Elysion
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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Empty Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I)

Sam 28 Mar 2020 - 16:58
Comme vous le savez sans doute Elysion existe désormais aussi en format tabletop ! Vous voulez plus d’informations ? Venez par là: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1009-un-jeu-de-role-sur-table-pour-elysion
Voici donc un résumé du scénario "Mourir pour des idées", séance par séance. Bonne lecture !

Vous pouvez retrouver:
Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof Caïn: Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32Gabriel: un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884qLorwyn: Lorwyn: Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1Hapeau: Hapeau:  Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) JzvcMoleg Borgstone: troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.


Dernière édition par L'Arbre-Monde le Sam 25 Juin 2022 - 15:44, édité 5 fois
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Sam 28 Mar 2020 - 16:58
Mourir pour des idées



Tout commence mal
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.

Nous étions en Asherien 2778. Elysion était un monde en paix, jusqu’à ce que le 13 Zabulonien,le roi de Rhadamanthe ne déclare la guerre à Eaque. Celui-ci, nommé Deus Wiseman, est un Alf mais surtout un des nombreux bâtards de l’ancien tyran du continent rhadamantien. Il vivait jusqu'en 2775 sur Minos, où il avait été adopté par la Reine. Suite à l’assassinat de cette dernière, et à la nomination sur le trône de Bedura Glow, il quitte le palais, qu’il ne considère alors plus comme un foyer. Lors de la Prodigalité, il organise un putsch en s'alliant avec un autre des fils du roi pour le faire assassiner. Le début du règne de Deus qui pris ainsi la place de roi sur le continent ne se passe pas particulièrement bien, il est trop doux, se laisse trop faire et fait office de figurant pendant un temps alors que les politiques autour de lui profitent de la situation. Sa façon de faire se durcit petit à petit et il annonce plus tard qu'en tant qu'ancien prince sur Minos (adopté) et maintenant Roi de Rhadamanthe, il envisage l'unification des trois continents sous son règne afin que tous puissent vivre en harmonie sans menace des autres et en partageant richesses et culture. Considérant que Minos (qui ne se bat pas, n’a aucune armée et est très dépendant des autres continents) tombera dans les mains de celui qui possède Rhadamanthe et Eaque, il déclare une guerre à Eaque, brisant ainsi le status quo séculaire, fixé en 2145, entre les continents.
Dans son esprit, et dans celui de ses combattants, cette guerre ne devait pas en être une. Tous envisageaient un affrontement rapide quasiment sans morts afin de prendre le continent Eaquien qui n'avait pas eu besoin de se défendre depuis des années. Malheureusement, le plus puissant des royaumes d’Elysion ne se laisse pas faire. Dirigé d’une main ferme par Apolline Dal’Naji et Caleb Trisha (dont le pouvoir est bien assis depuis 2765) qui ont délégué des opérations à des hauts gradés efficaces, défendu par une armée de métier, nombreuse, puissante et entraînée, rodée à la stratégie, le continent ne ploie pas sous les attaques, et cette guerre finit par s'éterniser. Les batailles, qui ont majoritairement lieu dans les plaines Enéides, deviennent de plus en plus meurtrières et aucun continent ne semble prêt à se rendre. Les soldats de Rhadamanthe sont plus sauvages, plus nombreux et beaucoup de mercenaires en font partie mais ils sont moins formés que l’armée d'Eaque et le jeune tyran de Rhadamanthe se retrouve coincé dans le conflit qu'il a déclenché, obligé de le mener à son terme.
Dans tout ceci, Minos est un continent qui est peu touché, ou en tous cas de manière directe, par les combats. Dirigé par la jeune souveraine Beldura Glow, le plus petit des continents vit cependant une révolution. L’arrivée de la guerre a révélé la force de caractère de la Reine, qui a donné de nombreux ordres et est en train de faire évoluer son continent afin d’en protéger les habitants et de le rendre indépendant des autres puissances. On y trouve ainsi un nombre toujours plus grand de réfugiés, mais toujours pas d’armée (celle-ci étant en formation). une neutralité est observée, et les Minosiens sont libres de faire leur choix.
L’opinion publique se clive, et chaque puissance défend son honneur, sans considérer réellement l’impact sur le peuple d’Elysion, transformé en chair à canon par une guerre aussi futile qu’inutile.
Bien évidemment, dans ce contexte, des personnalités se détachent toujours. Ce sont les aventures de certains habitants au destin particulier que nous allons suivre dans ces récits.

Une pluie battante venait heurter les herbes hautes et une odeur de terre mouillée emplissait les narines à chaque moment de la journée. Dans les Plaines, à la recherche de plantes médicinales pour la boutique d’apothicaire où il travaillait, l’Ailé Gabriel avait bien du mal à se protéger de la pluie. Il l’ignorait, mais il y avait non loin de lui, un camp de Gaïen, une association d’écologistes s’opposant à Hypnos, cité dévorant les terres et la forêt d’Eaque. Ce camp abritait les Effigies Lorwyn, Effigie grondeuse pouvant faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, et Hapeau, Effigie chanteuse capable de créer des onguents aux utilités diverses, accompagnées de leurs oiseaux Arzyan et Mû Wû. Tous deux s’étaient engagés séparément pour protéger leurs terres de la folie urbaine hypnosienne, et s'étaient rencontrés chez les Gaïens où ils s’étaient liés d’amitié. A quelques minutes de marche de là, on pouvait trouver un jeune homme aux cheveux roux nommé Caïn. Ce jeune Tarima, ignare en magie, s’était reconverti en maraudeur des champs de bataille, volant aux morts leurs biens, et comptait bien profiter des combats faisant rage dans les plaines Enéides pour mettre à l’abri du besoin ses amis de l’orphelinat.
Peut-être au cours de leur journée ont-ils pu entendre quelques bruits de métal s’écrasant sur un autre métal et de cris, mais qu'ils s’en soient éloignés ou rapprochés, ils n’ont pas aperçu l’ombre d’une bataille en cours, juste quelques cadavres au sol, certains encore frais, d’autres déjà dans un état de putréfaction plus ou moins avancé. La terre des plaines n’est déjà plus que boue, mais n’y est pas encore mêlé tout le sang qui leur donnera leur couleur atypique durant des années après les batailles.
De manière soudaine, chacun à un endroit différent, chacun d’eux se sentit extrêmement agacé, puis irrité. Cette irritation s’était vite changée en énervement, encore amplifié par l’incompréhension de cet état, aussi inexplicable que soudain, puis la colère arriva, vite suivie par la rage.
Cela ne permettait cependant pas d'expliquer la raison pour laquelle tous les quatre se retrouvèrent en un clin d’oeil rassemblés, pendus par les pieds, tête en bas, accompagnés d’un enfant de la Terre belliqueux et d’un Naraghol affamé, un centaure harnaché à terre. Devant eux, un camp de soldats, et une femme morte au sol tandis que trois autres personnes se vidaient de leur sang, blessées. la colère semblait s’être évanouie aussi vite qu’elle était montée, de manière tout aussi inexplicable. face à eux, un homme est en train de hurler en leur direction, leur postillonnant au visage :

"POURQUOI ?! Pourquoi avoir lancé une attaque comme celle-ci ?! Qui êtes vous ?! Des espions qui allaient être découverts !? Juste des fous ? Parce que si c’est ça je vous passerais bien par le fil de ma lame !"

Alors que Caïn parvint, à force de contorsions à se retrouver tête en haut, c’est Gabriel qui tenta de s'expliquer, et fut détaché et amené dans la tente d’une femme, une Alf à en croire ses oreilles, souriante et coiffée d'une iroquoise. Ses yeux aveugles semblaient cependant pétiller légèrement, et elle ne paraissait pas malveillante. Ainsi, même si elle en fut pas convaincue par les explications de l’Ailé bafouillant, qui lui soutient qu’ils n’avaient rien fait, lui n'ayant jamais tué personne et étant plutôt du côté de ceux qui soignent, alors qu’elle les avait vus faire de ses propres yeux (ou plutôt entendus de ses propres oreilles), elle se contenta de le ramener auprès de ses camarades sans autre forme de violence. Elle ignora avec une certaine superbe également les provocations de Moradund qui l’enjoignait à se battre, puis fit détacher les prisonniers des poteaux. Cependant, ce n’était certes pas pour les libérer: bras liés, attachés en file indienne, ils durent supporter plusieurs heures de marche forcée derrière les chevaux des soldats rhadamantiens le temps de retourner au camp. La situation ne fut différente que pour Moradund, que pour punir de son agressivité on avait ligoté tout entier et bâillonné, et qui fut donc traîné au sol sans égards.  Il était bien impossible pour les prisonniers de parler entre eux, puisqu’ils étaient immédiatement rabroués par les soldats, auxquels il ne fallait pas non plus espérer pouvoir adresser la parole, et une certaine tension régnait. Ils purent cependant remarquer quelque chose d’étrange: il leur était impossible d’utiliser leur magie.
Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent en vue d’un camp fortifié dans les plaines, entouré de grandes barricades de bois. A l’entrée, ils croisèrent un homme immense, avec une musculature titanesque et un visage rustre, froid avec un front dégarni, bas et une mâchoire trop carré ornée d'une barbe de trois jours qui en faisaient un homme laid. Les soldats lui firent un salut, mais il n’eut aucun mot pour les prisonniers, qui furent directement amenés vers une sorte de fosse creusée dans le camp, où ils découvrirent d’autres prisonniers, attachés, ainsi qu'une femme grande et mince, au corps sec, vêtue de noir, aux courts cheveux gris qui cachaient ses yeux. Elle souriait, certes, mais ce sourire n’avait rien de rassurant bien au contraire, et très vite ils sentirent un frisson leur parcourir l'échine alors qu'elle posait sur eux ses yeux intégralement noirs. Elle était accompagnée d’un vieillard.
Très vite, alors que s'entamait un jeu de torture particulièrement pernicieux, d’autres frissons eurent l’occasion de les parcourir. Ainsi, les Effigies Lorwyn et Hapeau subirent le supplice de la flamme, tandis que le reste de leurs compagnons étaient régulièrement soumis à la bassine, puis attachés sur une planche, la tête en contrebas, un tissu sur le visage, alors qu'on leur versait de l’eau dessus. Peu à peu, ils sentirent la panique les envahir, alors que l’asphyxie approchait et que la douleur s’amplifiait. Cependant, ce n’était finalement que bien peu de choses par rapport à ce que leur fit subir le vieillard qui accompagnait la cruelle femme. Il se révéla bien vite que ce n'était autre qu’un télépathe, qui leur donna des hallucinations, et fit prendre vie à leurs pires cauchemars. Il fut cependant impossible de tirer quoi que ce soit à nos héros: en effet, ceux-ci ne comprenaient même pas l’intérêt des questions qui leur étaient posées, n’étaient au courant d’aucun évènement. Seul Moradund osa provoquer les soldats ce qui lui valut d’être roué de coups; il avait également de nouveau tenté d’utiliser sa magie de la Terre, sans succès.
Après ce sinistre épisode, ils furent amenés vers un enclos à prisonniers, où ils étaient manifestement destinés à passer la nuit dans une liberté tout relative, sous haute surveillance. Pour éviter tout risque d’évasion, les ailes de Gabriel étaient lestées, ce qui ne lui permettait pas de s'envoler. Après qu’Hapeau ait invoqué les oiseaux des deux Effigies, nos héros déchus essayèrent de parler aux autres prisonniers, à la recherche de quelqu’un qui aurait lui aussi une amnésie des événements récents,et une marque rouge sur le pouce. Cependant, il n’y avait personne comme eux sous la tente, et, alors que Gabriel, parlant doucement à tout le monde avec gentillesse, mit du baume au coeur à certains prisonniers et créa un sentiment de communauté bienvenu, le ton monta entre Hapeau, Lorwyn et Moradund. Cependant, ils parvinrent à se mettre d’accord: il fallait s’échapper, et vite.  Pour cela, ils avaient une stratégie, et c’est Lorwyn, Effigie Grondeuse, qui hurla soudain afin d’éveiller le camp, et de créer du chaos. Bien évidemment, les soldats sortirent de leur torpeur, mais ce ne fut pas le chaos prévu: ils entrèrent dans la tente et, très énervés, les rouèrent de coups. Cependant, dans la confusion, l’un d’eux passa derrière Corvus, qui ne put faire taire son réflexe, et décrocha au soldat un coup de sabot qui l'assomma et ajouta au chaos de la tente. Cet événement inattendu permit à Caïn de se faufiler à l’extérieur. Armé de sa légendaire discrétion, il parvint à échapper deux fois aux soldats en cherchant l'armurerie. Cependant, il finit par croiser la route de la femme qui les avait torturés, qui le vit immédiatement, et le fit emmener dans pas propre tente, où il fut ligoté et maintenu au sol, avant d'être abandonné là.
La femme retourna immédiatement à l’enclos des prisonniers, où elle demanda à ce qu’ils soient tous entravés de nouveau, avant de les attacher en file indienne derrière des chevaux et de leur imposer une nouvelle marche forcée. C’était l’aube lorsqu’ils partirent, mais lorsqu'enfin ils arrivèrent, le soleil était déjà haut dans le ciel.
Devant eux, il y avait les Montagnes Héraclès qui bouchaient l’horizon, avec, comme unique passage, une faille dans laquelle pouvait passer à pied un petit groupe de personnes. De la bouche des soldats non loin, ils ne purent saisir que quelques bribes de conversation, mais très rapidement, le mot “mines” circula parmi les prisonniers. Personne ne savait réellement pourquoi ils étaient là, mais tous redoutaient le sort qui allait leur être réservé.
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Dernière édition par L'Arbre-Monde le Dim 29 Mar 2020 - 15:26, édité 2 fois
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Sam 28 Mar 2020 - 16:59
Mourir pour des idées



L'attaque du Géant
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
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    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
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    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
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    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.

Nos aventuriers étaient ainsi devant une passe montagneuse, et très vite, ce qu’ils craignaient leur fut confirmé: ils étaient là pour du du déminage. Un espoir s’était cependant dessiné lorsqu'ils avaient pu voir arriver l’homme titanesque, qui avait eu une altercation agitée avec la femme aux yeux noirs, avec qui il avait manifestement un différend à propos du traitement des prisonniers. Alors que chacun des deux partis se montrait de plus en plus menaçant, la femme à l’iroquoise arriva, et parvint à les séparer en même temps qu’elle fit cesser la discussion. Il sembla décidé qu’une partie des prisonniers retournerait au camp. Malheureusement, Moradund et Corvus ne firent pas partie des chanceux, et se virent ainsi forcés de rester au niveau de la passe avec Jamar le Naraghol, alors que Gabriel, Hapeau et Lorwyn s’éloignaient. Ce dernier tenta d’engager la conversation avec la femme à l’iroquoise: en effet, Hapeau et lui aussi se battant contre Hypnos, et donc contre le gouvernement eaquien, il voyait là un moyen de conclure un pacte et de recouvrer leur liberté. Il parvint en effet à capter son attention, et put échanger avec elle quelques mots; cependant, lorsqu’elle comprit que les Gaïens refuseraient d'aider Rhadamanthe, elle mit fin à la conversation: ils étaient bien à leur place comme prisonniers de guerre.
De son côté, durant la marche, Gabriel fit la connaissance de Towea Iusijia, un Aniformus poulpe fort sympathique, lui aussi prisonnier dans le camp.Gabriel comprend vite qu’il voit dans le groupe une porte de sortie du camp.
A l’arrivée au camp, les prisonniers furent remis dans leur enclos, et tentèrent de s’y reposer,sans succès -excepté pour Lorwyn. C’est alors que, toujours terrassés par la fatigue accumulée sur cette affreuse journée, ils entendirent sonner les cors d’alarme. Ils entendent la femme qui les a torturés déclarer:

"Un Géant faisant partie de l'armée Eaquienne arrive !"

Et, alors que l’Alf à l'iroquoise passait près de l’enclos aux prisonniers, Hapeau parvint à attirer son attention:

"S’il y a bien un moment où nous pouvons nous prouver que nous ne sommes pas ce que vous nous accusez d’être c’est maintenant ! Nous sommes des combattants, et nous pouvons vous aider dans la défense du camp si vous nous libérez ! "

Après une très légère hésitation, elle accepta, et nos héros furent libérés, allégés de leurs boulets, alors que l’Alf leur expliquait que, si la magie était globalement inaccessible dans le camp, il y avait des endroits où il était possible d’utiliser leurs capacités. Pressée par le temps, elle en pouvait leur donner la localisation précise de ces lieux, mais leur conseilla d’observer où se plaçaient les mages pour avoir, eux aussi, accès à leur magie.
Ils virent alors arriver un Géant qui semblait littéralement anger dans le sol, en proie à une rage folle. La créature semblait traîner derrière lui ses jambes brisées par un évènement inconnu de nos héros, et utiliser sa maîtrise de la Terre pour se déplacer à grande vitesse. Ils virent l’homme titanesque au visage dur prendre les fonctions de commandement, et organiser la défense derrière les barricades, puis partir avec un groupe de cavaliers d’élite pour attaquer l’ennemi par les flancs.
Alors que le géant commençait à bombarder le camp de pierres et à tuer déjà bon nombre de soldats, nos héros passèrent à l’action.  Gabriel s’éleva dans les airs d’un grand coup d’ailes afin de se placer en observateur, revêtant ainsi une importance stratégique. Hapeau, quant à lui, monta dans un arbre, et utilisa sa vue perçante pour donner des indications à Lorwyn sur les actions du Géant, qui fit usage de sa puissance vocale pour informer les soldats de la distance de la créature, et de qaund la frapper afin de la terrasser. L’Effigie Grondeuse put ainsi savoir lui aussi le meilleur moment pour lancer l’unique graine Gaïenne en sa possession dans un lancer magistral, qui attint sa cible avec une efficacité hors du commun. La graine put alors déployer son pouvoir, et des lianes vinrent entraver le Géant qui continuait pourtant à encaisser les coups que lui portaient les soldats, qui parvinrent pourtant à briser les morceaux restant de son armure. Au sol, ils étaient aidés par Towea. Il virent aussi l’Alf à l'iroquoise décharger une puissance et une technique magiques impressionnantes pour venir à bout de l’ennemi.
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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Szoanc10
C’est alors que Gabriel soulevait du sol les deux Effigies avec le projet de les lancer sur un point sensible du Géant que Mû Wu et Arzyan, les oiseaux des Effigies appelés la veille par Hapeau arrivèrent. Le duo aviaire déclencha des bourrasques de vents glaciaux qui gelèrent partiellement le bras droit de l’ennemi, finissant ainsi de percer ses défenses. Ce coup d’éclat permit au général rhadamantien de trancher d’un puissant coup de lame le bras glacé qui tomba au sol. Alors, le Géant sembla perdre l’équilibre dans sa rage, et des abysses s’ouvrirent sous lui, qui l’engloutirent. Puis, le gouffre se referma, laissant une terre meuble, comme la créature n’avait jamais été là, et laissant perplexes nos aventuriers.
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Sam 28 Mar 2020 - 17:02
Mourir pour des idées



Escape game
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    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
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    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.

De l’autre côté du camp, au terme de la bataille contre le Géant, le titanesque commandant des armées et l’Alf à l’iroquoise s’approchèrent de nos héros redecendus sur la terre ferme, alors que la femme qui les avait torturés partait rapidement vers le camp, et sa tente. C’est la femme aveugle qui leur adressa la parole et les remercia, souriante. Elle ajouta que, s’ils en pouvaient pas les libérer, ils pouvaient en tous cas faire en sorte d’améliorer leur situation, et discuter de manière plus tranquille avec eux en vertu des qualités qu'ils avaient montrées et de l’aide apportée. Lorsqu’Hapoeau proposa d’aller boire un godet, elle acquiesça, et c’est ainsi qu’ils se dirigèrent vers l'intérieur du camp.

Caïn quant à lui était toujours fermement encordé dans la tente de la femme aux yeux noirs, où il avait passé toute sa journée. Il avait eu tout le loisir d'observer la tente (notant qu’elle était richement aménagée et décorée, et que son occupante avait un goût manifeste pour les jeux d’esprits a en croire les casse-têtes disséminés dans la pièce), et il avait pu, bien évidemment, entendre clameurs, hurlements, et bruits de bataille au-dehors, amis n’avait rien su de ce qui s’était passé. Cependant, il avait pu noter un tremblement de terre -correspondant à l'ouverture de la terre sous le génat-, et les conséquences de celui-ci furent des plus positives pour lui: un tiroir était tombé de la commode de sa geôlière, dévoilant des sous-vêtements (ce qui fit émettre au jeune homme de 27 ans un bruit proche du ronronnement) et surtout une dague de belle facture, finement ouvragée. Adroit,; il parvint à la récupérer et à l’utiliser pour scier ses liens. Malheureusement et contrairement à ce qu’il avait prévu (d’affaiblir les liens, sans les couper complètement, afin de pouvoir fuir en vitesse et de bénéficier de l’effet de surprise), il trancha tout à fait les cordes qui le maintenaient, qui tombent au sol. Le jeune homme sauta alors sur ses pieds, et fit jouer ses membres engourdis avant d’aller jeter un oeil dehors. Il n’en eut cependant pas le loisir: en effet la femme aux cheveux gris, un bras ballant, manifestement blessée, entra dans la tente, et se retrouva nez à nez avec le jeune homme, debout, et armé d'une dague. Il réagit d’ailleurs très rapidement, et il la maintint dos contre lui, dague sous la gorge:

"Un peu de silence s’il vous plaît, je ne voudrais pas attirer l'attention des gardes."

La femme aux cheveux noirs resta un instant interdite, surprise. Elle ne cria pas en effet, suivant un instant les instructions du jeune homme.

"Tu es sûr de ce que tu fais ?
- Je ne suis plus sûr de rien depuis que vous nous avez amené ici, alors ça changera pas grand chose.
- Il serait dommage, alors que tes amis viennent de s'attirer les faveurs des hauts gradés du camp, de tout détruire ainsi
- … Et qu’ont-ils fait pour cela ?
- Nous aider dans une situation … délicate. Mais au vu de tes actions, on pourrait croire que tu n’es pas comme eux: tu me menaces à la moindre occasion.
- Vous vous foutez de moi ?
- Je ne me moque jamais de mes prisonniers.
- Non, vous vous contentez de les ligoter, les frapper et les torturer pour leur extorquer des informations qu’ils n’ont pas.
- Qu’ils n’ont pas, ça reste à voir. Une petite partie avec un petit pari ? "

Elle désigna le jeu d’échecs qu’il y avait dans la pièce. Caïn baissa un peu sa garde.

"D’accord. Quel type de pari ?
- Tout d’abord je n’appelle aucun autre garde. Si je gagne, tu restes mon prisonnier, et je fais ce que je veux de toi. Si tu gagnes, tu peux partir.
- Tout simplement ?
- Tout simplement. "

Caïn, convaincu, baissa tout à fait la dague, qu’il mit à sa ceinture, et alla s'installer à la table, vite rejoint par la femme, dont le regard brillait de manière assez inquiétant, ses s orbes étant entièrement noirs.

"Est-ce que vous êtes un centaure ? "

Le jeune homme avait manifestement du mal à identifier la race de son interlocutrice, qui ignora la remarque pour  passer les mains sur les petits sigles qui ornaient le plateau de belle facture de son jeu d’échecs elysionniens. Les runes, car c’en était, s'activèrent alors et les pièces semblèrent s’animer.

"Ooooh ! Où avez-vous eu ce genre de jeu ?
- Il a été fait sur mesure à ma demande."

C’etait au tour des yeux du jeune homme de briller.
Tandis que la femme prenait très clairement l’avantage, la discussion s'engagea comme elle tentait de lui soutirer des informations sur les raisons de ses actions de la veille.  

"Je ne sais rien. Vous nous accusez d’avoir tué des hommes qui vous appartiennent, mais que je ne connais ni du Yéti ni de la Loutre, et mes compagnons et moi nous sommes réveillés sans savoir ce que nous faisions là, avec cette marque sur le pouce. "

Disant cela, il tendit son pouce rougi vers elle afin de détourner son regard hors du plateau. Elle regarda sa main, et il réussit effectivement à tricher sans qu’elle ne le voie, renversant la situation en déplaçant une pièce d'une case.

"Depuis, impossible d’activer nos pouvoirs et capacités, et j’ignore totalement pourquoi.
- Oh, pour vos capacités, j’ai déjà la réponse. Pour le pouce en effet, je ne sais pas si je dois vous croire, mais c’est intrigant."

C’est alors que Caïn, sur un mouvement digne des plus grands maîtres et bien aidé par la pièce déplacée à son avantage discrètement plus tôt, gagna la partie.
Elle le regarda avec un petit sourire en coin.

"Eh bien voilà, tu peux partir de la tente.
- Déjà, vraiment ?
- Quoi tu voulais que j'te fasse quelques misères avant ? Si tu veux vraiment on peut s’arranger.
- Oh eh bien cela dépend de quelles misères nous parlons, mais nous aurons l’occasion de nous recroiser et d’en reparler j’en suis sûr. "

Elle eut un instant de silence durant lequel il sentit la peur l’envahir (après tout cette femme l’avait déjà torturé), puis, de manière aussi soudaine qu’inattendue, elle éclata de rire. C’était un rire incontrôlable, un véritable fou rire qui lui arracha même quelques larmes, déclenché par la tentative de séduction d’un absolu ridicule du jeune homme face à elle. Elle peina à s’en remettre, et malheureusement, comme toute femme qui rit pas n’est pas toujours à moitié dans votre lit, elle reprit son calme, et lança glaciale et légèrement menaçante, malgré son bras ballant:

"Allez, casse-toi maintenant. "

Le jeune homme sortit donc, la dague toujours à la ceinture, d’une démarche un peu raide. Il pensait aller chercher ses compagnons, mais fut immédiatement vu par des gardes qui,a près avoir écahngé un regard, l’attrapère par les aisselles et le trainèrent de nouveau jusqu’à l’enclos des prisonniers.

"Mais mais mais, vous pouvez demander à la dame dans la tente, j’ai l'autorisation de partir ! "

Les hommes froncèrent les sourcils, et l’un d’eux passa la tête dans ladite tente:

"Sergent Dana, cet homme a-t-il réellement l'autorisation de s'en aller ?
-Non, il peut simplement sortir de ma tente, comme je le lui ai dit. Ramenez-le vers l’enclos des prisonniers ! "

C’est très déçu, et avec un certain sentiment d’amertume que Caïn, toujours tenu par les deux soldats, fut escorté de nouveau jusqu’à l’enclos.

"Eh mais c’est Caïn !"

Le jeune homme tourna la tête à cette exclamation, et vit ses compagnons, dans un sale état, mais libres et entourés de la femme à l'iroquoise et de l’homme immense. Il leur fit un signe de la main, alors qu’ils argumentaient pour qu’il soit libéré et traité comme eux, ce qui fut accepté. Ils furent donc amenés vers la tente de commandement afin de  manger et de se reposer (ce dont ils avaient bien besoin, avait ajouté la femme à l’iroquoise après avoir jaugé du regard Caïn). Durant la conversation, gabriel avait pu remarquer un léger tic nerveux de la femme, amis était bien incapable de savoir ce qui l’a causé, et fut d’ailleurs vite distrait par le récit que Caïn leur fit de son évasion. Alors que l’oiseau de Lorwyn se posait sur des échafaudages non loin, attirant les regards surpris des soldats qui passaient par là (vous les seriez aussi en voyant un hibou de cinquante kilos), ils arrivèrent en vue de la tente, et avant d’entrer, l’Alf dit à ses gardes:

"Vous pouvez prévenir Philomène que nous sommes dans la tente. Elle n’y est pas obligée, mais peut venir si elle en a envie, évidemment."

Puis, ils entrèrent dans une tente assez spacieuse, où des meubles de bonne facture, mais usés, à destination pratique étaient disposés. Nos héros s’installèrent sur une grande table à rallonge, et rapidement, des victuailles, pour la plupart viandes et légumes séchées, et de quoi boire furent amenés. Site à une remarque d’Hapeau, le femme à l'iroquoise fit aussi apporter de la levure pour les Effigies -malheureusement, Hapeau, voulant en récupérer discrètement pour ses onguents rata sa poche et en fit tomber par terre, déclenchant la tristesse de Lorwyn face à la perte d‘une si bonne levure- ainsi que des graines pour leurs oiseaux. Une fois que tout le monde fut servi et que la femme eut enlevé son armure, imitée par l’homme immense -dont Hapeau remarqua qu’il conservait gants et bottes- elle prit une rasade de bière, puis posa sa chope sur la table:


"Bon ! Commençons par le début ! Vous êtes qui, vous exactement ?"

Commença alors un tour de présentation, avec dans l’ordre Caïn (qui se présenta comme un orphelin rhadamantien ferrailleur, ce qui fait hausser un sourcil à la femme qui fit remarquer que le métier de ferrailleur est à la mode en ces temps de guerre dans leur “belle” patrie), Gabriel (qui se présenta comme l’Ailé d’une famille d’apothicaires hypnosiens récemment décédés avant de fondre en larmes, et d’être pris à part par la femme qui tenta de le réconforter tandis qu’il lui expliquait qu’il voulait rentrer chez lui), Hapeau (qui expliqua l’importance de son chapeau, de Lorwyn et d’Arzyan son oiseau, dans sa vie), et enfin Lorwyn qui, sans réellement se présenter, joua sur la présence et l’état de Gabriel pour poliment mettre en avant le fait qu’il était inimaginable qu'ils aient décimé une armée, ce à quoi la femme objecta sèchement objecte qu’ils avaient été vus. A cette dernière remarque, l’Effigie Grondeuse saisit la balle au sol, et lui demanda qu’elle leur raconte cet épisode -ce à quoi ajouta qu’il aurait aimé qu’elle soit très précise sur le moment où ils étaient justement entrés en scène:

"Comme vous l’avez vu, vous vous êtes apparemment “éveillés” comme si vous sortiez d'une transe dans un camp en pleine forêt. C’est une tuerie qui a eu lieu, car nous étions dans notre camp en train de nous reposer quand vous êtes arrivés en nous encerclant, chacun de côtés différents, et avez commencé à attaquer nos soldats qui montaient la garde. Vous étiez enragés, et nous avons considéré que vous étiez des soldats eaquiens ou au mois des paysans enragés qui venaient se battre d’une façon ou d'une autre pour leurs terres. Après que vous ayez réussi dans votre accès de colère à tuer quelques uns de nos soldats, nous vous avons maîtrisés et enchaînés. Vous avez continué à grogner un certain temps jusqu qu'à ce vous vous soyiez remis à parler. A partir de là, vous avez commencé à nier les faits. "

Face à ce résumé froid et factuel, qui laissa gabriel sous el choc, Lorwyn mentionna qu’isl auraient tout à fait pu être sous emprise d’une quelcoqnue magie psychique.

"C’est possible mais c’est bien facile," lui répliqua la femme, toujours un peu sèchement.

Hapeau demanda alors si les oiseaux étaient là, ce que à quoi la femme répondit par la négative. Lorwyn souleva qu'une Effigie sans oiseau est inimaginable, insistant sur le fait qu'ils auraient été moins efficaces sans leurs oiseaux dans un but d'attaque: s’ils avaient eux mêmes planifié l'attaque, cela aurait grandement manqué de logique de le faire sans les oiseaux. La femme semble ne pas avoir de réponse à cela, mais ni elle ni le commandant du camp ne paraissent réellement convaincus. L’Effigie Chanteur demanda ensuite si c’étaient les soldats rhadamantiens qui les avaient marqués au rouge ainsi. Lorsqu’on lui répondit par la négative, il demanda, surpris, s’ils avaient déjà cette marque au moment de l'attaque, ce à quoi on lui répliqua que peu d’attention avait été portée spécifiquement à leur pouce à ce moment là.  
La conversation dériva ensuite vers les derniers souvenirs de nos héros avant l'attaque. La femme apprit ainsi que Lorwyn et Hapeau étaient dans un camp gaïen au milieu des plaines Enéides non loin de la ville d’Hypnos tandis que Gabriel récupérait des plantes médicinales afin de pouvoir aider dans la boutique d’apothicaire et ainsi soigner et sauver des gens alors que Caïn -coupé par l’arrivée de la femme aux yeux noirs qui lui fit émettre un son incompréhensible- était près des plaines Enéides. Alors que la femme à l’iroquoise semblait réfléchir à ces derniers éléments, la femme aux cheveux gris s’approchait et s’assit, faisant rougir Caïn, qui détourna le regard d’elle. Notant cela, elle fit tomber à terre un aliment, et tout en s’excusant se pencha pour le ramasser, faisant ainsi bouger sa chaise, et revenant ainsi dans l'angle de vue du jeune homme, tout en lançant un regard un peu appuyé à l’homme aussi impressionnant que taiseux qui était à table avec eux. Puis, Hapeau proposa que les trois militaires face à eux se présentent également. Ils purent ainsi découvrir que la femme à l'iroquoise se nommait Tharivol Cithreth, colonelle de l’armée Rhadamnteinne, dépêchée ici par le Roi Deus Wiseman afind e vaincre l’opposant Eaquien et d’unir les continent sous un même joug pour que chacun puisse profiter des mêmes chances. La femme aux cheveux gris et aux yeux noirs était quant à elle Philomène de la maison Dana, colonelle également, et maîtresse des esclaves du camp. L’homme quant à lui était le général en chef des armées de Rhadamanthe. Nommé Arenthor Nel’Dremis, il était ici en qualité de chef de camp, et était lui aussi au service du Roi en se battant contre Eaque.
Hapeau se déclara alors enchanté de les connaître et tendit sa main de paille vers eux, dans l’espoir qu’Arenthor enlève son gant; ce fut Thalivor qui lui serre la main, alors que le général lui lançait un regard surpris, manifestement peu habitué à une telle familiarité. Lorsque Caïn demanda aux militaires ce qu'ils comptaient faire d’eux à présent, ce fut Thalivor qui lui répondit avec un sourire:

"Eh bien pourquoi pas recruter de nouveaux bras dans l’armée rhadamantienne, au vu des compétences que vous nous avez montrées. Après tout, nous nous battons pour de beaux idéaux et ne voulons pas détruire à néant la population mais rêvons d’unifier tout le monde sous un gouvernement qui pourra mettre les différents continents sur un pied d’égalité car Rhadamanthe est souvent mis à mal dans les échanges au vu de son histoire et de ses possessions terrestres."

