[Terminé]Comment ça c'est son anniversaire ? [Pv le witch club Xe.t.aë.lu.na.ze.]

Nathalia était contente de revoir son amie depuis la Prodigalité. Elles avaient échangé quelques fois par lettres mais ne s’étaient pas revues. Même pas pour ses 30 ans. Chose que la rouquine ne pouvait pas laisser passer. Trente ans ce n’était pas rien tout de même.

Elle avait repéré le sponsor avec qui elle avait passé beaucoup de temps. En se rapprochant de Cathleen elle avait réussi à approcher Luther Delabost un Efferian. Elle avait chercher à le séduire pour l’entrainer à part de la foule. Elle lui avait alors expliqué son plan pour fêter l’anniversaire d’Aëlia. Ils avaient un peu débattu pour arriver à la conclusion qu’il fallait faire ça chez Luther et qu’il s’occuperait de tout sur place si Nathalia s’occupait de rassembler les gens et d’occuper Aëlia le temps des préparatifs. Mission qu’elle accepta avec grande joie.

Elle avait fait parvenir à Thane Zel Xerxes une missive avec pour date de rendez vous le soir de la clôture des J-O chez Luther Delabost en précisant pourquoi et l’heure.

Entre temps elle avait dû endurer l’épreuve la plus terrible qu’elle avait eu à vivre : le Tournoi. Cette épreuve l’avait chamboulée elle avait été alité pendant deux jours sous surveillance intense.

Tout juste remise sur pieds elle avait dû participer à la remise de prix. Elle n’en avait eu aucun mais Aëlia elle oui. C’était parfait. Parfaitement parfait le plan élaboré plus tôt pourrait parfaitement coller. Nathalia avait d’abord féliciter les Belgan chaleureusement avant de se précipiter sur son amie vainqueur de la course d’orientation.

“Oh mon dieu c’est fantastique, c’est génial ! Je suis trop contente pour toi !”

Elle lui avait sauté au cou et avait embrassé fort ses deux joues. Avant de saluer l’homme à ses côtés

“Bonjour, monsieur... ? “

“Delabost Luther Delabost”

Ils avaient feint de ne pas se connaître et celà marchait bien. Après quelques échanges de banalités il les invita à venir fêter cette belle victoire chez lui. Elles avaient accepté avec joie et enthousiasme. La jeune maman lui avait demandé de l’accompagner chez elle lui disant qu’elle avait besoin d’aide pour se préparer et à force d’instance et d’argument massue du type voir la petite Noïa elle avait fini par lui céder.

Elles avaient alors traversé plusieurs portails pour finir pour arriver chez les Belgan qui n’étaient pas encore rentré et Noïa non plus. Nathalia argumenta qu’elle était pourtant persuadé qu’ils seraient là.

Elle lui parlait de Thane, beaucoup trop pour ne pas s'apercevoir que le géant avait tapé dans l’oeuil de l’Aniformus.
Puis elle supplia Aëlia d’essayer une de ses robes. Elle refusa de manière catégorique et quand elle menaça de partir sans elle Nathalia arrêta avec la robe et attaqua avec des yeux de chiens battus pour le maquillage et la coiffure. La trentenaire fini par céder. Nathalia respecta sa promesse de ne pas trop en faire et souligna juste les yeux noisette avec un fard à paupière mordoré et du mascara pour lui allonger les cils. Elle lui avait également brossé les cheveux et redessiné ses boucles naturelles. Quand a elle elle avait mis une robe simple noire moulante au décolleté coeur et épaule dénudé s’arrêtant mi cuisse puis avait fait un regard de biche et mis un rouge à lèvre carmin. Elle était monté sur des talons hauts qu'elle avait en premier lieu proposé à Aëlia qui avait évidemment refusé. Elle n’avait pas insisté sur ce point.
Quand la télépathe avait questionné son amie sur le pourquoi de tout ce toutim pour une simple célébration de victoire, l’aniformus lui avait répondu qu’elles s’étaient promis d’être des copilotes de drague parce que Natala avait peur d’avoir perdu la main la preuve étant qu’il ne s’était encore rien passé avec le forgerune. Et que par conséquent elles sortiraient toutes les deux après le petit verre de la victoire chez Luther.

Toute cette agitation pour son amie permettait à la maman à penser à autre chose que le terrible affrontement qui avait eu lieu quelques jours plus tôt. Elle se forçait à ne pas y penser mais souvent un des deux visages lui passait par l’esprit et lui glaçait le sang. Une fois le frisson d’horreur passé elle reprenait le cours de ce qu’elle était entrain de faire.

“C’est quand tu veux marin d’eau douce je te suis jusqu’au bout du monde ce soir.”

Elle avait rit en disant cette phrase et elles étaient parties complices en direction de l’appartement maison de Luther Delabost.

04/03/2754

La jeune femme entra dans un espace où tout le monde se congratulait, passait de bras et bras, de bises en bises, dans une incroyable effervescence, et la joie qui y régnait lui monta rapidement à la tête. Elle y sentit aussi de la frustration, parfois de la colère. Il y avait également d’autres sentiments plus diffus, qu'elle ne put prendre le temps d’analyser, puisqu’une main venait de se poser sur son épaule. Elle se retourna dans un sursaut, pour découvrir face à elle une femme très grande, très rousse, aux cheveux longs, la taille fine, et aux formes généreuses, sculpturales, presque irréelles. Son regard était séducteur, il y avait un sourire à ses lèvres. Aëlia la reconnut immédiatement. Cathleen Asmodée, patronne du Temple était sponsor de certaines épreuves, avait remis une médaille, et surtout était venue lui adresser quelques mots avant le début de la cérémonie, la distrayant d’Eden qui flirtait avec Luther. Sa voix grave avait un côté intrigant, et elle avait réussi à déboussolée Aëlia, qui s’était demandée si elle venait ou non de se faire draguer -ce qui ne lui était plus arrivé depuis des mois pour la simple et bonne raison qu'elle ne sortait plus-, par une femme qui plus est -ce qui ne lui était jamais arrivé. Aussi, lorsqu’elle se représenta face à elle, elle se sentit un peu perdue. Elles échangèrent quelques mots, et Aëlia se retrouva de nouveau à s’interroger, et, préférant couper court, prétexta avoir aperçu quelqu’un dans la foule, qu’elle devait aller voir. La femme la salua alors, et lui donna une carte de visite parfumée, avec dessus l’adresse de son cabaret. Elle l’invita à venir l’y retrouver avec un clin d’oeil, lui promettant un spectacle qu’elle ne risquait pas d’oublier.
Après un hochement de tête rapide, la jeune femme alla se fondre dans la masse, afin d’aller effectivement rejoindre quelqu’un. Luther, qui la cherchait aussi, manifestement. Elle lui trouva une attitude étrange, même s’il avait sincèrement l’air heureux pour elle. Ils plaisantèrent un peu tous les deux, puis elle lui glissa un: “Ca va ? T’as pas l’air dans ton assiette …” réellement concerné. Cependant, avant même qu’il n’ait eu le temps de lui répondre, qu’elle eut soudain sur elle une jeune femme rousse -décidément- qui la féliciatit en l’embrassant bruyamment sur les joues, avant de saluer LUther, en battant un peu des cils.

*Mais c’est pas vrai qu'elle le drague aussi ?! Mais qu’est-ce qu’elles ont là aujourd’hui ? Ou il a mis des phéromones ? Ou c’est toujours comme ça et je le vois jamais ? Si ça se trouve il se tape plein de filles, j’entends juste rien !! Roh arrête, Aëlia. En plus tu devrais faire pareil, tiens ! *

Elle ne laissa rien paraître de ces pensées parasites soudaines, et dit:

Haha merci, merci, c’est gentil ! Luther m’a bien aidée sur ce coup-là. Ca fait plusieurs mois qu’il m’aide pas mal, faudra que j'te raconte à l’occasion ! Bon par contre faut qu’on fête ça, non ?

Et là-dessus, la conversation embraya rapidement, et il fut pris la décision d’aller boire un verre chez son ami, dans ce qu’il appelait un appartement, ce qu’elle appelait un palace, et qu'elle squattait sans vergogne depuis des mois, pour fêter ça. Elle y serait bien allée directement, mais Nathalia insista pour qu’elles passent par chez elle, afin qu’Aëlia rencontre sa fille par exemple, ou bien qu’elle l’aide à se préparer. La jeune trentenaire aurait largement préféré aller se biturer directement, plutôt que babiller ou parler colifichets, amis devant l’insistance de son amie, elle finit par céder. A vrai dire, elle était de toute façon trop absorbée par l’excitation du moment qu’elle n’était pas capable de résister à grand chose, et n’aurait même pas pensé à aller sonder les pensées de qui que ce soit. Elle suivit donc par divers passages de portails, son amie jusque chez elle. La maison se révéla finalement vide, et dédiée à elles seules. Aëlia alla prendre une douche, car entre les émotions de la journée et la chaleur, elle sentait qu’elle avait besoin de se rafraîchir, et ce malgré les vêtements thermorégulateurs de Luther. Évidemment, lorsqu’elle sortit de la douche, ces vêtements étaient dans les mains de Nathalia qui lui souriait d’un air mutin et prédateur.

Non, Nath, rends-moi ça …
Oh mais tu vas quand même pas remettre tes vêtements sales alors que t’es toute propre !

Elle avait un air angélique, et la bouche en coeur.

Nath’, au moins ma culotte, merde !
NON !

Et elle se retrouva, à poursuivre son amie dans les couloirs de la maison des Belgan, vêtue d’une serviette, ses cheveux encore mouillés enroulés dans une seconde -bon sang comment Odéline faisait-elle pour garder ses serviettes si moelleuses ?? Elle arriva fort vite dans la chambre de Nath, qui avait déjà commencé à fouiller dans sa commode. POur en sortir … Des sous-vêtements. Aëlia grommela, mais se retrouva bien vite ensevelie.

T’as vraiment besoin de tout ça ?

Elle-même n’avait toujours eu que très peu de vêtements, souvent d’ailleurs retaillés dans d’autres tissus, ou volés. La profusion d'étoffes et de couleurs l'impressionnait un peu. L’Aniformus lui tendit alors, espiègle, un ensemble coordonné fait de dentelle noire. Aëlia y jeta un sale oeil.

Ca t’ira très bien !

Elle gromella, et vu qu’elle n’avait pas le choix, fit tomber la serviette et enfila la culotte. C’était un shorty de dentelle noire,avec un motif stylisé, habillé d’un laçage de satin sur les hanches. Au dessus des lacets il y avait un tissu proche du cuir, sur lequel il y avait des clous de métal doré, ainsi que des anneaux assortis. Il y avait un petit noeud centré sur le haut du shorty, à l’arrière, et elle se regarda dans le miroir plusieurs fois, moyennement convaincue. On était loin de sa simplicité habituelle … Elle s’attaqua ensuite à ce qui ressemblait fort à une machine de torture: un soutien gorge. A trente ans, c’était la première fois qu’elle en mettait un. Elle n’en avait jamais porté, tout simplement car il n’y en avait pas sur les bateaux. Elle n’en voyait pas l’intérêt: ses seins faisaient très bien leur vie tout seuls. Les bretelles étaient faite du même tissu clouté et annelé, mais la dentelle qui faisait les bonnets n’étaient pas transparente. En effet, le soutien gorge- parut rembourré, et cela se confirma une fois que Nathalia dans un fou rire, le lui attacha -Aëlia n’avait pas réussi, seule. Elle avait l’impression que ses oranges étaient devenus des melons. Et ça ne lui plaisait pas. Elle tordit le nez. En plus elle se sentait engoncée, bref ça n’allait pas du tout, et elle enleva rapidement cet instrument du diable.

Je sais pas comment tu fais, moi jpeux pas ! Ils sont très bien libres !

Après un nouveau fou rire, elles passèrent à la suite, et Aëlia se retrouva à essayer un incroyable nombre de tenues. Nathalia insista pour qu’elle essaye des robes, ce qu’elle n’avait plus porté depuis la maraige des Belgan, justement, et si elle accepta, elle refusa par contre de sortir ainsi, et finit par avoir gain de cause, ayant tout de même menacé de partir. Elle se retrouva donc vêtue d’un pantalon noir moulant qui, elle en était sûre, usait d’un artifice pour faire remonter ses fesses, ou les augmenter, en tous cas, les mettre en valeur -quoique Nathalia lui soutienne le contraire, sans doute par peur qu’elle en l’enlève. Cela soulignait aussi ses cuisses, et ses mollets, mais elle avait l’étrange impression que ça l'allongeait, elle qui était plutôt petite, et plus ronde que la moyenne. Pour le haut ce fut plus compliqué. Elle en refusa plusieurs: trop volanté, trop décolleté, pas de la bonne couleur, trop transparent, trop moulant … Tout y était passé. En réalité, la jeune femme avait déjà eu du mal à s’habituer à ne plus porter que ses chemises de son frère trop larges, parfois retouchées, ou des hauts retaillées dans de vieilles voiles ou des draps. Les vêtements thermorégulateurs de Luther n’étaient toujours pas des plus simples à accepter pour elle, car ils lui semblaient complètement changer son apparence, et la manière dont les gens pouvaient la voir. Alors, prendre un des vêtements de Nathalia sans se sentir étrangère à elle-même, déguisée, était assez compliqué. Pourtant, elles finirent par se mettre d’accord sur un haut sans manche d’un très beau vert profond, qui se rapprochait de la couleur du fond des lacs. Elle avait glissé l’arrière dans son pantalon, le faisant blouser, et avait noué les pans avant au niveau de son nombril environ. Le haut était assez décolleté, avec une ouverture plutôt large, mais restait assez décontracté. Il y avait sur l’avant des boutons nacrés. Elle siffla ensuite en voyant son amie, vêtue d’une robe noire moulante, sans manches ni bretelles, dont le bustier formait un coeur sur sa poitrine. S’arrêtant mi-cuisses, elle mettait parfaitement en valeur ses longues jambes, surtout additionnée aux talons hauts qu’elle portait. Elle avait d'ailleurs tenté de les refiler à Aëlia, qui avait refusé, mais cédé pour des chaussures ouvertes avec un talon un peu plus haut que ses habituelles bottes de pirate à talonnettes. Il fallut ensuite passer à la phase du maquillage, où Nathalia se contenta de lui redessiner le regard avec des fards mordorés et du mascara -qui faillit d'ailleurs à plusieurs reprises finir sur ses paupières à cause de mouvements plus ou moins contrôlés de la jeune trentenaire. Aëlia qui ne se maquillait jamais trouvait déjà cela énorme, mais elle était étonnée de ne pas se trouver laide avec: lorsqu’elle essayait, elle ne supportait pas. sans doute ne devait-elle pas savoir faire, se dit-elle en regardant Nathalia appliquer artistiquement plusieurs produits différents en plusieurs couches, ce qui finit par lui donner un regard incroyable et des airs de princesse. Ensuite, son amie la coiffa, mais Aëlia refusa qu’elle fasse plus que brosser ses cheveux. L’Aniformus n’insista pas, voyant sans doute déjà tous les efforts qu'avait fait Aëlia, et termina rapidement de redéfinir ses boucles, avant qu’elles ne partent.
Evidemment, durant tout cet intermède, elles avaient discuté. Nathalia lui avait beaucoup parlé de Thane, et il n’avait pas fallu longtemps pour qu'elle comprenne que son amie avait craqué sur son ailier. Les imaginer ensemble la faisait rire: ils n’étaient pas très assortis physiquement parlant. Cependant, elle se promit de tenter de prendre la température du côté du demi-géant. Elle tenta aussi de savoir le pourquoi de toute cette préparation qu’elle trouvait un peu suspecte pour juste un verre chez Luther -surtout si c’était Thane et pas Luther qui plaisait à Nath-, mais ne put obtenir d’autre réponse que l’envie de Nath d’un moment entre filles, et la perspective d’une soirée dans un bar où elles pourraient draguer ensemble. Son amie disait avoir perdu la main, et cela fit bien rire la jeune femme, qui avait du mal à croire qu'une fille pareille puisse perdre quoi que ce soit de ce coté-là. Aëlia avait aussi soigneusement évité le sujet du tournoi, ne voulant pas écorner la belle humeur de son amie. Elle n’avait aussi évoqué que de manière très superficielle les évènements des derniers mois, et n’avait presque pas parlé de la relation avec l’efferian.
Elle toqua à la porte de l’appartement/maison/villa/palace où l’hébergeait Luther depuis quelques mois. Il n’y eut pas de réponse, ce qu’elle trouva un peu étrange, mais il était possible que LUther fasse quelque chose en écoutant de la musique, et donc ne les entende pas. Et vu qu’après tout, elle était aussi chez elle, elle ouvrit la porte et … Se retrouva dans le noir. Elle grommela. Mais qu’est ce qu’il pouvait bien fiché dans le noir ? Puis, elle claqua des doigts pour allumer -encore une invention de Delabost. Elle n’eut pas réellement e temps d’analyser la situation.

SURPRIIIIIIIIISE !

Elle eut un temps de réaction nécessaire et soudain, elle fondit en larmes. Il y avait face à elle non seulement Luther et Nathalia, mais aussi Zel et Xerxès, sous une banderole d’anniversaire. Elle était extrêmement surprise et émue, d’abord parce que personne n’avait jamais fait ça pour elle, mais aussi parce que son anniversaire était passé depuis deux mois et demi, et qu'elle croyait donc que c’était une affaire réglée et que ses amis n’étaient simplement pas au courant de la date. Nathalia courut la prendre dans ses bras et elle sécha vite ses larmes de joie, en prenant ensuite tous ses amis dans ses bras les uns après les autres pour les remercier en les câlinant. Une fois le moment émotion passée, elle clama:

Ah ben c’était bien la peine de me maquiller Nath, vous avez du tout ruiner !

Son amie éclata alors de rire, lui expliquant que, comme elle avait tout prévu, le maquillage résistait à l'eau.

Alors, c’est toi la coupable, haha ?

Elle s’en doutait à vrai dire un peu, surtout après l’avoir vue toper avec Luther sur un joli “Tope-là Lulu !”, mais cela permit de lancer la conversation, jusqu’à ce que s’ouvre la porte. Il y eut un moment de flottement, alors qu’y passait une grande silhouette qui devait se pencher pour passer correctement. Aëlia reconnut immédiatement …

Thane ! Toi aussi tu es là ?
Désolé du retard …

Il marmonnait, mais n’eut pas le temps de finir,qu'elle lui sautait au cou, pour le saluer, toute euphorique de voir réunis tous ses amis autour d’elle. Après l’avoir laissé discuter un peu, elle l’entraîna vers Luther.

Luther, voici Thane, mon ami forgeron, Thane voici Luther, tu sais je t’ai pas mal parlé de lui !

Elle leur souriait, toute contente de les faire se rencontrer -elle n’avait pas eu cette joie avec les autres, qui étaient tous arrivés avant elle chez lui.

Quelques jours auparavant, le demi-Géant avait reçu une petite enveloppe au parfum de Nathalia alors qu’il évitait comme la peste les épreuves des Jeux Olympiques. Il n’avait été qu’à l’épreuve de magie pour pouvoir y voir Séléné et avait préféré loin du tournoi pour éviter de voir qui que ce soit qu’il appréciait se faire ramasser un peu trop violemment. Cette missive dépeignant la riche idée de fêter un anniversaire surprise à Aëlia à qui cela ferait sûrement plaisir et donnait date, heure et endroit où se réunir pour fêter tout ceci. Chez Luther Delabost.
Il avait suivi de façon lointaine que son ailière connaissait le fameux Delabost, un des rares Efferians à s’être exporté directement à l’extérieur et à s’en sortir si bien pour le moment. Le souci n’était pas là. Le problème c’était que Thane lui-même connaissait Luther pour avoir travaillé avec lui sur un projet supposément secret qui ne devait en aucun cas être révélé à qui que ce soit. Encore pire en réalité si il s’agissait de personne comme des pirates même si Thane avait confiance en son amie. La personne en qui il manquait de confiance pour le coup c’était lui-même : ses capacités orales et en mensonge approchaient l’infinitésimal et même en tentant l’omission il n’était pas sûr de cacher quoi que ce soit notamment à une Télépathe.

