Elysion
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Kaïto
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Elysionien.ne
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Ven 11 Oct 2024 - 14:07
Je suis le voyageur égaré, le rêveur marchant sur la grève, porté par les vents, nourri par la bourrasque tel le faucon en voyage.

Les mots de l'ancien poème se dispersèrent en volute de nuage balayées par la bourrasque de ses ailes. Il était des nuits où le Lune fermait son oeil d'argent, à la fois bienveillant et complice, lui offrant l'obscurité clairsemée d'étoile pour muse et les vents pour compagnons. Des nuits où les ténèbres recouvraient le monde dans un épais manteau de songes et où les feux minuscules des demeures créaient un ciel inversé, reflet de son domaine échu sur terre. Des nuits où le voile entre les mondes se faisait aussi diaphane que l'obscurité était épaisse. C'était une de ces nuits là. Une nuit où tout devenait possible. Une nuit par laquelle les meilleures histoires se devaient de commencer.

Les bonnes histoires, Kaïto savait les reconnaître. Cela faisait des âges qu'il les recueillait, écoutant attentivement les murmures venus de la terre et de la mer et que les vents, joueurs, dérobaient.  Celle qui commençait par cet étrange navire venu sillonner son ciel l'intriguait particulièrement. Louvoyant entre les nuages, il suivait avec légèreté le vaisseau qui échappait aux connaissances de son monde. Les siens avaient bien une nef volante mais ce n'était en rien le bâtiment de sa famille. Alors qui ? Comment ? Pourquoi ?

Les vents portaient les sons à ses oreilles, frôlant ses plumes et ébouriffant ses cheveux pour lui conter des voix inconnues et une langue totalement étrangère. Lui connaissait toutes les langues de son monde. Il ne les avait pas inventées, ce n'était pas son rôle, mais il les avait apprises. Celle-ci, il en était certain, ne tirait son origine d'aucun dialecte de son monde. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Voilà qui était d'autant plus intriguant.

Ses ailes ployèrent et il se laissa descendre, profitant d'un nuage pour s'approcher du vaisseau et se poser en silence sur le mât. La vigie était descendue, probablement pour éviter de geler seule là haut, une aubaine pour lui. Dissimulé dans l'ombre, à la lisière des feux couverts, il observa cet équipage inconnu. Il identifia la capitaine à la façon dont les autres se comportaient vis à vis d'elle. Le navire semblait équipé pour se défendre mais ce n'était pas non plus un vaisseau de guerre. Des explorateurs ?

Cette éventualité soulevait de nombreuses questions. Où était leur point de passage ? D'où venaient-ils ? Que faisaient-ils ici ? Représentaient-ils une menace ? Qu'en était-il du monde dont ils étaient originaires ? Il fallait qu'il en ait le coeur net. Alors, il attendit que l'activité sur le pont se calme avec l'avancée de la nuit. Il pouvait patienter, le temps jouerait en sa faveur et la nuit rendrait lourdes les paupières des voyageurs. C'était son heure, celle où les lumières n'étaient plus que celles d'une ou deux lampe tempête et où les ombres rampaient sur le pont, magnifiées par les timides feux qui bravaient les ténèbres.

Son pied se posa sur le pont, à l'abri des regards. D'un léger geste de la main, il appela un nuage à lui, laissant sa délicate brume se répandre sur le pont, s'enrouler autour des mats et repartir sans laisser plus de trace qu'une vision fugace dans la mémoire des navigateurs. Une vision qui lui permit d'ouvrir une porte et de descendre une volée de marche de bois, veillant à ne pas faire de bruit pour descendre dans ce qu'il supposait être une cale. D'ici, il ne verrait pas grand chose mais cela lui permettrait d'écouter ce qu'il se passait au dessus et le vaisseau le mènerait de lui même jusqu'à son port d'attache.

Kaïto fureta un peu au milieu des caisses de provision. Il récupéra une pomme qu'il examina attentivement. Impossible de dire si elle était native d'ici ou non. D'autres que lui auraient pu le dire mais ce n'était pas son domaine. Ses ailes disparurent alors qu'il croquait dans le fruit et continuait son investigation. Ses pensées s'envolèrent un instant vers une conscience endormie, élan de tendresse pour une âme lointaine. S'il avait été près d'elle, il aurait effleuré sa joue et embrassé son front, lui souhaitant une bonne nuit.

*Dors, gente demoiselle, je m'en vais voir de quoi il retourne.*
Aëlia Delabost
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Dim 13 Oct 2024 - 12:39
Aëlia sourit en retrouvant le vert tendre et le gris doux des montagnes minosiennes, ornées de neige en leur sommet comme l'aurait fait un enfant sur un dessin. Même les lignes de crête étaient souples, l'œil y glissait. Parfois, l’exploratrice se demandait comme Minos avait résisté tant d’années, comment Minos tenait toujours debout: un si petit continent, peuplé de gens si gentils et bienveillants, parfois même naïfs, aux paysages semblables à d'illustrations d’ouvrages pour enfants, aurait dû tomber bien longtemps auparavant avec les sauvages Rhadamatiens et les avides Eaquiens comme voisins et pourtant … Pourtant, Minos était toujours là. Oui, évidemment,durant des siècles, le continent avait servi de grenier à blé pour tout Elysion, et avait été ponctionné par ses voisins. Mais depuis plus d’une décennie, Minso avait changé comme personne n’aurait pu l’imaginer, et pourtant, jamais ni Eaque ni Rhadamanthe n’avait eu l’audace de l’attaquer frontalement. Qu’est-ce qui justifiait cette immunité ? Quel pacte Beldura Glow avait-elle passé avec quelles puissances obscures ?
L’idée simplement de la frêle reine minosienne fricotant avec n’importe quelle puissance ésotérique suffit à déclencher un rire bref chez Aëlia, la sortant de sa réflexion. Non, ce n’était vraiment pas le genre de la Reine de Minos, et l’explication était sûrement bien plus simple, mais ce n’étaient pas là du tout les affaires d’exploratrice. Les yeux plissés par le rire, elle se détacha du gouvernail: la partie difficile était passée. Le portail avait été franchi, et tout son maigre équipage était rentré sain et sauf avec elle, sur leur nef volante signée LutherCorp. C’eût été mentir que de dire qu’elle n’avait pas hâte de retrouver son mari, mais il y avait d’autres priorités, et elle devait finir son travail.

Le portail était apparu quelques jours auparavant. Depuis la guerre, ces trous de ver surgissaient soudainement, à des endroits aléatoires. Heureusement, les maisons n’avaient pas encore été touchées … Peu à peu, sur Elysion, des équipes s’étaient formées afin de repérer ce scintillement si particulier, et l’alerte remontait très vite. Alors, le portail était étroitement surveillé par des équipes armées et différents continents, qui restaient à leur poste en permanence. Aëlia et son équipe arrivaient, entraient dans le portail, et pouvaient ressortir quelques heures comme des jours plus tard en fonction d'où ils tombaient. Pendant ce temps, le portail était toujours gardé, et il y avait toujours un Voyageur afin de le stabiliser si besoin.
Puis, une fois l'exploratrice inter-Mondes et son minuscule équipage revenus sur les terres d’Elysion, d’autres Voyageurs étaient dépêchés, et font en sorte de fermer le portail. Puis Aëlia allait faire son rapport aux souverains assemblés, ou à leurs représentants, et repartait vaquer à ses activités de co-administratrice de LutherCorp une fois sa paie empochée, en zigzagant entre les journalistes alors que des bouts de rapports paraissaient dans la presse.
C’était le même schéma depuis Rubéen 2789, et Aëlia ne s’en laissait pas. Elle adorait ce goût d’aventure dans sa vie, se délectant de ses trouvailles, de ses découvertes. Il y avait de la surprise permanente, du danger aussi, et de l’adrénaline à foison. En bref ? Tout ce qu’elle aimait !

Cette fois, elle avait eu la surprise de retrouver un monde qu’elle était persuadée d'avoir déjà croisé, mais dans un autre lieu, un autre temps. La nef s’était matérialisée en pleine mer, entre un archipel et un contient. Aëlia avait noté qu’ils avaient suivi des sirènes, femmes poissons ondoyantes dans les flots clairs pendant quelques mètres, avant de pénétrer dans une dense forêt donc la canopé avait caressé la coque alors qu’ils se dissimulaient dans les nuages le temps de trouver où se poser discrètement.
Une clairière, là !
Vite, la nef perdit de l’altitude, et soudain, se fondit dans le paysage. Merveilleux Luther, inventeur de génie, qui leur permettait de si facilement disparaître. Un sourire aux lèvres, comme toujours lorsqu’elle pensait à son mari, Aëlia fit signe à sa petite équipe: ils ajustèrent leur canon de bras, et leurs lunettes nasales, replacèrent leurs lunettes, finirent d'équiper leurs combinaisons avant de remettre leurs vêtements alors qu’elle dissolvait l’atmosphère protectrice d’Elysion enfermée dans une bulle autour du navire volant. Rien ne pouvait jamais leur garantir qu’ils étaient aptes à survivre dans les mondes dans lesquels ils arrivaient, et ils étaient donc toujours équipé. Les capteurs du navire leur permettaient de faire des centaines d'analyses avant de partir dans la nature; ainsi Aëlia savait que la pesanteur, identique, ne les écraserait pas. Elle savait aussi que cet air était respirable, même si leur tête risquait de tourner comme en haute montagne. Mais on n’était jamais trop prudents.
Une partie de l’équipage partit en forêt, l’autre resta sur la nef, s’envolant de nouveau. Le but ? cartographier et découvrir des espèces, faire des prélèvements. Rapidement, le navire revint: ils avaient repéré une ville.
Une fois à destination, Aëlia y découvrit un monde sauvage, une ville où constructions humaines et végétation se mêlaient dans une forme d’harmonie non étudiée. Parfois l’ombre d’un oiseau géant passant devant le Soleil de ce monde obscurcissait un peu la rue alors qu’ils croisaient un Alf, un Argileux Dur, ou un humanoïde dont ils ne parvenaient pas à identifier la Branche par rapport à celles d’Elysion. Plusieurs heures, ils se baladaient, dissimulés dans la foule, se perdant, explorant, découvrant un monde en paix, toujours différent du leur, tentant de compulser le plus d'informations possibles. Evidemment, le petit appareil de traduction, discrète technologie accolée à leur gorge, à peine plus grosse que la dernière phalange du petit doigt, les aidait bien: ainsi, ils pouvaient communiquer grâce au génie de Luther, toujours lui.
Il leur fallait être discrets, ne pas éveiller de soupçons. Et c’étaient bien pour cela qu’ils ne restaient jamais suffisamment longtemps pour être démasqués, pour ne pas passer pour de simples voyageurs un peu égarés. La seconde nuit tombait lorsque l’ensemble de l’équipage regagna la nef, sur la coque de laquelle ils découvrirent une chauve-souris géante qui se reposait.
Ils mangèrent, firent un point, et repartirent, survolant plaines, forêts et océans pour revenir à leur point d’arrivée et de départ, ce scintillement caractéristique d’un portail. La manœuvre était toujours délicate: il fallait s’assurer de revenir exactement comme on était arrivé, dans le même positionnement, afin de ne pas risquer de s’encastrer dans une montagne par exemple. Etonnamment, l’exploratrice ne pouvait s’empêcher de repenser à Kyril et son bateau volant alors qu’elle manoeuvrait/ Le kitsune n’imaginait sans doute pas qu'il influerait sur le destinée de la pirate à ce point, bon sang de bois vermoulu !
Et dans un dernier sourire, elle avait enfoncé la nef dans la carté, fonçant droit dans Elysion.

C’était après ça que les soucis commencèrent.

