[Terminé] L'Eveil

Le plan prenait doucement forme sous les yeux de l’Ombre et de ses Engeances. Ce qui n’avait au départ été que des suspicions de sa part sur les agissements du gouvernement lui avait permis d’encore dégrader l’image déjà peu élogieuse que la population avait de ceux qui la gouvernaient et de faire tomber de son côté l’opinion publique Sa Fille avait été capturée. Tant mieux. C’était le scénario qu’ils espéraient le plus. Ils tendaient des pièges avec plusieurs sorties possibles et leurs ennemis se jetaient dedans à corps perdus. C’en était jouissif. Alors, il avait attendu que la tempête se mette à grandir, attisée par certains de ses Enfants. Puis, au milieu, il avait jeté un jeune journaliste en pâture à la luxure.
Cela faisait maintenant deux jours que tout le monde connaissait la vérité et que ses yeux et ses oreilles rapportaient la colère des peuples qui avaient assisté aux Jeux Olympiques. L’occasion parfaite d’agir. Il suffisait de faire les bons choix, de saisir les bonnes opportunités pour réussir à faire basculer ainsi un royaume et le coeur de ses sujets.

Maintenant, il était l’heure d’annoncer leur colère, de montrer qu’ils étaient désormais des ennemis à jamais avec les gouvernements ayant osé participer à cette mascarade et s’attaquer à quelqu’un en se servant du nom de l’Ombre comme d’un prétexte. Il avait marché dans les rues, rassemblant peu à peu une foule immense, qui le suivait. Il avait joué sur leur colère, sur leur exaspération, sur la confiance trahie. Il avait utilisé ses Enfants, ses Engeances et ses Fidèles pour rassembler encore. Et à cet instant, sur le place devant la prison où sa Fille était retenue prisonnière, il s’apprêtait à faire un discours, un discours si beau, si grand, si fort, que la foule deviendrait plus grande encore, et le suivrait.

“Vous ne pouvez plus tolérer cela ! On vous ment ! On vous utilise ! Regardez, regardez comment ceux qui gouvernent utilisent mon nom, m’utilisent moi, car je leur fais peur, pour emprisonner une jeune femme ! Une femme puissante, une femme de pouvoir, qu est enfermée dans leurs cachots depuis deux semaines … sans preuves ! Tolèrerez-vous cela longtemps encore ? Vraiment ? Ils ont peur, oui, peur ! Peur de nous, dont la colère gronde ! Ils ont peur, que nous les reversions, que nous prenions le pouvoir à leur place, ils ont peur de perdre la puissance qu’eux seuls se sont arrogée, qu’ils gardent jalousement. Vous croyez qu’il vous aiment, vous respectent, vous écoutent ? Vous avez la preuve que ce n’est pas le cas ! Ils bafouent vos droits ! Ils disent être pour des peuples libres, pour des régimes démocratiques, et vous font peur en me présentant comme un tyran sanguinaire … Mais qui emprisonne sans preuve , Qui torture sous simple soupçon ? Ce n’est pas moi, non, ce sont eux ! Ils se donnent tous les droits, tous les droits qu’ils vous enlèvent, alores que vous travaillez pour les nourrir ! Il est temps que cela cesse ! Evidemment, tant que rien d’autre ne s’offre à vous, il est normal qu'ils soient là … Mais nous sommes une autre possibilité ! Sortez de cette servitude, et soyons libres, libres et puissants !”

Puis un cri jaillit de la foule, différent des approbations entendues jusque là: “Libérons-la !” “Libérons Eden Inferno!”. Et c’est une marée humaine qui se mit à bouger vers l’entrée de la prison, irrésistible. Lui et ses Enfants entrèrent alors qu’un grand nombre restait bloqués, évidemment, aux prises avec les gardes.