Il mit ses inquiétudes à ce niveau de côté pour se concentrer sur la cérémonie de clôture à laquelle il allait assister. Inquiet de ce qu’il se passerait si jamais le subterfuge venait à être dévoilé, inquiet que la médaille ne soit pas assez puissante pour retenir Eden, une possible Réprouvée. Inquiet aussi de s’impliquer ainsi dans la guerre contre l’Ombre, même si il y prendrait part si c’était nécessaire il n’était pas particulièrement heureux à cette idée.
Finalement et à l’étonnement du forgeron, tout se passa bien et personne ne remit en doute sur le moment la version du stress et de l’adrénaline. Le plan avait été monté avec une certaine méticulosité mais rien n’était allé de travers au final.
Une fois ceci fait, le forgeron ne comptait pas rester assister à la fin des Jeux Olympiques et tenta de s’enfuir subrepticement. Un échec total au vu de sa carrure et il fut bien vite repéré alors qu’il essayait de faire une échappée. Malheureusement, le spectacle de l’ouverture des Jeux Olympiques de cette année l’avait mis sur le devant de la scène et il était attrapé par un nombre de personnes impressionnantes, ce qui lui fit perdre un temps fou. Il n’arrivait pas à leur aligner deux mots et tout le monde tentait de s’en faire un ami ou de lui soutirer la promesse d’un petit artéfact de rien du tout. Il termina de se libérer de l’interminable évènement alors qu’il était déjà bien en retard sur son planning.

Une fois rentré chez lui, il passa directement dans la forge adjacente à sa maison pour terminer la préparation de son cadeau pour Aëlia. Quelques voyageuses et d’autres matériaux étaient passés dans la création de l’artéfact qu’il offrirait à la petite pirate mais il était plutôt content de son oeuvre. Il emballa le présent dans un papier gris sur lequel des motifs de nains frappaient sur des enclumes et le posa sur la table avant d’aller se préparer.
Ce fut le plus grand challenge de sa soirée : Se préparer pour aller faire la fête avec des amis, le genre d’évènement qu’il ne fréquentait jamais, voir qu’il esquivait. Mais il avait nombre de raison d’y aller : Il y avait Aëlia tout d’abord, qu’il appréciait énormément et qui lui avait permis de se débloquer énormément grâce à la couronne de télépathie. Il y avait Nathalia aussi qui était … étonnante et … collante parfois ? Il ne savait pas trop comment la décrire mais il était content de la voir. Et puis il s’était correctement entendu avec Luther, enfin il lui semblait et apprendre à le connaître ce soir permettrait de cacher qu’ils s’étaient rencontrés ailleurs si rien ne foirait. A voir.
Thane enfila une chemise noire à sa taille, fait exceptionnel qu’il boutonna jusqu’en haut, tenta un noeud papillon … Allez, il l’abandonnerait au cours de la soirée très probablement. Un pantalon gris à sa taille aussi, il était bien rare qu’il s’habille correctement, et complètement alors ils avaient intérêt à ne pas se moquer de lui pour ça. Sinon ils ne risquaient plus de le voir utiliser ces vêtements d’occasion de sitôt. Ils prenaient déjà la poussière dans ses placards de toute façon et il dut en épousseter certains avant de les enfiler.

Eeeeeeeet il était bien en retard ! En plus de quoi, il trouva le moyen de se perdre dans les rues de Hypnos en tentant de trouver son chemin de portail en portail. Il arriva donc bien après tout le monde, et heureusement qu’il n’était pas tombé en même temps que l’arrivée des deux filles. Il se permit d’entrer par la porte ouverte d’où on entendait déjà les vivats de la discussion et quand il se passa à travers la porte en se baissant doucement, le silence tomba dans la pièce. On le regardait s’infiltrer, sans parler pendant un instant.

- Bonsoir …

Sa voix grave ne brisa pas le silence car il parla trop bas pour qu’on l’entende, mal à l’aise. Aëlia se jeta à son cou après l’avoir accueilli joyeusement et qu’il eut signifié sa présence d’un vrai “Désolé du retard …” calme et résonnant. Il se déplaça de quelques pas avec la jeune Télépathe autour du cou qu’elle avait du mal à enserrer complètement et il posa sur la table son cadeau minutieusement emballé. Ils discutèrent quelques instants puis le moment tant redouté fini par arriver.

- Luther, voici Thane, mon ami forgeron, Thane voici Luther, tu sais je t’ai pas mal parlé de lui !

Elle avait l’air si heureuse de les présenter … D’un ton particulièrement peu convaincu et haché et d’une voix trop forte, il énonça alors que tout le monde dans la pièce l’entendait.

- OH ! Mais c’est Luther Delabost ! Quel honneur de vous rencontrer, qui aurait cru que nous ferions connaissance ainsi, une sacrée surprise ça. Ohlala. Oui une sacrée surprise.

Puis pour tenter de changer de sujet avec un ton toujours stressé mais plus normal déjà.

- C’est donc vous le fameux petit-ami d’Aëlia ?

Soudain une voix retentit à l’intérieur de son crâne, celle d’Aëlia elle-même qui hurlait *NOOOOOOOOON*.

NOOOOOOO:

Toujours d’humeur noire, mais le visage radieux, Luther retrouve Aëlia pour la féliciter directement pour sa victoire. Il n’eut pas beaucoup de temps pour ça. Très vite, Nathalia Koneko, une amie d’Aëlia, les rejoignit.
Quelques jours plus tôt, elle l’avait abordé pour lui proposer de préparer un anniversaire surprise pour la pirate. Luther fut instantanément emballé par la proposition et proposa de faire cela dans son appartement à Hypnos. Il fut donc décidé que Nathalia contacterait d’autres amis d’Aëlia et occuperait la jeune femme le jour J pour permettre à Luther de tout préparer. L’ex-pirate vivant dans l’appartement en question, il ne pouvait rien préparer en sa présence.
L’inventeur laissa donc Aëlia lui présenter son amie, avant de se faire littéralement kidnapper par celle-ci. Au vu du caractère d’Aëlia, l’imaginer devoir essayer des dizaines de tenues fit naître sur son visage le premier sourire sincère depuis l’effondrement d’Eden lors de la remise des médailles. Il la laissa donc se faire entrainer vers ce qui était certainement l’épreuve la plus difficile des derniers jours. Il s’éclipsa alors pour préparer la fête.
Lorsqu’il passa la porte de chez lui, tout le bâtiment s’illumina dans les tons orangés du soleil couchant. Il s’arrêta un instant pour contempler la sérénité de l’instant. L’appartement avait été aménagé comme tout bon appartement efferian. L’ameublement était épuré, et peu de choses venaient briser les courbes des différentes pièces. En réalité, l’appartement semblait presque dépouillé. Mais lorsqu’il s’éveillait, les choses changeaient. Des lumières artificielles parcouraient chaque mur, chaque meuble, même le sol. Toute une série d’écrans holographiques, ou directement intégré aux murs, et de capteurs mesurant divers paramètres de confort informait en permanence les occupants. La seule différence majeure avec un habitat efferian typique était la présence de lumière naturelle. La plupart des efferians avaient beaucoup de mal à s’habituer à la lumière du jour et préféraient les lumières artificielles lorsqu’ils étaient en intérieur. Ce n’était pas le cas de Luther, lui qui était attiré par la surface. Il avait donc vitré la quasi-totalité de l’appartement. Bien sûr, il ne s’agissait pas de n’importe quelles vitres. Elles étaient spécialement conçues pour pouvoir devenir totalement opaque sur demande et étaient capables d’afficher autant d’information que le reste de l’appartement. Et lorsqu’elles laissaient passer la lumière du soleil, celle-ci venait frapper les cristaux implantés un peu partout dans le bâtiment. Ces cristaux, à la base de la technologie efferianne, réagissaient d’une étrange manière lorsqu’ils étaient exposés à de la lumière naturelle. Certains se contentaient de diffracter la lumière, mais d’autres semblait se nourrir de celle-ci. Ils semblaient plus chatoyants en y étant exposés comme s’ils étaient heureux d’être à la surface. D’autres encore semblaient rejeter cette lumière. Ils devenaient d’un noir profond sa présence. On eut dit qu’ils étaient éteints.

Comme Eden.

Il ne put empêcher son esprit de faire le parallèle. Elle aussi s’était éteinte au cours de la cérémonie. Ces sombres pensées le tirèrent de sa rêverie. Il monta à la salle de bains du premier étage et prit une douche. Il en avait bien besoin après cette journée. Avec la soirée qui l’attendait aussi d’ailleurs. Il s’habilla dans des tons clairs, blancs et bleus. Il regarda le mur en face de lui, et son reflet y apparut. Il se regarda droit dans les yeux comme s’il cherchait à vérifier qu’il y avait toujours une âme efferianne au fond de lui. Il s’était fait séduire par une femme aujourd’hui. Une femme qui était potentiellement à la solde du mal incarné. Et il avait aimé ça. Il enrageait contre ça, contre lui-même. Une colère froide, glaciale, transparaissait au plus profond de son regard. Cela ne devait plus arriver. Puis son regard se réchauffa. Ses traits se détendirent.
Allez, oublie ça pour ce soir. Ce soir c’est l’anniversaire d’Aëlia.
A cette pensée il sourit. Il avait hâte de retrouver son amie, et de la voir heureuse. Il descendit au rez-de-chaussée et consulta l’heure. Il devait bien lui rester quelques heures avant l’arrivé des deux femmes. Il s’attela donc à la préparation, le cœur allégé à la perspective de la soirée.
Luther s’occupa d’abord de la décoration. Bien que le fait qu’Aëlia vive sous le même toit que lui l’ait empêché de préparer la fête comme il le voulait, il avait tout de même pu préparer une partie de la décoration. A vrai dire, Aëlia l’avait interrogé il y a quelques jours alors qu’elle était tombée sur un papier couvert de son charabia habituel dont elle n’avait pu lire que le titre : « projet kraken assoiffé ». Il avait alors répondu en toute franchise qu’il s’agissait d’une refonte de la charte graphique de l’appartement. Depuis le grand salon, il lui suffit de quelques secondes pour lancer le dit projet. Alors la charte graphique de l’appartement changea effectivement et celui-ci prit des allures de cabane au bord de l’océan. Les vagues venaient frapper les vitres, et les murs semblaient désormais donner directement sur la grève. Ils s’étaient également réarrangés pour créer de petite ouverture diffusant une légère brise. Enfin, Luther huma l’air pour vérifier que tout fonctionnait. La légère odeur salée lui confirma que le kraken assoiffé était prêt. Ne lui manquait plus qu’à accrocher la banderole d’anniversaire.
Le chef d’entreprise s’approcha ensuite de sa réserve d’alcool. Il sortit plusieurs bouteilles de divers alcools, ainsi que diverses boissons non alcoolisées. Ils n’étaient certes pas nombreux, mais il voulait que chacun trouve la boisson qu’il cherchait. Il regarda un instant les bouteilles efferiannes avant de les laisser tomber pour l’instant. Il se doutait qu’en dehors d’Aëlia, aucun des surfaciens n’avait goûté l’alcool de champignon typique de la cité souterraine. Et au vu de la réaction de la pirate, il préférait n’en sortir une bouteille que si cela lui était demandé dans la soirée. Enfin, il se pencha sur le disque de transfert de la réserve et pianota un instant sur les rebords. Le cercle s’illumina alors en s’activant, et une bouteille un peu particulière le traversa. Luther réceptionna la bouteille pour la contempler. C’était un rhum de 9188 ans d’âge. Un vestige de l’ancien monde. Resté en stase pendant des millénaires dans des salles secrètes d’Efferias. Il n’avait ouvert une de ces bouteilles qu’une seule fois, et c’était clairement la meilleure de sa vie. Rhum El Dorado Millenium. C’était ce qu’indiquait le registre de la chambre de stase. Il était certain que la pirate apprécierait.
Dernier détail, la musique. Comme pour les bouteilles,un certain nombre de musiques de l’ancien monde avaient subsisté à Efferia. Il sélectionna quelques morceaux pour la soirée, mais ne remplit pas totalement la playlist. Il avait montré à Aëlia comment s’en servir, et il se doutait qu’elle ajouterait elle-même ses morceaux préférés. [Et oula! Il y en a des morceaux!]
Enfin, il descendit dans son vaste atelier au sous-sol. Au milieu des dessins, pièces détachés et machines inachevées diverses et variées se trouvait une boîte. Celle-ci était d’un noir mat qui ne laissait aucunement voir son contenu. Il n’y avait à sa surface aucune aspérité, comme si elle était faite d’un bloc. Elle ne réagit pas lorsque Luther l’attrapa. Il l’avait conçu ainsi. Elle ne réagirait qu’à Aëlia. Il remonta dans le salon et posa la boîte sur la table. Il espérait que le cadeau plairait à son amie.
A cet instant, son canon de bras vibra légèrement pour lui indiquer la présence de quelqu’un à l’entrée de son appartement. Le mur en face de lui afficha l’image d’un Darah à chapeau haut de forme et redingote accompagné d’un adolescent. Xerxès et, si ses souvenirs étaient bons, Zel. Il avait eu l'occasion de discuter avec le Darah depuis son retour sur la terre ferme. Il était sorti rassuré quant à l’utilisation qui avait été faite de sa prothèse et il avait toute confiance en Xerxès pour en avoir une utilisation improbable, mais pas dangereuse. Quant au jeune homme, il avait participé à l’expédition à Crannsliabh, à plusieurs épreuves des Jeux, et il avait été mousse d’Aëlia. C’est à peu près tout ce que Luther savait sur lui. Il alla alors lui ouvrir et il leur souhaita la bienvenue. A peine l’inventeur avait-il ouvert le porte que Xerxès s’exclama :

Bonjour Monsieur Luther ! Je suis content de vous revoir ! Zel, je te présente le plus grand inventeur de tous les temps ! Luther Delabost !

Je suis content de te revoir aussi Xerxès! Ravi de te rencontrer enfin Zel.

Il les invita alors à rentrer et à poser leurs affaires.
A nouveau une vibration. Cette fois l’écran afficha Nathalia et Aëlia.

Bon, messieurs, en place !

Et sur ces mots, Luther éteignit la lumière et opacifia toute les vitres. Le noir complet régnait dans la pièce. Ils attendirent quelques instants puis Aëlia se décida à entrer. Elle lâcha un petit grommellement puis claqua des doigts. La lumière revint dans la pièce.

SURPRIIIIIIIIISE !

Après quelques secondes, la pirate fondit en larmes. Puis elle vint les prendre dans ses bras chacun à leur tour. Alors qu’elle se remettait de ses émotion, Nathalia se rapprocha de Luther et elle lança un petit “Tope-là Lulu !” pendant qu’ils faisaient un high five.

Lulu ? Vraiment ?

Ok pour le surnom, mais ne le ressors jamais en public !

L’air mutin de la rouquine lui signala que sa crédibilité était définitivement fichue.
Encore une vibration. Tout le monde se retourna alors pour voir une immense silhouette se contorsionner pour passer la porte.

Thane ! Toi aussi tu es là ?

Désolé du retard …

Il n’eu pas le temps de finir sa phrase qu’il se retrouva avec Aëlia pendue au cou. Elle l’emmena alors vers Luther pour faire les présentations. Présentations qui avait déjà été faite par ailleurs, mais ça, la pirate l’ignorait.

Luther, voici Thane, mon ami forgeron, Thane voici Luther, tu sais je t’ai pas mal parlé de lui !

Plus qu’à avoir l’air de se rencontrer

OH ! Mais c’est Luther Delabost ! Quel honneur de vous rencontrer, qui aurait cru que nous ferions connaissance ainsi, une sacrée surprise ça. Ohlala. Oui une sacrée surprise.

Raté

Mais l’honneur est pour moi ! Cela fait longtemps que j’espèrais vous rencontrer. Je trouve votre art fascinant.

Le demi géant était tellement stressé qu’il n’avait même pas entendu la perche que lui tendait Luther. Il enchaîna alors pour tenter de se rattraper.

C’est donc vous le fameux petit-ami d’Aëlia ?

Ah ! Bonne question !

Luther sentait déjà le rouge monter au joues de la concernée, et il sentait sa détresse. Il lui sembla d’ailleurs sentir son esprit le chatouiller, comme si des pensées étaient exprimées trop fort. Elle ne cessait pas de gigoter, et il perçut son regard paniqué un instant. Il passa son bras autours des épaules d’Aëlia et s’exclama :

J'emploierais plutôt le terme de partenaires !

Cela ne sembla pourtant pas la rassurer, et elle se dégagea très vite, alors que son contact lui transmettait sa gêne et son stress, ainsi que tout une foule d’émotions -ceci témoignait de l’agitation soudaine de la pirate, qui d’habitude gérait plutôt bien le contact. puis elle grommela à bas volume quelque chose de très étrange:

Grmblr, faut que j’y aille je crois que Zel s’est pris dans ses propres pieds ...

La jeune femme les laissa alors pour se diriger en vitesse vers le garçon. Les deux hommes restèrent plantés là et la regardèrent s’éloigner.

Bon, bah ça s’est pas si mal passé...

-Gnnn... T'es sûr pour le costume, Xerxes ? Je me sens... serré.

Planté devant la porte d'entrée de l'appartement, Zel tire sur la manche de son veston pour la énième fois de la soirée. Taillé à la dernière mode d'Eaque, le vendeur lui avait dit qu'il était "si confortable que vous aurez l'impression d'être nu". Quel menteur !

-En plus, ça gratte...

Pour la soirée d'anniversaire d'Aëlia, Zel est affublé d'un costume trois-pièces, chemise blanche, gilet brun et veston vert, accompagné d'un pantalon assorti. Les couleurs avaient rappelé au jeune Voyageur l'extérieur de la Tribu en hiver, lorsque les sapins les plus hauts se recouvraient de neige. Mais il faut croire que le costume avait été taillé avec les aiguilles de ces mêmes sapins. La nuque et les poignets du jeune homme sont rouges à cause des démangeaisons. Quand à ses jambes, il a l'impression que chacun de ses poils essaye de s'extirper de sa peau. Mais quelle idée d'acheter ce fichu costume ! Au moins, il n'a aucune difficulté à marcher. Zel a en effet refusé de changer de chaussures, ses sandales de voyageur offrant un étrange contraste à toute personne qui chercherait à le détailler de la tête aux pieds.

-Dis, Xerxes, tu sonnes pas ? Le copain d'Aëlia saura pas qu'on est là si-

La porte s'ouvrant soudain lui fait ravaler la fin de sa phrase. Encadré par l'ouverture, se trouve un homme souriant et très propre sur lui. Tout l'inverse des gens que Zel a l'habitude de côtoyer. Le jeune homme se sent tout à coup comme un pouilleux face à un roi.

Bonjour Monsieur Luther ! lance Xerxes. Je suis content de vous revoir ! Zel, je te présente le plus grand inventeur de tous les temps ! Luther Delabost !

Je suis content de te revoir aussi Xerxès! Ravi de te rencontrer enfin Zel.

-Euh... Moi de même, Monsieur Lütair, répond Zel. Je suis Zel. Zel Sayren. Alchimiste. Mais, euh... Vous le savez déjà.

Suivant les deux hommes, Zel pénètre dans l'appartement. En y réfléchissant bien, c'est la première fois qu'il pénètre dans un tel lieux. Il est plus habitué aux chambres d'auberges et l'appartement de l'inventeur est un véritable choc. Les yeux du Voyageur scintillent. Mais il n'a pas le temps de profiter de son enthousiasme que Lütair leur lance :

Bon, messieurs, en place !

Le garçon reste une demi-seconde sans comprendre avant de lâcher un petit grouinement paniqué et de courir se mettre à côté des deux autres, dans le noir. Un petit cri de douleur et une étrange sensation sous son pied lui fait comprendre qu'il a marché sur celui de Xerxes. Mais pas le temps de s'excuser. Le pas familier d'Aëlia - et celui de quelqu'un d'autre qui est certainement Nathalia - résonne dans l'entrée. Elle claque des doigts et la lumière s'allume.

