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Sorga
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Elysionien.ne
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Une Belle Randonnée IV : Le dernier pas à accomplir. [Libre] Empty Une Belle Randonnée IV : Le dernier pas à accomplir. [Libre]

Sam 26 Oct 2019 - 21:22
Ce sujet prend la suite de cet autre sujet. Bonne lecture !

Spoiler:


Sorga imita la Reine en sortant du portail, et prit le temps d'inspirer à fond un air plus frais que celui d'Hypnos qu'ils venaient de quitter. Plus pur, aussi, c'était indéniable. Les odeurs de la cité - si... variées - remplacées par celles des champs, des moutons particulièrement nombreux élevés par les bergers dans la région, des différents ateliers de petite taille qui travaillaient ici le métal, ici le bois.
Ils étaient en bordure d'un petit village, tranquille d'aspect, espacé en arc de cercle au pied de l'entrée vers les montagnes Héraclès, ce petit col qu'ils auraient à gravir sous peu. L'homme-lézard le voyait déjà, pour l'avoir déjà parcouru plusieurs fois, ce chemin qui montait en lacets sur deux cents mètres jusqu'à donner sur la vallée entre les montagnes. Les pentes étaient très rocailleuses, presque dépourvues de végétations de ce côté, hormis quelques rares buissons et des petites surfaces d'herbe. La faute au vent violent qui venait s'écraser sur les montagnes depuis les plaines Enéides, presque en continu.

- Oui, c'est bien là-bas.

Ils se mirent en route, traversant le village en observant les environs, croisant le regard curieux des quelques habitants sur leur chemin. Sorga était déjà passé plusieurs fois et, si son faciès si particulier le rendait reconnaissable, il avait été catalogué comme ne faisant que passer à chaque fois. La Reine attira plus de regards, malgré son déguisement, mais rien d'hostile ni de trop curieux. Ils n'étaient que deux voyageurs après tout et ce village servant d'entrée principale vers les Montagnes Héraclès, les habitants en voyaient une tripotée.
Ils passèrent devant un gîte-auberge et l'homme-lézard, habitué des lieux, savait que le lieu servait d'arrêt et de point de départ de la caravane qu'il espérait trouver. Mais l'habituel chariot peint en vert et bleu n'était pas à son emplacement réservé devant le bâtiment, aussi ce fut avec un infime soupir qu'il se tourna vers le chemin un instant avant de sourire à Beldura :

- La caravane n'est pas là. Plutôt que l'attendre, j'aimerais vraiment tenter l'ascension. Tu vas voir, la vue de la vallée derrière qui apparaît tout à coup une fois en haut, ça vaut vraiment les efforts à faire pour y arriver.

Il souriait, mais il avait mal aux jambes rien que de voir les lacets du chemin et la pente à gravir.
Pourtant, il était avec Beldura, et le soleil qui le réchauffait dissipait le froid qui s'insinuait dans ses membres depuis le fond de ses os. C'était une aide précieuse pour le faire avancer.
Et puis, leur objectif n'était plus très loin, alors il pouvait bien faire un effort.
D'ailleurs, il partait à pied avec la Reine dans une région sauvage et une petite voix dans sa tête lui soufflait que c'était complètement, totalement irresponsable. Il n'avait jamais eu de soucis sur la route, mais il n'y aurait que lui pour la protéger en cas de problème.
A peine eut-il pensé cela que le froid dans ses articulations reflua, ses douleurs devenant à peine perceptibles et qu'il put se tenir bien plus droit devant l'obstacle du chemin à franchir. Souriant plus franchement, Sorga raffermit sa prise sur sa lance et déclara d'un ton presque enjoué :

- Si nous avons tout ce qu'il nous faut, allons-y donc !

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Une Belle Randonnée IV : Le dernier pas à accomplir. [Libre] Empty Re: Une Belle Randonnée IV : Le dernier pas à accomplir. [Libre]

Sam 9 Nov 2019 - 16:38
Il préférait donc tenter l'ascension sans attendre le caravanier. Elle sourit. Au fond, cela ne la surprenait pas vraiment, pas complètement. Imitat sans s’en rendre compte son ami, elle se redressa, et coula un regard combatif sur le chemin. Cela faisait des années qu’elle ne s’était pas librement promenée ainsi, et même lorsqu’elle avait fait, jamais elle ne s’était sentie aussi en sécurité, aussi capable. Elle savait que c’était là le fait d’avoir Sorga à ses côtés. Elle n’avait jamais eu d’ami, avant, personne pour la pousser, l’encourager, lui faire confiance, et ne rien attendre en retour. Personne à qui elle puisse parler, sur qui elle puisse compter, qu’elle puisse aider, tout en restant égaux. Elle ne s’était jamais rendue compte, avant, combien cela pouvait lui manquer. Elle se rendait à peine compte d’à quel point cela allait être destructeur de perdre cet unique appui.
Elle chassa cette pensée au plus vite afin de rester droite, et commença à marcher le long du chemin.

