[Terminé] Quand on arrive en ville..

La porte s'ouvrit dans un grincement sinistre digne des vieux contes et légendes que narrent de vieux personnages au coin du feu de la taverne les soirs froids de Stratera. Actuellement, nous ne sommes pas dans ce mois froid où je ne peux me promener à poil le soir mais en Nephtalien, saison encore chaude même le soir. Heureusement y a un p'tit vent frais pas piqué des hannetons qui rafraichit bien. Je m'avançais donc et passait sous l'arche imposante qui marquait l'entrée de la ville, gardée par des soldats au regard suspicieux. Alors que je commençait à voir les toits des maisons, l'un des gardes, qui était caché derrière l'une des portes m'interpella:
- Hé vous ! Attendez une minute ! Qui êtes vous et quelle est la raison de votre venue à Hypnos ?
- (Il m'a fait peur ce con là, caché derrière la porte) Bon...Bonsoir ! Je m'appelle Krister Adran et je viens chercher du travail à Hypnos.
- A cette heure là ?
- C'est une longue histoire.. que je pourrais vous conter un jour peut être, dis-je avec un sourire. Pour le moment je cherche surtout un endroit où dormir.
- Mouais, on verra ton histoire plus tard. Tu cherches quel genre de travail ?
- Je suis apprentie forgeron, j'ai tous mes outils avec moi..
- D'accord d'accord gamin.. Bon pour cette nuit tu dormiras chez les gardes, ça te vas ?
- Ouep, aquiescais-je.
- Alors suis moi.
Le garde me fit signe de le suivre et nous nous mîmes en route jusqu'au poste de garde non loin de la grande porte. Nous arrivâmes devant une bâtisse simple, en pierre, mais je ne pouvais pas voir grand chose d'autre. L'homme me fit entrer et annonça à deux autres gardes, occupés à jouer aux cartes que je passais la nuit ici. Le plus vieux des deux me sourit, tandis que mon accompagnant repartait, et me dit :
- Tous les lits sont déjà pris par les gardes alors tu n'as plus que ceux de la prison. Heureusement pour toi, la seule cellule réservée pour les malfrats de passage se situe à l'étage. C'est la seule qui est toujours propre en fait. Et ne t'en fais pas pour tes affaires, les seuls voleurs qu'il y a ici sont ceux qui sont enfermés ! Dors sans crainte mon gars.
Après avoir remercié le vieux soldat, je dirigeais mes pas vers l'escalier, faiblement éclairé par une torche. La première chose que je vis fut la cellule en question. Effectivement elle était propre avec un lit de paille, un trou pour chier et c'est tout. Etant donné ma situation, je ne pouvais pas me plaindre. Alors que je me grattais la tête, je sentais un truc pas naturel. Je passais ma main sur tout mon crâne et je compris d'où venait cette impression. Mon oreille avait disparu, remplacée par celle d'un putain d'ours... Bon, elle était douce c'est déjà pas trop mal. C'est ainsi que je passais environ cinq bonnes minutes à me gratouiller l'oreille comme on gratouillerait celle d'un clébard. Cependant, je devais réfléchir à ma journée de demain... Il fallait que je trouve un bon maître forgeron et je devais rencontrer des gens..Je ne connais rien non plus de la ville...Pff.. Tellement de choses à faire putain.. Je me perd déjà dans ma tête alors dans une cité que je n'ai jamais visité..
On verra bien demain, pour l'heure, je dois dormir.

Dans la ville d'Hypnos, le jour laissa place à la nuit doucement. Alors que les derniers rayons du soleil s'estompaient, bloqués par les habitations s'étendant jusqu'à l'horizon, une vieille poignée rouillée grinça bruyamment dans une rue. Xerxes força un peu et finis d'ouvrir la porte de la bâtisse abandonnée d'un coup d'épaule. Qu'il était dur de garder une maison en assez mauvais état pour qu'on la croit abandonnée et hantée ! Cela restait tout de même le meilleur moyen d'y pioncer tranquille...

Attrapant son haut-de-forme du bout des doigts et le posant sur sa tête, il partit d'un pas léger et presque dansant vers son garde-manger favori en ville. Dans la pénombre, alors que les rues se vidaient, il pouvait se permettre toutes les excentricités: Il se hasarda même à siffloter. La pêche avait été bonne dernièrement et il étais rarement tombé à cours de sang de malfrats pour se sustenter.
La bruine commença à s'abattre sur cette portion de la ville et l'air se mit vite à peser lourd, laissant envisager l'arrivée de grands vents.

Xerxes s'engouffra dans un des nombreux portails qui jonchaient la ville et se retrouva non loin d'une des portes d'Hypnos. Il partit tout droit vers le poste de garde le plus proche. Les prisonniers là-bas n'avaient que rarement eu le temps d'être identifiés et il n'y avait aucun problème administratif lorsqu'il les vidait de leur fluide vital, ceux là, ils étaient juste oubliés en général.
Le temps d'y arriver, il faisait bien plus sombre et seules les lampes magiques éclairaient encore la rue. Les rafales de vent soufflaient de plus en plus fort, les sensations atténuées du vampire l'empêchant de les ressentir à leur juste valeur. Son chapeau flotta pendant une seconde, puis s'envola quelques mètres plus loin, s'aplatissant sur le sol.
Se dépêchant d'aller l'attraper, il se mis à l'abri du vent en se collant à un mur et posa le haut-de-forme sur le rebord d'une fenêtre, non loin de l'entrée du poste. Il viendrait le récupérer une fois son méfait accompli.