SURPRIIIIIIIIISE !

- -PRIIIIIISE !

Pris lui aussi par surprise par la technologie de l'appartement, Zel a un peu de retard sur ses deux compagnons. Mais qu'importe. Aëlia se met à pleurer en voyant ça et avant que Zel ait eu le temps de comprendre, il se retrouve enlacé dans un câlin sauvage. Pas désagréable.

Tout à coup, un pas beaucoup plus lourd que celui des jeunes femmes se fait entendre. Un homme, le plus massif que Zel ait jamais vu -et pourtant, il a vu un gorille qui parle - vient de passer la porte. Il semble murmurer quelque chose que Zel ne comprend pas. Mais la réaction d'Aëlia ne se fait pas attendre puisqu'elle se jette à son cou.

"Ah... Il était aux jeux olympiques !"

Le Voyageur reconnaît enfin l'homme qui vient d'entrer. Il s'appelle... Tane, si ses souvenirs sont bons.

- Luther, voici Thane, mon ami forgeron, Thane voici Luther, tu sais je t’ai pas mal parlé de lui !

Voilà, c'est bien ça.

- OH ! Mais c’est Luther Delabost ! Quel honneur de vous rencontrer, qui aurait cru que nous ferions connaissance ainsi, une sacrée surprise ça. Ohlala. Oui une sacrée surprise.

...

"Ouah, ils se connaissaient vraiment pas du tout !" se dit Zel d'un air surpris.

C’est donc vous le fameux petit-ami d’Aëlia ? enchaîne le géant.

Petit-ami ? D'un air discret, Zel compare sa taille avec celle de de Lütair. Non non, il est bien plus petit que l'inventeur. Tane a du confondre.
Profitant du fait qu'Aëlia est en train de discuter, Zel regarde l'intérieur de l'appartement. La technologie omniprésente lui rappelle un peu les rues d'Efferias. C'est dingue. Peut-être que Lütair pourra lui apprendre à l'utiliser ? Zel aperçoit alors la table sur la quelle sont déjà posés deux cadeaux. Zut, il a failli oublier le sien ! Il le dépose en vitesse, sifflotant pour paraître plus discret.
Oh oh ! Aëlia s'approche ! Si elle voit ça, ça va gâcher la surprise. Tiens ? Elle a air un peu maussade. Il paraît que les femmes aiment pas qu'on leur rappelle leur âge, ça doit être pour ça.

-Dis, dis, Aëlia ! C'est chouette qu'on ait pu se réunir ! lance le jeune homme avec un grand sourire.

Bien. Détourner son attention. Et surtout, paraître naturel.

-Tu sais, je suis content de te revoir. J'ai vécu un tas de trucs depuis mon départ de l'Envolée ! T'as reçu ma lettre de l'Expédition ? J'ai aussi rencontré une sorte de grosse chèvre qui donnait des bonbons, et Séléné m'a sauvé la vie... Mais ça, c'était pendant le tournoi, donc t'as tout vu. Dis donc, Monsieur Lütair, il est gentil de nous prêter son appartement ! Ça doit changer du bateau, aussi, non ? D'ailleurs, Alban est pas là ? J'aurais pensé qu'il voudrait fêter l'anniversaire de sa sœur ?

L'air maussade revient tout d'un coup sur le visage d'Aëlia et Zel cesse son monologue. Il pose sa petite pogne sur le bras de la pirate et lui demande d'un air inquiet :

-Ça va pas ? C'est parce que tu prends de l'âge ? Faut pas t'en faire. T'es Aëlia la pirate ! Rien ne se met en travers de ta route. Même pas l'âge. Et si un problème arrive, tu le défonces ! Pas vrai ?

Filant à travers les rues d'Hypnos et se faufilant à travers la populace qui bondait les artères de la ville, Xerxès chantonnait un air entraînant alors que de tête, il pensait des paroles en rapport avec sa situation.

"En r'tard, en r'tard, j'ai rendez-vous que'que part ! Je n'ai pas le temps de dire au revoir, je suis en r'tard en r'tard !"

Bon, sauf qu'il n'était pas en retard le moins du monde, il avait même un peu d'avance. Mais chantonner lui donnait du coeur à l'ouvrage et au moins si il se pensait trop court en temps, il finirait sûrement par en avoir assez, ou un raisonnement du genre! Juste après la Clôture il était rentré dans sa cave du moment pour aller chercher ses affaires et s'habiller joliement, promettant à Zel de le retrouver sous peu. Dans une ruelle abîmée d'un quartier peu recommandable de la ville, le jeune Darah débarqua en trottinant et ouvrit d'un coup de pied les battant de bois d'une cave. Sautant dans le trou dégagé façon agent secret partant en mission, il arriva en bas, envoya voler un rat hors de sa penderie de fortune et attrapa sa plus belle et vieille chemise ainsi qu'un pantalon de costume élimé. C'était l'heure de la transformation, il s'habilla en tournant doucement sur lui-même, dans une scène digne d'une métamorphose de magical girl. Chaussures, noeud pap', chapeau, le voilà tout beau et il repart au pas de course dans les rues en évitant les badauds. Alors qu'il court dans les rues d'ailleurs, il sort une flasque de sang distillé dont il prend quelques gorgées pour se mettre en jambe dans l'espoir d'une soirée bien alcoolisée.

Et hop, quelques dizaines de minutes plus tard il est repassé chercher Zel qui s'est changé en repassant chez le vendeur. Celui-ci, avec un sourire commercial, a eu la gentillesse de garder le costume que l'Aniformus avait acheté pour qu'il ne se retrouve pas froissé au fond d'un sac. Les deux compères purent ainsi se mettre en route tranquillement avec un peu d'avance pour trouver le chemin de l'appartement de Luther.
En se baladant à travers les rues, le Darah tenta de vendre son idée de tonneaux de transfert au Voyageur pour pouvoir se rendre sur l'Envolée plus facilement, mais il omis de parler de la mutinerie. Installer des tonneaux à des endroits précis avec de petits portails privés à l'intérieur pour pouvoir se déplacer de la mer à la terre facilement, il fit d'ailleurs passer la chose pour une question de vie ou de mort car il ne pourrait pas se nourrir de sang sans s'attaquer à l'équipage si la Faim venait à grandir en lui. Quant au fait que c'était des tonneaux qui serviraient de portail, lui-même ne savait plus trop pourquoi mais ça lui paraissait vachement bien !

Enfin bref, sur ces entrefaites nos Laurel et Hardy arrivent devant la maison de l'incroyable chef d'entreprise et sans même sonner, la porte s'ouvre rapidement pour les laisser entrer ce qui donne suite à quelques phrases échangées pour se présenter avant d'aller se placer rapidement dans le noir pour surprendre la pirate. Suite à ça les évènements se succèdèrent rapidement : Des pleurs et des câlins, des retrouvailles et des malaises. Le groupe commençait à peine à apprendre à se connaître pour ceux qui s'étaient à peine rencontrés quand Aëlia vint vers les deux compères, Xerxès toujours en train d'essayer de vendre son idée de tonneaux mais aussi de faire boire le gentil Zel. Quels vices cachés pouvaient se révéler quand Zel était complètement paf ? C'était la question à laquelle il faudrait répondre ce soir !
Alors que la piratesse arrive en parlant et en pensant à la limite du grommellement, le jeune Aniformus entame un grand monologue avec mettage de pieds dans le plat en bonus. Le combo ultime est effectué par ce professionnel de la candeur ! On commence par une attaque sur l'Envolée et on enchaîne sur Alban, c'est une technique incroyable qu'il déploie là, au courant de rien ! On place Luther par là au cas où, mais c'est un piège qui mène sur une véritable mine : T'es une vieille pirate grosse !

Les doigts maigres de Xerxès viennent doucement se glisser sur les joues de Zel et se refermer sur sa bouche pour l'empêcher de proférer plus de paroles dangereuses alors que le volcan Aëlia pourrait bien entrer en éruption. En plus de quoi l'anniversaire lui a fait visiblement tellement plaisir qu'elle pourrait bien avoir abaissé ses défenses.

- Content de te revoir aussi ! Ce soir tu vas me faire le plaisir de goûter à mon sang distillé, ça a beau pas être fait à base de plantes c’est quand même de l’alcool ! Tu nous en sers quelques shots ?

"Il est terrible ce gosse hein ! J’ai jamais rencontré personne qui savait mettre les pieds dans le plats à ce point. Il ferait un malheur dans les forces de l’ordre, il serait capable de tomber dans un regroupement de criminels sans faire exprès et de leur demander le chemin du commissariat."

- On manque de musique, il y a de quoi s’ambiancer un peu ici ce soir ? Je suis sûr que M’sieur Luther a une machine ou deux pour ça. Et je suis encore plus sûr que si tu me montres comment m’en servir je peux lui faire sortir des bruits que même son concepteur n’imaginait pas !

- Allez, c’est parti mon kiki !

Elle leur servit à tous les trois un shot : deux pour lesquels elle avait utilisé la flasque de Xerxès, une forte odeur se répandant alors qu’elle en versait le contenu et un troisième avec du jus d’orange pour Zel. En espérant que prendre un shot de jus d’orange ne le mettrait pas trop mal !

Avant même de siffler leur boisson, ils se déplacèrent vers l’appareil qui servait à diffuser de la musique et lancèrent une piste. Laquelle ? Ca vous le saurez dans le prochain épisode des aventures de Xetäelunaze !

A suivre ...

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Evidemment, il lui suffit de les mettre face à face, qu’ils se voient, pour qu’immédiatement, elle capte que quelque chose était louche. Très louche.

*Mais ma parole, ils se connaissent ?!*

Elle n’eut cependant pas le temps de faire une quelconque remarque que Thane faisait LA gaffe. Elle se sentit virer au cramoisi et ce fut sans y réfléchir que dans l’esprit de Thane elle hurla un

*NOOOOOOOOON*

des plus retentissants. Elle se sentait au moins aussi gênée que nerveuse soudain, et ne rêvait plus que de s’échapper alors que Luther lui-même la prenait par les épaules, la désignant comme sa partenaire. Ceci ne participa pas à dissiper son embarras, et virant à un rouge plus soutenu encore, elle balaya des yeux la pièce afin de trouver une porte de sortie. Quand soudain …

*Zel ! Bien sûr !*

Le garçon était là, nez en l’air, inspectant l'appartement, manifestement tout aussi fasciné qu’elle la première fois où elle y était entrée -mais de manière bien moins discrète estimait-elle. Il était accompagné par Xerxès, qui lui parlait avec une certaine fougue -elle était presque sûre qu’il tentait de le convaincre de quelque chose.

Grmblr, faut que j’y aille je crois que Zel s’est pris dans ses propres pieds …

Elle se dégagea avec une certaine raideur du bras de Luther posé sur son épaule, et se dirigea à grands pas vers l’improbable duo.
Oui, Luther lui plaisait sans doute un peu. Il était fort sympathique, ils avaient le même âge. IL aimait voyager, explorer, avait de l’humour, et de l’inventivité à revendre. Intelligent, il trouvait facilement des solutions, même saugrenues. Il ne manquait pas de ressources, mais restait agréable à fréquenter. Être avec lui la changeait agréablement des marins du port, sans compter qu’il avait sauvé la mise plusieurs fois déjà. C’était en ces termes, à peu près, qu’elle en avait parlé à Thane -ajoutant très certainement, ivre, que si elle avait pu le mettre dans son lit, elle l'aurait fait sans hésiter bien longtemps. C’était sans doute de tout ceci que Thane avait fait la pire déduction possible à ses yeux: Luther était son petit ami. Ce qui n’était absolument pas le cas, et qu’elle n’envisageait pas. Il lui plaisait un peu oui, elle vivait assez mal son intérêt pour d'autres oui, et elle vivait assez mal aussi son manque manifeste d’intérêt pour elle. Mais elle ne le lui aurait jamais dit, même très très très très ivre. Et, au vu de sa situation actuelle, elle n’avait aucune envie, se disait-elle, de s’embarrasser d’un homme. Cependant, l’idée que Luther soit au courant de ce béguin qu’elle s’appliquait à lui dissimuler ne lui plaisait pas du tout, et Thane avait mis les pieds dans le plat d’une façon magistrale.
Elle devait sans doute grimacer un peu, les joues encore rouges en s’approchant des compères. Lorsque Zel l’apperçut, son visage s’illumina, et ceci fit disparaître la moue du visage de la pirate. Elle hocha la tête à ces paroles.

Oui. Merci à vous tous d’être venus, c’est très gentil de votre part.

Il se lança ensuite dans un flot de paroles, qui fit cligner des yeux à la pirate par son rythme autant que son contenu. Une grosse chèvre et des bonbons ? Qu’est ce que c’était encore que cette histoire à dormir debout ?! Puis il aborda le sujet sensible, ce qui lui fit l’effet d’un coup de massue derrière la tête. Son frère n’était pas là, non, et elle n'avait, en réalité, que bien peu de nouvelles. Son sourire retomba, et son visage se ferma. Elle avait quitté l’Envolée, sa famille entière, tout ce qu’elle avait connu, tous ceux qui l’avaient élevée. Et elle n’avait toujours rien trouvé d’autre. Et elle avait 30 ans, ce que Zel ne manqua pas de lui rappeler avec sa naïveté habituelle, mettant lui aussi les pieds dans une sacrée série de plats.

*Ils jouent à la marelle ou quoi ? Ou alors ils font un bingo, peut-être ?*

Cependant, la fraîcheur, la candeur, la naïveté de Zel ne pouvaient que la faire sourire, et elle hocha la tête vers lui: oui, un problème arrivait, elle le défonçait. C’était une jolie manière d’aborder sa vie, après tout. Et s’il la voyait comme ça, tant mieux, vraiment. C’était environ à cet instant là que Xerxès ferma la bouche du garçon, ce dont Aëlia lui fut reconnaissante en quelque sorte: au moins, il n’en dirait pas plus -elle était presque sûre que la fois suivante serait sur son poids ou sur le désespoir de sa vie amoureuse. Le Darah lui proposa ensuite des shots de sang distillé, et l’idée fit briller les yeux d’Aëlia. Elle était toujours gourmande d’alcool, et découvrir lui plaisait. Elle imaginait ça complètement dégueu, mais elle ne pourrait en être sûre qu’en goûtant, n’est-ce pas ? Elle échangea avec le Darah un regard complice alors que celui-ci passait dans ses pensées. Ce qu’il lui dit la fit rire: l’image de Zel dans ce genre de situation était extrêmement drôle, sans doute car extrêmement plausible. Le Darah proposa ensuite de mettre de la musique, et elle hocha le tête vigoureusement. Passant un bras dans celui de Zel, et un bras dans celui de Xerxès, elle les entraîna jusqu’au comptoir, dont elle sortit six petits verres qu’elle aligna. Elle fit un clin d’oeil au Darah, et prit sa flasque. Elle en servit cinq rasades, riant sous cape à l’idée de la surprise des trois autres. Dans le sixième, elle servit à Zel un shot de jus d’orange, avec un clin d’oeil à son attention. Considérant que l’alcool serait meilleur une fois un peu aéré -ou coagulé- , elle entraîna les deux autres vers l’appareil qui servait à lancer la musique. Elle savait très précisément comment s’en servir, puisque Luther le lui avait déjà montré. Elle expliqua rapidement à Xerxès et à Zel comment faire sortir des sons de la machine, et puis lança une piste.

Jvous laisse faire les loulous !

Et sur cette belle phrase, elle alla attraper Nathalia par le bras, l'arrachant à tout ce qu’elle pouvait faire, et l'entraîna sur la piste de danse improvisée -le centre du salon, donc- où elle commença à se trémousser avec elle au rythme des sons fort étranges émis par la machine … Dans laquelle il lui avait semblé voir Xerxès mettre un doigt ??

[Oui, le considère le Psyché Rock de Pierre Henry comme une musique digne d'une piste dans laquelle un Darah aurait foutu un doigt, et qu'il s'amuserait à trafiquer !!
Pour la suite, voici la playlist sur laquelle écouter le sujet: https://www.youtube.com/playlist?list=PL1tokHGJ3FD62kA0M11NAL5IGXWeg2_hm]

Mer 6 Nov 2019 - 17:05

Nathalia avait vu la scène se dérouler sous ses yeux, et les pièces du puzzle s'étaient mise en place facilement.

Aëlia et Thane étaient amis elle s'était confié à lui sur son attirance pour Luther chez qui elle vivait, ce qui rendait un peu jalouse la métamorphe qui aimait être au courant de ces choses là surtout de la part de ses amies. Aëlia et Luther vivaient ensemble et ne se laissaient pas indifférents. Luther et Thane se connaissaient mais cela ne devait pas se savoir.

Elle observait sourire en coin tout cela alors que l'ex-pirate avait prit la fuite vers Xerxes et Zel l'étrange duo. Elle s'approcha de Thane en lui caressant le bras. Puis adressa un sourire au demi géant et au chef d'entreprise.

« Messieurs, je ne sais pas ce que vous cachiez mais votre couverture est grillée. Vous vous connaissez ne faites plus semblant »

Elle fini sa phrase avec un clin d'oeuil aux intéressés avant que la vedette de la soirée la kidnappe pour aller danser. Il est vrai que la musique était entraînante. La rouquine laissa ses hanches se balancer au rythme de la musique en riant avec son amie. Puis elle lui déposa un bisou sur la joue.

« J'espère que ça te plaît tout ça »

Elle la fit tourner sur elle même avant de la faire revenir contre elle dans un câlin maladroit.

« Eh ! Tu m'as pas dit que le petit Lulu il te plaît,... plaît... si tu vois ce que je veux dire... Qu'est ce que t'attend ma belle ? »

Elle relâcha son étreinte pour se remettre à danser. Elle ne comprenait pas un mot de ce qui était dit par le chanteur. Mais elle aimait bien, cela changeait de ce qu’elle pouvait entendre dans les tavernes qu’elle fréquente de temps à autre. Même au Temple elle n'avait rien entendu de similaire.

« C'est drôle cette musique je comprend rien de ce qui est dit mais j'aime bien »

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Aëlia se retrouva donc sur la piste à danser sur une musique très étrange qui se transforma vite en une autre très rapide. Lorsque Nathalia l’embrassa sur la joue, elle lui renvoya un sourire éclatant, en se laissant tourner. Lorsqu’elle l’enlaça elle la serra contre elle.

Evidemment ! Merci, j’aurais pas pu rêver mieux. On n’a jamais vraiment fêté mon anniversaire, tu sais ...

Elle l’embrassa dans le cou, juste avant qu’elle ne la relâche alors que la musique s’accélérait. Puis elle lui fit un clin d’oeil en commençant à se déhancher. En réalité, son corps tout entier paraissait fixe. Seules ses fesses bougeaient, sur un rythme très rapide, qui lui donnait une allure hilarante, et n’avait absolument rien de sexy. Elle riait juste à le faire, et n’osait imaginer l’image qu’elle renvoyait. Dire qu’elle n’était même pas encore ivre … Et puis, cela permettait de faire passer inaperçu ce qu’elle allait dire ensuite à Nathalia (et de remettre discrètement en place la culotte dont la dentelle la gratouillait).

*Boarf. C'est rien ! J’ai pas eu de mec depuis des mois, il est très cool, les deux combinés font que, c’est tout. On vit ensemble, on bosse ensemble, t’imagines la merde si on couche ensemble en plus ? Puis bon, clairement, il est plus intéressé par son taf que par mes fesses, mes seins, ou moi tout court, et je suis persuadée qu’il préfère les filles comme toi ! *

Elle lui fit un clin d’oeil.

Ouais la musique est cool. Il a des trucs vraiment bizarres mais c’est pas mal !

Elle continuait à se dandiner en riant.

Puis c’est cool pour danser !