Je crois bien qu’il ne nous manque rien, en effet. Tu es là, moi aussi.

Elle lui sourit. Déjà, les odeurs changeaient légèrement. La nature se faisait rapidement plus présente, et l’odeur un peu piquante des conifères était plus forte. La jeune reine faisait très attention aux endroits où elle posait ses pieds, de peur de glisser sur des cailloux, de tomber et de se blesser. Elle s’en savait tout à fait capable, et ne voulait pas risquer cela; Sorga n’était certainement pas en état de s’inquiéter pour elle. Il était inimaginable qu’elle se fasse mal, car il était inimaginable qu’il la porte pour la fin du chemin, ou même pour retourner en arrière. Elle était donc très prudente -ce qui, il fallait bien l’avouer, ralentissait un peu leur progression. La pente était assez forte également, et cela lui coupa vite toute envie de bavarder. Elle savait que s’ils discutaient trop elle perdrait le fil d’où elle posait ses pieds, et tomberait, ou bien oublierait de correctement respirer, et finirait avec un point de côté, ce qu’elle préférait éviter. La Reine n’était en effet pas très athlétique, et n'avait rien fait pour changer cela. Tant que ses médecins certifiaient sa bonne santé, elle en voyait aucun raison de s'astreindre à faire le moindre sport. Elle n’en avait de toute façon pas vraiment le temps.
L'avantage des activités physiques cependant, c’était qu’elles forçaient à se concentrer sur ce que l’on faisait. Ainsi, la marche dans la montagne forçait Beldura à ne pas penser à la raison du voyage, à ce qu’il se passerait à la fin de la route. Cela tenait à l’écart ses soucis, ses angoisses. Cela tenait à distance le Palais, les conseillers, les réunion,s Isaac. Soudain, il n’y avait qu’une seule chose qui comptait: mettre un pied devant l’autre, sans tomber, sans se blesser. avancer, debout.
Ils avaient déjà bien avancé, et le chemin était déjà bien pentu lorsqu’elle se retourna vers Sorga. Elle le regarda et lui sourit. Ils avançaient environ au même rythme, l’un derrière l’autre. Elle ne savait pas si elle devait considérer cela comme positif ou pas.

Tu avais raison, on n’en voit pas la fin, de ce chemin !

Elle lui sourit.

Tu es venu souvent ?

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Une Belle Randonnée IV : Le dernier pas à accomplir. [Libre] Empty Re: Une Belle Randonnée IV : Le dernier pas à accomplir. [Libre]

Mer 20 Nov 2019 - 0:49
Leur progression était lente, silencieuse. Ils étaient concentrés tous deux sur le rythme de leur pas. Même si le don de force de son frère s'était ranimé en lui - car il avait quelqu'un à protéger - Sorga ne voulait pas forcer et risquer d'épuiser ses réserves. Et c'était à Beldura de rythmer la marche.
Il la voyait avancer devant lui, silhouette déguisée et menue.
L'homme-lézard s'en voulait toujours de lui avoir demandé de l'accompagner de l'accompagner pour ce voyage. Il était très heureux de la voir avec lui, bien sûr, mais il savait aussi l'épreuve pour elle, d'avoir à rentrer seule au Palais une fois que lui serait arrivé au bout de sa route. Sorga avait usé ses dernières économies pour permettre à Beldura un retour en sécurité et il espérait qu'elle n'aurait pas trop de chagrin suite à sa disparition.
Heureusement, elle ne serait pas seule. Elle avait Isaac, le vieux Siffroy, Aurore... et surtout tous les Minosiens pour la soutenir.
Tout comme il la voyait s'efforcer de faire bonne figure, il ne pouvait que faire de même et de son mieux pour rendre leur voyage agréable. Après tout, ils savaient tous deux quelle en était l'issue, alors inutile de gâcher ce qui était au final une randonnée agréable avec un/une amie...
Ils avaient bien progressé lorsque Beldura commenta sur l'aspect étonnamment long du chemin. Sorga lui sourit :

- Oui, mais on avance bien. On m'a dit une fois que le chemin paraissait interminable car les montagnes autour sont trop grandes pour qu'on les voit bouger en marchant. Donc comme le paysage ne change pas, on a l'impression de faire du surplace. Je serai bien incapable de détailler le pourquoi du comment de la chose, mais je veux bien croire à cette idée. Et le Nain qui me l'a donnée était persuasif.

