- MahalathEaquien.ne
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[Terminé] La différence entre bon chasseur, et mauvais chasseur [Libre]
Mer 4 Aoû 2021 - 0:13
Béhékine faisait patte de velours.
Entouré par les hautes herbes, la tête maintenue tout juste au-dessus des végétaux bien plus hauts qu'un homme, il savait qu'il ne pouvait pas avancer davantage de ses proies, à une cinquantaine de mètres de sa position : une petite harde de siffleurs occupés à se désaltérer au bord d'un étang. Les cervidés buvaient et surveillaient les environs tour à tour.
Le Membraneux bestial n'était pas sous le vent mais il savait que les herbivores étaient très attentifs aux mouvements dans les hautes herbes. Il risquerait donc d'être aussitôt repéré s'il pliait davantage les plantes en voulant se rapprocher.
Avec son corps massif, il était vain d'espérer attraper un siffleur s'il partait d'aussi loin. Béhékine se savait rapide certes, autant que les herbivores peut-être, mais ils étaient infiniment plus endurants et agiles, capables de brusques changements de direction et d'une explosivité qu'il ne pouvait égaliser.
C'était pour ça qu'il comptait sur ses garçons pour effrayer le troupeau et les rabattre dans sa direction ; la manœuvre et la panique lui donneraient alors de bonnes chances d'en attraper un au passage.
Grâce au lien qu'ils partageaient tous ensemble, le Membraneux bestial sentait que ses garçons s'étaient déployés en arc de cercle de l'autre côté de l'étang, et se tenaient prêts.
D'aucuns pourraient s'étonner de le voir chasser ainsi, loin de l'île où il vivait.
Mais l'écosystème de l'Archipel était extrêmement fragile et il risquait de très vite le déséquilibrer s'il commençait à y puiser sa nourriture en super-prédateur. Sur le continent, il avait l'embarras du choix niveau proies et pouvait ainsi faire une activité avec ses garçons qu'ils appréciaient beaucoup.
L'exercice était très bon pour lui aussi.
User de magie pour capturer et tuer facilement un siffleur était hors de question : il voulait laisser une chance à ses proies lorsqu'il chassait. Et il pensait que la magie n'était qu'une tricherie insupportable dans cette situation. Bien sûr, s'il avait été sur le point de mourir de faim, il aurait été bien moins noble mais comme ce n'était pas le cas aujourd'hui, il comptait maintenir une certaine équité.
Béhékine fit doucement jouer ses muscles sans bouger de sa position, prêt à bondir dès que ses garçons passeraient à l'action.
Puis il se concentra et envoya via leur lien mental une impulsion de magie, leur redonnant à tous des forces : le signal pour lancer la chasse.
Comme prévu, ce fut Screechy qui ouvrit le bal :
- Screeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee.... eeeeeeee ?
- Grrrrooooooooooaaaaaaaaaaaaarrrrrrrrr !
Ce rugissement bestial empli de colère qui résonna soudain dans les environs en roulant comme le tonnerre n'était, en revanche, pas du tout prévu !
Ce fut aussitôt la débandade parmi le troupeau de siffleurs et Béhékine les vit disparaître dans les hautes herbes en une fraction de seconde. Mais pour l'heure, il ne s'en souciait déjà plus et il s'était redressé de toute sa hauteur pour trouver le responsable de ce rugissement. Car il ne venait pas de lui, et il ne connaissait aucune créature d'Eaque capable de le produire !
Le lien mental avec ses garçons lui renvoyait un kaléidoscope de surprise, de peur et de colère qui rebondissaient de l'un des garçons à un autre puis vers lui, rendant la situation émotionnelle chaotique et difficile à suivre. Autant que le chaos qui avait éclaté dans les hautes herbes de l'autre côté de l'étang !
Un nuage de poussières s'était élevé et les plantes ne cessaient de bouger sur une large zone tandis que rugissements, grognements du même gabarit que le premier se faisaient entendre.
Un autre cri de Screechy s'interrompit brusquement et le Membraneux bestial se décida enfin à sortir à couvert, fonçant pour aller prêter main-forte à ses garçons aux prises avec la chose qu'ils avaient dérangé.
- Revenez avec moi !
Quelques secondes après son appel, Bitey et Scratchy sortirent des hautes herbes en courant, portant Bob avec eux. Puis ce fut Itchy qui apparut, marchant à reculons et lançant épines après épines comme autant de javelots dans le mur végétal, couvrant leur fuite.
[Suite en cours d'écriture. ^^ Oui, c'est un cliffhanger putassier.]
Entouré par les hautes herbes, la tête maintenue tout juste au-dessus des végétaux bien plus hauts qu'un homme, il savait qu'il ne pouvait pas avancer davantage de ses proies, à une cinquantaine de mètres de sa position : une petite harde de siffleurs occupés à se désaltérer au bord d'un étang. Les cervidés buvaient et surveillaient les environs tour à tour.
Le Membraneux bestial n'était pas sous le vent mais il savait que les herbivores étaient très attentifs aux mouvements dans les hautes herbes. Il risquerait donc d'être aussitôt repéré s'il pliait davantage les plantes en voulant se rapprocher.
Avec son corps massif, il était vain d'espérer attraper un siffleur s'il partait d'aussi loin. Béhékine se savait rapide certes, autant que les herbivores peut-être, mais ils étaient infiniment plus endurants et agiles, capables de brusques changements de direction et d'une explosivité qu'il ne pouvait égaliser.
C'était pour ça qu'il comptait sur ses garçons pour effrayer le troupeau et les rabattre dans sa direction ; la manœuvre et la panique lui donneraient alors de bonnes chances d'en attraper un au passage.
Grâce au lien qu'ils partageaient tous ensemble, le Membraneux bestial sentait que ses garçons s'étaient déployés en arc de cercle de l'autre côté de l'étang, et se tenaient prêts.
D'aucuns pourraient s'étonner de le voir chasser ainsi, loin de l'île où il vivait.
Mais l'écosystème de l'Archipel était extrêmement fragile et il risquait de très vite le déséquilibrer s'il commençait à y puiser sa nourriture en super-prédateur. Sur le continent, il avait l'embarras du choix niveau proies et pouvait ainsi faire une activité avec ses garçons qu'ils appréciaient beaucoup.
L'exercice était très bon pour lui aussi.
User de magie pour capturer et tuer facilement un siffleur était hors de question : il voulait laisser une chance à ses proies lorsqu'il chassait. Et il pensait que la magie n'était qu'une tricherie insupportable dans cette situation. Bien sûr, s'il avait été sur le point de mourir de faim, il aurait été bien moins noble mais comme ce n'était pas le cas aujourd'hui, il comptait maintenir une certaine équité.
Béhékine fit doucement jouer ses muscles sans bouger de sa position, prêt à bondir dès que ses garçons passeraient à l'action.
Puis il se concentra et envoya via leur lien mental une impulsion de magie, leur redonnant à tous des forces : le signal pour lancer la chasse.
Comme prévu, ce fut Screechy qui ouvrit le bal :
- Screeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee.... eeeeeeee ?
- Grrrrooooooooooaaaaaaaaaaaaarrrrrrrrr !
Ce rugissement bestial empli de colère qui résonna soudain dans les environs en roulant comme le tonnerre n'était, en revanche, pas du tout prévu !
Ce fut aussitôt la débandade parmi le troupeau de siffleurs et Béhékine les vit disparaître dans les hautes herbes en une fraction de seconde. Mais pour l'heure, il ne s'en souciait déjà plus et il s'était redressé de toute sa hauteur pour trouver le responsable de ce rugissement. Car il ne venait pas de lui, et il ne connaissait aucune créature d'Eaque capable de le produire !
