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Aëlia Delabost
Aëlia Delabost
Eaquien.ne
Messages : 522
Date d'inscription : 12/02/2012
Age : 35
Localisation : En mer, toujours, sur l'Envolée, peut-être pas pour toujours.

Votre personnage et ses relations
Date de naissance: 04/03/2754
Âge: 36
Branche(s): Télépathe
Lieu de vie: Hypnos
Occupation: Associée à LutherCorp et exploratrice de portails
Niveau de richesse: 7
Niveau de célébrité: 7
Relations principales:
Autres informations essentielles:

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Dim 16 Mar 2014 - 13:48
La nuit était là depuis longtemps dans le port de Thésée. Les marins étaient sur leur bateaux et dormaient, se livraient à diverses activités illicites, ou bien buvaient dans les bars du port. C’était le cas de l’équipage d’Alban Merirosvo. Aëlia était avec eux. Dire le nombre de litres de rhum bus ce soir-là serait indécent. C’est lorsque la jeune fille sentit qu’un de plus, et elle s’endormait, qu’elle décida de laisser là ces hommes tous au moins aussi imbibés qu’elle. 

Aëlia avait bien trop bu. Elle était soûle. Le bateau était loin. Elle sortit du bar, portée par ses jambes tremblantes, son cerveau cotonneux passé en pilotage automatique la menant tant bien que mal jusqu’au bateau. Elle tanguait un peu, et zigzaguait beaucoup. C’était malheureusement devenu une petite habitude chez elle, depuis sa rupture difficile. Et, peu à peu, plus personne n’y avait prêté grande attention : les marins l’avaient naturellement intégrée à leurs beuveries, sans même se rendre compte qu’elle consommait parfois plus qu’eux. Il lui était déjà arrivé de se réveiller ailleurs, sans souvenirs, et de partir vite, migraine et bile au bord des lèvres, rejoindre le bateau. Avant, les hommes de l’équipage faisaient attention à elle, la voyaient comme leur petite sœur. Mais son récent changement d’attitude avait légèrement changé la leur : on ne voit plus comme sa petite sœur celle qui chante autant de chansons paillardes que vous, qui vomit comme vous, et qui, parfois, finit dans votre lit –ou vous dans le sien. Ils n’avaient pas pour autant cessé de l’appeler Lëlie, de faire attention à elle, et d’être prêts à la protéger dans n’importe quelle situation. Mais plus personne ne la raccompagnait jamais au bateau lorsqu’ils avaient bu : ils restaient à la taverne, continuaient à s’enivrer ou à parier. Peut-être que ce soir-là, ils auraient dû. 

La jeune fille était donc seule dans les rues pleines de nuit, et son cerveau embrumé par le liquide parfumé qu’elle avait ingéré toute la soirée n’analysait plus rien. Ainsi, elle ne sentit pas le regard posé sur elle, n’eut pas la sensation d’être suivie, ne capta aucune pensée. Non. Aëlia continuait à avancer lentement, laborieusement dans la rue. Lorsque soudain, à côté d’une rue un peu plus sombre, un bras musclé l’attrapa, l’attira dans l’ombre. Il y avait une oder de crasse, de sueur, et de danger. Elle était solidement tenue par un homme plus grand qu’elle, en imperméable manifestement, qui venait de glisser sa main dans son pantalon et qui lui souffla un « Ferme-bien ta gueule, Dame peu aimable ».

