[Archivé] Le monde semblait renaitre [Libre]

C'était le printemps, la saison préférée de Claudia. Elle adorait cette saison le soleil jouait avec les fleurs naissantes, les oiseaux chantaient... Le monde semblait renaitre chaque année.
Et elle, elle dansait dans les champs de fleurs d'Elysée  ou mère nature lui offrait un joyeux orchestre... Parfois même la jolie petite blonde chantait avec les oiseaux... De sa petite voix claire elle hypnotisait écureuils et autres petits être qui se mêler à sa danse...
Elle offrait là au passants un charmant tableau. Mais ils se faisaient rares ces passants les champs de fleurs étaient peu fréquentés ce qui était bien dommage d'ailleurs.

Claudia tournait, tournait sa robe tournait elle aussi. Elle rit quand un petit écureuil essaya de tourner de la même manière et fini par tomber à la renverse.

" Fais attention ne te fais pas trop mal mon petit... Et si je t'appelais Hector ? Oui Hector ça te va bien..."

Elle releva la tête et distingua une silhouette au loin.

"Viens Hector montrons lui comment on danse bien nous."

En plein jour, sur terrain plat, au milieu d'un champ de fleurs dont la moitié au moins étaient mauvaises pour son Essence : Béhékine se demandait un peu ce qu'il faisait là. Et à raison, car sa position était contraire à toutes ses habitudes.
Déjà, le manque d'humidité dans l'air l'obligeait à user de plus de magie que nécessaire pour se déplacer. Ensuite, la présence des fleurs mettant à mal son Essence l'obligeaient à garder une forme condensée, presque physique, pour limiter la casse.
Un fantôme blanc luminescent, composé de brume, à tête de félin, au beau milieu d'un champ de fleurs, en plein jour...
Bonjour la discrétion !

Heureusement qu'il n'y avait pas grand monde dans les parages... à l'exception peut-être de cette petite fille qui semblait belle et bien se diriger vers lui.
Béhékine hésita, ce qui lui arrivait somme toute assez rarement : rester là et attendre ? Essayer de l'effrayer pour ne pas avoir à causer ? Fuir ?
Non, cette dernière option ne serait pas digne ! Il en avait vu d'autres !
Un coup de vent lui amena dans la figure les parfums de la multitude de plantes, et il frissonna d'un bout à l'autre de l'Essence : peu importe ce que cette gamine lui voulait, elle allait devoir faire vite !

Elle riait gaiement en s'approchant de la silhouette. Quand Hector s’arrêta net, la silhouette était quelque peut effrayante. Le petit écureuil grimpa sur les épaules de la jolie blondinette. Jolie blondinette pas plus haute que trois pommes qui n'avait pas encore vu le démon face à elle. Un souffle à vous glacer le sang venait de l'entourer. Elle releva enfin la tête pour apercevoir ce monstre de brouillard elle pâli en quelques secondes.

"bbb..onjour"

S'il était là au milieu d'un champs de fleurs c'était peut être pas quelqu'un de mal pensa t elle naïvement.

Bon, vu son changement de teint, elle était déjà bien perturbée par sa seule présence.
Il s'amusait souvent à faire peur aux gens, mais une enfant seule...
Il avait sa fierté.
Et il avait surtout envie de sortir du piège dans lequel il était tombé tout seul, comme un grand. Pour ça, peut-être qu'elle pourrait l'aider.

- Bonjour, petite.

Il avait parlé d'une voix calme, posée, comme pour tenter d'éloigner l'esprit de l'enfant de sa peur.
Changer de forme n'était pas possible, à cause des relents des fleurs. De toute façon, ça l'aurait sans doute effrayée davantage.
Continuant dans sa lancée, il dit :

- Il est mignon cet écureuil. J'espère que je ne lui ai pas fait peur.

Claudia observa Hector qui tremblait de peur sur son épaule. Il était terorisé. Et elle comprenait pourquoi.

"En fait je pense que c'est la première fois qu'il vois quelqu'un quelque chose euh une personne comme vous... Et moi aussi d'ailleurs..."

Elle ne savait pas que la peur permettait de parler aussi vite. Elle déglutit et n'osait toujours pas bouger face au démon.

"Vous venez d'où ?"

La question qu'elle se posait s'était échappée toute seule de sa bouche. Juste après avoir prononcé ces mots elle mit ses deux mains contre sa bouche. Comme pour empêcher une autre question de sortir.