Le lien mental avec ses garçons lui renvoyait un kaléidoscope de surprise, de peur et de colère qui rebondissaient de l'un des garçons à un autre puis vers lui, rendant la situation émotionnelle chaotique et difficile à suivre. Autant que le chaos qui avait éclaté dans les hautes herbes de l'autre côté de l'étang !
Un nuage de poussières s'était élevé et les plantes ne cessaient de bouger sur une large zone tandis que rugissements, grognements du même gabarit que le premier se faisaient entendre.
Un autre cri de Screechy s'interrompit brusquement et le Membraneux bestial se décida enfin à sortir à couvert, fonçant pour aller prêter main-forte à ses garçons aux prises avec la chose qu'ils avaient dérangé.
- Revenez avec moi !
Quelques secondes après son appel, Bitey et Scratchy sortirent des hautes herbes en courant, portant Bob avec eux. Puis ce fut Itchy qui apparut, marchant à reculons et lançant épines après épines comme autant de javelots dans le mur végétal, couvrant leur fuite.
[Suite en cours d'écriture. ^^ Oui, c'est un cliffhanger putassier.]
_________________
On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
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Re: [Terminé] La différence entre bon chasseur, et mauvais chasseur [Libre]
Dim 8 Aoû 2021 - 21:34
Béhékine s'avança dans l'étang pour rejoindre au plus vite Bitey, Scratchy et Bob qui s'abritèrent vite derrière ses pattes. Même Bob avait l'air secoué, ses étincelles dansaient de façon erratique dans son enveloppe.
Qu'avaient-ils rencontré dans les hautes herbes de la Plaine qui pouvait avoir cet effet sur ses intrépides garçons ?
Une bouffée de colère protectrice fit naitre un grondement puissant dans la poitrine du vieux Membraneux. Peu importait vraiment, ce qui était en train de rugir et de grogner dans les hautes herbes en se faisant bombarder par Itchy, ça allait sûrement passer un sale quart d'heure pour avoir attaqué ses garçons !
Les herbes s'écartèrent d'un coup tandis qu'une masse imposante apparaissait. Itchy cessa son mouvement de jet d'épines pour bondir sur le côté ; une grande patte aux griffes crochues s'enfonça dans la terre à l'endroit exact où il se tenait une fraction de seconde auparavant.
Itchy bondit encore en direction de Béhékine, s'éloignant de son adversaire en reprenant son bombardement, arrachant ses épines pour les lancer aussitôt au milieu de ses sauts, comme autant de couteaux et de dards, montrant tout son talent martial.
Malheureusement, ses assauts restaient inefficaces car ses projectiles brumeux disparaissaient dans un grésillement et des claquements d'étincelles en approchant des flagelles luisantes d'électricité qui parsemaient le corps de la créature qui les avait attaqués.
Deux yeux rouges et aggressifs se posèrent sur Béhékine qui grogna en montrant les crocs.
Son adversaire répondit dans le même langage, dévoilant les multiples rangées de dents pointues comme des aiguilles dans une mâchoire large et puissante. Les quatre paires de pattes frappèrent le sol en rythme, les longues griffes crochues raclant la terre. Ces membres supportaient un corps massif et longiligne de presque dix mètres de long, évoquant un reptile monstrueux, terminant par une longue queue aplatie.
La créature était recouverte par une fourrure pâle et clairsemée d'où surgissaient de longues flagelles - comme celles des anémones de mer - qui brillaient d'une lumière bleutée et qui crépitaient dans l'air.
Béhékine reconnut un Brûleur. Adulte.
Originaire de Rhadamanthe, la bestiole n'avait rien à faire là !
Il n'avait jamais entendu parler d'une population de ces super-prédateurs sur Eaque. S'agissait-il d'un spécimen amené là lors d'une guerre récente ? Pour finir par être oublié ?
Le Brûleur fit un pas dans sa direction, étira ses flagelles pour paraître plus impressionnant et poussa un nouveau rugissement.
- Grrrrroooooaaaaaarrr !
Béhékine abandonna ses réflexions pour faire face au Brûleur et rugir en réponse.
Ils étaient deux super-prédateurs sur un même territoire de chasse : il n'y avait pas trente-six résultats possibles à cette rencontre. Soit ils se séparaient après un échange "d'amabilitées" soit l'un d'eux se soumettait et laissait la place.
Pas de chance, Béhékine était très têtu et bien remonté suite à l'attaque inopinée contre ses garçons. Il prenait un gros risque à courir comme ça à la confrontation avec un Brûleur adulte aussi gros que lui, voire plus si on comptait la queue et le nombre de pattes.
Ils partaient donc vers la troisième option...
Le Brûleur ne semblait pas décidé à reculer non plus.
- Screeeeee ?
La trille interrogative annonçait la réapparition de Screechy et ce dernier ne tarda pas à réapparaître en faisant un énorme détour, courant comme le vent à quatre pattes, pour éviter le Brûleur et rejoindre Béhékine et ses frères.
Le Membraneux bestial était dans l'étang, de l'eau jusqu'aux genoux, ses garçons flottant à la surface dans son giron. Aucun d'eux ne pourrait l'aider contre le Brûleur ; leur nature brumeuse les rendait extrêmement vulnérable aux chocs électriques des flagelles de la créature.
- Ne bougez pas, les garçons. Vous ne pourrez pas combattre cet adversaire.
La queue du Brûleur s'agita, ses flagelles aussi, puis il fit un pas dans l'étang, puis un autre...
Béhékine gronda et n'attendit pas davantage pour foncer et franchir d'un bond la distance qui le séparait de son adversaire !
Qu'avaient-ils rencontré dans les hautes herbes de la Plaine qui pouvait avoir cet effet sur ses intrépides garçons ?
Une bouffée de colère protectrice fit naitre un grondement puissant dans la poitrine du vieux Membraneux. Peu importait vraiment, ce qui était en train de rugir et de grogner dans les hautes herbes en se faisant bombarder par Itchy, ça allait sûrement passer un sale quart d'heure pour avoir attaqué ses garçons !
Les herbes s'écartèrent d'un coup tandis qu'une masse imposante apparaissait. Itchy cessa son mouvement de jet d'épines pour bondir sur le côté ; une grande patte aux griffes crochues s'enfonça dans la terre à l'endroit exact où il se tenait une fraction de seconde auparavant.
Itchy bondit encore en direction de Béhékine, s'éloignant de son adversaire en reprenant son bombardement, arrachant ses épines pour les lancer aussitôt au milieu de ses sauts, comme autant de couteaux et de dards, montrant tout son talent martial.
Malheureusement, ses assauts restaient inefficaces car ses projectiles brumeux disparaissaient dans un grésillement et des claquements d'étincelles en approchant des flagelles luisantes d'électricité qui parsemaient le corps de la créature qui les avait attaqués.
Deux yeux rouges et aggressifs se posèrent sur Béhékine qui grogna en montrant les crocs.
Son adversaire répondit dans le même langage, dévoilant les multiples rangées de dents pointues comme des aiguilles dans une mâchoire large et puissante. Les quatre paires de pattes frappèrent le sol en rythme, les longues griffes crochues raclant la terre. Ces membres supportaient un corps massif et longiligne de presque dix mètres de long, évoquant un reptile monstrueux, terminant par une longue queue aplatie.
La créature était recouverte par une fourrure pâle et clairsemée d'où surgissaient de longues flagelles - comme celles des anémones de mer - qui brillaient d'une lumière bleutée et qui crépitaient dans l'air.
Béhékine reconnut un Brûleur. Adulte.
Originaire de Rhadamanthe, la bestiole n'avait rien à faire là !
Il n'avait jamais entendu parler d'une population de ces super-prédateurs sur Eaque. S'agissait-il d'un spécimen amené là lors d'une guerre récente ? Pour finir par être oublié ?
