[Archivé] PIMPOMPIMPOM [Pv Zel et tous ceux qui s'inquiète de notre état de santé]

Pendant la seconde qui suit son réveil, Zel ne pense pas. Son esprit est concentré sur son éveil, sur les sensations entrantes. La lumière, assez douce, mais qui ne permet pas de déterminer exactement l'heure qu'il est. La fraîcheur qui provient de l'extérieur. Quelques bruits qu'il n'arrive pas à identifier. Le toucher du drap, très doux, sur son corps.
Et puis, la seconde égrainée, tout lui revient en mémoire.

"Le tourn- Aïe !"

Le jeune homme a essayé de se relever mais son dos, douloureusement rappelé à son existence, proteste. Zel se laisse retomber sur le matelas. Pour être exact, sur la toile tendue qui sert de matelas. Ça lui rappelle l'expédition vers Crannsliabh, tiens. Il préfère les lits sur lesquels il peut facilement dormir sur le ventre, ou au matelas plutôt mous, qui n'appuient pas trop sur ses ailes.
... Ses ailes ?
Paniqué, Zel passe une main rapide dans son dos avant de pousser un soupir de soulagement. Elles ne sont plus brisées. Ses ailes sont intactes. Un peu raides, et les plumes un peu froissées, mais sans séquelle. L'Aniformus les agite légèrement. Un petit tiraillement le fait grincer des dents, mais rien à voir avec la douleur qu'il ressentait plus tôt. Ouf.

"Sacré épreuve hin, On t'a pas trop abîmé j'espère quand même"

Zel retient un petit grouinement de surprise et tourne rapidement la tête. Il n'est pas tout seul. Une jeune femme est allongée sur le lit à côté du sien. Une femme aux cheveux roux comme les flammes, aux yeux verts comme les feuilles des arbres qui entourent la Tribu... et au torse à moitié dénudé. Zel détourne très vite le visage, rougissant. Malgré son trouble, une question surgit dans son esprit : est-ce qu'elle a vu ses ailes ?

"Je m'appelle Nhattalÿa et toi ? "

En tout cas, elle n'en fait pas mention. Zel se détend suffisamment pour sourire :

-Zel. Zel Sayren. Alchimiste, ajoute-t-il machinalement.

Il fait jouer ses articulations un instant avant de continuer :

-J'ai pas l'impression d'avoir été trop abîmé... C'était pas grand-chose, en même temps. Techniquement, j'ai même pris qu'un seul coup. Mais je suis pas taillé pour le combat, la douleur a été suffisante pour saper mes forces et me faire m'évanouir.

Il pause un instant avant d'ajouter autant pour sa voisine que pour lui-même :

-J'espère que le sport en équipe de demain sera moins violent.

Son visage se tourne de nouveau vers la jeune femme :

-Et vous ? Ça va aller ? Je vous ai pas vu vous battre, mais... ça avait l'air violent, dit-il en pointant les bleus du doigt.

Avant de se souvenir qu'il pointe le doigt vers le torse d'une femme à moitié nu. Il se détourne immédiatement, de nouveau aussi rouge qu'une pivoine.