Quelques secondes passèrent, durant lesquelles Sorga rassembla ses souvenirs :

- C'est la quatrième fois que je passe ici, si ma mémoire est bonne, sur les cinq fois où je suis venu à Héraclès. Le chemin est toujours aussi long.
La première fois, j'étais un peu perdu. Je suivais une énigme sans savoir ce que je pouvais trouver. C'est pendant ce premier voyage que j'ai croisé la route de Garmyr. Je ne sais pas vraiment pourquoi il a choisi de m'accompagner peu après, mais je lui suis toujours reconnaissant de l'avoir fait, car je n'aurais pas exploré bien longtemps le tombeau de ma famille s'il n'avait pas été là pour en écarter les dangers. C'est aussi cette fois-là que j'ai rencontré le dernier membre de ma fratrie.
Je suis revenu une fois après ça, pour lui rendre visite. Puis une fois encore, accompagné de Dame Chance pour lui demander de l'aide...
Ensuite, mes passages n'ont été que pour lui rendre hommage et veiller à ce que tout soit en ordre.
Je ne suis venu que cinq fois... c'est peu, au final.


Il avait beaucoup parler de Beldura à son frère Zyrwatil et il aurait bien aimé les présenter l'un l'autre. Mais cela n'aurait pas été sage, car il se doutait que la Reine n'aurait pas supporté la vision du faciès de mort-vivant décharné de feu son frère.
Tout en parlant, ils continuaient à avancer, si bien qu'ils finirent enfin au bout du chemin ; après un dernier lacet, la pente se réduisit et ils se retrouvèrent sur la crête qui s'ouvrait sur les vallées au coeur des montagnes Héraclès. Le vent soufflait plus fort ici, mais la protection des parois permettait à des forêts de conifères de s'épanouir sur les flancs. Le chemin continuait le long de la montagne, restant toujours à peu près à la même altitude, serpentant et disparaissant au milieu des arbres. Au loin, la vallée se séparait en trois, suivant la forme des montagnes. Une cascade brillait sous le soleil le long d'une paroi distante, les eaux descendant jusqu'à un torrent qui occupait le fond de la vallée.
L'ouverture soudaine de l'horizon donnait un peu le vertige. L'homme-lézard y était habitué, mais il gardait un oeil sur Beldura pour guetter sa réaction.
Il tendit le doigt et traça dans les airs la trajectoire que le chemin leur ferait suivre :

- Après ce petit tour sur la gauche, on verra notre objectif entre les arbres. Il y en a pour une heure, une heure et demie à peu près.

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Mer 4 Déc 2019 - 16:01
Beldura sourit face à l’explication. Oui à elle aussi cette idée lui plaisait. Cela avait quelque chose de poétique, au fond, et imaginer qu’il y avait des choses si stables qu’elles ne puissent pas être affectée par le mouvement des hommes était, au fond, rassurante. Son sourire s’élargit lorsque Sorga ajouta qu’il tenait cela d’un nain. L’imaginer avec un des ces êtres bourrus lui expliquant les montagnes ne pouvait que l’amuser.
Elle eut un sourire plus doux en continuant à avancer en l’écoutant. Lorsqu’il évoqua Garmyr, elle eut un pincement au coeur. La dernière fois qu’elle avait vu l’homme ours, ils avaient été complètement incapables de se comprendre. Elle se demandait qui des deux avait trop changé pour l’autre. Peut-être les deux … Puis il évoqua sa famille, ses visites. Elle l’écouta sans rien dire, en continuant à avancer.
Elle cligna des yeux, surprise. Devant eux, l’horizon venait de s’ouvrir. soudain les montagnes avaient disparu, n’étant plus que partie du décor. Le vent soufflait plus fort, brûlant un peu la peau de ses joues, mais elle n’en avait cure. Sous ses yeux s’étendait la vallée, où serpentaient des chemins, émaillée de conifères. Au loin brillait une cascade. Elle resta un instant les yeux écarquillés, ne s’attendant pas à un tel spectacle après avoir cheminée entre des parois de pierre encaissées.
Lorsqu’il parla elle s’arracha à la contemplation, suivit de regard la direction montrée par son doigt tendu. Elle hocha la tête. Une heure et demie, ce n’était pas si long, ils devraient y arriver. C’était après que … Elle se força à couper cette pensée net et sourit à Sorga.