Observant quelques minutes les entrées et sorties du poste caché dans l'ombre, il se mis en mouvement. Sans bruit, il attrapa délicatement par les épaules le garde qui sortait et plongea dans son cou, entre les plaques, où il mordit sans retenue. Le mordu se cambra, puis se détendit doucement sans dire un mot ni lâcher un cri.
Dans un chuchotement:

- Fais moi donc entrer
- Oui ...

Xerxes ne n'aspira pas une goutte de sang, pas à un brave homme comme ce garde ! Il se gardait pour la racaille qui dormait à l'étage, dans la prison. Ils entrèrent, et l'homme le présenta et lui fit signe de monter à l'étage. On le regarda étrangement et il pris bien garde à ne pas montrer sa dentition.
Faisant résonner les escaliers, le vampire se fendit d'un "- A table!" en humant l'odeur de la pièce.

- Krister....Krister, appela une voix lointaine. Aller fils, lève toi...

- Maaaaiiis...geignit le petit garçon, cinq minuuuuutes..
- Krister Adran je t'ordonne de te lever !, ordonna la même voix mais avec un ton plus autoritaire.
- Oui Maman ! fit-il en sortant prestement de son lit. Mais... ma...maman ?
Ce qu'il vit n'était qu'une forme indistincte dans la brume de ses pensées puis il aperçut de longs cheveux noirs bouclés et une robe de travail bleue mais...pas de visage.

- Mon chéri, il faut que tu te lève? dit-elle d'une voix plus douce, plus maternelle.
- Mais maman, la forge est fermée aujourd'hui, j'ai pas besoin d'aller travailler ! Et je veux dormir !
- Rooh cesse de rouspéter vil garnement ! Le temps de cligner des yeux, elle était à côté de lui et lui tira l'oreille gauche. C'est quoi cette oreille pleine de poils ? Oh et ce bras recouvert lui aussi de poils !?
- Ne regarde pas Maman, dit le petit garçon en repoussant violemment la main de sa mère. Ne touche pas !


Moi qui dormais pourtant si bien..Putain de cauchemar. En ouvrant les yeux, je vis mon bras droit de nouveau transformé. Et merde ça recommence..

Soudain, son oreille gauche bougea et il entendit le plancher craquer légèrement et un murmure passer comme un souffle de vent dans son oreille..
Surement un des ces alcoolos de garde qui monte pour aller pioncer...MERDE MON BRAS !
Attrapant d'un geste rapide son sac, il en tira une sorte de veste dont les manches cacheraient parfaitement son bras monstrueux et l'enfila vivement.
Ca c'est fait.. Bordel, j'ai soif..
Il reprit son sac et chercha sa bouteille d'eau en tatonnant l'intérieur tout en scrutant l'escalier. Une forme émergea. Mais ce n'était pas celle d'un garde..

En s'approchant de la cellule, le Darah tendant l'oreille capta quelques bruissements. Il s'approcha doucement des barreaux et de la porte, sortant de la poche de sa redingote un trousseau de clé que le garde hypnotisé lui avait remis. Il fit tourner les clés dans ses mains et attrapa la bonne. Voyant facilement la silhouette se dessiner sur le lit de paille, il mit la clé dans la serrure en souriant et tenta de tourner vers la droite. Bloqué... Il tourna dans l'autre sens au cas où et se retrouva à fermer à clé en fronçant les sourcils.

Il leva la tête et scruta la silhouette ... Qui avait les yeux ouverts dans la pénombre. Il avait peut-être bien fait de bloquer la sortie finalement. Etait-il tombé sur un congénère qui était venu dormir ici en utilisant la même méthode que lui ? Les gardes n'auraient pas été assez bêtes pour laisser ouvert, ce n'était pas des Minosiens après tout !
Il attrapa d'une main un barreau et se mit de profil et parla à voix haute.

- Ah. Tu es réveillé ?

Il portait une veste à l'intérieur ? Il faisait frais mais tout de même ... Remarque, Xerxes n'avait pas retiré sa redingote, il ne ressentait pas le froid: Un plus pour l'hypothèse d'un autre Darah sur son territoire de chasse.

- Je n'ai pas l'habitude de tailler le bout de gras avec mon diner mais quelque chose cloche ... Je suis Xerxes Adam, prestidigitateur et traqueur de larrons! Mais toi... qui es-tu.

Un air pensif, dans le noir qui plus est, donnait vite l'impression qu'il était dangereux - ou arrogant, au choix - mais il ne pensa même pas à en jouer ce soir.

La forme s'approchait. Grâce à la faible lueur que projetait la torche, il aperçut un être humain aux longs cheveux qui marchait à pas feutrés vers la cellule. La forme s'arrêta puis repris sa marche, arriva à la porte et tenta de l'ouvrir.
Qui est cet abruti qui vient me faire chier ? Suis-je bête, je suis dans une cellule de prison, c'est sûrement un mec qui voulais faire évader son pote de prison mais qui s'est chié de cellule.

L'inconnu abandonna finalement l'idée d'ouvrir la porte et dit :
<< Ah. Tu es réveillé ?

Ouais c'est bien ce que je pensais. C'est clairement pas un garde de toute façon. Restons tout de même prudent.


- Je n'ai pas l'habitude de tailler le bout de gras avec mon diner mais quelque chose cloche ... Je suis Xerxes Adam, prestidigitateur et traqueur de larrons! Mais toi... qui es-tu.



Son dîner ? Putain..Je dois vraiment être dans la merde là. Je suis pas sûr qu'il soit là pour délivrer un pote..
Il toucha son bras gauche, pensant que la présence de son membre monstrueux pourrait le rassurer.
Faut quand même que je lui réponde à ce con, je crois qu'il m'a enfermé à clé..

- Ouais, Ouais... je suis réveillé. Peut être à cause de toi j'en sais rien.. J'm'appelle Krister Adran. Que me veux tu, Ô mystérieux inconnu qui désire me manger ? Mis à part le fait que tu veuilles me manger..