Elle était là, bien évidemment, elle aussi. Et elle avait un rôle bien à part, bien différent de celui de ses Frères et Soeurs. Douceline était là pour soigner. Elle soignait les corps et les âmes, et savait ô combien ce rôle était précieux. Car là où elle était, elle pouvait aussi choisir de ne pas soigner. Et surtout, surtout, elle pouvait écouter, et parler. Au fond d’elle, elle était persuadée que ce serait peut-être la manière la plus efficace de faire les choses.
Ainsi, elle avait vu son Frère et sa Soeur briser ce petit garçon, et cette femme rousse. Elle savait aussi pourquoi, car elle les aimait, elle les connaissait, et elle les écoutait eux aussi. Elle retenait ce qu’ils lui disaient. C’était pour cela, d’ailleurs, qu’elle n’avait pas entièrement réparé la femme. Ce qu’elle n’avait fait n’était pas bien. Ce qu’avait Eden non plus n’était pas bien, amis Eden était sa soeur, et de par ce statut, elle aurait toujours les faveurs de Douceline. Elle avait cependant apaisé les douleurs de Nathalia, puisque c’était ainsi qu’elle s’appelait. A présent, elle s'activait dans un coin de la pièce, lavant des tissus, sans que les deux convalescents ne la remarquent.
Cependant, lorsqu’elle les regarda, elle vit que tous les deux avaient bougé, et grimaçaient pour tenir leurs positions. Elle secoua la tête et mit sur un plateau des pilules, et de l’eau. Puis, elle alla vers eux. Dans sa robe blanche, elle devait ressembler à une apparition, bien loin de la réalité. Elle alla d’abord vers la femme.

Doucement. je vais vous aider à vous asseoir. N’ayez pas peur. Je m’appelle Douceline, je fais partie de l’équipe médicale. Mes collègues et moi nous sommes occupés de vous.

Il y avait sur son visage une expression assez neutre, et pourtant, celui-ci semblait respirer la bonté. Elle redressa Nathalia sur ses oreiller qu’elle avait auparavant regonflés. Elle lui donna un verre d’eau, et une pilule.

Buvez ça. Ca devrait aider avec la douleur.

Elle avait posé sa main libre sur son épaule, et la regardait alors qu’elle la sondait sans rien dire. En elle, la douleur était terrible. La culpabilité était plantée comme épine noire au plus profond de son coeur, et cela faisait tout pourrir. Douceline savait qu’il faudrait des années pour enlever cette écharde, et que ce n’était pas là son rôle, bien au contraire. Pourtant, elle fit en sorte de bander certaines plaies, de soulager certaines douleurs. Elle la regarda de nouveau, puis se dirigea vers le garçon. C’est elle qui lui a réparé ses ailes, celles qu’il tient tant à cacher, elle l’a bien vu. Les ailes, c’est du travail d’artiste. Les ailes, c’est plein de tout petits os, de tendons, et de muscles. C’est fragile, doux et délicat. Normalement, une fois brisées comme elles l’avaient été, personne n'aurait du pouvoir les rendre aussi fonctionnelles. Pourtant, Douceline savait que le garçon n’aurait pas mal s’il tentait de les utiliser. Lui aussi, elle l’aida à se redresser, faisant barrage de son corps à la vue de Nathalia afin que celle-ci ne puisse pas voir les ailes du garçon.

Je m’appelle Douceline. je fais partie partie de ceux qui t’ont soignés.

Elle eut un léger sourire. Elle était sûre qu’il comprendrait, ainsi, mais ne voulait pas l’effrayer.

Tu n’avais rien de très grave, mais tu dois quand même souffrir un peu.

Elle lui donna un verre d’eau, avec une pilule.

Bois ça, ça ira mieux ensuite.

Avec douceur, elle lui passa une main fraîche dans les cheveux. Puis elle recula de quelques pas.

Je vais m’occuper d’autres personnes à côté. Si vous avez besoin de moi, appelez moi.

Et elle repartit, presque évanescente. Elle était sûre qu’ils ne l’appelleraient pas. Mais elle pourrait parler de Nathalia à Eden. Elle pourrait lui dire, ce qu’elle avait vu dedans.

Nhattalÿa a rit. Zel est soulagé. Ça signifie certainement qu'il ne l'a pas gêné avec son manque de tact. Mais il doit faire attention à l'avenir. Maman lui a bien dit...

"Ne t'en fait pas J'ai connu pire.  Enfin je suis pas sure mais quoi qu'il en soit les soigneurs ont fait leur boulot correctement je pense ne plus avoir de fracture. "

Connu pire ? C'est sûrement une sacré guerrière !