Dis-moi, tu savais qu’on allait arriver là-dessus, et tu ne m’as rien dit pour faire ton petit effet, n’est-ce pas ?

Il y avait un peu d’amusement, et surtout la marque d’une certaine complicité dans son regard. Le paysage était trop beau pour qu’il ait juste oublié de le lui dire.

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Mar 10 Déc 2019 - 0:21
L'homme-lézard avait souri à son tour en voyant Beldura ouvrir de grands yeux émerveillés devant la vallée d'Héraclès, puis il avait ri en entendant sa question :

- Haha ! Me voilà démasqué ! Je plaisante...
Ce n'était pas mon intention, même si je suis ravi que le spectacle te plaise. Ça n'égale pas le pont de cristal et de lumière d'Albus, mais ça vaut le coup d'oeil.
Allons, reprenons la route. Il y aura un peu moins de vent entre les arbres.


Sorga prit le temps d'étirer ses jambes aux articulations raidies par la montée du sentier puis s'engagea sur la suite du chemin.
Sous le couvert des conifères, le vent était effectivement moins fort et le sol était recouvert d'un tapis d'aiguilles de pins tombées là et toutes sèches si bien que, le bruit de leur pas étant étouffés, ils aperçurent plus d'un animal sauvage sauter dans les buissons en les découvrant au dernier moment. Lapins, écureuils, volaille sauvage et même une biche se firent surprendre.
Au final, Sorga commença à taper le sol de sa lance à chacune de ses enjambées pour faire du bruit et signaler à la faune leur approche.
Le petit gibier ne le dérangeait pas mais s'ils pouvaient éviter de surprendre un sanglier ou un ours - généralement de mauvaise humeur dans ces cas-là - ils ne s'en porteraient que mieux. Et il était à peu près sûr que Beldura était du même avis.

Ils marchèrent dans un silence entrecoupé de quelques mots, somme toute assez anodins, chacun un peu pensifs.
A l'approche du tombeau de sa famille, Sorga était assailli par les souvenirs de ses rencontres avec feu son frère. Lorsque tout serait... terminé... est-ce qu'il le reverrait ? Et le reste de ses frères et soeurs, qu'il n'avait connu que par les récits de son frère et les journaux de son Créateur, pourrait-il les rencontrer dans l'au-delà ? Y avait-il seulement un au-delà ?
La peur de mourir montait doucement, plus insidieuse que le froid qui lui saisissait dernièrement les os. L'inéluctabilité de ce qui allait lui arriver, l'inconnue absolue que cela représentait étaient terrifiantes.
...
Sorga inspira et expira à fond.
Peu importait le temps qu'il lui restait. Il avait envie de partager le plus de ses découvertes avec Beldura.
La soudaine apparition du village et de leur destination coupa court à ses réflexions.
C'était un village de belle taille, aux chalets serrés le long d'un contrefort de la montagne, entouré par la forêt de conifères. Les habitants travaillaient à leurs tâches quotidiennes, leur vie rythmée simplement, loin de la frénésie des villes.
Le regard de l'homme-lézard se perdit quelques secondes sur la gauche et un point de la forêt où il savait qu'il y avait le cimetière et le tombeau de sa famille disparue.

- Je n'ai jamais eu que des contacts très brefs avec la majorité des habitants d'ici. Ils préféraient toujours garder leur distance avec moi, alors on ne court pas le risque que tu sois reconnue. En revanche, j'y ai une amie, à qui j'ai fait livrer des affaires.
Elle saura sûrement qui tu es, mais n'ira pas cafter.


Il lui sourit, et poursuivit sa marche vers le village.

