[Terminé]La vie avec toi [sp Thane]

08/05/2757

Séléné bondit.

Cela faisait un mois et demi qu’elle était ici. Un mois ici que Deus et elle avaient rompu. Un mois et demi qu’elle vivait chez Thane, avec Thane.

Nuit noire sur Artgard. L’obscurité est à couper au couteau dans la maison du demi-géant. La boule rose dort sur son étagère, comme depuis trois nuits. Le demi-géant respire fort dans sa chambre, comme depuis deux nuits. La demi-elfle, la demi-aielle fixe le plafond de ses yeux d’émeraude sans ciller, comme depuis deux nuits. Elle a bien dormi entre les bras de son ami, mais depuis, elle ne parvient pas à fermer l’œil. Trop noir, trop silencieux, trop proche, trop loin, trop seule. Elle en a assez. Elle se lève, plus silencieuse qu’une ombre et se glisse jusqu’à la chambre de son ancien amour. Elle le secoue un peu. Il ouvre un œil, la regarda. Elle lui demande si elle peut dormir avec lui. Il grogne. C’est oui, elle le sait. Elle montre sur lui, se blottit contre son torse, s’endort.

Un mois et demi qu’elle dort avec Thane. Un mois et demi qu’ils partagent leurs quotidiens. Elle n’a pas encore croisé Garmyr et en est contente. Haribo est toujours là, avec elle. Deus est toujours là, en elle.
Tous les jours, elle sort, se promène, cherche, observe, se renseigne, s’entraine, se bat contre le vent, la neige, les ombres pendant que Thane forge. Mais aujourd’hui, c’est différent. Aujourd’hui, ils s’entrainent ensemble. Sans armes, évidemment, ni magie : ce serait alors bien trop inégal, et le combat n’était que factice. Ils faisaient plus cela pour se maintenir en forme, se préparer à un éventuel combat que pour réellement se battre.
Une heure et demie, dans le froid. Haribo piaillait sur une branche, manifestement frigorifié. Leurs techniques avaient toujours différé, et elle était contente de retrouver ces différences. Elle voyait comment ils avaient progressé. Elle, elle bondissait, décollait, frappait sec, dur, précis, bougeait beaucoup, ne s’arrêtait jamais, rusait, filait et esquivait. Lui, plus lent, plus grand, plus lourd, plus fort, était dans la force brute : d’un coup de poing, il aurait pu la tuer, l’enfoncer dans la terre gelée.
Elle bondit, un pied dirigé tout droit vers la nuque de son ami encore de dos.

Il faisait froid, il faisait toujours froid à Artgard mais aujourd'hui un peu plus que de coutume et ça faisait plus d'une heure déjà qu'ils étaient dehors, lui sa masse musculaire le protégeait mais il se doutait que si ils n'avaient pas bougé, ils n'auraient pas été loin d'être gelés sur place.
Séléné avait fait un demi-cercle rapide autour d'elle, rapidement, trop rapidement pour que son corps lourd puisse la suivre mais si elle n'avait pas sauté pour attaquer sa nuque, il n'aurait probablement pas eu le temps faire un pas de côté et d'éviter un coup dangereux. Remarquons que si elle n'avait pas sauté, le coup n'aurait sûrement pas été dangereux.
Il leva le bras pour l'attraper au vol mais la rata alors qu'elle lui passait à côté alors avant même qu'elle atteigne le sol, il réagit en avançant vers elle dans une tentative pour la coincer.