Le Brûleur fit un pas dans sa direction, étira ses flagelles pour paraître plus impressionnant et poussa un nouveau rugissement.
- Grrrrroooooaaaaaarrr !
Béhékine abandonna ses réflexions pour faire face au Brûleur et rugir en réponse.
Ils étaient deux super-prédateurs sur un même territoire de chasse : il n'y avait pas trente-six résultats possibles à cette rencontre. Soit ils se séparaient après un échange "d'amabilitées" soit l'un d'eux se soumettait et laissait la place.
Pas de chance, Béhékine était très têtu et bien remonté suite à l'attaque inopinée contre ses garçons. Il prenait un gros risque à courir comme ça à la confrontation avec un Brûleur adulte aussi gros que lui, voire plus si on comptait la queue et le nombre de pattes.
Ils partaient donc vers la troisième option...
Le Brûleur ne semblait pas décidé à reculer non plus.
- Screeeeee ?
La trille interrogative annonçait la réapparition de Screechy et ce dernier ne tarda pas à réapparaître en faisant un énorme détour, courant comme le vent à quatre pattes, pour éviter le Brûleur et rejoindre Béhékine et ses frères.
Le Membraneux bestial était dans l'étang, de l'eau jusqu'aux genoux, ses garçons flottant à la surface dans son giron. Aucun d'eux ne pourrait l'aider contre le Brûleur ; leur nature brumeuse les rendait extrêmement vulnérable aux chocs électriques des flagelles de la créature.
- Ne bougez pas, les garçons. Vous ne pourrez pas combattre cet adversaire.
La queue du Brûleur s'agita, ses flagelles aussi, puis il fit un pas dans l'étang, puis un autre...
Béhékine gronda et n'attendit pas davantage pour foncer et franchir d'un bond la distance qui le séparait de son adversaire !
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On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
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Votre personnage et ses relations
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Re: [Terminé] La différence entre bon chasseur, et mauvais chasseur [Libre]
Mar 21 Sep 2021 - 20:46
Le duel faisait rage, les deux combattants bestiaux pris dans une danse mortelle où brillaient griffes, crocs et éclaboussures. Leur sang s'écoulait de dizaines de blessures et se mêlait aux eaux de l'étang, ajoutant du vermeil à ce tableau de sauvagerie et de violence. Les grondements graves qui sortaient de leurs gorges faisaient trembler l'air et la terre, avertissant tout être vivant sur des centaines de mètres à la ronde que quelque chose de terrible était en train de se produire.
Au milieu de sa rage destructrice et de l'adrénaline qui transformait ses perceptions en un tunnel focalisé sur le Brûleur, Béhékine eut soudain un moment de clarté et il ressentit toute l'absurdité, la vacuité de cette situation. Ni lui, ni le Brûleur n'avaient de véritable raison de se battre. Pourtant, il le sentait, ils n'avaient plus l'un pour l'autre qu'un désir de mort et ne s'arrêteraient pas avant d'être seul à respirer au dessus d'une carcasse sans vie.
Pas de réflexion, pas de logique : juste de la rage pure, et une envie de tuer ; ils n'étaient que deux prédateurs pris dans ce combat à mort, simplement car ils s'étaient trouvés au même endroit, au même moment.
C'était entièrement, irrémédiablement absurde !
Béhékine avait beau se chercher des excuses en se disant qu'il ne faisait que se défendre, que le Brûleur s'en était pris à ses garçons et représentait un danger mortel pour tous ceux qui croiseraient sa route, il ne pouvait véritablement nier l'évidence : il était, lui aussi, envahi par ce désir de tuer, cette soif de sang issue de ses instincts les plus primaires et les plus sauvages, accordés avec ce corps bestial.
Et comme le Brûleur ne retenait absolument pas ses coups, il comptait bien faire de même !
En vérité, il n'était pas certain de l'issue de ce duel ; son adversaire n'avait pas survécu sans combattre et gagner, c'était évident. Il bougeait vite et avec férocité, ondulant comme un serpent sur ses multiples paires de pattes, et lui infligeait des coups de griffes douloureux dès qu'il en avait l'opportunité.
Béhékine n'avait pas le temps d'user de magie et devait se contenter de riposter dès qu'il pouvait, quitte à subir les douloureuses décharges des flagelles du Brûleur. Le Membraneux bestial était plus lourd et un peu plus gros, son cuir plus épais l'avait sauvé de blessures graves à plusieurs reprises. Ses propres griffes nécessitaient des frappes très directes pour faire de vrais dommages également, chose qu'il n'arrivait pas à accomplir en raison des ondulations de son adversaire. Béhékine avait néanmoins réussi quelques jolis coups, de cornes surtout, et avait envoyé le Brûleur boire la tasse les pattes en l'air à plusieurs reprises, insérant des pauses dans ce duel autrement acharné.
Il n'était pas un grand combattant, ne l'avait jamais été. Il était érudit, chercheur, mage. Sa spécialité, malgré son corps bestial, c'était la magie, la gestion de ses énergies dans plusieurs applications et domaines.
Mais avec le Brûleur constamment sur lui, user de magie aurait été suicidaire : les sortilèges capables de blesser une créature de cette taille puiseraient profondément dans sa concentration et son endurance. Or, il avait pleinement besoin des deux pour éviter les coups de griffes potentiellement mortels qui pleuvaient sur lui.
Sans parler de l'adrénaline et la colère qui lui embrouillaient le cerveau...
Non, il ne pouvait pas créer de sortilèges complexes dans ces conditions, et sa magie était déjà trop occupée à augmenter ses capacités de régénération, limitant ses saignements à un minimum et l'empêchant de s'affaiblir à cause des multiples blessures qui lui couvraient le corps. Comme la magie de guérison n'était pas son point fort, c'était tout ce qu'il pouvait espérer accomplir en usant de tout son talent à faire plusieurs choses en même temps. L’Écho du Silence pesait lourd, lorsqu'il s'agissait de soins...
Du coin de l’œil, Béhékine voyait régulièrement ses garçons qui s'étaient éloignés en suivant son ordre et se tenaient maintenant hors de l'étang, regroupés ensemble, observant les événements en ayant l'air d'hésiter entre l'inquiétude et l'envie de manifester chacun à leur façon leur soutien pour lui.
Il était surpris qu'ils obéissaient à sa demande de ne pas intervenir, mais leurs pouvoirs et talents auraient été inefficaces contre le Brûleur, tandis qu'eux étaient bien trop vulnérables aux décharges des flagelles du super-prédateur.
Le Membraneux bestial, sous le regard de ses garçons, n'en ressentait que davantage l'envie de vaincre !
Ce qui était parfait, car il en avait assez d'être sur la défensive, par les Sept Enfers !
Surprenant son adversaire, Béhékine bondit soudain, se dressant sur ses pattes arrière pour enchainer plusieurs coups de ses pattes avant. La première frappe toucha et manqua visiblement de peu d'assommer le Brûleur qui recula et parvint de justesse à éviter les deux autres coups de griffes qui suivirent. Les flagelles se tendirent vers lui comme les bras d'une anémone et le Membraneux bestial grogna en sentant leur morsure, juste avant de se laisser retomber vers l'avant... et de coller un coup de tête de tout son poids au Brûleur !
L'impact fut terrible. Même si l'angle ne lui permit pas de frapper avec la pointe de ses cornes - le combat aurait été terminé en un instant s'il avait pu - mais la base de ses appendices était tout de même extrêmement solide, et le crâne du Brûleur émit un léger craquement lorsqu'il le percuta.
Les flagelles se déchargèrent sur son museau cette fois et la douleur le fit reculer.
Fichues organes de défense !
Béhékine se figea après quelques secondes de silence et de calme.
