut mis en place quelques décennies plus tard par Minos, à partir des plans proposés par la Première Reine.
Sa peau d’ébène faisait ressortir ses yeux qui paraissaient aussi dorés que la lumière du soleil, alors que sa chevelure prenait la couleur des feuilles de la forêt qui renaissaient au printemps. Il se dit que, dans sa couronne, chacune des espèces végétales de la Forêt Chrysanthème était représentée.
Considérant que pour la vie, rien n’était plus indispensable que l’eau, elle fit du bleu sa couleur. Couleur qui, aujourd’hui encore, représente le continent Minosien.

           
         

La religion des Grands Rois est une religion en actes. C’est par ses actions quotidiennes, son comportement et ses valeurs que l’on honore les déesses et dieux elysionniens. En effet, chaque figure représente une valeur, plus ou moins générale. Ainsi, on honore Erwin en démontrant son sens de la stratégie, Liane en faisant preuve d’érudition. C’est par sa férocité face à l’adversaire que l’on rend hommage à Merlin, tandis que par la douceur que Judy sera célébrée.
Le Panthéon elysionnien est immense, car de nouvelles figures marquantes par leurs actes ou leurs valeurs y entrent régulièrement, suite à une cérémonie officielle.  On aura au moins un dieu par Branche, un dieu par Spécialité, un dieu par Métier, des dieux pour des activités, des dieux pour des valeurs ou des idées. Ces déesses et dieux ne sont pas forcément des Rois et des Reines: la religion se nomme ainsi en hommage aux fondateurs d’Elysion, mais les représentants du panthéon sont simplement des figures marquantes pour ce qu’ils incarnent.

En plus des actes quotidiens, on peut détenir des idoles sous forme de statuettes ou de tableaux par exemple dans les foyers, qui permettent d’honorer les dieux au quotidien. chaque famille a souvent sa divinité de prédilection, liée à ses propres valeurs, à son propre fonctionnement, à ses activités (pour certains ce sera la gourmandise, pour d’autres la témérité, d’autres choisiront l’humour, la couture, la cuisine, la pêche, la tendresse, la tarte aux pommes, la tolérance, etc.).
Il existe également des temples parsemés dans tout Elysion, où le panthéon est représenté, et où on peut venir déposer ses hommages. Ce sont des lieux de prière et de recueillement, où sont menées des cérémonies de prière, mais les mariages, baptêmes, enterrements,etc. n’ont pas à s’y tenir. Les fêtes d’Elysion ne sont pas spécifiquement liées à la religion non plus, même si certains peuvent choisir d’y célébrer une figure du panthéon.
Il y a également des “professionnels” de la religion, hommes ou femmes, de toutes Branches, qui officient lors de ces cérémonies, ainsi que des monastères et couvents, où l’on pratique avec ferveur la religion des Grands Rois.

           
         

Le Scuplteur, qui a vécu aux alentours du premier siècle, représente l'idée de l'éternité. « Non loin du brasier des géants, terré dans le creux d’un roc toujours enneigé, résonne un martèlement. S’en approcher n’est pas évident, Rhadamanthe est rude, ses montagnes aussi. Mais il y a dans ce choc qui se répète, une note obsessionnelle qui frappe la moelle du plus petit os de celui qui l’entend. Peu l’ont vu et les quelques brides descriptives qui en ont résulté n’ont rien de divin. Un homme couvert d’une poussière bleutée, celle la pierre qu’il malmène. Il n’est pas très beau. L’épaule droite est plus musclée que la gauche alors il penche bizarrement. Ses cheveux sont emmêlés et empierrés d’éclats mal dégrossis. Son corps est maigre, mais sans la majesté secrète des ermites ; un petit ventre s’agite entre des côtes dégarnies au rythme des outils. Même le regard, celui de l’âme, celui des artistes, n’a rien de magique. Un vert sombre qui parait sale par les taches brunes qui en dévorent tout pétillement. Non, il n’impressionne pas physiquement. De toute manière, on ne le regarde jamais longtemps. Devant lui, il y a l’œuvre. De nombreux exégètes ont essayé de comprendre pourquoi il passait son temps à façonner une mèche. Les interprétations les plus folles se sont multipliées. Ce n’est que des centaines d’années plus tard, lors d’un fantastique éboulement, que tout fut compris. Sans que l’on sache vraiment comment, c’est toute la montagne qu’il avait ciselée. La forme de la figure est aujourd’hui un grand sujet de débat. Avec le temps, toutes les représentations se sont perdues, quant à l’originale, la conspiration des conflits, de la nature et des malencontreux hasards en est venue à bout. De l’Histoire sont nées plusieurs histoires aux personnages et péripéties variés. Des fantaisies littéraires parfois, des contes pour les enfants essentiellement. Demeure pourtant un regroupement mystérieux. Un culte étrange. Leur vénération pour lui viendrait de l’idée que cette statue n’était pas qu’un simple exploit artistique. Qu’il y avait dans cette roche et la passion de son amant, le plus grand des sacrifices. Mais qu’a-t-il sauvé ? La réponse réside-t-elle dans ces infimes morceaux que dissimulent avec crainte les fidèles ? »

Rose Bujari, qui a vécu dans la seconde moitié du quatrième siècle, incarne la satiété. Rose était une antithèse de la faim, prêtresse dans un des premier temple créés. D'une nature généreuse et joviale, c'est toujours avec le sourire qu'elle accueillait chaque visiteurs du temple auquel elle avait dédié sa vie.  Un hiver plus froid et rude que les autres, la population avait faim, très faim, et elle le ressentait jusqu'au fond de ses entrailles. Se sentant impuissante elle décida d'essayer de projeter son pouvoir sur chaque personne qui passait la porte du temple. Ainsi, les gens repartaient du temple en ayant moins cette sensation de faim: un bout de pain suffisait à leur donner une impression de satiété  et leur souffrance affectait moins la jeune femme. Pourtant, elle ne trouvait pas ça suffisant. Elle voulait aider plus de monde. Ainsi un soir dans son sommeil, elle fit le rêve de projeter son pouvoir sur le continent entier. Le lendemain, elle essaya. Le surlendemain, elle essaya, et recommença chaque soir de la période de famine N'y arrivant pas immédiatement, mais toujours avec cette soif d'aider son prochain à ne plus souffrir elle se mit à parcourir les trois continents de temple en temple, de ville en village, de paysage en paysage afin de rassasier tout les habitants. Elle était devenue la dame qui soigne la faim, jusqu'au jour où elle parvint à projeter son pouvoir sur l'entièreté de Minos. Cet exploit lui coûta la vie.
On raconte que depuis ce jour là, en période de famine, Minos est moins touché par les douleurs liées à la faim.
Rose était une femme petite et blonde assez dodue aux grands yeux noisette et au sourire angélique. Elle est souvent représenté offrant un pain.

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