Lorsque les Effigies, après s’être consultés du regard, demandèrent un temps de réflexion durant lequel se consulter, elle accepta, leur faisant tout de même remarquer que devenir soldats serait le seul moyen pour eux de ne plus être prisonniers. Caïn, lui, déclara accepter la proposition à l'unique condition que l’armée soutient financièrement l’orphelinat où il avait grandi. De nouveau, la colonelle accepta, tout en précisant qu’elle en pouvait à ce stade faire aucune promesse. Quant à gabriel, il refusa tout net, et ajouta qu’il demandait à voir un Clairvoyant ou un médecin afin d'expliquer cette tâche rouge. Sans répondre à cette dernière demande, Thalivor leur proposa de remettre cette discussion au lendemain, après s’être reposés et avoir pu discuter dans une tente mise à leur disposition, ce qu’ils acceptèrent volontiers.
Ils furent ainsi menés à une très petite tente, où quatre paillasses les attendaient. Si Gabriel et Caïn se couchèrente et s’endormirent,épuisés, Lorwyn et Hapeau prirent un peu de temps pour discuter. Utilisant entre eux le langage oiseau afin de n'être compris de personne, ils analysèrent la situation: les Gaïens étaient un groupe d’écologistes radicaux opposés à Hypnos qui existait depuis à présent une dizaine d’années. Cependant, leur action était peu connue, et surtout peu reconnue, et ne semblait pas du tout inquiéter la tentaculaire capitale. Ils avaient donc besoin d’alliés, et qui mieux que Rhadamanthe aurait pu les aider à combattre la capitale d’Eaque ? Ils décidèrent donc de s’enager avec le contientrhadamantien, quitte à s’enfuir à dos d’oiseau si les choses tournaient au vinaigre. Sur cette décision,eux aussi prirent du repos.

Au matin, ils furent éveillés par un bruit de cloches et des cris:

"Des centaines de cavaliers d’Eaque en approche !"

Un des chefs du camp, passant à côté de leur tente, les informa qu’ils levaient le camp et s étaient. Nos héros montèrent donc qui à dos de cheval qui à dos d’oiseau, et prirent la fuite avec les soldats. Ils n'eurent malheureusement pas le temps de fuir longtemps: un autre détachement de l’armée eaquienne arrivait face à eux, et ils étaient à présent bloqués, encerclés par l’armée d’Eaque. Alors qu’hapeau cherchait de vue un échappatoire, il comprit qu’ils s’étaient arrêtés là pour une bonne raison ce dont il fit part en langage oiseau à Lorwyn, qui venait de lui proposer de fuir,  qui interpelle immédiatement Arenthor, qui leur répliqua de tenir la position, ce qu’ils firent sans pour autant aider l’armée rhadamantienne.
Après quelques minutes d’une bataille déjà féroce, le soleil finit de tout à fait se lever. C’est  alors qu’un rideau sembla se lever également sur la scène. Nos héros purent alors voir que Philomène était entourée d’une aura magique, et que près d’elle, il y avait un immense portail actif, dissimulé jusque là par une masse d’ombre, dissipée par le soleil du matin.

"Armée, nous rentrons à Rhadamanthe !"

Sur cet ordre du général, l’armée de Rhadamanthe s’engouffra dans le portail. Sans trop hésiter, les Effigies y entrèrent dans un piqué avec leurs oiseaux, et alors que Caïn hésite, il voit Philomène passer aussi, et fait un pas en avant d'être retenu par Gabriel:

"C’est pas une bonne idée d’y aller …
-Tu sais je pense que l’orphelinat d’où je viens aurait bien besoin d’un médecin comme toi."

Le jeune homme sourit à l’Ailé, avant de se jeter dans le portail. Après un instant d'hésitation, Gabriel l’imita, en criant

"Pour les orphelins ! "

De l’autre côté, il y avait derrière eux les bidonvilles de la banlieue de Cruor, et au loin, la Palais de Deus Wiseman. Devante eux, et à perte de vue, le désert Phobos.
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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Empty Re: Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I)

Dim 5 Avr 2020 - 15:24
Mourir pour des idées



Découvrir Cruor
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
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    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
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    Moleg Borgstone
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.

Très vite nos héros passés sur un autre continent purent repérer une caserne de fortune, où étaient stationnés quelques soldats. C’était vers cet avant-postée à l’orée de la ville où l'armée qui était auparavant à Eaque s’avançait, sous les regards inquiets d’une foule de curieux attirés par le bruit de leur arrivée. Le groupe d'aventuriers s'employa donc à suivre l’armée, et Hapeau parvint à capter quelques bribes de conversation: il y avait des gens heureux d’être rentrés et en vie, d’autres qui se projettaient déjà à la taverne, ou bien devant un repas chaud et savoureux. Il put cependant entendre que l’on avait pu noter qu’il avait été le seul à réellement aider lors de l'affrontement, les autres n’ayant rien fait. Il n’entendit cependant rien de la part des gardés du camp, mais déjà Thalivor s’approchait d’eux, accompagné d’un homme gardé au physique assez laid, petit et replet, qui lui montrait une grande déférence. Après les avoir salués, elle leur dit:

“Tout d’abord, bienvenue à Cruor notre … magnifique, dit-elle en montrant les bidonvilles, une certaine ironie dans la voix, cité. Nous ne pouvons pas vous faire entrer dans la caserne pour l’instant. Nous avons besoin d’un peu de temps pour discuter et faire nos rapports. Ici présent le gardé Roger.
-Je vais vous amener à un endroit où vous reposer. Vous ne pouvez plus être considérés comme prisonnier après l'aide fournie mais il nous est difficile de vous laisser sans surveillance vous balader dans Cruor alors que nous n'avons pas pu décider de la marche à suivre et de comment nous organiser par rapport à vous. Je connais un endroit où vous reposer parfait dans la ville, où vous pourrez vous déplacer sous garde surveillée.”

Après un salut, Thalivor s’éloigna, et Roger les mena à travers de la ville. Il leur expliqua ainsi, suite à une demande de Lorwyn d’une assurance de sécurité pour leurs oiseaux partis chercher de l'onguent, que la ville était organisée en jouant sur son altitude. Les plus pauvres vivaient vers le bas, et plus on montait, plus les gens étaient riches. Dans le bas de la ville, on pourrait donc ne voir dans les oiseaux qu’un bon repas, et il ne pourrait rien y faire. Une dizaine de minutes plus tard, et sans assurance supplémentaire malgré l'insistance de Lorwyn, ils arrivèrent devant un établissement devant lequel une enseigne annonçait “La Trogne Pintée”. C’est également à cet instant que deux personnes passèrent la porte en volant, manifestement contre leur gré et sans que cela ne fasse partie de leurs aptitudes, accompagnées d’un cri:

“Ne revenez plus jamais ici ! C’est quoi ces freluquets ?!”

Très vite la voix fut accompagnée d’un corps alors qu’un imposant troll d’une cinquantaine d’années, à la peau si burinée qu’elle ressemblait à de l’écorce. Le tablier de cuir surmontant sa chemise permettait de l’identifier comme le tenancier du lieu.

“Bonjour Moleg ! Ca f’sait un bail ! s’exclama soudain Caïn
-Bonjour mon p’tit qu’est ce que tu deviens !
-Comme tu le vois, engagé dans l’armée !
-L’armée … tu as trouvé un foyer, finalement.
-Mon foyer restera toujours l’orphelinat, l’argent de l’armée en servira qu’à les aider.”

Après un léger grognement d’approbation, Moleg Borgstone, puisque tel était son nom, se tourna vers Roger, qui était manifestement un habitué du lieu, avant de s’adresser rudement au soldat:

“Qu’est ce que tu fous ici ? T’as pas payé ton ardoise la dernière fois !
-Moleg on va s'arranger ! Je t’amène ces personnes : ils nous ont aidés, mais viennent d’Eaque et … Bref, se reprit Roger manifestement impressionné par le troll. Nous voudrions louer quelques chambres chez toi pour les héberger. Oh, évidemment tu seras payé ! Je sais que les affaires sont compliquées en temps de guerre. Ils pourront être surveillés, en partie par mes soins.”

Ce fut cet instant que choisit Hapeau pour faire confirmer à Roger, à voix haute et devant témoins,que c’était bien l’armée qui prenait en charge leurs chambres et consommations. Le soldat ne put qu’approuver avec un regard désabusé, alors qu’Hapeau arborait un petit air fier.

“Combien de chambrées ? s’enquerrit alors Moleg
- Oh, quelques unes, pas beaucoup, certains dormiront ensemble …  
- Je précise les oiseaux rentrent aussi, ajouta Lorwyn
- Vous voyez l’écurie ? répliqua Moleg avec un signe de tête
- Non !
- C’est une question de tarif … ajouta-t-il avec un petit sourire qui amena tout le monde à se retourner vers Roger, manifestement un peu dépassé par les évènements.
- On … on va payer.
- Les bons comptes font les bons amis, Roger.

Pendant ce temps, Gabriel, un peu à l’écart, avait aidé les deux énergumènes jetés dehors à se relever. Il put ainsi se rendre compte que leur expulsion n’avait pas entamé leur morgue, même si leur regard restait fuyants. Vêtus de vêtements élimés, les jumeaux ne demandèrent pas leur reste et s’enfuirent avec des regards effrayés pour moleg sans remercier le Duveteux décidément bien peu habitué aux us et coutumes Rhadamantiennes, qui revint vers Caïn:

“Y s’passe quoiiiii ?
-Moleg a tjrs été comme ça, un peu brutal.
-… J'aime pas Rhadamanthe.
-On s’y fait, dit CaÏn en lui tapotant l’épaule.
-On peut rentrer … ? demanda un Roger bien peu sûr de lui, ce à quoi Moleg répliqua en tendant une main dans laquelle Roger déposa une bourse après l’avoir allégée de quelques pièces d’un geste hésitant.
- Bah Roger, tu donnes pas de pourboire à Moleg ? intervint Caïn tout sourire.”

Le soldat s’exécuta en grommelant, et la troupe entra et put découvrir un bouge moyennement famé, pas blindé, à l’ambiance tamisée, un peu enfumé, fleurant la viande rôtie. Les consommateurs parlaient un peu fort, et l’ambiance semblait hésiter entre rigolade et bagarre. Suite à la demande du groupe fatigué de voir ses chambres, Moleg appela son serveur un bossu claudiquant nommé Botin (Jacques de son prénom) doté d’un grand sens de l'autodérision et d’un sourire obséquieux et lui ordonna d’aller préparer les chambres. Gabriel demanda s'il était possible de petit-déjeuner, ce à quoi Moleg répliqua en amenant une carte exclusivement composée de viandes rôties. Il demanda également à Botin, une fois les chambres terminées, d’aller chercher des levures pour les Effigies afin d’honorer la demande d’Hapeau.  
Alors que Roger demandait à Moleg de garder le groupe à l'oeil et de l’informer de leurs déplacements (ce à quoi le troll répondit en tendant la main, dans laquelle Roger mit ses deux pièces), les aventuriers commencèrent leur repas en discutant. Une fois celui-ci achevé ils montèrent se reposer dans leurs chambres, et Gabriel et Caïn en prirent une,alors que Lorwyn, Hapeau et leurs oiseaux, prenaient l’autre. Si nos héros étaient partis pour dormir toute la journée, Roger, sans chambre et sans fatigue, s’était lui installé à une table et jouait au poker. Il sortit, comme les autres, vers deux heures du matin, à la fermeture de la caserne, sans aucun vêtement, dépouillé par ses adversaires lors de ses multiples défaites. C’est environ deux heures plus tard qu’une étrange odeur de fumée réveilla nos compagnons. Après avoir jeté un oeil par la fenêtre, sans succès, Caïn ouvrit la porte de sa chambre, et put ainsi constater que la fumée venait de l’intérieur. Encore groggy et ensommeillé, il cria:  

“Moleg ! Y a des gens qui fument dans tes chambres !”

A ça aucune réponse, sinon un sonore ronflement, et Caïn, devant l’absence manifeste d’inquiétude du tavernier, partit se recoucher. Il fut cependant secoué par Gabriel:

“C’est pas normal faudrait qu’on descende voir.”

La jeune Tarima s’exécuta donc, et sortit de la chambre en se grattant la tête, suivi du Duveteux. dans le couloir, ils retrouvèrent Lorwyn, qui avait eu le temps de confectionner une nouvelle graine, ainsi qu’Hapeau, qui avaient envoyé leurs oiseaux en reconnaissance à l’extérieur. Ensemble, ils descendirent l’escalier -dans lequel Caïn fit une chute monumentale- et se retrouvaient ainsi dans la salle principale de la taverne. Celle-ci était remplie d’une épaisse fumée qui rendait la respiration difficile: aucun doute n'était à présent possible: un incendie s’était déclaré !

“Tavernier réveille-toi, y a quelque chose qui crâme ! hurla Lorwyn de sa voix puissante.”

Cette fois, Moleg s’éveilla tout à fait, et, titubant, attrapa un tonneau et des vêtements, puis émergea dans la salle en criant:

“Bordel de merde ! Y a le feu dans ma taverne !”

A travers la fumée, ils pouvaient apercevoir les flammes qui léchaient les portes du fonde d ela tavere. Une poutre s’effondra non loin d’eux, la fumée leur irritait la gorge, et après que Lorwyn ait hurlé pour réveiller l’ensemble des pensionnaires, espérant ainsi se faire bien voir, ils sortirent par l’entrée, Moleg avec la caisse sous le bras.
Dans la nuit noire, ils n’étaient éclairés que par la lumière de la taverne flambante, et réchauffés par les flammes déjà immenses. A leurs fenêtres, les voisins éveillés par le bruit et l'odeur observaient la scène sans réagir, ni faire mine d’aider. Si le regard de Lorwyn passa rapidement sur eux, il repéra cependant très distinctement deux personnes en train de s’enfuir. Enfourchant son oiseau, il fit signe à Hapeau de le suivre, lequel expliqua rapidement la situation au reste du groupe. Si moleg, larmes aux yeux, ne parvenait qu’à regarder sa taverne partir en fumée, Lorwyn parvint à une vitesse exceptionnelle à plaquer au sol le plus rapide des deux fuyards. Le second, boitillant, fut, lui, neutralisé par Caïn après que Gabriel ait été esquivé. Hapeau quant à lui avait  loupé son départ, et se grattait encore la tête avec un air ahuri. Lorwyn, parvenu à assomer son homme, le traîna jusqu’à Moleg qui tentait d’éteindre sa taverne à coup de seaux d’eau.

“J’ai trouvé cet individu qui s’enfuyait avec un air suspect !”

Reconnaissant à la lumière des flammes un des jumeaux jetés dehors la veille au matin, Moleg lui assena une droite solide qui arracha un gémissement au suspect.Peu satisfait cependant de son résultat, le tavernier assena un second coup, qui mit le garçon dans les vapes tout en lui donnant un air apeuré mais sans pour autant chasser l’amertume et le défi de son regard. Excédé par cette lueur, le troll ne put se retenir de mettre un troisième coup, lequel ne suffit pas à soumettre le pyromane -mais suffit à lui retirer quelques dents-, et lui valut un quatrième coup. Ce dernier coup, à la force décuplée par la rage, brisa net la mâchoire du garçon, qui ne pourrait très certainement plus jamais parler de nouveau et allait manger à la paille pour toute sa vie.

“C'était MA taverne !”.

Cependant, cela réduisit aussi à néant toute l’argumentation de Gabriel qui tentait de convaincre l’autre fuyard que s’il venait avec eux, tout se passerait bien. Caïn prit alors le relai:

“Si tu parles pas c’est ça qui va se passer !”

Le fuyard rattrapé se mit alors à sangloter:

“Mon frère!”

Et, son identité révélé, ils le trainèrent jusqu’à Moleg, qui se tourna vers lui:

“T’es content de toi ? Fils de Personne qui travaille tard !”

Et il fit de nouveau preuve de sa force en lui mettant un coup de poing qui lui enfonça le visage, sans pour autant l’empêcher de parler. Puis, il se tourna vers ses nouveaux compagnons.
Dans l’intervalle, Caïn avait reconnu dans les badauds un dénommé Chrisdeb, fils de l’Eau notoire, avec qui il avait été à l’orphelinat. Ce garçon était connu pour son manque de sagacité ainsi que pour son extrême indécision et on disait bien souvent de lui qu’il avait été bercé trop près du mur. Pour autant, Caïn ne s’avoua pas vaincu, et s’avança vers lui, le pointa du doigt, puis pointa les flammes, avant de le pointer du doigt de nouveau:

“Tu peux m’éteindre ce merdier ?!”

Un éclair de lucidité passa dans le regard un peu vide de Chrisdeb qui après avoir vigoureusement approuvé avec un visage tremblotant, se mit au travail. C’est alors que l’air devint soudain sensiblement plus sec alors que les flammes redoublaient d’ardeur, encouragées par la sècheresse. Une boule d’eau, l’humidité de l’air accumulée, apparut devant Chrisdeb, avant de s’écraser lamentablement au sol, alors que le Fils de l’Eau éclatait en sanglots, consterné par son propre échec.

“Tu sers à rien Chrisdeeeeb ! s’exclama Caïn en secouant le pauvre garçon, pleurant lui-même
-Ca va aller, tout ira bien, j'ai peut-être une solution ! intervint Gabriel. Si vous avez les éléments qu’il faut, je peux tenter de faire une mixture anti-femmes, euh flemme, euh flammes ! Une mixture anti-flammes !.”

Il se trouvait que les ingrédients étaient disponibles, et le Duveteux se mit à l'ouvrage réalisant une mixture parfaite, dont la quantité était équivalente à une paume de la main. Malgré cette quantité tout à fait ridicule, il la lança, mais sans aucun effet. Hapeau avait quant à lui pensé à tenter d’éteindre le feu avec le vent créé par les oiseaux mais devant les protestations énergiques de ses compagnons s’était ravisé. Ils en étaient donc réduit à devoir regarder brûler la taverne de Moleg, lequel s’exclama:

“Je sais très bien pourquoi ils ont fait ça ! Puis, il ajouta devant la circonspection de ses camarades: Ce sont despetits fils de Personne qui travaille tard d’une saloperie de petite mafia locale, ils ont toujours voulu que j’accepte leur protection, j’ai toujours refusé, et cette fois c’est la fois de trop !
-C’est quoi cette mafia ? demanda Lorwyn
-C’est le gang du quartier, les I ! Ils sont aux ordres de Garstan Ricfled qui se place en protecteur des commerces, et il demande un dû pour faire appliquer cette protection. Je sais où se trouve leur repère ! Allons mettre les poings sur les I !
-C’est pas les plus intelligents, les Rhdamantiens, vu le nom de leur mafia, ne put s’empêcher de commenter Gabriel.
-Merci, répliqua Moleg, très clairement vexé.
-Eh ! Mais moi aussi je viens de Rhadamanthe ! dit Caïn, outré. Eh, Chrisdeb ? La taverne a brûlé, alors n'oublie pas de rentrer chez toi, hein Christeb ? !
-Christeb !, répliqua celui-ci, avant de partir dans les rues en suivant un schéma ressemblant fort à une errance aléatoire. ”

Moleg quant à lui empoigna le moins défiguré des jumeaux afin de le traîner jusqu’au repère des I, et le groupe lui emboîta le pas. Derrière eux s’élevaient les flammes et les volutes de fumées de la taverne incandescente. Sur leur passage les curieux tendaient le cou avant de rentrer chez eux. Après plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent devant une maison dont la porte d’entrée, défoncée, pendait sur un seul gond.

“Garstan ! je sais où tu te caches ! Viens ici que j’te bute Homme aimant la vasseline ! lança Moleg. Puis jetant le jumeau dedans: Va me chercher Garstan.”

Celui-ci partit très vite, à quatre pattes rampant, puis s’enfuit à l’intérieur, tandis que MûWû, sur ordre de Lorwyn, surveillait la zone afin de s’assurer qu’il ne s'enfuie pas par une porte dérobée. Quelques minutes plus tard il revint, l’air aussi inquiet que penaud:

“Il n’y a plus personnes, il n’y a plus personne, Garstan n’y et plus, tout est brisé dedans, les meubles sont éclatés au sol.”

Ils entrèrent, et purent constater la véracité des dires du garçon: il n’y avait pas là âme qui vive. Hapeau put cependant percevoir des traces de lutte légères et très récentes. Les oiseaux des Effigies n’avaient, quant à eux, rien remarqué qui sorte de l’ordinaire à l’extérieur. Devant l’absence totale d’indices pour retrouver Garstan et ses sbires, les aventuriers, après que Gabriel ait soulagé le jumeau à l’aide de quelques onguents,  décidèrent d’abandonner cette recherche, et de retourner vers la caserne, afin de se signaler: ainsi on ne pourrait pas les soupçonner d’avoir brûlé eux-mêmes la taverne afin de pouvoir déserter. Alors qu’ils cheminaient, le soleil se leva, mais fut vite obscurci par des nuages; ils finirent leur chemin sous une pluie battante, Moleg traînant toujours le malheureux jumeau, que MOleg jeta aux pieds du soldat en faction à l’entrée de la taverne:

“Son frère est à l’agonie devant ma taverne. Ils l’ont cramée.
-La taverne pas le frère, précisa Caïn.
-Il travaille pour Garstan, continua Moleg, sans tenir compte de l’interruption. Il est pas chez lui. Trouve-moi Roger.”
-Est-ce qu’on peut l’amener dans la caserne pour s’occuper de discuter avec ? demanda le jeune soldat, manifestement mis hors de lui par la nouvelle de l’incendie à La Trogne Pintée.
-Faites ce que vous voulez, c’est plus mon problème maintenant.”

Et le jeune homme prit le jumeau et le traîna dans la taverne, alors que Lorwyn signalait leur présence.

“Et passez le bonjour à Philomèèèène, ajouta Caïn.”

Quelques instants plus tard, Roger apparut, manifestement mal réveillé, et vêtu d’un uniforme flambant neuf, un air contrit sur son visage.

“Je suis désolé pour ta taverne, dit-il à Moleg.
-On savait bien que ça pouvait arriver un jour ou l’autre.
-Si on retrouve Gastran et ses comparses, un certain nombre d’entre nous, qui aimions beaucoup La Trogne Pintée, seront d’accord pour prendre ton parti et leur régler leur compte. Si tu veux on te tiendra au courant pour que tu puisses y assister … ou participer.
- Merci. Quelqu’un a vidé les lieux chez Garstan. On y est passés.
- C’est bizarre c’est pas ce qu’il aurait fait après avoir attaqué un petit commerce comme ça ...
- Il y a des traces de grabuge, précisa Lorwyn
- On va aller regarder, mais je peux rien promettre avec tout ce qui nous reste à faire ici. On essaiera d’avoir le fin mot de l’histoire, assura Roger, petite larmichette à l'oeil.
- Bon, où sont vos chefs ? demanda Lorwyn.
- Oui, répondit Roger, en reprenant contenance. Thalivor et les autres se soient entretenus un moment, et chacun d’entre est repassé voir sa famille ou ses proches après avoir fait son rapport.
- Mais … qui décide pour eux ?
- Ils vont revenir assez tôt et nous pourrons en parler à ce moment là. Si vous voulez vous déplacer dans Cruor au vu de la spécificité des évènements essayez juste de nous prévenir afin que nous ne lançions pas une chasse à l’homme. Nous vous ferons parvenir un message dans la journée.”

Il était clair qu’ils ne pouvaient rester à la caserne. Moleg décida de partir prévenir la guilde des commerçants de ce qui lui était arrivé, et voir ce qu’il restait de sa taverne. Après avoir proposé de repasser voir les aventuriers en fin de journée pour se porter garant d’eux, il s’éloigna. Caïn, quant à lui, décida de partir à son orphelinat. Après une légère hésitation, le reste du groupe, poussé par Roger à ne pas se séparer, décida de le suivre.
Après avoir traversé les bidonvilles, ils se retrouvèrent face à un bâtiment dans un état de délabrement plus important que dans les souvenirs du Tarima; d'ailleurs, lorsqu’il sonna, la cloche lui resta dans les mains. Une fillette se présenta, et les détailla avec des yeux immenses:

“Tu peux dire au gérant que Caïn est rentré ? lui dit le jeune homme, avec un sourire doux en s’accroupissant à sa hauteur.”

Sans répondre, elle ferma la porte, et ils purent l’entendre de l’intérieur:

“Y A DES TYPES BIZARRES DERRIERE LA POOOOORTE !”

Ils entendirent aussi un rire, puis la porte s’ouvrit de nouveau sur Son’gard, le gérant manifestement épuisé de l’orphelinat, qui, sans plus de manières, prit Caïn contre lui.

“Caïn ! Quel bon vent t’amène ? Entre donc, et tes … amis … aussi, ajouta-t-il après un léger temps à la vue des Effigies.
- Oh, c’est une longue histoire ! Comment va tout le monde ?
-C’est compliqué, tu sais. La situation est difficile, mais on tient le coup. Et puis, grâce à l'argent que tu nous envoies on peut pas dire qu’on met du beurre dans les épinards mais ...
-Au moins vous avez des épinards, résuma Caïn avec un sourire complice. Ne t’inquiète pas j’ai trouvé quelque chose de plus stable.
-Ah ? Quoi ? Ne me te mets pas en danger !
-Mais non tu me connais, si le danger arrive je fuis !”

Cependant, devant l’état de l’orphelinat, Caïn ne put s’empêcher de constater à voix haute qu’il faudrait une belle somme d’argent pour réparer l’orphelinat.

“Oh, tu sais, tant que la guerre sera là, ce sera difficile de stabiliser l'état de l'orphelinat. Ca crée toujours plus d’orphelins et il n’y a même pas assez d’argent pour tous les nourrir. Alors, tu imagines bien qu’il n’y en a pas pour réparer le bâtiment … Mais c’est très gentil de ta part de nous aider autant comme tu le fais. Je suis fier de toi, Caïn.”

Celui-ci rougit, sans avoir que répondre. Ils acceptèrent le petit déjeuner proposé par Son’Gard, à la condition que cela ne fasse pas un trop gros trou dans les finances de l'orphelinat. pendant ce temps, Hapeau avait remarqué une fillette, dont il s’était approché et à qui il avait fait cadeau d’une plume de son oiseau en souriant. heureuse, elle lui sourit en retour, avant de poser sa petite main sur la paille de sa jambe afin de le suivre. L’Effigie lui fit une fleur avec de la paille, avant de la lui tendre. L’enfant avait sur le visage un air ravi, qui s’amplifia en voyant Son’Gard revenir avec des provisions. Celui-ci, arborant un grand sourire quelque peu fier, tendit aux Effigies un petit sachet de levure:

“J’en ai gardé d’un voyage à Eaque !”

Les hommes de paille le remercièrent, alors que Caïn lui demandait si Chrisdeb était bien rentré:

“Chrisdeb ? Oh, mais ça fait bien 7 mois qu’on le voit plus ! Je ne m’en fais pas, il sait se … disons … débrouiller ... contre toute attente.
-Si seulement il était pas aussi con, c'est lui qui volerait tt l’argent dont la famille a besoin !”

Il y eut un éclat de rire, et ils commencèrent à manger. Puis, gabriel tapota sur l’épaule de Caïn:
“C’est ici, alors ?
-Ouais ! C’est ici que j’ai grandi,q ue j’ai vécu. C’est peut-être ici que tu pourrais trouver ta place après tout …
-Mmmh … C’est vrai qu'ils ont l’air d’en avoir besoin ...
-Oui. On a toujours besoin de quelqu’un pour soigner. On a déjà par l'argent pour la nourriture alors pour payer un médecin …
-Si on me trouve les éléments de base, je peux en faire beaucoup.
-Les éléments de base ? invervint Son’Gard. Dis m’en plus CaÏn, qui est ton ami ?”

Le Duveteux se présenta et exposa son histoire avant de proposer son aide, au bord des larmes. Son’Gard l’apaisa, et accepta sa proposition de bon coeur, stoppant ainsi ses larmes en l’accueillant à l’orphelinat. C’est alors que le regard de Caïn balaya la pièce, où tous les enfants étaient rassemblés pour le repas,  avant de se tourner vers Son’Gard, inquiet.

“Où est Maman ?
-Eh bien ... euh … elle est en train d’être soignée dans un endroit qui correspond à son mal … Je voulais t’en parler …
-Hein ? où ça ? demanda Caïn, soudain affolé.
-En réalité, elle a mal supporté les conditions de vie ces derniers temps, et son esprit  a commencé à vaciller. Nous avons utilisé un peu de ton argent et elle est  actuellement sur Eaque, à la Citadelle des Songeurs. C’était avant que la guerre ne soit déclarée, et nous nous sommes dit que ça ne te dérangerait pas qu’il soit utilisé ainsi …
-Non, non évidemment, vous avez bien fait ! Et puis, ils arriveront à la soigner, c’est sûr …”

Après qu’ils se soient mutuellement rassurés sur la capacité des Songeurs à soigner la compagne de Son’gard, Caïn lui proposa de veiller sur les enfants pendant qu’il partait se reposer, ce qu’il accepta de bon coeur. Alors que Caïn allait chercher les couches de rechange, Lorwyn accepta qu’Hapeau aille jouer avec les enfants. Pendant ce temps, un petit garçon s’était approché timidement de l’Effigie Grondeuse, qui restait immobile. Soudain, il se retourna avec une énorme grimace en criant:

“BWAH!”

Une peur profonde s’inscrivit dans les prunelles de l’enfant, qui se retourna dignement avant de s’éloigner avec une certaine raideur. Sur ce une partie de cache-cache s’engagea, interrompue par quelqu’un qui toquait à la porte.

Moleg, de son côté, était retourné sa à taverne, où il avait pu rejoindre Botin à qui il avait donné son dernier pourboire lors d’une scène des plus émouvantes. Puis, il s’était rendu à al guilde des commerçants, à la sortie de laquelle il fut interpellé par un soldat:  

“Excusez moi, monsieur Berg … euh ... Borgstone, les hauts gradés de l'armée ont pu parler ensemble et nous savons ce que vous faisiez pour le groupe que nous surveillons, mais si vous vous sentiez d’amener ces missives à ce groupe de personnes si vous savez où ils sont nous nous débrouillerons pour que vous ayiez un toit ce soir. Je vous invite à les lire ensemble. Je suis désolé pour votre taverne.”

Il lui tendait trois missives scellées, sans destinataires, dont le troll se saisit tout en le remerciant. Le soldat partit, et Moleg entreprit donc de se diriger vers l’orphelinat.

C’est donc sur lui que Caïn ouvrit la porte.

“Moleg ! ca va ? je demanderais bien comment va ta taverne mais …
-Ecarte-toi.”

Caïn s’éxécuta, et Moleg entra. Il salua du chef Son’Gard, réveillé par son arrivée. Puis, il prit la parole:

“J’ai reçu ceci de la part des hauts gradés de l'armée. Je ne connais pas encore le contenu de ces lettres, mais je crois qu’elles vous sont adressées, si vous voulez bien les lire.”

Lorwyn se jeta sur les missives, et le reste du groupe s'approcha. Il sembla alors à CaÏn qu’il reconnaissait l’un des sceaux. C’était en effet celui présent sur la dague qu’il cachait toujours dans son manteau; celui de la maison Dana, ce qui provoqua en lui un léger frisson d’excitation.
Les trois missives, provenant l’une d’Arenthor Nel’Dremis, l’autre de Thalivor Cithreth, la dernière de philomène Dana, contenaient sensiblement le même message:  ils étaient invités chez chacun d’eux pour la soirée, afin de les héberger suite à l’incendie de la taverne de Moleg. Ceci leur permettrait de discuter, tout en profitant d’un climat plus paisible, tout en les gardant sous surveillance. Chacun les invitait tous les cinq, incluant ainsi Moleg, à qui ils en profitèrent pour expliquer la situation.
Ces trois missives provoquèrent quelques débats dans le groupe. En effet, ils devaient décider chez qui aller passer la nuit, et ce n’était pas une décision facile. Si Caïn tenait à aller chez Philomène (la seule dont Moleg ait entendu parler, la famille Dana étant connue sur Rhadamanthe), les autres s’y opposaient. Seul contre tous, il dut s’incliner, et il fut décidé qu’ils iraient passer la nuit chez Thalivor Cithreth, colonelle de l’armée Rhadamantienne.
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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Empty Re: Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I)

Dim 12 Avr 2020 - 16:33
Mourir pour des idées



Une nuit chez Thalivor
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Jzvc
    Moleg Borgstone
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.