A l’instant où elle disait cela, la musique changea, et prit un rythme tout à fait différent. Le sourire d’Aëlia s’élargit. Ca elle aimait bien ! Sa manière de danser prit une tournure toute autre, se fit plus souple, et surtout, intégra tout son corps. Elle claquait des doigts en rythme, bougeait les hanches et les épaules, et semblait s’amuser comme une petite folle. Elle décida aussi que c’était là le bon moment pour ramener les messieurs sur la piste, et elle se dit que puisque Nathalia était intéressée par Thane, il fallait foncer ! Elle se débrouilla pour capter le regard du forgeron et de l’inventeur, et sans cesser de danser, leur fit signe, du bout des doigts et en rythme, de les rejoindre, puis leur envoya un baiser. Impossible,évidemment de savoir à qui des deux ceci s’adressait, et elle espérait bien les ferrer tous les deux et les retrouver sur la piste.
Une fois son méfait accompli (elle espérait qu’ensuite Nathalia prendrait les devants, c’était une grande fille !), elle embarqua Zel, laissant Xerxès tranquille. Il s’occupait de la playlist après tout !

Allez le petit bout, on bouge tout ça !

Elle lui fit un clin d’oeil, puis lui prenant les mains, elle l’embarqua dans son rythme, un peu anarchique mais sympathique.

Le plus important, c’est de ne pas se prendre dans tes propres pieds !

Elle le fit tourner deux fois sur lui-même.

Eh tu te débrouilles pas trop mal ! T’auras bien mérité ton jus d’orange !

Car évidemment, après, ce serait l’heure de boire le premier shot de la soirée, celui au sang distillé.

Dim 17 Nov 2019 - 16:34

Le jus d'orange, c'est bon !
C'est la principale pensée de Zel pendant qu'il boit son verre. Ses autres pensées sont du même ordre. L'appartement est incroyable. La musique est étrange. Les gens ici sont sympas, en tout cas pour ceux qu'il connaît. Et ceux qu'il ne connaît pas ont l'air gentils. Et il n'y a pas de kiwis. Zel frissonne en repensant aux kiwis. Petits démons à duvet.
Aëlia rit et danse avec Nathalia. Xerxes essaie de le convaincre de créer des tonneaux de téléportation - idée intéressante. Les autres mangent, discutent. C'est une chouette soirée.

-Xerxes, on passe quelle chanson après ? Celle-ci s'appelle... Oh... You touch... my... tralala... Ça a l'air rigolo, qu'est-ce t'en penses ?

Avant que le Daraah n'ait pu valider la réponse, Zel sent des mains l'attraper sous les aisselles, le soulever du sol et le reposer sur la piste de danse.

-Hein ? Quoi ? Kekipasse ?

Allez le petit bout, on bouge tout ça ! lui lance Aëlia.

-Que... de quoi ?

Zel ne peut lutter face à la pirate et ses pieds se mettent à bouger en rythme... enfin, à peu près.

Le plus important, c’est de ne pas se prendre dans tes propres pieds !

-Merci, Aëlia, c'est vachement utile... répond Zel en sifflant, légèrement paniqué.

Sa réplique est interrompue par ce qui ressemble à un tourbillon, mais qui n'est qu'une pirate le faisant tourner sur lui-même.

Eh tu te débrouilles pas trop mal ! T’auras bien mérité ton jus d’orange !

Zel retient un grognement de frustration et tente de suivre le mouvement. La danse lui semble durer des siècles pendant qu'il essaie de trouver le rythme. Finalement, lorsque les dernières notes se font entendre, il pousse un soupir.

-Il... Il faut que je boive.

Titubant, il se dirige vers sa place. Son regard se pose sur son verre. Vide.

-Zut... Il est où ce jus d'orange ?

Il regarde autour de lui. Pas de bouteille. Zut. Par contre, le shot de Xerxes est là, toujours plein. Et Le Daraah est trop occupé à gérer la musique pour le surveiller.

"Il m'en voudra pas si je lui pique son jus." pense le garçon.

Sans plus réfléchir, il s'empare du shot. Et le boit cul-sec.

"Ouah la vache, il est bizarre son jus d'orange ! Il a pas le même goût que tout à l'heure !"

Mais ma foi... C'est pas si mauvais.

"... J'en reprendrais bien un peu..."

Le mensonge était visiblement passé comme une lettre à la poste. C’était ce qu’aurait espéré pouvoir penser Thane après sa performance mais lui-même le savait très bien. Toute personne qui l’aurait entendu -Et on l’entendait loin entre la hauteur et la voie- aurait instantanément décelé la grossière supercherie.

Après que son hurlement ait retentit et résonné dans tout son crâne, la sensation d’avoir la tête comme un ballon allait sûrement encore un peu durer, son « ailière » s’était éclipsée aussi subtilement qu’il avait menti. Il avait alors tenté d’ouvrir à son rythme la conversation avec Luther. Une conversation pleine de blancs car au rythme de Thane, l’oration n’allait pas vite. Il n’avait même pas fini de réfléchir une des chiches phrases qu’ils auraient pu échanger quand son grand challenge de la soirée se présenta. Nathalia, toujours aussi magnétique qu’un joli morceau de cobalt [C’est un compliment Thanien, promis !], vint lui caresser le bras en les accusant de mentir sur leur relation avec Luther. Touché ! Au moins, elle seule était venue le mettre face à sa bourde.

S’ensuivit un kidnapping alors que la musique avait commencé. Et un blanc de la part de Thane envers Luther. Si ce dernier lui avait dit quelque chose, ça lui échappait, dans sa caboche un sentiment de résignation prenait le pas sur toutes ses pensées.
Il avait pris son mal en patience, pendant des jours, des mois même. Parce qu’il était plus à l’aise comme ça, il voulait être absolument sûr que Nathalia était bien en train de flirter avec lui. Et c’était une épreuve d’esprit assez périlleuse que de s’en assurer sans faire aucun faux pas, après tout elle restait assez séductrice dans ses mouvements avec la plupart de ses interlocuteurs. Mais la soirée avec des amis, une occasion inespérée de savoir si elle agissait comme ça avec tout le monde ou pas. D’où la résignation : Il fallait bien se rendre, d’une façon ou d’une autre, elle avait l’air de flirter, au moins d’être un peu intéressée. Et il fallait d’autant plus se rendre : Il aurait menti si la réciproque n’était pas vraie et s’il ne la trouvait pas attirante. Il était temps de se jeter à l’eau.

Il laissa passer les quelques premières musiques en battant la mesure du pied. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas danser mais il ne pouvait pas se jeter à l’eau sur des sons trop « brusques » car avec sa corpulence, il risquait de force de casser les meubles voir de passer à travers le plancher. Sa chance finit par se présenter, une musique entraînante qu’il se sentait plutôt bien de danser sans trop sauter, en glissant autant que possible sur le sol. Il avait déjà attendu un moment pour s’assurer de la situation, encore un peu pour la bonne musique .

Après des années d’accalmie, des mois d’attentes et encore quelques minutes pour être bien assuré, Thane passait à l’attaque. Il se glissa de côté pour s’approcher de la piste de danse sans heurter deux meubles proches du coin où il était stationné. Et d’un pas étonnamment souple, il vint rejoindre tout ce beau monde pour danser avec la troupe. Il glissait autant que possible, se déplaçant en faisant pivoter ses pieds et ses genoux vers l’intérieur puis l’extérieur pour avancer de côté vers la jeune femme. Il s’approcha évidemment particulièrement de Nathalia à qui il décocha un sourire. Une occurrence bien rare, surtout que celui-ci sortait naturellement. Puis il lui tendit un bras pour tenter d’entamer une danse à deux.

04/03/2754

Aëlia dut à plusieurs reprises retenir des légers fous rires en voyant danser Zel. Lorsqu’elle le laissa repartir à la fin de la chanson, elle eut une surprise. La piste venait de changer, et Thane venait d’entrer dans la danse, et s'approchait de Nathalia.

*VAS-Y MA VIEILLE, FONCE !*

Nathalia était dos à elle, mais Thane lui faisait face, et elle lui fit un immense sourire, les deux pouces en l’air, pour l’encourager. Quant à elle, il y avait littéralement nez à nez avec elle … Luther.

*Ne rougis pas. T’as plus douze ans.*

Trop tard, elle sentit la chaleur envahir son visage. Elle avait encore la gaffe de Thane en tête, et espérait de toutes ses forces que l’inventeur n’aurait pas envie de lui poser des questions. Elle commença cependant à suivre le rythme de la musique, avec un sourire.

Alors comme ça, tu sais danser ?

Elle lui fit un clin d’oeil.

Encore un talent caché ?!

Elle lui sourit, et lui tendit la main, se disant que quitte à danser, mieux valait imiter vaguement les deux autres -sans non plus se lancer dans une parade de séduction effrénée, on n’allait pas se mentir-. Il la prit, et elle ignora la chaleur qui lui remontait aux joues. Ils commencèrent à danser, et elle se rendit vite compte qu’ils étaient à peu près au même niveau, mais avec des techniques d’apprentissages sans doute aussi approximatives l’un que l’autre (sans doute la méthode pirate n’était-elle pas la même que la méthode efferiane), et ainsi leurs mouvements avaient un peu de mal à se coordonner. Cependant, elle s’amusait et avait mis sa gêne de côté, troquant ses joues rougissantes contre un immense sourire. Elle sentait qu’il était joyeux comme elle, que ce qui le chiffonnait en début de soirée avait disparu. Elle sentait qu'il s’amusait, et avait envie de s’amuser encore plus, qu’il était curieux aussi, et excitée par la soirée. Il y avait aussi une forme de nervosité, qu’elle captait assez clairement, mais ne comprenait pas. Il en pouvait asp empêcher tout cela de passer par le bout de ses doigts, mais elle faisait tout son possible pour en recevoir le moins possible, et surtout, ne rien aller chercher. Les deux trentenaires échangeaient des regards complices, allaient, venaient, s’éloignaient, revenaient, elle s’élançait, il la tenait, la retenait du bout des doigts, et soudain, il la ramena contre lui.
Elle fut surprise, et cela dut se sentir. Tout d’abord, elle ne s’attendait pas à une telle proximité, même si elle savait très bien que l’on pouvait danser ainsi. D’ailleurs ni l’un ni l’autre n’avait cessé de danser, et Luther tenait sa main droite en l’air de sa main gauche. Il avait posé sa main droite dans le creux de ses reins, la tenant contre lui, et la main gauche de la pirate était sur son omoplate, entourant ainsi son épaule du bras. Elle avait passé naturellement une jambe entre les siennes pour pouvoir continuer à danser, et ils n'avaient ainsi pas perdu le rythme, même si elle avait très clairement sauté un temps. Elle tenta d’ignorer son odeur qui lui emplissait les narines, un mélange de parfum et de savon, le contact de sa joue très légèrement râpeuse contre sa peau, sa chaleur qui arrivait si directement sur elle, son torse qui effleurait ses seins. Elle espérait qu’elle ne lui transmettait pas involontairement son trouble par leur contact, car cela aurait été très gênant, d'autant qu’elle était bien incapable de penser à autre chose, ou même de percevoir ce que lui pensait tant toutes ses perceptions étaient saturées. C’est sa voix à son oreille qui la ramena sur la piste.

Dis-moi, il y a un truc entre ces deux-là ?

Il parlait très clairement de Nathalia et Thane, qui dansaient toujours à côté, et son chuchotement lui chatouilla l’oreille. Elle eut un petit rire, se laissa faire lorsqu’il la fit tourner sur elle-même avant de la ramener vers lui, reprit sa position, et répondit sur le même ton.

C’est que tu deviens un petit maître de la déduction !

Son ton comportait une certaine ironie.

Elle m’a dit qu’il lui plaisait, et manifestement la réciproque est vraie. T’as une chambre de libre j’espère ? Parce que je suis prête à parier tout ce que tu veux qu’ils vont se choper d’ici la fin de la soirée !

Elle se plaça de manière à ce qu’il puisse voir son clin d’oeil, avant de tourner sur elle même. Lorsqu’elle eut terminé son tour, il la ramena vers lui:

Ah mince, ça veut dire qu’il va falloir leur laisser ta chambre, tu vas devoir dormir avec moi !

Il lui fit un clin d’oeil, et elle eut un léger temps de battement, avant de rire, et de répliquer sur le même ton:

T’aimerais bien hein ! Mais je m’amuserais sans doute plus en allant avec eux …

Elle lui fit aussi un clin d’oeil, et vit que cette fois, c’était lui qui était dans l’embarras, à tel point qu’elle le sentit via son pouvoir.

Rassure-moi, tu as déjà remarqué qu’il n’y avait pas que deux chambres ici ?

Elle rit:

J’oubliais que monsieur était un nabab, pardon !

Il lui sourit, et un instant, elle eut l’impression qu’il allait ajouter quelque chose, mais la piste se termina, et elle se rappela quelque chose, qu’elle dit tout haut et bien fort, afin également d’alpaguer les deux autres danseurs:

Eh mais c’est qu’on a un truc à goûter !

Elle se dégagea assez souplement de l’étreinte de son ami, mais traîna à lui lâcher la main, faisant glisser ses doigts le long des siens alors qu’elle allait droit sur le bar, et donc droit vers les shooters qu’elle avait …

Eh mais il en manque ! Xerxès ! T’aurais pu nous attendre !

Devant cette accusation, le Darah se retourna avec des yeux ronds comme des soucoupes:

Eh mais j’ai rien fait !

Et comme preuve, il désigna le juke box, qu’il gérait depuis le début de la soirée. Il fallut un peu trop longtemps à Aëlia pour comprendre après avoir fait signe au Darah de resservir tout le monde pour une tournée, demande qu’il exécuta avec une joie non dissimulée.

Putain de bordel de … ZEL !

Le garçon était bien là au bar, plusieurs verres vides devant lui, l’air un peu hagard mais vivant et conscient. La pirate éclata de rire, et alla près de lui, lui passa un bras sur les épaules.

Bah alors, tu découvres les joies de l’alcool moussaillon ?

Elle lui fit un clin d’oeil, et lui servit un verre d’eau.

Bois ça. Faut en boire régulièrement. Surtout quand on débute.

Lorsqu’il l’eut descendu, elle lui servit du jus d’orange, et fit glisser vers lui un nouveau shooter de sang distillé.

Mais c’est pas une raison pour pas nous accompagner !

A présent, ils étaient tous réunis autour du bar, elle prit son propre shooter, le leva.

A nous !

Et sur ce, elle le descendit cul sec, exactement comme si ç’avait été de l’eau. Elle fit une grimace d’appréciation. C’était fort, et ça piquait la bouche, la gorge et tout l'intérieur, avant de procurer cette sensation de chaleur, proche de la brûlure, caractéristique des alcools forts. Le liquide était étonnamment épais en bouche tout en gardant une certaine fluidité, comme du lait tout juste sorti du pis. On sentait que ça n’avait rien à voir avec un alcool habituel, il y avait un goût de métal très prononcé, qui prenait tout le palais.
Oui, aucun doute, c’était bien du sang. Du sang distillé.

Eh c’est pas si dégueu !

Aëlia ne put s’empêcher de se demandait comment Xerxès se procurait ça: en achetait-il ? Si c’était le cas, où ? Le produisait-il lui-même ? Comment ? Avec le sang de quoi, de qui ? Cette interrogation fit courir un frisson le long de son échine, mais à présent que la question était dans sa tête, impossible de l'ôter. Elle alla vers le Darah, et alla donc lui poser LA question.

*La curiosité te tuera Aëlia, la curiosité te tuera.*

Elle dansait et riait autant qu’elle le pouvait à voir Aëlia et Zel se dandiner de façon adorablement grotesque. Elle eut une pensée pour Cathleen qui serait exaspérée de voir des gens avec une idée si approximative de la danse et de l’esthétique des corps en rythme. Elle la voyait tout à fait soupirer en se tapotant le front du bout des doigts et cette idée la fit d’autant plus rire.
Xerxes avait trouvé des musiques très intéressantes à mettre. Elle allait se tourner vers lui pour l’inviter à les rejoindre et une nouvelle musique commença, une silhouette qu’elle connaissait bien venait d'apparaître à côté d’elle. Thane.
Le coeur de l’Aniformus s’emballait. Le demi Géant avait sur elle un effet particulier. Elle ne savait jamais comment capter son attention, ni même comment lui faire comprendre qu’il l'intéressait plus qu’une simple connaissance ou amitié. Il la fascinait en tous points. Il parlait peu et paraissait en savoir beaucoup. Le coup de grâce lui avait été porté le jour de l’ouverture des Jeux Olympiques. La finesse de son art l’avait séduite plus que de raison. Voir un homme aussi imposant réaliser une chose aussi minutieuse avait été un spectacle fort agréable pour les yeux et le coeur.

Il lui avait tendu la main qu’elle avait saisi sans se poser de questions, encouragée par Aëlia qui lui avait crié de foncer dans sa tête, ce qui la fit sourire de plus belle.

Étonnamment la danse s'entama de manière totalement naturelle. Elle glissait entre les mains de l’homme qui la guidait comme il pouvait. Elle avait l’air d’une poupée à son bras et si on regardait le tableau d’un peu plus loin on aurait pu croire que le de Demi-Géant dansait avec un feu follet. Elle ne dit rien et souriait juste profitant de l’instant. Elle avait l’impression que quelque chose était en train de se passer, qu’un changement était en train de s’effectuer dans la relation qu’elle entretenait avec monsieur Pennkalet.

Le morceau s’acheva. Beaucoup trop tôt aux yeux de la jeune femme.

Aëlia les invita à trinquer à son anniversaire. Elle leur servit un shooter d’un liquide étrange. Nathalia qui aimait tous les alcool ou presque n’avait jamais vu un truc pareil. L’odeur la dégoutait profondément. Elle ne la reconnut pas tout de suite. Elle suivit le mouvement en buvant cul sec. C’est là qu’elle reconnu l’odeur et surtout le goût du sang. Elle vira au pâle fantomatique en posant le verre.

“ Bon anniversaire Aëlia. Mais par pitié plus jamais ça. C’est une horreur ce truc. Désolée Xerxes mais tu es meilleur DJ que barman.”

Elle n’avait pas vomi mais ce n’était pas loin. On ne l’y reprendrait pas: plus jamais elle n'approcherait pareil breuvage. Elle balaya l’ensemble des bouteilles du regard elle avait de quoi faire plein de choses. Elle passa derrière le bar attrapa deux-trois bouteilles se prépara un verre qu’elle but d’une traite pour faire passer le goût désagréable de fer qui était encore dans sa bouche. Puis elle se tourna vers l’assemblée.

“J’aimerais vous proposer un petit jeu. Je vais tenter de faire un verre qui potentiellement pourrait plaire à chacun de vous mais si j’échoue vous ajoutez un liquide de votre choix dans un verre, toujours le même, que je devrai boire à la fin. Qui est de la partie ?”

Aëlia accepta avec enthousiasme et Zel la suivit. Thane après une hésitation renonça au jeu, ce qui chagrina un peu l’Aniformus mais elle n’en laissa rien paraître. Le Darah tout comme la Télépathe accepta et sembla très intéressé. Quand à l'hôte il se joignit à la partie également.

“Ca marche, alors messieurs ne m’en voulez pas mais je vais d’abord m’attaquer à cette charmante demoiselle, déjà pour me faire pardonner de cette séance de torture vécue avant d’arriver ici.”

Elle fit alors un clin d'oeil à son amie, qui le lui rendit. Elle scanna une nouvelle fois chacune des bouteilles cherchant quelque chose qu’il l’inspirait. Du rhum c’était évident, mais qu’est ce qu’elle pouvait y ajouter qui plairait à la pirate ?

*Liqueur de chocolat et jus de poire ? Mmmh ça risque peut être de gâcher le goût du rhum qu’elle aime tant… Rhum, jus de pomme et liqueur de cannelle ? C’est particulier quand même…*

Elle trempa le doigt dans le rhum et dans d’autres liquides pour avoir les goûts en bouche et voir ce qui se mariait le mieux ensemble. Ca devait être drôle de la voir s’agiter ainsi. Ca y est elle avait trouvé. Elle mit du miel et du citron dans un verre, elle écrasa le tout, y ajouta le rhum et le tour était joué. Le goût du rhum serait sublimé par le miel et le citron vert.

