[Terminé] Après-baignade [libre]

En sortant de l'eau, Otto s'ébroue comme un chien, et rejoint à grands pas le petit tas d'affaires abandonnées sur le sable un peu plus haut. Il enfile son pantalon, mais dédaigne son tee-shirt. Le soleil réchauffe sa peau de façon agréable. Le tatouage bleuâtre sur son épaule en parait plus foncé.

Les cheveux bleus du jeune homme gouttent sur ses épaules, mais il n'en a cure. Il retourne vers l'eau, laisse les vagues lécher ses pieds, recule de trois pas, se gratte la tête, avance de nouveau, repart avant que l'écume n'arrive jusqu'à lui, s'assoit en tailleur, trace l'ébauche d'un visage sur le sable mouillé, l'efface du pied en se relevant d'un bond, pour ensuite shooter amplement dans un tas de sable. Le tout en moins d'une minute.

Otto est comme ça depuis toujours. Il ne parvient presque jamais à rester immobile. Dès qu'il essaie de ne plus bouger, des millions de fourmis grattent et piquent sa peau, et il faut de nouveau se lever, s'étirer, agiter un doigt ou un pied, pour les chasser.

Otto est tant absorbé dans son petit manège incessant, qu'il ne voit pas la personne approcher sur une plage qu'il croyait déserte...

Le navire d'Aëlia jeta l'encre au large de l'ile des bienheureux. Une île avec un nom pareil de cacher des squelettes biens sales dans ses placards. Il avait posé pied sur la plage, l'eau était bleu ciel et le soleil battait son pleins. La chaleur n'étant pas trop oppressante, Fridya avait laissé tomber son voile glacial. A vrais dire elle ne l'avais pas utilisé depuis qu'il étaient sur Eaque à Thésée.
Garmyr était torse nu depuis un moment déjà ce qui ne semblait pas le déranger. Après quelques pas dans le sable, Il remarqua au loin une silhouette masculine. Fridya se mit à vibrer quand il regarda dans sa direction.

Alban avait finalement décidé de jeter l’ancre dans la baie. Aëlia avait enlevé son pantalon, sa ceinture et ses bottes, ne gardant que sa tunique blanche, sa veste rouge et son tricorne. Son tatouage sur la cheville et sa petite chaîne étaient alors bien visibles, sur ses longues jambes musclées. Ses pieds avaient un bon moment trempé dans l’eau claire, avant qu’ils n’arrivent sur le sable blanc et fin, juste tiède. Alors qu’elle riait avec Garmyr torse nu, sentant le regard méfiant de son frère sur eux, elle aperçut une silhouette masculine, non loin. Il bougeait beaucoup. La jeune fille consulta son compagnon de voyage du regard.

- On y va ?

Et, sans attendre sa réponse, elle s’approcha de l’inconnu.

- Bonjour !

Un immense sourire à fossettes éclairait son visage.

"Bonjour ! Fit une voix claire"

Une jeune fille l'observait avec un grand sourire. L'attention d'Otto fut un instant retenue par un crépitement dans l'air, quelque chose que seul un Fils de l'Eau pouvait ressentir. Une forte présence magique, une entité faite d'eau, ou un monstre marin, le jeune homme ne parvient pas à identifier quoi. Il haussa les épaules. Cela faisait longtemps qu'Otto considérait son élément comme une amie, un ange gardien, plutôt que comme une arme ou une servante. Il reporta son attention sur la fille qui lui faisait face, et sourit :

"Bonjour, jolie demoiselle."

Il vit ses pieds pleins de sable mouillé.

"Vous êtes venus par l'eau ?"

Il releva la tête, et aperçut en effet un bateau un peu plus loin. Il eut un rire bref devant sa bêtise et son étourderie, claqua des doigts, sauta sur son pied droit, plia le genou, et se baissa souplement pour ramasser un coquillage.

Garmyr qui sentais aussi les vibration, pas parce qu'il était un fils de l'eau, mais parce qu'il connaissait Fridya, s’avança. Il avait été totalement ignoré. Il ne dit rien. Il rejoins Aëlia et se planta à coté d'elle. Il savait qu'elle ne tarderait pas à le présenter. Elle était très loquasse... Voir trop loquasse. Chose que Garmyr trouvait très mignon après tout.

Les vibrations de Fridya étaient devenu incontrôlables. Elle se liquéfia et coula le long de son dos... Étais-ce de la timidités, ou de la peur. En tout cas Garmyr n'en doutais plus. Fridya était bel et biens vivante.