Ulrik était impressionné. C'était suffisamment rare pour être mentionné. Le plan de Père s'était déroulé à la perfection, sans accroc aucun. Comme s'il avait vraiment tout vu. Comme s'il tissait la trame du monde. C'était réellement impressionnant. Et assez effrayant.
Mais Ulrik ne ressentait pas réellement de joie à voir le plan se mettre en place comme prévu. Juste un simple contentement. Tant l'Ombre gardait le contrôle, Ulrik gardait ses pouvoirs. C'était la seule et unique chose qui l'intéressait. C'était pour cela, et pour cela seulement, qu'il avait aidé à rameuter des gens pour assister au discours de l'Ombre. Pour cela, et pour cela seulement, qu'il avait passé les deux dernières semaines à chuchoter des rumeurs et à attiser les colères, ravalant sa haine contre Eden. Pour cela, et pour cela seulement qu'il n'avait pas profité de l'occasion pour s'infiltrer dans la prison et assassiner Eden.
Et tout ça portait désormais ses fruits. Les gens criaient, s'insurgeaient, se rebellaient pour une femme qu'ils ne connaissaient même pas.
Pathétique. Si les gens s'insurgeaient, ce n'était pas par compassion pour Eden, loin de là. Non. C'était parce qu'ils avaient peur que cela leur arrive aussi. L'hypocrisie masquait leur égoïsme par une jolie couche vernie d'empathie. Le fait qu'Eden soit très belle jouait aussi beaucoup. Si ç'avait été lui, il y aurait sûrement beaucoup moins d'hommes dans la foule... Peut-être plus de femmes, par contre.

Ulrik réprima un petit rire. La foule s'était mise en marche. Il ne s'était pas placé en tête. Ceux-là seraient rapidement interceptés par les gardes, et il était important qu'Ulrik entre dans la prison. Pour mener à bien le plan de Père, bien sûr... mais aussi pour une raison plus personnelle.
L'humiliation qu'Eden lui avait fait subir lors du tournoi... Le Réprouvé l'avait faite tourner, tourner et encore tourner dans sa tête ces dernières semaines. Il avait réprimé son envie de profiter de la perte de ses pouvoirs pour aller l'assassiner, bien qu'il ait imaginé la chose bien des fois, chaque fois avec le même sourire sur les lèvres. Mais là... Il allait pouvoir se retrouver avec elle, affaiblie, sans pouvoirs... Et Ulrik allait profiter du spectacle. Oh oui, il graverai l'image d'Eden affaiblie, souillée, vulnérable dans son esprit. Et ensuite, il la sauverai. Et il lui ferai bien comprendre qu'elle lui devait sa libération. Et surtout, il le ferai comprendre au peuple, aux porcs stupides qui le suivaient. Et si Eden devait un jour réitérer son petit manège humiliant... Peu importait les plans de Père. Peu importait Sa révolte. Il détruirait l'image publique d'Eden pour toujours. Avant de la tuer.

Achéron était dans les rues aussi, parmi la foule, parmi le bruit, parmi les cris de colère. Ce n'était pas une situation que d'ordinaire il supportait longtemps, mais son Père le leur avait demandé. Il le lui avait demandé. Alors il restait, malgré sa fatigue grandissante.
Un ordre de son Père était sans doute la seule chose au monde capable de le faire aller contre ses envies de silence et de dormir. Il avait laissé Ulrik et Rust s'occuper d'attiser davantage la colère des gens et de les rajouter au cortège qui marchait vers la prison.
Achéron suivait, les mains dans les poches, ayant l'air de s'ennuyer.

Il était bien là seulement car son Père le lui avait demandé.
Les grands plans, les belles stratégies, la politique, l'opinion des peuples... tout ça lui passait très haut au-dessus de la tête, lui qui passait beaucoup de temps allongé sur le sol à dormir.
Père était imbattable. Sa victoire était une certitude, aussi sûre que les cycles du soleil, du jour et de la nuit. Alors, pourquoi y réfléchir davantage ?
L'idée de devoir secourir Hölle lui paraissait étrange ; sa soeur pouvait se débrouiller dans toutes les situations, comme Ulrik, comme Rust, comme Douceline, comme Schneil, comme Cyriel, comme Eve.
Mais son Père l'avait demandé, alors il était venu.

La première ligne de la foule atteignant l'entrée de la prison, les gardes montèrent au créneau pour protéger les portes, les premières bousculades stoppèrent le convoi et ceux à l'arrière se bousculèrent. La réduction soudaine de l'espace vital d'Achéron déclencha chez lui un réflexe de fuite...

Tic.

Le temps s'arrêta pour lui, les cris de la foule remplacés par un silence bienvenu, les visages figés dans des expressions de colère, les corps empoignés des gardes et des manifestants immobilisés. Achéron se faufila entre les corps, dépassa Ulrik immobile, s'inclina devant son Père qui était le seul à encore bouger, poursuivit sa route vers le seul endroit calme des environs...

Tac.