Le corps à moitié écroulé dans l'eau, le Brûleur ne se relevait pas pour contre-attaquer, se contentant de l'observer d'un oeil noir, le souffle haletant entrecoupé de grognements. Du sang s'écoulait de la large entaille qu'il avait sur le crâne, les flagelles ondulaient de façon erratique, et il n'avait pas l'air d'être tout à fait conscient...
Aurait-il frappé plus fort qu'il pensait ?
Le Membraneux bestial pensa sérieusement à laisser là son adversaire et à mettre fin au combat de lui-même, en s'éloignant. Sa colère l'en empêcha, le décidant à aller jusqu'au bout, à pousser son avantage jusqu'à l'ultime issue de leur duel. Il n'était pas assez bon pour offrir sa pitié ici.
En voyant les flagelles continuer de briller avec intensité, il eut une idée, et sentait qu'il avait le temps de la mettre en oeuvre ; combattre le feu, par le feu.
Ou plutôt la foudre, par la foudre. Béhékine rappela sa magie à lui. Cette dernière, abandonnant son travail de guérison sur ses blessures, réveilla la douleur dans ses chairs meurtries par le combat, alimentant davantage sa colère. Il prit le temps de modeler soigneusement son sortilège, l'amenant jusqu'à ses cornes qui se mirent à luire d'une lumière bleutée similaire à celle des flagelles de son adversaire affaibli.
A mesure qu'il continuait à charger en puissance son sort, des arcs électriques apparaissaient entre ses cornes, se faisant plus violents, plus nombreux et rapides. Finalement, il pointa vers le Brûleur l'extrémité de ses cornes et libéra son attaque.
Dans un craquement de fin du monde, un arc électrique éblouissant le relia au Brûleur qui rugit de douleur. Béhékine augmenta encore le flux de magie avec un plaisir sadique.
Le corps de son adversaire était arqué, tous les muscles tendus par la foudre qui le frappait. Les flagelles, organes faits pour conduire l'électricité, étaient raides comme autant d'aiguilles et brillaient aussi vivement que l'attaque du Membraneux bestial. L'eau de l'étang bouillonnait et s'évaporait autour d'eux sous la violence de la foudre.
Pop !
La première flagelle éclata.
Pop ! Popoppapplap !
Avec un son similaire à du popcorn - mais en moins appétissants - les appendices gélatineux explosèrent les uns après les autres. Béhékine maintint son sortilège en puisant profondément dans ses réserves, jusqu'à ce que toutes les flagelles caractéristiques aient disparu, puis il coupa le courant. lel
L'air sentait l'ozone, et le corps du Brûleur fumait légèrement.
Le Membraneux bestial s'autorisa un soupir fatigué ; ce sort, inspiré de celui utilisé lors de l'épreuve de magie des derniers Jeux Olympiques, était extrêmement gourmand, mais il avait réussi à priver son adversaire de cette arme très pénible. Il devait aussi avouer être impressionné par la résistance du Brûleur qui semblait presque capable de se relever malgré le choc.
Mais c'était vrai que son corps devait être habitué à être parcouru par du courant électrique...
Soudain, le Brûleur se releva et se jeta sur lui, gueule grande ouverte ! Pris par surprise, Béhékine ne put esquiver et récolta une horrible morsure à l'épaule ! Avec un rugissement de douleur et de colère, il parvint à repousser finalement son ennemi d'une bourrade et d'un coup de sa longue queue.
Le duel reprit, plus violent encore, tous deux animés par une rage plus destructrice et désespérée que jamais.
Malgré sa férocité, le Brûleur était encore bien engourdi suite à la foudre qui l'avait frappée, ses mouvements bien moins rapides et précis. Sans ses flagelles pour repousser les attaques et bien affaibli par les coups reçus, les griffes de Béhékine ne tardèrent pas à infliger des blessures de plus en plus graves au corps du Brûleur, jusqu'à ce qu'une patte devienne inutile, puis une autre...
En vérité, c'était un baroud d'honneur, le dernier round d'un être qui n'avait jamais connu la défaite et en ignorait jusqu'à l'idée même.
Finalement, le Brûleur poussa un rugissement qui se termina dans un gargouillis et il s’écroula. Incapable de se mouvoir convenablement, il ne put que claquer vainement des mâchoires lorsque les crocs de Béhékine se refermèrent sur sa nuque.
Une torsion violente, un craquement sinistre...
Ce fut terminé.
Béhékine garda le cadavre dans sa gueule quelques secondes pour être sûr, goûtant le sang de son adversaire sur sa langue, puis il le laissa tomber dans l'étang. Le calme retomba tandis que l'eau se teintait de rouge en abondance.
Le Membraneux bestial se campa sur ses pattes avant d'inspirer à fond et, sentant toujours l'adrénaline dans son sang et cette rage animale qui lui embrouillait le cerveau, il laissa sa colère s'échapper dans un long rugissement qui résonna longtemps dans cette partie des Plaines Enéides.
Ravis de sa victoire et inquiets, ses garçons le rejoignirent rapidement, marchant, trottinant ou bondissant sur la surface de l'étang pour venir inspecter ses blessures.
Au milieu de sa rage destructrice et de l'adrénaline qui transformait ses perceptions en un tunnel focalisé sur le Brûleur, Béhékine eut soudain un moment de clarté et il ressentit toute l'absurdité, la vacuité de cette situation. Ni lui, ni le Brûleur n'avaient de véritable raison de se battre. Pourtant, il le sentait, ils n'avaient plus l'un pour l'autre qu'un désir de mort et ne s'arrêteraient pas avant d'être seul à respirer au dessus d'une carcasse sans vie.
Pas de réflexion, pas de logique : juste de la rage pure, et une envie de tuer ; ils n'étaient que deux prédateurs pris dans ce combat à mort, simplement car ils s'étaient trouvés au même endroit, au même moment.
C'était entièrement, irrémédiablement absurde !
Béhékine avait beau se chercher des excuses en se disant qu'il ne faisait que se défendre, que le Brûleur s'en était pris à ses garçons et représentait un danger mortel pour tous ceux qui croiseraient sa route, il ne pouvait véritablement nier l'évidence : il était, lui aussi, envahi par ce désir de tuer, cette soif de sang issue de ses instincts les plus primaires et les plus sauvages, accordés avec ce corps bestial.
Et comme le Brûleur ne retenait absolument pas ses coups, il comptait bien faire de même !
En vérité, il n'était pas certain de l'issue de ce duel ; son adversaire n'avait pas survécu sans combattre et gagner, c'était évident. Il bougeait vite et avec férocité, ondulant comme un serpent sur ses multiples paires de pattes, et lui infligeait des coups de griffes douloureux dès qu'il en avait l'opportunité.
Béhékine n'avait pas le temps d'user de magie et devait se contenter de riposter dès qu'il pouvait, quitte à subir les douloureuses décharges des flagelles du Brûleur. Le Membraneux bestial était plus lourd et un peu plus gros, son cuir plus épais l'avait sauvé de blessures graves à plusieurs reprises. Ses propres griffes nécessitaient des frappes très directes pour faire de vrais dommages également, chose qu'il n'arrivait pas à accomplir en raison des ondulations de son adversaire. Béhékine avait néanmoins réussi quelques jolis coups, de cornes surtout, et avait envoyé le Brûleur boire la tasse les pattes en l'air à plusieurs reprises, insérant des pauses dans ce duel autrement acharné.
Il n'était pas un grand combattant, ne l'avait jamais été. Il était érudit, chercheur, mage. Sa spécialité, malgré son corps bestial, c'était la magie, la gestion de ses énergies dans plusieurs applications et domaines.
Mais avec le Brûleur constamment sur lui, user de magie aurait été suicidaire : les sortilèges capables de blesser une créature de cette taille puiseraient profondément dans sa concentration et son endurance. Or, il avait pleinement besoin des deux pour éviter les coups de griffes potentiellement mortels qui pleuvaient sur lui.