Ainsi, suite à cette décision, nos héros repartirent vaquer à leurs occupations. Il n’était que midi, et ils avaient rendez-vous chez Thalivor à partir de 18h: il leur restait du temps à tuer.
Peu avant, Gabriel et Caïn avaient commencé à ressentir une légère nausée. Gabriel était donc allé dans le petit jardin intérieur de l'orphelinat -une grande étendue de pelouse, sans jeux-, afin d’y trouver des herbes médicinales, ce qui fut un échec. Durant ce temps, Caïn était quant à lui allé aux toilettes..
Dans la salle principale, Moleg, encore touché par la perte de sa taverne et quelque peu inquiet pour son avenir, avait fourni à Hapeau les ingrédients demandés à Botin et rapportés par ce dernier, lesquels se révélèrent de mauvaise qualité, ou bien périmés. Une fois son incapacité à fabriquer des onguents constatée du fait de la piètre qualité des ingrédients à sa disposition, l’Effigie se mit à discuter avec Lorwyn de la situation dans laquelle ils se trouvaient en langage oiseau.  En effet, si Hapeau, heureux d'avoir ou jouer avec les enfants, rasséréné par la présence d’Arzian de Lorwyn et de son chapeau n'était pas inquiet mais curieux de la suite des évènements, excité à l’idée d’un combat qui permettrait de faire avancer la cause des Gaïens, Lorwyn, lui, quoi que rassuré à l’idée de reprendre en main son destin lui que l’enfermement avait tant fait souffrir, restait sur le qui-vive. En effet, il sentait de manière très claire que de grandes choses pouvaient se jouer pour leur lutte dans ce contexte; réfrénant son tempérament agressif, il se contenait depuis plusieurs jours alors même qu’il bouillait, humilié par les traitements infligés. Durant ce temps, aucun des enfants ne s’approchait des Effigies, qui s'occupaient de leurs oiseaux, manifestement encore très marqués par la manière dont Lorwyn avait effrayé un des leurs. L’un d’eux, pourtant, très certainement leur leader, se montra plus téméraire que les autres, et osa s'approcher des hommes de paille. Lorwyn et lui s’affrontèrent longtemps du regard, avant que je le petit garçon ne se fasse poipi dessus en baissant les yeux. Humilié, il partit rejoindre ses petits camarades qui n’osaient plus bouger, affecté d’un traumatisme qui le suivrait très certainement à vie. Si cela fit énormément rire Moleg, Hapeau décrocha à Lorwyn un regard assassin, avant de monter voir ce que pouvait bien fabriquer Caïn: il put ainsi assister au spectacle d’un être de chair sur des toilettes, montrant de manière irréfutable que les êtres de chair et les Effigies n’avaient pas la même notion de l’intimité (ce qu’il confirma en commentant la taille des attributs de Caïn, sur lesquels vous devrez questionner votre narrateur si vous voulez en savoir plus). Après cet épisode fort gênant pour lui, Caïn était allé se coucher, toujours nauséeux, afin de tromper cette drôle de sensation, et de faire cesser son inquiétude quant à l’état de l’orphelinat. Pendant ce temps, afin de tromper l’ennui et le mal-être (augmenté par son agacement face à la situation: il supportait mal d’être sur Rhadamanthe et n'aspirait qu’à rentrer chez lui, même si jouer avec les enfants avait pu l’apaiser), le Duveteux organisa un petit cours de sport dans le jardin, alors que Moleg recommençait à boire sa bière au tonneau, tant par goût que pour lui aussi stopper cette drôle de sensation de nausée qui faisait son apparition. Et, alors que les Effigies découvraient une sensation tout à fait inconnue jusque là pour eux du fait de leur absence de système digestif, un enfant, dont un oeil disait merde à l’autre et qui répondait au doux nom de Jean-Paul, s'approcha d’eux en se plaignant d’une envie de vomir. Si Gabriel se rendit vite compte que ce n’était qu’un ballonnement, Hapeau et Lorwyn tinrent à sortir dans la rue, afin de voir si personne d’autre n’avait l'air malade. Ils purent en effet apercevoir un homme au teint verdâtre manifestement mal en point, mais dont ils ne tirèrent rien. Moleg tentait quant à lui de soigner ce symptôme à grands coups de bières, ce qui ne démontra pas son efficacité. Le Duveteux proposa d’ausculter le groupe, mais ne fut pas en mesure de trouver ce qui, physiquement, pouvait provoquer ces nausées bien étranges. Il ne montra cependant pas un grand doigté dans l'auscultation d’Hapeau, ce qui mena Lorwyn à décliner l’offre.
Face à cet échec et cette incertitude,et 17h arrivant, ils décidèrent qu’il était temps de partir rejoindre la maison de Thalivor, et saluèrent Son’gard (Que Lorwyn trouvait de plus en plus louche)  ainsi que les enfants avant de se mettre en route, de nouveau sous la pluie, les pieds dans une boue qui n’était autre qu’un amas d’ordures en décomposition sous les injonctions pressantes de Lorwyn. Plus ils progressaient dans leur ascension, moins la ville était sale, moins les odeurs étaient désagréables.

Quelques minutes après 18h, ils arrivèrent devant l'endroit indiqué sur la missive. C’était une maison qui de l’extérieur paraissait assez petite, avec façade un peu vieille, moins refaite que celles alentours.  D’autres maisons étaient un peu dans le même style, mais il apparaissait très clairement que c’était  l’une des plus vétustes, où la peinture était la plus écaillée. Il leur parut d’ailleurs étonnant que Thalivor, un des grands généraux de l’armée, vive là. Moleg frappa à la porte, et, après un léger temps, la porte s’ouvrit sur Thalivor elle-même.
Vêtue d’une tunique trop large d’un jaune canari éclatant ainsi que d’un pantalon bouffant tirant sur le verdâtre, elle portait des chaussures plates en tissu d’une couleur proche du orange. Ces couleurs mal assorties, ajoutées à son iroquoise violette donnaient une drôle d’impression, mais ce qui retint sans aucune doute le plus l'attention des aventuriers fut la canne, fine et ouvragée, qu’elle tenait à la main. Immédiatement, elle les invita à entrer, souriante et détendue. Elle s’effaça pour les laisser passer, et ils virent ainsi qu’elle s’appuyait de sa main libre sur une  main courante au niveau de la porte. Gabriel la complimenta avec sincérité sur sa tunique, ce à quoi elle répliqua:

“C’est gentil. Je fais ce que je peux, même si c’est difficile de choisir ses habits avec ma condition.”

Puis, après avoir refusé l’aide d’Hapeau, elle ajouta:

“En réalité je me repose plus qu’autre chose actuelle, j'utilise mes capacités magiques sur le champ de bataille, mais à la maison je me repose.
-Personne ne vous aide, ci ?
-Oh, si si il y a mon fils, mais vous le rencontrerez bien assez tôt.”

Elle assortit cette phrase d’un sourire, et les mena dans un salon. Ils purent ainsi remarquer que l’intérieur de la maison était immense, bien plus grand que ce que la façade ne pouvait contenir. Il y avait sans doute là une illusion ou un charme qui permettait une distorsion de l’espace, et ce constat ne fit qu’empirer leur nausée. Il découvrirent un intérieur parfaitement rangé, à l’ameublement et surtout à la décoration minimaliste. La spécificité tenait aux matériaux, différents dans chaque pièce, sans aucun doute afin qu’ils produisent un son différent. Gabriel nota également l’absence de tableaux de famille, chose fort étrange pour une Alf telle que Thalivor. Cependant, il y avait, à plusieurs endroits, des représentations de leur hôte accompagnée d’un garçon blond aux yeux d’un vert très pâle, et dont la couleur de peau rappelait celle d’un café au lait. Ce qui était le plus marquant était sans doute les grandes ailes de chiroptère que l’on pouvait voir dans son dos, dont la vue tirèrent un frisson au Duveteux. On pouvait le voir grandir sur les représentations, alors que leur hôte ne semblait pas changer, très certainement en raison de sa nature Alfique. Caïn remarqua, lui, la présence de plusieurs objets de valeur très mal assortis, et cette contemplation le passionna tant qu’il se cogna douloureusement le petit orteil dans un coin de meuble ce qui lui tira un gémissement fort peu glorieux au moment où leur hôte leur proposait de s'asseoir, ce qu’ils firent. A peu près au même moment, un jeune pré-adolescent dans lequel ils purent reconnaître l’enfant des tableaux, traversa le salon sans les saluer, un air méprisant sur le visage. Thalivor ne souleva pas sa présence alors qu’il disparaissait dans une pièce attenante et engagea la conversation:

“Comment allez-vous ? Enchantée de vous rencontrer Moleg, j’ai appris ce qu’il s’est passé quand vous étiez hébergés à la Trogne PIntée, j'espère que vous allez bien.”

Lorwyn évoqua alors leur nausée, qui semblait grandement l’inquiéter, et proposa de laisser Gabriel expliquer à leur hôte ce qu’il en était. Le Duveteux, cependant, fixait avec intensité l’espace où le Membraneux avait disparu, sans avoir suivi la conversation.

“Vous m'avez posé une question ?
-Oui oui, votre compagnon ici présent disait que vous étiez affectés ‘un mal mineur et que vous expliquez mieux que lui.
-Oui oui mais ce n’est qu'une nausée c’est pas bien grave avec une petite infusion de fleur d'oranger ça devrait passer.”

Puis, faisant fi du regard noir que lui lançait Lorwyn, il ajouta:

-Excusez-moi, vous avez un contrat avec un Ailé ?
-Non, pas du tout, il s’agit de mon fils.”

Elle l’appela alors et le dénommé Ithreb apparut, sans se départir de son air peu amène, et sans daigner regarder les aventuriers, s’approcha.

“Oui, Maman ?”

Avec un geste tendre, elle lui ébouriffa les cheveux, et le leur présenta, avant de l’envoyer faire l’infusion évoquée par Gabriel pour soigner la nausée. Le Duveteux le suivit du regard jusqu’à ce qui semblait être la cuisine, et de nouveau son attention resta fixée sur l’endroit où était le Membraneux alors qu’Hapeau et Moleg tentaient de savoir ce qui était attendu d’eux.

“Tout d’abord j'aimerais préciser, je sais que j’ai déjà demandé plusieurs fois, mais je veux en être sûre: vous m'assurez que vous êtes sûrs de n’avoir pas été conscients de vous attaquer à notre camp ? Ce n’est pas contre vous Moleg, évidemment, plutôt pour les quatre autres.”

Cette évocation de ce qui les avait réunis sembla attirer l’attention de Gabriel, qui explosa soudain:

“Ah non, non, non vous allez pas recommencer j’en ai marre de m'expliquer là-dessus, j’ai jamais fait de mal à qui que ce soit ! puis, il se concentra de nouveau sur la porte, avec un air buté.
-Calme toi tout va bien, elle ne nous veut pas de mal, lui glissa Caïn.
-Il est certain que nous n’en sommes pas conscients, intervint Lorwyn, peut-être que notre attitude vous aura abusés, mais regardez, regardez-le bien, dit-il en saisissant Gabriel par les joues et en le forçant à se tourner vers leur hôte,  vous le pensez capable de tuer qui que ce soit ?”

Si gabriel regardait Lorwyn de côté interloqué et indigné, L’Effigie ne s’en rendit pas compte. Thalivor, cependant, manifestement surprise par la force de la voix de Lorwyn, autant que par ces paroles, et bien incapable de voir ce qui se jouait, rit légèrement, puis leur assura qu’elle les croyait. Elle leur expliqua également qu’elle avait pour but d’enquêter afin que ce qu’il s’était passé ce jour-là ne puisse pas se reproduire, au vu du danger que cela représentait. Elle évoqua également leur entrée dans l’armée de Radhamanthe, mais fut coupée par Moleg:

“Vous enquêtez sur Garstan ?
- Je vous demande pardon ? Garstan qui ?
-Bien … j'imagine qu’à défaut de faire votre travail vous pouvez au moins nous laisser dormir …”

Cette réplique donna lieu à un échange de regard mal à l’aises et inquiets entre les membres du groupe, alors que Thalivor perdait son sourire pour la première fois depuis longtemps:

“Soyons clairs: si vous considérez que ce Garstan est en rapport avec l'attaque de notre camp, et la guerre qui fait rage, nous enquêterons, dit-elle, d’un ton glacial. Cependant, je vous rappelle que gérer les incendies de tavernes et les querelles de mafias locales n’est pas le principal rôle de l’armée, et qu’en ce moment nous avons bien d’autres priorités. Ainsi, de là à dire que nous ne faisons pas notre travail, il y a un gouffre, et je vous trouve bien téméraire d’oser vous adresser ainsi, surtout pour un ancien soldat, à quelqu'un d’aussi haut gradé, qui vous héberge gracieusement mais pourrait tout aussi bien vous faire enfermer sur le champ.
-Il y a des mystères qui semblent vous dépasser vous aussi, et manifestement, celui de Garstan en fait partie. Si un misérable des rues a pu disparaître ainsi, c’est quelque chose à prendre au sérieux, et vous devriez y réfléchir, lui répliqua le troll.
-Je n’ai jamais dit que je ne prenais pas au sérieux votre affaire, cependant comprenez bien que nous avons des affaires autrement plus urgentes à régler à l’heure actuelle. Des bâtiments qui brûlent et des malfrats qui disparaissent, je ne crois pas devoir vous rappeler que cela arrive tous les jours. Notre mission est d’assurer la protection de la souveraineté de notre continent, pas de régler les conflits de voisinnage, et pourtant nous nous y impliquons déjà afin d’améliorer pour tous les conditions de vie à Rhadamanthe. Je ne vous permets donc pas de dire que nous ne faisons pas notre travail et exige de vous des excuses, Moleg Borgstone, dit-elle d’une vois de plus en plus glaciale.
-Oh, eh bien peut-être que la colère et la boue des bas-quartiers obscurcissent mon jugement. Vous pourrez sans doute nous prouver votre efficacité, et je tiens à ce que nous restions en bons termes.
-Nous essaierons, oui.”

Malgré un ton coupant et une certaine raideur dans sa posture, cette phrase semblait mettre fin à leur conversation, aussi Hapeau se permit-il de demander à Thalivor si elle en savait plus sur l'attaque de la vieille. cependant, celle-ci leva la main pour l’interrompre:

“Une seconde. Je n’ai pas terminé, dit-elle en se retournant vers Moleg. Nous allons en effet rester en bons termes, mais pour cela j’exige, une seconde fois vos excuses, Moleg Borgstone. Vous venez de m’insulter sous mon toit alors même que vous êtes mon invité, allez profiter de mon hospitalité, ma nourriture et mes lits. Je n’ai rien à vous prouver, et aucune justification à vous donner. Si vous ne vous excusez pas, vous sortez, et ce immédiatement.
-Allons, dit-il avec une profonde inspiration, allons, j’ai toujours été un ami de l'armée. Si ce sont des excuses que vous voulez je vous les présente. Et, je vous en prie, mes camarades ne sont pour rien dans tout cela, ils n’ont pas à souffrir de mon comportement.”

Si elle accepta ses excuses, elle garda une certaine raideur, et son sourire n’était plus aussi tranquille et éclatant lorsqu’elle se tourna vers Hapeau afin de reprendre la conversation entamée plus tôt. Celui-ci lui demanda alors si elle avait plus d'informations sur l’attaque Eaquienne de la veille, ou bien si une contre-attaque était prévue, ce à quoi elle répliqua que les formulaires et rapports leur ayant pris la majorité de leur temps, elle n’avait pas encore pu se pencher sur l'enquête, mais qu’il était évident, sans leur révéler les stratégies Rhadamantiennes, qu’un nouveau camp serait bientôt établi face à Hypnos pour effectuer des percées et des avancées régulières.
Au même instant, Ithreb revenait de la cuisine avec un plateau de trois infusions fumantes, qu’il distribua à Caïn, Moleg et Gabriel, avec un regard condescendant pour ce dernier. Alors que Lorwyn le remerciait de ne rien leur avoir apporté, geste respectueux prouvant qu’il connaissait leurs spécificité, ce qui était le cas de bien peu d’êtres de chair, il sourit, puis lança:

“Citron gingembre ça marchera mieux que la fleur d’oranger pour les nausées.”

Puis il s’en alla, et Gabriel, interloqué ne put s’empêcher de s’adresser à Thalivor:

“Il est insolent souvent comme ça?
-Il est jeune mais ce n’est pas de l’insolence. Il est juste plus affuté et intelligent que la moyenne, ne voyez pas cela comme de l'insolence, ajouta-t-elle avec un sourire calme.”

Face à cette attaque à peine dissimulée, Gabriel se renfonça dans son fauteuil pour bouder, et vida d’un trait la bière que venait de lui tendre Moleg, faisant fi du sourcillement de leur hôte, et de sa légère tension.  Lorwyn détourna l’attention de Thalivor du duo, lui demandant quelle serait leur place une fois qu’ils auront rejoint l’armée de Rhadamanthe.

“Il m’est difficile de vous apporter une réponse précise. Votre rôle sera défini en fonction de ce que vous savez faire, et de ce que vous saurez faire. Vous le savez, notre armée est plus une assemblée de mercenaires qu’une armée de métier composée de patriotes. Honnêtement, je pense qu’au vu de la manière atypique dont vous nous avez rejoints et des buts que vous poursuivez, votre place pourrait vite devenir plus importantes que vous ne le croyez.”

Elle souriait en leur parlant, et ajouta face à la proposition d’Hapeau de les engager pour une période d’essai où ils seraient à leur disposition, elle ajouta:

“Certes, cela pourrait être une option. Mais, reprit elle d’un ton mystérieux, et je ne devrais sans doute pas vous dire cela, nous avons déjà décidé que nous vous soumettrons à des tests. En effet, au vu de vos origines, de notre … rencontre, et de vos objectifs, nous avons besoin, il est évident, de nous assurer de votre loyauté et de votre fiabilité. Vous n’êtes, naturellement, absolument pas censés être au courant de ceci, aussi je vous demanderais de garder le silence quant à ce que je vous révèle.  Votre mise à l’épreuve se fera dans différentes situations, mais testera toujours votre allégeance à Rhadamanthe. Nous avons besoin de nous assurer que vous ne craquerez pas au moment crucial, que vous ne fuirez pas ni ne changerez de camp alors même que la possibilité vous en serait offerte et que ce choix vous assurera un avenir plus facile. Je vous le dis: quoi qu’il arrive, il vous faudra soigneusement peser le pour et le contre et prendre le parti de Rhadamanthe, car il sera toujours fort probable que ce soit une mise à l'épreuve.”

Puis, elle ajouta qu’ils seraient sans aucun doute de très bons ajouts à l’armée, avant de leur révéler, suite à une question d’Hapeau, que le camp qu’ils avaient massacrés était un camp d’éclaireurs qui leur aurait permis sans aucun doute d’éviter l'attaque d’Eaque de la veille. Elle proposa d’héberger les oiseaux à l’intérieur, ce qui fut accepté avec une courbette de Lorwyn, et de passer à table. Moleg accepta la proposition uniquement si les aliments étaient rôtis, ce qu’elle lui assura, et les aventuriers, dont la nausée était toujours présente, allèrent vers la salle à manger, qui prolongeait la cuisine, sans Caïn qui devait passer aux toilettes.
Celui-ci se “perdit” dans la demeure, et marcha au hasard en jetant des coups d’oeil dans les pièces, jusqu’à parvenir à une pièce où Ithreb était. Celui-ci lui lança un regard peu amène en se levant pour aller tenir compagnie au reste du groupe à la demande de sa mère. Caïn continua son chemin, et dans la pièce attenante, il trouva un objet à la forme bine de circonvolutions, qui diffusait des sons doux et apaisants. Il s’arrêta un instant, fasciné, avant de retourner dans la pièce précédente, fondu dans le décor, pour voir ce que lisait Ithreb, ce qui s’avéra être un pamphlet sur la magie et ses utilisations qui lui donna mal au crâne d’avance et le poussa à redescendre.
En prenant place à table, il put constater que l’ambiance était glaciale, Ithreb les toisant toujours sans se départir de son air narquois. Gabriel semblait particulièrement affecté, et tenait ses poings fermés sous la table, mâchoires serrées.

“I .. Ithreb c’est ça ? lança Moleg. T’es sûr de toi pour l’infusion là ? J'ai encore le bide en vrac !
-Ca prendra effet un peu plus tard je pense, mais oui je suis sûr de moi, répliqua-t-il avec une assurance qui semblait lui être coutumière.
-Qu’est ce qui te permet de nous juger ? liu lança alors Hapeau à brûle pourpoint.
-...Comment ça vous “juger” ? demanda l’enfant avec un regard mi-surpris, mi-méprisant.
- Bah ton regard … fit l’Effigie, désarçonnée.
- C’est donc vous qui me jugez sur mon regard, pas moi, conclut Ithreb, les mouchant.”

Réduits au silence par un pré-adolescent, les aventuriers n’osèrent plus esquisser un geste jusqu’à ce qu’Hapeau se lève pour aller proposer son aide en cuisine à Thalivor, ce qui semble encourager moleg à rompre la glace de nouveau:

“Quel âge tu as mon garçon ? s’enquit-il
-Onze ans, répondit Ithreb sèchement.
-Ah! Fort bien ! Tu as déjà bu de la bière mon garçon ? demanda le troll avec un air complice.
-Non, et je ne compte pas commencer maintenant, répliqua le garçon plus sèchement encore.
-Ah ! c’est bien dommage tu en loupes une bonne.
-Non. Je pense à mon humble avis que c’est trop sucré, trop gras et que c’est mauvais pour la santé.
-Oh t’as bien raison ! conclut le troll en s'enfilant une rasade de bière, donnant lieu à un soufflement de nez d’Ithreb (amusé ou condescendant? Nul ne le sait).”

Pendant ce temps, dans la cuisine, Thalivor avait expliqué à Hapeau qu’elle reposait toujours ses sens magiques chez elle, très sollicités sur le champ de bataille, sauf dans la cuisine, où il lui était difficile de faire les choses efficacement et à tâtons en même temps. Ainsi, sa canne était posée à l’entrée, et elle avait des gestes rapides et précis en préparant le repas, aidée par l’Effigie. Elle lui montra alors la manière dont, grâce un tour magique appris lors d’un voyage, elle se chargeait les levures, leur donnant un aspect et une odeur qui auraient fait saliver, s’il en était capable, l’homme de paille. Elle accepta d'ailleurs de lui apprendre à faire ceci. Il lui fit un clin d’oeil, puis, se rendant compte qu’elle ne pouvait pas le voir, rit. Il lui expliqua ensuite, et elle rit également. Puis, tous deux se rendirent à la salle à manger avec le repas. Celui-ci fut fort apprécié, malgré la nausée.
Moleg intervint afin de savoir quel serait son rôle à lui dans l'armée, lui qui y avait déjà passé des années, et qui ne comptait pas devoir faire ses preuves à nouveau. Thalivor sut parfaitement lui répondre et capter son attention: s’il rejoignait l’armée de nouveau, il pourrait avoir une brigade sous son commandement, et rendre justice dans les rues de Cruor. Thalivor évoqua également le roi, Deus Wiseman, dont elle leur dit beaucoup de bien, et dont elle semblait vraiment croire en l’idée d’un monde unifié et égalitaire. Elle tenta également de parler de magie avec Caïn, mais la conversation tomba très vite à plat, ce dernier n’ayant aucune capacité ou connaissance, malgré l’aura fluctuante qu’elle avait pu repérer autour de lui. Elle se montra incapable d’indiquer aux Effigies où aller acheter des onguents, et n’adressa pas un mot à Gabriel qui se tint coi durant tout le dîner, sans toucher ni à l'infusion ni à son assiette.
La soirée avançant, elle leur montra leurs chambres. Individuelles et toutes au même étage quoique séparées par d’autres pièces, elles étaient cependant reliées deux à deux par une salle de bains. Dans les pièces spacieuses et confortables, ils purent trouver des serviettes, des pyjamas propres et des vêtements frais, choisis par Thalivor elle-même (ce qui pouvait se deviner en terme de couleurs). Lorwyn, par exemple, avait hérité d’une tenue rose fuschia (qu’il refusa de porter au grand dam d’Hapeau et malgré son insistance).
Caïn aida Gabriel à nettoyer ses ailes qui se confia au Tarima sur le gamin qu’il supportait pas, et le fait qu'il voulait vraiment rentrer.

“T’inquiète pas, on aura pas à le supporter, il s'la pète, mais il est pas plus intelligent que nous.
-Mmmh … Et puis, moi, j’ai toujours dit que je voulais pas rentrer dans l'armée
-Tu sais être dans l'armée, ça peut aussi être soigneur.
-Mmmh. On en rediscutera. Dis, tu peux gratter là, ça fait du bien?!”

Et Caïn frotta. De son côté, Moleg se tapotait avec le gant, alors que Lorwyn allait rendre visite à son oiseau. Chacun partit se coucher, et si Gabriel passa une nuit très agitée, pleine de mauvais rêves, les autres dormirent -ou méditèrent pour les Effigies- comme des souches. Cependant, la nuit de Caïn fut émaillée d’un rêve très particulier.
La nausée du jeune homme avait augmenté sur la soirée, et s’il avait pu s’endormir sans trop de difficulté, cette sensation l’éveilla dans la nuit, le forçant à aller aux toilettes. Cependant, il se trompa de porte, de se retrouva à errer dans la maison. Il ne reconnaissait rien, aucun des lieux découvert dans la journée. Tout semblait déformé, distordu, étrange. Puis, poussant une porte, il découvrir une pièce sombre, dans laquelle il parvint à distinguer des étagères sur le mur du fond. Celles-ci semblaient remplies de grimoires et de bocaux; Dans ceux-ci, il était bien incapable de reconnaître quoi que ce soit dans l’obscurité. Au centre de la pièce, il voyait très bien une table circulaire, dont il s'approcha. Le pied, creux, semblait ouvert sur un vivarium, où s'affrontent des animaux répugnants et manifestement dangereux et venimeux, ce qui causa chez lui une montée de nausée. Soudain, de la lumière apparut, sans qu’il en puisse en distinguer la source, et il put apercevoir le dos des livres,sans les livres, et le contenu des bocaux: poudres, ingrédients, animaux dans du formol, et un certain nombre de choses qu’il aurait préféré ne jamais voir, comme par exemple ce qui ressemblait fort à un foetus, qui déclencha un hoquet vomitif qu’il n’eut pas le temps de finir, cueilli par une douleur extrême dans sa poitrine soudain transpercée par la lumière.  Tordu de douleur, aveuglé, il se laissa tomber à terre, sentant peu à peu toute son énergie vitale s’en aller … et s’éveilla soudain en sursaut dans son lit, draps trempés par la sueurs, tenu par une nausée des plus solides. Il vérifia son torse, amis aucune lésion n’y était, et il se rendormit difficilement.

Au matin, les aventuriers furent éveillés par un son fort, et la voix de Thalivor qui les pressait de se lever: tout le monde devait être au camp sous une heure pour un évènement aussi important qu’imprévu. Elle ne leur dit rien de plus, et s’en alla donner des recommandations à Ithreb, ne leur laissant le loisir de la questionner.
Ils se rendirent très vite compte qu’avec la nuit leur nausée n’avait fait qu’augmenter, les empêchant de déjeuner. Ils se préparèrent en urgence, et descendirent (Caïn tenta de vérifier s’il voyait trace de la pièce de son rêve mais ne vit rien) afin de la suivre jusqu’au camp. Une fois arrivé, non seulement on les laissa entrer, amis on les mit en rang avec les autres et on les somma de se mettre au garde-à-vous sans leur expliquer ce qui les attendait. Ils reconnurent dans l'assemblée quelques visages connus, et purent apercevoir au loin Thalivro, Arenthor et Philomène, ainsi que d’autres gradés. Plus le temps avançait, sans que rien ne se passe, plus leur nausée montait, augmentant de puissance, rendant de plus en plus difficile le fait de se tenir debout. Rien n’arrivant, autour d’eux l'ambiance se détendit, et ils purent entendre quelques conversations. Ils apprirent ainsi par Gabriel que, selon la rumeur c’était le roi qui qui venait faire un état des lieux. Hapeau, lui, entendit des murmures autour de l’élimination d’une mafia locale par la famille Eksezkiel, détentrice du marché noir. Enfin, ils entendirent aussi que la femme d’Arenthor, Kaïra, serait en fait une dominatrix, et que le général serait soumis à sa compagne. Lorwyn avait quant à lui un très mauvais pressentiment, et persuadé que l’horreur des jours précédents allait se reproduire, et qu’ils allaient de nouveau tuer des gens, fit part de ses peurs à ses camarades,; avant d’hurler, alors que quelqu'un entrait dans le camp:

“THALIVOR!!! Il faut que vous veniez ! Les choses ne vont pas ! Le mal des êtres de chair s’amplifie ! Quelque chose de terrible va se passer ! Aidez-nous, aidez-nous !”

Entendu par tout le camp, il fut brutalement tancé par les soldats alentours, et réduit au silence, alors qu’un homme dont la blondeur étincelait sous le soleil autant que les plaques de son armure rutilante s'approchait. D’allure altière, il se tenait très droit, et son regard violet détaillait les rangs de soldat sans magnanimité. Très beau malgré son visage fermé, il marchait dans l’allée principale dégagée pour lui avant de passer dans les rangs. Tout le monde semblait retenir son souffle et on n’entendait que le cliquetis de son armure au fur et à mesure qu’il avançait, s’approchant du groupe d’aventuriers. Puis alors qu’il n’était qu’à un pas d’eux, leur mal-être attint son point culminant, et leurs vues se brouillèrent. Devant leurs yeux, apparut une aveuglante lumière verte. Puis, du noir, alors que tout s’arrêtait.
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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Empty Re: Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I)

Ven 24 Avr 2020 - 14:18
Mourir pour des idées



Un réveil difficile
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Jzvc
    Moleg Borgstone
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.


Une odeur âcre et acide, une odeur affreuse de vomi, excrément et d’eau croupie mêlée, voici ce qui fut leur première sensation au réveil. S’ensuivit immédiatement une certitude: le sol n’était pas stable. Solide et droit, oui, mais pas stable. En ouvrant les yeux, c’étaient des barreaux qui se présentaient à eux. A travers ces barreaux, ils pouvaient voir leurs camarades, dans d’autres cages, maintenus au dessus d’un plan d’eau mouvante par des chaînes. Les cages étaient séparées de plusieurs mètres, et entre elles, il y avait des plateformes bordées de rambardes permettant la circulation. Très vite, les êtres de chair purent sentir sous eux une certaine sensation d’humidité, et se rendirent compte tout aussi vite que c’était de là que venait l'odeur, leur provoquant immédiatement une sensation de dégoût, alors même qu’ils pouvaient sentir l’immonde nausée aller en s’amenuisant alors que la faim se manifestait. En tentant de vérifier leur état, ou d’attraper les barreaux, ils purent aussi voir quelque chose d’autre: tous les cinq avaient à présent l’ongle de l’index … Vert.
C’est à cet instant que Lorwyn avisa en contrebas un garde sur une plateforme:

“Eh en bas ! On est où ?
-Dans des geôles comme le roi l’a demandé ! répondit l’homme, levant la tête.
-Vous pourriez aller chercher Thalivor ? je crois qu’elle est au courant de ce qui se passe ! tenta Caïn de sa cage.”

Sans réponse du garde, ils décidèrent de discuter entre eux, cependant, alors même que Lorwyn ouvrait la bouche, celui-ci leur ordonna de se taire. Ils entendirent le bruit d’un poing frappant quelque chose, et soudain tous purent se sentir traversés d’un courant électrique qui les mit mal à l’aise. Et, alors que les Effigies tentaient de communiquer avec leurs oiseaux, un autre choc les inonda sans sommation, plus fort que le précédent.
C’est alors que Moleg commença à comprendre où donc ils pouvaient se trouver: au gré des discussions de tavernes, il avait déjà entendu parler de cellules dont l’évasion était impossible. Le roi y enfermerait ses prisonniers de choix au-dessus d’une 'eau remplie de crocodiles et autres carnivores marins. Il n’avait jamais accordé de crédit à cette rumeur, puisque ces prisons n’avaient jamais été évoquées autrement, mais il était bien forcé à présent d’admettre que cela ne paraissait pas si fantaisiste; Il tenta de se faire comprendre à ses camarades par une série de gestes, et soit ils le comprirent mal soit ils le comprirent trop bien, mais cela déclencha chez Hapeau et Caïn une crise de panique que personne ne pouvait tenter de calmer du fait de la menace des cages électrifiées.
Ils se tinrent donc calmes et silencieux plusieurs dizaines de minutes, jusqu’à ce qu’un bruit de porte se fasse entendre. Cela fut suivi d’un martèlement régulier de pas, puis d’un claquement de talons, et d’un claquement d’armure, et à leur grande joie monta jusqu’à eux une voix connue: celle de Thalivor./ S’ils ne parvenaient pas à comprendre tout ce qu’elle disait, Lorwyn, grâce à son ouïe très fine parvint à comprendre qu’elle était en train de parlementer afin d’obtenir leur libération et la permission de les amener quelque part.

“THALIVOR ! hurla-t-il pour l’interpeller.”

De là où il était, il put très clairement voir le garde lever le bras afin de frapper de nouveau ce qui activait les chocs électriques, mais Thalivor s’interposa et retint son bras avec un regard noir:

“Du calme, lui dit-elle. J’arrive Lorwyn, ajouta-t-elle sur un ton rassurant.”

Et en effet, quelques instants plus tard, elle était sur les plateformes, non loin d’eux

“Je suis venue vous faire libérer. J’ai bien entendu votre appel il y a quelques jours et je pense que ce serait une bonne chose que nous allions consulter un ami médecin, si cela vous va.
- Quelques jours ? Combien de jours? demanda Hapeau, interloqué
- Trois.
- Combien de jours on est restés dans le coma, quand on a attaqué le camp ?
- On en parlera quand vous serez hors de ces cages, lui répondit-elle.”

Et en effet, elle les libéra peu à peu avec l’aide du garde, leur tendant les bras pour les aider à descendre en toute sécurité et les soutenant jusqu’à être sûre qu’ils aient bien retrouvé leurs appuis. Dès qu’Hapeau fut capable de tenir sur ses longues jambes de paille il courut vers son oiseau afin de le serrer dans ses bras, alors que Thalivor revenait vers le garde, les aventuriers à sa suite:

“Maintenant je vais essayer de résoudre les soucis qui se sont passés, si vous permettez évidemment, lui lança-t-elle avec un léger ton de défi.
- J’avais un tonneau en arrivant, intervint Moleg.
-Non, lui répliqua le garde, sans perdre son sang froid.
-Je ne me sépare jamais de mon tonneau, dit-il en le toisant
-Vous n’aviez pas de tonneau en arrivant ici, répondit-il très froid
-Je ne me sépare JAMAIS de mon tonneau, tonna soudain le troll, redressé de toute sa hauteur.
-M… Mais non, non, n..non il ...il n’y avait vraiment pas de tonneau ! se ratatina le garde, qui semblait vouloir rentrer dans son armure.
-M. Borgstone je pense qu’il n’y avait vraiment pas de tonneau, dit Thalivor en lui posant la main sur le bras, nous le retrouverons dehors.”