08/05/2757

Elle se savait trop rapide pour lui. Elle le savait trop fort pour elle. Ils connaissaient tous deux leurs propres qualités et leurs propres défauts. C’était ce qui rendait leurs combats des plus intéressants. C’était toujours un enseignement. Pour les deux.
Il fit un pas sur le côté, l’évitant. Aussitôt, il tendit le bras pour l’attraper. Loupée. Elle était au sol. Et se sentait soudainement acculée. Il avançait vers elle, prêts à la coincer. Elle était encore accroupie, les muscles tendus, souplement en appui sur ses chevilles. Elle repéra un espace entre les jambes de Thane, roula à travers, en profitant pour y mettre un coup rapide, qui pourrait le déstabiliser un peu. Il était de dos. A sa merci. Logiquement, il allait se retourner. Lorsqu’il se retournerait, elle ne serait plus là. Elle bondit, et s’attrapa à une branche, sur laquelle elle grimpa, et se tint accroupie, prête à bondir sur son ami juste sous elle.
Il se retourna. Elle sentit un instant de flottement. Il devait se demander où elle était. Avant qu’il n’ait le temps de lever la tête, elle bondit, sans cri sauvage. Elle se reçut souplement sur ses épaules, enserrant son cou de taureau de ses jambes minces et musclées, et lui entoura la tête de ses bras, les passant devant ses yeux. Dans le noir. Elle tenta de le pousser vers l’avant, afin de le déstabiliser un peu, mais au final, elle n’était même pas sûre qu’il sente une différence. Pour l’instant, elle l‘étouffait et l’aveuglait tout en lui tournant le cou, de façon à pouvoir lui briser la nuque si c’était un vrai ennemi. Ce qui évidemment, n’était pas le cas. Elle s’arrêterait donc avant de lui faire du mal.

Alors qu'il se retournait pour réagir, le Demi-Géant perdit de vue Séléné. Ensuite il perdit la vue tout cours quand un poids tomba sur ses épaules et que des bras bouchèrent son champ de vision. Le noir n'était pas complet alors qu'il se débattait, des éclairs de lumière reflétée par la neige l'aveuglaient par intermittence. Une pression dans son dos, une pression sur son cou pour le lui tordre, il tendit ses muscles à s'en faire péter la carotide, espérant que son cou que certains qualifiaient de taureau tiendrait le coup.
Alors Thane se laissa tomber sur le sol en arrière, il n'avait jamais été un combattant, si il l'écrasait, il se débrouillerait pour gagner mais si jamais elle s'échappait encore de son emprise, il abandonnerait le combat. Se jeter sur le sol était plus exact que se laisser tomber dans ce genre de cas, comme tout le monde il n'aimait pas perdre.

08/05/2757

Lorsque le cou de Thane doubla de volume, Séléné sentit la fin arriver. Il avait quelque chose en tête. Quelque chose qui ne lui ferait pas du bien, à elle. Elle sentit sa fin arriver lorsqu'il bascula en arrière, se laissant tomber sur le sol. Quoique rapide, agile, souple, et tout ce que vous voudrez, la jeune fille n'avait pas ni le temps ni la possibilité de lui échapper. Elle y crut cependant un instant, lorsqu'elle se déplia afin de lui passer par-dessus, en appui sur ses poignets et se rattraper en face, faire une roulade et revenir à l'attaque. Oui, mais la gravité était une sacré Dame peu aimable, et ça, elle n'en avait pas tenu compte. Ainsi, au moment où elle s’apprêtait à passer par dessus son ami, elle était trop près du sol, sur lequel elle alla s'écraser à plat, expulsant tout l'air de ses poumons. Ensuite, elle fut écrasée par une masse de granite. So corps de réagit pas tout de suite? Très vite, cependant, elle sentit ses os prêts à céder, et ses poumons hurler l'aide.

- Th ... Thane ... Tu ... M'é ... tou ... fffffff

C'était tout ce qu'elle parvenait à dire, dans un râle au souffle court. Elle avait la sensation d'être une vulgaire crêpe, et son souhait le plus cher était qu'il l'ait entendue.

Lorsqu'il heurta le sol, Thane avait mis ses coudes en arrière pour amortir le choc : mauvaise idée, une douleur fulgurante le prit sur chaque bras, des coudes au bout des doigts et des coudes aux épaules. Alors qu'il serrait les dents à s'en faire péter les gencives pour éviter de crier, c'est le murmure étouffé de la métisse qu'il entendit. Au moins il avait gagné.
Il se retourna paniqué, ne voulant pas la blesser et la trouva aplatie dans la neige dans un trou de sa forme à lui. Il la ramassa rapidement pour vérifier que rien n'était cassé chez elle

- Séléné ? Séléné ! Ca va !?