Comme toujours à l’arrivée, Aëlia était allée serrer des mains, taper des dos, avant de faire vider le navire. C’est à cette étape qu’un membre de l’équipage l’appela soudain. Un sourcil froncé, elle bondit sur le pont, souple, et suivit son homme jusque dans les cales.
En découvrant un homme vêtu de sombre qui dormait roulé en boule entre des caisses de victuailles, son autre sourcil rejoint le premier dans un froncement mécontent. Voilà qui n’était pas prévu. Elle n’avait jamais eu de passager clandestin, et n’avait pas prévu de commencer. Il ne fallait pas prendre les enfants de grands Rois pour des Testa Nubes sauvages !
Et comment diable était-il rentré cet énergumène ?? le navire était dissimulé, et surveillé en plus de ça ! De plus en plus agacée, peut-être plus encore par sa propre négligence que par la présence même de l’intrus, Aëlia soupira. Il avait de la chance d’être vivant, cet imbécile. Elle aurait eu l’air maligne avec un cadavre dans ses cales ! Ceci dit, elle aurait été prête à parier que la section de l’Académie dédiée à l’étude des mondes extérieur aurait été ravie … Retenant un frisson, elle grimaça quand même.
D’un signe, elle signifia à son matelot de s’éloigner, mais pas trop. Puis, elle récupéra sa gourde à sa ceinture, qu’elle ouvrit, et renversa sur l’inconnu.

On se réveille, la taupe velours d’un autre monde !

Normalement, il devrait la comprendre, grâce à ce petit miracle bricolé par Luther.

C’est pas très poli d'embarquer sans prévenir sur les bateaux des autres.” lança-t-elle à l’intrus, sur un ton un peu rigolard. “Vous avez de la chance qu’on soit des explorateurs honnêtes et pas du genre à jeter les clandestins par dessus le bastingage, sinon vous flottiez sans doute éternellement dans un vide interdimensionnel, voleur de pommes !

Un demi-sourire à fossettes apparaissait peu à peu sur le visage de l’ex-pirate alors que le bonhomme dévoilait ses yeux violets en se réveillant.

Je suis Aëlia Delabost, exploratrice inter-monde d’Elysion, où vous êtes actuellement rentré illégalement. Et vous, vous êtes qui ?”

Autant faire les présentations avant d’entamer les hostilités s’il devait y en avoir. D’autant que se faire réveiller par le contenu pas bien chaud d'une gourde ne devait pas être l’expérience la plus agréable d'une vie, mais Aëlia le savait: on ne touchait pas ce qui venait d’un autre monde sans combinaison de protection. Et elle n’avait plus de combinaison de protection.
Dans un coin de sa tête, elle tentait de se souvenir de la procédure pour ces cas-là. Elle n’avait jamais été très à cheval sur les règlements. Un vestige de sa vie de pirate, sans doute.

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Mar 15 Oct 2024 - 10:20
Bouchée de pomme après bouchée de pomme, il explorait la cale, les sens aux aguets en dépit de sa curieuse nonchalance. Le navire craquait et grinçait, résonnait du pas des membres de l'équipage encore debout. Quant aux cales, elles contenaient surtout des vivres, des réserves d'eau douce mais rien de terriblement dangereux au premier abord. Un sourire étira ses lèvres quand il avisa une sorte de piège à souris ; d'un monde à l'autre, les soucis des navigateurs demeuraient les mêmes. Son exploration s'interrompit alors qu'il sentit le vaisseau volant en manoeuvre. Il ralentissait et virait de bord légèrement. Kaïto termina sa pomme et n'en garda que les pépins, songeant qu'il les ramènerait peut-être aux siens pour demander si cette pomme était étrangère à leur monde ou non. Il voyait déjà briller les regards de ceux qui voudraient étudier les minuscules pépins bruns. Probablement que tout l'or du monde ne pouvait rivaliser avec ces minuscules graines à leurs yeux.

Un vertige le pris. Le monde tangua soudainement et il se rattrapa à une caisse. Il cru d'abord à une brusque embardée du navire mais cette pensée fut vite balayée par la faiblesse qu'il ressentait tout à coup. Son coeur s'affolait dans sa poitrine, l'air lui manquait. Posant les yeux sur sa main appuyée contre le bois, il put constater sa pâleur et son reflet nacré, presque iridescent dans la pénombre. Que se passait-il ? Pourquoi son apparence lui échappait-elle ? était-ce le passage d'un monde à l'autre ? Probablement. Que pouvait-il y faire ? Son cerveau tournait à plein régime alors qu'il se sentait comme arraché à lui-même. Entre terreur et conscience, il se força à s'asseoir entre deux caisses et prit une profonde inspiration. L'air pénétra dans ses poumons, y circula, laissant passer l'oxygène dans son sang, puis repartit, exhalé par ses lèvres entrouvertes. Inspiration. Expiration. Le cycle commençait par une fraîcheur à ses narines, un parfum de pommes et de bois, puis se poursuivait au sein de son organisme. Son coeur s'apaisa peu à peu, tenu par sa respiration comme une main posée sur l'encolure d'une bête affolée. Ses mains reprirent une teinte de chair commune, un peu pâle comme il la préférait. Kaïto souffla une dernière fois et ferma les paupières, se roulant en boule pour échapper aux vertiges. Complice et protectrice, l'obscurité l'accueillit en son sein.


Des pas légers sur le bois, la délicatesse d'un courant d'air, à peine l'altération d'atmosphère liée à une porte ouverte. Un rai de lumière peut-être, sous mes paupières closes tandis qu'une présence furtive se rapproche. Le silence feutré des flocons tombant sur la neige déjà déposée. Une frimousse portant quelque chose de peut-être un peu trop lourd pour elle. Qu'as-tu donc encore inventé... ?

L'eau froide le cueillit et il bondit en se redressant.

"Bon sang Fennel, je t'ai déjà dit que la neige n'était pas une façon de réveiller les..."

Kaïto s'interrompit et cligna des yeux.

"Et... Vous n'êtes pas Fennel," constata-t-il.

Des boucles blondes, une allure à la fois fière et amusée, le regard brillant et libre des enfants du ciel et de la mer, Kaïto reconnut la capitaine du bâtiment alors qu'il remettait les lieux et les évènements en place dans son esprit. Il y avait derrière elle un matelot qui le considérait d'un oeil à la fois inquiet et intrigué et dont l'attitude indiquait clairement qu'il s'en remettait à sa supérieure pour la gestion de cette affaire. Les mots de la jeune femme le ramenèrent à la réalité de l'instant, à sa tête qui l'élançait et à cet étrange vertige qu'il ressentait encore quand bien même s'était-il atténué. Un fin sourire étira ses lèvres et une étincelle s'alluma dans l'améthyste de son regard.

"Veuillez me pardonner, vous êtes entrés clandestinement dans mon monde alors j'ai cru honorer une coutume locale," répondit-il en passant une main sur son visage pour l'essuyer un peu.

Son sourire s'élargit en entendant la mention d'honnêtes explorateurs comparée à l'habitude de jeter des passagers par dessus bord.

"J'aurais aimé les y voir, tiens."

Il se releva et montra ses mains vides, espérant par ce geste démontrer qu'il n'était pas armé ou du moins qu'il n'avait pas d'intention hostile, avec un peu de chance ce genre de mouvement devait avoir une signification similaire dans tous les univers. Il se sentait nauséeux et ne pas tituber lui demandait un effort colossal. Se serait-il écouté qu'il serait probablement resté lové en boule entre ces deux caisses pour y dormir trois jours durant. Dommage, c'était plein d'eau à présent. L'endroit ne semblait plus si attrayant. De plus, dormir en présence d'autant de gens semblait compromis. Kaïto s'était donc résolu à faire ce qu'il savait faire de mieux, donner le change et tacher de ne pas trop montrer qu'il n'était pas au mieux de sa forme.

Elysion, exploratrice inter-monde, autant d'informations toutes aussi intéressantes que l'identité de celle qui lui faisait face. Il s'intéressa d'ailleurs au curieux phénomène qui lui permettait de la comprendre parfaitement. Plus tôt, les voix sur le navire parlaient une langue complètement étrangère. Peut-être usait-elle d'un enchantement de communication ? L'eau goûtant en perle de ses mèches sombres, il la gratifia d'un sourire franc.

"Les mortels me connaissent sous le nom de l'Enaël mais vous pouvez m'appeler Kaïto, disons que je suis chargé de mission pour m'assurer que vous ne présentiez pas d'intention hostiles vis à vis de mon monde," répondit-il avec l'insolent aplomb d'une personne trempée.

Elle n'avait pas tendu la main pour la lui serrer, aussi ne le fit-il pas, ne voulant pas prendre le risque que ce soit mal interprété. La politesse inter-mondes était un domaine nouveau à développer.

"Qu'est-ce qu'une taupe velours ?" s'enquit-il.
Aëlia Delabost
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Mer 16 Oct 2024 - 12:32

Manifestement l’intrus était perméable à son humour et avait de la répartie: voilà qui lui convenait. Evidemment, elle sourit à ses répliques, chaque mot creusant un peu plus ses fossettes amusées. Elle sentait, pourtant, la surprise, la confusion. Aëlia ne pouvait pas le lui reprocher: il venait de traverser un portail inter-mondes, en plein sommeil et donc de se réveiller loin de chez lui, le tout sans équipement. A sa place, la majorité des gens auraient vomi leur tripes, d’autres seraient morts écrasés par les changements qui leur seraient mortels. Bref, le type avait du bol de n’être que surpris.
Kaïto, donc, lui avait l’air fort prudent, mais bardé de titres ronflants qui l’auraient sans doute faute bailler en d'autres occasions; Elle se retint cependant: il y avait des bonnes chances qu’elle doive présenter cet énergumène à ses supérieurs directs, et ceux-ci avaient bien plus de titres ronflants que ça … Et y tenaient grandement.

Allez, ça me va, je t’accorde le bénéfice du doute. J’ai rien vu chez toi qui laissait penser que quiconque savait quoi que ce soit d’autres mondes où on pouvait aller, mais eh, vous cachez peut-être tous très bien votre jeu.

Disant cela, elle présenta aussi ses mains ouvertes.

Pas d'hostilité chez nous, promis. On vérifie la même chose de notre côté. On veut surtout pas entrer en guerre avec qui que ce soit !

Puis, elle le détailla, de haut en bas, et de bas en haut. Il tenait debout, stable et elle n’osait pas imaginer les efforts que ça lui demandait.

Une taupe velours ? Vous avez pas ça, chez vous ? C’est une p’tite bestiole qui se fait des nids dans des trucs doux, chauds, moelleux et passe sa vie à dormir après ça.” fit-elle avec un sourire un peu moqueur, mais surtout plaisantin. “Bon Kaïto, tu peux pas rester là, et je peux pas te renvoyer chez toi comme ça. Et évidemment, je peux pas non plus te garder caché sur le bateau, tu te doutes bien.

Son ton était redevenu sérieux, à mesure qu’elle se souvenait de ce qu’elle devait faire.

T’es le premier à traverser comme ça, mais tu te doutes bien qu'on a un peu prévu le coup, et qu’il y a un protocole, certes pas passionnant, mais qui existe, à respecter.

En étant attentif, on entendait le soupir dans sa voix au mot protocole. Puis, elle se tourna vers son matelot.

Activez le protocole passerelle.

Il hocha la tête, claqua des talons, et partit rapidement. Elle espérait simplement qu’il sache ce que c’était … Elle n’était pas des plus tatillonnes sur ces révisions là …

Viens avec moi Kaïto. Il y a une cabine prévue pour les gens comme toi, qui viennent d’ailleurs. On l’a prévue sans lumière extérieure, au cas où vous ne supporteriez pas notre soleil, et elle est sommaire, mais elle existe. ça va nous permettre de faire quelques analyses, et de te donner un peu d’équipement nécessaire pour que tu te sentes bien. T’as eu de la chance de tomber chez nous: ailleurs le changement de pression ou d’air aurait pu te tuer net.

Alors qu’il la suivait à travers des couloirs, elle continua:

Mon équipage décharge et fait quelques vérifications d’usage sur le navire, et on repart ensemble, j’ai du monde à te présenter. Ca va pas durer très longtemps, mais en attendant, mets-toi à l’aise.

A ces mots, elle lui ouvrit une porte, qui donnait sur une pièce plutôt neutre, mais très efferiane dans sa conception. Il y avait peu de matières naturelles: Luther avait argué qu’il y avait des risques plus forts de réaction allergique. Tout était rutilant, et très clair malgré l’absence de lumière naturelle. Dans un coin, un lit double, fait, attendait Kaïto près d’une table de chevet avec un petit guide sur Elysion alimenté par ces cristaux efferians sur la tablette. Normalement, il devait s’adapter à un grand nombre de langues, et Aëlia espérait qu’une de celles que leur hôte comprenait y figurait. A l’intérieur du meuble, il trouverait également de quoi écrire, des mouchoirs, et un pyjama . Non loin, un placard et un miroir.
Dans un autre coin, il y avait une table, avec deux chaises, près de ce qui ressemblait à un petit salon où un écran efferian permettait de diffuser des images. Derrière une autre porte se cachait une salle de bains équipée, où Kaïto pourrait s’alléger et se rafraîchir.