Moleg sembla alors accepter ce fait, et lui tapota l’épaule ce qui le fit vaciller sous les yeux d’Hapeau ondulant d’un irrépressible fou rire. En marchant vers la sortie, l’Effigie glissa à l’oreille du troll ce qui l’amusait tant: lorsqu’il avait tonné et que le garde s’était ratatiné, l’Effigie avait pu voir couler le long de son pied sortant de la jambe de son armure, un filet marron tout à fait évocateur, et ceci fit glousser Moleg également, ce qui eut le mérite de détendre l’atmosphère. alors qu'ils évoluaient vers la sortie dans un parcours labyrinthique.
Lorsqu'enfin ils furent à l’air libre, Thalivor leur demanda comment ils se sentaient:

“Ca ira mieux quand on saura ce qui s’est passé, lui répondit Caïn, inquiet, amis soulagé de savoir que Thalivor ne les tenait pas pour responsables.”

Il alla doucement frotter le dos de Gabriel, muet, qui pleurait sans bruit, sentant bouillir en lui une colère dirigée contre le monde entier. Hapeau était lui rassuré à l’idée que Thalivor allait les aider à trouver une solution à leur problème, alors même que Lorwyn craignait plus que tout de perdre la confiance de l’Alf, voyant se profiler un piège. MOleg, enfin, affamé, ne disait rien, rendu très irascible par la situation.

“Bon, j’avais peur que vous soyiez dans un état pire que celui-ci, sourit Thalivor après cet état des lieux. Pour vous rassurer, vous n’avez attaqué ni tué personne.
- Comment ça se fait ? lui demanda Lorwyn
- La où la 1ere fois où vous avez agi, vous étiez comme mus par une envie de tuer tout ce qui s'approchait de vous. Là vous n'aviez absolument pas le même comportement et vous avez plutôt tenté de vous éloigner de tout et de tout le monde, comme si le monde entier vous procurait du dégoût. Puis, elle ajouta manifestement un peu gênée: en réalité, vous avez surtout commencé par … enfin, surtout vous Caïn, vous avez … vous avez vomi sur les chaussures du roi.
- Oh bah ça va, ça aurait pu être pire ! s’exclama le garçon, manifestement soulagé. Puis il a l’argent pour s’en acheter d’autres, non? ajouta--il un peu gêné
- Je pense que face au roi Deus, vous n’avez pas idée d’à quel point vomir sur ses chaussures peut être considéré comme un affront …
- Est-ce que nos oiseaux ont vomi ? demanda Hapeau
- Oui. Ils ont aussi tenté de vous défendre, et nous avons essayé des les enfermer sans les blesser.
- Est-ce qu’on peut les inspecter pour voir s’ils n’ont pas de marque verte ?”

Une fois qu’elle eut accepté, ils joignirent le geste à la parole, et purent ainsi constater qu’il n’y avait aucune marque verte sur leurs oiseaux. Thalivor reprit alors:

“Je pense qu’il serait avisé de vous faire consulter. J’ai un ami soigneur qui a quelques connaissances en magie. Il a la réputation d’être très doué pour comprendre les altérations des corps et je pense que ce serait une bonne idée d’aller le voir. Il serait de toute façon impossible de vous laisser sans surveillance, et il est important de comprendre ce qui se passe. De façon tout à fait subjective, et hardeuse: il vous reste 3 doigts, ajout-telle avec un sourire.
- Il nous reste une main aussi, répliqua Moleg, acide.
- Oui en effet … En tous cas il faut se dépêcher je pense de résoudre ces problèmes qui vous affectent.
-Nous acceptons: il en va de notre vie et de notre sécurité, mais aussi de celle de ceux qui nous entourent ! lança Lorwyn.”

Et sur ces mots, ils s'enfoncèrent dans les rues de Cruor, guidés par la générale, alors que la nausée devenait un mauvais souvenir au fur et à mesure que la faim augmentait. Ils se dirigeaient vers des quartiers de plus en plus mal famés, de moins en moins fréquentables, jusqu'à s’arrêter devant une maison à la porte de laquelle Thalivor toqua. Un homme leur ouvrit. Plutôt de petite taille, assez maigre, un peu tordu, il leur présentait un visage en lame de couteau, et semblait avoir un front plus haut qu’il ne l’était en réalité du fait d’une calvitie précoce. D’une cinquantaine d’années, il passa sur eux un regard aussi gris que fatigué et méfiant. Immédiatement, Moleg le reconnut: c’était là un homme dont il avait beaucoup entendu parler, sans jamais le rencontrer. le Docteur Frôle-la-mort, de son vrai nom Enmor Fitrelp, était précédé d'une solide réputation: on disait de cet Arma Hominium scalpel qu’il n'hésitait pas à asssiner ses patients pour mener sur eux des expérimentations. Immédiatement, le troll saisit Thalivor par l’épaule, et la prit à part, tentant d’être discret sans y parvenir:

“Vous vous foutez de nous ? Le docteur Frôle la Mort ? Mais c’est pas un vrai médecin, c’est un assassin!
- Bien sûr que c’est un vrai médecin ! répliqua-t-elle après un instant de surprise. Il est très connu pour faire émerger la vérité des corps. Evidemment, ce ne sont pas toujours des corps vivants, mais avec mon aide et mes compétences magiques, il pourra nous aider. C’est l’homme de la situation.
- J’ai des doutes
- Je vous demande de me faire confiance: c’est une personne qui pourra nous aider, s’il y a quelque chose à découvrir.
- Entrez, entrez, fit l’homme à cet instant.”

Précédés de Thalivor, ils s'exécutèrent, et il ferma la porte derrière eux. Ils purent ainsi découvrir un petit cabinet à l'éclairage assez mauvais. Manifestement rénover son lieu de travail ne faisait pas partie des priorités du médecin, car les murs pelaient légèrement, et il régnait une odeur étrange dans l’air, mélange de désinfectant et d’humidité, additionnés à quelque chose de difficilement identifiable. La pièce était divisée en plusieurs parties par des rideaux grisâtres, et ils purent repérer de nombreux instruments éparpillés, dont plusieurs sondes.

“Si ça vous a, je vais commencer par une sorte d’auscultation magique, autant que possible, de votre condition commença Thalivor. Peut-être que j'arriverai avec l'aide de mon ami ici présent à comprendre des choses qui nous avaient échappé jusque là. Quelqu’un veut passer en premier ? terminat-telle avec un sourire.”

Hapeau se porta volontaire et disparut ainsi avec elle derrière un rideau. Là, elle le fit asseoir sur une table d’auscultation et il put voir ses yeux comme ses mains s’illuminer d’une lueur surnaturelle.

“Ca risque de faire un tout petit peu froid, lui dit-elle en approchant ses mains.”

Et, en effet, l’Effigie sentit immédiatement une vague de fraîcheur s’abattre sur lui. Plus cela s'infiltrait en lui, plus cela devenait glacial. Il avait la sensation de sentir le froid venir dans chacune de ses pailles, s'immiscer dans ce qui liait les pailles en elles. Il avait la sensation que Thalivor touchait là à son être même, à ce qu’il avait de plus profond et intime. Cela n’était pas douloureux mais c’était extrêmement désagréable, et, dans un état second, il était dans l'incapacité totale de parler à Thalivor, laquelle semblait marmonner. Et soudain, alors que durant plusieurs minutes il ne pouvait ni parler, ni bouger, tout cela sembla cesser alors que la lueur arrêtait de nimber les mains de Thalivor qui s’éloignait de lui.
Etrangement, il ne parvenait pas à mettre de mots sur ce qu’il venait de se passer. Il aurait été incapable de décrire cela à ses camarades, comme s’il sortait d’un rêve qui peu à peu s’effaçait de sa mémoire. Pas vraiment sûr de ce qui venait de se passer, il en lui restait qu’une sensation désagréable alors qu’il était mené par l’Alf avec ses compagnons, où il découvrit Caïn en caleçon assis sur une table d'auscultation.
En effet, pendant ce temps, le médecin était resté avec ses compagnons. Il avait donné à Moleg, à la demande de celui-ci de l’alcool à quatre-vingt dix degrés que ce dernier avait commencé à ingérer, les mains fébriles et en émettant des râles de plaisirs sous cette délicieuse brûlure dans sa gorge, sous le regard de dégoût du praticien. L’ignorant ensuite, le médecin leur proposa de commencer des auscultation plus classiques, et immédiatement Caïn se porta volontaire. Alors qu’il se déshabillait, Lorwyn apostropha l’homme et lui demanda en quoi portaient ses expérimentations: il était lui-même volontaire s’il savait à quoi il s’exposait.

“Eh bien, ce sont des auscultations classiques. On verra ce ça donne, et comment il faut continuer après ça. Puis, jaugeant l’Effigie, il ajouta: je vais commencer par votre camarade; je suis peut-être moins habitué aux Effigies. Si je ne m’abuse vous avez vos propres soigneurs.”

Puis il invita le Trima à s’asseoir sur une table d’auscultation, et commença à l’examiner. Il le palpa tout d’abord,avant d’écouter son coeur et ses poumons. Il le fit tousser plusieurs fois puis lui examina le nez, les oreilles et la gorge, avant de vérifier sa température. De ses mains glaciales, il palpa son ventre en détail, avant d’étudier ses mains en détail. Il attrapa ensuite un petit outil, avec lequel il poinçonna le doigt du garçon, ce qui lui arracha un petit cri de surprise plus que de douleur, et mit la goutte de sang qui perlait sur une pierre plate qui semblait runée. Celle-ci se mit à vibrer, et le médecin regarda le cercle métallique qu’il y avait dessus, avant de reposer l’outil de côté.

“Attendez.”

Et, alors qu’il tenait toujours la main de Caïn dans la sienne, il la recouvrit de son autre main et le jeune homme put très clairement voir un de ses doigts changer de forme. S’effilant, il devint un petit scalpel.

“Serrez les dents.”

Sans attendre, il lui gratta ses ongles rouges et verts, ainsi qu’un de ceux qui paraissait toujours normal, de son scalpel, provoquant un bruit très désagréable. Il récupéra les copeaux de chaque ongle dans des récipients séparés, permettant à chacun de constater que la coloration était profonde, et se mit à marmonner pour lui-même.
C’est à ce moment là que Thalivor revint accompagnée d’Hapeau, et qu’elle proposa au médecin de s’entretenir avec lui, à part. Celui-ci accepta, et ils s’isolèrent, laissant les aventuriers seuls quelques minutes. Tendant l’oreille, l’Effigie au chapeau les entendit dire:

“C’est étonnant pour l’instant je ne capte rien d'étrange, il faudrait que je vérifie sur quelqu’un qui ne soit pas une Effigie, disait Thalivor.
- Il n’y a rien de particulier pour une personne normale, et nous allons avoir besoin d continuer un peu ceci, lui répondait le médecin.”

Ils revinrent alors vers eux, et Thalivor demanda un autre volontaire. Moleg fit un pas en avant, et de nouveau elle s’isola avec lui derrière un des rideaux et le fit asseoir sur la table d’auscultation. Lui aussi put voir ses yeux et ses mains s’illuminer alors qu’elle approchait ses mains de lui.

“Attention, ça risque de faire un peu froid.”

Et en effet, il sentit une légère fraîcheur entrer en lui. Peu invasive, elle ne lui était pas désagréable. Il avait la sensation que cela suivait les veines de son corps, de haut en bas, de gauche à droite, suivant les canaux naturels, qu’il utilisait lui-même pour faire de la lithomancie. C’est un grand bruit de l’autre côté qui interrompit l’examen, amis lui non plus n’aurait pu décrire à ses compagnons d’aventures ce qu’il venait de vivre et de ressentir.
En effet de l’autre côté, alors que le médecin était resté silencieux et semblait réfléchir aux résultats de ses tests, penché sur sa table de travail, il y eut un grand bruit de bois qui se brisait tandis qu’une lumière poussiéreuse entrait à flots dans la pièce. Un soldat rhadamantien, puis un second, entrèrent par la porte défoncée, dans laquelle ils virent s’encadrer Philomène alors que Thalivor et Moleg sortaient de derrière le rideau. Derrière elle entrèrent deux soldats supplémentaires, et elle déclara (sans se rendre compte du trouble qu’elle provoquait chez Caïn, torse nu et écarlate, qui, persuadé qu'elle lui avait adressé une oeillade, lui envoyait des baisers avec ses mains):

“Thalivor Cithreb, vous êtes en état d’arrestation pour empoisonnement, désobéissance haute trahison et enlèvement. Vous devez rentrer au camp dans l'instant pour vous expliquer.
- Comment ça, Philomène ? Philomène qu’est ce que vous voulez dire ? Pourquoi … tenta de protester la concernée, alors que Gabriel fondait en larmes, et qu’Hapeau voyait ses questions ignorées.
-Vous êtes en état d’arrestation, Thalivor, vous devez rentrer au camp, sur ordre d’Arenthor et du roi. Puis elle ajouta, avec un geste pour les gardes, en ignorant les protestations de l’Alf: Allons, nous y allons.
- Je n’ai rien fait.
-Bienvenue au club, lui lança Gabriel,amer.”

Alors que les soldats qui escortaient Thalivor s’éloignaient, chacun al tenant par un bras, Hapeau put remarquer à la ceinture de l’un d’eux, une cage dans laquelle il y avait ce qui ressemblait à un amas de gelée. Sans qu’il en puisse commenter ceci, ils furent entraînés à l'extérieur par Philomène, après que celle-ci ait jeté une bourse au médecin en dédommagement pour sa porte. dans ce mouvement, Hapeau demanda à son oiseau de suivre Thalivor et les gardes, sans être vu par Philomène. A deux reprises ils demandèrent à la chef des esclaves qui était mort, et celle-ci finit par leur répondre:

“J’ai parlé d'empoisonnement, pas de mort. Et je pensais que vous auriez deviné qui a été empoisonné par Thalivor ...
- Nous ?
- Bingo! fit-elle, avec une certaine ironie
- C’est pas possible ! On était malades avant d’aller chez elle !
- Ca je n’ai aucun moyen de …
- Bah va falloir nous écouter au bout d’un moment, la coupa Gabriel, nous on vous le dit !
- Thalivor est en état d’arrestation pour empoisonnement, désobéissance,enlèvement et haute-trahison. Même si elle ne vous avait pas empoisonnés, s'acquittant d’un des chefs d’accusation, elle a sans aucun accord préalable fait irruption dans la prison pour vous libérer, et vous a enlevés pour vous amener chez un médecin particulièrement suspect, non affilié à l’armée. Elle a, en plus de tout cela, fait preuve d’un mouvement empêchant le garde sur place d’exécuter un des ordres qui lui a été donnés. Voilà où nous en sommes.
- Qu’est ce que vous comptez faire de nous ?
- Si je ne dis pas de bêtise vous êtes toujours pressentis pour rejoindre l’armée et vous avez été empoisonnés et enlevés par ce qui semble être une traîtresse et ...
- Thalivor nous a emmenés ici pour tenter de nous soigner, et comprendre ce qui s’est passé, l'interrompit Moleg.
- C’est en tous cas ce qu’elle vous a dit, et vous l'avez manifestement crue, dit-elle avec un sourire.
- Nous avons le risque de perdre le contrôle de nos actes de nouveau, rejoindre l’armée me semblait à reléguer au second plan, intervint Lorwyn.
- Fort bien, dit Philomène avec un sourire. Vous pensez que Thalivor n’a rien fait de mal ?
- Expliquez-nous: quelles sont vos preuves ?
-Tous les indices poussent à croire que c’est ce qui s’est passé: vous étiez chez elle juste avant votre crise, elle vous en enlevés dès votre réveil. Si vous croyez que Thalivor n’a rien fait, cela pourrait être votre 1ère mission en rapport avec l'armée: je vous invite à enquêter pour faire éclater la vérité.
-Si c’est vous qui demandez Philomène, je ne peux pas refuser ! dit Caïn avec un pas en avant et une petite révérence.”

Elle l’ignora, tout comme elle ignora Hapeau annonçant qu’il serait là pour Thalivor, et les enjoignit à se mettre au travail, en leur ordonnant de venir lui faire un rapport tous les jours, à 19h, à son adresse personnelle. Elle elur pércisa que s’ils dépssaient ce délai, ils seraient considérés comme déserteurs et poursuivis.

“Vous étiez là, la seconde fois où nous avons perdu le contrôle, n’est-ce pas ? lui lança soudain Lorwyn.
- Oui.
- Vous ne craignez pas que cela se reproduise et nous empêche de nous rendre chez vous à dix-neuf heures ?
- Si c’est le cas, il y aura des témoins, et vous rechercher de sera pas de trop, lui répliqua-t-elle avec un sourire glacial.
- Justement, nous avons des témoins de notre nausée précédant notre arrivée chez Thalivor et notre perte de contrôle : Son’Gard le gestionnaire de l’orphelinat, dans les bas-quartiers !
- Eh bien, c’est parfait: vous pourrez inclure son témoignage dans votre rapport !”

Et, après les avoir poussés à démarrer leur enquête, elle partit avec ses soldats. Alors que Moleg proposait d’aller manger au camp où il pourrait tenter de récupérer son tonneau, Lorwyn fit volte-face et retourna chez le médecin, à la porte de qui il toqua. Un peu hébété, l’homme sortit de chez lui alors que l’Effigie lui disait qu’isl avaient besoin de lui:

“Que savez-vous sur Thalivor ?
- Je ne fais pas confiance à quelqu’un que j’ai rencontré ce matin, et qui peut être la cause de l'enfermement de Thalivor.
- On reviendra sans doute vous voir, et j’espère que vous aurez un peu de plomb dans la cervelle d’ici là !
- Ecoute moi bien Frôle-la-Mort, lui lança Moleg face à son absence de réponse, on est ici pour trouver ce qui est en train de se passer pour nous, pour Thalivor, et pour toi. C’est dans ton intérêt, alors si tu sais des trucs, crache-les maintenant, et fais en sorte de pas avoir une réputation encore pire que celle que t’as déjà.”

Voyant qu’il refusait toujours de leur répondre, Lorwyn s’approcha de lui, usant à la fois de sa grande taille d’Effigie et de sa forte voix de Grondeur pour le dominer et l’impressionner, avant de lui dire qu’en s’opposant à eux et à leur accès à la liberté, il s’oppose à tous les Gaïens et risque des représailles. En entendant cela, Hapeau s’était placé derrière Lorwyn, très droit, très haut, très digne, manifestement prêt à en découdre si el docteur tentait quoi que ce soit contre Lorwyn. Celui-ci, cependant, les toisa, glacial. Il croisa les bras sans rien dire, restant de marbre. Moleg et Lorwyn lui lancèrent un regard noir en s’éloignant et rapidement le groupe décida de se séparer. Ainsi, Moleg partit chercher son tonneau, alors que Caïn, Gabriel, Hapeau et Lorwyn envisageaient de revenir chez Thalivor, où le Troll les rejoindrait.
L’Effigie Grondeuse, tout en se dirigeant vers la maison de l’Alf, les prévint: selon lui, il fallait rester méfiants par rapport à Ithreb. L’enfant était manifestement malin, et ils pouvaient tout à fait penser qu’il savait quelque chose, et surtout, qu’il soit lui-même coupable de quelque chose. Hapeau, quant à lui, tenta de revenir sur ces limaces en cage qu’il avait aperçues à la ceinture du garde, malheureusement, aucun de ses compagnons n’avait aucune idée de ce que cela pouvait être.
Arrivés devant la maison de Thalivor, ils se retrouvèrent devant une porte fermée, et personne ne leur répondit lorsqu’ils toquèrent. Hapeau ne réussissait pas à voir à travers les fenêtres: il ne parvenait à apercevoir d’un brouillard d’angles étranges et impossibles, de choses distordues et d'objets qui n'existaient pas, causé sans doute par l’illusion qui entourait la demeure. Caïn, constatant que la porte était verrouillée, décida de la crocheter à l’aide de ses outils. Cependant, à peine eut-il glissé ses instruments dans la serrures qu’il sentit une onde passer le long de ses ustensiles et se propager de ses doigts au reste de son corps, lui coupant le souffle et le repoussant de la porte alors que ses accessoires éclataient violemment. En se redressant, aidé par Gabriel, il se sentait vidé, épuisé, et toute son énergie magique semblait s’être envolée.

“Allez-vous en ! leur cria soudain la voix d’Ithreb derrière la porte.
- Eh gamin, on veut aider ta mère! lui dit Lorwyn
- C’est exactement ce que vous diriez si c’était le contraire aussi
- Meh …”

Ils tentèrent de lui expliquer à travers le battant la situation dans laquelle ils étaient, mais lorsque Lorwyn lui demanda ce qu’il savait, l’enfant leur répondit que ce n’était pas leurs affaires.

“Si tu collabores pas avec nous, tu laisses peut-être passer ta seule chance de faire qqchose pour ta mère ! lui lança l’Effigie Grondeuse
- Bon écoute, on a été chargés d’enquêter sur ta mère, lui dit Gabriel. Elle a toujours été gentille avec nous, t’es le seul à nous avoir donné quelque chose qu’on avait pas demandés, alors maintenant tu nous obéis et tu nous ouvres !”

De son côté, Lorwyn aussi tentait d’argumenter avec le Membraneux, et ils finirent par entendre la serrure cliqueter. La porte s’ouvrit légèrement, et ils virent apparaitre le visage d’Ithreb, les traits tirés.

“Vous pouvez entrer, mais pas lui! dit-il en montrant Gabriel.
- Ecoute gamin, on est une équipe, donc tu nous laisse tous entrer, on veut aider ta mère, s’interposa Caïn.
- Si vous êtes une équipe, vous aviez qu’à mieux vous briefer avant. Vous pouvez aussi tous rester dehors !
-Non mais allez-y ! lança le Duveteux.”

Ithreb marmonna quelque chose qu’ils ne parvinrent pas à entendre, mais après une rapide concertation, ils accèptèrent, sans autre choix, d’entrer en laissant dehors leur compagnon Ailé . Celui-ci, après leur avoir demandé quelque chose à manger, se laissa glisser dos au mur jusqu’à être assis par terre sous une pluie légère. Il était accompagné de MûWû, l’oiseau de Lorwyn chargé de faire la vigie et d’hululer si un homme armé arrivait alors qu’ils étaient à l’intérieur.

De son côté, après plusieurs minutes de marche, l’estomac grondant et tout en sirotant l’éthanol, Moleg arriva au camp. A l’entrée de celui-ci, deux gardes en faction, manifestement étonnés de le voir là: la dernière fois qu’ils avaient rencontré le troll, il tapissait de vomi leur camp, et la dernière fois qu’ils en avait entendu parler, il était dans les prisons royales. Le Troll, quant à lui, ne les connaissait pas:

“Vous avez à faire ici ?
-Roger est là ?
-Roger ? Oui, oui, Roger est là, oui.”

Et l’un d’eux partit chercher le gradé avec qui il revint quelques instants plus tard.

“Borgstone, vous allez bien ? lui dit-il en le voyant
- Pas tout à fait, mais peut-être qu’on pourrait discuter autour d’une bonne potée
- Ecoutez Borgstone, je suis dans mes heures de service. Après avoir lancé un regard gêné à ses collègues, il lui dit: Entrez, il est un peu tôt pour la potée, mais il y a du commun …
- Ca suffira.”
En allant vers la tente cantine, Moleg expliqua sa situation, et appuya sur la perte de son tonneau. A ces mots, le regard de Roger sembla s’illuminer:

“Le tonneau ?! C’est pour çaaaa!”

Et soudain, se redressant, plein d’allure, il partit, précédé de sa bedaine sautillant joyeusement, vers un petit bâtiment dont il ouvrit la porte d’un coup sec.

“Gaaaaarde à vous ! hurla-t-il.”

Et, sous les yeux de Moleg s’étala un spectacle désolant composé de six soldats au visage rubicond, le regard rendu vague par l’alcool dont les relents embaumaient encore l’air. Face à cet ordre, tous tentèrent de se mettre debout de manière plus ou moins erratique. Ainsi, trois d'entre eux, se soutenant les uns les autres, parvinrent à tenir debout, alors qu’un quatrième vacillait dangereusement. Les deux derniers, cependant, tombèrent cul par dessus tête, se rejoignant dans une étreinte pleine de houblon autour du tonneau. le Troll éclata de rire:

“Alors on supporte pas la bière trolle ?
- La bière trolle c’est déjà un peu compliqué, mais pendant 3 jours en plus, tu m’étonnes qu'ils sont ronds comme des queues de pelle depuis quelques jours ! répliqua Roger”

Un des soldats, tout ébaubi, vacilla jusqu’à Moleg en lui tendant son tonneau, le remercia avec un air aussi béat qu’absent.

“Merci, Roger, je ne sais pas comment je pourrai jamais te rendre la pareille !
- Bah, écoute Borgstone, on s'arrangera ! ”

Dans la conversation, Moleg tenta d’approfondir auprès du gardé afind e savoir si une enquête sur Thalivor auprès de l'armée était possible. Roger lui promit de le tenir au courant et ils convinrent d’un rendez-vous quotidien dès le lendemain vers quinze heures, sur le temps de pause du soldat. Après l'avoir remercié, Moleg s’en fut rejoindre ses compagnons, sans savoir à quoi s’attendre.
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Sam 25 Avr 2020 - 15:36
Mourir pour des idées



Mener l'enquête - 1
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Jzvc
    Moleg Borgstone
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.


Lorsque nos aventuriers furent à l’intérieur, face à Ithreb, il y eut un léger temps de silence, puis, voyant que personne ne se décidait à parler, Lorwyn, tout en tortillant ses doigts crochus, et manifestement un peu gêné par ce qu’il s’apprêtait à faire, demanda à manger à l’enfant. Celui-ci lui lança un regard outré et refusa tout net, avant de les inviter au salon tandis que Lorwyn se renfrognait.

“Bon. Que sais-tu de la situation ? Et est ce que tu sais de quoi est accusée ta mère ? Lui demanda Hapeau.
- Des soldats qui sont passés tout à l’heure pour me dire qu’elle a été emprisonnée pour vous avoir empoisonnés, mais c’est pas vrai, dit-il en se renfrognant de plus en plus.
- T’en sais pas plus que nous,alors, commenta Caïn.
- Est ce que tu sais où elle a été emprisonnée ?
- Non.
- Nous avons été missionnés pour prouver son innocence, lui fit remarquer Hapeau face à son manque de coopération.
- Est-ce que ta mère a un bureau dans la maison ? demanda Caïn, et une fois qu’Ithreb eut approuvé, il ajouta: peut-on aller le fouiller ?”

Malgré un air peu sûr de lui, comme s’il craignait de faire une bêtise, il accepta, et invita Caïn, et par là même tout le groupe, à le suivre. Sur le chemin, le Tarima lui demanda:

“C’était quoi sur la poignée ?
- Oh ça ? Un sort que maman avait mis pour protéger des intrus
- Hum … Je n'ai plus aucune énergie magique … C’est définitif ?
- Je ne sais pas c’est une réaction un peu étrange, dit lui garçon, manifestement surpris. Vous êtes un ...?
- Un Tarima.
- C’est peut-être lié à ça ! Je suppose que ça devrait revenir à la normale, enfin j’espère.
- Moi aussi !”

Après cette discussion, Hapeau tira légèrement Caïn par l’épaule, afin de le prendre à part:

“J'aimerais savoir: quand on est partis en hâte la dernière fois avec Thalivor pour aller au camp, tu m’as donné l’impression de chercher quelque chose: ça pourrait avoir un lien avec ce que Thalivor vit actuellement. Qu’est ce que c’était ?
- En fait ça va te paraitre idiot mais cette nuit là, j’ai fait un cauchemar qui paraissait très réel … et qui s’est déroulé dans cette maison, dans cette pièce, c’est pour ça. C’est vrai que c’était bizarre, on pourrait regarder ...”

Et sur ce, ils entrèrent dans le bureau de Thalivor. Il y avait un certain fatras composé de papiers en tous genres, de dossiers, de carnets de voyages et de livres d’Histoire, ainsi que de nombreux journaux, mais aucune trace de lutte. Dès qu’ils entreprirent d’ouvrir les carnets, ils purent constater que l’écriture ne leur était pas accessible: en effet, mélange de braille et d’un autre langage, cela formait à leurs yeux un code incompréhensible. Cependant, Lorsqu’Hapeau se saisit d’un carnet dont une partie n’était pas dans ce langage, Ithreb se jeta sur lui et lui arracha de la main, s'exclamant:

“C’est à moi, c’est à moi !
- C’est à dire, c’est ton carnet, ou c’est celui de ta mère ? Puis, face à l'absence de réponse de l'enfant, il ajouta: Ecoute on va essayer de sauver sa mère, il va falloir qu’on fouille dans son passé et son présent pour faire avancer les choses. Je comprends que ça ne soit pas facile à vivre, mais il faut prendre les devants, et faire confiance un peu.”

Après une hésitation, et un regard alentours, avec de nouveau l’attitude d’un enfant qui craignait de faire une bêtise, il finit par tendre le carnet à l’homme de paille:

“C’est des adresses de gens que je peux contacter si jamais il arrive quelque chose à maman.
- C’est elle qui te les a indiquées ?
- Oui, confirma-t-il.
- Est-ce que ça fait longtemps qu’elle t’a donné ce carnet ? demanda Lorwyn.
- Oui.
- De quoi est-ce qu’elle avait peur ?
- Je pense qu’elle avait peur que je sois seul, et que les choses tournent mal, qu’il m’arrive malheur alors qu’elle ne pourrait pas m'aider ? di-il en hésitant légèrement, comme s’il ne s’était jamais réellement questionné sur les motivations de sa mère.
- Mmmh … Et parmi tous ces noms est-ce qu’il y en a que tu connais déjà, en qui tu aurais confiance ?
- Non, répondit-il un peu boudeur.
- Donc tu préfères être tout seul comme ça dans la maison de ta mère ?
- Oui.
- D’accord. Est-ce que tu acceptes qu’on utilise ce carnet pour nous orienter ? On a vraiment besoin de savoir à qui aller parler ...”

L’enfant accepta, et Lorwyn lui tapota gentiment le dos, comme pour le féliciter de ce choix, tout en lui demanda s’il avait déjà entendu parler de Philomène et ce qu’il savait d’elle.

“Philomène c’est une amie de maman, elle a toujours dit qu’elle était très très très gentille.”

Cela surprit Lorwyn, qui se tut, alors que Caïn examinait le carnet sans y trouver aucun nom connu. Il était capable de localiser vaguement certaines adresses, mais il comprit très vite que, sans aide pour déchiffrer le braille, ou savoir qui étaient ces gens, ils n’arriveraient à rien.

C’est justement à cet instant que Moleg arrivait au pied de la maison, où il trouva Gabriel seul, assis par terre à côté des marches de l’entrée, boudant sous une pluie légère.

“Bah alors mon gars qu’est ce que tu fais ici ?
- Le gosse a pas voulu me laisser entrer … et je crève la dalle !
- Ah celui-là ! fit le troll avec un soupir désespéré par l’attitude d’Ithreb.
- Ils sont à l'intérieur si tu les cherches et que tu veux aller les retrouver. T’as appris des choses à la caserne ?
- Non, mais j’ai obtenu l’aide de Roger le Gradé ! dit-il en s’asseyant près de Gabriel, à qui il tendit de la bière. Bon jvais p’t-être aller les rejoindre, t’es sûr que tu veux pas venir ?
- Mais j’peux pas ! S’ils ont un truc à manger, tu peux me la ramener steuplé ?
- Oui oui, promit le troll avant de se glisser à l’intérieur par la porte non verrouillée.”

Avant d’aller rejoindre les autres, il se glissa dans la cuisine, où il déroba le premier consommable qu’il trouva: un pot de yaourt de soja à la noix de coco qu’il apporta, sans cuillère à Gabriel. Il se lança ensuite dans la recherche du reste du groupe, qu’il eut une certaine facilité à localiser du fait de la voix portante de Lorwyn.
En effet, dans le bureau à l’étage supérieur ils débattaient: les contacts lisibles dans le carnet étaient-ils des gens de confiance qui pourraient leur donner des indices, ou bien des potentielles nounous pour Ithreb ? Pour le savoir, ils avaient besoin de déchiffrer le braille, or aucun d’entre eux n’en était capable. Lorsqu'ils eurent l’idée de demander au fils de Thalivor, celui-ci se montra à la fois hésitant et méfiant.
C’est alors que Lorwyn, peu habitué aux moeurs elysionniennes, et surtout, complètement étranger aux enfants (en effet, les Effigies naissent adultes par un précodé magique; ainsi Hapeau et lui n’avaient jamais été confrontés à des enfants jusque-là), décida de proposer à Ithreb de se joindre à eux pour enquêter. Ce faisant, il lui parla comme à un pair, et donc, comme à un adulte, ce qui sembla attirer son attention:

“Vous me promettez que vous faites ça pour aider ma mère ? Et après qu’ils lui eurent rééxplqiué leur situation, il ajouta: J’vais vous aider. Maman le sait pas forcément mais j’ai appris les bases du braille alors qu’elle était sur Eaque.”

Il se saisit du carnet, sur lequel il passa ses doigts.

“C’est pas que du braille, il y a aussi un peu de magie.”

Une lueur nimba alors le bout de ses doigts, et il recommença alors à les passer sur les feuillets.