Le bruit de la foule assaillit ses oreilles comme une explosion après le silence du temps infinitésimal. Il était maintenant dans l'enceinte de la prison, derrière les lignes de gardes tournés vers la foule qui cherchait à entrer.
Achéron rajusta sa tenue, regarda derrière lui une seconde, avant de se détourner et de se diriger tranquillement vers l'entrée de la prison proprement dite.

L’immortel Réprouvé ne faisait pas de courbettes à leur Père et ne croyait pas dur comme fer qu’il avait tout planifié depuis le début. Ce n’était que son avis mais pour lui il s’était déroulé quelque chose de bien plus impressionnant que juste tout prévoir, quelque chose qui arrivait à chaque fois que leur paternel se mettait en mouvement. Il n’avait pas juste une intelligence capable de défaire n’importe quel intellectuel de ce monde, il savait surtout s’adapter et n’avait peur d’aucun mouvement de part son invulnérabilité. Pour Rust, il était certain que l’Ombre avait prévu très grossièrement tout ceci, il pouvait se permettre de faire des erreurs car avec son omnipotence, il pouvait transformer n’importe quelle infortune en avantage. Il laissait lui-même des défauts dans ses plans pour s’en servir ! Cette idée rendait Rust d’autant plus fier de détenir ce pouvoir offert par son Père : l’immortalité était aussi un symbole de l’entité. Sa colère était apaisée pour le moment, mais elle finirait vite par revenir hanter son crâne et son coeur et par suractiver ses cortexs de cette façon si désagréable.

Suivant les indications de son Père et un peu de Cyriel aussi en réprimant sa colère d’être à ses ordres, il avait laissé Ulrik faire. La main de son frère s’était doucement approchée de son visage avant qu’ils entrent dans la foule et la chaleur avait fait fondre sa peau et détruit ses traits. Jusqu’au temps de sa prochaine mort, il n’était reconnaissable par personne et juste le fait de parler ou d’exprimer son mécontentement tiraillait la peau abîmée de son visage. De façon particulièrement douloureuse.
Il s’était retrouvé dans la foule, au milieu de tous et lui par contre avait été au front, devant tout le monde et prêt à heurter les gardes de plein fouet. Alors qu’il s’approchait et que la panique grandissait à travers l’émeute et dans les rangs des gouvernementaux en face, Rust se mit à hurler et lança la charge. Quelques courageux le suivirent, transportés par un cri de bataille alors qu’un frisson d’excitation ou de stupeur traversait l’échine de nombre de personnes présentes.

Il heurta le mur que formaient les gardes, commença à se battre armé seulement de ses poings, pas assez en colère pour faire exploser son adversaire d’un coup. Et ce n’était pas le but. Alors qu’il acculait le garde et que d’autres le tabaissaient à coup d’armes contondantes, il tenait bon et son visage ensanglanté devenait de plus en plus effrayant. Il s’acharnait sur le même depuis le début et celui-ci commençait à prendre peur et perdre patience. Et après tout il s’attaquait à un séide de l’Ombre, plus juste un civil. Une lame fut tirée au clair hors de son fourreau et décapita Rust d’un coup sec. Une giclée de sang s’échappa de ses artères pour aller arroser les gens présents aux alentours alors que des hurlements de peur et de colère se propageaient dans la foule.
Le Réprouvé ne vit pas ce qu’il se passa ensuite, un détail était à noter par contre : Il manquait à Rust son visage, sa tête maintenant roulant au sol dans une expression d’effroi ainsi que deux phalanges.

Ulrik sourit en voyant Rust mourir. Il l'avait tué tellement de fois que le voir périr sous les coups d'un autre renfermait une certaine nouveauté qui lui plaisait. Mais ce n'était que la première étape. A partir de là, la situation pouvait évoluer selon deux routes différentes. Les civils pouvaient prendre peur et se disperser, ce qui rendrait l'opération caduque. Ou il pouvait les diriger vers la route prévue par Père. Prenant une grande inspiration, Ulrik cria un mot. Un seul. Un mot qui transformait facilement le plus innocent des agneaux en bête assoiffée de sang. Un mot assez puissant pour impacter le destin d'une vie toute entière. Un mot qui, à lui seul, avait fait et défait des civilisations entières.

-Vengeance !