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Mar 10 Déc 2019 - 14:27
Ils reprirent la route, et à chaque fois qu’ils croisaient un animal, elle tressaillait. A vrai dire, ils étaient effrayés, mais elle avait sans doute au moins autant peur qu’eux. Elle laissa donc Sorga passer devant avec sa lance, utilisée pour frapper le sol, et faire fuir les occupants des lieux, et resta prudemment cachée derrière lui pendant une bonne partie du trajet. Elle craignait qu’ils ne croisent quelque chose de plus gros, et espérait que ce ne serait pas le cas, car outre la terreur que cela provoquerait chez elle, elle n’était pas certaine que Sorga, au vu de son état, serait en capacité de les protéger tous les deux. Il serait dommage que la reine de Minso perde la vie dans une montagne Eaquienne …
Ils ne parlèrent pas beaucoup, et elle fit tout son possible pour se concentrer sur ses pieds, son rythme de marche, son souffle, le sol, afin de ne pas se permettre de penser. Si elle s’était relâchée, elle n'était pas sûre de pouvoir terminer le chemin, aller jusqu'au bout, accompagner Sorga jusqu’à sa fin.
Heureusement un petit village apparut rapidement, et elle eut soudain la sensation de regarder un tableau. Un léger sourire vint s’inviter sur son visage. Plus qu’un tableau, c’était une illustration de livre pour enfants que cela lui rappelait. Celui qu'elle lisait enfant, sans aucun doute. Elle cligna des yeux, surprise. Elle n’avait jamais aucun souvenir de son enfance qui revenaient ainsi. Souvent il lui semblait avoir brûlé sa mémoire avec son foyer, avec la même maladresse, la même surprise, la même douleur, le même regret. Elle serra un peu les dents. C’était loin à présent, il fallait qu’elle soit capable de s’en détacher, qu’elle … C’était impossible. Elle chassa l’idée du livre d'images, un peu à regret. Creuser dans ce sens aurait été sans aucun doute très, trop douloureux.
Elle sourit à ce que lui dit Sorga, rassurée de savoir qu’on ne viendrait sans doute pas trop les embêter, et qu’on ne la reconnaîtrait pas. Elle était aussi intriguée par la mention de cette amie. Pourtant, au-delà de tout ceci, elle était peinée que personne n’ai jamais tenté de lui adresser la parole, de se rapprocher de lui. Evidemment, il était différent, mais … Mais il ne méritait pas d’être traité en paria. Elle aurait voulu le lui dire, mais elle ne savait pas comment formuler cela, alors elle se tut, et le suivit.
Il y avait encore quelques mètres à parcourir, et ils seraient à l’arrivée du village. La pente était plutôt douce, mais caillouteuse, et Beldura fit bien attention à ne pas glisser et se blesser. Plus ils s'approchaient, plus elle voyait les détails des maisons -des pierres sèches, posées les unes sur les autres, consolidées avec une structure de bois-, les cheminées encore fumantes, et les activités du village. Il y avait une odeur de pins qui flottait dans l’air frais qui lui picotait agréablement les joues. Elle aurait été bien incapable d’estimer à quelle altitude ils étaient, mais elle savait qu’ils étaient plus haut que Minos, par exemple. L’air y était plus pur, plus dégagé. Les choses sentaient différemment. Elle suivait sagement son ami, évitant de croiser les regards qui se levaient vers eux avant de se détourner immédiatement.

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Mar 17 Déc 2019 - 23:05
Le chemin en pente douce jusqu'au village était caillouteux alors Sorga imitaBeldura et fit attention où ils mettaient les pieds en ralentissant un peu l'allure.
Dans le village, les habitants leur jetaient à peine un regard avant de détourner les yeux en le découvrant. L'homme-lézard trouvait ce comportement coordonné chez tous les villageois étrange ; à croire qu'ils s'étaient tous concertés et mis d'accord pour ignorer sa présence. Aujourd'hui, il s'en accomodait volontiers, surtout avec Beldura à ses côtés.
Il devait aussi avouer qu'il n'avait jamais cherché à se rapprocher des habitants du coin malgré ses nombreux passages, se contentant de traverser le village et attendant d'être de retour à la sortie d'Héraclès pour se ravitailler.

Ils traversèrent le village presque de bout en bout avant que Sorga ne dévie leur route pour guider Beldura sur un chemin annexe qui repartait vers le sommet de la montagne. Les chalets se firent plus rares, le bruit de l'activité humaine rapidement remplacée par le chant des oiseaux qui profitaient du soleil.
Le dernier chalet avant la forêt était plus petit que les autres et paraissait trapu - biscornu même - avec une moitié de toit qui s'était affaissée. Un potager ipressionnant jouxtait tout un côté et l'arrière de la demeure, les plantes tellement luxuriantes, serrées et diverses que l'entrée disparaissait sous un mur compact de feuilles et de tiges. L'odeur de pollen, de fleurs et de terre humide était entêtante et se faisait de plus en plus forte à mesure qu'ils approchaient.

