Le Cabaret de Tata Cat'

Je crée ce sujet afin que vous laissiez libre cours à votre imagination. Pas de panique je vous explique! 

Le principe est assez simple on prend une chanson et on la fait chanter à un de nos personnage avec ou sans parole modifié avec ou sans mise en scène particulière.
La scène est ouverte à tous et pour tout type de production. 

Petit exemple plutôt drôle Gonzo Murume (donc un homme avec une vue exécrable petit gros et boiteux les cheveux grisonnant) reprenant je suis dans ma paranoïa dans un juste au corps à paillettes. 

Ou Angel Dust reprenant the sound of silence. 

Enfin bref tout est possible vous pouvez vous faire plaisir

(c'est du hors jeu juste ça m'a fait rire quand j'ai entendu cette musique j'ai eu ça en tête)

Un homme était sur scene il s'assit au bord de celle ci micro à la main et fit signe au public de ne plus faire de bruit il regarda à droite à gauche comme pour vérifier que l'on ne l'entendait pas. Puis les première note de la chanson retentirent. Il se mit à chanter sur le ton de la confidence alors que des danseur faisaient des roues derrière et se déhanchaient en installant un grand écran ou l'on pouvait voir l'ombre d'une femme qui approchait . La démarche de la femme était sensuelle, limite sexuelle, envoutante il était difficile d'accorder de l'attention à d'autres personnes alors que pour l'instant elle n'était qu'une ombre.
Soudain l'ombre n'en était plus une on pouvait discerner un corps et quel corps l'un des plus beaux jamais vu surement sculpté par les grands Rois eux même. Son visage encore trop lointain pour l'identifier. Ses longs cheveux bruns volant derrière elle. Ce n'est que sur le dernier refrain qu'il fut possible d'identifier ces yeux verts profond et ce visage angélique celui d'Eden Inferno.

She'll only come out at night
The lean and hungry type
Nothing is new, I've seen her here before
Watching and waiting
Ooh, she's sitting with you
But her eyes are on the door
So many have paid to see
What you think you're getting for free
The woman is wild, a she-cat tamed by the purr of a jaguar
Money's the matter
If you're in it for love
You ain't gonna get too far
Oh, oh, here she comes
Watch out, boy, she'll chew you up
Oh, oh, here she comes
She's a maneater
Oh, oh, here she comes
Watch out, boy, she'll chew you up
Oh, oh, here she comes
She's a maneater
I wouldn't if I were you
I know what she can do
She's deadly, man
And she could really rip your world apart
Mind over matter
Ooh, the beauty is there
But a beast is in her heart
Oh, oh, here she comes
Watch out, boy, she'll chew you up
Oh, oh, here she comes
She's a maneater
Oh, oh, here she comes
Watch out, boy, she'll chew you up
Oh, oh, here she comes
She's a maneater
Ooh, oh, oh, here she comes (here she comes)
Watch out boy, she'll chew you up
Oh, oh, here she comes (watch out)
She's a maneater
Oh, oh, here she comes (she's a maneater)
Ooh, she'll chew you up
Oh, oh, here she comes
Here she comes, she's a maneater
Oh, oh, here she comes (watch out)
She'll only come out at night, ooh
Oh, oh, here she comes
Here she comes, she's a maneater
Oh, oh, here she comes (she's a maneater)
The woman is wild, ooh
Oh, oh here she comes
Here she comes
Watch out boy, watch out boy
Oh, oh, here she comes
Oh, watch out, watch out, watch out, watch out
Oh, oh, here she comes (watch out)
Yeah, yeah, maneater
Oh, oh, here she comes (she's a maneater)
Watching and waiting
Oh, oh, here she comes
Oh, she's a maneater

Quelle idée de jouer à action ou vérité avec Nathalia et quelle idée de dire ACTION! Garmyr se retrouvait là, debout sur la scène, attifé comme un pingouin impériale. Des yeux le regardaient faire sa meilleure poker face. Il se pinçait légèrement les lèvres l'air gêné. Il était là il était là. Plus de choix possible. La musique commença à raisonner dans la salle quand le public commença à s'animer. La guitare était simple mais marquante. Puis quand la basse se mit à gronder et la batterie à tonner. Une personne dans le public cria un "Woooow" retentissant qui fit sursauter le bougre sur la scène.