Sans parler de l'adrénaline et la colère qui lui embrouillaient le cerveau...
Non, il ne pouvait pas créer de sortilèges complexes dans ces conditions, et sa magie était déjà trop occupée à augmenter ses capacités de régénération, limitant ses saignements à un minimum et l'empêchant de s'affaiblir à cause des multiples blessures qui lui couvraient le corps. Comme la magie de guérison n'était pas son point fort, c'était tout ce qu'il pouvait espérer accomplir en usant de tout son talent à faire plusieurs choses en même temps. L’Écho du Silence pesait lourd, lorsqu'il s'agissait de soins...
Du coin de l’œil, Béhékine voyait régulièrement ses garçons qui s'étaient éloignés en suivant son ordre et se tenaient maintenant hors de l'étang, regroupés ensemble, observant les événements en ayant l'air d'hésiter entre l'inquiétude et l'envie de manifester chacun à leur façon leur soutien pour lui.
Il était surpris qu'ils obéissaient à sa demande de ne pas intervenir, mais leurs pouvoirs et talents auraient été inefficaces contre le Brûleur, tandis qu'eux étaient bien trop vulnérables aux décharges des flagelles du super-prédateur.
Le Membraneux bestial, sous le regard de ses garçons, n'en ressentait que davantage l'envie de vaincre !
Ce qui était parfait, car il en avait assez d'être sur la défensive, par les Sept Enfers !
Surprenant son adversaire, Béhékine bondit soudain, se dressant sur ses pattes arrière pour enchainer plusieurs coups de ses pattes avant. La première frappe toucha et manqua visiblement de peu d'assommer le Brûleur qui recula et parvint de justesse à éviter les deux autres coups de griffes qui suivirent. Les flagelles se tendirent vers lui comme les bras d'une anémone et le Membraneux bestial grogna en sentant leur morsure, juste avant de se laisser retomber vers l'avant... et de coller un coup de tête de tout son poids au Brûleur !
L'impact fut terrible. Même si l'angle ne lui permit pas de frapper avec la pointe de ses cornes - le combat aurait été terminé en un instant s'il avait pu - mais la base de ses appendices était tout de même extrêmement solide, et le crâne du Brûleur émit un léger craquement lorsqu'il le percuta.
Les flagelles se déchargèrent sur son museau cette fois et la douleur le fit reculer.
Fichues organes de défense !
Béhékine se figea après quelques secondes de silence et de calme.
Le corps à moitié écroulé dans l'eau, le Brûleur ne se relevait pas pour contre-attaquer, se contentant de l'observer d'un oeil noir, le souffle haletant entrecoupé de grognements. Du sang s'écoulait de la large entaille qu'il avait sur le crâne, les flagelles ondulaient de façon erratique, et il n'avait pas l'air d'être tout à fait conscient...
Aurait-il frappé plus fort qu'il pensait ?
Le Membraneux bestial pensa sérieusement à laisser là son adversaire et à mettre fin au combat de lui-même, en s'éloignant. Sa colère l'en empêcha, le décidant à aller jusqu'au bout, à pousser son avantage jusqu'à l'ultime issue de leur duel. Il n'était pas assez bon pour offrir sa pitié ici.
En voyant les flagelles continuer de briller avec intensité, il eut une idée, et sentait qu'il avait le temps de la mettre en oeuvre ; combattre le feu, par le feu.
Ou plutôt la foudre, par la foudre. Béhékine rappela sa magie à lui. Cette dernière, abandonnant son travail de guérison sur ses blessures, réveilla la douleur dans ses chairs meurtries par le combat, alimentant davantage sa colère. Il prit le temps de modeler soigneusement son sortilège, l'amenant jusqu'à ses cornes qui se mirent à luire d'une lumière bleutée similaire à celle des flagelles de son adversaire affaibli.
A mesure qu'il continuait à charger en puissance son sort, des arcs électriques apparaissaient entre ses cornes, se faisant plus violents, plus nombreux et rapides. Finalement, il pointa vers le Brûleur l'extrémité de ses cornes et libéra son attaque.
Dans un craquement de fin du monde, un arc électrique éblouissant le relia au Brûleur qui rugit de douleur. Béhékine augmenta encore le flux de magie avec un plaisir sadique.
Le corps de son adversaire était arqué, tous les muscles tendus par la foudre qui le frappait. Les flagelles, organes faits pour conduire l'électricité, étaient raides comme autant d'aiguilles et brillaient aussi vivement que l'attaque du Membraneux bestial. L'eau de l'étang bouillonnait et s'évaporait autour d'eux sous la violence de la foudre.
Pop !
La première flagelle éclata.
Pop ! Popoppapplap !
Avec un son similaire à du popcorn - mais en moins appétissants - les appendices gélatineux explosèrent les uns après les autres. Béhékine maintint son sortilège en puisant profondément dans ses réserves, jusqu'à ce que toutes les flagelles caractéristiques aient disparu, puis il coupa le courant. lel
L'air sentait l'ozone, et le corps du Brûleur fumait légèrement.
Le Membraneux bestial s'autorisa un soupir fatigué ; ce sort, inspiré de celui utilisé lors de l'épreuve de magie des derniers Jeux Olympiques, était extrêmement gourmand, mais il avait réussi à priver son adversaire de cette arme très pénible. Il devait aussi avouer être impressionné par la résistance du Brûleur qui semblait presque capable de se relever malgré le choc.
Mais c'était vrai que son corps devait être habitué à être parcouru par du courant électrique...
Soudain, le Brûleur se releva et se jeta sur lui, gueule grande ouverte ! Pris par surprise, Béhékine ne put esquiver et récolta une horrible morsure à l'épaule ! Avec un rugissement de douleur et de colère, il parvint à repousser finalement son ennemi d'une bourrade et d'un coup de sa longue queue.
Le duel reprit, plus violent encore, tous deux animés par une rage plus destructrice et désespérée que jamais.
Malgré sa férocité, le Brûleur était encore bien engourdi suite à la foudre qui l'avait frappée, ses mouvements bien moins rapides et précis. Sans ses flagelles pour repousser les attaques et bien affaibli par les coups reçus, les griffes de Béhékine ne tardèrent pas à infliger des blessures de plus en plus graves au corps du Brûleur, jusqu'à ce qu'une patte devienne inutile, puis une autre...
En vérité, c'était un baroud d'honneur, le dernier round d'un être qui n'avait jamais connu la défaite et en ignorait jusqu'à l'idée même.
Finalement, le Brûleur poussa un rugissement qui se termina dans un gargouillis et il s’écroula. Incapable de se mouvoir convenablement, il ne put que claquer vainement des mâchoires lorsque les crocs de Béhékine se refermèrent sur sa nuque.
Une torsion violente, un craquement sinistre...
Ce fut terminé.
Béhékine garda le cadavre dans sa gueule quelques secondes pour être sûr, goûtant le sang de son adversaire sur sa langue, puis il le laissa tomber dans l'étang. Le calme retomba tandis que l'eau se teintait de rouge en abondance.
Le Membraneux bestial se campa sur ses pattes avant d'inspirer à fond et, sentant toujours l'adrénaline dans son sang et cette rage animale qui lui embrouillait le cerveau, il laissa sa colère s'échapper dans un long rugissement qui résonna longtemps dans cette partie des Plaines Enéides.
Ravis de sa victoire et inquiets, ses garçons le rejoignirent rapidement, marchant, trottinant ou bondissant sur la surface de l'étang pour venir inspecter ses blessures.
