[Terminé] Un cottage d'anniversaire arrosé [sp Nat et Aëlia]

Une soirée. Elle avait obtenu de Siffroy qu’il reste à l’orphelinat et évite les catastrophes une soirée. Et elle, qu’allait-elle faire, pendant cette soirée ?
Nathalia et Aëlia lui réservaient une surprise. Et ça pour une surprise, c’était une surprise: un casque sur les oreilles qui l’isolait phoniquement du reste du monde, rendue aveugle par un masque sur ses yeux, elle ne savait absolument pas où elle était. Elle auriat d’ailleurs été bien incapable de dire combien de temps s’était écoulé depuis que ses amies l’avaient kidnappée, puisque leur subterfuge lui avait aussi fait perdre la notion du temps (un peu comme lorsqu’on dormait).
A vrai dire, elle était un peu anxieuse. Elle n’avait jamais quitté la maison depuis l’arrivée de Renild, et la création de l’orphelinat. Cela l’inquiétait un peu: Siffroy n’était pas habitué à gérer tout cela et si elle, elle y parvenait parfaitement, et seule, elle n’était pas certaine que son mari ait ces capacités et avait un peu peur de l'état dans lequel elle le retrouverait à son retour (quoique l'état potentiel des pièces communes, en particulier, l'inquiétait aussi. En une soirée, un nombre incroyable de ravages pouvaient être faits). Depuis plus d’un an à présent, elle travaillait d’arrache-pied sur ce projet, et depuis qu'il s’était concrétisé et que les portes avaient ouvert, sa charge n’avait fait qu’augmenter. Elle n’était pas pour autant submergée, non ! Elle s'était révélée très bonne gestionnaire, et s’attachait rapidement aux enfants, qui le lui rendaient bien et étaient assez obéissants pour lui faire plaisir. Tout se passait bien, donc, mais Odéline avait oublié le sens du mot “vacances”.
Aussi quand on lui ôta le casque et qu’elle entendit un silence uniquement troublé par des bruits d’oiseau et d’eau clapotante -ainsi que par, il fallait l’avouer un ou deux pouffement de ses amies possiblement un peu excitées de leur tour- elle fut surprise. Elle s’était habituée à la ville, son bruit permanent, et à la petite cacophonie qui régnait en permanence chez elle: cris d’enfants, chants, rires, animaux qui s’exprimaient à leur manière, discussions animées, sons de vaisselle, échos de cuisine, ou de ménage, un lointain tic tac … Ce n’était jamais silencieux. Alors là, soudain, ce silence … Comme c’était étrange ! Elle en eut un frisson.
Lorsqu’on lui retira le masque qui lui occultait les yeux, elle fronça sourcils et nez face à la lumière qui inondait soudain ses rétines. mais très vite elle s’habitua. Face à elle, une petite maison en pierre aux volets pimpants, une sorte de cottage, recouverte de végétaux, mêlant roses, lierre, glycines, volubilis d'une charmante manière. Sur un côté, une roue à aube faisait clapoter l’eau du cours d’eau longeant la demeure. Le tout était bordé d’une petite murette de pierres recouverte de plantes, derrière laquelle on devinait des parterres de fleurs, d’aromates, et même des petits fruits. Derrière, elle imagina immédiatement un potager et un petit verger. Le tout se situait dans un cadre charmant, juste à l’orée d’un petit village minosien traditionnel, aux maisons basses en pierre ou bien blanches, aux volets colorés, et aux petites cheminées fumantes, le tout organisé autour d’une place pavée où devaient se trouver peut-être quelques commerces et surtout, où se tenaient a priori le marché, et les fêtes.

Surpriiiiiise !

Odéline se tourna, surprise en effet, mais souriante vers les deux complices.

Merci ! Mais euh … Qu’est-ce qu’on fait là, exactement ?

Aëlia s’esclaffa. Elle aurait parié, cent contre un, qu’Odéline ne comprendrait ja-mais ce que bon sang de bois elles fichaient ici, toutes les trois. Il fallait admettre que ce n’était pas forcément évident, et qu’elle aussi avait été un peu difficile à convaincre.