La foule repris le cri en écho, parfois accompagné de "justice" ou de "liberté". Quelle bande d'imbéciles. Ulrik profita de la cohue pour passer derrière les gardes, suivi par ses frères et quelques citoyens. Pour le moment, tout se passait comme prévu. Les indications glanées çà et là et les renseignements donnés par Eden leur permirent de trouver facilement le chemin des geôles. Il y eut bien quelques gardes pour se mettre en travers de leur route, mais l'attaque avait été rapide. Aucun combattant d'élite ne se trouvait là. Ulrik trouvait cela presque dommage. Et lorsqu'il arriva devant la porte de la prison, il fut presque soulagé de pouvoir passer ses nerfs sur quelque chose.

-Reculez.

Le Réprouvé posa ses mains contre l'obstacle. Il ressentit toute la puissance de ses pouvoirs originels grimper en lui. Il les avait un peu négligé ces derniers-temps, préférant la versatilité du don de Père. Mais de temps en temps, il était bon de revenir aux bases.
La chaleur se diffusa depuis la paume de ses mains et progressa en une vague circulaire. Tandis que le métal blanchissait sous ses doigts, il rougeoyait à peine au niveau des gonds. Mais il n'avait pas besoin de plus. Reculant un peu, Ulrik arma son pied. Et frappa un grand coup. Un cercle de métal se détacha de la porte comme s'il avait été pré-découpé et vint s'encastrer sur le mur du fond. Le Réprouvé pénétra dans la cellule, enjambant le rebord fumant qu'il venait de créer. Eden était là. Elle n'avait pas été percutée par le projectile. Dommage. Mais Ulrik pouvait enfin assister au spectacle qu'il attendait depuis si longtemps. Malgré les semaines de privation, elle restait toujours d'une beauté incroyable. Elle lui jeta d'ailleurs un regard aussi fier et nonchalant que si elle venait de se refaire une beauté. Mais Ulrik l'avait côtoyé longtemps. Il voyait bien le léger creux des joues, les rougeurs des poignets, la pâleur des ongles. Seul l'étincelle de ses yeux n'avait pas changé. Mais Ulrik aurait très bien pu la tuer là, sur l'instant.
D'ailleurs... Et pourquoi pas ? Au diable les plans de Père ! Au diable sa grande révolution ! Il tenait Eden entre ses mains. Il pouvait enfin assouvir sa soif de meurtre ! SA vengeance. Bien plus légitime que celle de ces imbéciles à l'extérieur. Les Gommeurs faisait encore effet sur elle. Il suffirait...
Comme au ralenti, Ulrik approcha ses doigt de la gorge blanche d'Eden. Oui. Attraper. Serrer. Regarder la vie s'échapper. Il l'avait fait tellement de fois. Et cette fois-ci, ce serai tellement bon... Tellement jouissif. Attraper. Serrer. La regarder se débattre. Voir son regard affolé alors qu'elle comprendrait ce qui lui arrive. Sentir son souffle se tarir. Son cœur s'arrêter. Et ne garder d'elle qu'une dépouille immobile. Oui. Attraper... Serrer...
Ulrik resta moins d'une seconde ainsi, la main tendue vers la gorge de sa Sœur. Puis, il la posa sur son épaule et tourna le regard vers ceux qui l'accompagnaient :

-Nous avons libéré Eden !

Les murs de la prison firent rebondir les vivats et les hourras qui suivirent sa déclaration. Le Réprouvé tourna de nouveau la tête vers Eden et, d'un air faussement amical, lança :

-J'ai conduis ces hommes ici pour venir vous sauver, Eden.

Puis, si bas que seule elle pouvait l'entendre :

-J'espère que tu t'en souviendras.

Puis, d'un geste très lent et délicat, il la conduisit hors de la prison. Attraper. Serrer. Mais pas aujourd'hui. Non. Mais un jour... un jour viendra. Attraper. Serrer. Et voir Eden mourir.

Cyriel préparait le terrain depuis des semaines et elle gagnait du terrain à chaque discussion avec les hauts dignitaires de la cité. Elle avait été tenue au courant en parallèle par les autres Réprouvés, Eden dans la prison directement au coeur d’Eaque, d’autres qui s’occupaient d’attiser la fureur de tous. Les choses n’auraient pas pu mieux s’imbriquer, le destin était visiblement de leur côté ! Certains des ministres et des conseillers du Palais de Cruor avaient beau ne pas vouloir être mis dans le même sac qu’Eaque, ils n’étaient pas prêt à lâcher l’affaire et à laisser le Père prendre le pouvoir sans réagir. Et “Alexa” avait partiellement attisé cette haine ces tous derniers jours avant que le grand conflit n’éclate ce qui avait aboutit à une scission non-annoncée au sein des hautes sphères.