“Il y a des serviettes de toilettes, une brosse à dents et du savon dans la salle de bains, et des vêtements d’ici dans le placard si jamais tu as envie de te changer. Je vais te faire porter quelque chose à manger, je te garantis pas le goût, mais normalement ça devrait pas te faire de réaction allergique, et si tout va bien, ça va te permettre de reprendre quelques forces et de faire passer ta nausée si t’en as.”

La jeune femme prit le petit paquet qu’il y avait sur la table, et l’ouvrit. Dedans, il y avait du matériel médical.

“J'aurais juste besoin de quelques échantillons, je suis désolée.

Elle lui tendit un petit gobelet dans lequel il lui fallait cracher, et un petit appareil muni d’une aiguille qui lui prélèverait quelques gouttes de sang, et un tout petit peu de peau. Le tout permettrait de savoir s’il ne transportait pas de maladie, quels étaient ses besoins, ses allergies, bref, ce qu’il valait mieux éviter si on souhaitait le garder en vie.

Après j’te fous la paix jusqu'à l’arrivée !” l’encouragea-t-elle.

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Mer 16 Oct 2024 - 15:57
La capitaine présenta ses mains en retour, preuve s'il en était que ce signe de non agressivité était au moins commun à deux mondes, et Kaïto sourit. Son monde était jeune, ses habitants avaient encore bien des choses à apprendre avant de concevoir les voyages entre les mondes et il considérait cette perspective avec une pointe de tendresse. Oh comme cette époque à venir serait riche et intéressante. Enfin, il n'y était pas encore même si l'existence de ce monde, Elysion s'il avait bien retenu, ouvrait définitivement de nouvelles perspectives.

"Alors nous avons un objectif commun," répondit-il avec un sourire.

Le ton franc de la dénommée Aëlia lui plaisait, en fait, cette personne lui plaisait. Son attitude, les fossettes que creusait son sourire, l'aura qu'elle dégageait semblable à une bourrasque, un imprévu survenu au gré d'un chemin. L'explication concernant la taupe-velours l'amusa grandement. Il se figura une sorte de taupe des tissus que l'on aurait pu retrouver dans les armoires à dormir, un adorable nuisible s'il en était.

"Une charmante créature," commenta-t-il. "Je dirai que cela s'apparente au raton-marmotte chez nous. Vous n'en avez pas, je suppose ?"

La jeune femme reprit son sérieux et commença à dérouler l'ensemble de la procédure. De son côté, il apprécia cette organisation. Des explorateurs certes mais des explorateurs prudents, c'était une chose qui lui plaisait. Non pas qu'il fut un parangon de prudence et de mesure, il donnait plutôt dans le contraire, mais si les premiers à mettre le pied dans son monde étaient respectueux et prudents, cela jouait en leur faveur. Sur son invitation, il la suivit, écoutant ses explications avec attention et sans l'interrompre, autant par politesse que pour demeurer concentré sur son propre pas. Il n'y avait pas un monde dans lequel il montrerait son vertige à une inconnue aussi avenante et aimable soit-elle. Alors il se focalisait sur le fait d'avancer, prenant au passage un maximum d'informations sur les lieux et ce qui l'entourait. Tout était si familier et différent à la fois, c'était troublant.

La cabine qu'on lui présenta alluma une étincelle d'intérêt dans ses iris. Nulles boiseries, ni végétation, tout y était étrangement épuré et lisse. Comme promis, pas de fenêtre mais de toute façon, ce n'était pas à travers un hublot que l'on se ménageait une issue de secours. En dépit de cet aspect qu'il trouvait un peu austère, mais dont il n'allait pas se plaindre après tout, il aurait pu finir dans une geôle avec pour seule compagnie des taupes velours efflanquées survivant tristement dans le confort de trois brins de paille, la cabine était particulièrement bien équipée, tout semblait y avoir été prévu. Un léger sifflement admiratif s'échappa de ses lèvres.

"Vous vous donnez les moyens d'explorer," apprécia-t-il. "Je suppose que vous avez ramené des échantillons de mon monde ? C'est ce que vous déchargez ? Oh pour le repas, dans le pire des cas, je pense qu'on peut considérer les pommes comme compatibles avec mon organisme"

Une étincelle de malice brilla fugacement dans son regard alors qu'il prononçait ces derniers mots.
Le nécessaire à prélèvement qu'on lui tendit ensuite l'amusa grandement et il ne fit pas de simagrées, prenant simplement le gobelet et l'aiguille pour réaliser les échantillonnages requis.

"J'espère au moins être le plus beau spécimen ramené de cette excursion," se permit-il de plaisanter en rendant à Aëlia le nécessaire. "Bon courage à vos scientifiques pour étudier tout cela, j'espère qu'ils ne s'arracheront pas trop les cheveux. Si je puis me permettre, ne consommez pas ce qui vient de mon monde même si tout vous indique que c'est sécurisé pour vous, évitez de boire l'eau et que les équipes chargées d'étudier vos prélèvements prennent d'infinies précautions. Toutes les choses sont interconnectées chez moi et ce grâce à un virus, qui n'est à l'heure actuelle pas létal et ne devrait pas vous faire de mal mais évitez de le propager."

Il avait dit cela d'un ton léger, préférant prévenir et être clair vis à vis de son hôte qui lui avait fait bon accueil. Elle était transparente avec lui alors il faisait de même. Elle avait des choses à faire comme elle le lui avait annoncé. Kaïto allait devoir se tenir sage et patienter mais un brin de solitude n'allait pas le déranger. Il lui tardait de pouvoir explorer un peu cet endroit mais plus encore de prendre un instant pour comprendre les vertiges qui ne cessaient de le malmener et contre lesquels il luttait. Son énergie magique était au plus bas, il le devinait sans pourvoir se pencher plus sur la question et il s'en inquiétait au fond de lui, son coeur tambourinant dans sa poitrine un peu trop fort pour que sa sérénité mensongère soit crédible. Un sourire sincère éclaira ses traits, loin de l'amusement qu'il montrait jusqu'à alors.

"Merci pour ton hospitalité,"
dit-il en s'inclinant légèrement.

C'était une chose qu'il appréciait profondément et il tenait à le faire savoir.


Aëlia Delabost
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Sam 19 Oct 2024 - 12:20
Pour un instrus, l’homme était très sympathique, et Aëlia était plutôt contente d’être tombée sur lui. Il avait même de l’humour, et c’était fort appréciable ! Elle avait souri plusieurs fois à ses remarques, et c’était appréciable, de même que sa coopération. Il aurait été regrettable qu’elle doive adopter la méthode forte …
Elle récupéra donc ses échantillons, enregistrant les informations qu’il venait de lui donner avec un hochement de tête.

Merci bien ! J’en connais que ça va intéresser cette histoire de virus … Bon, je te laisse prendre possession des lieux, et je te fais porter à manger avant de revenir te chercher !

Et ainsi fut fait. Une fois les analyses de Kaïto faites, et alors qu’on lui avait déjà apporté un plateau repas sans vraiment de goût mais très nourrissant et plein de nutriments, auquel elle avait fait ajouter une pomme, Aëlia transmit les informations, ainsi qu’un rapport détaillé à qui de droit.
Puis, se passant une main dans les cheveux, elle soupira. Elle avait merdé, il n’y avait pas d’autre terme. Kaïto n’aurait jamais dû se trouver là, et encore moins pouvoir traverser avec eux. Ils avaient eu de la chance de tomber sur lui, qui n’était a priori porteur de rien de mortel, qui était pacifiste et qui avait survécu. Un mort lors d’un passage inter-monde aurait pu mettre en péril toute la sécurité d’Elysion … Et c’était elle qui était chargée de veiller à ce que ce type d’incidents ne se produise jamais.
Elle aurait dû vérifier le bateau plus en détail, elle aurait dû faire plus attention et elle le savait parfaitement. Elle allait se faire remonter les bretelles sévèrement et elle le savait aussi. Aëlia n’angoissait pas souvent, mais là, il fallait bien admettre qu’elle n'était pas très sereine alors qu’elle attrapait sa veste pour aller inspecter la navire. Et à cet instant très précis, son canon de bras se mit à vibrer, la notifiant d’une communication entrante. Sourcils froncés, elle vit apparaître le nom de Luther. Un instant, elle faillit rejeter son appel, se disant qu’il allait sans doute lui faire un rappel sur les risques pris et lui dire qu'il était inquiet ou quelque chose du genre. Puis, elle se souvint qu’il était son mari, et avait tous les droits d’être inquiet quand elle commettait une erreur. Alors, elle décrocha.
Lorsqu’elle sortit de son bureau quelques minutes plus tard, elle avait le sourire aux lèvres. Elle oubliait parfois à quel point Luther était un soutien infaillible, à quel point son mari était un génie et à quel point ils s’aimaient. Là où elle redoutait l’appel, il avait su lui faire changer de perspective, la rassurer, et avait fait preuve d’un enthousiasme débordant et contagieux quant aux découvertes que Kaïto pourrait leur permettre de faire.
C’est le visage creusé de fossettes qu’elle récupéra les rapports de ses hommes, avant de les libérer: elle pouvait manier la nef seule, et elle préférait que le nombre de personnes à croiser Kaïto soit réduit. De nouveau, elle s’installa à son bureau, compulsa ses notes, fit un rapport sur leur exploration, leur voyage, et l’envoya avec ses annexes à qui de droit. Après quoi elle grignota un peu, but un verre d’eau, sortit respirer, et remit en marche la machine.
Alors que la nef vibrait doucement, elle alla toquer à la porte de Kaïto.

Kaïto ? On est prêts à partir ! Si tu as envie de monter sur le pont voir le paysage, tu peux: le trajet sera court, et on ne sera que tous les deux. Je te laisse un cadeau à la porte !

Elle déposa une boîte contenant le fameux petit traducteur de Luther, qu’il pouvait me mettre au niveau de la gorge, et des lunettes nasales afin qu’il respire le plus facilement possible, le tout avec évidemment quelques explications visuelles. Puis, lui laissant le choix quant à ce qu’il faisait, elle remonta sur le pont, se mit au gouvernail, et démarra leur traversée. Celle-ci serait courte: ils survoleraient quelques minutes les montagnes et leurs paysages verdoyants aux torrents chuchotants avant d’arriver en vue de l’incroyable palais de Minos, dont la cour arrière aux pavés couleur crème les accueillerait en toute discrétion.

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Sam 19 Oct 2024 - 18:15
La porte se referma, emportant dans un souffle la présence aérienne qui l'avait accueilli ici. Kaïto entendit ses pas s'éloigner dans le couloir. Un soupir franchit ses lèvres et il gagna le lit pour s'y étendre, cherchant à faire passer le vertige qui ne voulait pas cesser. Cette capitaine avait l'air de quelqu'un de bien. Les protocoles exposés semblaient particulièrement rigoureux mais dotés d'une certaine bienveillance à l'égard de potentiels étrangers, une chose appréciable de plus.

La pièce était calme, bien trop calme comparée à l'agitation de son coeur. Regrettait-il ? Non, absolument pas, il fallait le faire, c'était nécessaire. Avait-il peur ? Non, probablement pas, peut-être un peu. Sa main se porta à son médaillon et ses doigts se refermèrent autour de l'améthyste, s'imprégnant de sa délicate pulsation. Inspirer. Laisser l'air venir, se glisser par les narines, descendre dans le pharynx, passer les portes du larynx, s'engouffrer dans la trachée puis dans les bronches, se perdre plus loin dans les profondeurs des poumons. Expirer. Libérer l'air, relâcher les côtes, le diaphragme et l'abdomen. De nouveau inspirer. Laisser l'énergie circuler, apaiser le tumulte dans le creux de sa poitrine, inviter un coeur à ralentir.