En réalité, c’était Nathalia qui avait lancé l’idée. Depuis leur goguette commune sur l’Envolée plusieurs années auparavant, elles étaient plus proches, et lorsqu’Aëlia s’était amarrée à la terre ferme, ce lien s’était renforcé. Nathalia vivant chez Odéline, l’ancienne pirate avait, de fait, appris à connaître la jeune fille blonde petit à petit, et l’avait trouvée de plus en plus sympathique, quoiqu’un peu étrange (ce qui confirmait bien son intuition depuis l’Expédition avec Kyril, des années plus tôt, mais passons). Nathalia et elle avaient toujours fêté leurs anniversaires, souvent en retard, rarement en avance, presque jamais à date, mais jamais celui d’Odéline, pour une simple et bonne raison: elle n’avait pas de date de naissance. En plus de quoi, la femme du conseiller de la Reine de Minos était rarement disponible pour leurs petites soirées, ocupée par sa ménagerie personnelle, et cette situation s’était empirée depuis l’ouverture de l’orphelinat. Nathalia elle-même disait qu’elle croisait Odéline plus qu’elle en la voyait et qu’à moins de faire des ateliers avec les enfants, il était difficile de pouvoir passer du temps avec elle tant elle était occupée.
Aëlia comprenait tout à fait cette problématique: elle travaillait elle-même beaucoup, plongée tête baissée dans ses nouvelles fonctions, accompagnée par Luther, qu’elle soutenait également. Chacun se poussait vers le haut mutuellement et, si c’était très enrichissant, c’était également fatigant. Elle-même ne s’était pas accordé de vacances depuis quelques temps, d'autant plus que chaque jour semblait voir un léger obscurcissement de l’horizon. Ils avaient déjà été abordés plusieurs fois de manière fort peu nette, refusant des propositions qui leur semblaient suspectes, trempant sans doute du côté de l’Obscur. La principale différence avec Odéline, cependant, c’est que, comme elle travaillait seule, et pour elle-même, et de toute façon avec des adultes, elle ne craignait pas vraiment les conséquences de ses absences, ce qui lui avait sans doute permis de se ménager plus de temps pour voir du monde, comme Nathalia par exemple.
C’est lors d’une de ces entrevues que Nathalia, alors qu'elles parlaient un peu de travail (comme de vrais trentenaires ou presque, ses trente ans à elle étant bien consommés et ceux de Nathalia arrivant à grands pas) que l’idée avait émergé, qu'elles avaient procédé à tout l’organisation, et c’est ainsi qu’en fin de journée elle avait sonné chez les Belgan, munie de tout un matériel pour kidnapper Odéline. Ceci avait donné lieu à un certain nombre d’instants assez drôles, où la pauvre jeune fille était toute désorientée et partait dans tous les sens, pépiant sa joie, son angoisse et son excitation.

Ce qu’on fait là ? Mais ma mignonne, on te célèbre ! Ca fait dix ans que t’es arrivée par la voie des airs sur le canapé de ton mari, et pas un seul anniversaire de fêté, ça va pas du tout ça ! On va rattraper tout ça, et en beauté je te prie.

Et, joignant le geste à la parole, elle la poussa légèrement entre les omoplates tout en sortant de sa poche les clés du logement, qui tintèrent dans sa main, avant de déverrouiller la serrure. Elle laissa à Odéline le soin de pousser la porte, leur dévoilant ainsi un intérieur fort mignon, avec un grande cheminée trônant dans un salon à l’allure très confortable derrière lequel on trouvait un bar à première vue fort bien rempli (ce qui n’avait ap été sans conséquence dans leur choix, il fallait l’admettre, en tout cas pour Aëlia) qui séparait le séjour d’une cuisine à l’allure ronde et accueillante, très propre et munie d’une table ronde flanquée de quatre chaises, décorée d’un napperon de dentelle. En partant à gauche, il y avait une porte menant à l’unique chambre, munie d’un très grand lit double et de lits jumeaux. En partant à droite, une autre porte ouvrait sur la salle de bains, qui comportait certes tout le nécessaire mais également une sorte de bain chaud creusé dans la roche du sol, dérivant du petit cours d’eau adjacent. En bref, le lieu idéal pour une soirée inoubliable.

Asseyez-vous, mettez-vous à l’aise, j’envoie les cocktails les filles !

Et sans attendre plus, elle passa derrière le bar, et attrapa de quoi concocter des tiki punchs de la mort, une de ses spécialités. Elle était prête à en faire un bon pichet, et s’arma de grands verres pour le service.

Odéline avait un peu de mal à toucher terre. Elle était vraiment très très très surprise. Personne n’avait jamais organisé quelque chose comme ça pour elle, et, comme elle n'avait pas beaucoup d’amis, elle n’avait même jamais participé à quelque chose du style. Très vite, l'émerveillement et l'excitation prirent le pas sur la stupeur, et, sans encore avoir recommencé à parler, ses yeux se mirent à briller, et elle se mit à regarder partout autour d’elle, frétillant comme un enfant amené pour la première fois en parc d’attractions. Elle poussa donc nombreux petits cris d’émerveillements en découvrant l’intérieur coquet du logement réservé pour son “anniversaire”, et faillit pleurer de joie quand Nathalia lui tendit ds chaussettes antidérapantes, qu’elle enfila immédiatement (oubliant même, au premier essai, d'enlever ses chaussures). Elle rendit son câlin à son amie, vibrant presque d’excitation, et se laissa tomber sur sa chaise, regardant partout puisqu’elle ne savait pas encore où se fixer, en pleine phase de découverte. Elle hocha la tête très fort à ce que disait Nathalia, avant de répondre très très vite, comme si les mots se bousculaient dans sa bouche:

Oui oui oui oui, c’est super ! Merci beaucoup les filles, je ne m’y attendais pas du tout, c’est super gentil, le cottage est très très très joli, c’est mignon, j’adore, et puis il n’y a pas de bruit, on est toutes les trois, c’est super, merci merci merci merci …
Du calme, petit écureuil caféiné ! lui lança Aëlia en riant, après avoir posé les verres de cocktails sur la table, et tendrement caressé les cheveux de Nathalia.

Sur un geste de l’ex-pirate, une fois celle-ci assise, Odéline prit son verre, afin de trinquer avec ses amis.

Dans ce cas, à ton anniversaire, Odéline !
Et à vos idées aussi géniales qu’adorables ! compléta la jeune fille.

Sur ces mots, elle trempa les verres dans le verre à hautes parois, rempli d’un liquide rosé, sentant le sucre et les fruits que leur avait apportés la barmaid auto-proclamée. L’odeur ne mentait pas: la boisson était très fruitée, mais il y avait un goût plus fort qui cassait le trop plein de sucre -l’alcool sans doute, quoiqu’Odéline en boive si peu qu’elle n’était pas vraiment capable de reconnaître quoi que ce soit. En tous cas, c’était doux et frais, et ça avait un goût de paradis et de vacances entre copines.