08/05/2757

Dans la neige, il y avait un trou, de la forme de Thane. Et un autre plus profond, de la taille de Séléné. Lorsqu’il se retourna, celle-ci sentit la 3D revenir en elle et prit une grande inspiration, ce qui la fit tousser à s’en exploser les poumons. Elle haletait, mais parvint à sourire à son ami, qui la tenait dans ses mains.

- Ouais, ça va ! La technique du rouleau à pâtisserie est excellente, mon ami, garde-la, mais ne me la refais pas.

Elle reprit son souffle.

- J’ai cru que tous mes os se réduisaient en charpie et que je devenais une feuille de papier, alors, pitié, ne recommence pas, hein.

Elle lui sourit, tout en se palpant.

- J’ai rien de cassé, t’inquiète.

Elle tomba à la renversé dans ses mains.

- C’est plutôt confortable ici ! On dit que tas gagné et on rentre ? Je crois que j’ai besoin de chaleur, de repos, et d’un massage, ou d’un bain, si je veux encore marcher demain.

Elle savait qu’elle n’aurait ni l’un ni l’autre : il aurait fallu quelqu’un dont un doigt de fasse pas la moitié de son dos pour la masser, et une baignoire pour se baigner, hors, ici, il n’y avait rien de tel. Du tout. Aussi, ele s’étirerait, préparerait des boissons chaudes ppendant qu’il se laverait et ferait un feu, puis se doucherait, et irait avec lui sur le caapé en cuir se rouler sous un couverture et profiter de la chaleur, tout en évitant de penser à Deus, et à rien de sa vie d’avant. Sa vie d’avant la rupture … Elle secoua légèrement de la tête. Deus devait se sortir de sa mémoire. Elle se sentait en manque d’amour et d’affection, et inconsciemment, elle attrapa un des doigts de son ami, alors qu’il la portait toujours, comme avant.

Le gigantesque monsieur laissa échapper un sourire de soulagement apparent alors qu’elle lui apprenait que rien n’était cassé. Elle se renversa entre ses paluches immenses alors qu’elle lui demandait un massage qu’il ne pourrait jamais lui faire. Enfin il verrait, peut-être que si il se débrouillait bien il pourrait …
Il se leva avec elle dans les mains –Il n’avait même pas besoin de la mettre dans ses bras avec la taille que faisaient ses mains. Elle s’accrocha à un doigt, fort mais tendrement alors que son regard flottait dans le vide, suivant un point invisible. Voir sa Séléné dans cet état là le faisait basculer dans une rage sourde et silencieuse et haïr cet homme qu’il n’avait même jamais rencontré. Si il le trouvait un jour sur son passage, il n’hésiterait pas à lui marcher dessus.
Plutôt que de marcher sur quelqu’un, il utilisa un autre doigt pour frotter le visage de son amie.

Si tu n’arrives pas à l’oublier, arrête d’essayer, tu feras attention à pas en choisir un autre aussi bête que lui comme ça

Ils arrivèrent rapidement chez lui, où il ouvrit la porte d’un coup d’épaule bien placé. Il installa Séléné sur le canapé en cuir, la couvrit avec la couverture, alluma le feu et se posta à côté d’elle alors qu’elle s’étirait, passant à côté des boissons chaudes qu’elle préparait habituellement, tant pis.
Dans la soirée, après avoir sustenté sa faim de câlin au moins en partie –Scène qui lui avait rappelé les moments de calme quand ils étaient encore ensemble …- Pour s’enfermer dans sa forge.

*Quelques coups de marteaux plus tard accompagnés de quelques heures*

Il sortit de la forge en laissant reposer son œuvre en partie finalisée afin d’aller souhaiter une bonne nuit à la jolie Demi-Alf. Le lendemain, il terminerait la baignoire en fer forgé pour laquelle il trouverait une place. Séléné apprécierait. En tout cas il l’espérait.
Il alla se coucher.