Jamais Aëlia ne dessoula aussi vite. Toutes les vapeurs d’alcools ‘évaporèrent, et ses perceptions devinrent soudain clairs, tranchantes. Elle entendait ses pensées, ses horribles pensées. Elle mordit violemment la main devant sa bouche, expira tout l’air de son thorax afin d’avoir assez d’espace pour passer entre les bras de l’homme. Elle parvint donc à glisser un peu, assez pour pouvoir lui mettre un coup de tête dans le thorax et lui faire lui-même perdre son souffle. Il ne s’y attendait pas, et ce fut ce qu’il fallait à la jeune fille pour échapper à ses bras. Elle tenta de lui mettre un coup de poing, mais son équilibre n’’était manifestement pas assez assuré, et son adversaire avait repris du poil de la bête. Il attrapa son poing, lui tordit le bras, lui mit une rafale de coups de poings, lui faisant perdre l’équilibre. Elle fut jetée à terre, et bourrée de coup de pieds. L’homme écrasa ses côtes. Elle était impuissante, ne pouvait rien faire, n’avait aucun moyen de défense. Elle ne pouvait qu’attendre. Attendre que cesse la pluie, ou attendre une ouverture. Une ouverture qui arriva enfin. L’homme s’arrêta un tout petit peu, pour reprendre son souffle. Aëlia en profita. Elle ne réfléchissait plus à rien, et son corps semblait agir sans elle. L’adrénaline et l’instinct de survie faisaient leur boulot. Elle le fit tomber, et prit le dessus, le frappa sans s’arrêter, sans reprendre son souffle, avec une violence inouïe. Elle n’avait aucune arme sur elle. Seuls ses poings faisaient le sale travail. Elle parvint peu à peu à se redresser, l’attaquant à coup de pieds. Il y eut des craquements assez répugnants. Elle comprit que l’homme n’avait pas voulu la tuer : vu ce qu’elle arrivait à faire, il l’aurait très bien pu. Il avait juste voulu la violer. Abuser d’elle, de son statut de femme, et peut-être de son ivresse, la transformer en chose, comme tous ces hommes qui la reluquaient ou la sifflaient mais bien plus violemment. Ceci redoubla sa rage. Elle frappa plus violemment encore. Il payait pour tous les autres. Pour tous les autres. Tout le corps de l’homme fut atteint, et elle n'arrêta que lorsqu’il fut muet. 

Elle ne savait pas s’il était ou non mort. Elle s’en foutait. 

Elle partit comme un boulet de canon. Elle s’assit sur le premier banc qu’elle trouva près de la mer, l’endroit le plus fréquenté. Elle avait besoin de reprendre son souffle. Elle avait un gout de sang dans la bouche. Des lampadaires éclairaient la scène d’une lumière faiblarde. Elle se mit à trembler peu à peu, puis de plus en plus violemment. Son visage et ses vêtements étaient maculés de sang, sa chemise était déchirée, elle avait perdu son tricorne et des bleus plus noirs que bleus commençaient déjà à apparaître sous le sang. Elle se recroquevilla sur le banc, tremblant de tout son corps, incapable de bouger, incapable de faire quoi que ce soit. Elle ne sentait pas les larmes qui coulaient de se yeux, ni le sang de son nez ou de sa lèvre, ni celui qui séchait sur elle, ni sa joue qui enflait, ni ses côtes qui la lançaient. Elle ne sentait plus rien. 

Elle tremblait.

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Dim 16 Mar 2014 - 18:51
Minuit était déjà passé depuis un bon bon de temps, et pourtant R'aquën n'arrivait toujours pas à trouver un navire en partance pour Rhadamanthe. Les seuls marins étaient soit officiels et refusaient toute navigation vers Rhadamanthe, ce qui était normal en temps de guerre mais aussi formidablement agaçant, soit pirates, et dans ce cas précis, il était plutôt simple d'en trouver : dans les tavernes, ou dans les caniveaux. 

Pourritures de pirates, y'en a pas un qui soit fichu d'aligner deux mots avec tout le rhum qu'ils s'enfilent ...


Désespérant de trouver un navire, R'aquën s'extirpa des quartiers mal famés près des docks, où régnaient malandrins et pirates. Il avait pour projet d'y retourner quelques heures plus tard, quand ces marins d'eau douce auraient dessaoulé. Et il reviendrait avec des espèces sonnantes, trébuchantes et clinquantes, histoire d'avoir un minimum de crédibilité auprès de ces hors-la-loi.


Il s'éloigna donc vers la mer, dans le but de dormir quelques heures sur un banc, peinard, en attendant que le soleil et la motivation des marins se lèvent. Il approchait doucement, marchant à un rythme paisible. De loin, il repéra un banc qui avait l'air plus confortable que le dernier sur lequel il avait passé la nuit ... Il s'y dirigeait quand une silhouette déboula à toute vitesse et se recroquevilla sur le banc en question : même de loin, il était clair que la personne allait mal. La silhouette tremblait tellement que R'aquën crut à un tremblement de terre pendant une seconde. 