"Darling you gotta let me know... Should I stay or should I go?"

Il jeta un regard interrogateur à Nath qui se trouvait dans le public lui adressant cette petite pique qui raisonnait avec leurs difficultés relationnelles actuelles. Garmyr s'investit de plus en plus dans la chanson se mettant même malgré lui à lever les bras d'agacement en suivant les paroles. Jouant des mots caricaturant presque leurs implications et leurs significations. Electrisé par les paroles de la musique et son refrain des plus impactants, il commença à se débarrasser de ses fringues trop peu confortables. A la fin de la chanson, Garmyr s'était débarrassé de sa veste queue de pie, de son nœud papillon, des manches de sa chemises et et tout les boutons qui la tenait fermée.

Que faisait-elle, sous cette douche de lumière, devant tous ces gens ? Elle n'aurait bien su l’expliquer, agissant comme dans un rêve. Mais elle était là, et des regards étaient tournés vers elle. Il y avait encore dans la salle un peu de brouhaha, les gens n’étaient pas encore attentifs. C’était elle qui ouvrait le spectacle ce soir, et si elle avait bien tout compris, il y avait un fil conducteur (mais elle n’avait pas saisi lequel). A vrai dire, elle n’était même pas certaine de ce qu’elle devait chanter.
Pourtant lorsque les premières notes d’un instrument à cordes pincées retentirent ce fut en elle comme un instinct.

“Quand le vent frais
Vient danser
La rivière chante
Pour ne pas oublier”

Sa voix, d'habitude si monocorde semblait atteindre des accords jusque là inconnus d’elle-même, subjuguant le public qui s’était tu soudain et la regardait.

“Ferme les yeux
Si tu veux voir
Ton reflet
Dans ce grand miroir”

Comment connaissait-elle ces paroles ? Pourquoi paraissaient-elles remonter d’un autre temps, lointain ? Comme la réminiscence d’une enfance oubliée …

“Dans l’air du soir
Tendre et doux
L’eau claire murmure
Un chemin pour nous
Si tu plonges dans le passé
Prends garde de ne pas t’y noyer”

Ces paroles la réchauffaient et la glaçaient tout à la fois. Elles étaient si … adaptées.Le passé, son passé semblait être un cloaque. Elle se souvenait si mal de ce qui s’était passé des siècles plus tôt, et pourtant, tout lui semblait si sombre, si terrible ! Sa voix se fit plus intense, plus aigue, alors qu’elle continuait:

“Elle chante pour qui
Sait écouter
Cette chanson
Magie des flots
Il faut, nos peurs, apprivoiser
Pour trouver
Le secret de l’eau”

N’était-ce pas ce qu’elle cherchait, apprivoiser ses peur? Faire face à sa terreur, celle que lui inspirait son frère, indicible ?

“Quand le vent frais vient danser
Une maman rêve tout éveillée
Dors mon enfant n’aie plus peur
Le passé reste au fond des cœurs”

C’était étrange la douceur qui s’échappait de cette mélodie, de ces textes, comme si cela l’avait toujours accompagnée, tout en étant taillé pour elle. Le vibrato qui s’éleva de sa gorge sur les dernières notes sembla émouvoir le public, qui l'applaudit lorsque la musique se tut. Frissonnante, elle salua , et sortit.

Une femme venait de sortir sur scène, et à présent, c’était à elle, elle qui avait toujours été à l’arrière, dans les coulisse,s qui n’était jamais montée sur scène. Pourtant, elle le sentait,; c’était à elle. Elle se devait de chanter. Cette scène l’appelait, lui hurlait de l’investir. Alors, elle y alla, immédiatement illuminée, scrutée par le public:


“Je sens déjà mes mains trembler
Mais je n'ai pas peur
Tout semble familier
Comme un chant, un poème appris par cœur”

Elle leur sourit. Oui, c’était vrai. La chanson ne faisait qu’exprimer ce qu’elle ressentait tout au fond d’elle. Oui, cela lui venait ainsi, naturelle, comme un poème appris par coeur. Montrant ses mains qui avaient censé de trembler, commençant à en matérialiser des figures en brouillard de givre, elle continua:

“Je sais tu es là
Toi mon ami de toujours
Et me voilà, je n'ai pas fait de détour
Tu protèges dans ta forteresse
Tes secrets par milliers
Les rêves les plus fous
Mais pourquoi te cacher?”