08/05/2757

Ils restèrent longtemps ensemble sur le canapé, avant qu’il ne s’éclipse. Lorsqu’il revint, elle s’état couchée, et se poussa pour qu’il s’allonge, avant de lui grimper dessus. C’était le seul moyen qu’ils avaient, depuis longtemps, pour dormir à deux. Il dormait toujours sur le dos, elle toujours sur le ventre. Ça leur simplifiait la tâche, c’était sûr. Il avait un matelas … et elle aussi.
Ce soir-là, elle ne parvenait pas à dormir. Deus lui trottait inlassablement en tête, leurs disputes leurs retrouvailles, leurs instants sous les draps, leur complicité, et ces images, parfois se mêlaient à es souvenirs avec Thane, ainsi qu’à des instants fantasmés, où, enfin, elle retrouvait Thane comme avant, comme amant. Ça aussi ça lui trottait depuis un certain temps. Depuis qu’elle était arrivée ici. Au départ, elle s’était dit que ça passerai, que c’était un boulot d’hormones et de rêves, de souvenirs, et de manque d’affection, d’amour, de tout. Puis c’était resté. Ancré. La hantant toutes les nuits, et la bridant parfois. C’était étrange, pas tout à fait désagréable. Une forme de fidélité idiote envers Deus la retenait, ainsi que la peur d’une absence totale de réciprocité entre eux. Cela faisait si longtemps. Il la considérait très certainement comme une amie et rien de plus, il n’était certainement pas prêt à faire repartir leur relation. Elle se serra un peu plus contre lui, et remonta le long de son torse.
Quoique, peut-être que si … Cette tendresse, tout à l’heure, était-elle dénuée de toute ambiguïté, vraiment ? N’avaient-ils pas tous deux en têtes les instants passés, alors ? Si ça se trouve, il était comme elle, et n’osait pas se lancer, oui, c’était à elle de se lancer, si elle voulait que quoi que ce soit advienne entre eux.
Sans y réfléchir plus longuement, elle embrassa son ami endormi. Sr les lèvres, avec une tendresse étonnante. Elle se sentit s’enflammer en retrouvant ces lèvres larges, ce moelleux, ce goût et cette chaleur. Elle avait ses mains autour de son visage, et elle savourait l‘instant. Bordel, ce que c’était bon.

Dim 21 Sep 2014 - 17:14

Les mains autour de son visage ne le réveillèrent pas au début mais quand une étrange bête s'attaqua à ses lèvres, le demi-géant fut sorti de force de son sommeil. Il ouvrit grand les yeux d'un seul coup, des cheveux d'argent s'y insérèrent et il grogna sourdement devant une telle agression. Il ne lui fallait en général pas une demi-heure pour bien se réveiller mais là pour le coup il se sentait pateux et se demandait s'il n'étais pas en train de rêver.
La douleur dans ses yeux après l'attaque capillaire lui prouva que non, il ne rêvait pas.
Il attrapa l'être se trouvant à califourchon, le souleva et se retourna, tombant de son lit et plaquant ... Séléné sur le sol ? En effet il n'y avait qu'elle qui pouvait être sur lui à ce moment là mais pourquoi ? Ses yeux s'écarquillèrent encore plus.

08/05/2757

Elle le sentit s’éveiller. Il bougeait, grognait, et soudain, il ouvrit les yeux. Gros yeux, grands yeux. Deux mains lui enserrèrent le corps de la façon la moins romantique qui soit. Et soudain, elle bascula, incapable de se défendre, et ce fut la chute. Son dos et sa tête heurtèrent le sol, un peu trop violemment. Elle et le temps de sentir la douleur de son dos, tout l’air de ses poumons la quitter, et sa tête exploser. Puis elle plongea dans un brouillard d’d’inconscience, suite au choc crânien.