Mmmmmmmmh … fit-elle en se léchant les gouttes qui étaient restées sur ses lèvres.

Puis elle se tourna vers ses amies:

Ca fait longtemps que vous complotez ça ? Je ne me suis doutée de rien ! En tous cas, merci, vraiment, c’est adorable !

Elle se leva pour leur faire à chacune un gros bisou et un câlin, avant de retourner s’asseoir avec un immense sourire, et de reprendre une gorgée de punch.

Après avoir apporté les verres, Aëlia trinqua avec ses amies, et les compliments la firent rayonner (et distribuer quelques clins d’oeil). Aux questions d’Odéline, elle eut un grand rire. Parce que le petit écureuil caféiné croyait vraiment qu’elles allaient lui livrer leurs secrets ?! Tout de même ! Lorsque Nathalia proposa un jeu de cartes, elle approuva avec enthousiasme, alors qu’Odéline acceptait aussi, comme un peu distraite -Aëlia ignorait que la voix dans sa tête était en train de lui dispenser les règles du jeu. Et après que Nathalia eut battu les cartes, elles commencèrent la partie.
La pirate qu’elle avait été avait un grand frère addict au jeu, et savait donc parfaitement se débrouiller aux cartes, très habituée aux parties incessantes sur les navires. Elle avait donc l’intention de ne pas se laisser faire, et remporta sans peine le premier round. Légèrement crâneuse, elle observa ses amies, des fossettes dans les joues, alors qu’Odéline leur livrait son tout premier secret:

Parfois, à l’orphelinat, quand les enfants dorment, je dors avec eux ! Et parfois, c’est même eux qui me réveillent.


Elle avait l’air à la fois amusée, un peu fière, et assez honteuse de cette révélation, et ce simple air sur son petit minois suffit à faire éclater de rire la pirate. Elles relancèrent le jeu, et cette fois, Odéline, ayant manifestement compris les règles, remporta le tour, alors qu’Aëlia se classa seconde, et que Nathalia était classée dernière.

Oh, non, je suis désolée Nathalia !

Odéline était toute contrite: peu habituée à jouer avec des adultes, elle avait tendance à toujours laisser gagner les autres, et en s’attendait pas à remporter ce tour, même si sa voix lui avait bien expliqué les règle,s et qu’il lui avait semblé avoir en main un combo de cartes plutôt sympathique. Cela fit rire ses deux amies, et Natalia leur livra son secret: un jour avec Noïa, pendant que Siffroy ronflait  sur son fauteuil, elles avaient mis un peu de peinture sur une de ses mains et chatouillé son nez pour qu'il se gratte avec la main de peinture. Ca avait évidemment fonctionné, sauf que Siffroy ne s'en était pas rendu compte avant d'aller à la douche et n’avait donc même pas vu sa tête pleine de peinture, raison pour laquelle elles n’avaient jamais raconté cette farce. A imaginer son mari barbouillé de peinture, Odéline éclata de rire. Siffroy, ce vieux bougon, tout coloré, la moustache remplie de pigments … C'était une très bonne farce, et elle mit un peu de temps à se remettre. Lorsqu’elles relancèrent, c’est Aëlia qui perdit, et fut manifestement surprise de cet état de fait. Il fut assez clair que la pirate cherchait quoi leur dire, quand soudain un sourire roublard étira son visage, creusant ses fossettes et faisant briller ses yeux noisette.

Allez, on va commencer soft ! Quand j’étais petite, sur le bateau sur lequel on vivait, j’adorais faire pipi par-dessus bord comme les marins du bâtiment. Sauf que j’étais une fille, j’avais pas tout à fait leur portée. le jour où l’un d’eux a passé la tête par l’écoutille en dessous et s’est pris mon jet de pipi sur la tête et le draps qu’il secouait, j’ai compris que j’allais me faire gronder, et j’ai accusé le plus jeune des mousses à bord ! Ironiquement, c’est devenu mon tout premier petit ami.


Odéline pouffa de rire: la vie de l'ancienne pirate avait du être sacrément mouvementée !

Il fallait admettre qu’elle ne comprenait pas tout. Du tout. Pourquoi donc Aëlia n’avait rien voulu dire quant à la manière dont son chéri avait, ou non, appris la vérité sur cet incident ? Et pourquoi avait-elle ces étincelles dans les yeux, pourquoi Nathalia avait-elle souri ? A peine avait-elle eu le temps de formuler ces questions dans son esprit que déjà les cartes étaient rebattues, et la partie repartait ! Perdante sur ce tour, elle ne trouva strictement rien à raconter, et se retrouva donc à terminer son verre directement. Elle n’avait pas soif, mais le but quand même: c’était sucré, et c’était bon, même si quelque chose lui brûlait la gorge. Elle avait d’ailleurs un peu chaud ! Cependant, elle prit son tour, et distribua la partie suivante, qui vit Nathalia en mauvaise posture au vu de l'incroyable résultat qu’Aëlia et elle-même avaient fait, et elle révéla un nouveau secret. Odéline était pendue à ses lèvres. Elle savait en effet beaucoup de choses sur Nathalia, et manifestement Aëlia aussi. Pourtant, quand Nathalia leur révéla un secret qui la fit rougir, Odéline ne comprit pas.