Quelques minutes plus tard, le monde tournait déjà moins. La fatigue était là, un épuisement notable, probablement son organisme avait-il lutté contre le choc de passer d'un monde à l'autre. Enfin, dormir trois jours d'affilés n'était pas une option. Ouvrant un oeil, le jeune homme tendit une main vers l'étrange tablette posée sur la table de chevet et la ramena à lui pour l'examiner. à peine l'eut-il en main qu'elle s'illumina. Il l'observa attentivement sous tous les angles, se demandant comment fonctionnait cette curieuse technologie. Sous la pulpe de ses doigts, il pouvait sentir la très légère vibration de l'énergie à l'intérieur. Revenant à la zone lumineuse, Kaïto y découvrit des caractères compréhensibles, familiers même. Un sourire étira ses lèvres. Voilà qui était à la fois curieux et pratique. Ce monde s'appelait Elysion et se découpait en trois continents majeurs dont il répéta les noms, se demandant si sa prononciation était correcte ou non. Il s'amusa de cette magie qui lui permettait de lire, s'interrogeant sur comme les gens d'ici avaient conçu une telle chose. S'il avait eu à faire de même, il aurait infusé l'énergie de l'air à la rune de la compréhension ou peut-être usé d'un sort permettant de se connecter aux pensées de l'autre. Peut-être était-ce là la clé de cette étrange tablette ? Pourtant, ses barrières mentales étaient en place. S'il y avait une chose qu'il maintenait en permanence et d'autant plus dans un milieu si peu familier, c'était bien cela.

Des pas en provenance du couloir l'alertèrent, aussi se redressa-t-il, remettant la tablette à sa place sur la table de chevet. L'on toqua discrètement avant que la poignée ne soit tournée et qu'un membre de l'équipage, le même que celui qui accompagnait la capitaine ne se glisse avec un plateau à l'intérieur. Un coup d'oeil curieux en direction de l'étranger qu'il était et Kaïto gratifia l'homme d'un grand sourire avant qu'il ne dépose le plateau sur la table et ne s'éclipse sans avoir trop le temps d'entendre le remerciement de son invité surprise. Le dit invité se leva et s'approcha de la table pour examiner. Assiette, couteau à bout rond qu'il étudia une brève seconde, fourchette et cuillère.

"Visiblement, certaines choses sont universelles,"
se dit Kaïto pour lui-même.

Le repas avait l'odeur de quelque chose de passable et avait cette singularité que rien dans la mixture ne puisse être identifiable comme de la viande ou un légume. La pomme posée sur le plateau avait pour elle le mérite d'être réelle, comestible et honnête ; une pomme était ce qu'elle était, une pomme, elle n'avait aucune raison de mentir. Kaïto tritura du bout de la fourchette le contenu de son assiette avant de se décider. Aëlia avait promis que c'était nutritif et que cela aiderait à faire passer la nausée, autant essayer. L'odeur ne mentait pas, c'était bel et bien passable et aussi inidentifiable que l'aspect le promettait. Enfin, il dû bien admettre que par un étrange mystère, l'infâme mixture faisait du bien. Sans pouvoir dire qu'il se sentait revigoré, la nausée était au moins passée et les vertiges s'atténuaient doucement.

Kaïto se leva et passa dans la salle de bain, l'améthyste de son regard survolant le décor épuré, s'attachant aux détails. Il retira son haut et observa rapidement sa mine dans la glace avant de faire couler l'eau et de se rincer la figure, laissant le liquide translucide s'accumuler dans ses mains en coupe, frais baiser sur sa peau. Cela lui fit un peu de bien aussi. Il se concentra sur le filet d'eau, l'invitant du bout des doigts à venir. Une éclaboussure, un frisson dans l'onde, une sphère se détacha du flot miniature pour venir se poser dans sa main. Kaïto sourit. Il se sentait cotonneux, faible mais l'énergie était là, à portée de main, simplement étrangère mais qu'importait ? Ce n'était qu'une occasion de plus de la découvrir, d'apprendre à la connaître.

Alors qu'il mettait un autre haut, emprunté dans la penderie laissée à son attention, l'on frappa de nouveau à la porte et la voix d'Aëlia résonna derrière la cloison de bois. Le jeune homme finit de s'habiller rapidement et alla ouvrir, découvrant le colis qu'on avait lui avait laissé. Il retourna à l'intérieur, récupéra la pomme et sortit. Suivant le papier explicatif des yeux, il s'équipa du collier et l'activa tout en traversant le couloir. Une volée de marches à gravir d'un pas plus léger et il fut au dehors. Le vent l'accueillit, chargé d'effluves à la fois familiers et nouveaux. Son coeur accéléra alors qu'il découvrait le ciel. Un azur inconnu, ourlé de nuages, une promesse d'infini que son âme entière reconnaissait. Un appel à l'envol qu'il retint au fond de lui, gardant ses ailes dans le secret de sa pensée, les contenant en leur intimant la patience.

Il pivota sur lui même pour trouver Aëlia plus haut, postée près du gouvernail, le vent jouant dans ses boucles couleur de soleil. Une vision qu'il aurait pu se figurer au gré des pages d'un livre et cela lui plu infiniment. Cette histoire, aussi troublante soit-elle, promettait d'être passionnante. Son esprit fila un instant, cherchant la douceur d'un lien au plus profond de lui et son coeur battit un peu plus fort quand il sentit ses étoiles, si loin qu'à présent elles semblaient appartenir au ciel. Tout le monde allait bien. Alors, sans plus attendre, il gravit les marches menant au pont supérieur.

Le vent malmenait sa chemise dont il avait remonté les manches et ébouriffait ses mèches noires. Son oeil brillant se posait sur les détails du vaisseau qu'il redécouvrait sous un jour nouveau avant de s'aventurer au delà, explorant les reliefs verdoyants des montagnes, l'émeraude des feuillages poudré d'or et de coton. L'éclat d'une cascade, blancheur mouvante, attira son regard puis il suivit la courbe d'une crête, voltigeant au dessus des pierriers.

"C'est sublime," souffla-t-il.

Revenant à son hôte, il lui sourit.

"Merci pour le repas," lui dit-il. "et pour les vêtements de rechange. Je suppose que l'air est respirable et que les rayons de votre soleil ne vont pas me changer en pierre ?"

Il croqua dans sa pomme avant de montrer les étranges lunettes.

"Tu m'excuseras mais je n'ai pas trop compris à quoi servait ce système," reprit-il.
Aëlia Delabost
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Sam 19 Oct 2024 - 20:10
Il arriva, en chemise, ébouriffé par le vent, et Aëlia lui sourit. Il portait le petit traducteur, et sa voix s’en trouvait altérée, mais il parlait elysionnien sans s’en rendre compte. A vrai dire, Aëlia (comme Luther) n’étaient pas tout à fait certaine que cela fonctionne d’une langue étrangère vers la langue commune d’Elysion, mais manifestement, si. Certains mots seraient peut-être un peu déformés, mais on le comprendrait.

Oui. Elysion est très beau, mais Minos … C’est notre joyau. Rien n’égale Minos, jamais, nulle part, pas à mes yeux.

Elle accepta ses remerciements avec un hochement de tête.

“C’est normal. Vu qui tu vas rencontrer, autant que tu te sentes bien dans tes bottes !” sourit-elle. “Au vu des analyses, tu ne risques rien, sinon quelques étourdissements et coups de soleil ! Vas-y doucement, simplement.”

Elle rit à sa remarque sur les lunettes nasales.

Ca ? Ça se met dans le nez. C’est pour mieux respirer, ça filtre l’air disons, histoire que tu aies pile ce dont tu as besoin pour que ton organisme soit bien. T’es pas obligé, mais si tu sens que tu as la tête qui tourne, ça peut aider !” conclut-elle avec un clin d’oeil.

Alors qu’ils survolaient la chaîne de montagnes, elle lui détailla un peu le paysage, les lieux, jusqu'à ce qu’au détour d’un pic n'apparaisse le palais d’or et d’albâtre, la merveille des merveilles.

On arrive à destination !

Le soleil faisait étinceler les métaux précieux qui ornaient le bâtiment dont les coupoles tutoyaient les nuages. Le scintillement de la mer faisait écho à celui des toits, et le tout revêtait une apparence magique. Aëlia sourit. C’était une première image impressionnante de la civilisation elysionienne, c’était certain !
Doucement, elle entama la descente alors que se profilait sous eux une cour aux pavés crème, étonnamment vide, étonnamment isolée. En réalité, c’était un quai d'atterrissage construit récemment, à l’écart du reste du palais, et inaccessible à la Cour et aux visiteurs. Alors qu’ils se posaient, elle vit les gardes se redresser.

Le comité d’accueil arrivait.

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Sam 19 Oct 2024 - 20:11
Allez la prévenir.

Ces trois mots avaient déclenché dans les couloirs une cavalcade pour aller quérir Beldura Glow, qui fut mise alors au courant: un étranger était entré en Elysion, avec l’exploratrice inter-mondes Aëlia Delabost.
Immédiatement, la souveraine fit prévenir ses semblables, et avec un soupir, elle se leva de sa table de travail. Ce qui avait commencé comme une journée tranquille venait de prendre un tout autre tournant, dont elle n’était pas certaine d’apprécier la teneur. Elle n’eut pas besoin de sonner: déjà ses femmes de chambre se pressaient, car si ils venaient, il lui fallait se changer, mettre d’autres atours.
Toute cette agitation la fatiguait déjà, mais elle se laissa faire, poupée aux cheveux de feu. On troqua sa robe grise des plus simples pour quelque chose bien plus ouvragé. Le tissu bleu cobalt rehaussé de motifs de perles et de broderies d’or faisait ressortir la pâleur de sa peau comme al finesse de son torse dont la taille, enserrée dans une ceinture dorée, paraissait prête à se briser. La jupe qui s’évasait à partir des hanches, allongeait encore ses jambes, son corps. Les manches, évasée, se confondaient en une cape courte qui descendait jusqu’au centre du dos du même tissu fin qui couvrait son décolleté. Et dire que c’était là uen robe ordinaire … Cette constatation l'aurait faite soupirer si on était pas en train de transformer sa tresse en un chignon qui fut vite surmonté d’une couronne ne pouvant laisser de mystère quant à son identité, alors même que trois coups frappé au sol annonçaient l'arrivée des autres souverains.
Niniel fut la première, et si elle arborait des couleurs cramoisies et un pantalon, elle n’en était pas moins apprêtée, avec ses longs cheveux blancs tressés à la mode elfe. La Souveraine Rhadaamntienne était petite par rapport à Beldura, mais cette dernière ne l’en craignait pas moins, et c’est avec un doux respect qu’elle la salua, alors que le portail laissait passer Caleb dans une éclatatnte tenue verte rehaussée de jaune mettant en valeur sa carrure et ses yeux, là où sa co-souveraine Apolline, parée d’une combinaison verte aux ornements turquoise n’était pas en reste. Tous arboraient les couleurs emblématiques de leur continent, et c’est d’un même pas qu’ils partirent vers la cour arrière où les attendaient la nef volante.
En chemin, ils échangèrent quelques banalités, Caleb complimentant les tenues des trois femmes, Apolline arrangeant le noeud de la ceinture de Beldura, Niniel ôta un fil qui dépassait de sa veste. Ils se voyaient rarement tous les quatre, mais étaient si souvent en communication que cela devenait étrange de se retrouver ensemble de nouveau. Ils n’étaient pas, amis, pas vraiment collègues, partenaires en quelque sorte. La Reine de Minos connaissait la fragilité de cette alliance, et espérait que cela tiendrait longtemps: son règne avait vu deux guerres et c’était largement suffisant.
Lorsqu’ils débouchèrent sur la cour baignée de soleil où l’odeur de la mer chatouillait leurs narines, la bateau finissait de vrombir, et une passerelle en sortait. Dès que celle-ci eut touché le sol, Aëlia Delabost l’emprunta, suivie d’un homme brun vêtu de sombre, à la silhouette allongée et à la peau claire. L’ancienne pirate murmurait des choses au nouveau venu, et la Reine de Minos était persuadée qu’elle lui désignait qui était qui. En croisant l’améthyste de ses yeux, Beldura eut un frisson qu’elle ne parvint pas à interpréter. En tant qu’hôte, elle était au centre des souverains, et c’est devant elle en particulier que l’exploratrice s’inclina bien profond.