Il se leva et s'appuya contre le mur en croisant les bras. Il tenta de dévisager l'étranger qui le maintenait captif malgré lui mais n'y parvint pas,, faute de lumière plus fort.

Mais putain, dans quoi je me suis mis...

En entendant les mots du Darah, l'homme au fond de la cellule se déplaça légèrement, comme si il avait eu un mouvement de recul peut-être ? Cette idée attisa la faim de Xerxes qui déglutit. Ne pas se précipiter. Quelque chose clochait. Si il s'agissait d'un autre Darah il n'aurait aucun sang pour se désaltérer.

L'homme lui répondit, visiblement pas effrayé pour deux sous, et se releva en s'appuyant contre le mur. Même dans la pénombre, le Darah avait une acuité visuelle parfaite et voyait tressaillir tous les muscles de son interlocuteur alors qu'il soulevait son propre poids. Ce qui lui mis évidemment l'eau à la bouche.
Imitant l'homme au fond de la cellule, Xerxes croisa aussi les bras pour se donner une contenance et se calmer, dans l'espoir de chasser la douce faim qui le prenait. Il se mit de face pour le voir correctement.

Eh bien tu as plutôt bien résumer mes motivations, j'étais venu uniquement pour manger à la base ... Mais quelque chose me paraît clocher. Tu es bien un criminel n'est-ce pas ? De toute façon si tu me dis le contraire je ne suis pas sûr de te croire.
Savais-tu que la porte de la cellule n'était pas fermée à clé et que tu aurais pu t'échapper avant que j'arrive ?

Il pencha la tête

J'ai presque envie de jouer les frileux et de te laisser là comme je t'ai trouvé. Mais peut-être arriveras-tu à m'en dissuader...

Toujours cet air pensif, flottant dans la voix. Comme si il pensait à haute voix.

Krister lâcha un long et profond soupir. Une voix aussi suave qui puait l'arrogance, ça ne pouvait être qu'un noble qui faisait une visite nocturne des cachots pour une raison obscure. Il avait déjà écouté un noble parler dans son village natal. Insupportable. Il était face à lui, un oeil brillant qui le scrutait tandis que l'autre semblait fermé.

- Eh bien tu as plutôt bien résumé mes motivations, j'étais venu uniquement pour manger à la base ... Mais quelque chose me paraît clocher. Tu es bien un criminel n'est-ce pas ? De toute façon si tu me dis le contraire je ne suis pas sûr de te croire.
Savais-tu que la porte de la cellule n'était pas fermée à clé et que tu aurais pu t'échapper avant que j'arrive ?


Et vas-y que je te prend de haut comme si tu n'était qu'une merde. Putain je sais pas qui c'est mais je le déteste déjà.


L'étranger bougea la tête.
-J'ai presque envie de jouer les frileux et de te laisser là comme je t'ai trouvé. Mais peut-être arriveras-tu à m'en dissuader...


- Faut vraiment que tu crève la dalle pour venir chercher de la bouffe dans une prison.. Ou juste complètement con je sais pas. (Il marqua une pause puis se mit à rire) Ahaha t'as pourtant l'air d'être bien habillé nan ? Tu as volé ça où alors ? Et pour répondre à ta question, sombre inconnu, non, je ne suis pas prisonnier ! Je viens de loin pour chercher un travail à Hypnos et je suis arrivé assez tard, sans aucune connaissance sur la ville. J'ai donc demandé l'asile pour la nuit à un garde. Mais dis moi... Je suis sûr que les gardes ne sont pas montés pour dormir. Cela veut donc dire que tu es passé devant eux pour emprunter cet escalier. Tu as aussi dû ouvrir une porte fermée à clé pour entrer. Ou bien tu es assez influent pour corrompre les gardes... Dans tous les cas, tu ne m'inspire pas confiance mon gars..

Bon, qu'est ce que je fais ? Je suis déjà biiiiieeeen dans la merde de toute façon. Je devrais l'effrayer peut être...
Une fois de plus, Krister soupira face à son interlocuteur somme toute étrange et releva ses manches, laissant apparaître non pas un mais bien ses deux bras changés.

Alors que le Darah énonçait ses pensées, l'autre soupira du fond de sa cage. Alors que les sourcils de Xerxes se pliaient doucement en un froncement, Krister enchaîna sur une petite mélopée d'attaque à la personne et sur le pourquoi du comment de sa présence en ces lieux. Et le pire c'est que ça tenait debout ! Mais non pas les insultes, l'explication ! Et si il mentait, il le faisait avec sacrément d'aplomb pour que ça paraisse vrai...
Le fait qu'il était peut-être juste face à un honnête travailleur ne l'empêcha pas de gronder alors qu'il se faisait descendre en flamme par son interlocuteur. Si Krister ne lui faisait pas confiance c'était réciproque. Et le fait que le type dévoile ses énormes avant-bras poilus ressemblant à des pattes animales en soupirant ne le rassura guère... Aniformus ? Ou quelque chose de plus exotique peut-être ? Pas mal de bestiaux assez exotiques foulaient cette terre.

Mais que faire maintenant ? Le type paraissait bien plus dangereux complètement éveillé et armé d'une belle paire de griffes que pas mal de criminels endormis au fond de leur cachot ... Il aurait fallu être bien borné pour continuer à tenter de s'attaquer à celui là malgré tous les indices laissant penser que c'était une mauvaise idée.

Eh bien il faut apprendre à faire ... confiance. dit-il du fameux air pensif qui ne le lâchait pas. Cette fois en plus il semblait contrit

Reprenant la clé, il ouvrit la porte de la cellule, restant hésitant à l'entrée. Fallait-il vraiment qu'il reparte bredouille ? Quelle perte de temps ce début de soirée ! Mais d'un autre côté il avait tout le reste de la nuit pour chasser. Allez ! Il allait tourner les talons ...