*Un rêve érotique est un rêve qui a rapport avec l’amour.*

Merci, petite voix, mais ça n’aidait pas. Pourquoi donc rougissait-elle ainsi ? Et pourquoi Aëlia aussi ? Et pourquoi ces grands yeux ronds, cette expression entre le rire, la stupeur et … un autre petit truc qu’elle ne parvenait pas à déterminer ? pourquoi donc Nathalia demandait un autre punch, alors qu’Aëlia n’avait pas finie sien (ça ne tarda pas, elle le siffla cul sec) ? C’est alors que l’ancienne pirate emportait les verres et allait derrière le bar, l’air en profonde réflexion, qu’Odéline lâcha :

Mais, comment ça, ils s’occupaient très bien de toi ? Ils te faisaient bien à manger et couler un bain ?

Car oui, Odéline était d’une désarmante innocence, et pour elle, l’amour, c’était ça. C’était ce qu'elle partageait avec Siffroy, et si sexualité il y avait, elle n’en était pas très proche. Pour elle, d’ailleurs, cela avait un rapport très limité à l’amour, et elle voyait ce qu’elle venait d’énoncer bien plus comme des manifestations de ce sentiment que ce qui pouvait se passer sous les draps.

Je ne crois pas que c’est ce qu’elle voulait dire, Odéline, sourit Aëlia,en mélangeant des ingrédients derrière le bar.
Ah bon ? Mais alors, quoi ?
Herm … Tu sais ce qu’est un rêve érotique, Odéline ?
Oui ! Un rêve d’amour ! C’est ma voix qui me l’a dit !
Alors oui, mais … C’est la dimension … Physique de l’amour. C’est un rêve de cul quoi !

A ces mots, Odéline se figea, les yeux écarquillés, blanchit un peu, avant de rougir de n’avoir aps compris.

Ooooooooooooooooooooooh …

Elle se retourna vers Nathalia.

Mais … J’ai jamais eu ça moi ! Comment tu as ça ? C’est souvent ? Il se passe quoi ? Tout le monde fait ces rêves-là avec vous deux ? Tout le monde fait des rêves érotiques ? C’est agréable ? Les gens sont tout nus ? C’est toujours avec Aëlia et son frère ? D’ailleurs, il est comment ton frère, Aëlia ?

Elle ne vit pas Aëlia ouvrir la bouche pour lui répondre, et continua, sans s’interrompre.

Ils te font quoi ? Ca dure longtemps ? C’est toujours avec les mêmes personnes ? C’est toujours avec des gens qu’on connaît ? C’est signe qu'on est amoureux ? On peut en avoir avec des gens qu’on aime pas ? Tu es amoureuse d’Aëlia et son frère ? Il s’appelle comment, d’ailleurs ton frère ?

Il fallait l’admettre, elle était partie sur une litanie de questions, quitte à reposer plusieurs fois les mêmes, et il allait falloir que quelqu’un l’interrompe et soit réponde à ses questions, soit lui change les idées, afin qu’elle s’arrête.

ALBAN ! Il s’appelle Alban, il est plus vieux que moi, il est très grand, très beau, il était très gentil, mais il ne l’est plus, et je ne le vois plus !

Aëlia avait donc réussi à interrompre la litanie.

Je ne sais pas si tout le monde en a, mais moi aussi j’en ai. Je crois pas que ça soit pas normal de pas en avoir, mais c’est commun d’en avoir. Et c’est pas toujours avec mon frère et moi, j’ai jamais rêvé de ça moi ! Et c’est pas non plus toujours avec les mêmes personnes.
Ah bon ? Mais t’as déjà rêvé de Nathalia ?
Oui, répliqua la jeune femme avec un sourire mutin.
Peut-être qu’elle rêvait de toi à ce moment-là ?
Ah ça ! On saura pas, hein, Nat’ ? l’interpela la jeune femme.

En attendant, on n’avait pas répondu à toutes ses questions, et elle était curieuse ! Si personne ne se dévouait, une autre vague arriverait bientôt.