_________________
On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
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Re: [Terminé] La différence entre bon chasseur, et mauvais chasseur [Libre]
Sam 6 Nov 2021 - 23:57
C'était par habitude qu'il avait partagé son sens du goût avec ses garçons, mais ils ne lui renvoyaient que de l'inquiétude via leur lien mental tandis qu'il prenait sa part sur la carcasse de son adversaire.
En boitant, il avait saisi et trainé le corps du Brûleur jusqu'à la berge de l'étang et s'était laissé tomber à ses côtés. La fatigue et la douleur de ses multiples blessures - surtout cette morsure à l'épaule - se faisaient cruellement sentir maintenant que l'adrénaline du combat refluait. Son propre sang gouttait, à un rythme régulier.
Le Membraneux bestial était presque à court de magie et le peu qu'il lui restait suffisait à peine à réduire ses saignements.
Est-ce que sa magie de guérison lui avait toujours demandé autant d'énergie ? Est-ce qu'il était en train de sous-estimer la gravité de ses blessures ?
Étais-ce la conjuration de la foudre lors du combat qui l'avait épuisé ? Ou peut-être les flagelles du Brûleur avaient la capacité méconnue d'absorber la magie de leur victime ?
Peu importait la raison, vraiment, mais il ne s'était pas senti aussi fatigué depuis l'affaire de l'homme au masque, à Charon.
Machinalement, il dévora le foie et le coeur du Brûleur, regagnant un peu de force en se nourrissant de la chair et du sang de son adversaire vaincu. Le goût ne valait pas celui d'un Siffleur, mais il ne se voyait pas refuser le repas involontairement offert par le Brûleur, qui s'était aussi bien battu. Simple question de respect. Un peu brutal, certes, mais respect tout de même.
Le Membraneux bestial finit par relever la tête - le sang qui lui maculait la gueule formant un masque cauchemardesque, carmin et dégoulinant - et plongea son regard dans ceux de ses garçons, unanimement inquiets.
- Screeeee ?
- Je vais bien, les garçons. Juste un peu fatigué...
Ses mots semblèrent les inquiéter davantage. Bon gré mal gré, Béhékine obtempéra à ce qu'il supposait être leur demande informulée :
- Très bien, j'ai compris. Allons, rapprochez-vous, on rentre à la maison.
Avec moult grognements de douleur et plaintes marmonnées, il se remit debout sur ses pattes tremblantes ; il sentait déjà les courbatures !
Ses garçons grimpèrent rapidement sur son dos et le Membraneux bestial posa une patte sur le corps du Brûleur. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il voulait vraiment ramener la carcasse avec lui, sur l'île. Peut-être que Tapahari saurait en faire quelque chose d'utile, ou que la tribu pourrait fabriquer de nombreux objets et outils avec le cuir, les tendons et les os du Brûleur...
Après tout, il avait bien assez morflé pour ne pas vouloir laisser le Brûleur aux premiers charognards venus, nom d'une pipe en bois !
Sa voix était rauque, pâteuse, lorsqu'il entama son incantation pour le saut jusqu'à l'île de l'Archipel. Il manipulait avec application le peu de magie qu'il lui restait, et fronçait les sourcils en se rendant compte de l'état de ses réserves. Il allait devoir reprendre son entrainement à l'économie d'énergie, car il avait clairement perdu la main dans ce domaine, à force de trop compter sur ce corps aux capacités élevées !
Il lui fallut de nombreuses minutes pour modeler son rituel convenablement. Heureusement qu'il commençait à avoir l'habitude, et connaissait sa destination par coeur, assez pour pouvoir la visualiser sans mal malgré sa fatigue. Il libéra sa magie, et le flot l'emporta dans un flash, ne laissant autour de cet étang caché au milieu des hautes herbes des Plaines que de grandes empreintes et son sang dilué dans l'eau pour seules traces de son passage.
Il faisait bien plus chaud sur la plage où il apparut avec ses garçons et son cargo, même si un vent salé en provenance de l'océan lui donna envie de soupirer d'aise.
C'était une plage de sable fin, à quelques minutes à pattes du village. Béhékine n'aimait pas trop, d'ordinaire, user de téléportation trop près des habitations des insulaires, de peur de provoquer un accident en apparaissant d'un seul coup au milieu d'eux - la magie ne faisant pas de chichis, son corps massif risquait de provoquer des dégâts à l'arrivée - mais il avait son chargement à rendre accessible pour Tapahari ou les membres de sa tribu.
En parlant de son amie, il voyait déjà sa tête surprise lorsqu'il verrait ce qu'il avait ramené !
Le Membraneux bestial sentit ses garçons sauter de son dos, fit face à la direction à prendre pour rejoindre le village.
Il avait un grand sourire un peu roublard vissé sur son faciès couvert de sang séché lorsqu'il se mit en route.
Son sourire ne le quitta pas lorsque, après deux pas, il s'écroula subitement dans le sable.
Inconscient avant même d'avoir touché le sol.
En boitant, il avait saisi et trainé le corps du Brûleur jusqu'à la berge de l'étang et s'était laissé tomber à ses côtés. La fatigue et la douleur de ses multiples blessures - surtout cette morsure à l'épaule - se faisaient cruellement sentir maintenant que l'adrénaline du combat refluait. Son propre sang gouttait, à un rythme régulier.
Le Membraneux bestial était presque à court de magie et le peu qu'il lui restait suffisait à peine à réduire ses saignements.
Est-ce que sa magie de guérison lui avait toujours demandé autant d'énergie ? Est-ce qu'il était en train de sous-estimer la gravité de ses blessures ?
Étais-ce la conjuration de la foudre lors du combat qui l'avait épuisé ? Ou peut-être les flagelles du Brûleur avaient la capacité méconnue d'absorber la magie de leur victime ?
Peu importait la raison, vraiment, mais il ne s'était pas senti aussi fatigué depuis l'affaire de l'homme au masque, à Charon.
Machinalement, il dévora le foie et le coeur du Brûleur, regagnant un peu de force en se nourrissant de la chair et du sang de son adversaire vaincu. Le goût ne valait pas celui d'un Siffleur, mais il ne se voyait pas refuser le repas involontairement offert par le Brûleur, qui s'était aussi bien battu. Simple question de respect. Un peu brutal, certes, mais respect tout de même.
Le Membraneux bestial finit par relever la tête - le sang qui lui maculait la gueule formant un masque cauchemardesque, carmin et dégoulinant - et plongea son regard dans ceux de ses garçons, unanimement inquiets.
- Screeeee ?
- Je vais bien, les garçons. Juste un peu fatigué...
Ses mots semblèrent les inquiéter davantage. Bon gré mal gré, Béhékine obtempéra à ce qu'il supposait être leur demande informulée :
- Très bien, j'ai compris. Allons, rapprochez-vous, on rentre à la maison.
Avec moult grognements de douleur et plaintes marmonnées, il se remit debout sur ses pattes tremblantes ; il sentait déjà les courbatures !
Ses garçons grimpèrent rapidement sur son dos et le Membraneux bestial posa une patte sur le corps du Brûleur. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il voulait vraiment ramener la carcasse avec lui, sur l'île. Peut-être que Tapahari saurait en faire quelque chose d'utile, ou que la tribu pourrait fabriquer de nombreux objets et outils avec le cuir, les tendons et les os du Brûleur...
Après tout, il avait bien assez morflé pour ne pas vouloir laisser le Brûleur aux premiers charognards venus, nom d'une pipe en bois !
Sa voix était rauque, pâteuse, lorsqu'il entama son incantation pour le saut jusqu'à l'île de l'Archipel. Il manipulait avec application le peu de magie qu'il lui restait, et fronçait les sourcils en se rendant compte de l'état de ses réserves. Il allait devoir reprendre son entrainement à l'économie d'énergie, car il avait clairement perdu la main dans ce domaine, à force de trop compter sur ce corps aux capacités élevées !