Vos majestés, je vous présente Kaïto, l’Enaël, venant de Saoghal, monde que nous venons de découvrir grâce au dernier portail. Il nous vient en paix, et veut s’assurer de notre pacifisme.
- Soyez le bienvenu sur Elysion, Kaïto. le salua Beldura. Je suis Beldura Glow, Reine de ce continent, et Apolline Dal’Naji et Caleb Trisha d’Eaque et Niniel Helvë de Rhadamanthe sont à mes côtés pour vous accueillir sous notre ciel.

Les présentations faites, ils entrèrent dans le palais, et tournèrent rapidement pour accéder à une salle de réunion de taille confortable qui donnait sur l’aplomb des falaises au-dessus de la mer d’un bleu sublime. Rapidement, on leur porta des boissons, et Caleb s’assit dans un fauteuil, cheville gauche sur genou droit et doigts rassemblés en pyramide, coudes en appui sur les bras du fauteuil. Puis, avec un sourire, il s’adressa à Kaïto.

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Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?

Beldura Glow

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Aëlia Delabost
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Sam 19 Oct 2024 - 20:11
Dites-nous tout, Kaïto. Que cherchez-vous à découvrir sur notre monde ?
- Ne vous méprenez pas, tempéra Apolline. Nous sommes tout à fait pacifistes, et enchantés de votre venue. Mais comprenez que vous êtes notre premier visiteur par ce biais, et nous sommes sans doute aussi curieux que vous.

Aelia sourit. Appuyée au chambranle de la porte, elle s’était laissé servir un verre d’alcool avant de se mettre en retrait de la scène. Voir autant de pouvoir rassembler dans une même pièce était toujours excitant, grisant. Dire que c’était elle qui déclenchait tout ce petit chaos !
Elle s’amusait bien, d’autant plus qu’elle n'avait pas croisé Garmyr qu’elle savait être garde au Palais et redoutait de voir à chaque visite. Admirer ainsi chaque souverain en pleine parade diplomatique, couronne sur les cheveux et drapé dans ses couleurs patriotiques avait quelque chose d’exquis pour qui savait apprécier ce type d'humour politique. Chacun savait qu’il y avait entre eux des tensions, et c’était normal, mais ils présentaient front uni. Pourtant chacun avait son style, et si Aëlia admirait l’aisance franche de Caleb, elle était toujours impressionnée de la froide dignité d’Apolline. Le regard fier et féroce de Niniel Helvë suffisait à lui donner des frissons. Quant à Beldura Glow, elle respirait toujours le douceur, la bienveillance, et c’était un petit miracle en soi. Aëlia se doutait qu’elle parlerait peu, laissant les autres mener la conversation, n’intervenant que pour modérer les débats si le besoin s’en faisait sentir. L’exploratrice voyait ses grands yeux de feu observer Kaïto sans s’en cacher, cherchant sans doute à déterminer si elle devait le craindre.
La Télépathe, quant à elle, resterait en retrait jusqu’à ce qu’on la demande. Elle n'était pas de leur rang, et ce qu’ils feraient de Kaïto ne la concernait pas. Elle n’était là que pour assurer un témoin neutre, et pouvoir le réexpédier manu militari ailleurs, et elle le savait. Elle espérait cependant qu’il resterait: il lui était étonnamment sympathique.

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Dim 20 Oct 2024 - 11:42
Kaïto haussa un sourcil à la mention d'un comité d'accueil mais la conversation se porta sur les lunettes. Un ingénieux dispositif dont il nota l'utilité avant de le ranger. Pour le moment, ses poumons s'en sortaient bien, il verrait s'il avait besoin d'un coup de main. Habitué aux hautes altitudes et à l'effort du vol, son corps se faisait pas trop mal aux variations de disponibilité en oxygène. Une autre créature non acclimatée au ciel aurait probablement eu plus de mal.

La nef survolait forêts et crêtes couronnées de nuages dont la richesse végétale s'agrémentait des mots d'Aëlia, précisions sur des lieux, des lacs, des torrents, légendes orales sur une carte biologique et géologique. Une étincelle, l'éclat d'une coupole et les montagnes révélèrent leur joyau. L'or et le marbre enchâssés entre deux massifs d'un verdoyant granit, ourlés par le saphir bordé d'écume de l'océan. Le coeur de Kaïto battit plus fort à cette vision. Un pas après l'autre, presque hésitant au début puis prenant de l'assurance, il se porta au bastingage, attrapant un cordage pour se stabiliser alors que la nef entamait sa descente. L'art d'une civilisation parlait souvent pour elle et ici, il voyait un joyau d'une exquise richesse et d'une admirable délicatesse. Aëlia ne lui avait pas menti en parlant de Minos. Une merveille parmi les merveilles qui pouvait se permettre de tutoyer sans rougir les hautes tours de givre d'Aedoras et les flèches aux ardoises lapis d'Eisenkern.

Pour un peu, il en oubliait son vertige pour n'être que réjouissance. Il s'était pris d'une idée, celle d'explorer et voilà que l'histoire qu'il suivait lui offrait des merveilles dépassant l'imagination. Une pensée reconnaissante envahit son coeur, petite bulle aux nuances chaudes qui venait éclater au fond de sa poitrine, diffusant sa douce tiédeur dans la prison de ses côtes.

Kaïto aurait pu rester à contempler la splendeur de ce tableau de maître pendant des heures mais le monde se rappela à lui dans la manoeuvre du navire, dans la présence des gardes et leur salut rigide, annonçant les vents des évènements à venir. Il suivit Aëlia pour rejoindre le comité d'accueil, paré d'atours aux couleurs de leurs nations. Rois et reines d'un monde inconnu que la jeune femme lui présenta à voix basse.

Reines et rois, monarques et souveraines, autant de présence auxquelles il s'était attendu sans s'y attendre. Elles étaient une éventualité dans son esprit, une possibilité logique mais il s'était figuré qu'il y aurait des étapes avant la magnificences des dirigeants de ce monde. Tant pis ou tant mieux. Il s'agirait de ne pas faire de sottises. Il n'était clairement pas la personne la plus adéquate pour des négociations, d'autres étaient bien meilleurs que lui. C'était une légère pression sur ses épaules, un voile de satin déposé par des mains aimées, la responsabilité d'agir au nom des siens, au nom de leur sécurité, au nom de leur avenir.

Et dans cet espace qui les séparaient, dans ces quelques mètres qu'ils franchirent sans heurt, la métamorphose s'opéra. Le nom de l'Enaël résonna, porté par le souffle de la voix d'Aëlia, dévalant le long de son échine pour affermir son pas, dérouler sa colonne vertébrale et ouvrir ses épaules. Fils des bourrasques, époux de l'éther, quand il fut à hauteur des souverains, il n'était plus Kaïto, le voleur de pommes endormi entre deux caisses au fond d'une cale, mais l'Enaël, le héraut de Saoghal, messager des Aînés.

"La Soleil brille sur l'heure de notre rencontre," dit-il en s'inclinant devant les quatre souverains. "Je vous prie de bien vouloir m'excuser de ne pas m'être annoncé comme il se devait, le hasard et les vents m'ont mené à vous."

Les salutations furent brèves et ils passèrent à l'intérieur, le confort d'un salon nimbé par la lumière du jour et dont les baies vitrées donnaient sur la mer les accueillit. Kaïto apprécia la décoration mais plus encore la vue. Le cadre d'un lieu en disait long sur ses occupants. Ici, l'élégance était à l'image de la rousse reine dont le regard se posait avec la légèreté d'un oiseau sur lui. Il ne l'ignorait pas mais n'en montrait nulle gêne, de tous, il était probablement l'oiseau le plus curieux ici. Aëlia était dans son dos alors qu'il prenait place dans un fauteuil sur l'invitation de la suzeraine. Il avait vu la bouille de la jeune femme, l'étincelle dans son regard qu'il connaissait par coeur, celle d'un agent du chaos venant de générer une turbulence dans la paisibilité d'un monde. Pour un peu, il aurait levé son verre dans sa direction. à ta santé, fille des vents.

En attendant, il préféra reposer le dit verre. L'alcool n'était pas la meilleure des idées, surtout avec les vertiges qui le prenait encore par moment. Son attention se reporta sur les deux souverains d'Eaque et un sourire vint souligner la finesse de ses traits.

" Je comprends parfaitement, Votre Majesté," répondit-il avec un signe de tête à la souveraine. "Saoghal est jeune et si les miens ont connaissance de l'existence d'une infinité de mondes, vous êtes les premiers à avoir franchi la trame qui nous sépare, c'est une perspective porteuse de bien des enchantements mais la sécurité de mon monde passe avant tout, d'où l'objet de ma visite."

Il chercha le regard de Caleb, y plongeant le sien avec une désinvolte franchise.

"Aussi répondrai-je tout ce qu'il est possible de découvrir," reprit-il avec un sourire. "Dans mon monde, je suis l'Enaël, cela équivaudrait au terme de Messager pour vous, considérez ma venue comme une visite en bon voisin, j'espère qu'elle sera les prémices d'une bonne entente."

D'abord se jauger, ensuite échanger puis se connaître et peut-être, oh peut-être, si tout cela va dans un sens harmonieux, partager, s'allier, ouvrir un passage par leurs mains serrées.
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Lun 21 Oct 2024 - 16:53
En retrait, toujours. Le plus dans l’ombre possible, la plus discrète que sa fonction permettait, voilà ce qui pouvait définir Beldura Glow. En entendant, Caleb, elle n’avait pu retenir un frisson le long de sa colonne vertébrale. Elle ne comprenait pas pourquoi, car il avait toujours été exemplaire avec elle, mais elle avait toujours la sensation de voir en lui un félin prédateur prêt à bondir, faussement alangui. Ce n’était pas agréable. Apolline avait l’avantage d’être plus franchement distante, plus ouvertement manipulatrice, politicienne assumée. Peut-être que Beldura se trompait complètement, peut-être était-ce l’inverse, mais elle ne parvenait toujours pas à faire entièrement confiance à ses semblables d’Eaque. Et en même temps, était-elle capable de faire confiance à qui que ce soit, l’avait-elle jamais été, en particulier depuis la mort de Sorga, en particulier depuis la défection d’Isaac ?

De nouveau, elle posa les yeux sur cet émissaire d’un autre monde, effleurant la table en bois massif, marquetée avec délicatesse, du bout des doigts. Ainsi, elle s’assurait d’un support si elle défaillait. Ce visage d’ange aux traits fins, ces cheveux bruns, si bruns qu’ils en étaient noirs, ces yeux d’améthyste dans lesquels brillaient un feu d’artifice … Pouvait-elle s’y fier, à cette allure inoffensive ?
Combien de fois depuis l’apparition du premier portail sauvage Beldura s’était-elle réveillée couverte de sueurs glacées après avoir rêvé que d’autres mondes se déversaient sur Elysion, les navires remplis d’arsenal guerrier et vomissant des soldats si armés qu’ils ne pouvaient que semer la mort ? Il fallait alors leur résister, alors qu’elle voyait, incapable de bouger, terrorisée, le monde dans lequel elle avait toujours vécu tomber, se réduire en cendres.
C’était la raison exacte pour laquelle elle avait accepté qu’Aëlia Delabost aille explorer ces horreurs magiques. Il fallait s’assurer qu’on ne courrait pas de danger, découvrir d’où pourraient venir les envahisseurs, avec quelles armes. L’Ombre avait déjà failli détruire Elysion, et c’était un ennemi que l’on connaissait, qui n’avait développé aucune nouvelle arme, un ennemi contre lequel ils savaient lutter. Qu’en serait-il face à des colères étrangères, des armes inconnues, des magies nouvelles ? Ils périraient, elle en était certaine … Et elle était pétrifiée à l’idée que ce soit de sa faute.

Soudain, à la frontière de la spirale descendante de ses pensées parasites, un mouvement, comme un chat qui gratterait à la porte de la chambre en plein cauchemar. Et là, il sembla à Beldura qu’on lui offrait une bulle d’air. Elle entrouvrit la porte.

*Du calme, Votre Altesse.*

Dans son esprit, soudain, la voix de l’exploratice. Un nouveau frisson de Beldura Glow, qui regarda la femme blonde adossée à la porte, qui arborait un sourire malicieux sur son visage hâlé, cette petite femme dont les rondeurs cachaient les muscles puissant, cette femme qui n’avait peur de rien et qui semblait être tout son contraire. Cette femme qui, dans un clin d’oeil lui sourit, alors que dans l’esprit de la Reine, un léger apaisement se faisait sentir.