[Je suppose qu’Aëlia ne peut pas voir Fridya goutter puisque cela signifierait qu’après elle ne serait plus entière, non ? ]

Il la regarda, regarda autour de lui, la regarda de nouveau et la salua, avant d’enchainer par une question. C’est à ce moment là que Garmyr fut derrière elle et que le jeune homme vit le bateau. Il eut un rire bref, qu’elle partagea avec lui. Il sauta sur son pied droit, plia le genou, et se baissa souplement pour ramasser un coquillage. Elle le regarda faire avec admiration.

- Vous êtes agile !

Elle sourit, et se tourna vers Garmyr. Elle lui fit un joli sourire à fossettes.

- Sinon, oui, nous sommes venus par l’eau. En fait, ce bateau est celui de mon frère, Alban. On a emmené Garmyr que voici pour une petite balade. Et voilà comment on s’est retrouvés là. C’est joli n’empêche !

Elle fit un clin d’œil, oubliant complètement de décliner son identité.

- Et vous, d’ailleurs, qu’est ce que vous faites là ?

Elle sourit encore.

Otto sourit devant les phrases de la jeune fille, toutes lancées sur le même ton enjoué. Il salua d'abord d'un signe de tête et d'un sourire l'homme qui s'était planté à côté d'elle, puis répondit :

"Ce matin, je me suis réveillé dans ma maison sur Eaque, et comme ça faisait deux jours déjà que j'y dormais, j'en ai eu assez. Je suis parti, et je suis venu me baigner ici."

Il jaugea l'endroit du regard.

"Peut être que je vais y dormir."

L'idée le satisfit.

C'est alors qu'il mit le doigt sur cette présence magique qui le titillait depuis le début. Elle émanait de l'homme qui n'avait pas dit un mot pour l'instant. Otto le dévisagea, tentant de déceler chez lui quelque chose, une posture, un trait familier, qui l'identifierait comme Fils de l'Eau. Mais il n'avait pas les caractéristiques physiques que ces derniers. En revanche, Otto perçu une certaine raideur dans sa façon de se tenir, comme si quelque chose le dérangeait.

"ça va ? Demanda-t-il avec la meilleure intention du monde."

La forte puissance aquatique en présence intriguait le jeune homme.

Garmyr répondit à l'homme avec un signe de tête bref et commença.

- Je suis Garmyr... Désolé j'ai en quelque sorte un problème technique.

Garmyr attrapa une masse de glace coincé dans son dos, c'était un genre de tas de glace qui avait pris la forme de son dos.. Le regards de Garmyr passa à l'ennui.

- Fridya vas-tu donc cesser de faire l'enfant.

Il attrapa le bout de glace, tendit le bras vers a droite et celle-ci repris sa forme de majestueuse épée de glace.

- Je l'savais. T'es vivante Fridya.

L'épée comme pour acquiescer repris forme liquide et s'enroula autours de son bras. Le sourire de Garmyr était heureux, il était même pas surpris par cette découverte parce que depuis qu'il l'avait, il ne c'était jamais senti seul.
Soudains Fridya agit bizarrement, elle semblait vouloir aller vers Otto. Garmyr regardais la glace se tendre vers Otto... Soudains le regards de Garmyr se durcit et s'attrista ...

- Qu'est-ce que tu fais !?

Trop tard le contact était rompu avec Garmyr. Elle était à présent sur Otto... Malgré la découverte de l'âme de Fridya, il savait qu'après presque quinze ans d'osmose parfaite elle avait une bonne raison... Ou alors elle était la cible d'un charme ou d'un maléfice... Le regards de Garmyr croisa celui d'Otto. Le regards de Garmyr était méfiant. Quoi qu'il e passe, il était bien décider à tirer ça au clair.

[… Intéressant … Otto, je laisse la main, Aëlia n’a rien à faire ni à dire là.]

Otto fronça les sourcils. Il fréquentait peu ses congénères Fils de l'Eau, mais aucun de ceux qu'il avait rencontré ne parlait à un morceau de glace. Ou ce type était complètement frappé, ou il avait de bonne raisons de s'adresser à un bloc de...

Otto faillit lâcher un cri surpris. Le bloc de glace n'était plus un bloc de glace. C'était une épée. Une épée vivante, d'après Garmyr. Une épée qui se dirigeait ostensiblement vers Otto...