Dim 28 Sep 2014 - 17:05

Alors qu'il se répandait en excuse sur le corps écrasé de Séléné - Il ne savait pas quelle heure il étais et ne pouvait pas donc assurer le fait qu'il l'avait aplatie deux fois dans la même journée mais en quelques heures en tout cas c'était le cas !-, il essaya de la redresser pour la faire respirer.
Elle devait avoir réagit alors qu'elle dormait elle-même et avait touché ses lèvres dans un sommeil commun, le réveillant de force. Elle ne lui aurait pas attaqué la bouche sinon alors qu'elle se souvenait probablement qu'il ne supportait pas ça. Enfin bref, il étais là à l'éventer avec sa main qui rappeler plus une brique qu'un éventail et essayant de la réveiller car ses yeux se perdaient dans le vide.
Il appela plusieurs fois son nom.

08/05/2757

Elle se sentait dans une sorte de brume confortable, malgré un gong qui était frappé contre les os de son crâne. Et ça, ça faisait mal. Elle avait vaguement l’impression qu’on la bougeait, puis de l’air lui sembla affluer vers son visage. Le gong se fit plus fort, alors qu’on l’appelait à trop haut volume. C’était désagréable. Son visage se contracta alors que la brume se dissipait trop vite. La douleur état plus grande, et une sorte de nausée affleurait près de ses lèvres. C’était détestable, oui, vraiment. Elle cligna des yeux, alors que ceux-ci redevenaient plus vifs. Elle regarda face à elle, et y trouva la grosse tête de Thane très inquiète.

- Arrête de crier, je t’en supplie.

Elle déglutit difficilement.

Dim 19 Oct 2014 - 11:57

Le visage de la métisse prit une forme étonnante alors qu'il l'appelait, se contractant extrêmement fort, elle changeait complètement de visage et devenait un être au faciès indescriptible proche d'une grand-mère asiatique en train de faire sa grosse affaire, mais c'était une comparaison trop horrible pour être prononcée à voix haute.
Horrifié par cette transformation, le demi-géant appela d'autant plus fort Séléné pour qu'elle se réveille et ne reste pas comme ça pour toujours. Ses yeux clignèrent et il n'avait eu le temps de reprononcer son nom qu'une seule fois de plus avant qu'elle ne lui demande expressément de se taire. C'est alors sa bouche qui se contracta instantanément pour ne pas plus lui endommager les tympans.
Ne disant rien, il partit en trottinant vers la cuisine où il remplit un verre d'eau afin de le lui apporter. Au passage il emporta dans sa course un ou deux ustensiles et déplaça une commode sans faire exprès, sans prendre le temps de les ramasser il revint aux côtés de Séléné pour lui tendre le verre.

08/05/2757

Il s’en alla et revint dans un bruit affreux, un verre d’eau à la main. Elle lui sourit, et s’étant bien redressée, prit le verre. La vision de Thane trottinant était assez drôle pour qu’elle oublie un instant sa douleur. Elle but l’eau fraîche.

- Merci beaucoup.

Elle détourna le regard.

- Je … Je suis désolée de t’avoir réveillé. Je n’aurais pas dû faire ça.

Elle soupira.

- C’était débile.

Jeu 23 Oct 2014 - 19:58

Elle but le verre d'eau qu'il lui avait apporté avant de s'excuser platement pour ce qu'elle venait de faire. Ce qu'elle venait de faire ... Techniquement il ne l'avait pas vu mais il l'avait bien deviné et le fait qu'elle l'avait embrassé venait alors de lui revenir en pleine poire. Dans l'agitation il n'y avait pas pensé mais elle l'avait embrassé !
Il l'attrapa par les épaules alors qu'elle était à peine remise de s'être fait écrasé et la secoua comme un prunier, la faisant balloter d'avant en arrière.
De sa voix rauque, énervée et dépitée à la fois il criait presque

- Qu'est-ce qu'il t'as pris de faire ça ? Pourquoi ?