*Il a des barrières mentales solides, ce Kaïto, mais je peux vous promettre que je n’ai rien senti de mauvais chez lui. De la curiosité, de l’indépendance, oui, mais nulle cruauté, nul désir de nous conquérir ou nous détruire.*

Etonnamment rassurée, Beldura la remercia d’un hochement de tête. Elle savait, évidemment, que l’exploratrice était Télépathe. A vrai dire, elle venait même d’une famille de Télépathes à laquelle elle s’était déjà frottée, mais elles n’en avaient jamais parlé. Les affaires de famille de la première exploratrice inetr-mondes d’Elysion ne concernaient en rien la souveraine de Minos.
C’était cependant la première fois que la femme blonde se permettait un telle incursion dans l’esprit de la Reine. Elle devait sans aucun doute avoir pour cela une bonne raison, il devait y avoir dans ce Kaïto quelque chose que Beldura, aveuglée par la peur, n’avait pas vu mais qu’Aëlia avait perçu. Les grands yeux, lacs de lave, se reposèrent sur l’inconnu dans son fauteuil, que Caleb se chargeait de questionner, secondé par Niniel, modérés par Apolline. Silencieuse, elle était spectatrice de la scène, qui se déroulait pourtant sur son continent, dans son palais.
Sans rien dire, elle écouta les questions, leurs réponses. Puis, soudain:

Assez. Cet homme n’a aucune intention de nous nuire, cela semble évident. C’est tout ce que nous avons besoin de savoir pour l’heure: il a fait un voyage difficile, et a sans doute plus besoin de se reposer que de répondre à nos mille questions sur son monde.” dit-elle d’un ton doux. “Je vous propose l’arrangement suivant: Kaïto peut rester sur Elysion, à condition de s’engager à répondre à nos questions lorsque nous en aurons, et d’engager son monde, sinon dans une alliance, au moins dans un pacte de non-agression avec Elysion. Cela vous convient-il ?

Dans les yeux d’Apolline, une lueur métallique fut chassée par un sourire d’approbation tandis que Niniel faisait de son mieux pour maîtriser son étonnement, sa surprise face à la prise de parole de la Reine de Minos. Seul Caleb ne laissa rien paraître comme toujours. Il avait toujours en lui cette attitude de décontraction féline, et lui renvoya un grand sourire, qui respirait presque la fierté, comme un père face à son enfant qui aurait pris une bonne décision.

Comme toujours, Beldura, vous êtes le parfait arbitre et votre sagesse nous honore à chacune de vos paroles.” approuva le roi d’Eaque, les yeux plissés par un sourire franc.

Alors, tous les regards se tournèrent vers Kaïto, attendant son avis sur cette proposition.
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Mar 22 Oct 2024 - 11:53
Le jeu des questions se poursuivait, chacun prenant son rôle, et Kaïto participait tout en se délectant de ce petit jeu. Devant l'attitude féline du souverain d'Eaque, il affichait la tranquille sérénité d'un chat dans son bon droit par sa simple existence, mélange de décontraction et fausse indifférence, comme si toutes les choses en ce monde et dans les autres l'affectaient à peine. Un sourire pour armure, une étincelle dans le regard pour bouclier, son verbe pour arme. Il brettait les mots avec tranquillité, répondant volontiers, jaugeant ces gens, cachant sa fatigue. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas eu à se prêter à ce jeu, cela lui rappelait bien des souvenirs qu'il traitait avec une affectueuse nostalgie, s'amusant de leur présence en se remémorant une brève seconde avant de renvoyer une question à son interlocuteur. Incisive et rude était Niniel, secondant Caleb tandis qu'Apolline modérait les échanges. Kaïto la sentait attentive, dissimulant dans la douceur d'un gant de velours une poigne de fer.

En dehors des conversations, si discrète qu'on aurait pu l'oublier, sa flamboyante hôte. Silencieuse, laissant la parole aux autres, Kaïto était certain qu'elle n'en pensait pas moins. Il pouvait sentir son regard peser sur lui, l'évaluer, l'analyser, peut-être chercher des réponses à l'énigme de son existence même. Cette perspective le réjouissait étrangement. S'il était nécessaire de prêter attention aux paroles, l'expérience lui avait appris à ne pas négliger les silences et la suite de la conversation le lui confirma encore.

La voix de la reine rousse résonna avec la pureté de l'onde d'un lac de montagne, posée, délicate comme un reflet de ciel dans un écrin de roche et les trois autres monarques finirent par abonder dans son sens avant de reporter son attention sur lui.

Kaïto acquiesça en direction de la souveraine, un discret remerciement qu'il renouvellerait plus tard quand il en aurait l'occasion puis il soutint les regards qui attendaient sa réponse. Il était épuisé, il devait bien l'admettre, mais il tiendrait bon jusqu'à ce qu'il soit certain que la situation était apaisée et sous contrôle. Négocier une alliance ou un pacte de non agression n'était clairement pas sa tasse de thé, d'autres seraient bien meilleurs que lui à ce jeu là. Ses pensées s'envolèrent vers les concernés, cherchant le contact de leur présence si lointaine. C'était la première fois qu'ils étaient si loin... La première fois en quoi ? Des millénaires ? Réaliser cela lui fit l'effet d'un pincement au coeur. Enfin, il n'allait pas s'appesantir sur ses préoccupations, ses choix étaient faits, ils étaient justifiés, et il protègerait les siens.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, plissant légèrement ses yeux qui pétillaient.

"Cela me semble très juste," répondit-il. "Je serai ravi et honoré de répondre à vos questions, en échange bien sûr que vous satisfaisiez ma curiosité. Quant à un pacte de non-agression, Saoghal s'y engage à travers ma personne."

Une alliance plus tard, pourquoi pas mais pour s'allier il fallait d'abord se connaître. Kaïto reporta son attention sur Beldura Glow, soutenant son regard de feu dans l'attente de son approbation ou non.
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Mer 23 Oct 2024 - 10:26
Dans ce cas, c’est réglé.” statua Beldura dans un sourire.

De la main, elle vit Apolline faire un geste discret, et un contrat parut apparaître. Beldura, surprise, tressaillit. La Reine d’Eaque était une Tarima, mais elle l’avait bien rarement vue user de ses pouvoirs, et ne savait pas du tout où diable elle avait caché ce contrat, depuis quand, et de quoi il était constitué.
Apolline le signa, et Caleb également, sans même le lire. Cette simple constatation suffit à faire froid dans le dos de Beldura: depuis combien de temps avaient-ils prévu l’issue de la discussion ? Etait-ce un contrat type, quelque chose pour toute situation où il y aurait un arrivant d’un autre monde, ou bien était-ce spécifique à Kaïto ?
Lorsque le contrat passa à Niniel, celle-ci le lut, un de ses sourcils très bruns froncé sur sa peau de neige. Beldura la vit parcourir la feuille des yeux, attentive, puis y apposer sa griffe. Enfin, le contrat lui arriva. Ce fut avec un certain soulagement qu’elle en découvrit le contenu. C’était un contrat type de non-agression, simplement pour avoir une trace écrite, où chacun mettait son nom. Pour autant, elle le relut, deux fois, avant de le signer de cette écriture déliée qui la caractérisait. Puis, avec un sourire, elle le tendit à Kaïto, sous l’oeil attentif de l’ancienne pirate.

Il y eut un moment suspendu, silencieux, alors que l’on attendait que le nouveau venu signe le contrat. S’il refusait, tout l'opération tombait à l’eau. Puis, il apposa sa marque, et le contrat lui-même disparut alors que Beldura inspirait, elle qui ne s'était même pas rendue compte qu’elle avait cessé de respirer.
Puis, d’un même mouvement, les trois autres souverains se levèrent, se redressèrent. Cette harmonie était très  étonnante, et Beldura les regarda, surprise, alors qu’ils cessaient de bouger en même temps, de désynchroniser pour les saluer, et partir: c’était à elle à présent de gérer la suite.  
Alors, elle adressa un doux sourire à Kaïto et à Aëlia.

Si vous le souhaitez, nous pouvons aller dans un salon dans les jardins qui sera bien plus agréable que cette austère salle de réunion, et vous pourrez goûter aux merveilleuses créations de nos cuistots.

Et, à l’approbation de la navigatrice qui n’avait manifestement aucune envie de laisser passer cette occasion de goûter une fine pâtisserie, Beldura guida dans le sillage du froufrou de sa robe les deux explorateurs jusqu’à un salon dans une des serres. Elle seule pouvait y accéder, et ils y seraient tranquilles, simplement dérangés par des domestiques. C’était une des raretés des jardins palataux: ils étaient accessibles à tous, leur variété en faisant de véritables merveilles.
Une fois confortablement installés dans de moelleux sièges recouverts de coussins clairs, et alors qu’on leur apportait un plateau de rafraîchissements et de mignardises, la Reine de Minos sourit à ses inerlocuteurs.

Pardonnez cet accueil très formel, Kaïto. Vous êtes notre premier visiteur par ce biais, et je vous laisse imaginer les conséquences possibles sur Elysion qu’une mauvaise rencontre pourrait avoir.

A présent une coupe finement ciselée d’infusion de grenade dans une main, elle but une gorgée.

Pardonnez mon empressement et ma trivialité, mais je me dois de vous proposer un endroit où dormir. Si vous le souhaitez, vous pouvez rester au Palais, cette nuit et les suivantes. Cependant, je me permets également de vous proposer un hébergement peut-être plus durable, et surtout, plus calme, au Refuge.

Elle avait vu Aëlia Delabost esquisser un sourire, qui s'agrandit à la mention du Refuge alors qu’elle piochait dans sa ginger ale.

Je suis certaine que le Refuge serait ravi de t’accueillir, Kaïto. C’est un endroit géré par une de mes amies, qui accueille tous ceux qui ont besoin d’un toit, d’un abri, de manière temporaire comme permanente.” intervint l’exploratrice.

Beldura hocha la tête.

Le Refuge peut vous permettre d’être en sécurité, et de circuler tranquillement, sans les regards de la Cour et le protocole du Palais. Cependant, c’est évidemment bien plus modeste que ce qui pourra vous être offert ici, où vous êtes également le bienvenu. Les deux options vous sont ouvertes, et c’est à votre convenance.” offrit-elle avec un sourire timide alors que la navigatrice ne s’embarrassait pas des convenances et piochait dans les mignardises.
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Mer 23 Oct 2024 - 12:21
Fie-toi au silence. Un principe fondamental. La base de toute son existence. Les gens mentaient, les mots trompaient mais jamais le silence. Il était subtil, délicat, plus sauvage qu'une genette mais il avait tant à raconter quand on l'écoutait. Le tressaillement de Beldura Glow n'échappa pas à Kaïto à l'apparition du contrat qu'il accueillit sans s'en formaliser, souriant à Caleb qui le ratifiait sans même le lire. Ce petit jeu l'amusait, il devait bien l'admettre. Niniel lu attentivement avant de signer à son tour tandis que le jeune homme la couvait de son regard mauve comme si son action était la chose la plus passionnante qu'il lui ait été donné de considérer mais sa véritable attention était toute tournée vers la reine rousse. Sous le velours de son indifférence, attendant poliment qu'on lui passe la feuille, il la vit lire et relire, ses yeux balayant les lignes avec soin. Quand elle ratifia à son tour et lui tendit le document, Kaïto su que les termes étaient corrects, que l'accord ne présentait pas de risques. Le silence était un allié pour ceux qui voulaient bien l'écouter.

Il lu à son tour les lignes, s'étonnant de cette étrange magie du petit traducteur, dont le poids à son cou était le seul témoin de sa présence, qui lui permettait de comprendre jusqu'aux mots rédigés sur le papier. Une invention remarquable à n'en pas douter, Kaïto se promit d'en faire l'éloge à son inventeur si d'aventure il le croisait. Les regards pesaient sur lui, attendant sa décision. Sentait-il une pointe d'appréhension de la part des grands de ce monde ? Un frémissement infime, à peine une ridule dans l'onde lisse de leurs atours ? Il retint un sourire. Le stylo tournoya entre ses doigts avant que la plume ne se pose à côté des autres signatures et n'esquisse son paraphe à la fois net et précis.