Près d’elle, il y avait un visage indéfini, un corps flou, à qui elle semblait s'adresser. Près d’elle, il y avait la pièce que l’on avait arrachée à son coeur, à tout son être, la pièce qu’elle recherchait encore.

“Je te cherche !
Pour toi j'irai partout
Je te cherche !
Montre toi”

Elle cherchait oui, depuis qu’Oigean était parti, depuis qu’Oigean l’avait quittée. Elle cherchait celui ou celle qui pourrait lui donner ce qu'elle attendait, ce dont elle avait besoin. Le corps magique, sans visage, semblait tourbillonner autour d’elle, alors qu’elle le suivait du corps et du regard, poignante, cherchant à l’attraper alors qu’il se dérobait sans cesse. Parfois uen voix de femme, loin de la sienne, smebalit lui répondre en écho.

“Toi qui hante mes jours et mes nuits depuis longtemps
Je te cherche, j'ai besoin de toi
Je suis pleine de certitudes, je comprendrai bientôt
Et dans cette solitude
Je suis prête à faire le grand saut
J'étais sur une autre planète
Étrangère même chez moi
Mais aujourd'hui je change de vie
Je sais enfin pourquoi !”

Elle avait tout abandonné, tout changé depuis son départ. Elle avait quitté la Cour qu’elle avait toujours connue, pour aller à l'Académie. Là-bas, enfin, elle avait rencontré des amis, enfin. Des gens avec qui il n’y avait besoin ni de tricher, ni de mentir. Là-bas, elle s’était sentie moins seule, moins isolée. Elle avait appris à s’ouvrir, à sourire. Elle s’était découverte aussi.

“Je te cherche, j'ai fini de trembler
Me voilà, je veux savoir
Tu es la réponse que j'attendais, que j'espérais !”

Le corps semblait gagner en substance, comme si enfin, quelqu’un pouvait la combler. Il était pourtant impossible de reconnaitre qui que ce soit, comme si, même pour elle, cette image restait floue. On semblait hésiter entre une silhouette fine aux cheveux longs, vêtue d’une robe qui parfois paraissait même gagner en couleur, se parant de reflets rouges (mais sans doute était-ce la régie qui était très forte) et un corps d'homme, fluet ou plus costaud, aux cheveux courts. Elle meme semblait douter de qui elle avait face à elle, et pourtant, son visage était plus ouvert, plus souriant, presque solaire alors qu’elle semblait peu à peu irradier du bonheur de savoir qui elle était, de s’assumer enfin.

“Oh, je te cherche !
Je vais enfin te voir
Viens jusqu'à moi, ouvre ta porte
Tends-moi les bras, je serai forte
Oh viens jusqu'à moi, ouvre ta porte
Tends-moi les bras, je serai forte”

Elle sembalit vouloir saisir la silhouette de femme qui paraissait se stabiliser, alors qu’uen voix de femme, une autre, chantait:

“Quand le vent frais vient danser
Une maman rêve tout éveillée
Dors mon enfant n’aies plus peur
Rien ne meurt”

Dans un sourire rayonnant, Senea reprit, paraissant avoir trouvé ce qui la rendait heureuse, la faisait vibrer alors que des milliers d’oeuvres d’art de brume et de glace prenaient forme autour d’elle:

“Rien ne meurt!
Je te cherche, la promesse est si belle
Je te cherche, moi l'oiseau sans ailes
C'est la réponse que tu attendais, que j'espérais
Oh, je te cherche”

Sur la dernière note, haute et claire, un tonnerre d'applaudissements se fit entendre, alors qu'une trappe l’emmenait sous la scène.

Il y avait sur scène des sortes de disques de glace, qui brillaient, alors qu’un chant sortait des coulisses. Et soudain, du bout de la salle, d’une voix presque accusatrice:

“Oui je t’entends, mais c’est non
Parce que tu n’es pas la solution !”