Il lui fallut de nombreuses minutes pour modeler son rituel convenablement. Heureusement qu'il commençait à avoir l'habitude, et connaissait sa destination par coeur, assez pour pouvoir la visualiser sans mal malgré sa fatigue. Il libéra sa magie, et le flot l'emporta dans un flash, ne laissant autour de cet étang caché au milieu des hautes herbes des Plaines que de grandes empreintes et son sang dilué dans l'eau pour seules traces de son passage.
Il faisait bien plus chaud sur la plage où il apparut avec ses garçons et son cargo, même si un vent salé en provenance de l'océan lui donna envie de soupirer d'aise.
C'était une plage de sable fin, à quelques minutes à pattes du village. Béhékine n'aimait pas trop, d'ordinaire, user de téléportation trop près des habitations des insulaires, de peur de provoquer un accident en apparaissant d'un seul coup au milieu d'eux - la magie ne faisant pas de chichis, son corps massif risquait de provoquer des dégâts à l'arrivée - mais il avait son chargement à rendre accessible pour Tapahari ou les membres de sa tribu.
En parlant de son amie, il voyait déjà sa tête surprise lorsqu'il verrait ce qu'il avait ramené !
Le Membraneux bestial sentit ses garçons sauter de son dos, fit face à la direction à prendre pour rejoindre le village.
Il avait un grand sourire un peu roublard vissé sur son faciès couvert de sang séché lorsqu'il se mit en route.
Son sourire ne le quitta pas lorsque, après deux pas, il s'écroula subitement dans le sable.
Inconscient avant même d'avoir touché le sol.
_________________
On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
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Re: [Terminé] La différence entre bon chasseur, et mauvais chasseur [Libre]
Ven 12 Nov 2021 - 20:33
oble... sprit...
Quelle sensation agréable, que d'être sorti du néant par une voix aussi douce. Aussi familière. Aussi... réconfortante. Oui, c'était le bon mot. Peut-être.
Cette voix...
Restez éveillé !
Il lui semblait qu'ils n'étaient pas seuls. Plusieurs présences le tirait vers le haut, maintenant sa conscience à flots. Des contacts familiers, dans son esprit, luttant pour l'empêcher de sombrer une nouvelle fois dans ce néant dont il sentait encore le goût sur la langue. C'était si tentant pourtant, de se laisser retomber dans l'oubli et le silence...
Mais la voix persistait. Incompréhensible.
Il voulait...
Inspirez !
Continuer à l'entendre.
Inspirez !
Une odeur qui le tirait loin du néant. Tout comme la voix. Tout comme ces présences familières.
C'est bien ! Continuez !
Il ne pouvait que lui obéir.
L'odeur piquante dissipait le néant qui s'était emparé de sa psychée, de son corps, libérant ses sensations et ses pensées qui revenaient doucement. En premier lieu vint la douleur, terrible, dans sa gorge, son crâne, ses membres. Puis ce froid. Intense. Mordant. Pulsant en vagues depuis chacun de ses nerfs.
Enfin... cette main. Chaude, posée contre son museau, frictionnant sa fourrure avec vigueur pour tenter de le réveiller. Son souffle, transformé en râle grave et roulant par son épuisement et sa douleur, résonnait autour de lui.
Doucement, il parvint à cligner des yeux, récupérant sa vue.
Tapahari se tenait tout à côté de son visage, les cheveux en bataille et une inquiétude vive tirant ses traits. Qu'il parvienne à ouvrir les yeux et à fixr son regard sur elle lui fit lâcher un long soupir de soulagement, et le Membraneux bestial la vit murmurer une prière silencieuse avant de lui sourire.
Ce qu'il pouvait la trouver belle, en cet instant !
Il était couché sur le côté, dans le sable de la plage, à l'endroit même où il s'était écroulé. Un dais avec des piquets avait été étendu au dessus de lui, le protégeant du soleil.
Trop faible pour parler, Béhékine tenta pourtant de lever la tête pour mieux appréhender les environs, avec aussi l'espoir un peu vain de pouvoir se remettre debout, ou au moins d'aplomb. Mais sa tête cornue était trop lourde pour ses muscles épuisés et douloureux.
Après deux trois tentatives infructueuses, Tapahari posa une main ferme contre sa tête pour le maintenir immobile au sol. En temps normal, son geste aurait été vain, en raison de leur différence de taille et de force physique. Mais il était faible comme un nouveau-né, et se vit contraint d'arrêter ses gesticulations.
- Ne forcez pas, noble esprit. Vous avez besoin de récupérer. Vous... revenez de loin.
Le Membraneux bestial sentit la peur et l'inquiétude dans la voix de la chamane. Elle l'avait sauvé, sans aucun doute. Elle l'avait ramené, guidé de sa voix pour le sortir du néant dans lequel il s'enfonçait.
Il aurait voulu la rassurer, la remercier. L'embrasser même, s'il pouvait !
Mais son corps ne lui répondait pas.
Soudain, cinq silhouettes brumeuses remontèrent le long de son corps pour se rapprocher de Tapahari. Ses garçons quittèrent leur position défensive prise autour de lui et vinrent tous entourer la chamane de leur petit bras, l'enserrant chacun à leur façon dans une étreinte qui exprimait tout ce que le Membraneux bestial, leur Père, ne pouvait pas dire lui-même.
Béhékine plongea son regard dans celui de son amie, et rien au monde n'aurait pu l'en détourner.
Noble... Esprit !
Bé... Béhékine !
Quelle sensation agréable, que d'être sorti du néant par une voix aussi douce. Aussi familière. Aussi... réconfortante. Oui, c'était le bon mot. Peut-être.
Cette voix...
Ne vous rendormez pas !
Il lui faisait... confiance. Quel mot étrange...Restez éveillé !
Un feu ! Vite !
Bien ! Faites-lui de l'ombre !
Il lui semblait qu'ils n'étaient pas seuls. Plusieurs présences le tirait vers le haut, maintenant sa conscience à flots. Des contacts familiers, dans son esprit, luttant pour l'empêcher de sombrer une nouvelle fois dans ce néant dont il sentait encore le goût sur la langue. C'était si tentant pourtant, de se laisser retomber dans l'oubli et le silence...
Mais la voix persistait. Incompréhensible.
Il voulait...
Respirez !
Il voulait...Inspirez !
Continuer à l'entendre.
Je ne vous laisserai pas !
Une odeur piquante.Respirez !
Une odeur ? Comment savait-il, ce qu'était une odeur ?Inspirez !
Une odeur qui le tirait loin du néant. Tout comme la voix. Tout comme ces présences familières.
C'est bien ! Continuez !
Doucement... ne forcez pas.
Respirez !
Il ne pouvait que lui obéir.
L'odeur piquante dissipait le néant qui s'était emparé de sa psychée, de son corps, libérant ses sensations et ses pensées qui revenaient doucement. En premier lieu vint la douleur, terrible, dans sa gorge, son crâne, ses membres. Puis ce froid. Intense. Mordant. Pulsant en vagues depuis chacun de ses nerfs.
Enfin... cette main. Chaude, posée contre son museau, frictionnant sa fourrure avec vigueur pour tenter de le réveiller. Son souffle, transformé en râle grave et roulant par son épuisement et sa douleur, résonnait autour de lui.
Doucement, il parvint à cligner des yeux, récupérant sa vue.
Tapahari se tenait tout à côté de son visage, les cheveux en bataille et une inquiétude vive tirant ses traits. Qu'il parvienne à ouvrir les yeux et à fixr son regard sur elle lui fit lâcher un long soupir de soulagement, et le Membraneux bestial la vit murmurer une prière silencieuse avant de lui sourire.
Ce qu'il pouvait la trouver belle, en cet instant !