“Ton verre est prêt ma belle, mais je vais te demander d’attendre avant de rendre ton verdict que j’aie distribué les autres.”

Elle lui fit un clin d'oeil puis regarda les autres.

“A toi Zel mmh laisse moi réfléchir…”

*Quelque chose de léger et sucré fera l’affaire je pense*

Elle attrapa un shaker y versa une demi dose de vodka, il valait mieux diminuer la dose pour la demie-portion, elle y ajouta du jus de citron et du jus d’orange elle ferma le shaker et commença à danser au rythme de la musique² avec, le lança, le rattrapa en le faisant tourner entre ses mains derrière son dos, par dessus son épaule. C’était presque dur de suivre l’objet tant il allait et venait dans tous les sens. Elle le réceptionna une nouvelle fois et déversa le contenu dans un verre puis elle attrapa un sirop de fruits rouges qu’elle fit glisser le long de la paroi du verre pour donner un aspect de dégradé orange à rouge au cocktail du jeune homme.

“C’est la même chose pour toi, on attend que tout le monde ait son verre avant de rendre son verdict !”

Elle lui avait dit ça en lui faisant un clin d'oeil en lui tendant le verre.

Elle regarda le Darah en effectuant une grimace de réflexion. Puis elle se mit à chercher la flasque avec l’horrible liquide. Une fois qu’elle eut trouvé, elle la mit à côté d’elle et s’activa à mélanger dans un verre directement liqueur de chocolat et et jus de framboise avant d’y ajouter le sang distillé.

*Le chocolat et la framboise ça ira avec le goût du fer je suppose, on verra bien*

“Monsieur Xerxès c’est expérimental mais j’espère ne pas me tromper. Monsieur Lulu, c’est ton tour.”

*De tous c’est le plus difficile à cerner je ne connais absolument pas ses goûts et j’ai du mal à les deviner va falloir y aller à l’instinct.*

Elle attrapa une crème de whisky qu’elle mit en fond de verre puis, par dessus, une liqueur d’orange amère.

“ Je vais avoir besoin de quelque chose qui fait du feu ! Est-ce que quelqu’un a ça ?”

Elle n’avait pas regardé les gens présents, elle avait juste tendu la main et on y mit un briquet dont elle se servit pour faire flamber la liqueur. Pendant que le liquide était en feu elle le déposa devant Luther.

“Eh bien tout le monde est servi, je vous en prie allez-y et n’ayez aucune pitié si cela est mauvais haha !”

Elle rit de bon coeur. Et attrapa un verre dans lequel elle mit du lait d’amande, du jus de poire et du miel. Elle mélangea le tout et saupoudra d’un peu de copeaux de chocolat. Puis, avec le verre, elle vint se mettre à côté de Thane.

“Je pense que même si tu ne joue pas tu as le droit de boire un verre… Il n’y a pas d’alcool dedans”

Elle lui tendit le verre en souriant

²

la musique du cocktail :

Spoiler:

Gu... C'est vraiment bizarre... Plus il boit, plus il a soif. Et plus j'ai soif, plus je bois...
Il ? Moi ?
Zel... Il est... Je suis Zel.

Broooof...
Pardon, j'ai... Je disais quoi ?

J’ai soif… Oui… Attends, y’a un verre, par là… Hop ! Hum… C’est bon… Mais y fait toujours soif...
Y me faut un autre verre…

-Putain de bordel de … ZEL !

Urk… C’pas poli, ça… Aélya… Non, Aëlia… Je sais comment ça s’écrit, nom de… euh… nom de quelqu’un.

-Bah alors... moussaillon ?

J’arrive pas à me concentrer sur tous les mots… Qu’est-ce qu’elle dit ?

-Bois... boire…

Boire ? Ah ouais, ça je sais faire !
Le verre… Pas le même goût. C’est plus.. normal… Et là, j’ai moins soif…

-... ‘erci…

Un autre verre. Orange. Ah ouais, du jus. Ca aussi, c’est bon !
Aaaaah, c’est agréable.

Encore un autre ? OK.
… Oh… C’est le liquide… très bon…
Ouch… ça tourne un peu, comme même…

-... petit jeu.

Un jeu ? Moi j’aime bien les jeux ! A quoi qu’on joue ?
Nathalia… Elle est gentille… Elle veut jouer…

Un verre… Mais il est pas pour moi. Zut…

Oulah, elle bouge beaucoup, Nathalia… Ca… ça tourne beaucoup… J’arrive pas à… rôt… à suivre...
Un autre verre ? Ah, c’est pour… c’est pour moi ! Elle est gentille, Nathalia. Et jolie. Mais pas autant que Séléné…

-... attend…

… D’accord…

…

…

…

…

…

…

-... allez-y…

… D’accord…

Glou. Glou. Glou.

-Hey, c’est… c’est bon !

Ah ouais, c’est bon !

-... Enkor ?

J’en voudrais encore, mais… J’arrive pas à…
Hum… Je disais quoi ? Je… Ah, Aëlia a bu aussi…

-Hey… Aëlia…

-Elle est gentille, Aëlia. Et jolie. Mais pas autant que Séléné…

… J’ai… dis ça… tout haut ?

-Oooooh non… Aëlia, tu me fais dire ce que je pense… avec tes pouvoirs de… télépathe… C’est pas bien… Je risquerais de dire… Qu’elle est jolie, Séléné… Et que ma Maman me manque, quand même… Et que j’ai des ailes… Et que… Et que…

Oh… ça va pas…

-Aëlia ? J’crois j’vais vomir…

… Oh, ça tourne…

-JBLAAAAARF !!!

Ah… Ca va… mieux…

-Aëlia ? J’crois j’ai vomi…

Eh… Le sol… y se rapproche…

PLAF !

Hum… dodo...

04/03/2754

Lorsque Nathalia proposa un jeu de bar, Aëlia accepta avec un enthousiasme non feint. Elle regarda Luther avec un air implorant.

*On ouvre le placard aux merveilles ? S’il te plaiiiiiiiiit !*

Evidemment, tous deux savaient que c’était ainsi qu’Aëlia désignait le mur à bouteilles qu’elle adorait toujours autant et grâce auquel ils s’étaient payé une cuite mémorable le jour, non moins mémorable, de son arrivée dans l’appartement. Il eut un sourire et fit rouler ses yeux dans ses orbites et secouant la tête.

*On en a déjà parlé, c’est non ! Tu vas encore finir minable !*

Elle ouvrit la bouche avec un air faussement choqué et très amusé, et lui fit comprendre par une série de mimiques qu’il ne perdait rien pour attendre et qu'il était un pur salaud égoïste, en résumé, ce qui eut l’air de plutôt amuser l’inventeur. Depuis quelques temps, elle lui avait non seulement enseigné à sentir et éventuellement bloquer, au moins en partie, l’arrivée d’un Télépathe dans son esprit, mais aussi à communiquer avec elle par ce biais-là.
L’ancienne pirate se reconcentra sur son amie, qui lui fit un clin d’oeil qu'elle lui rendit, et la regarda avec une certaine fascination s’agiter et manipuler tous ces alcools, tous ces ingrédients, et tout mélanger avec des airs de mixologue experte. Lorsqu'elle lui tendit son verre, la pirate la remercia, et huma. Rhum blanc, parfumé, la ramenant aux plus jolies souvenirs de sa vie de pirate, citron vert, frais et acidulé, et enfin, donnant un parfum de fleurs et d’enfance, du miel. Un ti-punch au miel ? Voilà qui était surprenant ! Première servie, elle regarda la suite des opérations avec attention, et ne put s’empêcher de se dire qu’elle aurait bien goûté à tous ces fabuleux mélanges … Elle se doutait que tous n’étaient pas parfaits, mais elle était toujours curieuse. Nathalia avait-elle appris cela sur le tas, à force de pratiquer, de goûter, ou bien pris des cours d’une quelconque manière ? Y avait-il une super recette, des ingrédients fétiches à associer, les uns avec les autres ? Y avait-il des composantes dont le goût se mariait tout particulièrement à d’autres, en effaçant certains effets négatifs, le sublimant, en faisant ressortir les arômes ? Le cocktail enflammé de Luther, du plus bel effet, lui faisait particulièrement de l’oeil.Elle était évidemment dans ce cas-là plus sensible à l’aspect esthétique qu’au mélange des goûts dans son attirance pour ce verre-là. Elle n’était pas très friande de whiskys, ou de liqueurs, mais savait tout de même les savourer si l’occasion se présenter. Elle goûta son cocktail, dont les saveurs semblèrent lui exploser dans la bouche. Où récupérait-il donc des fruits si goûteux ?!
Elle se demandait aussi quelle serait la réaction des autres en découvrant le mur extraordinaire du non moins extraordinaire propriétaire des lieux. Nathalia aurait-elle su composer avec tous les alcools présents ? Aurait-elle du tout goûter -et donc finir ivre avant d’avoir pu finir les cocktails- ? Il y avait des choses vraiment surprenantes dans ce mur-là. Des alcools qu’elle n’avait jamais expérimenté ailleurs qu’ici, avec Luther. Elle n’avait d'ailleurs pas eu sa réponse avec le Darah ! Maintenant ils étaient absorbés avec autre chose …
Si absorbés qu’aucun, manifestement, n’avait remarqué à quel point Zel était dans un sale état avant que celui-ci commence à débiter des choses fort étranges. Aucun d’eux, absorbés par la fête, n'avait anticipé que le garçon n'avait très certainement jamais bu d’alcool auparavant, et venait là de s’enfiler plusieurs shooters à la suite de sang distillé au lieu de son classique jus d'orange ! Celui-ci, comme tous les participants, but son verre, qui eut l’air de lui plaire. Sa réaction, assez enfantine, amusa d'ailleurs assez Aëlia, qui se rapprocha de lui, et lui ébouriffa la tignasse. Elle aimait bien ce gamin, qui l’attendrissait beaucoup -réaction qu’il semblait provoquer chez tout le monde. C’est à cet instant qu’il sortit manifestement très très ivre qu’elle était jolie, balbutiant, la voix pâteuse.

Eh bien, voilà qui rattrape le fait de m’avoir traitée de vieille !

Elle éclata de rire, cachant aussi ainsi son embarras, peu habituée aux compliments -surtout lancés ainsi, sans aucun contexte. Puis il continua sur sa lancée, semblant ne pas vraiment remarquer le monde autour, parlant de Séléné (et confirmant d’ailleurs ce que la Télépathe avait perçu lors du match du Trésorier).

*Toujours elle ? Est-ce qu’elle sait qu’il existe au moins ? oh quand même … Mais est-ce qu’elle se rend compte de ce qu’il ressent pour elle ? Rien de moins sûr … *

Puis il évoqua sa maman, et elle eut un regard attristé. Evidemment … Zel était jeune, et il n’avait plus ses parents avec lui. Elle n’y avait jamais réfléchi, et ne lui avait jamais posé de questions, mais pour être ainsi lancé sur les routes, entièrement seul, à son âge et avec sa naïveté, il s’était forcément passé quelque chose, n’est-ce pas ? Puis il aborda une histoire d’ailes, qu’elle ne comprit pas, mais qui lui fit froncer les sourcils, avant de prévenir que … trop tard. La jeune trentenaire avait tout juste eu le temps de s’écarter afin de ne pas être aspergée, et surtout elle n’eut pas le temps de le rattraper lorsqu'il chuta … tête la première dans son propre vomi alcoolisé.

Urk. Berk. On dirait toi, le Darah …

Elle regarda d’ailleurs Xerxès.

Bon, à charge de revanche pour le soir de ta rencontre avec le gosse … Tu m'aides à le porter jusqu’à une baignoire ? On peut pas le laisser comme ça.

Le Darah accepta, et elle saisit le garçon par les aisselles, calant sa tête -côté propre- contre son ventre, alors que le Darah lui prenait les pieds. En montant les escaliers, elle vit la scène en bas et lança:

Luther, quand tu auras fini de nettoyer, tu peux nous rejoindre ? J’aurais besoin de toi, je pense.

Ca permettrait à Thane et Nathalia d’être un peu seuls, même si la situation n’était pas des plus glorieuses non plus.
Elle finit donc de monter avec Zel et Xerxès, et un instant, hésita sur la direction à prendre. Il y avait plusieurs chambres, mais toutes n’avaient pas de salle de bains attenante. En réalité, seules trois en avaient. Celle de Luther, la sienne, et une troisième, qu’elle comptait laisser libre (au cas où …). Après une légère hésitation, elle décida de laisser la chambre libre vierge de vomi, et qu’il ne serait pas correct d’utiliser celle de Luther qui n’était pas là pour donner son aval. Elle fit donc signe au Darah, et ils obliquèrent tout droit vers sa chambre, qu’elle ouvrit du coude, et qu'ils traversèrent directement jusqu’à la baignoire, où ils posèrent le garçon.

Je m’occupe de la suite. Tu peux heu … Bah rester dans ma chambre, il doit y avoir une bouteille d’un truc quelque part, ou explorer l’étage, mais je risque d’avoir besoin de toi pour le redescendre ! Et tire la porte de la salle de bains s’il te plaît, je préfère être seul à m’occuper de lui !

Il s’exécuta, et avec une mine un peu dégoutée, elle s’attaqua au garçon plein de vomi devant elle, qui ne s’était pas réveillé. En premier, elle se mit dos à lui, et enfila un peignoir par dessus ses propres vêtements. Ainsi, elle ne risquait pas de les maculer du vomi du garçon. Ensuite, elle étala par terre une serviette. Puis, elle s’agenouilla, et entreprit de lui enlever sa veste, puis son gilet brun, et enfin sa chemise blanche, tous trois touchés par l’éruption. Elle aurait pensé lui enlever son pantalon également dans la foulée mais ce qu’elle découvrit sous la chemise lui fit marquer un temps d’arrêt.

*Alors, il a vraiment des ailes ?*

C’étaient de petites ailes, un peu atrophiées, très repliées. Toutes blanches, elles avaient la forme et la taille d’ailes de pigeon. Ceci, associé à la révélation qu’il avait faite sous emprise de l’alcool fit pincer les lèvres à Aëlia, attristée. Evidemment, elle ne pouvait que le supposer, mais son instinct lui disait que c’était là un lourd secret pour le garçon, et qu’il en avait très certainement honte, pour ne jamais leur en avoir parlé avant.

*Mais pourquoi ?*

Décidément, Zel avait très certainement plus de secrets qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle secoua la tête, et lui enleva son pantalon dont les genoux avaient trempé dans le vomi. Une fois tous les vêtements déposés dans la serviette, elle replia celle-ci sur elle-même, et la sortit de la chambre, comme un baluchon. Coup de chance, Luther était déjà là. Elle lui passa le paquet.

Tiens, tu peux mettre ça à laver s’il te plaît ? Et j’aurais besoin de vêtements propres pour lui. A sa taille, si tu trouves.

Elle lui sourit, et de nouveau, alla s’enfermer dans la salle de bains. Il n’était pas question qu’elle laisse voir Zel à quiconque tant que ses ailes seraient à découvert. S’il ne voulait pas en parler, ce n’était pas à elle de les montrer à quiconque. Elle prit un gant, le mouilla, et entreprit de débarbouiller son ami. Celui-ci réagit un peu, finit même par ouvrir les yeux. Elle lui sourit.

Je m’occupe de tout t’inquiète.

Il grogna, et referma les yeux. Elle n’était même pas certaine qu’il se souviendrait de ça. Elle n’était pas inquiète cependant. Il avait absorbé trop d’alcool d’un coup, mais n’était pas en danger, elle en était certaine. Il avait juste besoin de laisser le temps à son organisme de traiter tout ça. Elle avait elle-même été dans cet état-là un certain nombre de fois ! Elle le lava au gant, avec du savon et de l’eau, méticuleusement, et lorsqu’il fut propre, en tous cas du mieux qu'elle pouvait faire sans le tremper complètement, elle le sécha avec une serviette propre, avant de retourner dans la chambre lui chercher des vêtements.

Ne vous inquiétez pas, je m’en occupe.

Elle l’habilla de propre, ôta son peignoir, remit en place la culotte en dentelle (quelle idée !) et appela les garçons qui étaient dans sa chambre, pour qu'ils l’aident à le sortir de la baignoire. Zel n’était ni bien grand ni bien lourd, mais elle non plus, et c’était un poids mort. En situation d’urgence, elle l’aurait fait, mais là, elle avait la possibilité d’avoir de l’aide: pourquoi s’en serait-elle privée? Xerxès le reprit par les pieds, elle le reprit par les aisselles, et ils l’extrayèrent de là où il était.

Bon. On le ramène sur le canapé, hein ? Ca permettra de le surveiller !

Elle ajouta avec un clin d’oeil à Luther.

Et ça te permettra de ne pas avoir à supporter ma présence avec toi cette nuit !

Joignant le geste à la parole, Xerxès et elle, suivis de Luther, redescendirent Zel, après qu’elle ait prévenu de leur retour.

Nous revoilà !

Et ainsi, ils descendirent les escaliers en portant le petit bonhomme, qu’ils mirent ensuite sur le flanc et sous une couverture sur le canapé, après à portée de main, une grande bouteille d’eau et une bassine. Au cas où. Nathalia était venue leur prêter main forte et avait mis plus précisément le jeune homme en position de sécurité, une jambe plié et une main sous la tête afin qu’il reste hors de danger s’il venait à vomir de nouveau durant son sommeil. Puis, elle revint vers le bar, déterminée à reprendre ce qu'ils avaient laissé en plan - et à faire passer l’épisode “vomi à nettoyer” avec des saveurs de rhum, de citron vert, et de miel nomdidiou !-.

Bon du coup, je crois que Zel a aimé, mais son corps moins, on va considérer que ça te rajoute pas de liquide ! Et il va bien, vous inquiétez pas.

Elle fit un clin d’oeil à Nathalia, qui avait retrouvé sa place près de Thane. Puis, elle reprit le verre à moitié vide qu'elle avait laissé en plan, en but de nouveau, fit tourner le tout dans sa bouche.

De mon côté, c’est pas mal du tout, même si un poil sucré à mon goût ! Et un rhum vieux aurait été mieux adapté. Mais, eh, ça passe bien quand même ! Et vous messieurs ?

Elle se tourna vers Xerxès et Luther.

La conversation pleine de blanc entre Thane et Luther laissa à ce dernier le temps de se remettre de la sensation de s’être fait mentalement rouler dessus par un cheval. Il était persuadé que la communication à l’origine de cette sensation ne lui était pas destinée, mais elle avait été tellement forte qu’il en avait été secoué malgré tout. C’est Nathalia qui lui fit oublier l’état de son esprit. Elle s’approcha d’eux, posa la main sur le bras du forgeron et leur dit qu’ils étaient grillés. En même, si Luther avait eu des voisins, même eux auraient compris qu’il connaissait déjà Thane. Quelque part, ce n’était pas très grave. C’était surtout la raison de leur rencontre que les gens devaient ignorer. Il préparait donc une histoire qui tienne la route lorsqu’il aperçut Xerxès mettre un doigt dans le lecteur de musique.