Ils n'avaient plus de sentiments l'un pour l'autre, tout ça c'était fini ...

08/05/2757

Lorsqu’elle eut fini de boire, il sembla avoir une illumination et l’attrapa par les épaules pour la secouer comme un prunier.

- Ho ! cria-t-elle. Calme-toi, bordel, aucune prune va tomber, et tu vas finir par me tuer à m’écraser et me secouer !

Elle le foudroya du regard, et se dégagea d’un mouvement sec. Cet agacement était dû tant à ce qu’il venait de faire qu’à ce qu’il venait de dire. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment comment réagir, comment s’expliquer, comment lui expliquer cette idiote erreur.
Elle lui jeta un regard contrit qui avait remplacé les éclairs dans le vert de ses yeux. Elle soupira, en se passant la main dans les cheveux.

- Je crois que je te re-aime.

Elle baissa la tête. Des cheveux lui tombèrent devant le visage.

- Désolée.

Alors qu'il était en train de la remuer dans tout les sens, dans l'espoir d'avoir une réponse aussi rapide que possible à ce qu'elle venait de faire, et si possible une réponse qui n'impliquait pas de devoir s'avouer des sentiments mutuels.
Elle lui hurla dessus.
Se sépara de lui sèchement.

- Je crois que je te re-aime.

Une tempête de pensées et d'émotions éclatèrent dans la tête du demi-géant. Ce tumulte qui vous met sans dessus dessous. et il l'était sans dessus dessous. Mais au milieu de tout ça, il resta calme, étrangement rationnel par rapport à la situation. Plutôt que d'imposer des idées incomplètes et dérangeantes à Séléné sur leur avenir, il préférait se poser, ça il le savait.
Il mit ses mains sur les épaules de la métisse

- Je sors

Et se leva, mettant sur ses épaules une cape doublée de fourrure qu'il trimballait depuis toujours et qui laissait passer le froid, il enfila quelques habits et s'échappa dans la neige au dehors rapidement, presque en courant, dans le but d'aller calmer son esprit trop excité pour donner des réponses claires.
Il se sentait nauséeux tout de même.

08/05/2757

Elle le vit se calmer d’un coup, comme ayant reçu un seau d’eau froide sur la tête. Son visage s’était figé. Il mit ses mains sur ses épaules, lui annonça sa sortie. De là, il ne lui fallut pas plus de deux minutes pour disparaître dans le froid extérieur, sans qu’elle ait eu le courage de le retenir. Lorsqu’il fut sorti, elle se retrouva seule dans le noir. Un long gémissement s’échappa alors de ses lèvres, et des larmes sortirent de ses paupières. Un torrent de larmes amères succéda bientôt à ces espèces de petites gouttes minables. Elle s’allongea sur le lit, sur le dos, et, les yeux rivés au plafond, elle laissa sortir d’elle toutes ses larmes, toute sa frustration. Ses yeux finirent par sécher, et elle resta allongée, regard vite, corps raidi, attendant le retour de son ami dans un silence troublé uniquement par le bruit du blizzard.

Mar 13 Jan 2015 - 14:21

Au petit matin il revint, le corps quasiment bleui par le froid, mais il ne le sentait pas tant que ça, en fait il ne le sentait pas du tout. L'isolement lui avait fait du bien, ses pensées à son entrée dans sa baraque n'étaient concentrées que sur une seule chose. Séléné.
Il la découvrit allongée sur le lit. Réveillée. Fatiguée il semblait, les yeux éclatés. Elle l'attendait. Il s'assit au bord du lit et alors que son premiers mouvement aurait été de poser sa main sur son épaule, il changea d'avis, l'attrapa et la serra contre lui.

- Il faut qu'on parle je pense.