- Eh bien il faut apprendre à faire ... confiance. dit Xerxes avant d'ouvrir la porte de la cellule et de rester planté devant, l'air vraisemblablement pensif. Après quelques secondes remplies d'un lourd silence, Krister se mit à rigoler:

- Ahahaha ! Je devrais donc faire confiance à un type qui m'appelle "son dîner" ? (Le jeune homme posa ses mains sur ses hanches) Bah putain, des cons j'en ai connu ! Et crois moi, le dernier qui été con avec moi, je ne sais même pas s'il a un visage potable à présent, ahaha ! Cependant (Il leva le doigt, enfin, la griffe comme pour marquer un rebondissement) tu pourrais m'être utile mon cher Xerxes ! (Il commença à marcher dans la cellule) Je ne connais personne à Hypnos, mis à part toi même. Fais moi profiter de tes possibles influences pour me faire rencontrer des gens, et pas des gens qui pourraient potentiellement vouloir me manger hein. Des gens normaux, plus au moins comme moi..


Terminant sa phrase, il se posta devant la porte, les mains sur les hanches et fixa son potentiel allié.

- Ah et si t'as vraiment faim mon vieux, vas aux cellules en sous-sol. Y a peut être deux trois clampins qui pioncent. Ca devrait pas être trop difficile pour toi nan ?

Un rire résonna du fond de la cellule, sortant Xerxes de ses pensées. Une insulte sous-entendue, à peine voilée : Comme quoi il était plus con que con visiblement ? Puis ce qui ressemblait à un ordre, lui demandant de lui faire rencontrer du beau monde, pas dangereux ? Plus facile à dire qu'à faire ça !
Alors il pourrait lui être ... utile ? Xerxes pouffa, c'était typiquement le genre de réflexion qu'il se faisait sur les gens quand il engageait un contact avec des inconnus.
Il leva le doigt pour parodier ce qu'avait fait Krister quelques secondes plus tôt

- Très bien, je vais t'être utile comme tu dis. Par contre tu me devras un service en échange ! Quand j'aurais décidé lequel ... Sur ce !

Il se retourna, faisant valser le bas de sa redingote et la replaçant correctement sur ses épaules. Se pourléchant les babines.

- Je vais suivre ton conseil et aller trouver ce banquet dont tu m'as parlé. On se retrouve dehors dans quelques minute, je vais faire vite.

Il lui aurait bien fait un clin d'oeil si il avait été de face. Puis il redescendit dans les escaliers et adoucit son pas. Les gardes dans la pièce étaient toujours sur une partie de cartes qui semblait durer des heures. D'ailleurs à force ils somnolaient, ce qui permit au Darah de passer au nez et à la barbe de ces joueurs.
Une fois à l'étage inférieur, il commença son festin sur les larrons endormis. Si il pouvait éviter de les tuer il le faisait mais il ne se privait pas en suçant leur sang.

Une fois son affaire finie, il remonta et mis les pieds dehors en faisant un signe d'adieu au gardes qui le lui rendirent à moitié endormi. L'air frais balaya son visage, mais il ne sentit quasiment rien. Avant même de chercher Krister du regard, il chercha son chapeau qu'il alla récupérer et posa sur sa tête. Puis il regarda autour de lui.

Krister écouta et observa le prétendu magicien jusqu'à ce qu'il lui donna rendez vous dehors. Il se mit à rassembler ses affaires, but un coup et mangea un morceau de pain.
Te rendre un service ? Tant que c'est pas de me laisser bouffer que tu veux me demander..


Le jeune homme se leva, remit ses manches en places pour cacher ses bras poilus malgré lui et se dirigea vers l'escalier. Arrivé en bas, il passa devant les gardes qui faisaient merveilleusement bien leur travail de garde, les yeux à moitié fermés devant des cartes éparpillées sur la table, à peine éclairée par une flammiche mourante. Krister saisit une des cartes et de quoi écrire à côté puis écrivit un rapide mot de remerciement aux gardes. Sa tâche accomplit, c'est le coeur léger malgré ses doutes concernant Xerxes qu'il ouvrit la porte et sortit dans la fraicheur de la nuit noire. Après observation des alentours, il ne vit nul trace de son nouvel "ami" et il se posta à côté de la porte (côté gonds), les bras croisé sur sa poitrine.

- Il doit encore être à table le bougre, pensa-t-il à haute voix.

La porte s'ouvrit.

Une fois son haut-de-forme posé sur sa tête, il regarda devant le poste de garde et aperçut Krister qui le regardait faire. Faisant semblant de s'étirer, il s'approcha de lui dans la nuit. La pluie s'était arrêtée mais les rafales de vent semblaient encore souffler sur cette partie de la ville.

- Bon, on est partis ! On va rencontrer du beau monde !

*Je sais déjà par où t'amener même si je connais pas grand monde dans cette ville !*
Il s'engagea dans la grande allée qui leur faisait face, suivi par l'homme qui avait caché ses bras comme il pouvait. tendant l'oreille à chaque intersection, il ne changea de direction que lorsqu'un son qui lui plaisait résonna à ses oreilles. Musique et pas la plus désagréable, festive et rapide.
Pour trouver des gens, il suffisait de suivre la musique. Et ensuite, sociabiliser : Lui ne le faisait jamais, trop renfermé, mais en ville c'était surement la technique la plus facile à mettre en pratique. Alors qu'ils approchaient de l'auberge d'où venait la meilleure musique - d'autres en laissaient échapper, mais bien plus cacophonique-, la pluie recommença à tomber à grosses gouttes. Le Darah accéléra pour se mettre à l'abri, ouvrant la porte à son compagnon, ils s'infiltrèrent dans l'auberge.