Aëlia sourit aux paroles de Nathalia. Expliqer ce genre de choses à une fille aussi innocente qu’odéline était un sacré challenge, et elle se serait bien passée d’imaginer quoi que ce soit comprenant son frère, déjà, et pire, du sexe où il était présent. Elle avait beau savoir que les fantasmes ne se contrôlaient pas, l’idée même de s’imaginer faire quoi que ce soit de cet ordre avec lui la répugnait, la révulsait même. Avec Nathalia par contre … L’idée lui avait déjà traversé l’esprit, et avait aussi traversé son sommeil à de multiples reprises, la faisant parfois se réveiller rouge et transpirante. Cependant, elle n’était jamais passée à l’acte et à présent qu’elle était avec Luther, la porte était (définitivement, elle l'espérait), fermée: leur relation était monogame, et le rester lui allait parfaitement. Elle approuva à voix haute l'idée du spa, et finit de préparer les cocktails. Une fois la glace pillée ajoutée, Natalia revint et annonça qu’elles se baigneraient nues. Ça ne dérangeait pas Aëlia, pas gênée par la vue des corps, et elle mit les verres sur un plateau, et alla les poser sur le rebord du bain chaud creusé à même la pierre. Lorsqu’elle revint, elle eut la surprise de trouver Natalia se déshabillant, et après un éclat de rire, elle la suivit. Là où Nathalia dévoilait des cicatrices, des vergetures, de la peau tendue, puis lâchée, puis tendue à nouveau, les marques du temps qui passait et des changements de poids, Aëlia dévoilait une peau où apparaissait beaucoup de grains de beauté. Pourtant, ceux-ci paraissaient disparaître, leur présence masquée par les tatouages qui attiraient toute l’attention. Lorsqu’elle ôta son pantalon, après avoir fait valser ses chaussures, c’est le colibri à sa cheville qui se fit voir, maquillant un peu les marques du soleil à des degrés variés et les poils sur ses jambes (Aëlia n’avait jamais vu l’intérêt de l’épilation), les imperfections, et les cicatrices et marques d’années passées sur des bateaux. Sans se poser plus de questions, mais en discutant très tranquillement avec Nathalia (qu’elle complimenta d'ailleurs sur sa forme physique, impressionnée par la splendeur de son amie), elle enleva sa culotte, les poils de son pubis formant un triangle flou et blond foncé qui dépassait un peu sur ses cuisses rondes. Ses fesses rebondies n’étaient dotées d’aucun tatouage, mais on voyait déjà l’esquisse du papillon étrange qui se fit voir dans toute son immensité dès lors qu’elle enleva, d’un seul geste, son haut, faisant rebondir ses seins pleins et ronds, lourds, un peu écartés (sur lesquels on pouvait voir d’anciennes vergetures, écho de celles sur ses hanches, sur ses cuisses). Le motif prenait ses deux épaules, emplissait son dos, remontait à la base de la nuque pour descendre jusqu'à la naissance des fesses, tout au creux des reins. Elle n’y faisait plus attention, mais ses couleurs, ses lignes, étaient toujours aussi fascinantes, immuables alors même que l’étonnant papillon abstrait semblait vivant. Il ne faisait qu’un avec elle, ses formes, semblant même aller jusqu’à épouser les replis sur sa taille potelée, y prendre un nouveau départ pour se déployer sur ses hanches replètes, remonter vers ses épaules rondes. Elle passa une main dans ses cheveux, et nue comme un ver, elle se tourna vers Odéline, qui les regardait:

Ben alors ! Toujours habillée, toi ?!

Odéline, contrairement à ses amies, n’était pas habituée à voir des corps nus, surtout de femmes. Ca ne la repoussait pas, ne l’attirait pas non plus, mais par contre, elle éprouvait une certaine fascination en les regardant se déshabiller. Leur aisance, déjà, l’impressionnait. Ensuite, la différence entre leurs deux corps, et plus encore, la différence comparativement au sien. Elle était, et avait toujours été, petite et menue. Elle avait peu de formes, et n’avait jamais eu besoin de soutien-gorge, sa poitrine ne semblant pas impactée par la gravité. Il n’y avait sur son corps aucune marque, aucun grain de beauté, aucune tâche de naissance, aucune cicatrice, aucun tatouage. Elle avait une peau blanche et lisse, unie comme du lait. Elle n'avait aucun poil, et le temps ne paraissait avoir aucune prise sur elle: son corps ne bougeait pas, rien ne s’affaissait, rien n’apparaissait ou ne disparaissait; d’ailleurs même ses cheveux ne poussaient pas. Voir les marques du temps qui passait, des expériences accumulées sur les corps de ses amies la fascinait, et elle ne parvenait pas à en détacher son regard. Elles étaient si différentes ! C’était incroyable. Et pourtant, il y avait des caractéristiques communes ! Un peu plus, elle en avait la tête qui tournait tant elle aurait voulu tout voir, tout savoir, tout questionner, tout expliquer à la fois. Aussi, la question d’Aëlia la surprit, et elle sursauta.

Hein, quoi ?

Elle sentit un contact télépathique, reconnut la pirate, qui dut y trouver son compte puisqu’avec un sourire roublard, elle se jeta sur elle, éclata de rire, et, entre deux chatouilles, lui fit passer la robe par-dessus la tête. Odéline, riant aux éclats, ne se rendit pas compte que ses deux copines la menaient au bassin alors qu’elle finissait de se déshabiller entre deux chatouilles, et finit ainsi dans l’eau, où elle but un peu la tasse. En ressortant la tête, elle cracha de l’eau entre ses dents, et éclata de rire, dégoulinant d’eau. Face à elle, Aëlia, déjà à l’eau, lui tendait son verre, dont elle se saisit.

A toi ! Joyeux anniversaire !

Elles trinquent, et Odéline but une gorgée, la tête tournant un peu sans rien de désagréable, rayonnant de bonheur dans une eau à la température parfaite entourée de ses deux amies.

La question de Nathalia surprit Odéline. C’était pour elle une non-question, un non-sujet. C’est aussi simplement qu’elle répondit:

Non, je n’ai jamais rêvé de ça. A vrai dire, ça ne m'intéresse pas beaucoup ! Mais on a une vie sexuelle oui !

Elle sourit.

Je pense que ça n’a sans doute pas grand chose à voir avec celle de beaucoup d’autres, car ce n’est pas fréquent, pas avec une passion dévorante ou je ne sais quoi, mais ça nous arrive oui. La greffe de Siffroy est souvent bien pratique dans ces cas-là: il peut rajeunir ! Mais ça nous arrive aussi sans l’utiliser du tout. C’est loin d’être indispensable, ça permet simplement de … varier.

Elle but un peu de punch.