*Mais… Mais ! Mais qu’est-ce qu’il fout !?*

Une musique inconnue de Luther se lança alors. Aëlia vint kidnapper son amie pour l’emmener sur la piste. L’hôte de la fête se demanda ce que le Darah avait bien put faire pour lancer une musique qui n’était PAS dans le répertoire de la machine. Musique que Luther n’avait d’ailleurs jamais entendue. Il reporta son attention sur la piste de danse, et notamment sur Aëlia. Elle était en train de… bah en fait il ne savait pas vraiment. Elle faisait bouger très rapidement ses fesses, et seulement ses fesses. C’était extrêmement étrange à voir, et complètement hilarant. Le morceau pris fin et un autre se lança. Celui-ci était déjà plus dansable que le précédent pour le commun des mortels. Aëlia fit alors signe à Luther et Thane, sans cesser de danser, de la rejoindre sur la piste. L’inventeur rejoignit alors les deux femmes. C’était l’un des points communs entre Efferias et la surface : bouger de manière plus ou moins coordonnée sur de la musique était appelé de la danse. C’est donc ce qu’il fit. Thane quant à lui, probablement peu à l’aise sur une piste de danse à cause de sa corpulence (imaginez un demi géant bouger de manière plus ou moins coordonnée en intérieur), resta sur le bord. Une partie de son méfait accompli, l’ex pirate enleva alors le jeune Zel pour le faire danser.
«… tonneaux de téléportation… » Ces trois mots prononcés par Xerxès attirèrent instantanément l’attention de l’inventeur. C’est qu’il avait l’ouïe fine lorsque ça concernait de potentielles innovations. Il imaginait déjà des tavernes pouvant se réalimenter leurs stocks en téléportant directement des boissons à l’intérieur. Il fallait évidemment penser à un système de paiement fiable entre taverniers et brasseurs, un système d’identification de la boisson commandée, de vérification une fois téléportée et quelques autres menus détails, mais l’idée avait un gros potentiel.
Aëlia libéra son prisonnier à la fin du morceau, rouge pivoine et essoufflé, pour qu’il aille prendre un verre. Thane se lança enfin pour rejoindre Nathalia. Aëlia se retourna alors pour se retrouver nez à nez avec Luther. Le rouge qui lui montait aux joues trahit sa surprise et son embarras. Son ami fit un gros effort pour retenir un commentaire amusé.

Alors comme ça, tu sais danser ?

Elle lui fit un clin d’oeil.

Encore un talent caché ?!

Il lui rendit son clin d’œil.

Et encore, t’as pas vu ma capacité à trier et ranger mes chaussettes ! J’en ai jamais perdu une de ma vie !

Voyant sa partenaire se détendre, l’hôte de la fête se rapprocha et saisit la main qu’elle lui tendait. L’efferian n’était pas un danseur professionnel, mais il connaissait tout de même quelques pas de danse. Il profita de ce moment de complicité et de cette proximité avec son amie. Cela le rendait un peu nerveux, mais il préférait ne pas y penser. Les dernières heures avaient été assez éprouvantes et la proximité avec Aëlia l’apaisait et il voulait profiter de ce moment.
Les pas des deux danseurs n’étaient pas parfaitement accordés mais ils parvinrent à ne pas s’emmêler. L’inventeur fit tourner sa cavalière et ils profitèrent d’un rapprochement pour échanger quelques mots.
Il fit alors un signe discret vers l’aniformus et le forgeron.

Dis-moi, il y a un truc entre ces deux-là ?

C’est que tu deviens un petit maître de la déduction !

Son ton comportait une certaine ironie.

Elle m’a dit qu’il lui plaisait, et manifestement la réciproque est vraie. T’as une chambre de libre j’espère ? Parce que je suis prête à parier tout ce que tu veux qu’ils vont se choper d’ici la fin de la soirée !

Elle se plaça de manière à ce qu’il puisse voir son clin d’œil, avant de tourner sur elle-même. Lorsqu’elle eut terminé son tour, il la ramena vers lui :

Ah mince, ça veut dire qu’il va falloir leur laisser ta chambre, tu vas devoir dormir avec moi !

Il lui fit un clin d’œil, et elle eut un léger temps de battement, avant de rire, et de répliquer sur le même ton :

T’aimerais bien hein ! Mais je m’amuserais sans doute plus en allant avec eux …

Elle lui fit aussi un clin d’œil, et vit que cette fois, c’était lui qui était dans l’embarras, à tel point qu’elle le sentit via son pouvoir.

Rassure-moi, tu as déjà remarqué qu’il n’y avait pas que deux chambres ici ?

Elle rit :

J’oubliais que monsieur était un nabab, pardon !

Il allait répliqué puis préféra se taire, notamment parce qu’il ne connaissait pas la signification du mot « nanab ». Certainement un terme surfacien. Alors qu’Aëlia invitait tout le monde à se rapprocher de la table pour prendre un verre, il consulta discrètement la signification de l’expression sur son canon de bras. Une fois sa curiosité satisfaite, il se rapprocha également alors qu’Aëlia servait un shot à tout le monde.
Ils se rapprochèrent tous de la table sur laquelle reposaient des shots remplis d’un liquide rouge sombre. Une sorte de vieux vin, mais avec quelques grumeaux et un fin liseré blanc sur le dessus. Cela ne ressemblait à aucun alcool qu’il connaissait, et il avait de quoi comparer avec toutes les bouteilles qu’il possédait. Il comprit alors ce qu’il y avait dans ces verres.

C’est donc ça que tu comptais nous faire goûter !

Luther avait d’abord cru à une blague de Xerxès lorsqu’il lui avait dit qu’il distillait son sang pour en faire un alcool. Ce n’est que lorsqu’Aëlia lui confirma l’information qu’il comprit que c’était vraiment le cas. Il ne s’imaginait pas vraiment boire un jour une boisson à base de sang. Il était malgré tout assez curieux de goûter. Ils attrapèrent tous leur shot et burent tous ensemble.

Ah ouais, on reconnait bien du sang avec le côté métallique et tout.

C’est étonnamment pas mauvais. Aucune carence en fer, mon cher Xerxès.

La pâleur de Nathalia trahit son appréciation avant même qu’elle ne la formule. Elle leur proposa alors un jeu. Elle allait réaliser un cocktail pour chacun d’eux. Tous, excepté Thane, se prêtèrent au jeu alors que la jeune femme s’enfilait un nouveau verre d’une traite pour faire passer le shot de sang. Elle commença alors à fouiller derrière le bar pour trouver l’inspiration en même temps que les bouteilles.

*On ouvre le placard aux merveilles ? S’il te plaiiiiiiiiit !*

Evidemment, tous deux savaient que c’était ainsi qu’Aëlia désignait le mur à bouteilles qu’elle adorait toujours autant et grâce auquel ils s’étaient payé une cuite mémorable le jour, non moins mémorable, de son arrivée dans l’appartement. Luther eut un sourire et fit rouler ses yeux dans ses orbites et secouant la tête.

*On en a déjà parlé, c’est non ! Tu vas encore finir minable !*

L’air choqué qu’elle arbora et les menaces silencieuses que suivirent firent sourire l’inventeur. Il reporta alors son attention sur Nathalia qui s’affairait derrière le comptoir. Il été fasciné par la dextérité avec laquelle elle maniait le shaker et l’inventivité dont elle faisait preuve pour faire une boisson correspondant à chaque personne. Pour lui c’était crème de whisky et liqueur d’orange amère, le tout flambé. Une fois tous servis, et au signal de la barmaid, ils burent tous ensemble. Le cocktail lui réchauffa de nouveau la gorge, qui se remettait tout juste du sang distillé. On était encore sur un alcool fort, mais plutôt sucré et épais. Le goût restait en bouche et Luther nota l’idée dans sa tête pour refaire le cocktail à l’occasion.
C’est le bruit d’un grand choc qui ramena Luther à la soirée. Il chercha l’origine du bruit et aperçut Zel gisant inconscient dans une flaque de vomi. Aëlia était déjà en train de prendre les commandes et avait demandé à Xerxès de l’aider à porter le jeune homme jusqu’à une baignoire. Elle demanda alors à Luther de les accompagner. Il prit une minute pour nettoyer le sol puis monta pour rejoindre l’équipe de sauvetage. Il chercha un peu avant de trouver le Darah dans la chambre d’Aëlia. Il eut à peine le temps de le rejoindre qu’elle sortit de la salle de bain attenante en lui tendant une boule de vêtements imprégnés de vomi.

Tiens, tu peux mettre ça à laver s’il te plaît ? Et j’aurais besoin de vêtements propres pour lui. A sa taille, si tu trouves.

Oui, chef !

Elle s’enferma alors de nouveau de la salle de bain. Luther ouvrit alors un compartiment dans le mur et y jeta les vêtements. Il en profita pour y jeter le tas de linge sale qui traînait dans la chambre.

Il faudra peut-être que je lui parle du récupérateur de linge un jour.

Il alla alors dans une pièce servant de remise pour chercher des vêtements à la taille de Zel. Il estima la taille du garçon à la louche et attrapa un ensemble vert sombre et brun, comme les vêtements de Zel en arrivant. Il y avait un petit logo de LutherCorp sur la chemise, au niveau de la poitrine. L’avantage de sa gamme de vêtements, en plus de réguler la température, était qu’ils s’adaptaient facilement à différentes tailles grâce à leur composition. Il retourna dans la chambre et tendit les ses trouvailles à Aëlia. Il se retourna alors vers Xerxès.

Bon, maintenant qu’on est plus que tous les deux, j’ai une question à te poser, Xerxès. Cette paille dans ton bras, tu t’en sers ? C’est avec ça que tu prélève ton sang pour le distiller ?

Munster et boules de tommes M’sieur Luther ! Un grand magicien ne révèle pas ses tours et un grand alcoolique suit les mêmes préceptes ! Woupoupoupoupou ! dit-il en prenant la fuite sous le regard interloqué de Luther.

Keeeeeeeeeeeewa?

Aëlia sortit enfin de la chambre et demanda de l’aide au Darah pour transporter Zel sur le canapé. Elle ajouta avec un clin d’œil à Luther.

Et ça te permettra de ne pas avoir à supporter ma présence avec toi cette nuit !

Il fit mine de s’éponger le front.

Fiouuuuuuu ! Quel soulagement !

Ils redescendirent alors Zel, toujours inconscient. Aëlia croisa son regard.

Au fait, Luther, la personne qui fait le ménage vient bien demain, hein ? Sinon les affaires de Zel vont affreusement puer, vaudrait mieux que j’aille m’en charger de suite …

La question d’Aëlia prit Luther de cours.

Attends, quelle personne ? De qui tu parles?

Bah … La personne qui maintient l’appartement propre et fait la cuisine ! T’es jamais là, et je m’en occupe pas, il y a forcément quelqu’un !

Sa voix était cependant moins assurée, et elle semblait chercher dans ses yeux s’il lui faisait une blague. Elle put alors voir une étincelle dans le regard de l’inventeur. Il sentait le rire monter en lui et faisait de son mieux pour le contenir.

Non, tu crois quand même pas que…

Aëlia, il n’y a personne qui vient faire le ménage ou la cuisine dans cet appartement. Il n’y a que toi et moi.

Il guettait la réaction de son amie. Celle-ci ne tarda pas : elle le regarda avec des yeux écarquillés, et faillit en lâcher Zel, qu’elle rattrapa un peu au dernier moment.

Mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais … Comment tu fais pour tout faire ? Et QUI ramasse mon linge ? Y a même pas de panier !

Là c’était trop, il ne pouvait plus se retenir. Il éclata de rire. Il attendit de se calmer avant de répondre.

Tu as peut-être remarqué que cet appartement facilite beaucoup la vie. Par exemple, il suffit d’interagir avec un panneau sur le mur pour allumer la lumière et ouvrir les volets, ou alors de mettre son linge dans le récupérateur présent dans chaque chambre.

Il essuya une larme au coin de son oeil et laissa son amie faire le raisonnement d’elle même. Ce qu’elle fit manifestement très rapidement à en croire à la fois son expression et son changement de couleur (elle passa du rouge au blanc linge puis devint de nouveau rouge brique jusqu’aux oreilles).

Ca veut dire que … C’est toi qui … Noooooooon …

Si, si… J’aime bien ta culotte rouge d’ailleurs, celle avec le noeud devant.

Elle devint, si cela était possible, plus rouge encore, marmonna quelques borborygmes, puis se tut, la tête entre les épaules, le reste de la descente, digérant manifestement autant la nouvelle que son embarras. Luther quant à lui profita de la descente pour reprendre son souffle et se redonner une contenance.
Une fois le garçon couché sur le canapé, chacun reprit sa place autour de la table. Aëlia reprit son verre avant de rendre son verdict. Luther fit de même et pris une nouvelle gorgée. Il fronça légèrement les sourcils.

C’est dommage, ça a refroidi. Mais c’était fort bon, et je me permets de noter l’idée pour en refaire un jour. Pas de verre pour moi !

Il avala le reste de son verre et le reposa sur la table en attendant que tout le monde donne son avis.

-Rrrrrrr... zzzzzzz... rrrrrrr... zzzzz... Gnn... mm... gueuh gueuh... rrrrr... zzzzz... r. burp... pâ'dooon... rrrrr... zzzzzz... rrrrrr... rmfl... chô... ai chô... cacao... rrrrrrr... zzzzzz... rrrrr... ... ... ... ... z... jmuk... slurp... bvvvv... bllll... rrrrrrr... zzzzzzzz... r... ... ... ... zzzzzzzzzzz... chmeurk... blurp... blaaaaaaaaaah... egnmgnmgnmgn... rrrrrrrrr... zzzzzzzzz... rrrrrrrrr... zzzzzzzz... séyéñééééé... rrrrrrrr... zzzzzzzzzz... maman... zzzzzzz... gné dé gobains mainant... tu zré... vière... zzzzzzz... rrrrrrr... zzzzzzz... rz... ai chô... tourn tourn tourn... a pu chôôôô... rrrrrrr... zzzzzzz... rrrrr... ... ... ... zzzzzz... mmmmmmm... orange... zzzzzzz... rrrrrr... zzzzzzz... bleh... slurp... slurp... slurp... ai bon le ganabé... zzzzzz... rrrrrr... mrk... beuh... beuh... burp... pâdon... akor pâdon... rrrrr... zzzzz... gnéééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééé... meuh... rrrrrrrrr... zzzzzzzzz... rrrrrrrrrr... agneumeugneumeugneu... rrrrrr... zzzzzzz... non... le méchan... y me tabe vor... mais zéyéñé, elle é la zéyéñé... a bobo... rrrrrrr... zzzzzzzz... mmmmmmh... zzzzzzz... rrrrrrrr... mmmmmmmm... m... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... é mêm gue... même gue j'ai dé zail... j'beu volé, moi... zzzzzzz... en fait jpeu pa... zzzzzzzzz... beuh... a akor chô... tourn tourn... gueu... tourn... a pu chô... rrrrrrrrrrr... zzzzzzzzzz... rrrrrrrrrr... zzz... zzz... a non, jé déjà fé zzz... abré zzz, z'é... rrr... rrrrrrrrrrrrr... zzzzzzzzzzz... rrrrrrrrr... zzzzzzzzz... a soaf... mé jé bu... donc apa soif... zzzzzzzzzz... rrrrrrrrrrrrrr... zzzzzzzz... rrrrrrrrr... zzzzzzzzzzzz... gnmjbl... mbmbmbmbmbmbmbmbm... bvbvbvbvbvbvbvbvbv... rrrrrrr... zzzzzzzzz... gneuh... beuh... zzzzzzzz...

04/03/2754

Aëlia se remettait mal des révélations de Luther, mais elle était décidée à faire passer ça avec plus d’alcool. Il lui fallait cependant attendre les avis des autres pour recommencer à boire, et Xerxès venait de s’enfiler son verre avec une avidité certaine. La lueur dans son regard ne permettait pas de s’y tromper: il avait aimé, ce qu’il confirma très vite par une de ces phrases alambiquées dont il avait le secret. Il ne restait donc que Thane, qui lui semblait très préoccupé. Elle lui mit une main sur le bras.

*Hey, ça va ?
Oh … Pardon, problèmes de couple … Je vais devoir y aller.
Ah ! Fais plaisir à Nat’, goûte au moins ton verre !*

Elle lui fit un clin d’oeil, et il ébaucha un sourire (sans les dents, car sinon, c’était effrayant), avant d’en effet enfiler le shot que l’Aniformus lui avait concocté.

[color:e07f=#A9A9A9Mmh ! C’est très bon ! Merci ! Mais … Je dois y aller.

L’ancienne pirate hocha la tête, mais elle vit, évidemment l’air déçu de Nathalia. C’est cependant Luther qui intervint:

Attendez un instant, Thane ! Il me semble vous avoir vu entrer avec un présent pour la Reine de la soirée ! Il serait dommage de ne pas lui offrir en personne.
Oh, on passe déjà aux cadeaux ? fit-elle enthousiaste, en riant.

Il était assez rare qu’on lui offre des choses, alors elle était plutôt contente de cet interlude. C’est ainsi que Thane lui fourra dans les mains un paquet mal fagoté, gris avec un papier au motif de nains forgeant des enclumes. Cette attention la fit franchement sourire: ce papier était déjà un cadeau en soi, il ressemblait tellement au forgeron ! Elle le regarda avec des yeux pétillants, et vit qu’il avait compris: leur communication télépathique était toujours aussi efficace. Puis,elle déballa, et s etrouve quelque peu circonspecte.

Une … chope ?

Elle la secoua un peu. Plutôt lourde, il semblait évident qu’il l’avait forgée lui-même.

Elle est trop belle ! C’est toi qui l’as faite ? T’es sacrément doué, elle tient tout pile dans ma main ! Comment t’a fait ?! J’ai pas les mêmes dimensions que toi !

*Ou même ta chérie, je parie ! Ses mains ont l'air hyyyyyyper fines !*

Il avait l’air tout faraud de la voir contente, mais elle voyait dans son air de chat réjoui qu’elle manquait quelque chose. Il attrapa alors un verre.

Attends, c’est pas fini.

Sans qu’elle comprenne, il trinqua contre sa chope.

Eh on trinque pas avec un verre vide … QUOI ?! Y ‘A DE LA BIERE DANS MA CHOPE !

Ses yeux brillaient et sa voix était montée de deux octaves. Elle se mit à sautiller.

PAR LES ROIS ! TU M’AS FABRIQUE UNE CHOPE INFINIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE ! REGARDE LUTHEEEEEER ! J’AI UNE CHOPE INFINIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !

Elle trempa ses lèvres dans le breuvage.

WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! ELLE EST BONNE EN PLUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUS !

Et sautillant toujours, elle bondit pour aller se suspendre au cou du demi géant.

Yay , merci Thane ! Il est trop cool ton cadeau ! Merci, merci, merci, merciiiiii ! C’est la meilleure idée !
Et c’est relié à ce que tu veux comme alcool !
C’est vrai ?! Trop génial !!! Merci !

Elle le serrait fort, entre autres pour ne pas tomber, ses pieds ne touchant par le sol alors qu’elle était suspendue à son cou. Elle lui plaqua des bises sonores, signes d’un grand enthousiasme plus encore que d’une grande alcoolémie.

De rien ! Joyeux anniversaire, ailière. Mais il faut vraiment que je file, urgence de couple.

Elle hocha la tête, et lui fit une dernière bise avant de se laisser tomber au sol.

Je comprends. Merci d’être venu en tous cas ça m’a vraiment fait très plaisir.

Il fit un signe de tête signifiant “De rien.”, et alla chercher sa veste. Près d’elle, elle entendit Xerxès marmonner:

Urgence de poulpe ? Je dois voir ça !

Avant qu’elle n’ait pu l’interrompre, il se dirigeait vers Zel, et sortit soudain de sa cape (depuis quand avait-il une cape, déjà ?), une poupée un peu étrange, et, très dramatiquement, déclara:

Je me souviens encore de ma première gueule de bois, je préfèrerai pas !Tiens si t'es malin tu t'en serviras pour la faire passer et t'en profiteras pour sauver le monde avec ou un truc du genre. Un jour quand tu ne la mériteras plus, je viendrais te la reprendre !

Et soudain, se drapant dans sa cape de manière particulièrement dramatique, il s’en fut derrière Thane qui franchissait la porte après lui avoir glissé:

Joyeux anniversaire, et encore merci pour les cocktails !

Et soudain, minuit approchant à grands pas, ils ne furent plus que quatre, dont un petit jeune comatant sa première cuite en émettant des sons moyennement compréhensibles et en bavant beaucoup tout en mâchouillant le canapé comme un bébé machouillerait son doudou, une mystérieuse poupée inquiétante près de lui. Elle mit une main sur le bras de Nathalia:

Désolée qu’il ait dû partir si vite. Ca va ?

Elle lui sourit, réellement concernée.

Tiens viens là, que je te réserve un verre avant qu’on aille danser.