Même Xerxes avec ses sensations atrophiées, sentit la nette différence de température. Il faisait chaud ici, peut-être trop chaud même qui sait . La plupart des tables étaient prises par des braillards ou des taiseux, gros ou maigres, petits ou grands, parfois les deux en même temps (bizarrerie de la génétique). Sur une petite estrade improvisé, un ménestrel chantait fort des musiques festives, deux danseuses autour de lui tourbillonnant sur elle même avec assez peu de vêtement pour qu'on voit presque toute leur peau. La plupart des clients les applaudissaient d'ailleurs à leur juste "valeur".
Dans les coins, des types musclés ou sur d'eux observaient la salle, pour jeter les fauteurs de troubles dehors. Ils posèrent un regard rapide sur les deux nouveaux arrivants avant de continuer à inspecter.
Une serveuse se faisait réprimander par une grosse femme, probablement l'aubergiste vu son tablier, alors que des mains avides se tendaient derrière pour tenter de peloter la pauvre fille. Une fois le sermon fini, l'aubergiste vint vers eux, tout sourire aux lèvres. Xerxes avait déjà repéré quelques tables où les gens jouaient à des jeux de hasard.

- Que puis-je pour vous messieurs ?

Il interrogea du regard Krister avec un sourire "Alors que peux-elle pour toi cher ami ?"

Ce fut Xerxes qui sortit, se dirigea vers un rebord de fenêtre et y saisit quelque chose. L'homme se tourna, cherchant vraisemblablement Krister du regard, le vit et s'approcha de lui en s'étirant, un haut de forme sur la tête.
Un vrai noble putain !



- Bon, on est partis ! On va rencontrer du beau monde ! dit Xerxes entre deux rafales de vent.

Et il se mit en route, suivit de Krister qui jetais un coup d'oeil rapide à chaque ruelle, chaque coin, s'attendant à une embuscade montée par des moyens inconnus sur ordre du noble étrange.

Y a de la musique par là.. Ah bah on a l'air de s'y diriger. J'espère que c'est pas une fête de cannibales bordel... Tiens, ici la musique est plus sympa et .....et merde il se remet à pleuvoir, je suppose qu'on va rentrer.


Le changement de température surprit Krister qui eut envie d'enlever son haut pour se mettre à l'aise. Se rappelant la surprise que pourrait provoquer ses bras, il vérifia tout d'abord dans quel état ils se trouvaient. Dommage, ce n'était pas encore le moment de sortir les muscles, les poils étaient encore là. Ce n'est qu'après son inspection que le jeune homme prit conscience de l'endroit où lui et son camarade d'infortune avaient débarqué. Une taverne.
Putain ouais ! Les gens ont l'air heureux, y a des femmes vraiment belles et la musique est pas dégueulasse.


Il vit alors une grosse femme s'avancer vers eux et eut un mouvement de recul devant sa laideur repoussante malgré l'immense sourire qu'elle leur dressait.
- Que puis-je pour vous messieurs ?
Xerxes se retourna vers Krister avec un sourire aux lèvres et lui répéta, comme si le jeune homme n'avait pas compris, la question :

- Alors que peux-elle pour toi cher ami ?

- Ah ! Et bien pour moi. Votre alcool le plus fort siouplaît. J'ai passé une journée de merde alors j'en ai besoin ! (Il se tourna vers Xerxes) Sympa comme endroit, (puis il se pencha vers son oreille) c'est ton second garde manger ?

- La même pour moi chef ! Mais c'est juste parce que j'adore boire du bon alcool ! On va aller s'installer par là-bas !

Il montra du doigt une table de joueur derrière lui sans même se retourner pour la voir. Il l'avait déjà repérer dans son premier examen de la pièce. Alors que Krister se tournait vers lui, il lui passa un bras autour du coup pour lui parler à l'oreille.

- Par contre j'aimerai bien qu'on évite de parler de ma nourriture ! Les gens comme moi sont pas des plus appréciés en général ...

Puis il le tira avec lui vers la table de joueurs où des types paraissant peu sympathiques lorgnaient les nouveaux arrivants. Attrapant une chaise en passant, Xerxes la plaça entre eux et fit signe à son compagnon de s'y asseoir alors qu'il allait prendre place sur l'autre chaise vide en face sous l'évaluation des types.
Il y avait ici une femme dont les épaules étaient couvertes de cicatrices, vêtue d'une robe assez blanche pour paraître transparente et dévoiler tous ses atouts. A sa droite, un type très sec, les yeux enfoncés dans ses orbites paraissant briller plus que de raison et qui fixaient chaque joueur autour de la table avec circonspection. Encore à droite il y avait Xerxes puis à la place suivante, un type baraqué, avec les cheveux longs mais avec un air paternel et sympathique sur le visage. Finalement une dernière femme, bien en chair celle ci mais habillée avec une robe à haut-col faite de laine, assortie de quelques broches et bijoux laissant deviner une marchante avec des facilités. Et enfin la place de Krister.

Le Darah s'exclama

- Rien de mieux que le jeu pour apprendre à connaître correctement ses adversaires n'est-ce pas ? Et ses amis aussi évidemment ! A quoi jouons nous messieurs-dames ? L'alcool pour les nouveaux arrivants fut posé à table et Xerxes fit un clin d'oeil au type sec à sa gauche qui ne réagit pas- Je vous laisserai goûter si vous voulez.