Une poursuite éclairait Aëlia en vêtements proche de sa tenue de pirate, manquant simplement de couleurs. L’air décidée et tourmentée tout à la fois, elle avançait dans l’allée, semblait s’adresser au public surpris de la voir comme à la voix entêtante qui jaillissait des coulisses du cabaret:

“J’aurais mille raisons
De vivre comme il me plait
D’ignorer tes murmures
Faire comme si de rien n’était.”

Les sourcils froncés, elle attaquait les premières marches, montant sur scène.

“Tu n’es personne
Tu n’es qu’un son, une mélodie
Si je t’écoutais, mais c’est non
J’en oublierais ma vie !”

A ce mot, elle était sur scène, enfin, dos au public avant de se retourner. On voyait sur son visage tout le dilemme auquel elle était confrontée, comme si quelque chose de plus fort l’appelait, un appel auquel elle peinait à résister.

“Ils sont là tous ceux que j’aime
Ceux qui comptent pour de vrai !”

N’était-ce pas l’invenetur Efferian que l’on pouvait reconnaitre près d’elle ? Et à côté de lui, il y avait uen femme rousse, qui tenait par la main une enfant, proche également d’une jeune fille, plus petite, aux klongs cheveux blonds. La chanetuse sembalit souffrir à l’idée de les quitter, attrapant même la main de l’homme comme déciée à rester, à résister à ce tumulte qui faisait tout pour l’emporter. Plus loin semblait également apparaitre un homme, tricorne sur la tête, qui voguait manifestement.

“Tu peux hurler dans la nuit
Mais jamais je ne répondrai:
J’ai tenté l’aventure
Et je me suis perdue
Je ne veux plus partir ni m’élancer
Vers l’inconnu
Dans un autre monde
Dans un autre monde
Dans un autre monde”

Elle criait presque à présent tant sa tension était grande. Mias à quoi donc résistait-elle ?

“Que veut cette voix
Celle qui me maintient éveillée ?
Est-ce un vent de liberté
Un chemin abandonné ?”

Plus calme, elle s’était approchée d’un des disques sur la scène qui brillait, tournant de plus en plus vite. Elle semblait vouloir le caresser, comme si c’était de lui qu’émanait cet appel à l’aventure.

“Vient-elle de quelqu’un au loin
Qui me ressemble en tous points ?
Qui mieux que moi
Pourrait savoir d’où je viens ?”

C’était des questions qu’elle posait directement au public, comme s’ils avaient pu lui répondre, savoir mieux qu’elle. Puisqu’on ne daignait lui répondre, elle continua.

“Chaque jour un nouveau défi
Mélange de gloire et pouvoir
Une partie de moi s'emballe
Sans le vouloir”

Doucement elle retrouvait le sourire, alors que sa tenue semblait retrouver des couleurs. Alors qu’elle se tenait de plus en plus droite, elle répétait ces mots, de plus en plus fort:

“Dans un autre monde
Dans un autre monde
Dans un autre monde”

Puis, elle passa une main dans le disque, sembla le traverser. Peu à peu en chantant, elle le traversa

“Si tu es là
Prouve-le-moi
Rassure-moi
Emmène-moi”

Et soudain, sur scène, tout changea. Derrière elle, partout autour d’elle, le ciel, dans lequel elle paraissait naviguer, le visage rayonnant, décidée à empoigner cette nouvelle vie, à la faire sienne:

“Je ne veux plus
Perdre une seule seconde
J’irai là où tu vas
Dans un autre monde”

Près d’elle, il semblait toujours y avoir les silhouettes de ceux qu’elle aimait.

Lorsque le numéro suivant commença alors que retentissaient toujours les applaudissements célébrant le numéro précédent, il y avait un homme, seul en scène, qui entonna un chant rythmé, presque joyeux:

“Né Au sommet des montagnes
Arrosées de pluie gelée...
Ce lac de neige cache
Un trésor très précieux qu'il faut mériter”

Il paraissait raconter un secret au public, l'accrochant de ses yeux rouges et de son torse nu, un peu décalé avec ce qu’il racontait. ON avait l’impression qu’il travaillait, représentant par la chorégraphie qu’il exécutait un simulacre de travail physique:

“On coupe dans le vent du matin
Le travail chasse le chagrin
À la force de tes mains
Brise la carapace
À nous le cœur de glace
Et hop !
Oh !
On soulève !
En avant !
Et hop !
Oh !
On soulève !
En avant !”