Un soupir, une inspiration discrète peut-être et les trois monarques prirent congés comme s'ils s'étaient préparés au préalable. Kaïto les salua poliment, un sourire aux lèvres et l'oeil brillant avant de se tourner vers Aëlia et la reine. Cette dernière les invita à passer dans un salon un peu moins formel et un peu plus agréable. Il n'allait absolument pas s'en faire prier.

La serre et la végétation luxuriante firent s'envoler sa fatigue alors qu'ils prenaient place au sein de ce jardin intérieur. Le ciel par delà la verrière lui promettait de nouveaux horizons, la chaleur du soleil et le parfum des plantes étaient un baume. Petit monde sauvage enfermé dans un écrin de civilisation. Cela lui rappelait les jardins d'Aedoras dans leur dôme de cristal. Il aimait tant lire au pied de l'acacia.

Il sourit à Beldura alors qu'il récupérait la timbale d'infusion et découvrait le parfum de la grenade.

"Je vous en prie," répondit-il. "Quitte à choisir, un accueil formel est de loin préférable à un accueil à coups de piques et de fourches, je vous en remercie."

Plusieurs fois la crainte de mauvaise rencontre avait été évoquée. Ils insistaient sur leur pacifisme, prenaient des mesures immédiates pour s'assurer que rien ne nuirait à leur monde, autant de petits indices venus esquisser le tableau d'un drame, quelque chose de suffisamment violent et marquant pour que tous les dirigeants d'un monde s'empressent d'accourir au premier visiteur étranger, non pas pour s'arroger la gloire de la découverte mais pour au plus vite étouffer l'incendie s'il venait à naître. Le sourire de Kaïto se fit légèrement plus doux, se parant d'une nuance de bienveillance.

"Votre prudence est tout à votre honneur et je la comprends. Je sais ce que cela fait de voir son monde menacé," glissa-t-il.

La question du logement se posa rapidement et le jeune homme apprécia l'hospitalité de la reine. Le Refuge était une option qui semblait plaire à Aëlia et il se fiait à son jugement pour cela. Elle était une fille du ciel et des vents, peut-être était-ce un faible argument pour accorder sa confiance, autrefois il se serait traité de sombre idiot pour cela mais plus à présent, il assumait pleinement ses intuitions.

"Votre hospitalité m'honore Votre Altesse," répondit-il à la reine. "Si Aëlia pense que le Refuge serait approprié, je me fie à son jugement et j'accepte volontiers cette invitation."

La mention de la Cour et du reste du monde lui rappela soudain que ce monde était peuplé de gens et pas uniquement de rois et de reines, que des choses seraient dites, qu'elles le seraient peut-être déjà. Une part de lui s'en moquait bien, s'en réjouissait peut-être un peu, invitant les regards à se tourner vers lui et glisser sur ses plumes. La seconde un peu plus consciente qu'il n'était pas en état de se révéler dans sa gloire et sûrement plus raisonnable, songeait aux choses pratiques et ne voulait pas commettre d'impair.

"à ce propos," entama-t-il. "Quelles mesures désirez vous prendre quant à ma présence ? Est-ce un secret ? Est-ce déjà connu du public ? Cela le sera-t-il ? Que dois-je taire ou éviter pour ne pas générer de problème ?"

Puisqu'Aëlia se servait, il prit le parti de tester l'une des mignardises proposées sur un élégant plateau d'argent. Son attitude féline se relâchait légèrement, s'adaptant à la douceur de son interlocutrice. Elle avait gagné son respect en peu de mots et autant de silence, c'était sa manière à lui de le lui témoigner.
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Mer 23 Oct 2024 - 16:43
Les remerciements de Kaïto touchèrent Beldura plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Son rôle lui était toujours difficile à tenir, à supporter. Elle admirait les gens comme lui, qui paraissaient à l'aise en toutes circonstances, là où dans sa situation, elle serait sans doute très  morte de peur avant d’avoir pu articuler un son. Elle lui sourit, douce, tentant d’ignorer le regard pétillant de malice d’Aëlia entre deux bouchées de petits fours sucrés.
Il était vrai que leur monde avait vécu des horreurs, des difficultés si fortes qu’elles en étaient indicibles. Il était évident que cette période avait complètement influencé la manière dont ils accueillaient ce nouveau venu: avant la guerre, avant l’Ombre, auraient-ils réagi ainsi ? Non, certainement pas. Ce conflit avait tout changé, plus rien ne se ressemblait. Elysion avait été ravagé, et Elysion se reconstruisait alors que ses souverains veillaient à ce que rien ne puisse perturber le développement de leur monde, à ce que rien ne puisse le mettre en danger. D’un sourire, elle le remercia de son empathie alors même qu’il acceptait l’invitation au Refuge, ce qui ne put que faire sourire la Souveraine. D’un geste discret, elle ordonna à un domestique d’aller quérir la gestionnaire de ce lieu hors du commun.
Beldura ignorait ce qu’il y avait entre Aëlia et Kaïto, elle ignorait quel lien ils avaient pu tisser, ce qui avait pu être dit, échangé. Mais elle sentait entre ces deux êtres une certaine complicité, peut-être la même attirance pour le chaos, l’aventure et l'inattendu, toutes ces choses qui la terrifiaient. Elle les leur laissait sans peine, comme elle aurait aimé leur laisser la couronne, le château, et tous es devoirs, toutes les obligations qui allaient avec pour retourner à une vie douce, tranquille, paisible, anonyme.
Chassant cette pensée dans un effort, elle fit en sorte de se reconcentrer sur ce que lui disait le nouveau venu. Mais elle fut interrompue. Un domestique, entrant dans la pièce, vint lui glisser:

Majesté, elle arrive.

Puis, elle eut un sourire doux, presque un peu amusé.

J’aimerais naïvement pouvoir vous répondre qu’il vaudrait mieux, afin d’éviter curiosités malsaines et réactions excessives, garder votre présence discrète … Cependant, s’il y a bien une chose que mes années de règne m’ont appris, c’est que les Elysioniens, et à plus forte raison les Minosiens, sont impossibles à garder dans le secret.
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Mer 23 Oct 2024 - 16:43
Aëlia sourit, amusée, en déglutissant sa bouché de fraisier miniature. En effet, tout le monde était friand de potins. Et les Minosiens avaient déjà quelques coups d'éclat à leur actif. Alors qu'elle était en mer à cette époque, elle avait pourtant attendu parler de la très fameuse grève de la faim du peuple d’Elysée pour persuader leur Souveraine adoré de rendre officielle sa relation au Revenu qui deviendrait son fiancé avant de s’évanouir dans la nature (peut-être aurait-elle d’ailleurs dû choisir cet homme-mézard qui l'accompagnait partout à une époque … Mais qui était Aëlia pour juger les amours des autres, elle dont la vie amoureuse avait commencé avec Garmyr ?). Aussi naïfs soient-ils, ces gens avaient de l'instinct, et savaient faire pression sur les autres, même si c’était selon eux pour le bien de chacun.
Les yeux pétillants, elle interjecta:

Pour le dire clairement, tout le Palais sait déjà que tu es là, et il suffira de quelques minutes pour que la ville entière bruisse de ta présence.

Il y avait quelque chose d’attachant là-dedans: si les minosiens faisaient courir ce bruit, ce n'était pas pour nuire à Kaïto, c’était simplement car ils étaient heureux d’accueillir quelqu’un de nouveau !

Et puis, tu verras, garder un secret au Refuge, c’est compliqué …” ajouta-t-elle en fourrant dans sa bouche une petite religieuse au chocolat.

Elle vit Beldura Glow sourire, un de ces rares sourires qui habitaient jusqu’à ses yeux, les transformant en un feu crépitant. L'exploratrice avait toujours vu en la Reine de mInos quelqu’un de profondément malheureux, triste et mal à l’aise, sans savoir du tout ce qui avait créé cette personnalité (elle n’arrivait pas à imaginer que quelqu’un puisse naître ainsi). Mais il y avait forcément eu quelque chose, pour qu’une femme aussi belle, riche et puissante ait en permanence l’air de vouloir disparaître, s’effacer.
Cette réflexion fut pourtant interrompue par l'ouverture des portes:

Madame Odéline Belgan !” annonça-t-on.
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Mer 23 Oct 2024 - 16:44
Une mèche blonde échappé d’un chignon attaché d’une crayon trempait allègrement dans l’encrier, se gorgeant de liquide noir, alors qu’Odéline, tirant la langue, remplissait son livre d ecomptes. Elle profitait de la sieste des enfants pour gérer la partie administrative. Après tout, les biscuits étaient déjà cuits, elle les avait mis au four pendant le repas. Tout était prêt donc.
Tout sauf elle lorsqu’un messager en livrée bleue toqua à sa porte.

Madame Belgan, vous êtes immédiatement attendue au Palais Royal d’Elysée. Suivez-moi, je vous prie.

La jeune femme parvint à négocier d’enlever son châle bariolé, qu’elle abandonna sur sa chaise, et ses chaussons, qu’elle troqua pour des bottines marron bien plus adaptées à une sortie. Elle enfila par dessus sa robe aux couleurs d’automne une veste aux teintes nocturnes, et suivit le messager après avoir verrouillé la porte de son bureau.
Elle n’avait évidemment pas remarqué la mèche de cheveux blonds, aux boucles lâches, teintée de noir, qui se mêlait à présent au reste de la chevelure couleur de rayon de soleil qu’elle avait détcahée, se rebdant tout à fat compte qu’un chignon fait à la va-vite et rempli de bosses et d’pi n’étiat pas uen coiffure conveable pour se présebnter devnt sa soueveriane. Odéline se demandait bien la raison de cette convocation soudaine. odéline n’était pas d’un naturel inquiet, mais là … Il était bien rare de recevoir ainsi une convocation pour le palais, surtout en urgence: avait-elle fait une erreur ? Y avait-il un problème ?
Après avoir franchi quelques portails, elle se retrouva dans le jardins du palais, où elle fut guidée jusqu’à une véranda à l’écart, où elle aperçut un éclat de feu et d’eau. La Reine était bel et bien là, mais elle n’était pas seule. Odéline souffla, pour se calmer, et suivi la porte qui s’ouvrit devant elle alors qu’on l’annonçait.
Elle entra de son pas sautillant, joyeux, un sourire contagieux sur son visage sans âge.

Majesté,” salua-t-elle dans une profonde révérence.
Relevez-vous, Odéline Belgan.” lui intima Beldura Glow.

Évidemment, la jeune fille s'exécuta immédiatement, et intercepta le petit clin d'œil que son amie Aëlia, assise à côté d’un inconnu très brun aux yeux violine lui adressa. Elle lui retourna une petite mimique complice, tout en se demandant dans quel guet-apens elle avait pu tomber, là où l'ancienne pirate se régalait de sa surprise  de manière très visible.

Je vous présente Kaïto, que notre exploratrice inter-mondes a ramené à travers un portail, et qui restera quelques temps parmi nous. Nous ferez-vous l’honneur de l’accueillir dans votre Refuge ?” lui demanda alors la Reine sur ce ton très doux qui la caractérisait.
Majesté, ce serait un plaisir, et une immense fierté !” accepta immédiatement Odéline, rayonnante de joie. “Kaïto, je suis enchantée de vous rencontrer !” ajouta-t-elle à l’attention du nouveau venu.
Dans ce cas, c’est entendu.” trancha la souveraine. “Vous pouvez prendre congé quand vous le souhaitez: je sais que votre quotidien est très occupé Madame Belgan. Madame Delabost, j’aimerais que vous restiez à mes côtés quelque instants de plus, s’il vous plait. Kaïto, enfin, vous pouvez suivre Madame Belgan en l’accueil de qui j’ai toute confiance. Vous êtes le bienvenu au Palais dès que vous le souhaitez, et vous êtes évidemment le bienvenu sur nos terres.

Odéline salua de nouveau, et fin un clin d'œil à Aëlia. L’ancienne pirate serait bientôt au Refuge, elle n’en doutait pas. Puis, elle attendit que Kaïto se joigne à elle pour s'éclipser. Elle avait hâte de bombarder ce nouveau venu de questions, et de lui faire découvrir son Refuge.