En même temps que le nobliau commanda son verre, il lui montra sans se retourner une table comme s'il avait décidé de laisser le hasard choisir leurs compagnons de table puis lui passa le bras autour du coup pour lui murmurer :

- Par contre j'aimerai bien qu'on évite de parler de ma nourriture ! Les gens comme moi sont pas des plus appréciés en général ...

Bon, s'il dit vrai, il ne m'a pas emmené chez ses copains cannibales. Putain, enfin une bonne nouvelle !
Il fut soudainement tiré de ses pensées par son camarade d'infortune qui l'entrainait en direction de la table montrée plus tôt, table déjà occupée par deux hommes et deux femmes qui les regardaient arriver. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ou l'écrire, Krister était assis entre les deux femmes, une guerrière aux vêtements presque transparents et une grosse riche, tandis que Xerxes prenait place en face, entre les deux hommes.
- Rien de mieux que le jeu pour apprendre à connaître correctement ses adversaires n'est-ce pas ? Et ses amis aussi évidemment ! A quoi jouons nous messieurs-dames ? La serveuse revint et déposa les verres des nouveaux arrivants sur la table. Je vous laisserai goûter si vous voulez, ajouta le nobliau en parlant de leurs verres.

Qu'ils aillent se faire foutre.
Krister saisit son verre d'un geste rapide et le porta à ses lèvres. Il but cul sec. Il avait bu l'alcool le plus fort de la taverne d'une seule traite. Lorsqu'il reposa son verre, il vit le regard étonné de leurs compagnons de table et lâcha :

- Quoi ? Z'avez jamais vu quelqu'un qui voulait pas partager sa boisson avec des inconnus ?, suivit d'un rot sonore.

Le type à la droite de Xerxes acquiesça puis montra du doigt le visage de Krister.

- Quoi ma gueule ? Qu'est ce qu'elle a ma gueule ?, fit-il en se touchant le visage une fois, deux fois puis au troisième passage, il comprit pourquoi les quatre personnages semblaient étonner. Ce n'est pas tant le fait qu'un jeune homme venait de boire cl sec le plus fort alcool de la taverne qui les surprenaient mais plutôt l'apparition d'un museau à la place de son nez et des bras plus gros qu'avant et poilus. Avec une voix trahissant la force de l'alcool, il s'exclama dans son plus beau langage :

- Ooooh putain ! Pas encooooooooooore !, cria-t-il en se levant, faisant tomber sa chaise et son verre qui explosa au contact du plancher, sûrement déjà bien abîmé par ce genre d'accident. RAAAAAH MAIS BORDEL ! POURQUOIIIIIII ???!!!

Et ce fut le noir total pour le jeune homme. Soudain, la taverne fut emplie d'un cri de rage comme si...comme si un ours se trouvait dans la taverne. Krister planta ses griffes dans la table, s’apprêtant à la détruire totalement ainsi que tout le monde dans cette taverne. Et dans cette ville. ET DANS CE PUTAIN DE MONDE !

A peine l'avait-il sous le nez que Krister avait déjà descendu son verre à la vitesse de l'éclair. Ca ça devait bruler le gosier. Et le ... visage aussi. En tout cas celui-ci s'était métamorphosé en un bien étrange museau d'un seul coup. Xerxes ne détacha pas ses yeux du nez du type au museau d'ours alors qu'il envoyait une pique à l'assemblée.
Puis tout s'accéléra. Semblant perdre complètement le contrôle, la fourrure qui recouvrit en un instant le visage et le corps de Krister qui grandit pour devenir un ours hurlant au milieu de la taverne. Un bruit de verre briser et de bois qui craque donna le signal de la débandade. Alors que certaines personnes hurlaient et d'autres regardaient avec interêt la scène, le poids de l'ours qui posa ses pattes sur la table la fit en partie basculer.

Ce qui suffit pour que Xerxes se la mange dans le front alors qu'il était déjà en train de reculer. Il tomba à la renverse de sa chaise mais posa ses mains sur le sol et tordit son corps en arrière comme s'il faisait le piqué. Dans le même temps, il se lança d'une impulsion vers le comptoir et dans une pirouette faisant tournoyer le bas de sa redingote, il disparut derrière le meuble de bois.
Puis ses fines mains refirent surface en haut du comptoir et il sortit le haut de sa tête pour observer la scène sans trop se mettre en danger. Un petit sourire au coin des lèvres devant la panique qui explosait dans la salle.

Il vit les videurs de la boite réagir au quart de tour. Quittant en vitesse leur position, certains s'élancèrent sur l'ours pour l'arrêter. Le premier qui arriva au contact se changea d'un seul coup en un énorme chien. Heurtant l'ours à une vitesse impressionnante, visiblement pour le décontenancer.
Plus loin, un videur bien plus fin que les autres semblait pianoter dans les airs. Tout à coups des murs invisibles semblèrent se former pour encadrer l'ours et l'empêcher de se déplacer correctement. Mais alors qu'un client courant vers la sortie passait devant ce mage, il le heurta ce qui fit vaciller les murs invisibles.
Au milieu de tout ce raffut, le type baraqué avec un air paternel sur le visage qui était à leur table de jeu se releva du sol. Debout il semblait immense et ses muscles saillaient sous ses vêtements. Ce n'était pourtant visiblement pas un videur... Cet homme poussa un hurlement de bataille qui résonna et certains fuyards se retournèrent même pour le voir, puis il gueula.

-Pour la gloire des Glaives! Vaincre un ours à mains nues ? Voilà un vrai défi !!!

Il écarta les meubles en face de lui d'une pichenette comme si ils n'avaient rien pesé. Se mis dans la position des coureurs. Mains sur le sol, il démarra et fonça sur l'ours. Son plan semblait clair aux yeux de Xerxes qui observait tout : Pousser l'ours dehors à la force des muscles. Pour un combat équitable ou pour l'encercler plus facilement ? Telle était la question.