En réalité, Morrighan était pris entre plusieurs feux et devait faire le choix de rejoindre le camp d’Eaque ou non. Finalement, suite à plusieurs menaces assez évidentes et le risque d’encaisser une émeute au mauvais moment, le roi actuel décida d’annoncer qu’ils n’étaient pas en accord avec les agissements d’Eaque. Encore mieux : Il souhaitait négocier avec l’Ombre, une idée qui planait depuis un moment suite au comportement du Père mais qui en réalité était strictement impossible. Cela n’entrait pas dans la façon de faire du Mal comme ils l’appelaient entre eux.
Morrighan s’était donc rendu à la réunion d’urgence après que la guerre ait commencé à réellement s’embraser pour exprimer son désir de ne pas faire front commun avec les autres planètes. Il en était ressorti comme une furie, s’échappant de la salle de cette sorte de grand conseil pour rentrer sur Rhadamanthe et organiser en urgence tout ce qu’il était nécessaire de gérer pour ne pas se retrouver en guerre ouverte.

Le roi de retour dans son antre à Cruor avait traversé les couloirs aux angles dangereusement trompeurs et aux murs ornés d’armes de guerre. Il était entré dans sa chambre pour attraper des dossiers qu’il avait laissé là avant d’aller retrouver son grand conseil. Il avait été arrêté dans cet élan par Cyriel qui l’attendait avec quelques autres nobles et politiques menottés sur le tapis de la chambre.

- Quelle farce est-ce encore là Voix du Peuple ?
- Nous sommes au courant de vos agissements Morrighan, pas besoin de faire semblant. La cour sait que vous étiez au courant pour l’enlèvement de cette jeune femme et que c’est pour ceci que vous étiez de l’avis des gens contre l’Ombre à la base. Heureusement pour vous que nous avons agis et vous avons forcé à agir différemment car sinon les conséquences auraient été désastreuses. Pour tout le monde, vous y compris.
- …
- Vous allez prendre des vacances bien méritées et vous exilez à Thanatos où vous vous tiendrez loin des avis politiques, votre Majesté. Cela vaudra mieux pour la sécurité de tout un chacun, la vôtre en première position évidemment. Si vous ne partez pas de suite, le peuple viendra vous chercher de lui-même.

Il n’y avait pas de sourire, ni aucune émotion brouillant le visage de la Réprouvée. Elle montrait ses vrais couleurs sur ce mouvement mais il était temps de passer à l’action. Morrighan s’éloigna piteux dans les couloirs, semblant avoir du mal à croire ce qu’il lui arrivait. Il faudrait gérer les soucis au niveau du marché noir mais le fait que le roi ne soit pas destitué mais juste exilé adoucirait sûrement les négociations.
En parlant de négociations, Cyriel en profita pour signer les papiers sur la table de chevet du “Roi” avant de partir de la pièce. Elle acceptait ainsi le projet de légalisation de certaines drogues à travers Rhadamanthe pour pouvoir en avoir un meilleur contrôle à travers leur royaume. Une liste de drogues dans laquelle figurait la D.A.D. produite par son “frère”.

Finalement, “Alexa”, Voix du peuple démarra son discours alors qu’elle prenait les rênes du gouvernement Rhadamantien devant le peuple et pas devant la bourgeoisie. L’une des phrases qui marquerait son “règne” en tant que suppléante au roi serait

“Il est temps que nous soyons capable d’être fiers de notre nation et que plus aucune honte ne subsiste. L’individualisme et la force de caractère que nous déployons pour survivre dans ces étendues désertiques n’est pas une solution de facilité, c’est une qualité intrinsèque à notre peuple. Le fondement de notre culture Rhadamantienne que personne n’a à critiquer. Notre nature et nos décisions rejoignent celle de l’Ombre et j’ose espérer que nous pourrons nous entendre sans nous détruire les uns les autres dans cette guerre. Aujourd’hui tous ensemble nous créons un précédent et nous agissons, nous prenons notre indépendance des autres planètes plus profondément et les générations futures se rappelleront de cette émancipation avec fierté !”