Dernière édition par Odéline Belgan le Mar 29 Oct 2024 - 9:45, édité 1 fois
Kaïto
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L'oiseau clandestin Empty Re: L'oiseau clandestin

Mer 23 Oct 2024 - 18:36
Kaïto accueillit la réponse concernant l'impossibilité de garder sa présence secrète avec un fin sourire. L'aveu des deux femmes était teinté d'une étincelle de tendresse à l'égard du peuple minosien et il se figurait sans peine les bruissements qui devaient avoir cours au sein du palais à l'heure même où ils causaient, semblable aux feuilles agitées par le vent se chuchotant les nouvelles et spéculant sur ce qui avait été vu. Il suffirait qu'il étende l'ombre de ses ailes et les feuillages redoubleraient de murmures. Une perspective qui l'amusait grandement, Kaïto devait bien l'admettre.

"Et bien soit," répondit-il avec un ton léger. "Cela me convient."

Les choses étaient claires et alors que la conversation se poursuivait, une nouvelle personne fut introduite auprès d'eux. Kaïto se leva pour la saluer après que la reine l'ait invitée à se redresser et se soit mise à la lui présenter. Odéline Belgan, un nom doux pour un visage éthérée, auréolée de soleil hormis pour une mèche teintée d'encre ce que Kaïto trouva adorable. Elle lui rappela aussitôt le visage d'un autre ange, une étoile tombée sur sa route autrefois et il ne l'en apprécia que plus.

"Le plaisir est réciproque," avoua-t-il avec ce large sourire qui faisait briller son regard, l'éclaircissant un instant comme si un rayon de soleil était venu frapper la gemme de ses iris.

Beldura Glow décida qu'il était temps de prendre congé et il se plia à sa volonté sans heurt, s'inclinant devant la souveraine avec un sincère respect avant de se tourner vers Aëlia.

"Je suppose que je te retrouve sous peu ?"

Il salua les deux femmes une dernière fois avant de suivre Odéline dont le pas dansant avait quelque chose d'entraînant. Il passait du vent au soleil, se demandant si l'ensemble de Minos était aussi doux.

"Merci pour votre hospitalité, c'est très généreux à vous," lui glissa-t-il dès qu'ils eurent quitté la verrière.
Odéline Belgan
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Votre personnage et ses relations
Date de naissance: Inconnue
Âge: Inconnu (apparence aux alentours de 20 ans)
Branche(s): Inconnue
Lieu de vie: Au Refuge, à Minos
Occupation: Créatrice et gestionnaire du Refuge
Niveau de richesse: 6
Niveau de célébrité: 7
Relations principales:
Autres informations essentielles:

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Lun 28 Oct 2024 - 11:31
Odéline était à la limite de sautiller de joie. C’était extrêmement excitant ! Dire que cet homme venait, très littéralement, d’ailleurs ! Aaaaaaaaaaaah ! Elle avait envie de lui prendre la main pour avancer plus vite, de franchir les portails à la vitesse de l'éclair, et de l’asseoir sur une chaise devant une montagne de biscuits et un fleuve de thé pour le bombarder de questions !
Elle se retint, cependant, adressant un immense sourire à Aëlia à la réplique de Kaïto: elle allait revoir son amie ! Oh quelle fête ça allait être ! Il faudrait que Nathalia vienne manger, avec Noïa et Angel, et que Luther soit là aussi, et … oh, elle devait se calmer, sinon, elle allait exploser. Entraînant Kaïto à sa suite après avoir fait une grande révérence, elle lui retourna un grand sourire.

Oh là là, mais c’est tout à fait normal enfin ! Vous avez fait un tel voyage, qui aurait le culot de vous laisser sans toit ?!” fit-elle en riant. “On va se tutoyer, d’ailleurs, ce sera plus simple si ça te va: on va être amenés à pas mal se croiser si tu restes au Refuge ! Viens, on va y aller à pied, tu dois en avoir marre des portails, et puis, ce n’est pas loin, et tu verras Elysée un peu comme ça !

En ainsi, elle obliqua, le guidant à travers les jardins jusqu’à la sortie, sans prendre le temps de s'extasier sur les immenses plantes aux couleurs vives qu’ils croisaient, ou sans faire mine de ralentir pour admirer l’architecture remarquable du lieu. Elle avait hâte, il est vrai, de faire découvrir à cet étranger les merveilles d’Elysion, et son Refuge, de l’y accueillir. Et puis, elle avait envie d’être de retour avant la fin de la sieste, sinon bonjour le bazar, ils ne pourraient pas discuter !
Odéline avait beau ne pas ralentir, elle ne cessait tout de même pas de parler, commentant ce devant quoi ils passaient, et procurant à Kaïto une visite guidée à la vitesse d’un mitraillette. Ils traversèrent les jardins, quelques couloirs, une cour ouvragée, et la grande portes pour déboucher sur une place immense avec une très belle fontaine. Toujours à un rythme soutenu, ils regagnèrent la rue en face, plongeant entre les maisons aux façades proprettes et aux fenêtres pleines de fleurs où Odéline exposait au nouveau venu différents événements survenus et quelques anecdotes, jusqu’à arriver, après avoir croisé quelques commerces, à une porte décorée de fleurs peintes.

On y est !” dit-elle en la poussant sans effort. “Attention, c’est un portail, même si on ne dirait pas ! Si tu ne te sens pas bien, dis-le moi de suite !

Et elle entra, Kaïto à sa suite, dans le très grand hall au parquet craquant et aux murs décorés de mille dessins d’enfants, ce même hall qui démunirait Kaïto de toute arme qu’il pouvait avoir sur lui.

Bienvenue au Refuge ! Nous sommes dans la partie orphelinat, que tu pourras visiter si tu veux. Là, les enfants se reposent, mais c’est bientôt l’heure du goûter !

Ils passèrent devant l’enfilade de portes et d’escaliers pour arriver à mal porte vitrée qui laissait entrer à flots la lumière, qu’Odéline franchit, les menant à la place pavée de blanc et à sa charmante fontaine.

Voilà la place principale du Refuge ! Vous pouvez y trouver un cabinet médical, une poste, une bibliothèque, un musée, un cabinet vétérinaire, l’abri des animaux … Et votre maison, comme la mienne !

Et ainsi, elle obliqua vers une des maisons dans les rues attenantes à la place, dont la porte, d’une belle couleur aubergine, semblait attendre Kaïto. La porte s’ouvrit sans efforts, et Odéline sourit à Kaïto.

Bienvenue chez toi !” dit-elle en lui confiant la clé-talisman qui lui permettrait d’aller et venir. “Je te laisse explorer pendant que j’ouvre. Il y a du linge propre dans les placards, et l'essentiel pour les premiers jours. On pourra aller te chercher de quoi manger, des vêtements, enfin ce dont tu auras besoin !

Et en effet, toute contente, elle le laissa tranquillement explorer alors qu'elle ouvrait volets et fenêtres, avant de faire chauffer un peu d’eau pour un thé. Il pourrait la rejoindre quand il le voudrait.

_________________
Peut-être que je gâche ma jeunesse,
Mais peu m'importe,
Peut-être que je ne cherche que de vieilles idées,
Mais peu m'importe,
Je viens de naître,
Et j'ai cent ans,
Je sais tout,
Mais je ne sais rien,
Rien de moi.

Odéline

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Mar 29 Oct 2024 - 13:16
Si l'enthousiasme avait pu être reconverti en énergie, il n'aurait fait aucun doute que sa toute nouvelle guide aurait pu alimenter l'intégralité de Minos. Kaïto suivait le pas sautillant de sa volubile hôtesse. Ayant compris qu'il n'aurait pas le temps de répondre ni même de poser de question, il accepta le tutoiement d'un hochement de tête, après tout cela lui convenait parfaitement et il avait perdu l'habitude de vouvoyer, et se laissa emporter dans le sillage de la blonde évanescente.

Le trajet aurait pu s'apparenter à descendre un torrent en canoë, le flot des mots l'emportant au gré d'un paysage qui passa des splendeurs du palais aux artères proprettes d'une capitale. D'un monde à l'autre, les cités des mortels étaient toutes aussi fascinantes. C'étaient des livres aux enluminures de pavés et de bâtisses, aux caractères soignés entre deux jardinières de fleurs et dont les pages portaient le parfum des commerces, ici une boulangerie, là une épicerie, plus loin une poissonnerie aux curieux effluves d'algues et de marée, touche incongrue et pourtant parfaitement intégrée dans l'ensemble. Chaque chapitre de quartier recelait un nombre incalculable d'histoires, autant de fragments d'existences que l'Enaël aimait à écouter et que la jeune femme qui l'escortait s'empressait de lui dépeindre, allant si vite qu'il était ardu de tout retenir.

Leur périple s'arrêta quand le canoë buta sur la berge d'une porte sur laquelle des fleurs avaient été peintes. Kaïto ne put retenir un sourire en la voyant. Si on lui avait demandé de choisir quelle porte associer à Odéline Belgan au milieu de cette rue, d'instinct, il aurait désigné celle-ci.

Un nouveau portail, voilà qui promettait d'être intéressant. En effet, la magie autour de cette porte suffisait à générer un frisson le long de son échine. Kaïto acquiesça et suivit Odéline au sein de ce lieu appelé le Refuge.

La traversée fut moins violente que celle réalisée précédemment mais elle lui causa un léger vertige, qu'il dissimula en posant une main sur le chambranle de la porte alors qu'il découvrait le hall et les centaines de dessins d'enfants qui en tapissaient les murs. Son coeur battit un peu plus fort à cette vision. Et, s'il n'oubliait pas pour autant la disparition de ses dagues dont le poids s'était volatilisé le long de son bras, Kaïto se laissa aller à la découverte de cet endroit.

"Le Refuge est une dimension à part n'est-ce pas ?"

Cette énergie inconnue faisait battre son coeur, l'électrisant. Il lui tardait de découvrir les lieux de façon plus approfondie.

"Volontiers," accepta-t-il quand on lui proposa de visiter l'orphelinat.

Le vertige fut bien vite balayé par la curiosité. L'endroit s'ouvrait sur une place charmante agrémentée d'une fontaine. L'endroit portait bien son nom, Kaïto ne pouvait le nier.

Il suivit Odéline jusqu'à une porte peinte qui s'ouvrait sur une petite maisonnette. Le jeune homme fit tourner le cristal entre ses doigts, se familiarisant avec l'objet avant de le glisser dans une poche. L'endroit semblait n'attendre que lui et, tandis qu'Odeline ouvrait les volets pour laisser la lumière se déverser à l'intérieur et la maison s'éveiller, Kaïto entreprit d'en faire le tour, furetant avec la discrétion d'un félin pour découvrir un petit salon faisant office de salle à manger qui donnait sur un petit jardinet ceint d'une aussi adorable que ridicule clôture de bois. Le but de cette palissade devant surtout permettre de délimiter l'espace privé plus que de le défendre. Côté cour, la cuisine donnait sur le salon. Le mauve de la porte se retrouvait dans certaines pièces comme le salon mais aussi dans le petit couloir où il servait de fond à une végétation peinte dans des tons verts clairs mouchetés de petites fleurs dorées. Kaïto resta un instant à contempler cette oeuvre en songeant à la couleur qu'avait dû prendre le blond solaire d'Odeline quand elle s'était retrouvée avec cette peinture entre les mains.

Le couloir donnait ensuite sur la salle de bain, les sanitaires et deux petites chambres donnant toutes deux sur le jardinet. L'un des lits était déjà prêt avec un plaid soigneusement plié sur le bord. Dans la salle de bain, du bleu et des coquillages accrochés aux murs pour rappeler la mer, un doux classique qu'il était adorable de retrouver.

Le sifflement de la bouilloire l'incita à revenir sur ses pas, non sans ouvrir un placard ou deux et jouer avec un interrupteur. Kaïto se glissa dans la cuisine pour en observer l'équipement. C'était bien différent de ce qu'il connaissait mais il y avait visiblement des ressemblances. Au moins reconnaissait-il le four. La preuve que certaines choses devaient véritablement être optimales, des gens à des mondes de distance en venaient aux mêmes idées. Tombant sur les tasses au gré d'une visite de placard, il en sortit deux qu'il déposa dans le salon avant d'ouvrir la baie vitrée. La brise s'invita à l'intérieur et Kaïto la laissa explorer elle aussi.

"Cet endroit est parfait," dit-il à Odéline.

Il trouverait un moyen de lui rendre la pareille un jour. Déjà, sa décision était prise d'office, il verrait pour se rendre utile
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