Tuer. Tuer encore et encore. Detruire tout. Tuer.

Krister n'était plus là. Du moins pas consciemment. Mais ça, personne ne le savait. Personne ne pouvais le comprendre. Personne ne pouvais comprendre ce que vivais Krister. Ni son père, ni les gardes, ni Xerxes, ni les alcoolos, personne. Personne ne pouvait l'aider non plus. Aider à quoi faire d'ailleurs ? Calmer la bête ? Personne ne peut calmer la bête enragée qui, quand elle se réveille enfin après un long sommeil, se déchaîne et détruis tout sur son passage. La seule manière de calmer la bête est de lui laisser le temps de consumer sa rage ou...de la tuer. Si Krister connaissait ces solutions, il ne serait pas trop trop d'accord. Il lâcherait un juron comme à son habitude sans doute. Rien de plus, rien de moins.

A l'heure actuelle, Krister le monstre de poils et de muscles hurle sa rage au monde entier, du moins, on l'entend parfaitement bien dans la taverne. Taverne qui se vide peu à peu de ses occupants terrifiés par la bête libérée. Quelques courageux tentent bien d'arrêter Krister, comme ce mage à la carrure ridicule qui lance des barrières autour de l'ours mais qui se fait lamentablement percuté par un péon et perd sa concentration. Y a bien le chien géant qui semble avoir réussi à percuter la grosse bêbête mais juste après lui avoir foncé dans le lard, il s'est pris un coup de patte dans la gorge. Si les Elysionniens avaient encore connaissance du Kebab, c'est la définition que l'on donnerait à ce pauvre clébard. Xerxes avaient semble-t-il disparu. Peut-être s'était-il enfui ou caché comme tout bon nobliau qui se respecte. Devant tant de lâcheté, y en a un qui rigolerait bien.
Les hurlements de peur résonnaient aux oreilles de l'ours, l'enrageant de plus belle. Puis il y eu un hurlement de colère, voire un hurlement de bataille, pour se donner du courage.

-Pour la gloire des Glaives! Vaincre un ours à mains nues ? Voilà un vrai défi !!!

Ce fut la partie consciente de Krister qui, émergeant soudainement du "sommeil" dans lequel elle était plongée, réceptionna le défi sans rien comprendre. Il se retourna pour voir l'homme prêt à s'élancer dans sa direction. C'était l'un des hommes présents à sa table avant qu'il ne craque. Puis ce fut de nouveau le noir total. L'ours rugit. L'homme démarra et fonça contre Krister. Il le heurta de plein fouet mais l'ours, même légèrement surpris, s'il pouvait l'être, tint bon. Reprenant ses esprits de bête, il lacéra le dos de l'homme qui le ceinturais. Ce dernier ne broncha pas et continua de le tenir fermement, l'empêchant d'avancer et de faire plus de dégâts. Pire encore, les profondes lacérations que l'ours avait infligé semblaient se refermer d'elles même. Mais ça, l'animal ne pouvait le voir ni même le comprendre. L'homme commença à pousser Krister vers la sortie. Les pattes de l'ours laissaient de profonds sillons dans le plancher tandis que son adversaire bandait tous ces muscles pour pousser la grosse bestiole qui, il faut le dire, était TRES lourde.
Dans un moment d'émergence soudaine, Krister revint une fois de plus à lui et ne comprit rien.

Putain il me veut quoi cet abruti ? Il me fais un câlin ou quoi ? Et pourquoi saigne-t-il bordel de merde ??!

Et pouf, magie, il redisparu dans les limbes merveilleuses de l'inconscience, comme après sa première cuite, lors de son passage à l'âge adulte où il s'était retrouvé, le lendemain, dans le lit d'une charmante demoiselle. Mais là, il n'était pas question d'une charmante demoiselle qu'il se serait tapé mais d'un gros barbu bien baraqué qui lui faisait un câlin. Quelle vie de merde décidément pour ce pauvre Krister.
Voyant que ses tentatives désespérées pour pousser l'ours ne fonctionnaient presque pas, le malabar changea de tactique. D'un mouvement rapide, il se déplaça dans le dos du monstre, le saisit à la taille et le souleva tout en se courbant en arrière. Il fit un léger saut pour ne pas se faire trop dé dégâts à lui-même et l'ours s'écrasa au sol, inconscient.

Je n'eus besoin de quelques heures pour me décider à partir à la recherche de cet étrange jeune homme. Je remis mon capuchon pour repartir donc de ma forêt et me décider à rentrer dans cette ville.
Cela ne m'a pris que quelques instants pour me retrouver en haut de l'arbre qui était à côté de la porte ville. Je ne savais absolument pas comment ouvrir la porte, et hors de question de demander à un garde, qui sait ce qu'il pourrait faire. Je décidai finalement d'escalader la muraille. Ce que je fis. Après avoir bien vérifié que personne ne m'observais, je m'agrippai aux différents petits trous de la muraille, jusqu'à enfin arriver en haut. Personne à l'horizon, et aucun garde ne semblent avoir remarqué ma présence. C'est donc une magnifique vue qui s'offrit à moi. Des bâtiments à perte de vue, des tavernes, vendeurs... Ha et serait-ce ? Eurk, une maison close...
Un bâtiment, plus petit que la muraille, certes, se trouvais juste en face de moi. Je m'élançai, comme je le faisais dans la forêt pour sauter aux dessus des nombres trous et faussé, au-dessus du vide pour tomber violemment sur le toit. Je pris le temps de vérifier que je ne m'étais pas blessé, mais par chance non.
Lorsque je me remis mon objectif en tête, j'entendis une vois forte et féminine crié "Que ce passe t il sur le toit !". Prise de panique, je bondis sur mes jambes, puis je sautai sur le toit d'en face, puis celui d'après, jusqu'à ce que j'arrive au pied d'un clocher. Je décidai d'y monter afin d'avoir plus de visibilité. C'est d'ailleurs en l'escaladant que je remarquai que l'environnement urbain est plus difficile à explorer que celui de la forêt.