“Il y a beaucoup d’adresses …”

C’est sur ces mots que Moleg entra dans la pièce. Immédiatement, le troll se montra utile. Il demanda à Ithreb de repérer si certains noms et adresses avaient été compulsés plus récemment que d’autres, et il fut en mesure de reconnaître un grand nombre des noms qu’Ithreb énuméra au fur et à mesure, alors que le soleil continuait inlassablement sa course dans le ciel.
Ils repérèrent ainsi les noms et les adresses d’Arenthor et Philomène, mais aussi le nom d’une certaine Ea, une Effigie Eaquienne dont on parlait de plus en plus. Elle était depuis quelques temps à Rhadamanthe, et était connue auprès de sa guilde pour dépenser énormément dans les tavernes où elle déclencherait de grandes fêtes à coups de tournées générales. Il reconnut également Siffroy Belgan et Daël Sterben les conseillers de Minos et un certain nombre de membres du Gouvernement, de l’armée ou de la Cour d’Eaque ou Minos. Il y avait aussi Simca gear une ancienne maîtresse du Roi à l’époque où il était encore prince, et sa maîtresse la plus récente, Séléné Sraalondé, à côté de laquelle il était écrit “Disparue/recherchée”. Frôle-la-Mort y figurait également, non loin d’un pirate et de cathleen Asmodée, la tenancière du Temple, le plus connu des cabarets de Rhadamanthe du fait de la qualité des performances proposées et de la diversité des choix de cette maison close. Il y avait aussi les noms et adresses de plusieurs membres de la famille Eksezkiel connue pour être une famille noble aussi ancienne que puissante avec la main mise sur le marché noir. Il put reconnaître le chef d’une guilde de voleurs, un certain Brynn, et un Duveteux connu pour participer systématiquement à tous les Charivaris nommé Lining. Y figurait un chercheur, Gredert Belgan, officiant à l’Académie d’Eaque, et dont le nom revenait de plus en plus régulièrement sur toutes les lèvres: en effet, il semblait être un touche à tout à qui tout réussissait. Il parvint aussi à identifier le nom de Niniel Helvë, une femme haut placée dans l’armée située à Thanatos, dont il se murmurait qu’elle était la demi-soeur de Deus Wiseman: elle aussi serait une bâtarde du précédent roi. Ce fut cependant le dernier nom qu’il parvint à reconnaître (mais il avait tout de même eu le temps de se rendre compte qu’il y avait dans ce carnet un grand nombre de gens d’autres continents): ils furent coupés dans leur examen par des tremblements soudains qui saisirent Caïn, proche de la crise d’hypoglycémie. Il fut forcé de s’asseoir, et devant ce spectacle, Ithreb se radoucit et leur offrit de manger et de faire entrer Gabriel. En se levant pour aller chercher ce dernier, Moleg en tête, Caïn se permit de demander à l’enfant:

“Mais en fait, Gabriel tu ne l’apprécie pas tout simplement car c’est un Duveteux ou ... ?
- Ca n’a rien à voir ! se récria Ithreb, manifestement indigné d’être soupçonné de racisme. C’est parce qu’il me parle comme à un bébé alors qu’il sait même pas faire son travail s’il est médecin !
- Comment ça ? s’étonna Caïn
- Un infusion de fleur d’oranger pour la nausée! Pfff… fit alors Ithreb en roulant des yeux d’un air exaspéré.”

Ils arrivaient à la porte, qu’ouvrit Moleg. Il regarda à gauche, à droite, et souffla à gabriel de dissimuler le pot de yaourt, et vite, puis l’invita à les rejoindre à l’intérieur. Ils purent alors s’attabler, et se servirent dans le frigo, se lançant même dans un peu de cuisine, ce qui leur permit de se rassasier après trois jours sans manger mais à vomir tout ce que pouvait contenir leur estomac.
malgré un état légèrement comateux dû à leur ingestion d’une grande quantité de nourriture, ils se remirent au travail sur le carnet lors qu’Arzian, l’oiseau d’Hapeau revenait. Ils listèrent les contacts à aller voir, alors que le fidèle busard cendré les informait que Thalivor semblait avoir été emmenée dans les geôles où eux-mêmes étaient le matin: les prisons privées de Deus Wiseman. Il se rendirent alors compte que l’horloge ne tarderait pas à sonner dix-huit heures: il était temps pour eux de partir chez Philomène.
Ce départ créa débat: Ithreb voulait venir avec. malgré les très nombreux arguments de chacun contre ce choix, puisque nos héros craignaient que l’enfant soit isolé, pris en charge par l’armée, en bref, de le mettre en danger, le jeune Membraneux finit par obtenir gain de cause: il venait avec eux, à la condition posée par Moleg de ne rien dire à Philomène qu’ils en lui aient pas déjà dit. S’ils ne savaient pas à qui ils pouvaient se fier, Ithreb, lui savait qu’il pouvait se fier à eux.

Ils rejoignirent devant chez Philomène Gabriel et Caïn, partis devant en raison de la terreur du retard du Duveteux. A l’heure pile, ils toquèrent à la porte du grand manoir où ils furent accueillis par des gardes qui portaient un uniforme sur lequel Caïn reconnut le blason de la rose noir sur fond blanc qui ornait également la dague qu’il portait sur lui. Au bout de quelques minutes, c’est Philomène Danah elle-même, en tenue de ville qui vint les accueillir. Elle les mena à travers les couloirs de l’immense demeure, dans laquelle ils entendirent des cris: ils n'étaient manifestement pas seuls. Un cri de bonheur orgasmique masculin, et un cri de rage féminin se firent entendre, tous deux originaires du même endroit, quelque part au rez-de-chaussée ou au sous-sol, et nos aventuriers échangèrent des regards mi-surpris, mi-gênés, sans poser plus de questions devant l’absence totale de réaction de leur hôtesse. Ils arrivèrent finalement dans une pièce calme et dépourvue de fioritures, où Philomène les invita à s'installer après avoir demandé, avec un sourire en coin dans lequel ils purent reconnaître de la moquerie en plus de sa malice habituelle, à un valet de ramener une chaise supplémentaire pour Ithreb dont elle n’avait pas prévu la présence.

“Alors, personne ne me présente votre nouveau petit membre ? fit-elle avec une certaine ironie, sans voir le clin d’oeil que lui adressait Caïn.
- Je suis le fils de Thalivor …
- Oui, je me doute, fit-elle sèchement. Ithreb vous vous joignez donc à l’enquête sur votre mère ?
-Oui, lui répondit l’enfant qui s'attendait à trouver manifestement quelqu’un de plus amical que ça et semblait un peu désarçonné.
- Pensez vous réellement que ce soit très intelligent de votre part, sachant que vous aurez un avis très subjectif sur la question ?
- Malin ou pas, il connaît sa mère et de toute façon, nous n'avons pas le laisser tout seul dans cette maison, objecta Moleg
- Soit, lâcha-t-elle, et après un regard au groupe, elle ajouta: Alors, des avancées ?
- Notre avancée principale consiste en Ithreb que vous voyez là reprit le troll après un léger temps gêné. Nous sommes allés voir près de lui s’il pouvait avoir des choses intéressantes sur sa mère. Nous avons décidé d'enquêter demains sur les relations de Thalivor, du moins celles que nous connaissons, et sur les rumeurs dans la ville. J’irai moi-même à la guilde des taverniers avec qui j’entretiens d’excellentes relations.
-En neuf heures ?! Bon, quelle efficacité, fit-elle avec ironie. Très bien. Cela ressemble à un départ un peu lent, mais bien. Après tout c’est vous qui êtes chargés de l'enquête.
- Il faut dire que nous partons de rien, protesta Moleg
- Et nous ne savons pas exactement ce qui lui est reproché ! ajouta Lorwyn. Pouvons-nous avoir plus de détails ? dit Lorwyn. L'accusation n’est pas claire.
-J'ai du mal à voir en quoi elle n’est pas claire: vous avez été empoisonnées d’après toutes les preuves qui peuvent y mener, vous avez été enlevés et cet enlèvement était un refus direct de l’ordre du roi de vous enfermer dans ses geôles personnelles détailla-t-elle.
- La question est de savoir dans cet enlèvement s’il était contraire ou non aux intérêts de Rhadamanthe, objecta l’Effigie.
- Ce qui est sûr c’est qu'il était contraire aux ordre du roi et de l'armée, objecta Philomène. D’après ce que nous avons, Thalivor n’a pas demandé au roi ni à personne d’autre de libérer les otages.
- Peut-être savait-elle pertinemment qu’il refuserait, alors que cela aurait de l'intérêt pour lui. proposa Moleg.
-Nous sommes sur beaucoup de suppositions et de peu de preuves. Dans ce genre de situation je suis partisane de l’hypothèse la plus logique et ici la situation la plus logique aurait été que, voyant que l’empoisonnement ne tournait pas en sa faveur, Thalivor vous enlève et vous emmène chez un médecin de son choix pour vous achever.
- Ce sont là des conjectures et vous n’avez finalement pas plus de preuves contre Thalivor que nous n’en avons pour elle, objecta le troll.
- Elle vous a amenés chez un médecin et par là elle a directement désobéi aux ordres du roi.
- Nous restons sur un procès d’intention !
- Eh bien, c’est peut être pour cela que vous êtes là: après tout, je vous ai demandé de prouver, si vous y arriviez, son innocence.
- Justement, dans cette optique, serait-il possible que nous puissions avoir un entretien avec Thalivor pour voir ce qu’il est en de sa version ? demanda Moleg.
- Impossible.
- Et pourquoi ?
- Car elle est prisonnière du roi. Ce sont là ses ordres. Ce n’est pas à moi de les contester ou de les outrepasser: personnellement je me conforme aux ordres qui viennent d’en haut.
- Y at-il une date pour son jugement ? demanda Hapeau
- Rien pour le moment n’est avancé, mais c’est une question de jours leur répondit Philomène, en fonction de ce que vous et nous aurons pu réunir.
- Bien. Est-ce que, en mettant à part vos conjectures, vous auriez en tête des gens qui pourraient en vouloir à l’armée, ou pire, au Roi, et qui pourraient être présents à Rhadamanthe en ce moment ? demanda Moleg.
- Des gens qui en voudraient au roi ? Je pars du principe qu’en donnant un coup de pied dans une poubelle à Rhadamanthe vous en avez 10 qui sortent, malheureusement.
- Oui, mais au point de monter une telle opération et d’en avoir les moyens ?
- Vous savez, dit-elle calmement, le roi lui même a tué il y a quelques temps son père sur son trône pour prendre sa place. Je pense que n’importe lequel des membres de son immense fratrie pourrait vouloir la même chose. Si on parle de moyens, des ennemis il n’a presque que ça. Bien sûr nous sommes présents dans l'armée pour le protéger et s'assurer que cela n'arrive pas. Je mets un point d’honneur à m’assurer des informations qui pourraient arriver à ce niveau et à faire attention à la montée en puissance de ce genre d’éventualité.
- Qui savait pour notre présence devant le roi avant-hier ?
- Pour tout vous dire, peu de gens savaient que le roi allait venir à la caserne avant qu’il ne nous prévienne quelques heures en avance, répliqua Philomène. Pour anticipier votre future question, il y a peu de chances, mis à part si elle avait, allez soyons fous, partagé sa chambre juste avant, que Thalivor ait été au courant que nous allions nous retrouver face au roi.
- Vous avez dit peu de monde, mais qui, exactement ?
- Ses conseillers proches très certainement, dit-elle après un temps de réflexion. Je fais attention aux affaires de l’extérieur, celles de l’intérieur concernent d’autres personnes.
-Mais, l’accusation de haute-trahison qui pèse sur Thalivor est-elle reliée à un soupçon de complot contre le roi ? demanda Hapeau. Ou bien à une simple désobéissance ?
- C’est bien pour sa désobéissance directe qu’elle est accusée. A ce jour, nous ne la soupçonnons d’aucun complot contre notre Souverain.
- Bon et du coup, on pionce ici ou comment ça se passe ? demanda alors Moleg
- Comment ça, dormir ici ? répliqua Philomène, amnifetsement interloquée.
- Bah pour mener l'enquête il nous faut bien un pied à terre ! fit le troll. Je n’ai plus d’auberge et on n’est plus chez Thalivor
- Il ne me semble pas vous avoir proposé, en tous cas après la première nuit, de dormir ici.
- Est-ce que vous nous faites assez confiance pour nous laisser aller dormir chez Thalivor ?
- Vous serez peut-être plus efficace la nuit que la journée ? lâcha-t-elle avec un petit sourire.
- Pardon ? dit Moleg, interloqué.
- On a eu une demie journée pour enquêter, fit Lorwyn, sachant qu’on sort d’un emprisonnement suivant un évanouissement de trois jour !
- Vous êtes allés chez Thalivor pendant huit heures et vous avez fait chou blanc, c’est ce que vous m'avez dit ? lui rétorqua la femme.
- Une enquête ça se prépare ! lança l’Effigie. On va pas aller toquer à chaque maison de Rhadamanthe, et demander s'ils pensent que Thalivor a trahi le roi ! Plutôt qu’y aller à a l’aveugle, nous préférons préparer l’enquête de pas agir inconsidérément.
- le but de la visite chez Thalivor était de trouver un motif éventuel pour ce dont vous l’accusez, or nous n’en avons pas trouvé. Or faire ces recherches là, ça prend du temps, car vous n’êtes peut-être pas sans savoir que la maison de Thalivor est grande et tortueuse, conclut Moleg.
- Ah ? Fit-elle, semblant soudainement intéressée, en levant un sourcil surpris. Tant mieux,admettons, ça vous fera plus de matière à chercher. Comme je vous le disais vous pouvez y dormir si cela vous permet de faire avancer l’enquête. Je ne vous propose pas de rester dormir ici.”

Et, sur ce, elle ouvrit la porte, leur signifiant que l’entretien était terminé. Tous s'élevèrent, Gabriel assez confus: il avait compris que durant tout l’entretien, cette femme leur disait la vérité et ne les manipulait pas. Elle semblait même intéressée par ce qu’ils lui disaient, et semblait apprécier les éléments qu’ils lui apportaient, lui permettant de réfléchir plus avant. Tout en leur disant qu’elle ne les raccompagnait pas, elle eut un sourire et ajouta:

“Caïn, restez ici, juste un petit peu.
-Avec très grand plaisir, Philomène.”

Et la porte se ferma derrière eux, leur ami toujours à l’intérieur. Il furent raccompagnés par un garde à travers les couloirs tortueux. Sans nul doute ils se seraient perdus sans lui. Au rez-de-chaussée, ils aperçurent une porte entrouverte au pied des escaliers vers ce qui semblait être la cave. Dans cette fente, ils purent voir une très grande femme à la flamboyante chevelure rousse, vêtue d’une robe rouge brillante, discutant de sa voix grave et mélodieuse avec quelqu’un qui avait un air de famille avec Philomène. Cependant, sans qu’ils puissent investiguer plus avant, ils furent mis à la porte, et durent attendre Caïn.

Celui-ci s’était donc retrouvé seul à seule avec Philomène dans le bureau de celle-ci. Chacun armés de leur plus grand sourire, ils commencèrent la conversation:

“Vous allez bien ? entama-t-elle.
- Oui ma foi, pas trop mal.
- Je voulais vous demander: vous est-il arrivé quoi que ce soit de … particulier lors de votre nuit chez Thalivor ? fit-elle avec une légère hésitation.
- Qu’est ce que vous entendez par particulier?
- Vos déplacements avaient l’air erratiques à certains moments de la nuit.
- Mes déplacements ?
- Vos déplacements.
- Mes déplacements ?
- Vos déplacements. Arrêtez de tourner autour du pot.
- J’ignorais que j’avais bougé pendant la nuit, dit-il alors, sincèrement surpris.
- Très bien. Ceci est … intéressant d’une certaine façon dit-elle, et elle ajouta les yeux un peu brillants: Vu que le chat est hors du panier, je vous invite à garder comme vous avez pu le faire jusque là ce que vous avez qui m'appartenait, le garder près de vous autant que possible.
- Eh bien d’accord, je suppose, fit-il sans sembler réellement comprendre ce dont il en retournait. Vous me parliez de mes déplacements, puis-je me confier à vous, Philomène ?
- Oui,allez-y.
- Le soir qui a précédé les évènements j’ai fait un étrange rêve, avoua-t-il après s'être rapproché d’elle, comme s’il allait lui parler à voix basse. Je ne me souviens plus exactement des détails, mais il y avait quelque chose dans la maison de Thalivor. Puisque vous dites que vous avez observé mes déplacements et qu’ils étaient erratiques, peut-être que ce n’est pas uniquement un rêve. Avez-vous une idée de ce que cela pourrait-être ? Puis il ajouta, soudain surpris et méfiant: Mais comment vou avez su que je me déplaçais de manière erratique ? Vous m’observez, Philomène, le soir ? termina-t-il soudain intéressé plus que de raison.
- Arrêtez de vous imaginer des choses, dit-elle sèchement. J’avais besoin de m'assurer que vous ne poseriez aucun souci. Et à propos de ce que vous demandiez juste avant, il y a baucoup de bizarreries autour de cette guerre, des récents événements et des généraux de l’armée. Il m’a paru intéressant d'approfondir un peu ce que je savais à propos de tout cela mais je n'ai aucune preuve qui me permettrait d’inférer quoi que ce soit sur ce qui a pu vous arriver. Je vous conseille simplement de garder sur vous le fait que vous avez quelque chose qui m'appartient,de le garder de vos ennemis … mais aussi de vos alliés.
- … Vous parlez d’ithreb ?
- Je parle de vos alliés en général et vous avez l'air de considérer que Thalivor en est une. Je vous conseille juste de faire attention.
- Euh d’accord mais comment est-ce que vous avez observé mes déplacements ? insista-t-il. Je ne vous ai pas vue dans la maison.”

Elle eut un petit rire,et enchaîna sans répondre à la question:

“Approfondissez un tout petit peu ces déplacements. Je pense que mis à part si vous êtes somnambule, cela pourrait être une des clés dans cette affaire.
- … Je vois
- Vous pouvez disposer.
- Très bien. Si vous acceptez de nous héberger plus tard, nous nous reverrons peut-être.
- Je n’ai pas proposé de vous héberger, cessez ! rétorqua-t-elle, cassante.”

Il lui fait un clin d’oeil avant de sortir par la porte qu'elle venait d’ouvrir, et soudain, il se retrouva livré à lui-même dans la maison. Après s’être perdu pluseiurs fois sans rien découvrir, il finit par trouver la sortie, et rejoignit ses amis avec un sourire aux lèvres.

“Bon, alors,qu'est-ce qui s’est passé ? lui demanda Lorwyn. Il les rejoint avec un sourire et -Une p’tite nouvelle très intéressante … annonça-t-il, souriant. Eh bien Philomène est raide dingue de moi !”

Hapeau prit Caïn par l'épaule, enthousiaste.

“Enfin, bon, elle n’en est pas encore consciente, mais voilà ! Bon vous avez décidé quoi ?
-On va dormir chez Thalivor et demain on se sépare pour continuer à enquêter, lui résuma Gabriel.”

Et ainsi fut fait. Ils retournèrent donc chez Thalivor, où ils préparèrent le repas pour Ithreb déboussolé de cette rencontre avec Philomène. Après une nuit de sommeil et un petit déjeuner, ils se séparèrent en effet.

Caïn et gabriel restèrent ainsi chez Tahlivor afin de fouiller la maison. Gabriel alla investiguer dans sa chambre, décorée d’objets manifestement façonnés par son fils lui-même au fil des ans, où il finit par trouver, au fond de la penderie, une cape à capuche noire, roulée en boule, dégageant une forte senteur d’encens. Il l’enfila pour aller rejoindre Caïn, constatant au passage qu’elle couvrait très bien son visage -mais qu’il dépassait très largement au niveau des jambes et des bras, ce qui confirmait que ce vêtement était taillé pour Thalivor.
Le Tarima avait de son côté fouillé au peigne fin sans rien y trouver sa propre chambre, puis était retourné voir l’objet qui produisait des sons apaisants. Sans trouver d’utilité autre que ces sons, il avait fini par en déduire que c’était un artefact dédié à la création de sons agréables. C’est après cette brillante déduction que Gabriel entra dans la pièce, et lui fit constater l’odeur étrange dont était imprégné le tissu. C’est alors que le Duveteux se rendit compte qu’il avait déjà senti cette odeur dans la cuisine de la maison, cependant lorsqu’ils s’y rendirent, ils y trouvèrent une autre sorte d’encens, qui n’était donc pas la source de cette odeur. Avant de partir chez le médecin, Caïn demanda quelque chose d’important à son ami: en sortant de chez Philomène, lui confierait un étui de cuir -contenant la dague de Philomène, ce que le Duveteux ignorait- et lui demandait de conserver celui-ci, et d’agir comme s’il était toujours présent avec eux. Face aux inquiétudes du Duveteux, il lui assura que ce n’était ni tout à fait illégal, ni dangereux pour lui.

De leur côté, Lorwyn et Hapeau, accompagnés d’Ithreb, étaient partis à la recherche d’Ea l’Effigie. De taverne en taverne, ils finirent par retrouver sa piste, et en effet, au bout d’un certain temps, ils arrivèrent devant une taverne d'où s'échappaient déjà musique et rires, et surtout une voix qu’ils reconnurent comme une voix d’Effigie, mais comme une voix d’Effigie muette, c’est à dire une Effigie sans oiseau. Ils ne reconnaissaient ni le chant ni la mélodie, mais certains accords de celle-ci étaient très effigiens, et il leur semblait difficile de se tromper. Après avoir échangé un regard, ils convirent entre eux qu’Hapeau parlerait alors que Lorwyn (qui considérait la jeune femme comme traître aux Effigies) se tairait.. Accompagnés du jeune Membraneux à qui ils avaient expliqué la situation, ils entrèrent. L'ambiance était déjà festive, et s’ils peuvent repérer des piliers de bars ivres avant dix heures et demie du matin, la majorité de l’assemblée était rassemblée autour d’une Effigie vêtue d’une tenue de voile rappelant celle du danseuse, qui se mouvait sur les tables en chantant (un chant que d’ailleurs les deux Effigies trouvèrent étrangement mélancolique et triste, ce que les gens autour ne semblaient pas percevoir). Ils remarquèrent également qu’alors qu’elle dansait et que ses pailles voletaient, le bois des tables semblait suivre la cadence ce qui était très clairement de la magie gaïenne (et ce qui finit de rendre Lorwyn fou de rage). Une fois sa chanson terminée, elle prit en riant les pièces qu’on lui tendait qu’elle additionna à d’autres avant de les lancer au tavernier en ordonnant une nouvelle tournée. Le Grondeur se racla alors bruyamment la gorge, et elle les remarqua; cependant, malgré un instant d’étonnement dans son regard, et reprit contenance:

“Et vos meilleures bières pour ces personnes là-bas ! ”

Elle se remit sans attendre à danser et à chanter, ce qui finit d’excéder Lorwyn qui émit un raclement de gorge particulièrement bruyant, alors qu’Hapeau s’adressait à elle en langage oiseau en ces mots:

“C’est une chanson triste pourtant.”.

Ceci l’interrompit immédiatement et l'ambiance sembla retomber comme un soufflé. Bouche pincée, elle descendit de la table, et s'approcha d’eux:

“Thalivor a des ennuis, nous aurions besoin de toi, lui dit Hapeau sans lui laisser le temps de parler.
-Tavernier ! appela-t-elle alors, Pouvons nous aller dans une de tes petites salles privées à l’arrière ?”

Celui-ci, après un regard alentours, leur indiqua une des salles, avant de leur demander:

“Le petit aussi ? en désignant Ithreb.”

Lorwyn approuva de la tête, alors qu’Hapeau poussait légèrement le garçon à l'intérieur. Une fois installés, Ea dit immédiatement:

“Vous auriez pas pu me laisser finir tout ça ?
- Ecoute, même si tu chantes très bien, nous sommes pressés par le temps, et nous n'avons pas le temps d’une danse, lui dit Hapeau.
- La vie de Thalivor est en jeu, ajouta Lorwyn.
- Nous aurions quelques questions à te poser si tu veux bien, reprit Hapeau.
- Comment ça “La vie de Thalivor est en jeu” ? fit Ea, manifestement surprise
- Thalivor nous a sauvé la vie et a été accusée de haute-trahison. A vrai dire nous aimerions avoir des informations sur elle pour la disculper.”

Ils purent voir dans son regard un brin d’effroi lorsqu’ils parlèrent de haute trahison, puis très vite elle reprit contenance et leur demanda de se présenter, alors qu’ils lui demandaient ce qu’elle savait de Thalivor, qui elle était et pourquoi fréquentait-elle des gens de milieux si différents:

“Nous sommes des Effigies, je suis Hapeau, et voici Lorwyn. Nous nous sommes retrouvés par la force des choses emprisonnés dans l’armée rhadamantienne, mais nous avons été disculpés. Nous avons appris à connaître Thalivor, et maintenant qu’elle a des ennuis, nous voudrions la défendre. Comment ça se fait que tu connais Thalivor ?
- Je suis une amie à elle, dit-elle. Je pense que j’ai été le premier contact de Thalivor avec les Gaïens lorsqu'elle voyageait un peu plus il y a quelques années.
- Tu étais une Effigie Gaïenne ? Tu ne l’es plus ? demanda Lorwyn.
- De quoi vous voulez parler ?
- J’ai du mal à comprendre comment une Effigie Gaïenne peut se retrouver à danser sur des tables de tavernes rahdamantiennes pendantq ue nos plaines se font petit à petit dévorer par la folie d’Hypnos ! lança Lorwyn.
- Ce n’est pas parce que je suis Gaïenne que je n’ai pas le droit d’avoir, disons, mes passe-temps, répliqua-t-elle, et en plus de ça, qui vous dit qu’à ma façon je n’aide pas la cause en faisant ce que je fais.
- Qu’as-tu fait pour la cause Gaïenne ces dernières années ? Qu’as-tu fait ? s’emporta soudain Lorwyn, révélant de fait son appartenance à la secte écologiste.
- J’en ai fait autant que vous, Lorwyn et Hapeau, répliqua-t-elle, très calme, et comme il faut des guerriers dans la cause des Gaïens, il faut des informateurs, alors je vous prierais de ne pas regarder de haut les efforts que je vous fournis de mon côté.”

Ceci sembla calmer très rapidement les deux Effigies, et Lorwyn s'excusa platement immédiatement, expliquant qu’il n’avait pas imaginé un tel rôle au sein des Gaïens.

“Je pensais que tu étais une de ces Effigies qui fuit ses responsabilités et que je méprise plus que tout. je me suis trompé sur ton compte, ajouta-t-il.”

Elle lui fit signe de la main: il était tout excusé:

“Il est intéressant de savoir que Thalivor a beaucoup voyagé, reprit Lorwyn. effectivement, je suis surpris de voir dans ses contacts tant de gens venus de tant de contrées différentes. Est-ce que tu peux nous parler un peu des voyages que faisait Thalivor, et de leur raison ?
- Est-ce que vous êtes bien le fils de Thalivor ? demanda-t-elle à Ithreb, sans répondre.
- O… Oui … fit celui-ci, un peu surpris.
- Dans ce cas, j’aurais cru que vous sauriez plus que tout autre la raison de ses voyages ! s’exclama Ea.”

Ithreb se ratatina un tout petit peu sur sa chaise, et ea s'approcha de lui et s’assura auprès des deux Effigies qu'ils tentaient bien de prouver l’innocence de Thalivor, puis dit au jeune membraneux:

“Il faut mettre toutes les clés entre leurs mains.
- Je pense que c’est pour moi que maman voyageait, dit Ithreb, peu sûr de lui. Elle cherche un moyen de me protéger de façon durable.
- C’est à dire, te protéger ? lui demanda Hapeau.
- Je suis un membraneux et toute notre vie nous cachons notre vrai nom car celui-ci peut être utilisé pour nous réduire en esclavage, et je crois que les recherches de Maman à l’époque ont porté sur un moyen de me prémunir de cela.”

Lorsqu'ils demandèrent ensuite à Ea si elle en savait plus sur les voyages de Thalivor, elle leur répondit:

“Oh je n’en sais pas beaucoup plus que cela, ça fait un certain temps que nous n’avons pas été en contact et que nous n’avons pas pu échanger, mais je pense que nous pouvons nous considérer comme des amies.
- Mmh … Est-ce que tu as parfois eu l'impression que Thalivor pouvait travailler contre Rhadamanthe, ou queue l’armée n’ait pas toujours été sa priorité ? lui demanda ensuite Lorwyn. Qu’elle agissait non pas comme une gradée de Rhadamanthe, mais comme quelqu'un qui poursuivait des objectifs autres, autres encore que les intérêts de son fils ?
- Non, dit-elle après un temps de réflexion. Pour moi cela a toujours été sa principale raison d’être et de se battre.
-Est ce que tu as entendu parler d’un complot contre elle, ou de quelqu'un qui lui en voudrait ?
-De haut placé je ne sais pas, mais dans les tavernes j’ai entendu qu’il y avait des dissensions entre les généraux d’un camps sur Eaque il y a peu, ceux du camp dont la garnison est rentrée il y a quelques jours.
- C’est probablement la nôtre, peux-tu nous en parler ? lui demanda Lorwyn
- Est-ce que cela a à voir avec Philomène et Arenthor ?
-J’ai bien peur que les trois généraux sur place soient impliqués, mais je crois qu’en effet qu'il y a anguille sous roche.
- Et savez-vous ce qui les sépare, l’objet de la dissension ?
- Si c’est pour aider Thalivor, oui, je peux vous en parler. Il y a eu des différences de méthode entre Philomène Danah et Arenthor Nel’Dremis, ce qui a toujours été sujet à quelques montées de ton, mais jamais à ce point. Il y aurait là une perturbation supplémentaire, et la tension serait montée ces derniers jours. Selon les rumeurs, Thalivor aurait tenté de calmer les choses, et aurait pris la défense de Philomène, mais je n'ai pas plus d'informations.
- C’est justement ce sur quoi nous allons aller enquêter. Nous craignons une conspiration contre elle. Peut-être pouvons-nous te joindre à l'enquête, car je ne vais pas te cacher que pour l'instant les informations que nous possédons sont effroyablement maigres et peut-être que toi-même tu pourrais nous aider dans l’intérêt de thalivor, et indirectement le notre, donc le tien pour des raisons politiques évidentes.
- Oui évidemment ! N’hésitez pas à me recontacter si je peux vous être d'une aide quelconque. Vous n’aurez aucun mal à suivre ma piste ! C’est en étant le plus au centre de l’attention que j’ai le plus d'informations.
- Personne d’autre que Thalivor n’est au courant de ton statut de Gaïenne ? demanda Lorwyn.
- Normalement,non, confirma-t-elle. Si vous avez des problèmes, des blessures, je suis une Muette et je pourrai vous soigner si les choses tournent mal. N'hésitez pas à me contacter.”

Cette dernière phrase semble inquiéter Ithreb, mais Lorwyn et Hapeau, lui faisant confiance, la remercièrent pour sa musique, avant de partir de la taverne.

Moleg, de son côté était parti vers le Temple, où était arrivé assez rapidement. Il vit des gens en sortir, et entra ensuite dans un vestibule qu’il connaissait bien, tendu de velours rouge cramoisi. On lui demanda d’ailleurs ce qu’il faisait là:

“Ce que je viens faire là ? Ce que tout le monde vient faire là en définitive ! Je ne vais pas vous apprendre la fonction de votre établissement !
- C’est plus tellement l’heure ! lui rétorqua l’homme amnifetsement chargé de la sécurité.
- C’est plus l’heure, c’est plus l’heure ! J'ai travaillé toute la nuit moi ! Vous savez j’ai une taverne à faire tourner ! protesta le Troll.
- Ca sera plus cher, alors.
- Plus cher ? Soit.”

Après avoir payé l’entrée, il fut alors introduit dans l’une des salles du rez-de-chaussée. Il s'approcha alors du bar et d’un groupe de personnes en train de discuter, et commença à se plaindre de l’endroit, et fut interrompu par une barmaid rousse aux yeux verts:

“Je peux vous aider, monsieur ? demanda-t-elle, assez sèchement.
- J’ai connu un temps où cet établissement recevait la fine fleur de tout Cruor ! clama-t-il.
- Euh oui, mais à cette heure-là, la fine fleur dort !
- J’ai connu un temps où on se couchait jamais ici ! continua-t-il sur le même ton, avec la voix de quelqu'un qui avait trop bu.
- Je peux vous aider à quelque chose, ou vous préférez partir et aller râler plus loin ? lui lança-t-elle.
- Oh vous savez, j'ai vu des généraux de l’armée venir ici !
- Oh ils viennent toujours, je vous rassure !
- Eh bein je voudrais baiser avec quelqu’un qui a baisé avec un général ! s’enflamma-t-il alors.
- Vous consommez quelque chose, ou je vous mets dehors ? dit-elle sèchement.
- Un truc fort ! cria-t-il, puis se tournant vers un autre consommateur qui le regardait effaré il ajouta, très fort afin d’attirer au maximum l’attention: Un général j’te dis ! Un général !”

Elle lui servit un mélange d’alcools sans aucun diluants, et lui glissa, en levant un sourcil que les femmes que s’accordaient les généraux étaient sans doute au-delà de ses moyens.

“C’est pas une question de moyens ! C’est une question de prestige ! J’les connais bien moi les généraux ! J’les connais bien ! lança-t-il en s'attaquant à son cocktail s’attirant les regards noirs des videurs.”

Il posa sur la table une bourse rebondie, vidant ainsi tout ce qu’il avait pu récupérer de la caisse de sa taverne, et la fit discrètement glisser vers la barmaid avec une voix soudain complètement dessoulée:

“Des généraux, je veux celles des généraux.”

La jeune femme acquiesça et siffla, faisant venir quatre personnes: une Ailée, une Fille du feu, un Fils de l’Eau et une Minie.