"Dis moi Zel tu connaîtrais pas Aëlia à tout hasard ? Une blonde au cheveux courts d'une trentaine d'années "

... Hein ?
Avant que Zel ne puisse répondre, une infirmière vient les rejoindre. Douhsseulinne. Ou quelque chose du genre. Elle s'occupe rapidement de Nathalia, lui donnant quelque chose contre la douleur. Puis, elle s'approche de Zel.

Je m’appelle Douhsseulinne. je fais partie partie de ceux qui t’ont soignés.

A ces mots, l'Aniformus comprend tout de suite qu'elle a vu ses ailes. C'est même probablement elle qui les a réparé. Sa gratitude se mêle immédiatement à de la honte. Elle a vu ses ailes, ses moignons, cet amas difforme de tendons et de plumes. Pourtant, elle n'a pas l'air dégoûtée. Elle lui sourit, même. Elle ne le hait pas. Un peu... un peu comme Xerxès. Zel esquisse un petit sourire. Cette femme est quelqu'un de bien.
Après quelques paroles réconfortantes, l'infirmière lui donne une pilule, lui passe une main affectueuse dans les cheveux et s'en va. Zel avale le médicament sans se faire prier. Elle ressemble un peu à Maman, cette infirmière. Guérisseuse et très gentille. Si elle était encore en vie... Ah non, pas de pensées sombres ! ¨Pour éviter de repenser à elle, Zel se tourne vers Nhattalÿa. Qu'est-ce qu'elle disait, déjà... Ah oui, elle parlait de...

-Aëlia ? Bien sûr que je la connais ! J'ai été mousse dans son équipage, ajoute-t-il avec une pointe de fierté dans la voix, comme à chaque fois qu'il évoque ce souvenir. Vous la connaissez aussi ? Vous êtes amis ? Attendez, elle a vraiment trente ans ? Je la croyais plus jeune ! Elle cache bien son jeu, mais ça doit être l'air marin qui la rajeunit.

La confusion a complètement quitté son esprit maintenant. Et alors qu'il observe Nhattalÿa un peu mieux :

-Euh... Dis, tu étais pas chez Odéline par hasard ? demande le jeune homme, passant sans s'en rendre compte du vouvoiement au tutoiement. Le jour de la fête des sucreries...

Une femme, une infirmière aux allure fantomatique était entrée dans le champs de vision de la rouquine. Elle dégageait une douceur effrayante. Nathalia avait cette étrange sensation comme quand Eden était partie. Comme le soir où elle avait pu les voir danser en semblant presque flotter, comme plus tôt dans l'arène quand elle avait vu Eden et même Ulrik, quand ses yeux s'étaient glissé dans ceux roue sang. Cette sensation était accompagnée de frissons glaçants.

Pourtant elle l'écoute et prend sa pilule et son verre dos sans dire un mot. La main de la femme se pose sur son épaule et et la sensation que quelque chose de dangereux, de grave, de lourd, de chaotique était là, avait disparu. Ce qui était d'autant plus étrange mais Nathalia ne s'en rendait pas compte non l'Aniformus se laissait couler dans le lit en fixant le plafond.

Seule la voix de Zel la sortit de sa contemplation de la toile de tente. Elle sursauta en tournant son visage vers le jeune homme.  Les mots lui arrivaient dans le désordre et il fallait qu'elle les remette dans l'ordre.

Aëlia mousse bateau  Air marin Jeune

Un sourire éclaira de nouveau son visage.

* Oui c'est ça ! Aëlia ! Son anniversaire ! Zel !  *

Avant qu'elle ait pu reprendre ce qu'elle s'apprêtait à lui dire, avant la visite de Douceline, il enchaîna sur autre chose.

« Euh... Dis tu étais pas chez Odéline par hasard ?  Le jour de la fête de la sucrerie »

Avec tous le bazar émotionnel qu'elle avait pu vivre elle avait complètement oublié cette journée et ce dîner coloré.