Il était couché sur le côté, dans le sable de la plage, à l'endroit même où il s'était écroulé. Un dais avec des piquets avait été étendu au dessus de lui, le protégeant du soleil.
Trop faible pour parler, Béhékine tenta pourtant de lever la tête pour mieux appréhender les environs, avec aussi l'espoir un peu vain de pouvoir se remettre debout, ou au moins d'aplomb. Mais sa tête cornue était trop lourde pour ses muscles épuisés et douloureux.
Après deux trois tentatives infructueuses, Tapahari posa une main ferme contre sa tête pour le maintenir immobile au sol. En temps normal, son geste aurait été vain, en raison de leur différence de taille et de force physique. Mais il était faible comme un nouveau-né, et se vit contraint d'arrêter ses gesticulations.
- Ne forcez pas, noble esprit. Vous avez besoin de récupérer. Vous... revenez de loin.
Le Membraneux bestial sentit la peur et l'inquiétude dans la voix de la chamane. Elle l'avait sauvé, sans aucun doute. Elle l'avait ramené, guidé de sa voix pour le sortir du néant dans lequel il s'enfonçait.
Il aurait voulu la rassurer, la remercier. L'embrasser même, s'il pouvait !
Mais son corps ne lui répondait pas.
Soudain, cinq silhouettes brumeuses remontèrent le long de son corps pour se rapprocher de Tapahari. Ses garçons quittèrent leur position défensive prise autour de lui et vinrent tous entourer la chamane de leur petit bras, l'enserrant chacun à leur façon dans une étreinte qui exprimait tout ce que le Membraneux bestial, leur Père, ne pouvait pas dire lui-même.
Béhékine plongea son regard dans celui de son amie, et rien au monde n'aurait pu l'en détourner.
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Re: [Terminé] La différence entre bon chasseur, et mauvais chasseur [Libre]
Sam 11 Déc 2021 - 2:38
Le Membraneux bestial respirait à pleins poumons, récupérant très -trop - doucement des forces. Tapahari avait placé une mixture fumante juste sous son museau, et les vapeurs l'aidaient à garder les idées claires à chaque inspiration.
Sa respiration se bloqua une seconde tandis qu'il se tendait en émettant un léger sifflement de douleur, le contact du linge manipulé par la chamane sur ses blessures réveillant ses nerfs à vif.
- J'ai bientôt fini.
- Hmmm...
- Vos blessures sont couvertes de sable.
- Hmmm...
Il était trop fatigué pour faire beaucoup plus qu'acquiescer dans un grognement affirmatif.
Comme il ne pouvait pas la suivre du regard, il s'était résigné à fermer les yeux et à ne pas bouger pour se concentrer sur les sons de ses mouvements, sa voix toujours inquiète, la sensation de sa main dans sa fourrure, du linge réveillant ses blessures. Ses garçons ne s'étaient pas éloignés de plus d'un mètre d'eux, vigilants, surveillant les environs et ce que faisait la chamane, prêts à aider à la moindre occasion.
- Vous êtes dans un état terrible, noble esprit.
Le Membraneux bestial sourit malgré sa fatigue et parvint enfin à articuler d'une voix rauque qui n'était pas beaucoup plus qu'un murmure :
- Hé... tu devrais voir celui d'en face.
- ... Béhékine. J'ai eu vraiment peur en vous découvrant.
Son cœur se serra.
Tapahari avait arrêté ses soins, laissant le linge loin de ses blessures, mais avait gardé sa main sur une portion de fourrure intacte.
Plus que son inquiétude, c'était qu'elle emploie son nom sur ce ton là, pour évoquer sa peur, qui lui serrait le cœur. Pour rien au monde, il ne souhaitait provoquer cette réaction chez elle.
- Navré, Tapahari. Mais merci de m'avoir ramené.
- Vous pouvez aussi remercier Screechy et Itchy qui ont alerté le village, et tous ceux qui m'ont assisté.
- Je n'y manquerai pas.
Les doigts de la chamane serrèrent un instant sa fourrure plus fort, puis elle reprit son nettoyage avec le linge, imbibé de sang maintenant.
Fort heureusement, il ne fallut pas beaucoup plus longtemps pour terminer - il s'était écroulé dès son arrivée et n'avait pas énormément bougé depuis - d'enlever le sable qui s'était invité sur ses chairs à vif.
- Je vais devoir recoudre vos blessures maintenant.
L'idée ne l'enchantait qu'à moitié, mais il ne pouvait bouger pour tenter de s'y opposer, et son état d'épuisement ne jouait pas non plus en sa faveur s'il voulait essayer d'argumenter contre. Et puis... après cette mésaventure et s'être senti glisser vers le néant... il ne pouvait nier qu'il avait besoin de la présence de Tapahari à ses côtés, de ses doigts dans sa fourrure, de sa voix...
La première piqure de l'aiguille le fit sursauter un brin pourtant, lui, le Membraneux millénaire aux incroyables pouvoirs.
Sujet terminé, sujet archivé !
Sa respiration se bloqua une seconde tandis qu'il se tendait en émettant un léger sifflement de douleur, le contact du linge manipulé par la chamane sur ses blessures réveillant ses nerfs à vif.
- J'ai bientôt fini.
- Hmmm...
- Vos blessures sont couvertes de sable.
- Hmmm...
Il était trop fatigué pour faire beaucoup plus qu'acquiescer dans un grognement affirmatif.
Comme il ne pouvait pas la suivre du regard, il s'était résigné à fermer les yeux et à ne pas bouger pour se concentrer sur les sons de ses mouvements, sa voix toujours inquiète, la sensation de sa main dans sa fourrure, du linge réveillant ses blessures. Ses garçons ne s'étaient pas éloignés de plus d'un mètre d'eux, vigilants, surveillant les environs et ce que faisait la chamane, prêts à aider à la moindre occasion.
- Vous êtes dans un état terrible, noble esprit.
Le Membraneux bestial sourit malgré sa fatigue et parvint enfin à articuler d'une voix rauque qui n'était pas beaucoup plus qu'un murmure :
- Hé... tu devrais voir celui d'en face.
- ... Béhékine. J'ai eu vraiment peur en vous découvrant.
Son cœur se serra.
Tapahari avait arrêté ses soins, laissant le linge loin de ses blessures, mais avait gardé sa main sur une portion de fourrure intacte.
Plus que son inquiétude, c'était qu'elle emploie son nom sur ce ton là, pour évoquer sa peur, qui lui serrait le cœur. Pour rien au monde, il ne souhaitait provoquer cette réaction chez elle.
- Navré, Tapahari. Mais merci de m'avoir ramené.
- Vous pouvez aussi remercier Screechy et Itchy qui ont alerté le village, et tous ceux qui m'ont assisté.
- Je n'y manquerai pas.
Les doigts de la chamane serrèrent un instant sa fourrure plus fort, puis elle reprit son nettoyage avec le linge, imbibé de sang maintenant.
Fort heureusement, il ne fallut pas beaucoup plus longtemps pour terminer - il s'était écroulé dès son arrivée et n'avait pas énormément bougé depuis - d'enlever le sable qui s'était invité sur ses chairs à vif.
- Je vais devoir recoudre vos blessures maintenant.
L'idée ne l'enchantait qu'à moitié, mais il ne pouvait bouger pour tenter de s'y opposer, et son état d'épuisement ne jouait pas non plus en sa faveur s'il voulait essayer d'argumenter contre. Et puis... après cette mésaventure et s'être senti glisser vers le néant... il ne pouvait nier qu'il avait besoin de la présence de Tapahari à ses côtés, de ses doigts dans sa fourrure, de sa voix...
La première piqure de l'aiguille le fit sursauter un brin pourtant, lui, le Membraneux millénaire aux incroyables pouvoirs.
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On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
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