A chaque mot, il faisait l’action, mettant en valeur ses muscles saillants, son corps marmoréen.

“Magnifique !
Fantastique !
Dangereux !
Froid !”

Il changeait d’intonation à chaque adjectif, mais au fond de sa voix, on entendait toujours une certaine fascination.

“La nature reprend toujours ses droits
Plus forte que moi ! Plus forte que nous !
La glace est plus forte que tous !
Oh !”

Était-ce vraiment de la nature, de la glace dont il parlait ainsi ? Ou bien y avait-il autre chose, de plus lointain, de plus profond, de plus dangereux, comme semblait le suggérer son regard troublé, anxieux ?

“Né au sommet des montagnes
Arrosées de pluie gelée !
Ce lac de neige cache
Un trésor très précieux qu'il faut mériter !”

Oui, il le cherchait ce trésor, tout son corps semblait vouloir se tendre vers lui, pour l’attraper. Mais que cherchait cet homme, d’apparence si froid ? Que voulait-il atteindre si fort que ça lui en déformait les traits ?

“On coupe dans le vent du matin !
Le travail chasse le chagrin !”

Et pourtant, combien de chagrin semblait porter ce visage … Qui aurait pu dire toutes les épreuves qu’il avait pu traverser pour en arriver là, sur cette scène, où il paraissait brisé par la vie, se débattant contre des forces tellement plus puissantes que lui ?

“Quand la passion vient d'aussi loin
Le danger s'efface !
Et gare au cœur de glace…”

A ces derniers mots, tout semble plus net. Oui, c’était bien ça, c’était bien ses émotions, son humanité que cherchait cet homme partagé entre son devoir et sa passion, ce qu’il avait appris et ce qu’il ressentait. C’était bien lui, qui craignait de se transformer en glace, sans émotion,sans sentiments, sans sensation, engourdi à jamais …
Lorsque le noir se fit sur scène, personne ne pensa à applaudir, bouche bée par la force des émotiosn transmises. Angel Dust, lui, se sentait vidé, dépossédé, et était bien inacapble de comprendre ce qu’il faisait là.

La femme qui lui succéda sembla presque le chasser avec les premières notes de piano qui retnetirent alors qu’elle entrait par le plafond, sur une balançoire, l’air terriblement seule, tête baissée:

“L'hiver s'installe doucement dans la nuit
La neige est reine à son tour
Un royaume de solitude
Ma place est là pour toujours”

Doucement, elle leva la tête, sembla découvrir le public face à elle avec une certaine surprise. C’est à eux directement que Séléné Déclara, un bras contre sa poitrine:

“Le vent qui hurle en moi
Ne pense plus à demain
Il est bien trop fort !”

Elle paraissait si anxieuse ! Et elle l’était, oh elle l’était tellement ! Cela faisait des mois, des années peut-être qu’elle n’avait relâché aucune pression, perdant peu à peu ses proches qui s’éloignaient alors qu’elle s’enfonçait dans le travail:

“J'ai lutté, en vain …”

Cela lui était si douloureux à dire, elle se sentait au bord des larmes, elle qui ne pleurait jamais. Pourtant elle se redressa. On l’écoutait. Elle devait performer.

“Cache tes pouvoirs, n'en parle pas
Fais attention, le secret survivra![/b]”

Elle avait tant entendu ça ! Petite, elle devait se cacher, nier sa propre existence. Puis, cela avait continué des années durant: c’est ce qui avait assuré sa survie, malgré la douleur de la perte. Le secret.

“[b]Pas d'états d'âme, pas de tourments
De sentiments !”

Elle criait sa souffrance, d’avoir du tout taire, toujours. Et soudain, alors que la musique gagnait en puissance, elle se leva, debout sur la barre du trapèze.