Elle avait peur, c'était évident, mais Béhékine tenait à la rassurer avant de lui demander son aide. Il continuait à parler d'une voix calme, comme si la situation était parfaitement normale :

- Je viens de loin.
Moi aussi, c'est la première fois que je vois une enfant parler aux écureuils dans les champs de fleurs. Tu ne serais pas une fée par hasard ?

Le Démon de Brume n'aurait pas pu en jurer, mais il lui semblait bien que quelqu'un les observait de loin. Malheureusement, avec le pollen dans l'air, sa vision était trop trouble pour qu'il puisse en être sûr.

Claudia sourit brièvement

"Non les fées elles sont toutes petite et moi je suis une grande."

Un tissu rose vola devant les yeux de la petite blonde. De ces petits doigts tremblant elle l'attrapa. Elle regarda le géant de brume

"C'est pas à vous je pense..."

Elle tourna la tête pour essayer de voir à qui appartenait le foulard à la délicate odeur de jeune femme. et elle en aperçu une qui se dirigeait vers eux.

"Ça doit être à elle non ?"

Elle parlait à Hector le petit écureuil mais attendait une réponse du démon.

Béhékine sourit.
C'était mieux déjà, elle ne semblait plus être gênée par sa peur.

- Joli réflexe, mademoiselle la grande fée. Comme ce n'est effectivement pas à moi qu'appartient ce foulard, je partage ton avis.

Il y avait décidément du monde dans ces plaines.
Le Démon de Brume se tourna lentement vers la silhouette qui, s'approchant, se révéla être une femme richement vêtue.
Béhékine aurait aimé être ailleurs. Rencontrer des inconnus ne le dérangeait pas, mais il préférait le faire dans des circonstances plus favorables. Quand son Essence n'était pas en train de se faire brûler par du pollen par exemple...

La carapace - car ce corps de Brume dense ne servait qu'à ça quasiment - qu'il s'était fabriqué tenait plutôt bien le choc mais, à chaque coup de vent, il sentait bien qu'il perdait un peu en substance.
Contraint et forcé, Béhékine attendit la suite.

Claudia regarda les deux êtres présents tour à tour. Elle tremblait encore légèrement malgré le fait que l'artiste qui les avait rejoint la rassurait.
Elle interrogea Hector le petit écureuil du regard . Ils étaient à première vue les seuls à bien connaitre la région Ils se mirent d'accord sur l'endroit, moins polleneux que celui-ci ou ils emmèneraient les deux voyageurs, à voix basse.

"Moi je connais bien par ici je viens souvent et comme mon papa est allergique au pollen je connais aussi un endroit ou on éternue pas c'est par là bas il y a une petite marre et des arbres qui coupent du vent..."

De sa petite main elle avait montré l'endroit qu'elle venait de décrire. Elle observait Béhékine et Sejan dans l'attente d'une réponse. Si elle ci était positive elle les mènerait là bas accompagnée d'Hector.

Béhékine écouta la dénommée Séjan avec une expression indéchiffrable.
C'était... intéressant.
Amusant aussi. Un peu.
Son histoire était certes un peu rasoir, mais le fait qu'elle la raconte tout à coup en disait long sur son état d'esprit : elle emplissait l'air de ses paroles pour éviter le silence embarrassé qui ne manquerait pas de se produire suite à son arrivée soudaine.
Le Démon de Brume sourit en l'entendant évoquer son problème avec le pollen et son envie d'aller ailleurs. Ça, il ne pouvait qu'être d'accord !

- Je ne peux qu'être d'accord. Le pollen m'incommode aussi, bien que je doute que ce soit pour les mêmes raisons que vous. Chère grande fée, je te suis.

Personne ne fit une remarque sur la sorte de monologue qu'elle leur avait sorti. C'était déjà cela, en espérant qu'ils ne l'avaient pas trouvée barbante. Tout bien réfléchi, elle ne pensait pas, puisque ces étrangers semblaient se mettre d'accord pour se déplacer vers un endroit plus propice à la poursuite de la conversation.

Mais après tout, pourquoi pas ? Elle regarda la fillette à l'écureuil ainsi que l'être semi-transparent dont elle ne connaissais toujours pas les noms.

- Je vous suis volontiers, et si vous le désirez, j'ai de quoi manger un peu, s'il vous plairait de vous installer sur l'herbe.

Elle pensait à ses quelques muffins frais du matin. Puis elle se recoiffa avec son foulard, reprit son attirail sous son bras et se tourna vers l'endroit désigné.