Ce dernier frissonna quand l'arme s'enroula autour de son poignet [ça marche, ça ? ^^'] Certes, c'était une entité magique aquatique. Certes, Otto adorait l'eau puisqu'il en venait. Mais l'épée était une arme, et elle rappelait au jeune homme des souvenirs qu'il préférait ne pas voir resurgir. Il croisa le regard méfiant et vaguement belliqueux de Garmyr.

"Eh, c'est quoi ce délire là ? Pourquoi elle fait ça, votre épée ? Vous ne voulez pas la rappeler, là ?"

L'incroyable puissance qui émanait de l'arme procurait une étrange sensation à Otto, faite de curiosité, de peur et d'émerveillement. Etant Fils de l'Eau, il sentait que ses pouvoirs seraient décuplés avec une pareille épée. Il chassa bien vite ces pensées. La seule chose qui souhait tenir dans sa main était son crayon pour dessiner, pas un engin destructeur pour faucher d'autres vies.

Fridya était refermée sur Otto, cependant, elle s'enroula aussi autour de Garmyr. Sa masse gelée semblait onduler entre les deux, elle émettait des vibrations, comme si elle avait le désir de communiquer. On aurait pu interpréter les ondulation par la représentation des vagues, les tremblement peut-être par une frustration elle s'acharnait à s'attacher à lui.

Garmyr tourna les yeux vers Aëlia. Il pensa.

- Tu comprends ce qu'il se passe toi ? Est-ce que tu pourrais regarder dans la tête d'Otto si c'est lui qui fais ça s'il te plait.

Garmyr était surprit des réaction de Fridya.

- Tu crois que tu serais capable de rentrer en dialogue avec Fridya ?

Il trouvait que c'était intéressant d'évoquer cette possibilités.

Il se passait de drôles de choses avec l’épée de Garmyr. Des choses très étranges, qui étonnaient et fascinaient Aëlia, qui était également amusée par les réactions des deux hommes. Elle sentait l surprise, l’agacement, la colère, la peur aussi de Garmyr, qui semblait assez content cependant de constater que son bout de glace était vivant. Otto, lui, était nettement plus paniqué. Si elle avait pu sentir les goûts, cela aurait été un gout de souffre, un goût qui pend à la gorge. Mais elle ne sentait pas les goûts, percevait juste les sentiments. Ceux d’Otto, évidemment, l’intéressaient. Ils étaient complexes, emmêlés. Il y avait des souvenirs qui s’y mêlaient aussi. Mais elle sentait aussi autre chose, plus flou, plus dissolu, une sorte d’attirance, de déchirement, d’incompréhension. Garmyr l’interpella alors. Elle le regarda.

- Je ne fouille dans la tête de personne sur commande. Ce serait trop simple. Lais cela n’a aucun rapport avec sa volonté, cela l’effraie même. Quant à entrer en contact avec ton bout de glace … Je perçois des traces floues de conscience. Mais entrer en contact je …

Elle soupira, fronça les sourcils, regarda l’épée, se concentra sr elle, mais se trouva rebutée, comme face à un mur.

- Non. Non, ça ne marche pas. Elle ne me repousse pas vraiment, mais je crois que c’est juste que … elle n’a pas réellement de conscience, c’est juste une entité vivante, mais on ne peut pas communiquer avec elle autrement que par des impulsions, des sentiments, des sensations. Même si je pouvais entrer en contact, elle ne me comprendrait pas.

Elle se rendit alors compte qu’elle parlait à voix haute, soudain.

- Désolée, Otto. Je suis … télépathe, je pense que tu avais compris. Je pense que … si elle va vers toi ainsi, c’est parce que tu as avec elle un lien très fort, très certainement dû à son état. Si je ne me trompe pas, tu es fils de l’Eau, non ?

Elle lui sourit.

Otto était tout occupé à secouer sa main pour tenter d'en faire glisser le bout de glace, en vain. L'arme formait comme un pont qui reliait les deux hommes, en ondulant de façon étrange.

Quand Aëlia lui dit qu'elle était télépathe, il la regarda en clignant des yeux, et lâcha :

"Ah."

Evidemment, dans d'autres circonstances, il se serait intéressé à la chose. Otto était curieux et n'avait jamais rencontré de télépathe. Mais en ce moment-là, sa main emprisonnée dans un étau de glace le contrariait. Il détestait ne pas avoir pleine liberté de ses mouvements. Le jeune homme se contraint au calme -il ne voulait pas s'énerver. Il sourit aimablement, se balança d'un pied sur l'autre, claqua machinalement les doigts de sa main libre, puis répondit à Aëlia :

"Oui, en effet, je suis fils de l'Eau."