Elle l’embarqua au bar, et lui servit effectivement un joli verre d’alcool.

De toute façon, si j’ai bien compris, ton cadeau, je le porte déjà, c’est ça ? lui glissa-t-elle avec un clin d’oeil.

Elle faisait évidemment référence à la culotte que lui avait donnée son amie, et qui lui grattait un peu les fesses sous son pantalon, la faisant parfois se dandiner plus que de raison. Elle trinqua avec elle avec un clin d’oeil, alors que l’inventeur s’approchait d’elles.

Dim 18 Oct 2020 - 11:48

Après avoir bu son shot et donner son avis, Luther attendit que tout le monde en ait fait de même. Il en profita pour aller vérifier l’état de Zel. Il comatait toujours sur le canapé. Seuls des borborygmes et parfois des bouts de phrases dénués de sens sortaient de sa bouche. En retour c’est le canapé qui entrait.

Heu… Zel ? Je ne suis pas sûr que le canapé soit très digeste. Tu… tu m’entends pas, c’est ça? Non? Bon, tant pis…

Luther activa rapidement son canon de bras pour commander un nouveau canapé, qui devrait arriver le lendemain matin. Il se fendit d’un sourire en se disant qu’il ne valait mieux pas mentionner le prix au garçon.

REGARDE LUTHEEEEEER ! J’AI UNE CHOPE INFINIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !

A peine Luther retourné qu’il se retrouva nez à nez avec une chope de bière agitée devant son visage. Au bout de la chope, Aëlia avait l’air aux anges. Elle sautillait de bonheur avant d’aller se pendre au coup de Thane. Celui-ci reposa son amie au sol et s’excusa avant de quitter la fête. Il fut suivi par Xerxès qui venait de déposer sa poupée sur le canapé à côté de Zel.

Bonne soirée à tous les deux !

Puisqu’Aëlia avait reçu ses premiers cadeaux, l'inventeur se dirigea vers son présent qu’il avait laissé sur une table en attendant. Il saisit la boîte, toujours noire, et revint auprès de son amie qui trinquait avec Nathalia.

Joyeux anniversaire, colloc’ !

Aëlia pris la boîte dans ses mains et celle-ci s’anima enfin. Des lumières dans différents ton de bleus se mirent à danser sur les parois onyx. Plusieurs rubans lumineux s’assemblèrent pour former un ruban. A cet instant, un nouveau motif en forme de kraken apparu avant de s’animer et de défaire le noeud lumineux à l’aide de ses tentacules. Des rainures apparurent alors et la boîte s’ouvrit avant de se rétracter pour ne laisser qu’un socle. Sur ce socle reposait un canon de bras semblable à celui que Luther portait à la taille d’Aëlia. Il était connecté à tous les appareils de l’appartement (à l'exception de quelques machines de l’atelier de Luther), et permettait d’utiliser le plus facilement du monde la technologie la technologie efferiane. De plus différentes fonctions pouvaient être ajoutées en fonction des besoin et envie de l’utilisateur.

Voilà tes clés ! Tu es désormais une squatteuse officielles !

Un grand sourire illuminait le visage de l’inventeur alors qu’il attendait la réaction de son amie.

Ven 27 Nov 2020 - 23:48

Nathalia vu thane et ses chances de le conquérir s'envoler aussi vite que ce que Zel avait fini bourré. Elle enterra son sentiment d'abandon avec tous les autres sentiments négatifs des dernières semaines, Eden, Angel, les déceptions ... Elle rendit son sourire à Aëlia en trinquant avec elle. Puis Lulu s'approcha d'elles et offrit son cadeau à Aëlia. Un truc bidule efferian comme il avait au poignet. La rouquine ouvrit de grands yeux ne comprenant pas bien à quoi tout celà pouvait servir et en quoi c'était une clef mais elle sourit en hochant de la tête à l'homme d'affaire .

Il fallait qu'elle s'occupe et vite si non ça allait déborder elle le sentait elle sentait que ce qu'elle avait enfermé était chatouillé par cette annonce officielle de "colocation" était ce un brin de jalousie ? Non plutôt de l'envie. Elle aurait aimé garder sa coloc avec Eden et Daël ou que son concubinage avec Angel fonctionne ou encore que Thane et elle puissent se laisser une chance. L'envie n'état pas un sentiment qu'elle avait envie de ressentir. Elle repassa derrière le bar resservit un verre à tout le monde, en prit deux et s'approcha du truc qui émettait de la musique pour monter le son.

Elle ne comprenait pas les paroles et s'en fichait royalement elle avait juste besoin que la musique soit suffisamment forte pour l'empêcher de penser. Elle choppa le rythme d'une des musique ( https://www.youtube.com/watch?v=sNJVFloPIVA&list=PL1tokHGJ3FD62kA0M11NAL5IGXWeg2_hm&index=75&ab_channel=GenesisVEVO ) Puis tout en attrapant une bouteille au hasard à laquelle elle but directement au goulot avant d'enlever ses chaussures et de monter sur la table sur laquelle elle se mit a danser aussi féline qu'à son habitude. Elle fermait les yeux laissant ses hanches et bras suivre les notes. Elle n'ouvrait même pas les yeux pour boire quelques gouttes.

Le morceau fini elle s'arrêta, balaya la pièce des yeux. Un gamin malade et un couple en devenir. Qu'est ce que pouvait bien faire ici . Le gamin. Elle devait s'occuper du gamin. Aëlia lui avait laissé du temps seule avec Thane elle devait lui rendre la pareille.

Elle lança la bouteille qui tourna sur elle même deux fois avant de se poser parfaitement sur la table sans avoir renversé une seule goutte. Même elle fût surprise de s'en sortir aussi bien elle fit une moue approbatrice. Puis elle bondit avec grâce bien que l'atterrissage fût un peu titubant elle ne se planta pas pour autant. Elle s'approcha de Zel pouffant légèrement en le voyant en plein baiser avec le canapé. Elle posa sa main sur le front du jeune homme il était bouillant, un des effets secondaires de l'alcool. Parfait ce serait son excuse pour libérer la pièce . Elle se dirigea vers Aëlia ne la laissant pas parler et l'interrompant dans ce qu'elle faisait.

"Le petit est bouillant je vais aller lui faire prendre l'air et s il en a la force lui faire manger un bout et boire de l'eau d'ailleurs je vais en boire un coup moi aussi , A tout à l'heure je t'aime fort"

Elle lui déposa un énorme baiser sur la joue puis fit un clin d'oeuil à Luther.

Puis elle se dirigea vers la cuisine cherchant une sorte de gourde à remplir d'eau potable et de quoi manger avant de revenir devant le canapé cherchant comment réveiller le garçon et le transporter. Elle le scannait sous toutes les couture elle ne voulait pas risquer de lui faire mal. Elle bu un peu d'eu puis entreprit de coincer la gourde dans sa poitrine et le pain dans sa bouche le temps de passer les bras sous la viande saoule qui semblait un peu plus coopérative que précédemment. puis se dirigea vers une porte qui menait vers l'extérieur. Une fois dehors elle l'assit contre un mur puis essaya de le réveiller.

04/03/2754

Elle sentait bien que son amie était frustrée, déçue d’avoir vu partir Thane aussi rapidement, mais ne posa pas de questions, considérant que, si elle n’en parlait pas, ce n’était sans doute ni le moment ni le lieu pour ça. C’est après qu’elles eurent trinqué en riant que LUther s'approcha discrètement avant de lui tendre une boîte noire en lui souhaitant un joyeux anniversaire. Surprise mais heureuse, elle la prit dans ses mains avec un grand sourire et eut alors la surprise de la voir s’animer -ce qui la fit manquer de la lâcher. Plusieurs petites lumières apparurent, sous forme de rubans, qui s’assemblèrent rapidement en un seul plus gros. Toujours épatée par la technologie efferaine,elle ouvrit de grand yeux, et très vite, sa bouche forma un “o” aussi parfait que celui de ses orbites alors qu’un Kraken apparaissait et défaisait le ruban de ses tentacules, permettant à la boîte de s’ouvrir. A vrai dire, ce simple spectacle aurait suffi à Aëlia comme cadeau, mais il était assez évident que l’inventeur ne s’en était pas tenu là -c'eût été trop simple. Elle reconnut immédiatement le canon de bras de Luther, manifestement adapté à sa taille. Cela faisait plusieurs mois qu’elle vivait là, et le côtoyait, alors elle connaissait cette machine, au fonctionnement obscur, et connaissait ses fonctions. Elle avait donc très bien compris, avant qu’il ne le lui dise la signification de ce cadeau, et sa lourde symbolique. Immédiatement les larmes lui montèrent aux yeux.
Elle n’avait eu que deux maisons dans sa vie. Il y avait évidemment celle où elle était née, et dont elle n’avait en réalité aucun souvenir. Elle n’en savait que ce que lui avait raconté Alban: un bouge sombre, sale, poussiéreux, puant l’alcool, la crasse, le vomi, la transpiration, le renfermé, les excréments, la mauvaise cuisine, le pourri … Puant la misère. Et puis, il y avait sa seconde maison, la vraie: L’Envolée. Celle-là même dont elle avait dû fuir quelques mois auparavant, chassée par la prise soudaine de pouvoir de son frère. Une maison qui bougeait en permanence, une maison comme une coquille sur son dos, une maison faite de craquements, de vent, de bois, d’eau salée, de rhum, et de la famille qu’on se choisit dans l’équipage. Lorsqu’elle avait dû revenir sur la terre ferme, arrimée de force, elle avait été désemparée, déchirée, elle avait eu la sensation que le sol était bien trop ferme, que cela la retenait bien trop fort, qu’elle était coincée, prisonnière. Elle avait trouvé du réconfort chez Luther, mais avait déjà confusément décidé qu’elle n’était pas là chez elle, qu’elle devrait quitter cet endroit où elle n’était qu’une de trop, une inconnue, une étrangère. Luther venait de lui offrir la preuve de l’inverse. Luther venait, en toute connaissance de cause, de lui offrir un foyer, un point d’arrimage. Une manière de reprendre le contrôle.
Elle aurait voulu se jeter dans les bras de Luther, le remercier vraiment, lui dire à quel point ce cadeau lui faisait du bien, lui dire tout ce que cela signifiait pour elle. Mais il y avait eu dans sa bouche un goût amer, comme le blanc des agrumes. Un goût qui en venait pas d’elle, un goût autre, un goût extérieur, un goût vite refoulé, mais impossible à louper, impossible à cacher.

*Nat.*

Son attention se déporta immédiatement de Luther, qu’elle ne prit même pas vraiment le temps de remercier autrement qu’en pensée, et se focalisa sur son amie, qui agissait un peu comme un robot, servant des verres, montant la musique. Lorsqu’elle monta sur la table, Aëlia la suivit, dansa un peu avec elle, sans boire. Elle captait, comme avec des tentacules, ses émotions, ses sensations. Elle sentait un peu d’envie, de jalousie, le sentiment d’être perdue, la frustration. Elle sentait la volonté d’enfermer tout ça, de mettre sous clé pour laisser les autres profiter de leur soirée, mais elle n’eut pas le temps de tenter de lui parler que déjà Nathalia s’était enfuie, la plantant avec une seule pensée captée.

*Un couple en devenir.*

Cette pensée se ficha en elle avec une telle force qu’elle lui en fit mal, et elle en oublia de regarder l’atterrissage dangereux de son amie, ne comprenant qu’avec quelques secondes de décalage qu’elle n’était plus sur la table, et descendant elle-même d’un bond souple, comme elle aurait franchi la fin d’un mât.
Elle jeta un regard en coin à Luther. Un couple en devenir, était-ce comme cela que son amie les voyait ? Aëlia retint un frisson. Non. Non, c’était faux, elle ne pouvait pas se permettre d’avoir des sentiments pour Luther. Elle n’avait aimé qu’un homme, Garmyr. Et cela avait tant tourné à la catastrophe que ça lui avait passé l’envie de recommencer. En plus, comment pourrait-on avoir pire idée que tenter une relation avec un homme qui vous loge, vous nourrit, vous blanchit ? Un homme qui vous a sauvée ? Comment est-ce que cela pourrait être égalitaire, comment est-ce que l’on pouvait imaginer une relation saine dans ces circonstances ? Et puis, qui parlait de relation ? Luther n’était clairement pas intéressé, il n’avait cessé de loucher sur Eden ! Elle tenta de ranger son agacement, sa jalousie à cette pensée. Jusque là, elle avait fait en sorte de ne pas vraiment se confronter au sujet, faisant semblant d’ignorer la petite tension qu’il y avait entre eux et qui lui plaisait, il fallait l’admettre. Etait-ce donc si évident que ça ? Était-elle à ce point lisible, à ce point ridicule ? A ce point ordinaire, à ce point en demande, à ce point désireuse d'affection, à ce point risible ? Elle se sentait déstabilisée, blessée. Et soudain, Nathalia les planta là, très certainement inconsciente de la tempête qu’elle avait déclenchée. Aëlia s’en voulut immédiatement de ne pas avoir fait assez attention à Zel, de ne pas avoir vu qu’il était brûlant, de n’avoir même pas eu l’idée de vérifier, de le faire sortir, de le rafraîchir, de le faire boire, de le faire manger. Nathalia était diablement rapide, et Aëlia sentait qu’elle ne voulait pas être suivie. De plus, elle-même de se sentait pas vraiment en état, déstabilisée comme elle l’était, de confronter son amie, ni sur ce qu’elle ressentait, ni sur ce qu’elle pensait. Or, lorsqu’elle se retourna, elle se retrouva nez à nez avec Luther, et sursauta. Puis elle lui sourit:

Pardon, je crois qu’elle ne se sent pas très bien, le départ de Thane a dû pas mal l’affecter … Je pense qu’elle a besoin d’un peu de temps dehors toute seule, enfin avec un demi-Zel quoi.

Elle fit en sorte de ne pas laisser transparaître son trouble soudain;

En plus j’ai même pas pu te remercier !

Elle désigna le cadeau, toujours sur le comptoir du bar.

C’est super gentil de ta part, merci beaucoup.

Elle avait envie de le prendre dans ses bras, comme elle avait enlacé Thane, mais n’osait plus soudain, un peu empotée, et se contenta de lui effleurer le bras de ses doigts avec un sourire, un geste un peu guindé, peu naturel, en faisant attention à ne pas laisser filtrer ses émotions et pensées vers lui. Même son sourire était crispé, et elle le sentait. Elle alla donc vers le bar, lui tournant le dos, afin d’attraper le canon, qu’elle enfila immédiatement.
Elle émit un petit bruit de surprise en le sentant vibrer et se resserrer autour de son bras afin de s’ajuster. Il y avait plein de petites lumières, elle supposait donc qu’il se mettait à jour, ou se paramétrait pour elle en tous cas. Elle était un peu surprise de cette réaction, et ne cessait de fixer la machine, telle un poisson ayant trouvé une fourchette, réalisant en même temps qu’elle ne savait pas vraiment s’en servir, mais trop fascinée -et encore un peu honteuse- pour demander à Luther. Sa seule autre pensée, c’était qu’il allait peut-être falloir changer le type de soirée, et partir en bar, en boîte, ou décider de se poser devant un film. Elle était persuadée que la fête ne pourrait pas reprendre, et que danser dans leur situation, juste tous les trois, serait intensément étrange, surtout avec Zell dans un si sale état -à vrai dire, elle se disait que s’il n’était pas là, avec autant d’alcool, la soirée aurait sans doute dérivé vers quelque chose qu’elle préférait ne pas imaginer- et qu’il faudrait qu’elle en parle avec Luther, qu’elle lui demande son avis. Elle commença à ouvrir la bouche pour mentionner ce point.

Nathalia était en extérieur le vent frais sur ces joue rougie par l'alcool lui faisait du bien=. Un bien fou cette histoire avec Thane était donc fini sans même avoir commencé. Quelque part c'était tant mieux. Elle savait pertinemment au fond d'elle que jamais personne ne pourrait égaler Angel Dust. Elle pourrait essayer d'en aimer un autre de toutes ses force que ça n'arriverai jamais à la cheville de son ex amant. Elle soupira avant d'essayer de secouer Zel qui réagissait à peine.

" Zel, wouhou Zel reveille toi tu dois boire un peu d'eau allez Zel s'il te plait après tu pourras redormir tranquillement. "

Elle finit par obtenir une micro réponse avec un œil entrouvert juste assez pour lui permettre de le faire boire sans qu'il s'étouffe. Ced garçon état bien attendrissant que ce soit avec ou sans alcool dans le sang. Nathalia avait du mal à croire qu'il était majeur et elle voyait en lui un jeune adolescent cherchant et trouvant ses propres limites. Elle rit tendrement lorsqu'il fit un bruit de rendormissement absolument adorable.

" Oui tu peux dormir encore un peu à l'air frais..."

Lui avait elle chuchoté en lui caressant les cheveux comme elle le faisait souvent à Noïa. Laissant son fil de pensées aller où bon lui semblait. Elle espérait que Aëlia et Luther s'étaient avoué leur sentiments. Elle espérait que Garmyr ne hantait lus du tout son amie. Elle soupira à cette idée. L'amour n'avait pas était tendre avec elles deux. Souffrir par amour c'est une chose des plus terrible et elles en savait quelque chose.

" Tout va bien ? "

C'était la voix d'Aëlia qui venait juste de l'interrompre. La rouquine hocha de la tête en montrant le verre d'eau vide. Sur cette réponse la blonde proposa de monter le brun dans une chambre et de l'y laisser pour la nuit. Elles passèrent chacune un bras de Zel autour de leurs épaules. Bien que saoul et endormi il était assez coopératif et tenait presque debout. le joyeux cortège se déplaça en crabe non sans rire quelque fois de leur maladresse Une fois le colis déposé sur le lit et bordé Luther proposa à Nathalia de rester en occupant une autre chambre ce qu'elle accepta . Elle n'avait pas du tout envie de rentrer seule chez les Belgans. Elle suivit Luther dans l'autre chambre le laissant expliquer des trucs qu'elle n'écoutait pas comme le fonctionnement de la lampe de chevet a reconnaissance vocale. Elle fit un bâillement bruyant signal qu'elle voulait dormir. qui fut tout de suite compris par le génial ingénieur.
L'aniformus fit tomber ses vêtement pour se retrouver en culotte de dentelle et se jeter sur le lit.

"Bon sang que c'est confortable je vais dormir comme un cailloux paisible. "

Elle se mit à rire nerveusement puis à pleurer trop d'émotion et d'alcool en une seule soirée. MAis ce n'était pas grave elle avait juste besoin d'évacuer. Elle se glissa dans les draps avant de fermer les yeux et s'endormir tranquillement une fois ses émotions sorties.

Hrmpf... Grmbl... Urk... Gnnnnnmmm... Huh ?
Ouvrir un œil. Fermer un œil. Ouvrir l'autre œil. Fermer l'autre œil. Ouvrir le premier œil. Ouvrir l'autre œil. Oooooooh...

-Ma têêêête...

Mais... Qu'est-ce qui a bien pu se passer la veille ?
Un drôle de goût de cuir dans la bouche, Zel se redresse tant bien que mal sur ses petites fesses. C'est mou, d'ailleurs... il a pris du gras ? Ah non, c'est juste le lit.
… Le lit ?

-Ouah, elle est trop cool la maison de Monsieur Lütair ! Le canapé il se transforme en lit !

Et la pièce aussi, elle se transforme, d'ailleurs... C'est plus un salon, c'est une chambre...
…
…

-Ouh, j'ai la tête en vrac...

Le Voyageur rampe hors des draps, essayant tant bien que mal de trouver un équilibre physique une fois les pieds à terre. Peine perdu. Ça tangue.

-Grmbl... Où elle est, ma sacoche ?

Pas là, en tout cas. Bon. Quand faut y aller, faut y aller. Zel ouvre la porte. Un couloir. Est-ce que c'est toute la maison qui s'est transformée ? Un escalier au bout du couloir. Il faut faire attention à ne pas to-

-Aïe ouille aïe ouille ourf aïe mon nez aïe ouille... aaaaaïe-eeeeuh...