“Libérée, délivrée
Je ne mentirai plus jamais
Libérée, délivrée
C'est décidé, je m'en vais!
Et me voilà
Oui, je suis là
Libérée, délivrée
Le froid est pour moi le prix de la liberté !”

C’était comme une résolution qu’elle criait au monde, comme l’acceptation de sa propre complexité, de ses propres envies. Doucement, elle imprima un mouvement au trapèze, et commença un numéro de voltige, sans pour autant cesser de chanter, chacun de ses mouvements soulignés par sa chevelure blanche comme neige qui semblait onduler.

“Quand on prend de la hauteur
Tout semble insignifiant
La tristesse, l'angoisse et la peur
M'ont quittées depuis longtemps …”

Elle souriait en disant cela, et on voyait le poids qui la quittait doucement. Elle s’allégeait, elle s’ouvrait. C’était une libération, une véritable libération après ces mois de souffrance et d’angoisse.

“Je peux enfin respirer
Dans ce désert de neige
Adieu le printemps et l'été
Je préfère mes sortilèges
Libérée, délivrée
Je ne mentirai plus jamais
Libérée, délivrée
C'est décidé, je m'en vais
Et me voilà
Oui, je suis là
Libérée, délivrée
Le froid est pour moi le prix de la liberté !”

Et elle pirouettait dans les airs, comme on l'aurait fait d’arbre en arbre dans uen forêt, jusqu’à se propulser, lâchant la barre pour atterrir souplement sur scène, et regarder le public, à qui elle racontait ainsi son histoire:

“Ici je vis
La vie que j'ai choisie
Je suis partie
Pour reconstruire ma vie
C'est dit, c'est ainsi !”

Elle souriait, comme quelqu’un qui, enfin, avait trouvé sa place.

“Libérée, délivrée
Je ne mentirai plus jamais
Libérée, délivrée
C'est décidé, je m'en vais
Me voilà
Je suis là
Libérée, délivrée
Le froid est pour moi le prix de la liberté
Libérée
Me voilà
Libérée, délivrée
Délivrée”

Il y eut des tonnerres d'applaudissements. Même elle, elle n'aurait pas cru que les mots lui viendraient si facilement, qu’elle pourrait ainsi chanter son expérience, ses souhaits, ses désirs. Elle salua, et sortit.

Pourtant, lorsque la lumière se ralluma sur scène, il y avait uen femme seule, sous une douche de lumière, agenouillée, abattue, au milieu de tombes.

“J'ai connu des malheurs, pas cette douleur
J'ai si froid, le vide s'empare de mon âme
Comment vivre sans ta lumière, sans ta douceur ?”

C’était comme un murmure, une plainte intime, une douleur profondément ancrée. C’était à Sorga que s’adressait Beldura. A Sorga, mais aussi à tous les morts que la vie avait placés sur sa route, tous ceux dont les noms ornaient les tombes devant elle. Ses yeux brillaient comme si elle voulait pleurer mais n’y parvenait pas.

“J'ai tant pleuré, que je n'ai plus de larmes
Tu étais mon soleil, un ciel d'été …”

Elle caressait les pierres, un air tendre et désespéré à la fois sur son visage défait, sa robe noire, terne, soulignant son deuil, ce deuil si lourd qu’elle portait depuis si longtemps.

“Mes questions désormais resteront vaines
Et ce chagrin, qui m'interdit de me relever!
Mais une petite voix, apaise ma peine
Égarée, sans espoirs:
N'oublie pas ton devoir
Tu peux tout réparer.”

Il y avait une certaine conviction dans sa voix, alors que peu à peu elle se redressait? Oui, elle le sentait, c’était vrai. Elle pouvait tout réparer. Ils ne reviendraient pas, évidemment, mais elle pouvait, parce qu’elle restait, parce qu’elle était encore là, faire du monde un endroit meilleur. Mais déjà, elle sentait ses forces l'abandonner, puisqu’il n’y avait plus personne pour la soutenir et l’entourer face à cet océan d'obscurité, si effrayant qu’elle voyait face à elle, obscurité où semblaient briller des milliers d’yeux qui la scrutaient.

“Le jour viendra-t-il après la nuit ?
Je ne sais plus si c'est vrai si c'est faux
Tu ne peux plus me guider, je suis perdue !
Tu étais mon étoile, mon renouveau.
Comment trouver la force ?
Tu étais tout et tu n'es plus !”