08/05/2757

Ses yeux brûlaient de fatigue. Pourtant, elle se refusait à les fermer. Elle devait l’attendre. Elle était épuisée, brisée, et refusait de dormir. Lorsqu’elle l’entendit entrer, elle se sentait tellement vidée de ses forces qu’elle ne bougea même pas. Elle le vit, du con de l’œil, venir vers elle, son immense corps se mouvant avec une certaine célérité. Il s’assit près d’elle. Le lit grinça un peu sous le poids de cette montagne impressionnante. Elle fut très surprise de son geste. Ca ne lui ressemblait pas vraiment. Pourtant, elle se sentit craquer, et se mit à trembler légèrement, s’accrochant à son dos. Il était froid, glacé même, et elle n’avait pas la sensation de dégager de chaleur. De tote façon, comment la brindille qu’elle était aurait bien pu réchauffer l’immense bonhomme, hein ?
Elle hocha la tête à ses paroles.

- Oui.

Oui, il fallait parler, se parler, s’exprimer.

Jeu 24 Sep 2015 - 17:12

Le séjour dans le froid avait vivifié son esprit et il se sentait capable de s'exprimer correctement sans faire trop d'erreurs, ce qui était quand même une avancée fantastique, dans un moment aussi peu opportun.

- J'ai réfléchit à nous deux, je me suis posé les questions qui me semblaient juste sur notre relation. Ce qui se passe depuis que tu es ici. Et je pense que tu as eu raison de faire le premier pas comme tu l'as fait cette nuit. Je crois qu'il est peut-être possible que je sois retombé un peu amoureux de toi dernièrement. Je pense aussi que tu peux rester ici et qu'il faut sûrement qu'on laisse un peu faire le temps pour savoir vraiment quoi faire.

Il ferma son clapet immédiatement, les yeux presque écarquillés. Surement le plus long monologue qu'il n'ai jamais eu. De mémoire en tout cas. Et pour finir d'enfoncer le clou, il rajouta encore une phrase

-Je suis prêt à répondre à tes questions aussi si tu en as, ou à ... discuter.

08/05/2757

Elle le regarda avec des yeux ronds. Il avait à cet instant prononcé plus de mots à la suite qu’elle ne l’avait jamais vu faire. Lui. Parler. Beaucoup. C’était … incroyable.

-          Mon vieux, on va avoir droit à une sacrée tempête après ton discours …

Elle rit doucement, avant de redevenir sérieuse.

-          Tu sais, j’ai peur. Toutes mes relations ont été des échecs : morts, trahisons ou séparations violentes. Tu es le seul avec qui ça s’est passé comme entre deux êtres humains civilisés. Tu es le seul dont je me sois séparée tout en me disant « ça pourrait encore marcher ». On s’est séparés pour des questions pratiques, pa sentimentales, et j’ai toujours garé beaucoup d’affection et de confiance en toi. De fait … De fait je ne veux pas tout gâcher, d’autant que … D’autant que je ne sais toujours pas quoi dire de Deus. Je préfère éviter d’y penser. Je sais juste qu’avec toi, j’ai envie que ça reparte. J’ai envie de reconstruire un truc avec toi, et de parcourir un bout de chemin ensemble.

Elle le regarda.

-          Je sais que je t’aime. C’est un peu tout, en fait.

Elle soupira doucement.

-          Tu as raison, je pense, il faut laisser faire le temps. Tu as toujours été moins impulsif que moi, et c’est pas plus mal.

Elle passa une mèche derrière son oreille, et baissa la tête. Elle, au fond, elle aurait préféré plonger. Tête baissée. S’engager, s’embraser, brûler même, jusqu’à la racine. L’aimer à fond, jusqu’au bout. Mais lui, et son calme, avaient raison.

Il aurait fallu qu’elle retourne se coucher.

Ven 2 Oct 2015 - 20:38

Après un si long discours de sa part, il ne sentait pas près à répondre à une quelconque question par une véritable phrase. Il écouta Séléné dans un silence religieux et en retenant tout ce qu'elle disait, lui souriant sous sa barbe une fois ou deux pour la rassurer. Il savait son visage parfois un peu abrupt. Les mots essentiels qui devaient sortir de sa bouche s'échappèrent.