Bon, au moins, l'escalier est descendu... Eh, mais c'est le salon ! Pourquoi l'avoir déplacé jusqu'ici ? C'est pas très malin... Et tiens, là où il l'a laissée :

-Ma sacoche !

Rampant péniblement, le Voyageur ouvre le rabat du précieux contenant et farfouille à tâton dedans.

-C'est pas ça... Pas ça non plus... Ça, c'est mon canard... Ça c'est... Ça je sais pas ce que c'est... Ah, voilà !

Le bouchon de la fiole attrapée saute et le liquide rosâtre qu'elle contient s'écoule dans le gosier du jeune homme.

-1... 2... et 3 !

Le brouillard qui embourbait l'esprit du garçon s'estompe, laissant place à une clarté bienvenue.

-Et maintenant, les contusions... ouille...

Quelques pansements décorés de petits canards plus tard, c'est un Zel remis de son émotion de la veille qui se tient debout dans le salon. Seul.

-Bon... murmure-t-il. Qu'est-ce qui a bien pu se passer hier soir ? J'ai dansé avec Aëlia, j'ai bu du jus de fruit et... et je me réveille dans une chambre... J'ai du m'endormir et on m'aura transporté là-bas – j'ai été stupide, les maisons, ça se transforme pas – mais... pourquoi je me suis endormi si rapidement ?

Observant les alentours, Zel remarque un autre détail. Il est seul. Tout le monde doit encore dormir. Son regard se pose sur l'horloge au mur.

-Dix heures ? Mais... La vache, quel somme ! Faut réveiller tout ce monde !

Oui, mais... Réveiller les gens comme ça, ça se fait pas, même s'il est si tard... Hum...

-La cuisine ! Où est la cuisine ?

Eh bien, juste à côté. Trottinant d'un pas joyeux, Zel avise un tablier suspendu dans un coin. Un bon cuisinier se reconnaît à sa tenue ! Hop, avec un petit revers, c'est presque à sa taille ! Satisfait, il observe ensuite l'équipement tout autour de lui. Hum...

-Zut, j'y connais rien à tous ces machins, moi... Mais, euh... Si j'essaie ici... Ce bouton, ça fait quoi... Y'a une flamme à côté, je suppose que... Hey, ça chauffe là ! Bon, alors et ça ça... Ouh, ça aspire ! Bon et ça ça fait quoi... Ah d'accord, bon. Reste plus qu'à chercher dans les tiroirs... Ah, voilà, des couteaux,des fourchettes... Est-ce qu'il y a un fouet... Ah oui, là, mais il est... rattaché à ce truc... Et ce bouton fais WAAAAAAAAAAH ÇA TOURNE VIIIIIITE COMMENT J'ARRÊoh c'est bon, fallait juste rappuyer. Bon, c'est bien beau, tout ça, mais sans ingrédients... Ah, le frigo est là. Hum... des œufs, du lait, du beurre, super... Eh, mais c'est du beurre demi-sel ! Quelle hérésie ! Est-ce qu'il y a pas du beurre doux... Ah si, là. Parfait. Du demi-sel, non mais j'vous jure...Bon, c'est pas tout, mais... Ici ? Non, ça ce sont des livres de cuisine... Là c'est des casseroles, ah bah j'en ai besoin mais c'est pas ce que... Ah, voilà ! Farine, sucre... Y'a tout ! Et pour accompagner, j'ai vu du chocolat et du miel et... Oh, y'a même du sirop d'érable ! Super ! Eh ben on va faire la même recette que Maman ! Bon, alors casser les œufs et...

Ce n'est qu'un long moment plus tard qu'un Zel ravi se retrouve face à ses pancakes. Beaucoup, beaucoup de pancakes.

-Euh... Bah j'espère qu'ils auront faim ! Il est... Midi ?! Mais... Bon, ça sera le repas, alors. Hum... C'est drôle, la cuisine était plus propre tout à l'heure... Bon, je nettoierai plus tard. Maintenant, les autres. J'espère qu'ils m'en voudront pas de les réveiller si tard !

Activant ses jambes, le Voyageur emprunte le même chemin qu'un peu plus tôt en sens inverse – et sans bobos. Une fois dans le couloir, une nouvelle question se pose. Qui dort où ?

-Hum... Pique, nique, douille, la poule sur le mur et choux-fleur ! Essayons ici ! … Ah zut, c'est les toilettes. D'ailleurs...

…

-Bon, j'suis plus léger. Et maintenant... Am, stram, gram, ce sera toi et pile ou face ! Celle-ci !

La porte s'ouvre doucement eeeet... Bingo, c'est bien une chambre ! Et à en croire les cheveux blonds qui dépassent de sous la couverture, c'est celle d'Aëlia. Super ! Zel grimpe donc sans attendre sur la couverture et s'installe à califourchon sur les petits reliefs formés par le drap posé sur son amie.

-Aëliaaaaa ! Debouuuuuut ! Il est taaaaard, faut se leveeeeer ! Allez la dormeuse, il est déjà midi et y'a de quoi mang... Eh, mais...

C'est à ce moment-là que Zel remarque deux choses. Déjà, Aëlia n'est pas seule. Il ne l'avait pas vu, mais la silhouette d'une deuxième personne s'agite sous les draps et ceux-ci glissent pour révéler la tête de Monsieur Lütair. Mais surtout, ce mouvement fait également glisser le drap sur Aëlia qui est... qui est !

-AAAAAAAAAAAH !!

Zel plaque rapidement une main sur les yeux de l'homme tandis que la deuxième se plaque sur les siens.

-Monsieur Lütair ! Ne regardez pas ! Aëlia est toute nue ! AAAAAAAAAAAH !!!

L’esprit de Luther flottait dans un état de semi-coma. L’état mi-coma, mi-conscient et re-mi-coma derrière caractéristique des lendemains de soirée un peu (beaucoup) trop arrosé. Il avait perçu quelques faibles sons qui avaient reconnecté deux-trois neurones dans son cerveau. Le reste était trop emmêlé pour en faire quoi que ce soit et pour émerger correctement. C’est donc ce bout de matière grise actif, quoiqu'au ralenti, qui essayait de remettre en place le puzzle des événements de la nuit.

La soirée avait un peu tourné court. Après que Zel eut été déplacé dans la chambre d’Aëlia et que Luther eut proposé à Nathalia de rester dormir, l’inventeur et sa colocataire se retrouvèrent dans le salon pour nettoyer un peu avant d’aller se coucher. Il alla vérifier son canapé et la vue d’un morceau manquant lui confirma qu’il avait bien fait d’en commander un nouveau. Il savait que les livreurs devaient passer tôt dans la matinée (d’ici quelques heures donc), aussi ajoutât-il à sa commande un code temporaire pour ouvrir la porte d’entrée afin que qu’ils puissent poser le nouveau canapé et il demanda que l’ancien soit reprit. Ceci fait, il s’attaqua au rangement et au nettoyage.

-Mais dis-donc jeune homme, tu m’avais caché ça !

C’étaient les fesses d’Aëlia qu’il l’avait interpellé. Le reste du corps sorti d’un placard l’air mutin, une bouteille de vieux rhum à la main.

-Comment-ça, tu veux dire que tu n’as pas déjà fouillé la totalité de cet appartement à la recherche d’alcool ?

Sa camarade lui proposa alors d’ouvrir la bouteille et de finir la soirée avec quelques parties de cartes. Il opposa un refus de principe avant de proposer de faire ça dans sa chambre afin de ne réveiller personne. Il n’avait que de vague souvenir des parties de cartes, et l’alcool étant tombé très vite, il n’était même pas sûr qu’elles aient été très cohérentes. Il se souvenait d’ailleurs d’avoir eu un débat enflammé pour savoir qui du “Uno” de Luther ou de la belotte d’Aëlia l’emportait. Ne parvenant pas à un accord, ils avaient décidé de trancher autrement mais il ne se souvenait pas comment.

-Aëliaaaaa ! Debouuuuuut ! Il est taaaaard, faut se leveeeeer ! Allez la dormeuse, il est déjà midi et y'a de quoi mang... Eh, mais...

-Gnééééééééééééééééééééééééééééééééé

Oui, oui, Aëlia était sur le canapé et elle avait dû se réveiller. Plusieurs questions se formaient dans la brume de son esprit. Pourquoi Aëlia parlait à la troisième personne ? Pourquoi était-elle aussi bruyante pour se réveiller ? Pourquoi… Pourquoi avait-elle changé de voix ?

Attendez une petite minute !

-Luther ?

Ah ! Là c’était bien la voix de son amie. Sauf que sa voix ne venait pas du canapé. La précédente non plus d’ailleurs. L’inventeur ouvrit difficilement les yeux pour regarder en direction des deux voix.

-Aëli…..

-Monsieur Lütair ! Ne regardez pas ! Aëlia est toute nue ! AAAAAAAAAAAH !!!

Il n’eut pas le temps de finir de parler ni d’ouvrir complètement les yeux que ceux-ci furent instantanément recouverts.

Comment ça, toute nue ?

Il constata que lui-même était nu également. Alors les brumes dans son cerveau se dissipèrent, les nœuds se démêlèrent et les connexions se firent. Effectivement ils avaient décidé de trancher leur désaccord d’une manière qui ne nécessitait qu’un lit et pas de vêtements. Il ne se souvenait pas des détails, juste d’une que la fin de soirée avait été plus agréable que prévue.

Toi et moi, va falloir qu’on parle.

La voix d’Aëlia résonnait dans sa tête et il sentit la pression monter dans ses tempes.

Arrrrrrrrrgh ! Pense moins fort !

Il ne pouvait évidemment pas transmettre ses pensées à son amie, mais celle-ci allait peut-être capter sa remarque si elle se laissait trainer dans son esprit un peu trop longtemps. La jeune femme demanda alors à Zel de bouger avant de sortir du lit pour se diriger vers la salle de bains.
C’était donc Zel qui les avait réveillés. Et qui était toujours sur le lit, une main toujours sur les yeux de Luther toujours nu sous ses draps.

-Tu veux bien attendre dans le salon, Zel ? On te rejoint dans 5 minutes. Garde bien les yeux fermés !

L’inventeur guida alors le garçon aveugle jusque dans le couloir avant de fermer la porte derrière lui.

-C’est bon, tu peux rouvrir les yeux. lui dit-il à travers la porte.

L’efferian lâcha alors un long soupir et ferma les yeux de douleur. Il attrapa un cachet pour les maux de tête et l’avala. L’effet fut quasi immédiat et la pression dans ses tempes redescendit petit à petit. Il se doutait qu’Aëlia était dans le même état que lui, aussi posa-t-il un deuxième comprimé à son attention sur la table de nuit.

Il regarda brièvement la porte de la salle de bain et se dit que oui, il allait falloir parler de cette nuit. S’il avait proposé à la jeune femme de l’héberger sans arrière-pensée, il lui avait bien fallu admettre que depuis quelques temps les choses avaient changé. Il commençait à la voir autrement. Il n’en avait rien fait parce que justement ils étaient colocataires et qu’il trouvait cela un peu étrange (voire malsain), mais cette nuit avait changé les choses. L’inventeur senti un malaise poindre à l’idée de la conversation qui l’attendait.

Mais pour l’instant il fallait qu’il se prépare. Il secoua la tête pour chasser le malaise et attrapa des vêtements propres et de quoi se couvrir le temps de rejoindre la salle de bain qui se trouvait au bout du couloir. Il remercia en passant le Luther du passé qui avait fait installer moult salles de bains et toilettes dans cet appartement.

Une fois propre et habillé, il se dirigea vers le salon. Alors qu’il était dans le couloir il perçut une délicieuse effluve lui chatouiller les narines. Son estomac répondit alors par un gargouillis tonitruant. L’efferian par l’odeur alléché retrouva donc Nathalia et Zel dans le salon. Ils avaient déjà préparé la table et le petit déjeuner. Luther salua et remercia tout le monde et s’installa avant qu’Aëlia ne descende à son tour.

Bon, avec tout ça je ne sais toujours pas qui du uno ou de la belotte a gagné…

04/03/2754

Luther et elle avaient déterminé que la soirée pouvait en effet se terminer: de toute façon, Zel avait besoin de dormir, et Nathalia semblait elle aussi fatiguée. Elle alla rejoindre son amie qui s’occupait du garçon dehors, et l'aida à déplacer le garçon jusque dans une chambre (elle lui avait donné la sienne, sans réfléchir). Ensemble, elles le bordèrent, puis Luther proposa à Nathalia de rester. Aëlia leur fit signe d’y aller, et éteint la lumière dans la chambre de Zel, avant de descendre ranger les restes de la soirée, et remettre de l’ordre au salon. L’inventeur la rejoignit rapidement, et tranquillement, ils firent disparaître toute marque de la fête. En rangeant une bouteille, les yeux d’Aëlia s’arrondirent, et elle sortit du placard une bouteille d’un liquide si ambré qu’il en était presque chocolat.

Mais dis-donc jeune homme, tu m’avais caché ça !

Les fossettes creusaient dans ses joues des petits trous amusés et avides de ce rhum très rare qu’elle venait de trouver.

Et encore, tu n’as pas tout vu !
Vraiment ? T’en as beaucoup des trésors ?
Plus que tu ne pourrais imaginer !
Eh Luther ... C’est mon anniversaire ! S’il y a bien un jour où il faut me les faire goûter, ces bouteilles, c’est aujourd’hui !

L’inventeur éclata de rire, et lui ébouriffa les cheveux, sans répondre.

Allez ! s’il te plaiiiiit ! On joue aux cartes et on boit pour finir la soirée !

Elle insista un peu, mais il ne résista pas bien longtemps, et très vite, ils tombèrent d’accord: afin de ne pas faire trop de bruits et risquer de déranger leurs compères, ils monteraient bouteilles et cartes dans la chambre de Luther pour y finir la soirée, et elle pourrait dormir sur le canapé qu’il y avait. Ça semblait être la solution parfaite !

Tant que tu ne ronfles pas !
Parle pour toi !

Il faut admettre qu’après ce dialogue, l’ancienne pirate se souvenait d’avoir gagné deux parties de cartes et bu du très bon (et fort)(mais bon) alcool. Rien ne la préparait donc à …

Aëliaaaaa ! Debouuuuuut !

Il y avait sur elle un poids qui bougeait et dans ses oreilles beaucoup de bruit. Sursautant, elle ouvrit les yeux pour découvrir une pièce déjà bien trop lumineuse,et une tête très douloureuse. Elle, elle avait encore trop bu.

Il est taaaaard, faut se leveeeeer !

Tard ? Pas assez au goût de son corps qui manifestement ne demandait qu’à dormir plus ! Mais le petit garçon (il avait quel âge déjà?) ne semblait pas de cet avis et rebondissait sur elle. Des yeux elle parcourut la chambre, et vit, au sol, plusieurs cadavres de bouteille.

*Non, c’est pas possible, j’ai pas tant bu !*

Allez la dormeuse, il est déjà midi et y'a de quoi mang... Eh, mais…

Manger ? Il avait bien dit manger ? Cette idée l’attirait et la révulsait à la fois. Mais … Eh … Ça bouge ! Ca bougerait à côté d’elle ! Les cartes encore éparpillées sur les draps ne pouvaient pas faire ça nom d’une pipe alors que …

Luther ? souffla-t-elle, très surprise, en voyant apparaître le visage de l'inventeur manifestement aussi peu réveillé qu’elle.

Elle n’eut pourtant pas bien le temps d’en voir plus car Zel hurla en se mettant la main sur les yeux.

Monsieur Lütair ! Ne regardez pas ! Aëlia est toute nue ! AAAAAAAAAAAH !!!

*Toute nue ? Comment ça toute nue ?*

Elle ne se souvenait pas du tout de s’être déshabillée, nom d’une pipe ! Mais en effet, elle sentait bien les draps la toucher … partout.

*Merde.*

D’instinct, elle savait: Luther aussi était nu. Comme elle. De toute façon, ses épaules, le haut de son torse n’avaient aucun vêtements sur eux. Mais que diable avaient-ils fichu ?

*Sois pas bête. Il y a une chance sur cent pour que vous vous soyiez juste couchés à poil et ivres, et tu le sais très bien ! Merde. Je me souviens vraiment de rien. Je me rappelle même pas de ce qu’on a fait ou de ce à quoi il ressemble à poil, c’est bête ! Surtout que ça risque de plus se reproduire …*

Déjà dans sa bouche s’imprimait le goût un peu étrange de la surprise panique de Zel qui lui cachait les yeux, et un autre, plus sucrée acide à la fois, qu’elle devina être celui des sentiments de Luther.

*Toi et moi, va falloir qu’on parle.* pensa-t-elle en direction de l’inventeur. *Oups, désolée, je maîtrise mal le volume.* ajouta-t-elle à sa protestation.

Zel, arrête de paniquer et de crier, grommela-t-elle d’une voix cassée et rauque. Garde les yeux fermés, mon bichon, ne fais pas mal à Luther, et sors de sur moi, sinon je te fais pipi dessus.

Une fois que le garçon se fut déplacé, elle sortit de sous les draps, en effet nue comme un vers, en priant pour que ni Luther ni Zel ne la regarde, que Nathalia n’entre pas, et elle fila à la salle de bains.

*Herm. Ton pantalon du côté où j’étais, ton haut est sur le canapé. Et je crois que c’est ton caleçon sur la tête du lit. Et méfie-toi, sur ta table de nuit, y a ma culotte.* pensa-t-elle à l’inventeur avant de fermer la porte.

Je reviens dans cinq minutes, max ! cria-t-elle à travers la porte.

Et elle fila se soulager, sans songer un instant qu’elle privait l’inventeur de sa salle de bains. Elle constata avec un certain plaisir que soit ils n'avaient rien fait de peu recommandable la veille (ce à quoi elle croyait assez peu, surtout au vu de la manière dont elle se sentait collante) soit elle était suffisamment consciente pour être passée aux toilettes juste après (ou bien Luther avait une certaine connaissance de ces choses-là et le lui avait rappelé, ce qui était bien possible). Forte de ce soulagement, elle fila se doucher, et ce n’est qu’une fois séchée avec une serviette empruntée à Luther qu'elle se rendit compte d’une chose: elle était dans sa salle de bains à lui. Elle n’avait pas de vêtements, ici.

Merde. jura-t-elle.

Elle n’avait aucune envie de fouiller les tiroirs de l'inventeur et d’y découvrir quoi que ce soit, alors elle prit le peignoir/robe de chambre qui était accroché à une patère, et s’y enveloppa pour sortir, les cheveux encore humides. Elle était seule. Elle sourit en voyant une aspirine sur la table de nuit, qu’elle croqua.

*Il est vraiment top cet homme.*

Puis, elle descendit, toujours en peignoir, n’ayant aucune envie de repasser par sa chambre pour l’instant, pour trouver tout le monde à table autour de …

Oooooh ! Des pancakes !!! C’est toi qui as fait ça, Nath’ ?

Son amie fit non de la tête et désigna Zel, vers qui Aëlia alla faire un câlin et des bisous sur le crâne.

Merci petit bout, tu es le meilleur chef post-gueule de bois ahha.

Et elle se jeta sur la nourriture comme une affamée, installée entre Nathalia et Zel, face à Luther dont elle évitait un peu le regard, vaguement gênée. Pas honteuse, non, mais gênée: elle ne savait pas comment interagir avec lui. Manifestement, tout le monde avait décidé de ne pas poser de questions, et ils déjeunèrent joyeusement. Elle but beaucoup d’eau, et même une potion de Zel à l’effet étonnant. Il se passa encore quelques heures avant qu’ils ne partent et qu’elle le remercie chaudement, avant de se retrouver soudain, toujours en peignoir, nez à nez avec Luther.

Bon. Quand il faut, il faut ! Tu te souviens d’un truc, toi ?

Et ainsi commença la conversation qui allait ouvrir vers une relation qu’Aëlia n'aurait jamais osé imaginer.

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[Terminé]Comment ça c'est son anniversaire ? [Pv le witch club Xe.t.aë.lu.na.ze.]

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