C’était toute la douleur de la perte, du deuil qu’elle exprimait. C’étaient toutes ses cicatrices mal refermées, réouvertes, réinfectées, qui déversaient leur pus dans la tristesse de sa voix. Sa vie avait été, d'une certaine perspective, une succession de malheurs, de douleurs, de deuils. Et elle ne s'était entièrement remise d’aucun d’entre eux, du plus ancien au plus récent. POurtant, elle s’en relevait, à présent dressée sur ses genoux:

“Je peux tout réparer !
Lentement, doucement,
Oui c'est vrai, je le sais
Je peux tout réparer !
Je ne regarde pas au loin
C'est bien trop me demander
Mais affronter le lendemain
Et faire un pas, ai-je le choix ?”

Doucement, elle se leva, alors que la scène se faisait peu à peu plus lumineuse, comme si le soleil l’éclairait, et non plus un rai maladif de lumière. Doucement également, sa robe se mit à briller. L’amour qu’on lui avait donné la portrait. C’était cela qui la rendait forte. L’amour de sa famille, puis de ceux qui l’avaient recueillie. L’amour d’Isaac, un peu, l’amour de Sorgan, beaucoup. Et surtout, l’amour de son peuple. Un amour fort, rayonnant. Un amour qui pouvait faire déplacer les montagnes.

“Il faut bien avancer !
J'ai besoin du soleil
Pour ouvrir les portes du ciel.
Je peux tout réparer !
Le jour est là, mais qu'importe ?
Maintenant je sais rien ne sera
Plus jamais comme avant …”

Elle baissa la tête une dernière fois, avant de la relever, de regarder vers le ciel, vers l’avenir. Elle vaincrait. Elle vaincrait ses peurs, même les plus terribles, même les plus obscures. Elle se soignerait, elle lècherait ses plaies.

“Mais je fais le choix
D'écouter cette voix
Et de tout réparer !”

Sa robe brillait de mille feux, comme un soleil, alors que ses cheveux semblaient être uen véritable flemme couronnée. La Reine de Minos rayonnait, enfin.

Une jeune femme blonde entra en fredonnant sur une musique légère joyeuse, et prit le smains de la Reine de Minos en entnnant son chant, la faisant danser:

“Oui le vent qui se lève vient du nord
Il nous rend plus vieux plus fort
Tous les nuages du passé sont partis sans un bruit !”

Elle lui sourit, et lui lâcha une main lors de cette valse improvisée, et lui déisgna le publix en riant:

“Monsieur citrouille n’est plus qu’un amas d’engrais
Et qu’est devenue la belle feuille que j’admirais
Moi je reste fidèle à tout ce qu’on s’était dit !
Oui pour moi rien ne change
C’est toujours ta main dans la mienne !”

Elle lui sourit, alors qu’Aëlia entrait sur scène et prenait la main d’Odéline, entonnant à son tour:

“Les jours se ressemblent
On s’aimera quoiqu’il advienne
Comme un mur de pierres, résiste à l’hiver !”

Elle lui fit un clin d’oeil plein de fossettes et plein de complicité:

“Tu m’aides à rester debout!
Pour moi rien ne change
Il n’y a point d’avenir sans nous”

Toutes se tournèrent, surprises, lorsqu'une voix d’homme se fit entendre alors qu’Angel Dust, rhabiller, revenait lui aussi sur scène:

“C’est déjà la fin de l’été
Oh j’entends l’avenir nous appeler !
Ce soir je fais ma demande officielle à ma fiancée.”

Odéline sembla battre des mains à cette nouvelle, alors que Beldura Glow le saluait, manifestement impressionnée de le voir,et qu’Aëlia le gratifiait d’un signe de tête.

“Je ne suis pas le roi de l’organisation
Je manque d’adresse et de précision …”

L’homme smebalit se désoler, mais Odéline lui adressa une réplique chantée:

“Laisse-moi jouer les romantiques je suis mieux placée !”