Il tourna les yeux vers Garmyr :

"Tu as une solution pour euh... récupérer euh... ce truc ?"

Il ne savait pas comment appeler l'arme-bloc-de-glace, et espéra que Garmyr ne prennent pas mal qu'Otto l'appelle "truc". Il y semblait vraiment très attaché.

Le morceau de glace sembla se courroucer, elle fit apparaitre une pique de glace dans la mains d'Otto, Fridya lui transmit une image, la faux dans le dos de Garmyr et lui transmit son émotion, de la crainte et de la méfiance. Il semblait que Fridya essayait de communiquer avec Otto, c'était comme si il y avait un raisonnement qui se serait transmit dans l'eau entre l'arme et l'homme. Fridya relâcha son emprise et revint se fixer sous forme d'épée dans la mains de Garmyr.

- Je crois que vous l'avez vexée....

Garmyr regardait l'homme avec stupeur.

- Aëlia, je sais pas pour toi mais je sens que j'ai pas envie de m'éterniser ici.

Il la regarda d'un air pressé et étonné par ce qui venait de se passer... Il s'approcha d'Otto, déchira un bout de sa chemise et banda sa mains qui saignait.

- Desolé pour ça, est-ce que ça va ?

Garmyr venait de finir de faire le bandage.

[Désolé Julia, ça fais un peu power gaming mais là o vas faire un peu bouger le topic x)]

Otto confirma ses soupçons. Il était fils de l’Eau. Et il voulait se débarrasser de Fridya autour de son bras. Ce qu’il se passa, d’ailleurs, après qu’elle l’eut blessé. Aëlia regardait cela avec un certain effarement. Cela lui semblait un peu irréel. Un homme était attaqué par un bout de glace vivant. Elle fit la moue et croisa les bras.

*Pourrait au moins être polie le bout de glace !*

Elle se demanda ce qui allait se passer après, et, une fois n’était pas coutume, préférait laisser garmyr prendre ses propres décisions.

- Je suis toujours mieux sur l'eau que sur la terre, tu le sais ...

[pas grave, les blessures ça fait aventurier ! ]

La main d'Otto était anesthésiée par le froid de la glace, aussi, la douleur n'était pas insupportable. Et puis, le jeune homme avait l'habitude des coupures en tout genre. Il regarda Garmyr lui bander la main avec un soupçon d'ironie.

*J'aurais pu me débrouiller seul... J'ai l'air si manche que ça ?* Songea-t-il perplexe.

Otto avait apparemment vexé le bout de glace vivant. Il posa ses yeux dessus... Bah ! Il n'allait pas se sentir mal parce qu'il avait offensé une arme ! Un homme, passe encore... Mais une épée !

Il ne dit rien, secoua sa main bandée, heureux de la bouger de nouveau même si elle le faisait un peu souffrir. Il attendait de voir l'issue de la discussion de Garmyr et la jeune femme, afin de savoir s'ils allaient repartir ou non.

Il semblait que le message n'était pas du tout passé. Tant pis, Garmyr voulait venir ici à l'origine pour se reposer, mais il n'avait qu'une envie, mettre de la distance entre l'homme et lui. Il craignait que Fridya ne le laisse. Bon point de vue de la journée, il a appris que Fridya était vivante, pas capable de communication mais vivante. Garmyr décida tout de même à sauver les apparences.

- Boarf... Tant pis, je suis venu à pour me reposer un peu, autant le faire.

Il se laissa tomber en arrière sur le sable et fixa l'aveuglant ciel. Il pensa.

- tu viens Aëlia ?

Il lui fit un clin d’œil et regarda Otto.

- Donc vous êtes le second fils des éléments que je croise, je me suis toujours demandé si comme les métamorphe vous pouviez vous transformer complètement ou juste en partie?

Garmyr se redressa et fixa les deux poteaux debout devant lui.

Elle regarda les deux hommes agir, un peu indifférente après tout, cela ne la concernait qu’à moitié. Elle s’assit joyeusement aux côtés de Garmyr dans le sable. Elle s’appuya à moitié sur lui et sourit, en attendant la réponse d’Otto, lui souriant pour qu’il les rejoigne.

Aëlia sourit à Garmyr et acquiesça sa proposition avec un sourire. Elle salua Otto, et prit la main de son ami avant de monter en barque et de rejoindre le navire de son frère, sa maison.