Je ne me reconnais pas beaucoup dans plein de sujets. Je n’ai pas mes règles, mon corps n’évolue pas. Je suis à peu près certaine que je ne suis pas fertile, et mes pouvoirs n'entrent dans aucune norme d’Elysion, ils ne ressemblent à aucun autre. Je crois que ma relation avec mon mari n’entre pas non plus dans beaucoup de normes, et, même si on se désire peu au sens habituel, on s’aime énormément, et on est très proches. Ce qu’on a me suffit, même si ça ne ressemble pas au reste.

Elle enfonça un peu la tête dans l’eau, juste assez pour faire des bulles et changer de sujet:

Mais moi je suis mariée, et je n’ai de vie sexuelle qu’avec mon mari, pas vous ! Racontez-moi tout !

Immergée dans l’eau jusqu’à la naissance des seins, Aëlia sirotait son punch comme on boirait du petit lait, amusée par les propos d’Odéline. La jeune fille paraissait tellement jeune, justement, mais si mûre à la fois, comme si dans ce corps d’adolescente, c’était mille vies qui étaient stockées. Elle avait la voix sage et posée comme une femme de plusieurs siècles, elle avait le recul que seules les années donnaient normalement. Comme se faisait-il que la plus jeune d’entre elles soit aussi la plus posée, la plus mature, la plus adulte ?

*Mais Odéline est-elle vraiment la plus jeune ? Elle dit elle-même ne pas être touchée par le temps qui passe et … Non. On ne peut pas être éternel, même les Alfs sont touchés par les années, même eux ont les cheveux qui poussent ! Arrête tes délires Aëlia. Ce n’est pas parce qu’Odéline ne change pas et peut se rendre intangible qu’elle est un fantôme. Ne sois pas bête.*

Elle sourit à ses propres pensées, et ce sourire se fit plus tendre à voir la réaction de Nathalia à l’annonce de la stérilité d’Odéline. L’Aniformus avait plus plus touchée que la jeune fille elle-même, qui semblait tout à fait tranquille à ce propos, comme si elle l’avait toujours su. Peut-être était-ce pour cela qu’elle avait lancé son propre orphelinat ? Mais Aëlia ne voulait pas faire de psychologie de comptoir, et ne s’attarda pas sur cette idée. Elle pouffa dans son punch en faisant des bulles lorsqu’Odéline lança LA question, et se régala à écouter Nathalia, réagissant à chacune de ses phrases, se disant qu’elle aurait bien voulu en savoir un peu plus sur les performances d’Angel, et constatant avec une toute petite pointe de déception qu’elle était peut-être passée à côté de quelque chose au Temple … ou avec Nathalia elle-même. Elle ne regrettait pas sa monogamie ceci dit, et quand son amie mentionna Luther elle sourit, amusée.

Eh bien très bien figure-toi ! L’homme est doué. Il faut croire que les Efferians ont d’autres techniques que nous, car on en découvre tous les jours, si on peut dire, sourit-elle.

Elle reprit une gorgée de punch.

Très sincèrement après le fiasco Garmyr, je n’aurais pas cru avoir un jour la moindre envie de repartir dans une relation monogame et compagnie mais en fait … Garmyr était juste un idiot fini, doublé d’un égoïste, égocentré, et incapable de la moindre empathie. Son nombril était plus important que tout, dans tous les domaines, et il a toujours été incapable de la moindre remise en question. Le problème, c’était lui, lui avec moi, et pas la forme de la relation. Et j’ai mis bien longtemps à m’en rendre compte … Ça n'a rien à voir avec Luther, alors qu’il aurait bien plus de quoi être fier de lui, et heureusement !

Elle regarda ensuite Nathalia:

Si cet homme-ours re-tente la moindre approche avec toi, très sincèrement, fuis. Quand on est atteint à ce point, ça ne s’arrange pas comme ça. Il n’apportera rien de bien.

Puis, elle enchaîna de manière plus joyeuse:

J’avoue que moi aussi j’ai eu quelques aventures de ci de là, après Garmyr et avant Luther, mais rien de bien concluant ! Par contre, je n’ai jamais essayé les filles … J’aurais peut-être dû, mais il y en a moins dans les ports où on faisait escale ! En tous cas, moins qui ne soient pas des prostituées, et je crois qu’Alban m’aurait assassinée si j’avais dépensé l’argent de l’Envolée pour ça !

Elle but une gorgée de punch, se rappelant de cette fois sur l'Envolée, où Nathalia lui avait parlé de ses aventures, où elle avait eu des flashs, des visions qui étaient venus hanter son esprit. C’était si loin ! Elle fit un clin d’oeil à Odéline, qui rit.

Son punch à la main, Odéline écouta avec un certain délice ses amies raconter leurs vies sexuelles, anecdotes graveleuses et humoristiques incluses. Elle trinqua avec grand plaisir à l’invitation de Nathalia, et approuva sa demande de musique, qui retentit d’ailleurs rapidement, en lui faisant dodeliner la tête. La déclaration de Nathalia la surprit, et elle la regarda avec de grands yeux. Elle regarda le corps qu’elle exposait, étonnée, sans comprendre le “problème”. Odéline n’était pas vraiment sensible aux critères de beauté, et avait toujours trouvé Nathalia très jolie, avec une tonne d’atouts, et un style assez incroyable. Elle admirait son sens de la mode, sa manière de s’habiller, cette manière qu’elle avait de se maquiller afin de mettre en valeur ses grands yeux, en coordonnant cela à ses vêtements. Elle était aussi impressionnée par sa manière de se coiffer, ses cheveux roux brillants. Elle, elle s’habillait toujours de la même manière depuis son arrivée, avec des vêtements clairs, souvent amples, assez pratiques, pas toujours si éloignés de vêtements d’enfant. Elle ne se coiffait pas, alternant simplement entre cheveux lâchés, une tresse, ou une queue de cheval, et ne se maquillait jamais. Elle ne portait pas d’autre bijou que son pendentif et son alliance.
Incapable de lui répondre face à un etelle démonstration de frgailité, un tel aveu, elle se leva simplement, et la prit sans ses bras, dans un gros câlin, en lui murmurant:

Magnifique. Tu es un modèle, Nat’.