Le jeune homme s'approcha du banc, et constata en chemin que la silhouette recroquevillée était ... une femme, la découverte du siècle en somme, en même temps il voyait mal un homme agir de la même façon. Elle était dans un sale état : ses cheveux blonds rebiquaient dans tous les sens, ses vêtements déchirés et le peu qu'il pouvait voir de son visage n'était pas spécialement joli à voir. Ayant la ferme intention de reprendre le banc à la femme, R'aquën s'assit prudemment et doucement à ses côtés et engagea la conversation.

Puis-je vous aider , mademoiselle ?
Aëlia Delabost
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Lun 17 Mar 2014 - 9:16
Aëlia avait vaguement senti des pensées s’approcher d’elle se plus en plus. Un homme. Sûrement assez jeune. Que son arrivée avait étonné, et qui voulait un banc –et elle voyait un bateau, quelque part dans un coin aussi-. Et pourtant, elle n’avait même pas fouillé. C’était arrivé tout seul. Aucune pensée sexuelle, cependant. Il lui parla. Voix grave et rauque. Un frisson parcourut l’échine d’Aëlia, invisible cependant, du fait des tremblements qui la secouaient désespérément. Aucune pensée perverse dans la tête du jeune homme près d’elle cependant. Il ne devait pas être beaucoup plus jeune ni plus vieux qu’elle et … elle ne semblait pas l’attirer, du moins pas pour l’instant. Ce qui l’attirait c’était le banc sur equel elle se tenait. Elle tenta de se déplier pour le regarder, mais cela lui demandait un effort incroyable. Tout son corps était douloureux et refusait de lui répondre. Elle réussit cependant  redresser un peu la tête, à la tourner vers lui, lui dévoilant ainsi son visage complètement tuméfié, sanglant et sûrement impressionnant. Du sang coulait encore. Des larmes aussi. Il était en contre-jour, mais elle le voyait brun aux cheveux ébouriffés, les yeux sûrement foncés aussi. Elle tenta de lui répondre, mais lorsqu’elle ouvrit la bouche, celle-ci se referma violemment sans lui demander son avis, lui mordant ainsi la langue, ce qui lui tira un gémissement aigu et des larmes de plus.

*C’est vraiment pas mon jour ! Tant pis … *

- Laissez-moi arrêter de trembler, et je vous laisse le banc, si j’arrive à bouger.

Elle détestait devoir parler ainsi. Elle se doutait qu’entendre une voix de femme résonner dans sa tête sans avoir été prévenu devait être très perturbant. Elle aurait bien voulu s’excuser de vive voix, mais son corps refusait. De façon catégorique. Il y eut un temps avant qu’elle ne reprenne.

- Je suis désolée de m’adresser à vous ainsi … Je n’arrive plus à parler.

La voix devait être plus assurée que ne le paraissait le corps. Cependant, c’était bien elle qui lui parlait.

_________________

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Lun 17 Mar 2014 - 12:46
La jeune femme n'eut pas l'air surprise lorsque R'aquën s'adressa à elle. En fait, de l'extérieur, il était difficile de dire comment elle pouvait se sentir, repliée sur elle-même comme elle l'était. Au bout de quelques secondes, elle se déplia quelque peu, sans cesser de trembler, et R'aquën put enfin voir son visage dans ensemble. Et il regretta instantanément. Il s'attarda sur ce visage quelques instants, sans arrière pensée, essayant de reconstituer mentalement à quoi il pouvait bien ressembler quelques minutes auparavant. Il en tira la conclusion qu'en temps normal, elle devait être plutôt jolie. La femme essaya d'ouvir la bouche, mais elle tremblait tellement que la bouche en question se referma aussitôt. Le jeune homme décida donc d'attendre jusqu'à ce qu'elle se calme, et tenta de diminuer sa présence afin de ne pas imposer cette dernière à l'occupante du banc.

- Laissez-moi arrêter de trembler, et je vous laisse le banc, si j’arrive à bouger.