“J’aimerais d’abord parler à un responsable pour voir s’il n’y a pas moyen de trouver un arrangement sur ce qu’on pourrait se proposer mutuellement avant de passer aux choses sérieuses.
- Je suis la responsable de salle, si vous voulez me parler.
- Je suis sûr qu’il y a plein de gens qui sont au dessus de vous, dit-il avec un sourire.
- Laissez-moi passer un message,et je suis à vous.”

Et quelques instants plus tard entra dans la salle une grande femme rousse aux formes voluptueuses, dans un grand déshabillé à plumes, manifestement agacée d'avoir été sortie du lit, un air mal réveillé sur le visage malgré une coiffure et un maquillage absolument parfaits.

“Ah ! enfin quelqu'un de sérieux à qui parler ! s’exclama Moleg.”

Elle claqua des doigts, et c’est environ dans la seconde qu’on lui servit un café. Elle y but une gorgée, avant de le jauger de la tête aux pieds, et de lâcher:

“C’est pour quoi ?”

Le troll lui tendit ses pièces,en lui disant:

“J'aurais des besoins spécifiques et j'aimerais m'entretenir avec quelqu’un d’au moins un peu important ici !
-C’est moi la tenancière,alors plus important que moi, il n’y a pas !
- Ah … Très bien.
- C’est étonnant que vous ne m’ayez pas reconnue !
- Je devrais vous connaître ?
- Tout le monde me connaît.
- Bien sûr. Puis-je m’entretenir avec vous dans un endroit plus ... Intime ?”

Après l'avoir de nouveau détaillé de la tête au pieds, elle claqua des doigts, et quelqu’un sembla apparaître de nulle part, et la suivit alors qu’elle s’éloignait. Elle invita d'un geste Moleg à la suivre, et il alla avec elle dans un bureau où son petit déjeuner attendait Cathleen Asmodée. Alors que le valet restait à l’extérieur, elle s’attabla sans rien lui dire et attendit qu’il parle.

“Bien, commença le troll. Maintenant que nous sommes à l’abri des oreilles indiscrètes, ce que je vais vous dire teint en un seul mot et j’ose espérer que vous y prêterez attention: Thalivor.
- Mmmh. je ne pense pas avoir quoi que ce soit d'intéressant à vous révéler sans avoir plus de détail, dit-elle, très sèche. Et puis, je ne parle jamais de mes clients.
- Evidemment, je ne m'attendais pas à ce que ce soit simple, soupira Moleg. Nous nous sommes déjà croisés effectivement mais vous en vous souvenez très certainement pas de moi.
- Oh si je devais me souvenir de tous les gens que je croise !
- C’est très récent, glissa-t-il.
- Oh ! Vous faisiez partie de la bande de guignols chez les Danah ! s'exclama-t-elle alors, le reconnaissant soudain.
- Oui. Les ... guignols, exactement, soupira de nouveau le Troll.
- Je serais vous, je ferais vite, car je n’ai pas de temps à perdre avec des gens comme vous, lui assena-t-elle.
- Bien écoutez, j'imagine que vous avez déjà discuté avec Philomène, je ne vais donc pas y aller par quatre chemins. Nous ne pensons pas que Thalivor soit coupable de quoi que ce soit, nous ne pensons pas non plus que Philomène ne soit en tort de faire ce qu'elle fait. Néanmoins nous sommes déterminés à découvrir par tous les moyens nécessaires le fin mot de cette histoire, et je suis convaincu que votre participation à cette entreprise pourra être salutaire à tout le monde.”

Devant cette tirade les lèvres de Cathleen Asmodée s’étirèrent en un sourire. Elle avait manifestement quelque chose à dire.
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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Empty Re: Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I)

Sam 2 Mai 2020 - 15:31
Mourir pour des idées



Mener l'enquête - 2
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Jzvc
    Moleg Borgstone
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.


Un sourire étirait donc les lèvres pulpeuses de la célèbre Augmentée, puis elle annonça:

“Habituellement je n’ai que faire de ces affaires là. Je ne m’en mêle pas. Cependant, Thalivor m’est sympathique, donc je vais peut-être vous donner des informations la concernant. C’est une cliente régulière, et il y a quelques jours elle est venue avec une Effigie et un médecin. Ils se sont contentés de boire dans une table en retrait.”

Et il fut impossible pour le troll d’en tirer toute autre information, excepté le prénom de la barmaid qui l’avait reçu, la même que celle qui tenait le bar le soir de la venue de Thalivor et ses comparses: Nathalia. Presque jeté dehors par Cathleen Asmodée, il alla donc rejoindre la jeune femme, aussi rousse que sa patronne. Il tenta d’en savoir plus auprès d’elle sur ce que Thalivor, le médecin et l’Effigie avaient pu s'être dit, mais il lui fut malheureusement impossible d’obtenir la moindre information: soit la jeune femme ne savait rien , n’ayant en effet rien entendu, soit elle avait une conscience professionnelle très développée, mais il ne put rien en tirer.
Quelque peu déçu, il sortit ainsi bien avant midi du Temple, et se décida à aller retrouver ses camarades. Il se mit rapidement sur la piste d’Hapeau et Lorwyn, et les retrouva ainsi devant la taverne dont ils venaient tout juste de sortir.

“Ah ! Mes deux Effigies préférées ! fit-il. Et le p’tit bonhomme ! ajouta-t-il à l’attention d’Ithreb en lui passant la main dans les cheveux. Vous avez trouvé Ea ?”

Le Troll attira ses compères dans une ruelle un peu à l’écart, afin de pouvoir parler tranquillement, et ils lui confirmèrent avoir trouvé l’Effigie, lui apprirent également qu’elle était elle aussi une Gaïenne. Ils purent aussi demander à Ithreb si sa mère avait, finalement, trouvé le moyen de le protéger durablement:

“Elle cherchait encore récemment, avec cette guerre elle a moins de temps pour faire ses recherches.”

C’est après cela que Moleg leur dévoila ce qu’il avait appris: Thalivor et Ea avaient eu rendez vous très récemment au Temple. Hapeau releva que l’Effigie ne leur avait pas mentionné ceci, et après avoir échangé un regard entendu, ils proposèrent à Ithreb d’aller manger à la taverne; ainsi ils pourraient réinterroger l’Effigie.
En entrant, ils remarquèrent immédiatement la différence d'ambiance: Ea n’était plus, là, il n’y avait plus de musique, plus de danse, plus d’entrain, simplement quelques ivrognes disséminés, et le tavernier qui essuyait des verres troubles avec un torchon à la propreté douteuse.
Alors que Lorwyn, Moleg et Ithreb allaient s’installer à une table un peu à l’écart, Hapeau se dirigea vers l’homme, et, tout en lui passant commande, lui demanda s’ils leur était possible de retourner dans la salle où ils étaient,encore quelques minutes auparavant, avec Ea. L’homme le regarda avec de grands yeux éberlués:

“Avec qui ?
- Avec l’Effigie qui chantait tout à l’heure ! D’ailleurs, est-elle partie, ou est-ce qu’elle est toujours dans la salle ?
-Les Deux seules effigies que j’ai vu aujourd’hui, et même ces derniers temps, c'est vous deux ! Vous n’êtes pas très courants !”

Comprenant immédiatement que quelque chose clochait, Lorwyn sortit en trombe pour survoler la zone avec son hibou; cependant, il ne vit rien. De son côté, Hapeau poursuivait l'entretien,avec le tavernier qui soutenait n’avoir jamais vu Ea, et semblait ne même pas savoir de qui ils lui parlaient. Il semblait sincère, et pourtant, ils ne trouvèrent autour de lui aucune trace de poudre d’amnésie ou autre artifice, et à peine autour de lui une faible aura magique, rien qui en soit révélateur. Lorsqu’il revint vers ses compagnons, Moleg, manifestement inquiet, proposa qu’ils partent, sans attendre leur commande, rejoindre leurs compagnons, et ils retournèrent rapidement dans les rues de Rhadamanthe pour se diriger vers chez le docteur Frôle-la-Mort.


De leur côté, Gabriel et Caïn arrivaient en fin de matinée là où ils avaient vu Thalivor pour la dernière fois: chez le docteur Frôle-La-Mort. Un drap d‘une propreté douteuse avait été placé derrière la porte, celle-ci étant toujours à moitié arrachée de ses gonds. Ce stratagème permettait de bloquer la vue de l’extérieur, mais n’empêcha pas le duo d’entrer.

“Docteur ! C’est le conseil de l’ordre des médecins ! s’annonça Caïn avec un immense sourire.”

Derrière lui, le Duveteux était secoué par un fou rire. Face à eux, le docteur leva les yeux des instruments qu’il lustrait:

“Encore vous ? Que me vaut le plaisir ? articula-t-il avec un regard glacial à leur adresse.
-Eh bein on a quelques questions à vous poser concernant Thalivor et ce qui lui est arrivé, commença Caïn.
-Et puis vous avez même pas fini de nous ausculter, vous n’avez pas regardé mes pouces et mes doigts alors je veux savoir, quand même, ajouta Gabriel.
-Pour l'auscultation je n'ai rien trouvé.
-Vous avez rien trouvé du tout ?
-Thalivor et moi-même avions notre propre théorie, à corroborer avec les analyses, mais ça n’a pas été confirmé.
-Et c’était quoi cette théorie ?
-Thalivor pensait à une vieille magie qu’on trouvait autrefois à Eaque, le genre qu’on pratiquait dans les sectes, mais ce n’est rien de tout ça je vous assure.
-Si vous le dites … lâcha Gabriel.
-Vous avez parlé de quoi d’autre avec Thalivor ? reprit Caïn.
-Je vous avoue que nous n'avons pas eu le temps de parler de grand chose d'autre avant que les soldats n'entrent dans le cabinet, alors rien de bien intéressant …
-Qu’est ce que vous savez de Philomène? continua le Tarima.
-C’est la première fois que je la voyais l’autre jour,enfin je suppose que c’était elle à la façon dont s’est avancée. Rien, donc.
- Vous connaissez bien Thalivor ?
- Oh non pas tant que ça ! Ca ne fait pas très longtemps que nous nous sommes rencontrés, même pas un an, et on n’a jamais été très proches.
-Y a-t-il une raison particulière au fait qu'elle vous ait choisi vous pour nous ausculter ?
- Je la connais très peu au final, et je n’en sais rien, sûrement qu'elle avait confiance en moi. Ca s'est bien passé une fois ou deux, j’ai pu aider sur des questions qu'elle se posait et je suis connu pour faire émerger la vérité des corps.
-C’est-à-dire ?
-Je suis un des meilleurs médecins légistes du quartier, je pense.
-Mais on n’était pas encore morts ! Pourquoi elle nous a emmenés chez vous ?”

A cet instant, Gabriel fut pris d’une quinte de toux des plus impressionnantes, et Caïn n’eut d'autre choix que de lui taper dans le dos.

“Pas encore morts, je disais, reprit le Duveteux avec une grimace.
-Je suppose qu’elle avait confiance en mes talents à ce niveau-là même si c’est le genre de passion que j’occulte en général en société.
-Ca reste étrange que ce soit un légiste qui se soit occupé et nous. Vous n'avez aucune idée sur le pourquoi du comment ?
-Il aurait fallu poser la question à Thalivor, fit il avec un sourire quelque peu moqueur.
-On peut pas lui parler là à Thalivor ! répliqua Gabriel. Quand est-elle venue vous voir la dernière fois ?
-Oh, il y a une dizaine de mois environ, mais nous nous sommes très peu vus.
-Oui mais pour quelle raison ? Il y a énormément de médecins dans l’armée, alors pourquoi vous et pas un médecin plus proche ?
- Sans doute pour ma réputation, elle avait des questions.
-J'aurais une question, intervint soudain Caïn: vous n’auriez pas une idée par pur hasard de comment on pourrait parler à Thalivor ?
-Oh vous m’en posez des questions ! je n’en sais rien ! je suis médecin, pas espion, et je ne me risquerais pas à aller espionner de prisons, surtout pour un crime de haute trahison.”

C’est à cet instant que le Duveteux interrompit la conversation pour aller s’entretenir avec son ami à l’extérieur. En effet, il avait bien compris que le médecin, nerveux, leur mentait comme un arracheur de dents, là où Caïn n’avait vu que de l’angoisse. Après en avoir informé son compère, ils mirent sur pied une stratégie, avant de retourner à l’intérieur.

“Coucou nous revoilou ! Surprise bitches ! C’est encore nous ! lâcha le Tarima en entrant.”

Le médecin leva un sourcil en les revoyant, tout en soupirant. Caïn se dirigea vers lui immédiatement, alors que, sans attendre d’invitation, Gabriel alla s’asseoir sur la table d’auscultation, préparant manifestement quelque chose.

“Docteur je comprends que vous vous méfiiez, on se connait peu, on n’est pas particulièrement proches, mais vous ne connaissez pas mon ami ici présent, je vous déconseille de mentir, car il a une capacité très spéciale, et ça va chier !
-Comment ça mentir, vous venez chez moi, et vous me traitez de menteur ?”

Et soudain, Gabriel fit montre de son incroyable capacité spéciale: il se mit à dégouliner de larmes et de morve, en parlant de manière assez peu compréhensible, coupé par des sanglots, la voix vibrante d’émotion, mais tentant très manifestement d'apitoyer le médecin afin qu’il les aide. Malheureusement, le Duveteux et son comparse semblaient avoir oublié qu’ils se trouvaient sur Rhadamanthe, un continent rempli de mensonges, de tromperies, de fourberies, de complots et de méchanceté, où chacun ne pensait qu’à ses intérêts. Un endroit où les gens avaient le coeur plus sec que le sable du Désert Phobos, et l'esprit plus tordu encore sur les arbres de la Forêt du Pendu, où chacun avait des choses à cacher, et où la vérité était souvent bien plus sordide que tout ce que l’on pouvait imaginer, dissimulée sous des dizaines de couches de mensonges. C’est donc ainsi que le médecin les regarda, éberlué, avant de les jeter dehors: non seulement il n’avait plus rien à leur dire, mais en plus, ils allaient lui salir son sol, ces deux imbéciles !
C’est là que, très rapidement, ils virent se dessiner les deux immenses silhouettes maigres, accompagnée de deux oiseaux surdimensionnés. A leurs côtés, une autre silhouette de haute taille, trapue, et une dernière, plus petite, comportant manifestement des ailes. Leurs compagnons venaient d’arriver. Alors que l’un des oiseaux restait surveiller le cabinet afin de s'assurer que le médecin de s’enfuie pas, tous allèrent dans une rue adjacente, afin de chacun pouvoir connaître les informations détenues par les autres. C’est ainsi que Gabriel et Caïn se rendirent compte que le médecin n’avait jamais évoqué sa rencontre avec Ea et Thalivor au Temple. Après un sinistre craquement de phalanges de Moleg, ils mirent en place une stratégie pour confondre le docteur.
La première phase de cette stratégie consista en l’entrée de Caïn dans le cabinet. Celui-ci, d’une discrétion exemplaire, parvint à s’infiltrer chez Frôle-la-mort, constatant que le docteur était toujours présent. Il se faufila ensuite derrière l’un des rideaux de la pièce, sans être remarqué par le médecin. Là il découvrit un bureau comportant un fouillis de papiers, des fioles entreposées, des échantillons, des dossiers, des grimoires. Il trouva également dans un petit coffre ce qui semblait être un casque de guerre miniature. Celui-ci semblait vouloir complètement recouvrir le visage et la tête, protégeant ainsi complètement son porteur en ne laissant apparaître que les yeux. Contrairement à d’autres casques du genre, celui-ci ne comportait aucun ornement, aucune plume, par contre, il était plutôt brillant, et, intrigué, Caïn décida d’emporter cet élément. Dans le bureau, il trouva également une correspondance avec ce qui semblait être des Eaquiens. Si les adresses et les identités étaient cryptiques, le contenu était clair: on parlait de matériel organique, et de profit. Immédiatement, Caïn comprit qu’il s’agissait là d’une affaire de trafic de cadavres, et glissa le tout dans sa poche.
Pendant ce temps-là, Gabriel et Ithreb avaient rejoint MûWû à l’extérieur pour faire le guet, alors que les autres entraient dans le cabinet.

“Frôle-la-Mort ! C’est toi qui vas frôler la mort cette fois si tu continues tes conneries ! lui hurla Moleg.”

Au même instant, Lorwyn émit un bruit des plus désagréable, et alors que le doctor, surpris, relevait la tête vers eux, le Troll se jeta sur lui, amenant sa tête à heurter le carrelage encore mouillé des larmes du duveteux.

“Mais qu’est ce que vous faites ! Lâchez moi ! Qu’est-ce que vous me voulez ?!
- On a de sérieuses raisons de croire que tu nous en dis moins que tu n’en sais ! le menaça Moleg d'une voix grondante. Tu as rencontré Thalivor et une Effigie il y a quelques jours dans un bordel !
-Et en plus de ça ce cher Frôle-la-Mort vend des cadavres ! ajouta Caïn surgissant de derrière le rideau en agitant les papiers, l’air tout fier de lui.”

Cette intervention fit serrer les dents au médecin, qui leur décocha un regard glacé. Il ne répondit à aucun des questions des aventuriers, gardant un silence absolu, tant face à leurs menaces que face à leurs coups.

A l’extérieur, Ithreb tentait de briser la glace avec Gabriel, avec qui les relations avaient démarré du mauvais pied:

“Il va peut-être bientôt se mettre à pleuvoir.
-Oui c’est possible dit Gabriel après avoir regardé le ciel
-Mmmh, oui, oui, hein, fit Ithreb avec un regard en coin.”

A l’intérieur, le médecin avait essuyé une claque de Moleg qui lui avait fait craquer les cervicales et sauter deux dents, et avait ensuite résisté à la tentative de torture à base de chatouilles en pailles d’Hapeau, qui, déçu, était allé se replacer derrière Lorwyn. Celui-ci le menaça de le dénoncer aux autorités rhadamantiennes, sans rien en tirer, puis Caïn tenta, sans plus de succès, de le corrompre, puis de l’attendrir.

Dehors, Gabriel demanda au fils de Thalivor s’il était déjà venu là, avec sa mère, ou s’il connaissait le médecin. Lorsque celui-ci répondit par la négative, un lourd silence s’installa de nouveau.

Dans le cabinet, et face à l’absence de coopération du médecin, Moleg resta avec ce dernier, pesant sur lui de tout son poids, alors que ses compagnons fouillaient le cabinet. Ils découvrirent ainsi une salle de bains étroite, et dans un état d'hygiène discutable, ainsi qu'une chambre mal rangée, au mobilier spartiate. Ils trouvèrent sur la table de nuit un grimoire ancien et abîmé, aux pages vides, qu’Hapeau décida de prendre. Roulée sous le lit, ils trouvèrent également une cape noir à capuchon, sur laquelle Caïn reconnut sans peine l’odeur de celle de Thalivor, que Gabriel portait toujours.
Ces éléments en main, ils tentèrent une nouvelle fois, de pousser le médecin à coopérer, mais sans succès. Moleg l'assomma de coups, et le mit sur son épaule, alors que ses compagnons se composaient un baluchon avec les affaires du médecin, que Gabriel mit sur son dos alors qu'ils partaient.
Ils décidèrent de nouveau de se séparer, et c’est ainsi qu’Ithreb, Moleg et Caïn se dirigèrent vers la caserne afin de retrouver Roger. S’ils attirèrent les regards avec le corps que le troll transportait sur son épaule, personne n’osa les aborder, et ils arrivèrent sans encombres au point de rendez-vous à l’heure dite. Roger arriva peu après, courant, essoufflé:

“Pfiou ! Moleg ! Je … pfiou … Je suis presque pas … pfiou ... en retard ! Pfiou !
- On est pas à ça prêt ! répliqua le troll en souriant
- T'as amené des amis ! dit-il en passant un regard sur Caïn et Ithreb, puis, voyant le médecin, il hésita: Et …
- Oui.
- Ok, j’en demanderai pas plus j’ai pas envie de finir comme lui, conclut le gradé.”

Moleg présenta alors ses compagnons, baissant la voix pour donner l'identité d’Ithreb, ce qui eut pour effet d’afficher sur le visage replet de Roger un air complice de conspirateur heureux. Ils se dirigèrent ensuite, sur les conseils de Roger, vers une auberge non loin pour casser la croûte et discuter tranquillement.

“C’est toi qui offre le repas, Roger ? J’ai perdu tous mes deniers !
- Encore ?!
- Non, mais cette fois c’est différent, je t'expliquerai …
- Bon... fit le soldat avec un soupir. Mais t’offres la bière alors ? ajouta-t-il avec un clin d’oeil. dans ce cas, allons-y.”

Sur le trajet, ils furent interrompus rapidement par Lorwyn, ce que nous verrons dans un instant. Une fois dans l'auberge, Moleg posa Frôle-la-mort près de lui sans qu’on lui pose la moindre question (peut-être les gens du coin étaient-ils habitués à de telles scènes ?). Seuls quelques enfants virent lui toucher les joues avant de repartir en riant. Alors que Caïn et Ithreb prenaient un jus d’orange, le troll prévint ce dernier de ne pas s’offenser, et que les informations divulguées pourraient lui faire un choc : c’était après de tout de sa mère que l’on parlait, et celle-ci avait manifestement des choses à cacher.
Moleg expliqua à Roger la présence de Frôle-la-Mort, et lui demanda ce que lui avait pu apprendre.

“J’ai interrogé un peu tous les soldats que je pouvais et j’ai écouté pas mal de rumeurs. Thalivor était pas mal appréciée dans l'armée, c’était un caractère à part, en plus elle était efficace en général, il y a eu beaucoup de compliments. Vous avez peut-être entendu parler de tensions entre les gradés ?
-On en a entendu parler oui.
-Je crois que la cause de tout ça, c’est une divergence d'opinions entre Philomène et Arenthor principalement. Thalivor prenait souvent la défense de Philomène, mais dans les tous derniers jours, quand vous étiez là, il a dû se passer quelque chose dont la plupart des gens n’étaient pas au courant, c’est difficile de savoir quoi, mais l’autorité qu'avait Arenthor a été remise en questions sur la fin de la mission. Philomène et Thalivor n’ont pas hésité à prendre leurs aises et à faire ce qu’elles voulaient, j’ai l’impression. Évidemment il y a eu l’incident des mines, dont CaÏn doit se souvenir, c’est pas quelque chose qu’Arenthor aurait approuvé, d’utiliser des prisonniers pour déminer des terrains. D’un autre côté il y a eu un certain favoritisme de Thalivor envers un petit groupe de prisonniers, vous, et de la même façon je ne suis pas sûr que le général en chef aurait mis en place ce genre de favoritisme, et je ne sais pas pourquoi Thalivor a autant insisté pour faire aussi attention à vous. Elle n’a pas fait ça avec tous les prisonniers c’est certain.”

Moleg hocha la tête, plutôt satisfait des informations apportées par le soldat, puis le chargea, pour les jours à venir, de lui récupérer d’autres informations sur Thalivor, mais également Ea, en tentant de la localiser, ainsi que sur Frôle-La-mort et son trafic. Roger accepta, tout comme il accepta d’attendre le lendemain avant le parler de Frôle-la-Mort et de ses activités suspectes dans son rapport. Sur ce, Ithreb, Caïn et Moleg accompagnés du médecin toujours assommé, se dirigèrent jusque chez Thalivor pour y déposer le docteur, escortés par deux soldats dépêchés par Roger, avant de se rendre chez Philomène, une fois l’Arma Hominium ligoté à grand coup d’intriquement de pierres.


De leur côté, les deux Effigies, montées sur leurs oiseaux, accompagnés de Gabriel s’étaient rendus chez Arenthor Nel’Dremis en volant. Une fois qu’ils eurent mis pied à terre, ils se retrouvèrent devant une très belle maison des très hauts quartiers de la ville. La bâtisse était très entretenue, et paraissait cossue. Il y avait, à l’entrée, une indication: c’était bien là la maison du couple Nel’Dremis. Mais, même sans ça, elle se repérait facilement à sa porte, qui paraissait digne d’une porte de cathédrale, ce qui se justifiait sans aucun doute par la taille d’au moins un des deux occupants de la maison. Celle-ci était flanquée de deux gardes en armure, l’un barbu sous son casque et l’autre dont on ne voyait que les yeux bleus.

“Bonjouuuur ! On vient visiter monsieur Nel’Dremis, dit Gabriel, enthousiaste. Il nous avais envoyé une lettre il y a de ça quelques jours, nous voudrions solliciter un rendez-vous !
- Messire Nel’Dremis n’est pas là, il est en mission, fit le garde barbu.
- Est-ce que vous savez quand est-ce qu’il va rentrer ? demanda le Duveteux.”

Après s’être entre-regardés, ils leur firent comprendre que cela ne les concernait pas, mais face à l'insistance de Lorwyn, et à ses arguments (ils étaient soldats, et venaient dans le cadre d’une enquête et non d’une visite de courtoisie), le garde barbu reprit:

“Vous avez une preuve ? Vous n’êtes pas en uniforme. Vous avez un insigne, une lettre, une convocation, quelque chose ?
- Nous avons été trouvés lors de la dernière expédition à Eaque dont il est revenu il y a de ça six jours, argumenta LOrwyn.
- Nous nous sommes battus contre le Géant ! ajouta Gabriel.
-Oh ! Vous êtes les prisonniers ! fit alors le garde barbu.
- Non ! Nous ne sommes plus prisonniers ! Nous sommes en missions pour Madame Philomène et monsieur Arenthor ! protesta Gabriel.
- Nous ne sommes plus prisonniers depuis que nous avons rejoint volontairement les rangs de l’armée lors de la fuite des soldats rhadamantiens, prouvant ainsi notre allégeance. Vous semblez savoir que nous avons été faits prisonniers, amis vous en semblez pas savoir que nous avons été invités par la maison Nel’Dremis. Nous n'avons pas la lettre sur nous, amis c'est un fait.
- Vous avez rejoint l’armée ? Je ne vois pas d’uniforme, intervint le garde aux yeux clairs (qui s'avéra, à la voix, être une femme). Vous dites que vous avez été invités par la famille Nel’Dremis ? Je ne vois pas d’invitation, ajouta-t-elle d’un ton sec.”

Ceci scella leur décision: Lorwyn partit à dos de MûWû, à pleine vitesse, vers l'endroit où Caïn était supposé être. Il se posa en urgence devant le Tarima surpris:

“La lettre ! La lettre ! croassa-t-il à son intention.
- Quelle lettre ? fit Caïn.
- La lettre d’Arenthor !
- Ah cette lettre ! Eh bien quoi cette lettre ?
- Donne-la moi ! Les gardes veulent pas nous laisser rentrer !
- Hein ? mais en quoi cette lettre va t’aider ?
- Ils nous demandent une preuve de l’invitation d’Arenthor !
- Oh ! Bah d’accord, tiens ! répliqua le jeune homme en la lui tendant.
- Merci ! s'exclama Lorwyn en se saisissant de la précieuse missive.”

Puis, après un drôle de rire à l’attention de Roger, il s’éloigna à grands pas, l’air furieux, tête dans les épaules, en faisant de grands gestes de bras, et enfourcha son oiseau, afin de revenir devant la maison Nel’Dremis. Il fit un gros câlin de remerciement à son précieux hibou, puis lut la lettre aux gardes, avant de la leur tendre. La garde regarda la lettre, puis les aventuriers, puis son confrère,et de nouveau la lettre,alors qu’un coin de sa bouche se soulevait:

“Vous vous foutez de moi ? C’est une invitation pour une nuit, datée d’il y a cinq jours ! Ce n’est plus valable !
- Oui, mais on était quand même invités ! tenta Gabriel.
- Il y a cinq jours, répondit-elle, inflexible.
- Nous avons eu de nombreuses invitations, et un certain nombre de mésaventure, donc nous avons été dans l’incapacité de répondre à la lettre mais nous le faisons de bon coeur, maintenant que les évènements nous le permettent, intervint Lorwyn.
- Ecoutez. Vous avez été invités il y a cinq jours, pour une nuit. monsieur Nel’Dremis n’est pas là. L’affaire est close: vous en rentrez pas.
- Mais quand est-ce qu’on peut revenir quand il est là ? insista Gabriel”

Alors que sa collègue s’apprêtait à parler, le garde barbu l’interrompit d’un regard, puis, après l’avoir ainsi consultée, il répondit:

“Bon, normalement je suis pas trop censé vous le dire, mais bon c’est vrai que vous avez été invités, alors, écoutez: il est en mission, il ne va pas rentrer de suite, ça pourrait durer des jours ! C’est un ordre du roi, désolé !”

Et, déçus, après les avoir remerciés, les deux Effigies, leurs oiseaux et le Duveteux s’éloignèrent, non sans entendre la garde tancer son collègue, sur qui MûWû hulula méchamment, manifestement déçu d’avoir tant donné d’énergie, pour rien, avant de les toiser avec autant de mépris et de dignité qu’était capable d’en produire un hibou.
Quelques temps plus tard, ils retrouvèrent Moleg, Ithreb et Caïn devant chez Philomène. Dans une petite rue un peu à l'écart, ils partagèrent de nouveau le fruit de leurs dernières investigations. Ils purent également noter que le fils de Thalivor restait extrêmement silencieux, manifestement chamboulé par leurs dernières découvertes.
Puis il frappèrent chez les Danah, et ils furent conduits à travers un nouveau dédale, plus joli et décoré, par un garde, jusqu’à une porte différente de la précédente. Lorsque Philomène elle-même vint leur ouvrir et les fit entrer, ils purent se rendre compte qu'ils étaient dans sa chambre -ce qui fit rosir Caïn de plaisir. Elle les accueillit avec son sourire moqueur, et Gabriel vit qu’elle avait l’air également quelque peu contrariée. La jeune femme les fit asseoir dans les fauteuils qu’il y avait dans la pièce finement décorée, et leur demanda le compte rendu de leur journée, qu'ils lui firent. Moleg lui relata ainsi sa visite au Temple et les informations soutirées, ainsi que l’interrogatoire musclé du docteur Frôle-la-Mort, puis Lorwyn prit le relai pour lui raconter le refus des gardes d’Arenthor de les laisser entrer et l’absence de celui-ci. Personne n’évoqua Ea, suite à une demande des Effigies.

“Par ailleurs, nous avons des questions à vous poser, car vous serez la dernière témoin que nous interrogerons aujourd’hui, et nous pourrions avoir besoin des informations que vous nous livrerez, lui dit Lorwyn.
- Tentez donc votre chance, répliqua-t-elle,en souriant.
- Evidemment, cette démarche en sort pas de nulle part, intervint Moleg. Nous avons écouté les rumeurs dans les tavernes et dans le camp, pour savoir la réputation qu'avait Tahlivor. Ce qui est ressorti, c’est qu’il y avait des dissensions, et peut-être celles -ci pourraient être en partie la cause de la situation de Thalivor aujourd’hui. Aussi, nous aimerions en savoir les raisons, si vous le permettez.Nous avons entendu dire qu’Arenthor et vous aviez des divergences pour commander et que, la plupart du temps, Thalivor se plaçait de votre côté.
- J'ajouterais que Thalivor vous tenait parmi ses amis de confiance, intervint Lorwyn.
- Ce que nous aimerions savoir c’est précisément quel pouvait être l’objet de vos dissensions avec Arenthor et les raisons qui pouvaient pousser Tahlivor à être de votre côté plutôt que du sien, sans dévoiler bien sûr vos stratégies militaires, reprit le Troll.
- Disons que du côté du commandement, même si je tords aux volontés d’Arenthor, lui et moi ne partageons pas toujours la même vision des choses à faire. Je mets en avant les résultats et je suis prête à utiliser tout ressource proposée et à faire feu de tout bois, au détriment, je le reconnais, d’une quelconque éthique qui n’a pas sa place dans notre armée.
- C’est la raison qui vous a poussée à utiliser mes camarades, puis à nous faire confiance dans un second temps, dans cette enquête,que n'approuverait certainement pas Arenthor de fait ? demanda Moleg
- C’est exact, lui confirma-t-elle, souriant toujours. Puis,après avoir semblé réfléchir et abandonner une idée, elle reprit: Quant au fait que Thalivor prenait ma défense, c'est la vérité, mais pour tout vous dire je suis bien incapable de vous dire pourquoi car nous ne partagions pas tout à fait les mêmes idées du commandement. Thalivor comme moi a une tendance à utiliser les ressources à sa disposition, mais elle semble faire preuve d’une déontologie quand elle le peut et d’une éthique nauséabondes, si je puis dire. Pour moi, vouloir utiliser toutes les ressources à sa disposition, mais vouloir faire preuve d’éthique alors que nous sommes en guerre, c’est faire preuve d’une certaine hypocrisie dans cette éthique.
- Vous avez mentionné le fait d’utiliser toutes les ressources à votre disposition. Cela nous pose une question: pourquoi spécialement nous ? Quel est l'intérêt que vous, ou Thalivor, pourrait trouver à notre exploitation ? lui demanda le Troll.
- Pour le choix de Thalivor de tenter de vous exploiter, honnêtement c’est bien ce que j'aimerais savoir, dit-elle avec un sourire soudain intéressé et bien moins moqueur, même si j’ai ma petite idée: après tout vous avez tous un point commun assez évident, ajouta-t-elle en regardant la main de Moleg.
- Et est-ce que vous avez une théorie là-dessus ? Ce que nous pensons nous actuellement c’est qu’en découvrant le mystère deces doigts colorés, nous découvrirons le fin mot de cette histoire.
-Avant ça, j'aimerais vous poser une question. J’ai peut-être en effet ma propre théorie sur la chose, mais il me manque des pièces du puzzle pour que je puisse vraiment dire que c’est autre chose qu'une intuition. Est-ce que d’une façon ou d’une autre vous avez trouvé des informations sur un contact Eaquien de Thalivor? Quelqu’un qui aurait à faire par exemple principalement dans les Plaines, et pas directement à Hypnos.
- C’est possible. Nous avons trouvé chez elle un carnet d’adresse crypté en braille et il semble y avoir des adresses à Eaque, et d’un autre côté nous avons trouvé parmi les docteurs du médecin Frôle-la-Mort, des lettres adressées à Eaque, mais nous n'avons pas encore que le temps de vérifier s’il y avait des correspondances entre les deux.
- Savez-vous si Thalivor a eu affaire récemment à ces contacts Eaquiens ?
- Dites-nous, si vous avez une piste privilégiée, un nom, afin que nous cherchions demain, proposa Moleg, soutenu par Lorwyn.”