- Je crois que je t'aime aussi

Ca faisait beaucoup trop de mot dans une seule matinée, d'ailleurs, le soleil se levait et le sommeil ne semblait pas avoir eu le temps d'emporter la fille en face de lui. Dans une action bienveillante, alors qu'il voyait ses yeux avoir du mal à se tenir ouverts, il se leva et la souleva. L'emportant sans laisser échapper un mot, il la déposa sur le lit.

- La nuit porte conseil, aujourd'hui on fera avec la journée, dort.

Et encore une fois il parlait ! Quel exploit !
Il sortit rapidement épousseter la neige et le verglas qui avaient recouvert son corps, se frictionna pour se réchauffer puis revint se coucher aussi rapidement. Auprès d'elle.

08/05/2757

Elle sourit. C’était comme si ces mots mettaient du baume réparateur sur son cœur souffrant. Elle lui sourit, ses yeux fatigués clignant à toute force. Puis il se leva, et la prit dans ses bras. Elle s’y blottit avec un soupir. Il la mit sur le lit, et lui ordonna de dormir. Puis il sortit.
Elle eut l’impression d’une douche froide, et resta là, les yeux ouverts, brûlants, à tenter de comprendre. Puis il revint, sans verglas, ni neige, ni froid, et se glissa contre elle. Elle eut un soupir de soulagement, et grimpa sur lui, se mettant sur son torse. Elle le couvrit, se dandina un instant, et, enveloppée de chaleur, s’endormit, paisible.

Ils s’éveillèrent dans l’après-midi, et elle alla prendre un bain, dans la baignoire qu’il lui avait faite. Un bain chaud, très chaud, où elle resta, jusqu’au moment de manger, avant de revenir se coucher avec lui. Ce jour-là, ils n’avaient presque pas parlé.
Ce fut dès le lendemain qu’ils reprirent un train de vie normal : entretien de la maison, manger, forger des artefacts, chasser, s’entraîner, chercher des éléments, se laver, dormir. Mais quelque chose avait changé. Une toute petite chose. Comme une étincelle, qui illuminait, doucement, mais de plus en plus, leurs vies, les rendant plus belles.
Petit amour deviendra grand.
Il ne leur fallut que quelques semaines pour ressembler à un rai couple, et en avoir les agissements, les réflexes. Ils se connaissaient déjà très bien, et avaient déjà formé un duo pareil. Alors, ils se comprenaient bien, sans beaucoup parler, pour ne pas différer des habitudes de Thane. Ils agissaient en complémentarité, un peu comme un miroir inversé. Enfin, vous voyez l’idée. Et, peu à peu, le bonheur s’installait, tout petit, tout calme tout tendre. Oh, évidemment, ils avaient des problèmes de couple, évidemment. Parfois, il y avait des accrochages. Des disputes. Des scènes. De la fâcherie. Des bouderies. Mais, globalement, ça allait. Ils avaient pris un rythme, un pli, et leur vie était relativement tranquille. Evidemment, il y eut des perturbations.
Il y eut Cynn, qui arriva, et finit par leur confier sa nièce, qu’ils gardèrent un certain temps, à qui ils apprirent de nombreuses choses, tout en y faisant attention comme à un trésor extrêmement précieux afin de ne pas activer l’affreuse malédiction. Il y avait eu Cynn, aussi, encore, qui était venue affolée, les informer que la Reine disparue depuis un mois était détenue chez un homme qu’elle connaissait, puis il y avait Siffroy, Sorga et Dust, venus les aider à la délivrer. Il y avait eu la libération, et le retour à Artgard, puis sur Minos, et le retour, pour eux au quotidien. Ils s’aimaient, couple mal assorti mais très amoureux, tourtereaux peu démonstratifs mais masse fusionnelle dès que le soleil avait disparu, lui assis, et elle roulée en boule sur lui lors de soirées dans le salon, lui dormant, et elle dormant sur lui toutes les nuits.

Puis, il y eut le 18 Gadien 2779.

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