« Oui le jour de la fête des couleurs ça y est je me rappelle de toi. Et bien ça me fait plaisir de te revoir Zel. »

Elle se redressa de nouveau et c'était moins douloureux que précédemment.

« Zel, j'ai un secret à te confier. Avec Luther on organise une surprise pour Aëlia. Pour son anniversaire et je sais qu'elle aimerait beaucoup que tu sois là. Tu crois que tu pourrais venir et réussir à convaincre Xerxès de venir avec toi ? Je ne le connais pas et je t'avoue qu'après aujourd'hui j'aimerais beaucoup reprendre des forces pour le grand soir »

Elle lui souriait, toujours en brassière et toujours pleine de bleus.

« Tu comprends que il ne faut pas qu'elle sache que après la remise des prix on se retrouve tous chez Luther à Hypnos tu crois que tu peux réussir a tenir le secret et la mission Xerxès ? »

Elle voulait vraiment s'assurer qu'il avait bien compris tout cela.

A la question de Zel, Nhattalÿa semble réfléchir un instant, puis son visage s'illumine :

« Oui le jour de la fête des couleurs ça y est je me rappelle de toi. Et bien ça me fait plaisir de te revoir Zel. »

-Idem, répond le Voyageur avec un grand sourire.

La jeune femme s'est relevée et semble inviter Zel à s'approcher :

« Zel, j'ai un secret à te confier. Avec Lütair on organise une surprise pour Aëlia. Pour son anniversaire et je sais qu'elle aimerait beaucoup que tu sois là. Tu crois que tu pourrais venir et réussir à convaincre Xerxès de venir avec toi ? Je ne le connais pas et je t'avoue qu'après aujourd'hui j'aimerais beaucoup reprendre des forces pour le grand soir »

Lütair ? Zel ignore de qui il s'agit, mais c'est certainement un ami d'Aëlia, s'il lui prépare une surprise. Et... l'anniversaire d'Aëlia ? Maintenant qu'il y pense, il n'a jamais vraiment cherché à savoir quand c'était... ni quel âge elle a, d'ailleurs.

-Ça devrait pas poser de problème, répond Zel. S'il y a de l'alcool, il risque même de venir sans être invité, rien qu'à l'odorat. Oui, ça devrait pas poser de soucis, je lui demanderai demain, après le sport en équipe. Euh... On ferait ça où, du coup ? Sur l'Envolée ?

Le garçon se gratte le crâne avant de demander :

-Et, euh, dis-moi... Ça lui fait quel âge, à Aëlia ? Vingt-deux ans ? Vingt-trois ?

Nathalia observa le garçon. Pour participer au tournois il devait être majeur et pourtant il semblait dans sa façon d'être à peine plus vieux que Noïa.  C'était un peu étrange mai terriblement adorable.  Elle finit par lui sourire et même émettre un petit rire bienveillant.  

"Non elle a eu 30 ans c'est juste que je n'ai pas réussi à contacter Luther avant les jeux Olympiques...  Et on ferait ça chez lui... Elle... non rien ça sera juste plus pratique là bas "

Elle avait faillit lui dire que Aëlian n'était plus sur l'envolée et que son frère ne serait surement pas plus de la partie que l'équipage mais c'était ravisée. Il avait l'air beaucoup trop naïf et fragile aux yeux de la rouquine pour qu'elle lui glisse ce genre d'information. Aëlia lui en parlerait si elle en a réellement envie.

Le passage de l'infimmière l'avait quand même un peu secoué et elle se sentait repartir dans un sommeil qui ne semblait ni magique ni medicamenteux ni naturel juste comme si tout lui retombait dessus petit à petit.  Elle grimça avant de bailler.

"Zel  je crois que je vais encore me reposer un peu"

Elle bailla une nouvelle fois avant de se rallonger sur le lit.

"Si tu as besoin de moi hésite pas à me réveiller"  

Elle avait it ça en fermant les yeux recroquevillée en position foetale la tête tournée vers le garçon.