Elle les regarda tous, les uns après les autres. C’était manifeste sur son visage: elle savait qu’ils lui cachaient quelque chose, et tenait à savoir quoi. Elle se tourna alors vers Caïn:

“Rien à ajouter ?
- Nooooon …
- Bon, Philomène, je pense qu’on a assez joué, intervint alors Moleg, s’attirant un regard en coin inquiet de Lorwyn. Par égard pour mes compagnons, nous avons pu omettre quelques informations, effectivement, notamment le fait que lors des rendez-vous au Temple Thalivor et le médecin n'étaient pas seuls, il y avait avec eux une Effigie d’Eaque. Seulement je crois entendre qu’il ya des enjeux politiques derrière, notamment pour mes camarades gaïens ici présents, mais cela me dépasse et ne m’intéresse pas: tout ce dont j’ai envie, c’est de connaître le fin mot de cette histoire. Effectivement il semble y avoir une Eaquienne, effectivement nous vous l'avons caché, bien que je n’en comprenne pas tout à fait la raison. Néanmoins, cela n’empêche pas que si vous avez un embryon de piste, nous pouvons enquêter là-dessus.”

Ils purent tous voir une lueur dans son regard, une pointe d’exaltation, puis elle leur dit:

“Donc il y avait bien quelqu’un d’Eaque … Vous auriez pu en dire plus tôt !
- Ne sachant pas que ce que ça changeait, Philomène, nous ne pouvons pas mesurer l’étendue de l’importance de cette information.
- Et maintenant que nous avons révélé à une générale des armées de Rhadamanthe des informations qui pourraient compromettre la cause pour laquelle Hapeau et moi nous battons depuis vingt ans déjà, nous comptons sur vous pour nous aider davantage à comprendre le fin mot de cette histoire, lâcha Lorwyn.
- Si il y avait parmi vos alliés une personne qui était comme moi au niveau de mon choix de commandement, en bien pire encore en terme d’éthique, qu’en penseriez-vous ?
- Il y a une limite, mais je peux comprendre que cette limite soit assez lointaine. Il ne faut pas trahir sa cause en croyant la servir, mais on peut passer au-delà de nombreuses barrières. Avez-vous eu connaissance de quelqu’un qui, chez les Gaïens, soit en mesure de mouvements de grande amplitude,qui implique des choix moraux qui ne correspondent pas à ce que je vous ai décrit ? Car cela pourrait m'inquiéter.
- Si ma théorie est juste, il est bien possible qu’il y ait en effet parmi les Gaïens des personnes comme ça, peut-être même en lien avec Thalivor. Si ma théorie est juste et que vous croyances sont celles des Gaïens en général, vos buts pourraient bien coïncider avec les miens et cette enquête. J’ai deux choses à vous faire vérifier avant de pouvoir valider au moins en grande partie ma théorie et ce que je pense qu’il est en train de se passer. Tout d’abord Caïn, dit-elle en se tournant vers le Tarima, est-ce que vous avez bien fouillé la maison de Thalivor ?”

Lorsque le jeune homme lui révéla n’avoir fouillé que quelques pièces, elle les encouragea à fouiller de nouveau, et en entier, la maison de Thalivor, quitte à la retourner complètement. Puis elle ajouta:

“ Malgré mon intuition, je me refuse à discréditer thalivor san aucun fondement. je ne sais pas exactement ce que nous allons y trouver, mais si vous y trouvez quelque chose, des traces peu orthodoxes dira-t-on, alors il faudra que nous organisions rapidement un voyage vers Eaque,et je me débrouillerai pour que nous puissions y aller dans les jours qui suivent. Je vous invite à revenir me voir dès que vous aurez trouvé quoi que ce soit, sans attendre l’heure du rendez-vous.”

Et ceci sembla clore la discussion.

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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Empty Re: Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I)

Dim 17 Mai 2020 - 12:27
Mourir pour des idées



Mener l'enquête - 3
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Jzvc
    Moleg Borgstone
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.


Alors qu’ils étaient raccompagnés hors de la pièce, Moleg glissa à Ithreb:

"Ithreb, il n'y a que deux issues possibles à cette histoire, soit ta mère est innocente, et nous espérons toujours de pouvoir le prouver, soit elle s'est rendue coupable de quelque chose. Dans les deux cas, nous sommes absolument convaincus que quoi qu'elle ait fait, elle t'aime et c'était pour te protéger.
- Maintenant que tu as vu le bon côté comme le mauvais côté de l'enquête, tu peux décider de continuer ou pas, mais il y a le risque que pour te protéger ta mère ait fait des choses qui peuvent être discutables, ajouta Hapeau.”

La garçon, toujours silencieux, hocha la tête sans répondre. A peu près au même instant, Caïn donna un coup de coude à gabriel, signal pour le déploiement de leur stratégie décidée le matin même: le Duveteux fourra dans sa poche l’étui de cuir que lui tendait le Tarima, avec la consigne de suivre le plan. Un instant plus tard, Caïn murmura à ses camarades “Couvrez-moi.”, et commença à se fondre dans le décor. Au même instant, Gabriel se mit soudain à secouer ses ailes, comme s’il avait eu un gros frisson, masquant ainsi la vue du gardien … et s’attirant les foudres de Moleg qui lui reprocha d’une voix grondante son manque de politesse et de délicatesse, prenant ainsi à parti le garde qui était avec eux qui ne vit donc pas s’éloigner le Tarima alors que le menton de Gabriel commençait à trembler.

Caïn était quand à lui déjà hors de vue lorsque ses compagnons reprirent leur chemin. Le jeune homme se perdit donc dans le dédale du manoir, cherchant un bureau où il pourrait trouver de la correspondance de l’élue de son coeur, ou, à défaut, la chambre de Philomène. Après avoir dépassé plusieurs pièces qu’il a jugées sans intérêt, il s’arrêta devant une porte fermée, plutôt sobre: son instinct lui soufflait que c’était là le bureau qu’il cherchait. Grâce aux outils qu’il avait toujours sur lui, il parvint à en crocheter la serrure, et y entra donc pour entamer une fouille méthodique. Il ne parvint à trouver ni trace d’Ea, ni de Frôle-la-Mort, ni de lettre au roi. Il trouva cependant une lettre d’un ancien conseiller royal -selon ses souvenirs de coupures de presse-, donnant des informations sur la famille Eksezkiel. Il découvrit également une lettre en court d’écriture dans laquelle Philomène, d’une extrême politesse, réglait ses comptes de manière corrosive avec une autre grande famille noble, d’Eaque manifestement. A l’instant où il se lançait à la recherche d’un journal intime, il entendit la poignée tourner derrière lui. Le coeur battant, il tenta de disparaître dans le décor, et alla se cacher derrière un rideau en voyant Philomène entrer. de son poste, il la vit s'avancer jusqu’à son bureau, tirer sa chaise et s'asseoir tout à fait normalement, puis poursuivre sa rédaction. etait-il possible qu’elle ne l’ait pas vu ? A l'instant où il se posait cette question, une main invisible l’attrapa au col et le plaqua au sol avec rudesse, alors qu’une dague apparaissait contre son cou. Alors que la Philomène du bureau se troublait et disparaissait, Caïn vit apparaître sous ses yeux ébahis Philomène qui le maintenait solidement à terre, le fusillant du regard.

“C'est une magie très pratique du coup ! fit-il en souriant.
- Je peux vous demander ce que vous faites dans mon bureau ? répliqua-t-elle sèchement.
- Vous voulez la réponse franche ou vous me laissez le temps d'en préparer une ? minauda le garçon en souriant.
- Je préfère la réponse franche, siffla Philomène. Je pense pouvoir savoir si vous mentez
- Ecoutez, en fait, je voulais principalement tester si mon hypothèse était vérifiée concernant ce qui vous permettait de voir où je me trouve. Je me suis dit que le meilleur moyen était de m’introduire dans un endroit où je ne suis pas censé être et de voir si vous me remarqueriez. Votre présence est-elle un hasard ou dois-je conclure que vous connaissiez ma présence?”

Sans répondre, elle appela la garde d’une voix forte en roulant des yeux.

“Vous savez je connais le chemin de la sortie sinon … glissa la Tarima.
-Je préfère vous avoir bien à l’oeil. Vous êtes mandaté pour enquêter sur Thalivor pas sur moi, ajouta-t-elle sèchement.
- Quand une personne m’intéresse je ne peux pas m’empêcher de tenter d’en savoir plus sur elle, fit-il avec un sourire.”

Au moment où la garde arrivait,elle se releva d’un coup sec en retirant s dague brutalement, laissant à Caïn une fine estafilade. Celle-ci, brûlante, fit perler du sang à sa gorge. Les gardes, après l’avoir accompagné dehors, le jetèrent à l’extérieur de la maison sans aucun ménagement.
Il y découvrit un bien étrange spectacle.

En effet ses compagnons avaient été, quelques minutes plus tôt, escortés dehors. Et, à peine les portes furent-elles refermées que soudain le sol sous eux se mit à trembler. Alors que ceux qui l’avaient vécu rapprochaient cette sensation des tremblements de terre provoqués par le géant, la terre se mit à se fissure au niveau de leurs pieds, alors qu’une main gigantesque se posait sur le toit de la maison Danah. Le géant que seul Moleg n'avait jamais vu apparut alors dans un hurlement guttural. Grâce à la force de ses bras, il se redressa, avant de se projeter vers l’avant, arrivant droit sur eux. Hapeau fit appel à Arzian, qui lança des bourrasques, alors que Lorwyn sautait sur le dos du MûWû qui filait droit vers lui. Moleg, lui, renforça le cuir de sa peau grâce au granit, tandis que Gabriel prenait son envol pour sortir du point d’impact de l’immense créature dont l’haleine pestilentielle arrivait droit sur eux. Soudain, Moleg et Hapeau qui étaient restés face à lui, virent son visage s’étirer en une grimace. les commissures de ses lèvres semblèrent se déchirer, puis c’est tout son visage qui s’ouvrit pour laisser jaillir cinq immenses serpents dont les crocs brillaient de poison. Les têtes sifflantes des reptiles cherchaient à attraper les aventuriers tandis qu’une odeur fétide les enveloppait. Tétanisés par l’effroi, incapables de parler, Gabriel et Moleg étaient terrifiés, et Ithreb s’évanouit, alors même qu’Hapeau et Lorwyn combattaient leur terreur en gardant un certain sang-froid.
Soudain un rire sardonique sembla sortir de nulle part, avant que tout ne se dissipe et parte en fumée; ils purent alors découvrir, tremblants, un homme avec un certain embonpoint, vêtu d’un costume sale et mal ajusté, plié en deux de rire. Lorwyn sentit ses pailles ne faire qu'un tour et, toujours sur le dos de son oiseau, attaqua l’homme en piqué et le plaqua au sol, vite suivi par Hapeau. L’homme riait toujours, et l’Effigie put découvrir sa calvitie et le reste de ses cheveux qui, mal lavés et trop longs, raidis par la crasse partaient de tous les côtés. Ses yeux étaient ceux d’un fou et brillaient de larmes qui humidifient sa peau grisâtre, alors que de sa bouche aux dents jaunies et mal alignées sortait toujours cet affreux son, de caquètement de crécelle sinistre qui était manifestement son rire.

“Qu’est ce qui t’fait rire !!! lui hurla Lorwyn à la figure
- Vous auriez vu vos tronches ! souffla l’homme entre deux rires, crachant au visage de Lorwyn son haleine frelatée.
- Qu’est ce que tu as vu ? demanda l’Effigie, menaçant
- Des gens qui se pissent dessus, répliqua l’autre en riant toujours aux larmes, enfin pas vous, vous vous êtes le moins drôle mais les deux là par-faits !
- Qui es-tu ? gronda Lorwyn, de plus en plus énervé.”
- Je suis l’oncle de Philomène, fit-il après un temps nécessaire pour qu’il se calme et reprenne son souffle en essuyant des larmes au coin de ses yeux. Incroyable merci ! Oh c’était bien ! ajouta-t-il toujours secoué par le rire. Vous pouvez m’appeler Bételgeuse ! Enchanté !”

Et son fou rire sembla recommencer, alors que Lorwyn se levait, le libérant, et s’éloignait d’une démarche rageuse. Il alla rejoindre Hapeau afin de s'enquérir de son état. Celui-ci était très secoué par cette attaque surprise, d’autant plus qu’elle ne reposait que sur des illusions.

“Oh vous voulez pas repartir pour un tour, vous êtes sûrs ? les interpella Bételgeuse.”

Cette provocation fit grommeler Lorwyn, qui se redressa et interpella Philomène en hurlant, à l’instant même où Caïn sortait de la maison escorté par deux gardes. Celui-ci, manifestement médusé, s’empressa de rejoindre Gabriel en trottinant. Hapeau vit un rideau bouger à l’étage, et le visage de Philomène y apparut. Celle-ci fit son oncle, et eut une grimace exaspérée, avant de refermer le rideau sèchement.

“Elle viendra pas. Elle aussi elle en marre de ses blagues, constate Hapeau à voix haute. .
- C’est pas elle qui en a marre de mes blagues ! Elle est juste pas drôle ! protesta l’oncle en se grattant entre les dents avec un ongle fendillé aussi jaune que son émail. C’est la normie de la famille !
- Pourquoi ? l'interpella Hapeau.
- Pourquoi quoi ? fit l’autre, avec un signe de menton.
- Pourquoi cette illusion de géant ?
- Bah … Parce que c’est drôle ! répliqua-t-il comme si c’était une évidence absolue. Y a pas beaucoup plus drôle que voir la gueule effrayée de quatre ou cinq pégus qui passent par là ! Je trouve qu’on met pas assez l’accent sur la peur ces derniers jours ! enchaîna-t-il. Ah, les gens, là, ça m’insupporte, tous ces gens avec autant de pouvoir, les gens n'ont plus peur de rien, c’est épuisant ! Eh vous voyez, le premier truc que vous avez fait alors qu’un géant se jetait sur vous, l’autre il reste là, il fait une armure de ... de … c’est quoi ça ?! De cailloux ?! Les gens sont chiants ! termina-t-il, manifestement très investi dans son propos.
- Comment saviez-vous que nous avions déjà rencontré ce géant il y a à peine une semaine ? lui demanda Lorwyn.
- Pour le coup j’ai peut-être jeté un petit coup d’oeil aux rapports de Philomène,dit-il, son oeil pétillant. Elle aurait peut-être pas trouvé ça drôle mais elle trouve pas grand chose marrant non plus mis à part les énigmes et les casse-têtes tout pour se casser le cerveau ! Pour le reste j’ai laissé marcher mon i-ma-gi-na-tion, dit-il en faisant en demi-cercle avec ses mains autour de sa tête, faisant apparaître un arc en ciel décrépi.”

Après ça, et face à l’absence de réponse de ses interlocuteurs encore sous le choc de la rencontre il s'assit en tailleur sur le sol, et fit apparaître face à lui des silhouettes qui avaient très exactement leur attitude face au géant et les regardait en s’esclaffant bruyamment. Caïn, qui ne comprenait strictement rien de la scène qui se déroulait sous ses yeux, alla demander des explications à Gabriel. Malheureusmeent il s’avéra très vite que le Duveteux lui-même n’avait pas compris grand-chose: les explications qu’il lui donna ne firent que l'embrouiller un peu plus, et Gabriel se décida alors à demander aux autres ce qu’il s’était passé alors que Caïn l’avait pris dans ses bras en lui caressant la tête. Moleg et Lorwyn ne répondirent pas, c’est Hapeau qui se chargea de leur résumer la situation. A la mention de la blague de mauvais goût, Moleg lança un regard noir à Betelgeuse, qui lui tira la langue dans une grimace qui comportait également un doigt sous son oeil tirant sa peau et laissant apparaître une muqueuse étrangement noire pour un homme au teint aussi crayeux. Le Troll l’ignora, alor que le Duveteux s’approchait de lui:

“Toi t’es mon préféré ! lui lança l’oncle.
-Mais j’ai pas compris ce qui s'était passé, vous pouvez m’expliquer ? demanda Gabriel en faisant traîner la dernière syllabe.”

Bételgeuse lui lança un regard méprisant, et pencha la tête sur le côté, la faisant dépasser des ailes du Duveteux dos à ses camarades, et hurla à ceux-ci:

“Il est un peu con, non ?”

Puis, il ajouta en se retournant vers Gabriel:

“Attends attends, j'vais te le refaire, tu vas comprendre !”

Il fit un bond en arrière et commença manifestement à canaliser un peu de magie, effectua un dab magistral, et soudain, la terre se remit à trembler et sous les yeux ébahis du Duveteux, le Géant reparut pour lui seul, avec son haleine fétide et ses serpents. Il poussa un cri perçant:

“Aaaaah ! Mais c’était vous le Géant ?! Pourquoi vous faites des trucs comme ça ?! C’est pas gentil ! ajouta-t-il alors que le sol cessait de trembler”
- Tu m’as cassé mon groove ! protesta Bételgeuse.
- Mais pourquoi vous faites ça ?
- Ah mais si t’étais à ma place ! fit-il, extatique. Les cris, les cris, ah le cris si t’entendais ça, c’est une thérapie de 15 ans !
- Vous faites ça souvent ? bougonna le Duveteux.
- Un peu tous les jours quand j’ai des candidats, dit-il en lui adressant un clin d’oeil entendu.
- Vous savez qui on est ?
- Bah je sais que vous êtes déjà venus l’autre jour voir ma nièce la chiante …
- Attendez vous êtes l’oncle de Philomène ? demanda Gabriel, comme face à une révélation.
- Eh mais t’as vraiment rien suivi toi, t’es complètement neuneu ma parole ! gloussa l’oncle Danah. Oui je … pffrrrr ... Philomène ! ajouta-t-il dans quelque chose entre le rire et le soupir. Pour le reste je sais que vous êtes les mecs du rapport les mecs chelous, les prisonniers !
- Le rapport ? Vous avez lu le rapport ? Vous pouvez nous dire ce qu’il y a dedans ? demanda innocemment le Duveteux.
- Le rapport, le rapport … dit Bételgeuse en se grattant la tête, faisant voler quelques pellicules. Laissez-moi réfléchir … Oui oui oui c’est ça j'me souviens ! Uen histoire avec un dragon et un chevalier ! Et vous vous battiez pour la table ronde et vous cherchez une épée magique ! Non ? C’est bien ça qui vous et arrivé ?”

Et il partit dans un grand rire de crécelle grinçante, alors que Gabriel se frappait la visage de désespoir, sa stratégie mise à jour. Tandis que le Duveteux retournait avec ses camarades, c’est Caïn qui s’approcha de l’homme secoué d’un fou rire.

“Je comprends pas, mais j’ai une question à vous poser ! attaqua-t-il
- Vas-y petit !
- Elle aime quoi Philomène ? demanda le Tarima, très sérieux.
- Bah c’est ce que j’ai dit tout à l'heure ! Les trucs chiants, les casse-tête les énigmes: tout ce qui te casse un peu le cerveau quoi … dit l’oncle de l’intéressée, d’un air déçu.
- Ah ! Et vous, vous aimez pas trop réfléchir … constata Caïn.
- Bah mis à part à comment faire crier mes victimes, non ! lui répliqua Bételgeuse, très fier de lui-même.
- Ah … Vous êtes un peu con-cons sur les bords, non ? fit-il innocemment.
- Je préfère drôle, lui dit l’autre, manifestement pas vexé.
- Bah je vous ai pas vu faire rire grand monde là pour le moment, fit le Tarima avec un regard pour ses amis.
- Bah … moi j’ai bien ri.
- Certes. Mais si vous êtes le seul à rire, n’est-ce pas un peu triste ? objecta Caïn”

Le visage de Bételgeuse se décomposa, une larme coula presque.

“Non, répondit-il alors, le visage fendu de nouveau d’un grand sourire.
- Mais, par exemple, mon ami Moleg, là-bas, fit-il en désignant le Troll, il aime bien taper sur les gens. Je pense que vous taper, ça le ferait bien rire. Est-ce qu’il en deviendrait drôle pour autant ?
- Bah, qu’il essaie, et moi je pense que je peux me débrouiller que ça soit drôle pour moi ! crâna-t-il.”

Caïn semblait un peu décontenancé, et ne savait pas vraiment comment réagir face à ce curieux personnage. Tandis que ses compagnons, non loin, débattaient pour savoir s’il pouvait ou non leur être utile, une illumination traversa l’esprit du Tarima:

“Dites, avec vos pouvoirs là, vous avez l’air de pouvoir faire peur à n’importe qui. Vous êtes sûrs de pouvoir faire peur à vraiment n’importe qui ? demanda-t-il à Bételgeuse avec un petit sourire. Vraiment ? Parce que je pense qu’il y aurait des gens capables de résister à votre peur …
- Personne ! clama-t-il. Et si ça marche pas une fois, je suis prêt à m’acharner toute une vie sur une personne qui n’a pas peur de moi !
- Vraiment ? Ah ! Vous seriez presque utile … puis semblant renoncer après une hésitation, il ajouta: Non, non je pense vraiment que c’est un trop gros morceau.
- Tu crois vraiment que j’vois pas c’que tu veux faire ? fit Bételgeuse avec un air soudain beaucoup plus normal.
- Vous êtes plus malin que ce que je pensais, admit Caïn dans un rire.Ca vous dit de tenter de faire peur à quelqu’un qui visiblement n’est effrayé de rien ?
- Et vous pourriez tous nous faire rigoler ! ajouta Hapeau qui s’était approché.”

Bételgeuse les fit attendre un moment, semblant hésiter, se grattant la tête, se faisant désirer, puis, dans un immense sourire un peu inquiétant, il clama avec enthousiasme:

“Allez ! Mais ça a intérêt à être un vrai gros morceau, hein ! Que je vois pas venu pour rien !
- Croyez-moi, il l’est ! s’exclama Caïn. Vous connaissez Frôle-la-mort ?
- Non ! mais j’vais pas tarder à le connaître, dit-il en se frottant les mains.
- Oui, et avec un nom pareil, je pense que vous devinez qu’il est pas facilement impressionnable, renchérit le Tarima.
- Oh, oh vous allez voir ce que vous allez voir, lança Bételgeuse en se frottant les mains et en sautillant.”

Et c’est ainsi que Caïn parvint à magnifiquement convaincre Bételgeuse de venir avec eux effrayer Frôle-la-Mort afin de parvenir à le faire passer aux aveux. Il fut décidé que Moleg et Gabriel, qui souhaitait échapper à la torture quoiqu’en dise Bételgeuse,iraient au temple récupérer les informations évoquées le matin même par la barmaid Nathalia, tandis que leurs compagnons rentraient chez Thalivor coucher Ithreb et interroger le médecin. Sur le chemin jusqu’à leur destination, Bételgeuse vola la sucette d’un enfant qui passait, mais rien d’autre ne fut à relever.
Une fois arrivés, Caïn partit immédiatement coucher Ithreb qu’il avait porté, évanoui, tout le chemin, tandis que les Effigies finissait d’expliquer à Bételgeuse qui était dans ce placard à balai poussiéreux pas encore ouvert. Une fois le Tarima de retour, bételgeuse proposa qu’ils se divisent:

“Pour fouiller, sinon l’autre va gueuler, on la connait ! lança-t-il manifestement à propos de sa nièce.”

Il fut donc décidé qu’Hapeau irait retourner la maison tandis que ses compères resteraient pour l'interrogatoire.

“Tamisez moi la lumière ! lança Bételgeuse, ouvrant ainsi les hostilités. Et observez le génie de la lampe à l'oeuvre !”

Ils s’éxécutèrent, alors que sur sa chaise, toujours ligoté et tenu par des menottes de pierre, le docteur Frôle la Mort, couvert de poussière, les fusillait du regard.

“Tu sais ce qu’il fait ce mec ? lui demanda Caïn.
- Ton pire cauchemar ! l’interrompit Bételgeuse, alors que Frôle-la-Mort faisait “non” de la tête
- Ecoute Frôle la Mort, j’ai pas envie de faire ça, vraiment. Soit tu nous dis ce qu’on veut savoir, soit on te laisse avec ce mec et c’est vraiment pas agréable
- Vraiment ? fit Bételgeuse derrière, manifestement aussi déçu qu’outré. Mais t'avais pas dit ça ! il est pour moi !
- T'inquiète il acceptera pas mais on sait jamais. Bételgeuse, il est tout à vous !”

Celui-ci frappa dans ses mains avant de les frotter l'une contre l’autre et de les plaquer contre les tempes du médecin. Celui-ci avait un air étonné, et en colère. Lorwyn se dirigea vers lui, et lui arracha son baillon:

“Ca va ? fit-il, une lueur sadique dans le regard.”

Le médecin ne répondit pas. Il y avait toujours du défi dans son regard, dans lequel pointait cependant un peu de peur.

“Vous l’avez bien cherché ! lui lança Caïn.
- Ne le rendez pas fou, précisa Lorwyn à l’oncle de Philomène. En tous cas, pas pour l’instant.
- Ah ! Si j’ai l’droit après, alors !”

Celui-ci ahanna légèrement en se trémoussant, alors même que le docteur perdait de sa superbe et commençait à suer à grosses gouttes. Soudain l’Enfant de la Lune s’arrêta, et regarda Lorwyn et Caïn:

“Vous pouvez ne pas regarder ? minauda-t-il alors. Ca me gêne ...
- Vous voulez quand même pas qu’on se retourne ? s'indigna Caïn
- J’ arrive pas si vous regardez !”

Avec un soupir, ils s’éloignèrent.

Quelques instants plus tard, le Docteur avait hurlé de tout son être. Tremblant, il était prostré sur son siège, ses jambes recouvertes de ses propres excréments. Son teint livide et cireux luisait de sueur et de larmes.

“On repart pour un tour ? fit Bételgeuse, rieur.
- Pitié non ! hurla immédiatement le médecin. Tout mais pas ça ! J’vais tout vous dire !
- Laissons le parler, on verra après, intervint Caïn occasionnant, sans tenir compte de l’air déçu de Bételgeuse.”

Il tendit un verre d’eau au Docteur. Cependant celui-ci, toujours attaché ne pouvait s’en saisir, et il tremblait bien trop pour pouvoir boire. lme Tarima dut donc renoncer, et entama l’interrogatoire:

“Ecoutez, docteur, on vous avait prévenu. On a vraiment besoin de savoir, pour aider Thalivor.
- A table, ajouta Lorwyn, intimidant.
- Je vais tout vous dire, tout ! dit-il avec un regard où on pouvait lire la terreur sans fond de quelqu’un qui a expérimenté pire que la mort. Qu’est-ce que vous vouliez savoir ?
- Où alliez vous avec ces capes que vous avez, vous et Thalivor ? lança Caïn.
- Nous communiquions avec … avec nos nos compagnons, répondit le médecin avec difficulté, la voix rauque.
- Qui sont-ils ? demanda Lorwyn.
- Je peux tout vous dire mais pas ça ! S’il vous plaît, je peux tout vous dire, pour les papiers, la société à Eaque, tout mais pas ça ! Pitié ! sanglota soudain Frôle-la-Mort.
-Thalivor, vous la connaissiez mieux que ce vous nous en avez dit ? lui demanda alors Lorwyn.
- Oui,oui, oui, je la connaissais nous faisions partie du même groupe … gémit le médecin.
- Quel groupe ? gronda l’Effigie.
- Pas ça, pas ça, j'peux pas …
- Vous ne pouvez pas pour des raisons magiques, le nom est scellé ? proposa Lorwyn
- J'peux tout vous dire, mais pas ça ! Je vends des corps à une société à Eaque, je, je … fit-il, cherchant manifestement e qu’il pourrait révéler.
- Quelle société ? gronda Lorwyn de nouveau, alors qu'Hapeau entrait dans la pièce.
- Ce sont les Fils, ce sont les Fils d’Ha …”

Malheureusement, il n’eut jamais le temps de terminer sa phrase. Après un tremblement son regard se perdit dans le vide. Agité de soubresauts, ses bras se tendirent seuls, et très vite, il tomba au sol avec la chaise, commençant à convulser. Ni les claques d’Hapeau, ni ses mots pour le ramener à eux, ni les tentatives de Caïn ne l’empêcher de s’étouffer n’y purent rien, ses yeux devinrent vitreux. Son pouls, lui s’emballait, s’emballait à toute vitesse; Alors que Caïn demandait à ce qu’on aille le plus vite possible chercher gabriel, et que Lorwyn jaillissait dans la rue et bondissait sur MûWû pour aller, à toute vitesse chercher le Duveteux au Temple, le pouls s’arrêta.
Lorwyn arriva devant le cabaret avec une rapidité que tous les champions olympiques et tous les messagers lui auraient enviée, porté par MûWû qui battait tous les records de vitesse. Il se campa devant l’entrée, marmonna un mot d'excuse pour le dérangement, et soudain, se mit à hurler le nom de son camarade, qui, alerté, sortit très rapidement dans la rue, alors que déjà les gardes empoignaient l’Effigie pour l’éloigner. Après une rapide explication, Gabriel lui emboîta le vol et ils arrivèrent devant la maison de Thalivor dans laquelle ils se précipitèrent. Malheureusement, après un massage cardiaque et une auscultation, Gabriel ne put que constater le décès du médecin, qui avait manifestement succombé à une crise cardiaque, peut-être provoquée par la peur infligée par Bételgeuse.
Si aucun d’entre eux n’avait la moindre idée de ce qu’était la société secrète mentionnée par le médecin, Lorwyn réagit très rapidement lorsqu’Hapeau entreprit de leur raconter ce qu’il avait découvert: il refusait que Bételgeuse n'en sache trop, et ne risque donc de tout raconter à sa nièce. Ainsi, il stoppa son ami, et allait raccompagner l’oncle Danah lorsque soudain Caïn intervint:

“C’est déjà arrivé ? lança-t-il.”

Il évoquait évidemment le décès de Frôle-la-Mort qui avait l’air de le travailler. bételgeuse, il ne se sentait manifestement pas du tout coupable de quoi que ce soit resta assez évasif dans sa réponse; cependant il aurait fallu être idiot pour ne pas comprendre que ce n’était pas la première fois qu’un tel incident se produisait. Evidemment, Caïn n’était pas idiot, et son sang ne fit qu’un tour: il se précipita sur Bételgeuse pour le frapper et celui-ci ne dut son salut qu’à un bond en arrière et à la réactivité de Lorwyn qui retint la Tarima.

“Il est plus fort que nous si ça se trouve ! le raisonna l’Effigie
- Oh oh oh ooooh, c’est peut-être pas moi non plus! protesta Bételgeuse
- Il est mort de peur quand même ! intervient Gabriel”

Ceci ne sembla déstabiliser l’Enfant de la Lune, qui proposa de se ramener lui-même alors que Caïn allait s’asseoir dans un coin, la tête dans les mains, ressassant manifestement l’évènement. Hapeau alla le retrouver et tenter de le raisonner, alors que Lorwyn raccompagnait Bételgeuse à l'extérieur:

“On reviendra demain voir Philomène quoi qu’il arrive, lui-dit-il. Je ne sais pas si je dois vous remercier ou pas, mais pour l’instant je vous laisse rentrer à pied.”

Et l’oncle s’éloigna, en sautillant de temps en temps pour effrayer quelques passants; Sur sa route, il croisa Moleg titubant après avoir profité de tous les plaisirs du Temple. En le voyant, il fit une mimique apeurée, puis disparut dans un nuage de fumée et de chauves-souris, sans être remarqué par le Troll.
Lorsque celui-ci arriva, les aventuriers se rassemblèrent. Moleg et Gabriel apprirent ainsi aux autres que les seules informations qu’ils avaient pu récupérer au Temple concernaient l’homosexualite de Thalivor, et son amour pour une de ses collègues, dont ils ne connaissaient pas l’identité. Hapeau leur fit ensuite le récit de ses découvertes.
En effet l’Effigie avait fouillé seul la maison de Thalivor, commençant par les pièces du haut et descendant au fur et à mesure. Il n’avait rien trouvé jusqu’au moment où il était arrivé dans la cuisine. Là-bas, un mur sonnait creux, aussi il avait cherché un mécanisme, en vain. Il avait découvert en s’appuyant contre le mur que celui-ci bougeait lorsqu’on y appliquait une certaine pression. Il était entré une salle baignée de pénombre, et, après être allé prendre une bougie dans la cuisine pour s’éclairer, il avait face à lui un spectacle bien étrange, loin de tout ce qu’il aurait pu s’imaginer à propos de la souriante Thalivor. Au centre de la table trônait un table au pied circulaire sur laquelle étaient étalés des grimoires dans des langues illisibles, voire certains aux pages vides. Le pied, creux, était en réalité un vivarium où il avait pu voir s'affronter des insectes dignes de ses pires cauchemars, ce qui, il l’avait compris, avait pour but de créer une sorte de poison suprême en utilisant uniquement le survivant. Lorsqu’il avait tenté de feuilleter les grimoires sur la table, il s’était aperçu qu’il ne pouvait pas les lire. Cependant, un emblème de la taille d’une pièce de monnaie, orné d’un casque greco-romain en était tombé, qu’il avait ramassé et mis dans la poche de son pantalon. Puis, il s’était dirigé vers les étagères qui courraient sur tous les murs. Celles-ci étaient remplies de livres plus ou moins poussiéreux, d’objets mystérieux, mais aussi de bocaux remplis d’un contenu qu’il avait parfois peiné à identifier. Il y avait dans certains des poudres de diverses couleurs, de diverses finesses, dans d’autres ce qui ressemblait à des griffes, à des ailes ou bien encore des herbes. Il y avait des liquides plus ou moins épais ou translucides, de teintes variées. Il y avait aussi des choses qui semblaient flotter dans du formol: des animaux, des morceaux de corps, animaux eux aussi avait-il espéré, mais aussi des choses qui avaient provoqué en lui un très profond dégoût comme ce qui ressemblait à un foetus humain. Il s'en était détourné pour ouvrir une porte dans le mur du fond. derrière celle-ci, il découvrit une minuscule pièce dans laquelle tourbillonnait un portail, ouvert, qui menait vers un lieu encore inconnu. Il avait alors eu un léger temps d’arrêt, et était revenu auprès de ses amis, qu’il avait découvert auprès de Frôle-la-Mort qui était décédé peu après. A cette mention, Moleg, ivre sembla s’énerver, sans que ses camarades ne puissent le calmer, et finit par frapper dans un mur où il laissa une profonde empreinte, ce qui sembla lui rendre un peu ses esprits. Conscient qu’il fallait faire disparaître le corps, Lorwyn proposa de le déposer dans les bas-quartiers, mais Moleg, sans rien dire, se saisit du corps, et l’emporta avec lui. Alors que Moleg jetait le corps, préalablement rendu inidentifiable, dans une ruelle aussi sombre que puante, ses camarades, étonnés de sa réaction, continuaient à discuter tout en se préparant à manger et en cherchant la signification de ce qu’ils venaient de découvrir. Lorsque Moleg, passablement dessaoulé, franchit le seuil, Lorwyn se précipita sur lui afin de savoir ce qu’il avait fait du corps, sans parvenir à rien tirer du Troll.