Une fois au sommet, je me mis à guetter chaque bâtiments, en espérant un signe qui peut être me conduirai jusqu'à la trace du jeune homme.
Je remarquai de l'agitation dans un bâtiment en bas du clocher, dans ce qui semblait être une taverne. Je décidai d'y descendre discrètement pour y jeter un coup d'oeuil.
Arrivé à la fenêtre de la taverne, je vis à l'intérieur un énorme grizzly, plus gros que ceux de ma forêt, qui se battait avec d'autres personnes dont je ne pouvais déterminer une quelconque identité avec un tel vacarme.
J'esquivai une chaise qui traversa la vitre, j'étais morte de trouille. Des dizaines de personnes s'approchaient de la taverne pour essayer de comprendre. Manque de temps, je décidai de prendre mon courage à deux mains et de rentrer dans la taverne.
Je couru me cacher derrière la première table renversé que j'ai trouvé, c'est à ce moment qu'un énorme tas de muscle se leva et cria :

"-Pour la gloire des Glaives! Vaincre un ours à mains nues ? Voilà un vrai défi !!!"


Il fonça sur l'ours puis l'agrippa de tout son corps, et se mit à le pousser comme si sa vie en dépendait. L'ours lacérai le dos de l'homme pour s'en débarrassé, mais trop déterminé à je ne sais trop quoi, l'homme continuait. Je m'approcha de la première personne que je vit, laissant ma timidité maladive de côté et lui demanda :


"-Dite moi, j'ai besoin de savoir, que fait donc un grizzly de cette taille dans cette taverne ?

-Ce n'était pas un grizzly au départ ! C'était un jeune homme qui s'est ensuite transformé en cette chose."


C'était donc bien le jeune homme, enfin j'espère, il fallait que je fasse quelque chose, mais quoi ? Que faire ?

Et d'un coup, comme une illumination divine, je me rappela de mon pouvoir et de ses effets, je dégaina donc ma flute, me leva doucement, pris une grande inspiration. Et me mit à jouer une douce mélodie, si douce que chaque personnes dans la taverne et les alentours, commençais à se fatiguer à chaque notes, et après quelques secondes, voir quelques minutes, tout le monde dans la taverne s'était endormi. Même le grizzly, qui après s'être effondré sur le sol, redevins le jeune homme qu'il était. Je remarqua que dans l'obscurité de la taverne, une personne qui ne s'était pas endormi, elle, ou du moins il faisait semblant. Je préférai ne pas y faire attention.

Je pris le jeune homme sur les épaules, et je constata à quel point il était lourd... Du coup je le traina dehors. Je mis un temps à me décider où nous cacher, surement pas dans les égouts, il ne passerait pas par le trou de toute manière. Je me décida finalement à le tirer jusqu'à une ruelle sombre, que je mis une bonne dizaine de minute à trouver. Le trainer était un vrai calvaire, j'avais à la fois mal à mon dos qui souffrait du fait de tirer un si gros poids, mais aussi mal pour lui qui avait tout sont corps à moitié nu, tout transpirant et très sale qui se faisais trainer sur le sol en pavé mouillé. La ruelle était une impasse longue et assez étroite, deux personnes maximums pourraient passer en même temps l'une à côté de l'autre. Au bout de la ruelle se trouvais une sorte de porche avec une porte condamnée. Je l'y déposa et le couvrit avec mon capuchon et ma veste. Je ne voulais pas utiliser mon pouvoir encore une fois, alors j'attendis gentiment qu'il se réveille pour enfin pouvoir en savoir plus sur lui, le jeune homme qui m'a rappelé pour la première fois mon enfance. La nuit était noir, la pluie battait, et moi j'attendais.

[Après une intense réflexion, je passe mon tour et vous laisse faire ! Je reviendrai plus tard dans le RP plutôt que de vous faire un demi-message maintenant et une autre moitié plus tard ! A toi de jouer Krister il me semble !)

Krister se réveilla enfin, dans un lieu inconnu, face à une inconnue qui le fixait avec de grands yeux.

- Euh bonjour... On se connait ?

Les yeux du jeune homme venait de s'ouvrir. Je me demandais ce que voulais dire l'expression de son visage, était ce de la peur, ou de la crainte, ou suis je juste trop bête pour comprendre les émotions des autres personnes.
Le jeune homme me regarda et me demanda : "Heu bonjour on se connait ?"
Qu'est ce que je pouvais bien répondre à ça ? À la fois j'avais trop peur de lui répondre, à la fois je m'en sentait obligée. Mes joues devenaient toute rouge. Je n'avais plus cette adrénaline qui me poussait comme dans la taverne. La j'étais seul avec ma timidité face à la seul personne qui pouvait comprendre ce qu'est qu'être rejeté aussi bien que moi.
Quelques secondes s'écoulèrent avant que je pris mon courage à deux mains, et que je décide de lui répondre.

-Heu... Bonsoir. Je... Je m'appelle Laurelin, je suis... Un peu comme vous.

Il regarda la jeune fille rougir pendant quelques secondes, alors qu'il était couché nu, sur un sol froid et écouta sa réponse avec attention.
- Moi c'est Krister, enchanté. Pourquoi je suis ici au fait ? Et pourquoi nu ?

-Je me suis encore battu ?! Un grizzli ? T-tu m'as endormi ? M-mais je comprend rien putain ! Tu es qui toi ? Ah , Laurelin..