Angel Dust laissa échapper un rire, comme si elle faisait une plaisanterie connue d’eux seuls, et tous ensemble dans un choeur joyeux, ils entonnèrent:

“Oui pour moi rien ne change !”

La voix de Senea se fit entendre alors qu’elle entraiut sur scène:

“C’est vrai je n’ai d’yeux que pour elle …”

mais très vite, si elle paraissait préoccupée, elle sembla rassurée de voir tout le monde présent, et les rejoignit dans ce chant:

“Les jours se ressemblent !”

Beldura tenta de son côté:

“Moi, Reine, serai toujours fidèle !”

Soudain, elle fut rejointe par Séléné:

“Mais si je m’engage
J’y mets toute ma rage
Je décide un point c’est tout!
Pas vrai ?”

Cette dernière réplique fut adressée directement à ses compères sur scène,s ce qui fit rire le public.

“Pour moi rien ne change
C’est bien vous mon meilleur atout !”

Chacun s‘entreregardait, émanant d’un amour sincère. Tous pourtant parurent très surpris lorsque Douceline fit son entrée:

“Les vents soufflent fort
Et reprennent ce refrain éternel !
N’ont-ils pas compris
Jamais je n’ai rêvé d’une ère nouvelle ?”

Elle paraissait si malheureuse ! Si torturée ! Evidemment, le destin que l’Ombre promettait au monde la mettait dans un malaise intense tant elle se rendait compte que cela était éloigné de tout ce qu'elle avait toujours voulu. Elle avait les larmes aux yeux, mais Odéline, lâchant la main de la Reine et celle d’Aëlia, vint saisir celles de la Réprouvée, et l’amena sur l’avant-scène, alors que Séléné chantait:

“Si il y avait un sort
Pour arrêter le temps
Je figerai ce moment !”

Et Odéline de lui répondre avec tendresse:

“Mais on peut aussi vivre cet instant !”

Cette réplique sembla suffisante pour tous les faire sourire, tandis qu’Odéline continuait, désignant toute l’assemblée:

“Il souffle très fort le vent du nord
Il nous rend tous plus vieux et bien plus forts,
Il faut remercier la vie quand elle est aussi belle !”

Elle avait les larmes aux yeux d’être ainsi entourée, ainsi soutenue, ainsi aimée, et Beldura répondit:

“Et bien venez, si vous venez en amis
- Pour danser jusqu’au bout de la nuit ! interjecta Aëlia, mutine.
- Je vous ai promis de veiller sur le royaume de Minos !” s'exclama la souveraine, avant que tous ensemble ils ne reprennent:
“Le royaume de Minos, le royaume de Min, le royaume de Min
Le royaume de Minos!”

Odéline, avec tendresse, les regarda tous, et reprit, exprimant tout l’amour qu’elle avait pour l’humanité dans ses mots:

“Pour moi rien ne change
Le temps s’enfuit sans faire de bruits.
Les jours se ressemblent
L’avenir ne m’a rien promis.”

Doucement elle allait de l’un à l’autre, leur témoignant toute son affection par des gestes tendres à chaque vers:

“La chance va durer, oublie le passé
Le présent avant tout !
Pour moi rien ne change
Il n’est point d’avenir sans nous
Point d’avenir sans nous
Point d’avenir sans nous
Point d’avenir sans nous”

Et soudain, tous ensemble, ils reprirent:

“Il n’est point d’avenir sans vous”

C’est un tonnerre d'applaudissements qui fit trembler le Temple, alors que les artistes se dispersaient en coulisses, un peu groggy de leur prestation.

Mais comment diable s’était-elle retrouvée là, à faire les choeurs en coulisses elle qui était si puissante pour occuper le devant de la scène ? Comment avait-on pu imaginer que sa splendeur absolue ne serait pas un atout lors de cette représentation ? Elle, la plus belle femme au monde était confinée aux coulisses du temps à faire les choeurs et les ensembles vocaux ! C’était rageant ! Et ce spectacle, mon Dieu, quelle niaiserie !
Lorsqu’on lui donna les costumes à laver repasser ranger elle crut exploser de rage. Pourtant, elle ne put s’empêcher de fredonner les chanson, toute la nuit, conquise. Mais elle ne l’aurait jamais admis, évidemment.

Remerciements: