[Archivé ]Nouvelle d'un monde en liesse - 2785

Elle vient de quitter son Nid natal, Héracléia en ayant été confronté à la difficulté de sa double nature de métamorphe aigle et d'augmentée. Pour être livrée à un monde plus vaste, plus effrayant aussi, l'Ombre qui n'était qu'un mythe de son enfance, est de retour. Et avec lui,  la promesse d'années sombres, violentes. Est-ce donc les épreuves promises que Grand-Père Dahu avait vu dans son vol  d'aigle ? Un futur incertain à cause de l'Ombre ?  Une bataille avait déjà été livrée, il y a presque un an, et avait été remportée par l'Alliance selon les dire et rumeurs qu'elle a glané par-ci par-là pendant son voyage vers Hypnos. Sitara a bien du mal à se représenter l'affrontement, le nom même de la bataille ne l'aide pas à l'imaginer sérieusement dans toute sa brutalité. L'Alliance et l'Ombre sont des espèces de bonhomme suspendus à des cordes qui  cherchent à s'entretuer ? Ne sont-t-ils pas déjà en train d'étouffer à cause des cordes qu'ils ont autour du cou ? La métamorphe se pose la question.

L'analogie semble tenir la route pour décrire les Eaquiens après la victoire en observant les fêtes, l'augmentation de restrictions des autorités. Ils s'agitent, se réjouissent alors que le nœud coulant de l'Ombre leur est passé autour de leur cou. Ou est-ce celui des restrictions de l'Alliance ? Difficile à dire.  Pourtant, la métamorphe n'est pas insensible à l'humeur festive de ses compatriotes. Une fois passé l'ébahissement ressenti devant le monstre urbain et coloré qu'incarne Hypnos, elle se joint à un concours de tir à l'arc annoncé par des crieurs et des affiches publiques. Sitara se laisse aller à la liesse générale,  marche sur un pamphlet auquel elle prête  une brève attention. Celle d'une personne qui se demande ce qui vient de passer sous son pied. Un pamphlet prétendant que Séléné Saralondë est une sorcière qui enlève et mange les enfant pas sages. Elle ne comprend pas l'intention du texte qu'elle déchiffre et qu'elle ignore rapidement.

Sitara n'est pas une enfant. Depuis son plus jeune âge, au lieu d'aller à l'école,  ses parents lui ont appris à subvenir à ses besoins en prélevant dans les ressources de la Nature uniquement ce qui lui est nécessaire. C'est une chasseresse. Une prédatrice qui observe ses proies avant de fondre sur elles. Certes, elle est une péquenaude qui manque d'avaler une mouche en voyant la ville d'Hypnos mais combien d'habitants de la ville arriveraient à survivre en pleine nature ? Tout le nécessaire pour leurs vies citadines est apporté par magie, par des artisans, par des commerçants qui ont leur propre savoir-faire. Une organisation beaucoup plus complexe que celle de son Nid natal, Héracléia ou de la Nature. Les règles semblent simples :  troquer ses compétences contre de l'argent, échanger de l'argent contre de la nourriture, une chambre, respecter l'autorité de la garde.

Ce concours qui rassemble la population, la met en joie, promet aux plus talentueux de jolies récompenses. C'est ce qu'elle comprend sans être plus motivée par cette promesse financière. Le public commence à placer ses paris, à discuter de ses champions favoris, bien connus ou qui ont leur chance. Il spécule déjà sur les vainqueurs possibles. Une chose est sûre, leurs yeux sont posés sur les candidats en lice, qui s'alignent face à leur cibles. Chacun d'entre eux réagit à leur manière à cette attention. Sitara est plus affectée par la joie du public et se promet d'offrir les tirs les plus magnifiques dont elle se sait capable. Distance de vent jaugée, distance de la cible, estimation de la courbe de la flèche, levée de l'arc bandé, libération de la flèche qui se plante au cœur de l'objectif dans un sifflement perçant. La clameur de surprise s'élève.

La rumeur enfle à mesure que les tours passent, les concurrents se faisant éliminer.  Concentrée sur la cible qui est devenue son monde, son ouïe s'isole des discussions, n'entend curieusement que les encouragements en sa faveur. Le sang bat ses tempes. Quel est ce sentiment qu'elle ressent ? Une libération ? Elle ne fait que voler avec la flèche, respirer au rythme du claquement de la corde de l'arc. Elle n'est pas une grande lettrée ni une grande lectrice. Sa meilleure comparaison est le sentiment de liberté qu'offre le vent porteur à ses ailes d'aigle. La promesse d'être là où elle le désire en suivant les courants d'air chaud. C'est ce que cette foule débordante de passion lui donne. Ses adversaires les plus coriaces, doués, sortent enfin du lot. Le commentateur du mégaphone magique les décrit, la décrit elle. Cela lui semble étrange. Parle-t-il d'une autre personne ?

"Et voici, celle qui a créé la surprise dans cet évènement, je l'ai nommée… Sitara Kiran ! Une championne eaquienne qui nous vient des Montagnes d'Héraclèèèèès ! Elle a passé sa vie parcourir ces étendues rocheuses, elle en connaît les moindres secrets. Arrachera-t-elle la victoire avec ses traits acérés et de ses yeux perçants ? Nos favoris sauront-t-ils défendre leur leurs places face à cette outsider que personne n'attendait ? La réponse dans un instant."

La chasse est la chasse. En quoi le talent de rapporter du gibier grâce à un arc est-il si extraordinaire ? N'exagèrent-t-ils pas les choses pour les rendre plus palpitantes ? Qu'est-ce qu'elle en a à faire de ce que raconte le commentateur, d'abord ? Est-ce qu'elle est gênée ? Oui. Pas parce qu'elle ne se croit pas si bonne que ça.  C'est une nécessité vitale pour se nourrir et comprendre comment fonctionne les prédateurs d'aigles. Sa mère Kahena lui a seriné les dangers qu'ils représentent sous sa forme d'aigle et appris à connaître leurs ruses. Est-ce qu'elle  est si étrange, si différente de ne pas tirer fierté particulière de ses compétences ?

"Champions, je vous demande d'avancer et de tirer à mon signal."

Elle obéit à l'instruction et s'avance, prête à décocher à la demande. L'excitation fait battre la chamade dans son cœur !  Elle essaie de rester impassible, debout sur la lice mais impossible. Elle donne de fébriles coups d'œil discrets à ses autres adversaires, qui semblent de marbre. Pas possible ! Ils sont faits de roches, de montagnes ? D'arbres, de plantes ? Sitara remarque finalement leurs petites particularités, les petits gestes infimes, mais nerveux qui trahissent leur tension. Son regard revient sur sa cible, marquée par ses tirs précédents, rassurée par ces petits signes de nervosité.  Comme dans un état second, elle entend l'ordre claquer comme un fouet et son corps réagir automatiquement. Elle fait comme elle l'a appris. Shhhhhh ! Tchhhhooooiiiink !

Jacob avait toujours préféré écrire sur du réel. Non, ses romans d’espionnage et d’enquêtes sont bien évidemment tirés de son esprit. Du moins, officiellement, ça n’est pas comme s’il cri sur tous les toits qu’il est un espion. Mais revenons a nos moutons, comment décrire une chose, sinon la voir sois même ? Ou encore mieux, la vivre ? Le Correspond ne veut écrire que la perfection, représenter le monde vivant de la manière la plus réaliste possible.

Raison pour laquelle il est à ce tournoi d’archerie. Pas en tant que participant - il se ridiculiserait - mais en tant que spectateur. Observer les champions. Leurs postures. Leur calme absolut également. Et si possible, il comptait discuter avec les vainqueurs. En apprendre plus. Pour une meilleure description. Car il ne veut pas que ses lecteurs lisent, mais ressentent le texte lui même. Qu’ils deviennent l’archer. Enfin bon, pour l'heure, il devait observer et prendre des notes.

La conclusion approche. Le commentateur annonce les résultats de ce tour. Il n'y a plus qu'elle et un autre participant. Encore un tir pour les départager. Mais qui tirera en premier ? L'adversaire de Sitara, Lyon d'Arpol, lui propose de lancer une pièce à l'effigie des souverains eaquiens. Ils se mettent d'accords. Chacun choisit la face royale qu'il préfère. À Sitara, revient la face de la Reine d'Eaque. À Lyon, la face du roi d'Eaque. Lyon lance sa pièce qui retombe sur la face qui fait commencer la métamorphe aigle en premier. Elle se met en lice, ajuste son tir et… tranche en deux la flèche précédente qu'elle avait envoyée. L'action réduit au silence le commentateur qui reprit bientôt en volume.

EXTRAORDINAIRE ! Elle vient de faire un doublé !  Lyon n'aura pas droit à l'erreur. Il devra faire un doublé pour égaliser.

Lyon se place à son tour, inspire longuement. Cette jeune fille vient de réussir un tour qui se voit rarement en compétition. Toucher sa propre flèche et la détruire au passage. Il ramène la corde de l'arc vers lui et la relâche libérant son trait. Il est stressé, il sait qu'il a peu de chance de remporter le concours à ce stade. Par malchance pour lui, une légère brise se soulève et décale sa flèche de quelques centimètres. La différence est suffisante pour permettre à Sitara de gagner. Admettant sa défaite, il félicite la gagnant de bon cœur et lui confie son espoir de la recroiser au détour d'une compétition officielle. La métamorphe l'en remercie, lui retourne le compliment par politesse et appuie sur son intérêt pour la fabrication de l'arc de Lyon.

Ensuite, Sitara rejoint le commentateur qui lui remet la récompense avant de conclure l'évènement pour le public.  Chaque spectateurs repartent satisfaits de l'évènement, certains sans avoir remarqués leurs bourses soulagées par des pickpockets glissés dans la foule. Oups. Pas de chance. Se mêler à la cohue n'est pas de son goût, elle préfère patienter quitte à partir bien plus tard.  La métamorphe s'éclipse vers le pommier du terrain sur lequel s'est déroulé le concours de tir à l'arc. Elle cueille dans une branche qu'elle croque à pleine dents. Elle mâche avec soin le morceau de fruit, goûtant son jus acide. La compétition a été une incroyable expérience. Elle a vu d'autres techniques, d'autres arcs, d'autres manières de faire.

C'est enrichissant comme expérience. Elle remarque que quelqu'un s'approche. Croque à nouveau dans sa pomme et mâche. Mâche. Mâche. Puis d'adosse contre l'arbre. Qu'est-ce qu'il veut ? Une pomme ?  Lui parler ?

Elle est douée. Ce constat, Anna l'établit bien avant la victoire finale. Elle tire d'une manière instinctive et qu'importe la distance, elle est habituée depuis bien longtemps à s'attaquer à des cibles autrement plus imprévisibles que celles du jour.

Son talent ne semble pas la rendre particulièrement fière. Comme si elle était étonnée que l'on puisse l'admirer pour ça. Elle n'a pas l'habitude des foules de toute évidence. Sans qu'elle comprenne pourquoi, Anna éprouve un réel plaisir à l'observer. C'est idiot, si cette archère fait trop parler d'elle, elle n'aura d'autre choix que de la supprimer. Pourtant, elle ressent cette étonnante proximité avec cette jeune fille, qui comme elle, semble cacher quelque chose.

Ne serait-ce pas Jacob qui s'approche d'elle ? Anna se recule encore un peu plus dans l'ombre des remparts. C'est un bon observateur, et elle n'a pas du tout l'envie d'être vue pour le moment. Elle doit encore se renseigner un peu pour savoir quelles suites donner ...

"La petite a du talent", songea monsieur B., "l’agence est toujours en recherche de potentiels talents"". Ou, sinon, de bras armé utilisé plus ou moins à leur innue. Les mercenaires étaient toujours utiles, et s’ils pouvaient risquer leur peau à sa place dans les situations dangereuses - surtout dans celles ou il n’était pas véritablement d’expertise - il n’allait pas se plaindre. Ainsi donc, il s’approcha d’elle et la salua poliment.

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"Magnifique victoire, Miss Sitara, digne des plus grande maitre d’archerie, sans aucun doute."

Les compliments, tous les êtres y étaient sensibles. Jacob était particulièrement au courant.

"Mes excuses pour mes manières, pardonnez mon excitation. Je suis Jacob, ou pour un nom de plus parfois plus connu, le Correpondant."

Celui dont aucun sujet n’est interdit. Celui qui écrit de superbes romans d’espionnage avec le maintenant célèbre monsieur B., quand il ne rédige pas des traités avec des sujets plus étranges les uns que les autres.

"Je suis donc écrivain, et je cherche à préparer un récit qui mentionnera cette noble activité qu’est l’archerie."

Ses mots pouvaient presque sentir la vérité. c’était assez rare pour être mentionné.

"J’aimerais donc, si vous êtes d’accord bien évidemment, recueillir votre ressenti sur ce tournoi. Et si possible discuter plus en profondeur ce qu’est être un archet."

Bien sûr, il était prêt à fournir une compensation. Bien peu de personnes donnaient leur temps gratuitement.

Certaines figures, outre celle qui vient de la saluer, qui vient de l'aborder pour la complimenter, se font plus discrètes. Ils lui veulent tous quelque chose. Peut-être très différentes en fonction de leurs intentions. Son regard peut sembler concentré uniquement sur Jacob, sur la pomme qu'elle dévore un peu plus mais conserve une perspective plus large de son environnement. Sitara est en veille. Le premier compliment de son interlocuteur est rapidement suivi d'autres, tel une pluie fine. Une douce enveloppe confortable pour l'esprit.  La sophistication de ses mots lui fait finalement penser à des flocons de neige sculptés avec soin.

Il s'excuse ensuite pour mieux se présenter.  Jacob. Le Correspondant. N'étant pas une grande lectrice de romans, de livre en général, Sitara n'a que peu d'idée de ce que peut être le correspondant. Un correspondant ? Quelqu'un qui est sembable ? Quelqu'un qui écrit des missives et en reçoit en retour ? Il lui donne l'impression d'un oiseau qui parade autour de sa femelle. C'est une sorte de cour que Jacob lui fait ? La suite est beaucoup plus claire. Jacob est écrivain, ce métier ne lui est pas inconnu depuis qu'elle a fait ses lettres auprès de son père, Magnus. Un homme habile dans l'art des lettres comme elle l'est dans l'art de la chasse. Qui écrit des œuvres destinées à être lues. Un homme savant. Informé.

"Ne te transforme pas pour esquiver les réponses que tu dois donner à ton interlocuteur", résonne alors la voix douce de son père qui l'admoneste avec bienveillance. "Tu ne te feras pas  de compagnon pour la vie si tu t'entêtes à répondre par des plumes et de ses serres. Si tu méfies, si tu ne connais pas la personne, vouvoie-la, donne-lui du vous. Imagine que tu n'es pas sûre que c'est un prédateur ou une proie." Un souvenir de lui. Pas le premier depuis qu'elle a quitté le Nid qui l'a vu naître.  La leçon de son a porté ses fruits quand même bien elle serait fortement tenté de s'esquiver de cette façon. Ah. les manières de la civilisation. Elle lève les yeux au ciel par réflexe. Une bouchée de fruit supplémentaire avalée. Elle déglutit. Sa sincérité est palpable en dépit des compliments, désormais.

Elle comprend mieux quels lapins il veut d'elle. Son ressenti sur le tournoi. Sa science de l'arc. Il demande son consentement à partager. Manière de civilisé. D'habillé. Tant mieux. Elle veut des lapins de lui. Des informations, pardon. Sur la vie en ville.  Sitara veut éclaircir quelque chose avant de commencer à troquer informations contre informations. Pas lapins contre des lapins. Ce serait stupide d'échanger de la nourriture contre de la nourriture.

Vous avez dit être Le correspondant, Jacob. Je ne comprends pas ce que c'est sensé vouloir dire. Cela veut-t-il dire que vous êtes semblable à quelque chose ? À quoi ? Vous avez un jumeau ? Ou ça veut dire que vous écrivez des lettres pour d'autres personnes et que vous en recevez ?

Je veux bien vous en parler si vous me donnez quelque chose.

Un lapin.

Des informations. Des informations, je veux dire. Pas un lapin. La chair des lapins est tendre, délicieuse mais j'ai déjà mangé. La pomme, là. Vous êtes un homme de lettres. Vous savez des choses que je veux savoir.

Il est doué lui aussi songea Anna. Sa manière de s'approcher, sa façon de paraitre inoffensif. Elle devrait plus que jamais lui tordre le cou. Mais non, il avait plus que mérité son respect. Chose impossible en principe, seules les Mères étaient respectables, mais elles étaient loin désormais, et traiter tout le monde en ennemi finit par être épuisant.

Anna se détourna de Jacob pour reporter son attention sur Sitara. Elle aimait bien la manière qu'elle avait de répondre d'une façon abrupte. Elle lançait ses mots comme des pieux sur les conventions de Jacob. Il y avait dans son visage une telle complexité. Comme si deux êtres lui fournissaient ses expressions à la fois. Une bête à deux visages, tout comme elle. Elle était de plus en plus étonnante ...

Introduction réussie, bien que légèrement houleuse. Si la barrière des langues était passée, il restait celle des coutumes, celles des mots. Monsieur B. n'était pas un lapin, ne voulait point en poser un, et encore moins en chasser un. Sauf si les lapins étaient des informations... il était très possible que ce soit le métier même de monsieur B. déjà, se mettre d'accord sur les mots, et sur ce que lui était...

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"C'est un surnom, pour faire simple. Je suis versé dans les lettres et dans les récits."

Sa plume touchait tous les sujets. Du moins, c'est ce qu'il disait. Il prenait une note mentale des hypothèses qu'émettait son interlocutrice.Avec un peu d'imagination, il pouvait trouver de superbe idée de récit. Chaque instant est l'opportunité de rêver à de nouvelles histoires.

"Je n'ai point de jumeaux, mais beaucoup de lettre, en effet."

Reste cette histoire de lapin. D'information. IL y avait certainement un jeu de mots à écrire ici. Il y réfléchira plus tard.

"Je suis bien plus doué pour chasser des informations que des lapins, c'est certain."

Il n'avait pas beaucoup de réflexe ou de capacité physique de manière générale.

"La connaissance doit être universelle, et tout le monde peut y avoir accès. Que désirez-vous savoir ?"

C'était aussi simple que ca. Un échange de bon procédés.

Il répond à ses questions avec des phrases courtes et avec patience. Elle en a beaucoup à poser des questions ! Il fait bien d'économiser son souffle, il va en avoir besoin. Quel homme curieux ! il semble un peu rêveur, un peu ailleurs alors qu'il répond à ses questions. Jacob lui confirme qu'il peut lui apporter des informations. Il reçoit et écrit beaucoup de lettres, donc c'est logique qu'il en sache beaucoup !  Et c'est exactement ce dont elle a besoin en ce moment !

La connaissance est universelle ?  Tout le monde peut y avoir accès ?  Il n'y a pas d'inégalités dans son accès ? Le mot "devoir" n'es pas passé inaperçu. Sitara y reviendra plus tard. La connaissance est vaste. En partant de savoir où trouver de la nourriture à la maîtrise de la magie. Sitara pondère un moment sa question. De quoi exactement elle a besoin de savoir précisément ? De connaître la vie en ville de manière générale. De savoir comment s'adapter à ce mode de vie pour un temps. Comprendre ce qui se passe sur Elysion avec l'Ombre.

Une question. Une réponse. Chacun à son tour.  Si je viens à en poser plus, vous poserez autant de questions que j'en ai posé. Ce marché vous convient-t-il ?

C'est la meilleure façon de procéder pour que l'échange soit équitable pour les deux partis. Pour que chacun y trouve son compte. C'est ainsi que font les villageois de son village natal quand ils n'hésitent pas à se montrer solidaires. L'échange peut intervenir sous bien des formes.

Est-ce que je peux obtenir de la monnaie autrement que dans un concours de tir à l'arc en ville ?

Monsieur B. savait bien que toutes les informations n'étaient pas égales. Certaines étaient de bien, bien plus grande valeur que d'autres. Alors les échanges une pour une était - en théories - inacceptable. Mais allait-il se plaindre ? Non, car il pouvait profiter de la situation.

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"Un marché plus qu'acceptable. Mais comme je le mentionnais, n'hésitez pas à poser plus de questions que vous penser nécessaire. Je ne suis pas très regardant sur le nombre de questions."

Bien au contraire. Et ceci lui permettait de faire un peu le malin, de montrer son intelligence et ses connaissances. Étaler sa culture. Il en avait beaucoup.

"Bien sûr, il existe de multiples possibilités pour de l'argent. La plupart des braves citoyens ont un travail."

Une chose incroyable, c'est vrai. Les braves citoyens ont souvent des professions bien standard, mais nécessaire pour la société.

"Bien que je ne sois pas un expert en la matière, je pense qu'il est possible de gagner suffisamment d'argent avec des tournois pour survivre. Ou peut-être avec de la chasse, avec vos talents."

Mais il n'était pas assez informé pour en être certain. Pour une fois.

Elle avait bien envie d'en savoir plus sur cet étonnement, ce trouble que l'archère lui inspirait. Pour le moment, elle ne pouvait s'approcher d'elle. Jacob agitait ses phrases dans tous les sens, et elle ne voulait pas prendre le risque d'être victime de ses mots. Elle n'était pas inquiète pour autant. Sitara, elle le pressentait, n'allait pas arrêter ses démonstrations aussi vite. Ce talent, c'était ce qu'elle avait de plus précieux, et elle ne semblait pas désireuse de le dissimuler. Peut-être sans morderait-elle les dents plus tard ... Exciter la convoitise, c'est toujours prendre un risque.

Oui, elle se remettrait en scène dans peu de temps, Anna en était persuadée. Et cette fois-ci, elle n'allait pas manquer le rendez-vous.

Il n'est pas regardant sur le nombre de questions ? Ce n'est pas à son avantage. Une lueur brille dans les yeux de la chasseresse. Elle a repéré une proie qui vient de littéralement lui offrir son ventre vulnérable. Autant s'en repaître !

Il répond à sa toute première question par des généralités. Bien sûr, qu'il existe de multiples possibilités de gagner de l'argent. Sitara cherche précisément les possibilités qui lui permettent d'en gagner elle. La plupart des citoyens ont un travail, donc il y en a qui n'en ont pas. Comment font-ils pour vivre, alors ? Elle doute qu'il y ait des lapins à chasser dans cette ville titanesque.

Gagner de l'argent avec seulement des tournois ne la satisfait pas. Sitara a appris que ces évènements sont exceptionnels et demandent beaucoup de déplacements pour en vivre. Elle pratique la chasse et la cueillette depuis qu'elle est en âge de marcher. Trouver sa pitance dans la nature n'est pas un problème. En ville, c'est un autre problème.

Est-elle prête à exposer cette faiblesse ? Sitara délibère en son for intérieur, la bourse qu'elle vient d'obtenir durerait un moment si elle est frugale dans ses dépenses. Observer et écouter ce que les gens disent marche jusqu'à un certain point. Poser des questions a le mérite d'avoir des retours plus précis en la matière.

Chasser ?, répète-t-elle sur un ton curieux. A-t-il des leçons de chasse à donner ? Jacob semble plutôt sous-entendre qu'elle peut vivre de la chasse. Vous savez dépecer un lapin ? Savez-vous comment on en dépèce un ?

Les deux questions sont sincèrement adressées aux compétences de l'homme de lettres. Tester les limites de ses connaissances. Une autre tombe après un petit moment de silence, le temps pour lui de répondre à ces interrogations.

Savez-vous quand se passe le prochain tournoi de tir à l'arc ? Où se passera-t-il ?

Jacob ne semble pas prêt à poser de questions pour le moment. Donc, autant le traiter comme un lapin qui vient de présenter son ventre à un prédateur !

La connaissance doit être universelle, disiez-vous ? C'est un devoir pour vous d'en apprendre plus ? Est-ce que vous l'enseignez aussi ? Où est-ce que tout le monde peut y accéder dans cette ville ?

"Oulah, non, je n'ai guère ce genre de compétence, que ce soit pour la chasse ou pour le dépeçage. Je doute d'avoir les capacités physiques pour attraper quoi que ce soit."

Il avait une mauvaise vue, pour commencer. Ça n'était pas très pratique. Et s'il était "en forme" physiquement parlant, ça n'était pas exceptionnel non plus. S'il se faisait engager par quelque chose pour un combat, il n'en ressortait pas vainqueur. Les mots étaient ses armes.

"Je ne sais pas, mais je peux sans aucun doute trouver cette information."  

Facile. Très facile. En quelques jours il aurait tout ce qu'il faut en main. Si elle y mettait le prix. En informations, surement.

"Un devoir, en effet. Plus j'en sais, plus il m'est possible d'écrire et de transcrire, ainsi que de transmettre, mes connaissances."
Un raisonnement simple, mais efficace.

"L'accès n'est pas aussi simple que je l'aimerai. Une bibliothèque ainsi que des érudits sont disponibles, mais l'accès n'est pas garanti. Et il est souvent payant."

Ou alors il l'est indirectement. La classe sociale reste importante, dans ce bas monde. Qui prêterai des livres à de pauvres gens ? Ce sont tous des voleurs. Un cliché, certes, mais souvent vrai...

Il ne sait pas éviscérer un lapin ni comment on réalise cette étape qui prépare la viande. Sitara se dit que Jacob ne doit pas en avoir besoin. Il a tout ce qui lui faut grâce aux métiers de bouche, aux artisans et aux mages. Une vie inadaptée à la vie dans la nature. C'est bien dommage pour quelqu'un passionné par la connaissance. Qu'est-ce qu'il y a de plus vital que  savoir tirer de son milieu sa pitance ?

Lire ? Bien qu'elle sache reconnaître et déchiffrer l'écriture, Sitara n'est pas attirée par cette activité intellectuelle. Alors, puisqu'ils parlent actuellement de transmission de savoirs, de  la chasseuse choisit de ne pas mâcher ses mots en expliquant la procédure d'éviscération à l'homme de lettres. Elle commence donc par une bonne vieille question rhétorique.

Qu'est-ce qu'on fait avec un lapin ?

Puis la vérité crue.

On lui arrache la tête !

On le suspends par les pattes arrières pour le vider de son sang. Il n'y pas beaucoup de sang dans un lapin, donc ça va vite. Ce n'est pas une étape obligée.

On lui retire les pattes. Crac ! Comme ça !

Elle fait le geste d'arracher quelque chose d'imaginaire. Sans doute des pattes de lapins.

On lui incise le ventre délicatement et on tire la fourrure vers les pattes pour l'ôter.

Il ne reste plus que la peau à cette étape. La peau du lapin est transparente, c'est facile de trancher.  Il pue pendant que tu retires les organes. Un à un.

Le cœur. Le foie. Les reins. Ils se mangent. Le reste… Il vaut mieux le donner à un animal. Ou quelqu'un à l'estomac.

On laisse la carcasse refroidir. Et, enfin, on prépare le lapin pour être cuit !

La transmission. Sitara préfère la bonne vieille tradition orale à la lecture des écrits bien qu'elle en comprenne l'intérêt. Pour compter par exemple. Apprendre que la bibliothèque et les érudits sont des accès non garantis, souvent payants lui fait réfléchir sur l'organisation de la vie en ville.

N'est-ce pas plus simple d'enseigner ? L'écriture n'est pas la seule manière de transmettre la connaissance que je sache. Pourquoi c'est si compliqué l'accès à la connaissance en ville ? La nature offre des leçons sans exiger de monnaie. Si tu regardes bien, elle aura toujours quelque chose à t'apprendre.

La question était posée, la réponse bien plus rapide que ce à quoi il s'attendait. Heureusement qu'il avait déjà de quoi prendre des notes, et également dessiner les descriptions… imagées. Avec un peu d'encre, il était possible de les rendre réelles, terriblement réelles. Peut être qu'associer ceci à une… non, barbare était un bien vilain mot… personne qui préfère vivre dans la nature ? C'est mieux, bien mieux. Mais associer la description, le (mauvais) dessin à cette idée ne pouvait qu'amplifier les effets. Intéressant. Intérieurement, il la remerciait de cette opportunité dont elle ne pouvait sousponner l'existence.

"Je comprends pour les organes, mais pourquoi donc laisser la carcasse refroidir ? Surtout si c'est pour la cuire ensuite de toute manière."

Une tradition ? Celles-ci avaient toujours un fond de sens et de vérité. Entre la science, la magie et le mystique, il n'y a que quelques pas très faciles à franchir selon le degré de connaissance de la personne.

"Je ne crains que nous, personnes de la ville, avons perdu cette capacité à apprendre de la nature. La seule chose qu'elle m'enseignerait facilement serait une mort rapide."

Le Correspond n'était pas aussi capable de s'adapter qu'il le racontait. Il embellissait toujours les choses.

"Certains pensent hélas que la connaissance, ou du moins certaines connaissent, ne doivent être réservé qu'à certaines personnes. Ce qui est stupide si vous voulez mon avis."

Dis l'espion qui a accès à certaines connaissances qu'il ne faut certainement pas révéler au public. Il y a des raisons pour lesquelles certaines choses sont dissimulées…

Curieuse comme une pie, Sitara décide de contourner l'homme des lettres pour voir ce qu'il écrit et dessine dans son dos.  Elle regarde sans vergogne le mauvais dessin  en train de se faire. Qu'est-ce qu'il essaie de faire exactement sur son parchemin avec son encre et sa plume ?

Pour conserver la viande. Un lapin ne se mange pas toujours tout de suite. Et encore moins entièrement, malgré le peu de chair.

Sitara est surprise de la conclusion du Correspondant. Une mort rapide pour seul enseignement. Elle siffle sa désapprobation, telle une marmotte mettant en garde ses congénères. C'est tellement réducteur de ce que peut apporter la Nature.

Les personnes des villes oublient qu'ils sont des animaux. Qu'ils font partie de la Nature. Ils mettent des peaux qu'ils appellent vêtements, parlent de civilisation, de raison.

Ils se mettent en meute pour se protéger, pour se nourrir et faire des petits. Ils se disputent pour la direction de la meute, surtout à la mort du chef de meute.

Ses yeux s'embellissent comme des soucoupes pleines à l'évocation de la mort.

Une mort rapide ? Je suis étonnée qu'un homme de lettre ne retienne que ça de la nature. N'avez-vous pas de joli fleurs pour parler des oiseaux ? Des arbres ? Des animaux ? De l'eau ? Des poissons ?

Sitara se passe la main dans les yeux en relevant un sourcil bien arqués. Réserver la connaissance pour certaines personnes est un concept qui demande un peu plus de réflexion.

C'est sûr que je ne donnerais pas mes cachettes de lapins ! Je les ai chassés, tués et dépecés. Pourquoi je prendrais le risque de me faire voler le fruit de mes efforts ?
Mais ce serait stupide de taire qu'un dragon occupe une montagne. Ceux qui ne le savent pourraient déranger le dragon et provoquer un désastre pour tous.  

Question con, réponse con. À quoi pouvait-il s'attendre ? Pour le coup, il avait parlé trop rapidement. Personne n'est parfait. Certainement pas Jacob, pour sûr. Le monsieur, je sais tout qui déteste avoir tord. Mais la n'est pas la question.

"Un point de vue amusant, mais vrai. Nous ne sommes pas si évolués que nous aimons le prétendre."

Faire semblant est important. Les apparences sont trompeuses. Et pour la mort du chef de meute, elle avait plus que raison.

"Mes excuses, je pensais que nous parlions de survie, un domaine dans lequel je suis tout sauf apte."

Doué pour mourir rapidement, donc.

"Pour le reste, oui, la nature est magnifique. Dangereuse, sans aucun doute, mais il est important de voir les choses comme elles le sont. Même si je ne crains que dans mon cas, la nature étant relativement inconnue pour moi, il existe un petit filtre d'émerveillement."

Et de curiosité. Les adultes ne sont que de grands gamins, c'est bien connu. Il faut faire rêver pour s'échapper de cette triste réalité.

"Exactement. Mais ici ce sont plus des informations que de la véritable connaissance."

Même s'il a utilisé ceci comme exemple, il y a une légère différence.

"Pour le deuxième point, c'est vrai également. Les dangers, il est important de les noter."

Pour éviter de mettre trop en danger les citoyens. Il serait dommage de provoquer une catastrophe en allait ou en fouillant au mauvais endroit.

Si elle l'amuse, Sitara n'en a cure ; il a lui-même reconnu que la nature ne lui réserve qu'une mort rapide pour toute leçon. Prétendre est le juste mot pour décrire les manières de la ville. Elle émet un hum-hum qui peut s'interpréter comme une approbation de la formule.

Je ne vois pas en quoi les leçons de la nature se limiteraient à la survie.

Trouver une fleur jolie ne fait pas disparaître ni épines ni son poison. Auriez-vous envie qu'elle vous soit moins inconnue, la nature ? Envie de sortir de Hypnos ?


Il fait la distinction entre les informations et la connaissance. Pontifie sur l'importance de noter les dangers.

Qu'est-ce que vous entendez par "véritable" connaissance ?

Cela lui semble vraiment important à ce stade de la conversation. Il n'a pas posé une seule question tout le long ! Elle n'est pas sûre qu'il profite beaucoup de cet accord. Mais ce n'est pas dans ses intentions de le lui faire remarquer.

"Oh je n'insuais point ceci, c'était directement en rapport avec la situation."

La nature tue, la nature soigne. Elle dispose de ces deux incroyables pouvoirs. La séparation entre la vie et la mort, dans ce cas-là, est la connaissance. La boucle est bouclée.

"Il m'arrive de voyager. Rarement dans la nature, mais suffisamment pour apprécier sa beauté et ses mystères."

De loin. Dans une relative sécurité. C'est comme les cactus, c'est joli, mais vaut mieux pas les toucher.

"Et bien des choses sont universelles. Votre coin à champignon est plus une information. Mais - par exemple - le fonctionnement de la gravité, une chose qui régit notre existence même, est une connaissance."

Les traditions, les sciences, l'histoire...

"En d'autres termes, les connaissances sont d'après moi ce qui dépasse l'individu même."

Et ce sont donc les plus importantes.

"Et ce sont donc ces connaissances qui devraient être accessibles à tous."

Avec cette clarification il espérait qu'elle allait mieux comprendre ces différences.

En rapport avec la situation de survie, bien. Un habitant de ville n'a pas l'habitude des pratiques de chasse-cueillette. Il vit dans un environnement totalement différent de la Nature en étroite dépendance des autres. Un privilège de la civilisation.

Je pense que vous sous-estimez votre instinct de survie. Si cela peut vous rassurer, votre carcasse est trop maigre pour intéresser les gros prédateurs !

À la mention de voyager, une lueur d'intérêt s'allume dans ses yeux dorés. Parcourir le vaste monde d'Elysion est son objectif actuel.

Vous avez donc voyagé ? Vous êtes allés où ? Vous y avez fait quoi ? C'était dangereux ?

Choses universelles. Un concept étrange par rapport à ce qu'elle a pu apprendre à la maison avec son père. Les trois continents fonctionnent selon des principes très différents.

Son coin à champignon ? C'est supposé vouloir dire quoi ? Les yeux de la jeune fille zooment sur le visage de l'écrivain en quête d'indices.

Elle ne fait pas pousser de champignons. Elle a appris à les reconnaitre, cependant. Les comestibles comme les vénéneux.

S'il veut des champignons…

Vous voulez des champignons ?

Le concept de la gravité, aka celui qui attire les pommes vers le sol. Les flèches aussi. D'accord, mais les champignons, c'est plus intéressant. Ça se mange de pleins de façons !

Ces choses universelles sont supposées être des règles qui nous sont supérieures, au-dessus de nous, donc ?

"Je vais prendre ceci comme un compliment."

Ça n'en était pas vraiment un, il le savait bien. Enfin, pas pour le citadin qu'il était. Et en soi, Jacob avait un bon esprit de survie… en milieu social. En ville. Quand il devait deviner si oui ou non un sourire dissimulait une arme.

"J'ai eu l'occasion de visiter Minos."

Il faut dire qu'il en était originaire. Et que ses chefs étaient là-bas. Qu'il travaillait pour eux. Un espion comme lui voyageait un peu. Et il avait surtout un bon réseau.

"Principalement pour ma profession. Quelques affaires me demandent d'alterner entre les deux continents."

Ça n'était pas un mensonge. C'était simplement assez vague pour remplir un océan entier.

"Dangereux… non. Pas votre type de danger, du moins."

C'était une autre manière de risquer sa vie, c'est certain.

"Et j'étais plus en pleine ville qu'au sein de la nature."

La boucle était bouclée, et ceci ne devait pas vraiment étonner la plus jeune.

"Oh non, pas besoin de champignons."

L'analogie s'était perdue. Pas la peine de tenter de l'expliquer. Elle avait déjà du mal à saisir le véritable concept des informations et des connaissances, alors comparer les plus importantes et les moins importantes à des champignons…

"Beaucoup en sont, en effet. La physique, les mathématiques, tant de domaines que nous ne pouvons qu'observer et très peu influencer."

On joue avec la gravité, mais on ne la modifie pas. Du moins, en temps normal. Parfois la magie joue avec certaines règles.

"Bien sûr, tout le monde ne nécessite pas de connaitre l'entièreté de ces choses. Mais personnellement, je les trouve terriblement intéressantes."

Il avait ce petit coté monsieur je sais tout qui énervait beaucoup de gens… beaucoup de culture. Un peu trop, en fait. Et une capacité à improviser pour ce qu'il ne connaissait pas.