Le coeur de R'aquën rata un battement et il se retint in extremis de tomber du banc. Une télépathe, donc. Pas étonnant qu'il ne l'ait pas surpris en s'approchant d'elle : elle avait du percevoir sa présence bien avant qu'il ne s'asseye à ses côtés. Paniqué, il jugea le danger dans lequel il se trouvait, envisagea un guet-apens, des assassins envoyés par les suppôts de l'ancien roi ...

- Je suis désolée de m’adresser à vous ainsi … Je n’arrive plus à parler.

R'aquën se ressaisit. Il se demandait toujours ce qu'avait pu subir cette femme, mais il était à peu près certain qu'elle n'avait pas grand-chose à voir avec son histoire. Le jeune homme frémit en apprenant son incapacité à parler : il avait lui-même tué de nombreuses personnes au cours de sa vie, mais il n'en tirait ni joie ni plaisir, tout comme il ne tirait aucun réjouissement de la souffrance d'autrui. Il faisait ce qu'il avait à faire, point. Et dans le cas présent, l'état de la jeune femme le révoltait profondément. Lentement, comme pour ne pas affoler une bête sauvage, il descendit du banc, et s'assit en tailleur devant la femme.

Je vous en prie, prenez votre temps, mademoiselle. Je dormirai par terre s'il le faut.

Il appuya sa phrase d'un léger sourire amical.
Aëlia Delabost
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[Archivé] Le port, la nuit, le rhum [libre] Empty Re: [Archivé] Le port, la nuit, le rhum [libre]

Lun 17 Mar 2014 - 18:28
Il pensait trop, beaucoup, beaucoup trop. Et maintenant que son cervea était aux aguets et qu’elle ne pouvait plus pour autant le faire se fermer aux pensées des autres, Aëlia voyait et entendait tout. Vraiment tout. Léger dégout et regret, surprise, panique, soulagement, révolte. Rhadamanthe. Le roi. Le guet-apens. Elle gémit légèrement. Il lui faisait (un peu plus) mal à la tête. Ceci dit, vu comment ça jouait des caissons de basse là-dedans, un peu plus, un eu moins … Cependant l’homme était calme, et sa présence avait quelque chose de rassurant. Au moins si l’autre type débarquait et que … Un frisson secoua assez violemment son corps tout entier. Penser à lui la révulsait complètement. Elle cracha du sang, sur le côté.

- Désolée, c’est vraiment pas élégant. Mais c’est pas très bon …

Il y eut un temps.

- Vous n’aurez pas besoin de dormir par terre. Je vis sur un bateau. Il faut juste que mon corps accepte de m’obéir, pour que j’y retourne et que je … voie l’étendue des dégâts. Mais rassurez-vous je n’ai rien à voir avec votre roi, par contre.

Elle le regarda. Elle aurait bien voulu lui sourire, mais n‘en était manifestement pas en capacité. Elle réprima un soupir. De toute façon, là, elle ne faisait plus ce qu’elle voulait .elle pouvait juste le regarder, trembler, saigner et avoir mal partout.

- J’aimerais bien vous sourire. Mais franchement, ça a pas l’air possible. Il a frappé assez fort pour que plus rien n’obéisse. En tous cas, merci de rester là, c’est gentil. Au moins si ce porc revient, je ne serai pas seule.

*De toute façon, il est mort dans sa ruelle si ça se trouve*


Peut-être avait-elle pensé un peu trop fort cette dernière phrase: si ça se trouve, elle était passée dans la tête de son interlocuteur. Elle n'était pas sûre.

- C’est moche à voir, non ? Je sais que vous vous demandez ce qu'il s'est passé. J'étais dans un bar, avec mon frère et ses amis, on a trop bu. Ils sont restés jouer et s'enivrer, moi je suis partie. J'étais trop soûle pour entendre aucune pensée. Bref, un mec m'a sauté dessus, et a mis sa main dans mes vêtements. Je me suis défendue, il a apparemment pas aimé et m'a rouée de coups. Et puis j'ai pris le relais et quand il a arrêté de réagir je suis partie. Je me suis assise là. Et depuis, je tremble. Je m'appelle Aëlia, au fait. 

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