De ses mains, elle lui frottait un peu le dos.

Après avoir trinqué, Aëlia vida son verre, le re-remplit, et via son canon de bras laissé de côté, elle lança un peu musique à la demande de Nathalia, juste avant la déclaration et les questions de celle-ci. Elle ressentit sa détresse, mais elle ressentit surtout la surprise d’Odéline jusqu’au bout de sa langue. Elle sourit à son amie pour l’encourager lorsqu’elle se leva, et prit le temps de détailler son corps au fur et à mesure de son discours.

Chevilles fines, mollets musclés, cuisses fuselées et vigoureuses, fesses sublimes, hanches douces, ventre tendre, taille marquée, seins réels et qui n’attendent que d’être saisis, peau laiteuse avec des tâches de rousseur qui lui donnent tout son charme, bras athlétiques, cou qui sent toujours bon, chevelure incroyable, minois digne d’une poupée … Oui, vraiment, ça confirme ce que je croyais: t’es la meuf la plus bonne que je connaisse Nat’. Et y aurait pas Luther, je te l’aurais sans doute prouvé à ma manière, ajouta-t-elle avec un clin d'œil.

Elle reprit une gorgée de punch, et continua:

Tu es très très belle, Nat’. Et je me doute bien que c’est pas facile de tout concilier, mais je t’assure que tu n’as rien perdu de ta splendeur, tu as simplement gagné en maturité, en expérience … en intérêt, et en caractère finalement. Tu es une bonne amie, tu es une bonne mère, n’en doute pas. je suis persuadée que tu es une bonne maîtresse, et une sacrée bosseuse également. Tu domines tous les tableaux, et tu m’impressionnes sacrément. Avec tout ce que tu a traversé, c’est incroyable que tu sois encore là, et dans un tel état.

Elle lui fit un clin d’oeil.

Je te proposerais bien une séance maquillage coiffure relooking pour se pimper, mais tu sais comme moi que t’es la plus calée dans ce domaine là, copine ! Si tu me laisses faire, tu vas ressembler à un mec trop maquillé héhé.

Odéline eut un sourire mi-amusé, mi-attendri en écoutant Aëlia, décidément plus loquace qu’elle sur ce sujet ! Elle avait un peu de mal à appréhender l’idée d’attirance, surtout entre amis, mais peut importait: manifestement elles avaient remonté le moral de Nathalia ! Victoire ! Odéline rendit son calin à son amie, et sa déclaration tout contre son oreille, tout comme l’avait fait l’ex-pirate, et lorsque le ventre de celle-ci gargouilla, elle éclata de rire:

Je crois que ceci signifie qu’il est temps de sortir de l’eau et d'aller préparer à manger mesdames !
Tu plaisantes j’espère ? on ne va pas s’enquiquiner avec la cuisine aujourd’hui ! C’est TON jour de repos Odéline ! lui répliqua Aëlia.
Mais …
Pas de négociations !

En lui souriant, la pirate attrapa les serviettes moelleuses, exposant son dos et son étonnant tatouage, et lui en tendit une. Odéline s’en saisit, et se sécha, comme ses amies.

Mais comment on mange alors ? demanda-t-elle.
hahaha ! Surprise du capitaine, moussaillon !

L’ex-pirate avait pris un ton de complot hilarant, avec la mine qui allait avec et Odéline éclata de rire. Il n’empêchait qu'elle aurait bien aimé qu’on lui réponde : l’estomac c’était important ! Sur ordre de ses amies elle se rhabilla, puis lorsqu'on lui fit enfiler son manteau et ses chaussures, elle comprit qu’elles allaient aller dehors, et elle battit des mains, heureuse.
En effet, en sortant, de bonnes odeurs l’assaillirent immédiatement. Nous étions en début d’année, et il faisait froid (et déjà nuit) donc l'odeur des feux de bois attint son nez en premier. Rapidement, cela fut suivi par des odeurs de marrons chauds, de sucre, de choses frites, et de fromage fondu. Elle rouvrit les yeux:

Il y a un marché nocturne ?

Les sourires de conspiratrices de ses amies ne pouvaient pas tromper, et elle leur sauta au cou en sautillant de joie: il y avait un marché nocturne ! Elle adorait ça ! Il y avait toujours plein de choses super bonnes à manger, c’était parfait ! D’ailleurs elle en entendait déjà les flonflons au loin, et apercevait les petites guirlandes lumineuses qui le délimitaient.

On y va, on y va, on y vaaaaaaaaaaaaaaaa ??!

Elle rêvait déjà de cornet de châtaignes, de sticks de fromages, de gaufres et de pommes d’amour. Odéline était une incorrigible gourmande.

Nathalia ne revenait pas de l'excitation de son amie pour le marché nocturne. Avec Aëlia elles avaient donc terriblement visé juste. Toutes les trois emmitouflée dans des vêtement chaud et confortables se dirigéaient vers cet adorable petit marché éclairé par des guirlande de toutes les couleur et des feu de bois servant à faire chauffer tout un tas de gourmandises.