“Eh ! Moleg ! l’interpella l’Effigie alors qu’il entrait dans la cuisine sans plus d’explications. Tu peux pas agir ... sans rien demander ! Cette enquête … On la mène tous ! On prend des risques ! Tu es … un allié de poids mais on doit … réfléchir … se mettre d'accord ! Si tu agis … sur des coups de tête … tu nous mets en danger ! Y a pas de chef … ici … Tu dois ... compter … avec nous … même si ça te pèse ! Sinon … tu es … un ennemi!”

Suite à ce sermon débité sur le rythme haché et le volume caractéristiques de son compagnon, Moleg ne répondit rien, renifla simplement avant de s’attabler avec les autres. Très rapidement, ils décidèrent d’aller tous ensemble dans la pièce secrète nouvellement découverte. Immédiatement, Caïn et Gabriel purent noter que cela sentait très exactement comme les capes qu’ils avaient récupérées, et que les emblèmes possédés par Thalivor et par Frôle-la-Mort étaient bien les mêmes. Ils tentèrent également de comprendre le fonctionnement des grimoires vides, mais malheureusement, cela leur fut impossible: s’ils écrivaient dessus, l’encre y restait, mais aucune marque n’était visible sur le grimoire d’à côté. rien ne se passaient quand on les mettait côte à côte, ou bien qu’on les superposait. Après que Moleg ait lancé un caillou à travers le portail, ils décidèrent d’aller se coucher pour se préparer à traverser le portail le lendemain. Ils n’avaient plus qu'une certitude: Thalivor était bien éloignée de la paisible mère de famille qu’ils avaient perçue au premier abord.

Après une nuit de repos, ils se rendirent immédiatement compte de quelque chose d’inquiétant: Ithreb avait disparu. Le garçon s’était manifestement réveillé et levé au milieu de la nuit, et était passé à travers le portail. Il était en effet facile de suivre sa trace: hagard, il avait fait tomber plusieurs objets sur son passage. Cet évènement changeait la donne pour nos aventuriers, qui s’assirent autour d’une table pour déjeuner en mettant en place leur stratégie. Certains voulaient rester ensemble, d’autres se séparer. Certains voulaient prévenir Philomène, d’autres voulaient simplement franchir le portail.
Ils n'eurent cependant pas le temps de se mettre d’accord. Du portail jaillirent trois personnes vêtues de capes noires, qui furent dans la cuisine en moins de temps qu’il n’en aurait fallu pour le dire.

“Ici ! hurla l’un d’entre eux, alors que Lorwyn jetait une de ses graines pour les enserrer de lianes.”

Alors que les trois intrus se précipitaient sur eux, six de plus jaillirent du portail, vite suivi de plus de personnes encore. Dès qu’ils tentèrent de fuir, nos aventuriers se rendirent compte qu’un mur invisible les bloquait dans la cuisine, sur lequel Gabriel s’assoma. Ni Arzian, appelé par Hapeau, ni les graines de Lorwyn ne suffirent à les protéger et tous furent submergés, assommés et emmenés très rapidement, sans parvenir à blesser les intrus. La forme de pierre de Moleg ou le camouflage de Caïn ne leur permit pas d’être laissés là, et tous passèrent, malgré eux, à travers le portail.
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Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Empty Re: Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I)

Mar 23 Juin 2020 - 8:21
Mourir pour des idées



Le Temple
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Pfof
    Caïn
    Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Zm32
    Gabriel
    un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Mourir pour des idées (Tabletop Elysion groupe 1 - Campagne 1-Acte I) Jzvc
    Moleg Borgstone
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.


Des gens sous des capuches; Des pièces sombres. Une odeur étrange. Un vieillard, et sa main sur leur front. Des allers et retours.Un vieillard qui larmoyait. C’étaient les seuls souvenirs qu’ils avaient. Ils n’avaient aucune notion du temps: impossible de savoir depuis combien de temps ils étaient là. Tout était flou, parfois, ils se demandaient même qui ils étaient. Ils dormaient, beaucoup, mais cela n’avait rien de naturel. Impossible de communiquer, impossible de bouger. Enserrés par des liens solides, bâillonnés sans pouvoir émettre un son, ils étaient dans une grande pièce aux pierres nues et suintantes d'humidité.
Caïn et Gabriel étaient dans un alcôve, séparés des autres, sans les voir. En ouvrant les yeux le Tarima sentit un terrible mal de crâne s’emparer de lui, pourtant, ce n’était pas cette sensation qui le préoccupait le plus: Gabriel, lui, était toujours évanoui, et ne semblait pas prêt à se réveiller. Non loin, Moleg, sevré d’alcool, était perclus de douleurs, et sa tête était transpercée d’une affreuse douleur. Lui comme Caïn pouvaient constater sur eux de nombreuses ecchymoses et plaies, dont ils n’avaient pourtant aucun souvenir auparavant. Hapeau était inquiet pour Arzyan: était-il, lui aussi, emprisonné ? Avait-il pu prévenir MûWû et Philomène ? Et enfin, son chapeau, où donc était-il ? Lorwyn, lui était tourmenté par l’idée d’être à Hypnos: en effet, dans cette affreuse ville, ils auraient des problèmes, Hapeau et lui, en tant que Gaïen, et c’était très exactement ce qu’il souhaitait éviter. Inquiet de l'absence de son oiseau, il se sentait aussi démuni que trahi, persuadé d’avoir été livré par Ithreb. Les deux Effigies se rendirent vite compte que leurs pailles étaient très abîmées.
C’est alors qu’à l’extérieur de la cellule où ils étaient retenus avec un vieillard qui gémissait et pleurait, entourés de gardes armés,avec un visage dissimulé par un capuchon noir, il y eut du mouvement. La porte s’ouvrit, et on lança parmi eux quatre personnages, et Caïn, Lorwyn et Hapeau reconnurent le centaure Corvus croisé au camp rhadamantien ainsi que le gladiateur Moradund qui avait eu des mots durs avec Lorwyn. Ils n’eurent cependant pas le loisir d’échanger une seule parole. Ceux qui les avaient enfermés prononcèrent une incantation, et immédiatement le sommeil s’empara d’eux de nouveau.

Lorsqu’ils s’éveillèrent, vaseux, ils virent immédiatmenht qu’ils n’étaient plus au même endroit. Ils étaient au centre de la pièce, au sol de laquelle des cercles avaient été dessinés et des objets avaient été disposés. Manifestement, quelque chose se préparait, mais épuisés, les aventuriers étaient incapable de comprendre si ce fatras était organisait, et d’imaginer ce qui se tramait. Tous souffraient de nouvelles blessures. Ils étaient solidement ligotés, et non loin de l’étouffement à cause du bâillon qui les empêchait d’émettre le moindre son. Gabriel, lui, était toujours inconscient, et le vieillard inconnu était toujours parmi eux, ligoté près d’eux, gémissant doucement dans un son plaintif. Il y avait aussi le centaure Corvus, ainsi que l’ancien gladiateur Moradund, qui fusillait du regard les cultistes autour d’eux en faisant des bruits de gorge menaçants, et une jeune femme à la peau grise, ainsi qu’un garçon brun. Moleg, en forçant sur ses liens, se rendit vit compte qu’il allait être impossible de s’en défaire.
Un des cultistes semblait les observer de manière plus prononcée que les autres et deux hommes semblaient commander les autres, dont un qui marmonna aux reste des cultistes qu’il faudrait “les tester après ça, au cas où”. Ils n’eurent pourtant pas le temps de s’y attarder, car très vite, de la magie sembla émaner dans la pièce, alors qu’on les poussait dans le cercle au centre. Immédiatement, il y eut cette sensation affreuse: quelque chose courait dans leur esprit, et voulait leur arracher une partie d’eux-mêmes. Cela créait une douleur affreuse, et une perte de tous leurs repères. d’ailleurs, peu à peu, et même en y réfléchissant du plus fort qu’ils le pouvaient, l’endroit où ils étaient, ou la raison pour laquelle il s'y trouvaient, leur échappait peu à peu. Moleg, tentant de résister, se tourna très légèrement vers la fenêtre, par laquelle il eut la surprise d’apercevoir des yeux qui dépassaient, surmontés d’un front orné d’une calvitie prononcée ne parvenant pas à cacher un reste de cheveux aussi sales qu’ épars.Il reconnut Bételgeuse, qui lui fit un clin d’oeil, avant de franchir la fenêtre d’un bond, avec un hurlement suraigu suivi d’un rire aussi tonitruant que grinçant s’offrant à la vue de tous dans son costume grisâtre. Alors que tout le monde se tournait vers lui, il se mit à courir pour dévaler l’escalier, interrompant momentanément le rituel.

“Allez-y !” hurla alors un des chefs à ses ouailles, qui se précipitèrent dans l’escalier à la suite de l’oncle Danah.

Profitant de la confusion, et du gladiateur qui s’étouffait avec son bâillon près de lui, Moleg tenta de créer un tranchant de pierre dans ses doigts afin de couper ses liens.

“Analeth ! Le troll !”

C’était un cultiste qui, passant près de lui, l’avait repéré. Celui qui semblait être le chef s'approcha alors, et dégainant une lame qu’il posa sous sa gorge, dit avec un sourire sadique:

“Non, n’essaie même pas, puis, en se tournant vers ses hommes, il ajouta: allez on reprend.”

Ceux-ci se repositionnèrent en cercle, sans remarquer celui qui s’approchait d’analeth doucement, avant qu’il en lui assène un violent coup de ce qui semblait bien être un luth derrière la tête. Ce coup aussi sec que musical ne suffit pourtant pas à assommer l’homme qui fit volte-face, les yeux injectés de sang. Au même instant, une ombre qui n'était pas là auparavant sembla faire son apparition, reliée à aucun être, à aucun objet, et une lame apparut de nulle part, donc le plat vint le frapper,et l'assommer.

“Fort aimable, dit le manifestement faux cultiste à la personne qui apparaissait près de lui.”

C’était une femme aux orbites noires et aux cheveux courts: Philomène ! Elle était accompagnée de deux personnes lourdement armées et protégés d’une armure, manifestement bien décidée à les sortir de ce mauvais pas ainsi que des oiseaux des Effigies, et sans se douter que Caïn était tout émoustillé de la voir, tout en ignorant superbement l’ancien gladiateur qui grognait. Le faux cultiste, retirant sa capuche et dévoilant un physique plaisant, des cheveux noirs et des yeux clairs, mit tendit à la générale une rose, accompagnée de ses quelques mots tout en la gratifiant d’un sourire éclatant:

"Madame, quelle éblouissante surprise! Une main à la fois belle, douce, mais ferme!"

Elle l’ignora, alors que Caïn foudroyait du regard l’inconnu très entreprenant. Philomène se précipita dans la pièce, manifestement pour les libérer, aidée du faux cultiste qui avait récupéré l’arme du chef, alors que ses compagnons s’attaquaient aux cultistes avec hargne. L’un d’eux se plaça au centre, et retirant son plastron, il dévoila des mécanismes qui ne trompaient personne: il était couvert d'explosifs:

“Le premier qui s’approche, j’fais tout péter, mena-t-il alors d’une voix grave et très calme, le rendant plus inquiétant encore.”

Il y eut un temps de flottement parmi les cultistes.

“allez dans un coin, on vous fera pas de mal, lança Philomène, alors qu’elle finissait de libérer Moleg.”

S’ils eurent l’air d'hésiter à obtempérer, la décapitation à laquelle procéda un des hommes de Philomène sembla finir de les calmer, et ils cessèrent de bouger.

“Si j'avais su qu'il suffisait de se balader avec des explosifs… soupira le faux cultiste inconnu.
- Tu pouvais te balader avec le frometon du vieux crado, lui glissa le gladiateur, qui avait l’air de le connaître, ça a l'avantage de pas avoir besoin d'expliquer aux autres de rester à distance.
- MON TONNEAU ! OU EST MON PUTAIN DE TONNEAU ?! hurla alors Moleg.”

Les cultistes ne dirent rien, semblant toujours hésiter à les attaquer, tenus en joue par l’homme couvert d’explosifs. Le faux cultiste intervint alors:

“Toutes vos affaires sont là-bas ! dit-il en désignant une pièce adjacente.”

Puis, il se dirigea vers Moradund, à qui il enleva juste son bâillon:

“Bon ! On a appris quoi ? lui dit-il.
- Tu veux vraiment une réponse, ou tu veux juste entendre ce que t’as envie d’entendre ? lui répliqua le gladiateur.
- On a appris quoi ? répéta l’autre.
- J’ai surtout appris que tu fais le malin avec un couteau comme un débile alors qu’tu pourrais m’libérer ! lui lança-t-il.
- C’est pas la réponse que j’attendais !
- Et bah tu peux l’attendre un bon moment !”

Et il remit son bâillon à l’ancien gladiateur et le planta là. Moradund fut libéré rapidement par d’autres personnes, sans que le faux cultiste ne lui adresse un mot. Dans le même temps, Moleg s’approcha coûte que coûte de l’endroit, bloqué par les cultistes, où il imaginait être son tonneau. Ceux qui ne s’écartèrent pas, mais voyant l’homme bardé d’explosif qui leur lançait un regard mauvais, le laissèrent passer. Une fois à son tonneau, le Trolls servit immédiatement une bière, et permit également à tous ses compagnons, par l’intermédiaire de la jeune femme à la peau grise, de récupérer leurs possessions, pressés par Philomène.

“Dépêchez-vous ! Récupérez tout, on y va !”

Corvus, le centaure, alla récupérer Gabriel et le garçon brun, tous deux inconscients, alors que Caïn s’approchait de Philomène, un sourire charmeur aux lèvres:

“Il semblerait que nous en puissions plus nous passer l’un de l’autre, lui dit-il avec une petits révérence.
- La prochaine fois, vous venez me prévenir de suite, répliqua-t-elle en le plaquant au mur par le col, agressive et mécontente.
-Euuuh d’accord, couina le garçon.
- Il faut descendre rapidement ! lança ensuite la générale, après l’avoir lâché.
- Mais où sommes-nous ? lui demanda Lorwyn.
- J'en sais rien ! on va espérer pas dans un endroit trop dangereux pour nous, mais ça en a tout l’air !”

Disant cela, elle attrapa un des cultistes, celui qui semblait le plus faible et disparut pour réapparaitre en un instant avec lui près de l'escalier.

“Lui, il vient avec nous. lança-t-elle.
-et les autres on en fait quoi ? demanda Moleg
-On a pas le temps de s’en occuper, s’ils nous tombent dessus à 40 on s’en sortira pas, et elle s’engouffra dans l’escalier sans plus attendre.”

Les aventuriers la suivirent, ainsi que le vieillard. La marche était fermée par les gardes de Philomène. En couarnt, ils dévalèrent un étage, et se retrouvèrent dans une zone avec énormément de couloirs. Au bout de l’un d’eux, ils virent passer Bételgeuse, criant toujours, bras en l’air, sans bande de cultistes à ses trousses cependant. Autour d’eux il y avait du bruit:des renforts arrivaient du côté des cultistes,et s'ils furent capables d’en tuer quelques uns, il leur serait impossible de se débarrasser de toute l’escouade, ils en avaient bien conscience. Une troisième personne en armure les rejoignit alors:

“Le portail est désactivé., glissa-t-elle à Philomène.
-Très bien répond-elle.”

Au même moment, Lorwyn lança une de ses graines récemment récupérée, pour bloquer l’entrée, ce qui leur permit de continuer à descendre, et très vite, ils sortirent de la pyramide, se retrouvant dans un grand espace dégagé avec, au bout, une porte, vers laquelle Philomène, guidée par le centaure, se mit immédiatement à courir, suivie par la petite troupe, rejoints par Bételgeuse. Il y avait sur leurs talons un nombre impressionnants de cultistes, mais d’un seul coup, ils sentirent le sol trembler, une derrière eux s’ouvrit une faille dont s'extirpa un génat.

“Continue Bételgeuse, continue ! hurla Moleg.”

Celui-ci répondit par un rire caquetant, et ils entendirent le son caractéristique de la déchirure, puis le sifflement des serpents en même temps que les hurlements de leurs poursuivants.

“J’ai jamais vu autant de choses étranges qu'aujourd'hui ! remarqua la jeune femme à la peau grise, qui ressemblait un peu à Philomène, sans cesser de courir.”

Et, alors qu’ils approchaient de la porte, la générale demanda:

“C’est par là ?
- Oui ! lui répondit le faux cultiste.”

Elle l’enfonça alors d’un coup de pied, et ils firent leur entrée dans un grand couloir.

“Quelqu’un peut m'expliquer ce qui se passe ? demanda Caïn.”

Sans lui répondre, et alors que déjà il y avait des bruits de pas qui se rapprochaient, Philomène lâcha:

“Ca devrait marcher ici”

Puis, elle attrapa fermement le cultiste qu’elle tenait toujours, lui plaqua violemment le dos contre elle, et lui mit sa main sous la mâchoire. De son autre main elle sortit une petite sphère bleue de la bourse à sa ceinture,elle lui enfonça dans la bouche. Puis d’un grand coup sec, qui occasionna un craquement douloureux, elle lui ferma la mâchoire, et l’homme disparut.

“Très bien, dit-elle avec un grand sourire.”

Très vite, chacun d’entre eux se retrouva avec une de ces sphères en main, ainsi qu'une pour chacun des oiseaux.

“Dépêchez vous de la briser, ordonna-t-elle. On s’en va.”
- Comment ça “briser”?fit Caïn interloqué. Entre les dents nous aussi ?
- Mais qu’il est con ce gosse ! fit-elle en roulant des yeux.”

Puis, elle claqua des mains autour de la sienne et disparut, suivie des ses hommes.

“Elle m’aura tout fait faire cette nana!, soupira le Tarmia.”

Puis il brisa une sphère dans les mains de Gabriel avant de disparaître à son tour, suivi des Effigies et leurs oiseaux, puis de Moleg. Ils eurent la sensation d’être happés, tirés par un hameçon au niveau du nombril, dans un tourbillon de couleurs et de sons. Pourtant, ils arrivèrent tous, dans l'ordre de départ, dans une clairière aménagée. Après Moleg apparut le faux cultiste, puis le vieillard, suivi de la jeune femme à la peau grise. Le jeune homme brun inconscient fit ensuite son apparition, suivi du centaure, et, enfin, avec quelques instants de décalage, Moradund, l’ancien gladiateur. Il faisait nuit et autour d’eux il y avait de la neige. L’air était froid et pur. Aucun doute: il étaient en montagne. Au loin, éclairée, il y avait une citadelle qui paraissait sculptée dans les roches mêmes.
Immédiatement, ils virent Moradund s’éloigner d’une dizaine de mètres de Philomène qu’il semblait particulièrement mépriser, claudiquant et se tenant douloureusement le ventre. Très vite, tous se rendirent compte, l’adrénaline retombant doucement qu’ils avaient mal partout et étaient en bien plus mauvais état qu’ils ne l’avaient cru au départ. Tous, sauf le faux cultiste, étaient couverts de blessures allant de la petite plaie aux os brisés.

“Où sommes-nous ? demanda Caïn à Philomène.”

Elle en répondit pas,et se contenta de soupirer en roulant des yeux, manifestement épuisée par la Tarima. C’est Corvus qui prit la parole:

“C’est la Forteresse des Songeurs, dit-il, puis, face à l'ignorance manifeste de ceux qui l’entouraient, il ajouta: Ce sont des soigneurs qui apprennent ici une méthode magique pour soigner toutes les blessures physiques. Quand on y entre, on renonce à tout, et il faut rester dans la Forteresse, au risque de perdre ses pouvoirs. Ce sont d’excellents médecins, mais ils coûtent très cher …
- Allez, il faut aller vous soigner maintenant, glissa Philomène. Je voudrais pas que vous me claquer entre les doigts, lança-t-elle plus acerbe.
- Ca veut dire quoi ces blessures ? demanda alors la jeune fille qui était avec eux.
- Vous les aviez en vous réveillant, donc je n’en sais rien, lui répliqua la générale sèchement.”

Corvus chargea sur son dos Gabriel et le garçon brun, qui ne s’étaient pas réveillés, et emboita le pas à Philomène, qui partait vers la forteresse après avoir donné des ordres pour que le cultiste, qui n’était pas avec eux soit retrouvé -il en pouvait pas être bien loin, au vu de son état, et elle ne semblait pas inquiète. Hapeau, cependant, proposa d’envoyer Arzyan le réperer, et elle accepta.
Ils se dirigèrent tous vers la forteresse alors que l’oiseau s’envolait, mené par la générale qui semblait vouloir en finir au plus vite. Ce trajet, rendu pénible par leurs blessures, la neige, le froid, et la nuit, leur permit cependant de sortir totalement de leur état second. Caïn, très inquiet pour Gabriel, et un peu agacé par le comportement de Philomène, suivait Corvus à la trace. Hapeau se sentait quant à lui complètement déboussolé, et suivait avec attention tous les inconnus autour de lui, en étant plus protecteur que d'habitude avec Lorwyn, ayant reconnu Moradund, qui avait pris à parti son ami. Ce dernier était soulagé d’avoir échappé aux cultistes, et d’avoir retrouvé Philomène, qui lui inspirait plus de confiance que de méfiance désormais. Impatient d’en savoir plus, il avait hâte de pouvoir la questionner. Il était cependant inquiet pour Hapeau, qui avait très peu parlé jusqu'alors. Moleg n’était quant à lui pas encore assez saoûl pour se sentir bien. Il tentait de comprendre qui étaient les gens autour de lui, et ce que diable ils faisaient là, lorsqu’il réalisa soudain qu’ils avaient laissé Ithreb derrière eux, et cette constatation le laissa amer alors qu’ils arrivaient devant les immenses portes closes de la Forteresse. Philomène toqua, et après un peu d’agitation, les portes s’ouvrirent, et ils purent passer. Ils furent accueillis par un jeune homme au physique longiligne à qui il manquait un bras sous sa robe de lin gris grossier. Celui-ci leur sourit avec douceur et les invita à les suivre. Ils lui emboîtent donc le pas dans des couloirs de pierres nues et froides dans lesquels leurs pas résonnaient. Ils arrivèrent dans une grande salle remplie de lits, où on leur demanda de s'asseoir. Plusieurs Songeurs étaient là, dont une Effigie (que Lorwyn et Hapeau saluèrent avec déférence), qui les examinèrent, les auscultèrent, avant de leur donner une tisane calmante (et ce malgré la demande de Moleg de quelque chose de plus fort), tout en les prévenant qu’ils allaient s’endormir rapidement.


En effet ils se réveillèrent sans avoir la moindre idée du temps qui avait pu passer, dans une pièce aux murs nus. L’air était frais, mais ils étaient dans des lits aux draps propres, surmontés d’une couverture chaude. la lumière du soleil entrait, et le seul bruit qu’ils pouvaient entendre était le chant des oiseaux. Lorsque Lorwyn, Hapeau, Caïn et Gabriel se réveillèrent à peu près en même temps, ils découvrirent que le faux cultiste et la jeune fille à la peau grise, ainsi que le vieillard et le garçon brun n’étaient plus là. Cependant Corvus et Moradund étaient à leurs côtés, le gladiateur encore manifestement fatigué. Moleg quant à lui, avait l’air absolument épuisé: quand les Songeurs soignaient, ils puisaient dans les réserves d’énergie de la personne et lui, c’était tout son foie qui avait été remis à neuf. Il eut d’ailleurs une grimace en tentant de boire sa bière en sentant sa tête déjà tourner, et son estomac se révulser.
Lorwyn bondit sur ses pieds, et alla demander à un Songeur à parler à Philomène.

“Philomène est repartie, lui répondit-on avec un sourire. Elle vous a laissé une lettre.
- Peut-on la consulter ?
- Evidemment!”

Et on la lui tendit. Il s’en saisit, et afin d’attendre les autres qui s’habillaient et faisaient un brin de toilette, alla s'occuper de son oiseau avec Hapeau. Lorsque les Soigneurs leurs proposèrent de manger un peu, ils acceptèrent et rejoignirent ainsi l’ensemble de leurs camarades dans une salle aux immenses tables de bois, où des couverts étaient dressés. Un vieillard était déjà installé, mais il n’y avait aucune trace du jeune homme brun.
Lorwyn brandit alors la lettre, et la lut à très haute voix avant même qu’ils ne commencent à se restaurer.

“Forteresse des Soigneurs, Eaque
27 Asherien 2778

Bonjour à tous,

Je suis dans l'incapacité de rester à vos côtés, car des responsabilités m’attendent à Rhadamanthe, particulièrement dans la situation que nous connaissons. Cependant, vos découvertes éclairent ce que je soupçonnais déjà: une des nos générales se livrait manifestement à une activité réprouvable par tous. Ceci vous a par ailleurs, tous touchés. Vous êtes ainsi les mieux placés pour continuer cette enquête. Vous avez déjà découvert beaucoup, cependant ce n’est pas suffisant. Vous êtes chargés, si vous l’acceptez, de trouver plus d'informations sur l’endroit dont nous venons, ceux qui l’occupent, ce qu’ils y font, leurs buts et leurs méthodes. Ce groupe de personnes est dangereux pour tout le peuple Elysionnien, et, en ce contexte de guerre, nous devons cependant mettre de côté nos différends continentaux afin de travailler à leur destruction. Il est crucial que vous puissiez en trouver les alliés, sur tous les continents, dans toutes les strates de la population, dans tous les groupes (nos informations portent d’ailleurs à croire que le groupe dans lequel deux d’entre vous seraient investi serait très touché), afin de pouvoir annihiler cette menace. Je suis évidemment chargée de cette mission, mais je compte sur votre collaboration. En identifiant nos ennemis, et en trouvant des alliés, vous pourrez sans aucun doute trouver la source de ce qui vous touche, et éliminer ce problème.
Afin de vous aider dans cette tâche, je joins à cette missive une liste de contacts, en double exemplaire. Il est important que vous l’ayez toujours sur vous, et qu’absolument personne d’autre que vous n’y ait accès. Ce sont des gens fiables, qui font partie d’un réseau qui vous permettra de communiquer entre vous, mais également avec moi en toute sécurité. Les informations transmises par ce biais ne pourront être interceptées par personne d’autre que moi-même.

En comptant sur vous,

Philomène Danah.”

Sur un signe de tête de Gabriel, Caïn récupéra la lettre. Puis le faux cultiste lança:

“Emmet n’est pas là ! Un contre 1000 qu'il tentera de nous tuer la prochaine fois qu’on le croisera !
- Mais … Qui est Emmet ? demanda Gabriel.”

Il se lança alors dans une grande explication: Emmet était un pisteur qu’ils avaient recruté à leurs côtés au fil de leurs aventures, mais il s’était vite avéré que ce garçon était une version plus jeune d’un homme croisé plus tôt qui avait tenté de les voler, avant de se suicider sous leurs yeux. Ce mystère n’était pas résolu, mais le faux cultiste était persuadé qu’il leur voulait du mal, et ce plus encore depuis qu’il s’était introduit de force dans son esprit. Il avait à présent un mauvais pressentiment au vu de la disparition du garçon. Et soudain, se tournant vers l’homme âgé assis sur la chaise derrière lui, il l'interpella:

“Bah alors, Papy le jeune, vient t'incruster dans la conversation, on a des questions a te poser!”

Celui-ci sembla hésiter, puis tira sa chaise vers eux, et leur sourit:

“Bonjour, dit-il.
-Bonjour, lui répondit le faux cultiste. Je te présenterais bien, mais vu que je connais pas la plupart des gens autour de la table, tout le monde fera ça mieux que moi !”

Chacun se présenta alors, et le faux cultiste et ses compagnons se plièrent aussi à l’exercice alors que le vieillard semblait déjà les connaître. Ils étaient donc entourés par Moradund le Fils de la Terre gladiateur, Corvus le centaure conteur, Jostoph le faux cultiste qui était un barde Télépathe, et Ferlia, la jeune fille à la peau grise une Enfant de la Lune danseuse. Puis ce fut au tour du vieil homme qui prit la parole en bégayant. Ils apprirent ainsi qu’il s’appelait Régulus et n’était en réalité âgé que de 19 ans: en effet, intéressé par la magie, les prédictions, les mathématiques et les Adeptes du Temps (ce qui lui valait son titre de Mathémagicien), il s’adonnait à de nombreuses expériences diverses et variées et l’une d’elle ayant mal tourné avait complètement modifié son apparence. Il leur expliqua qu’il pensait pouvoir rivaliser grâce à ses prédictions mathémagiques avec les prédictions des Clairvoyants et des Adeptes du temps, et que quelques temps plus tôt, en faisant ses calculs, il avait senti une énergie magique importante dans les Plaines Enéides une importante décharge magique, et avait ainsi pu localiser Moradund et Corvus, très certainement grâce à quelque chose lié à la marque rouge sur leur pouce. Persuadé que quelque chose de nouveau allait arriver, et, voulant absolument résoudre ce problème, il avait contacté les aventuriers, qui étaient venus à sa rencontre. Il avait alors commencé un rituel. Mais durant le rituel, une nouvelle magie s’était déclenchée, et Moradund, Jostoph, Corvus, Ferlia, et une autre personne nommée Hermine étaient partis d’un coup, ce qui l’avait un peu attristé: il n’aurait pas cru qu’ils étaient si pressés. Jostoph précisa alors qu’il s’était agi d’une forme d'attaque magique durant laquelle ils avaient été malades, ce que Lorwyn, Hapeau, Caïn Gabriel et Moleg purent relier au moment où ils avaient vomi sur les chaussures du roi Deus Wiseman. La Mathémagicien reprit alors son récit, fascinant Gabriel: des gens étaient arrivés à Saintébert peu après leur départ et s’étaient fait passer pour des soldats à la recherche d’un fuyard rhadhamantien. Après avoir fouillé les maisons, et terrorisé les habitants, ils l'avaient enlevé et étaient partis. Il s’était vite avéré que ces hommes n'étaient en aucun cas des soldats. Il avaient cheminé à travers les plaine,s puis dans un labyrinthe, avant d’arriver dans la pyramide, où il avait été maltraité et jeté au cachot avec les autres.
Alors que Moradund faisait des étirements, peu concerné par la conversation, Moleg demanda plus d'explications à propos du labyrinthe et de la pyramide, que lui fournit Jostoph: ils avaient eux-même suivi les traces du Mathémagicien et avaient fini par arriver dans une grotte qui s’était avéré être un labyrinthe où ils s’étaient perdu et avaient affronté de nombreuses épreuves, allant de coffres maudits à des salles piégées, en passant par une cockatrice qui leur avait coûté l’une de leurs camarades. Pour sortir du labyrinthe, ils avaient dû passer par une salle où il y avait des fresques, reliant manifestement des couleurs et des émotions dans un rituels qu’ils n’avaient pas compris, mais relié à leurs doigts étrangement colorés. Corvus, à côté, redessinait la fresque afin de pouvoir la leur montrer. Une fois sortis de là, ils avaient rejoint la pyramide, et après un épisode hasardeux de piètres choix, ils étaient arrivés jusque dans la prison où ils s’étaient rencontrés. De leur côté, reconnaissant sur la fresque dessinée par Corvus le symbole porté par Frôle la Mort et Thalivor, ils leur expliquèrent également en résumé leurs aventures, avant de leur demander des nouvelles d’Ithreb. Leures nouveaux compagnons semblèrent reconnaître en lui un enfant membraneux accompagnée d’une Effigie, croisés à l’entrée de la pyramide entourés de cultistes. Avec l’aide de Ferlia, ils purent confirmer ce qu’ils pensaient: l’Effigie n’était autre qu’Ea. Ils en déduisirent donc qu’Ithreb les avait bel et bien vendus. La jeune femme leur dévoila également qu’elle avait été emprisonnée longtemps par un groupe qu’elle soupçonnait d’être relié à la société de rhadamantiens cannibales pour laquelle le docteur Frôle-la-Mort vendait des cadavres. Jostoph ajouta, lui, qu’Alphine, un concurrent barde qu'ils avaient croisé sur leur route transportant des cadavres, avait peut-être lui aussi un lien avec tout ceci.
Cette mâtinée marqua le début d’une fructueuse collaboration qui dura toute la semaine durant laquelle ils restèrent dans la Forteresse des Songeurs.

Code par Nao sur une base de Elegna avec l'aide de Never-utopia pour Elysion
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