"Alors là on a le choix pour le coup. Si on prenait un peu de tout ?"

Elle observait la dispositions en arc de cercle des stands faisant face à plein de table avec des bancs ainsi que quelques mange-debouts tous décorés avec des petites boules magiques diffusant une douce lumière blanche. On aurait dit des boules de neige lumineuses.

"Odéline ça te dit de nous trouver les meilleures place ? Avec Aëlia on s'occupe de prendre le repas."

Elle n'avait pas eu besoin de concerter l'ex pirate pour savoir qu'elle serait d'accord avec ce plan. L'approbation enthousiaste d'Odéline  lui confirma que répartir les tâche n'était pas une mauvaise idée.  Ainsi Elles eurent le plaisir de découvrir que les artisans s'étaient parfaitement entendu sur l'organisation commençant par les stands salés puis ceux de boissons et enfins les gourmandises sucrées.
Le premier stand proposais tout un assortiment de fritures de poissons, de légumes, même de viande. Elles prirent un cornet complet avec un peu de chaque choses. Au stand suivant on proposait un bouillon versé sur des pomme de terre et du fromage . Nathalia en salivait d'avance et demanda à gouter 2 bouillon préférant le moins épicé elle optèrent pour une grande portion de celui ci avec 3 fourchettes .  Le prochain proposait des tartines de pâtés de toute sortes elles en prirent 2 différent mais en 3 tartines. Vint le stand de vin  chaud ou elles prirent trois tasses évidemment. Les bras bien chargés elles rejoignirent Odéline.

" On va commencé par le salé on refera un tour pour le sucré Il est hors de question que je reparte sans avoir gouté les churros à la cannelle. "

Elle avait lancé ça en riant et s'installant en face de madame Belgan lui tendant son verre de vin chaud.  C'est en s'asseyant qu'elle remarqua la scène et les musiciens s'y installant. Ils se pressentirent comme un groupe de musque du village et lancèrent leur premier morceau.

morceau :

L'accumulation de surprises sur plusieurs couches amusait beaucoup Aëlia, il fallait l’admettre. Ainsi, voir Odéline tout désarçonnée à l’idée de ne pas cuisiner, et de ne même pas savoir ce qu’elles allaient manger la faisait beaucoup rire. Et autant dire que l’excitation de la petite blonde face à la perspective du marché gourmand nocturne dépassait toutes ses espérances. Sa joie semblait lui exploser en bouche tant elle était forte. D’ailleurs, assez rapidement, elle sentit aussi celle de Nathalia, et après un échange de regards complices, et avoir laissé Odéline au choix des places, elle partit avec l’Aniformus chercher des victuailles. Objectif: chaud, gras, coulant, réconfortant.
Une fois cette quête complétée, elles revinrent vers Odéline les bras débordants de victuailles odorantes et fumantes. Une fois ses fesses posées sur un banc, l’ancienne pirate répartit la nourriture qu’elle avait ramenée, et la présenta à Odéline, qui poussait de petits cris de joie en battant des mains à chaque fois.

*Mmmmh, est-ce que le tiki punch combiné aux vapeurs du vin chaud l’ont déjà enivrée ?*

Souriant à cette perspective, elle s’envoya une bonne rasade de vin chaud après avoir trinqué avec ses amies, puis croqua dans une brochette de friture de poisson à pleines dents, en tendant une avec du fromage à odéline, la végétarienne du groupe. A grand coups de “mmh” “aaah” “ooooh” “miam” “slurp” et autres onomatopées exprimant leur ravissement gustatif, elles vidèrent leur stock de victuailles entre rires, plaisanteries et discussions. Sentant son estomac un peu lourd, Aëlia proposa à ses amies d’aller s’alléger un peu en dansant au rythme des chansons du groupe de musique:

Ça va nous faire digérer, on aura plus de place pour les churros à la cannelle !


Et elle leur prit la main pour se diriger vers la piste et se dandiner.

Elle était si heureuse que tout se bousculait dans sa tête, et elle avait l’impression de pétiller. Personne ne lui avait encore fait de telles surprises, personne ne l'avait encore autant gâtée, et elle n’en revenait pas. Alors c’était ça, d’avoir des amies ? La nourriture était bonne, l'ambiance magique, et Odéline avait la sensation de flotter sur un petit nuage. Elle suivait ses amies avec un sourire béat collé aux lèvres, et se demandait même parfois si tout ceci était bien réel.
Elles avaient mangé,et elles avaient dansé, et avaient regardé les étoiles, avant de retourner s’asseoir, alors que Nathalia partait chercher d’autres victuailles, plus sucrées les unes que les autres. Quand la rouquine fut assise, Odéline se rapprocha d'elle et se serra tout contre elle, tout en la prenant dans ses bras.

Merci, les filles. Je n’aurais jamais cru que t'accueillir à la maison allait tout changer comme ça, Nat'. Je vous adore, vous êtes les meilleures amies qui puissent exister.

Elle prit la main d’Aëlia par-dessus la table, et la serra très fort en souriant, leur transmettant tout son amour et sa gratitude.

Avant vous, je crois que je n’avais jamais eu d’amies, et je réalise avec vous à quel point c’est précieux. Merci, les filles, vraiment.

Puis, elle attrapa un marron grillé déjà bien décortiqué et le fourra dans sa bouche:

Ouh ! Ch’est bon mais ch’est chaud ! s’exclama-t-elle.