Une dame âgée était assise sur le perron, épluchant des légumes en profitant du soleil. De petite taille et à la forte carrure, elle ressemblait presque à une naine avec son nez empâté et ses membres épais. Ses cheveux bruns grisonnants étaient attachés en queue de cheval, sans fioritures. Habillée avec une robe noire toute simple et un tablier de travail vert, elle observait Sorga et Beldura s'approcher avec une mine imperturbable.
Ses yeux très bleus, rendus encore plus clairs par un début de cataracte, passaient régulièrement de l'homme-lézard à la reine incognito.
Sorga s'arrêta à quelques pas du perron et sourit à la vieille dame :

- Bonjour, Lize.

Sans répondre, la dénommée Lize posa légumes et couteau puis se releva avant de rentrer directement dans sa demeure. Sorga prit un air contrit mais sourit tout de même à Beldura pour faire bonne figure :

- Ne t'inquiètes pas, elle est très gentille. C'est juste que...

Lize ressortit et l'homme-lézard s'interrompit. La vieille dame avait avec elle deux chaises qu'elle disposa sur le perron. Puis elle fit signe à Sorga de s'asseoir et il s'exécuta, intimidé presque par son air sérieux.
A peine avait-il posé son postérieur sur la chaise que Lize était penchée sur lui, examinant ses yeux, ses écailles, lui prenant le pouls, le forçant à ouvrir la bouche pour observer l'intérieur de ses joues et de sa gorge...
Elle semblait tout à coup très concentrée... et toujours aussi renfrognée.
Sorga choisit de se laisser faire, sachant ce qu'il risquerait de lui arriver dans le cas contraire. Il tenta tout de même de la distraire :

- Lize, je te présente Beldura. Beldura, je te présente Lize. Elle est guérisseuse et herboriste.

La vieille dame se tourna vers la reine incognito et son visage ridé parut s'éclairer alors qu'elle lui souriait chaleureusement, son air renfrogné disparu :

- Ravie de faire enfin ta connaissance Beldura. Sorga m'a beaucoup parlé de toi. Je t'en prie, installe-toi, fais comme chez toi. J'irai faire du thé une fois que j'aurai fini avec ce nigaud.

Son expression se durcit de nouveau lorsqu'elle reporta son attention sur Sorga. Elle sortit un thermomètre long et fin, le mit sans douceur dans la gueule de l'homme-lézard en pointant vers lui un index accusateur :

- Tu as un sacré culot, de venir ici dans cet état.

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Mer 8 Jan 2020 - 18:15
La jeune reine suivit sagement son ami à travers le village jusqu’à un chalet plus petit, trapu, biscornu, moins bien entretenu, peut-être, mais avec un potager des plus impressionnants, qui attira son regard immédiatement. Il y avait tant de tiges, tant de feuilles, tant de pousses ! Comment pouvait-on y marcher ? Comment entretenir les plantes ? Et pourtant, elles avaient l’air en si bon état ! Elle était si fascinée qu’elle n’avait pas vu immédiatement la vieille femme qui épluchait ses légumes sur son perron, son tablier vert brillant au soleil et tranchant sur sa robe noire. Leur arrivée ne sembla ni la perturber ni l’émouvoir, et lorsque Sorga la salua, elle se leva et disparut à l'intérieur, sans mot dire. Sorga était déjà en train de rassurer Beldura, alors que son esprit s’emballait: elle en pouvait s’empêcher de se dire qu’elle n’était sans doute pas la bienvenue. Mais immédiatement, celle que Sorga appelait Lize revint avec deux chaises, et, toujours sans rien leur dire, fit signe à Sorga de s’asseoir. Celui-ci s’exécuta, et Beldura était d'autant plus impressionnée par la vieille femme que Sorga lui-même avait l’air impressionné. Elle suivit le mouvement discrètement, sans piper mot, le plus silencieusement possible. Immédiatement, et sans prêter la moindre attention à la jeune femme, LIze se pencha sur Sorga et l'examina, toujours très sérieuse. C’est à cet instant, que Beldura s’autorisa un semi-sourire, légèrement amusée par la situation. La vieille dame avait avec lui un comportement très protecteur, et elle comprenait dans ces gestes qu’elle était inquiète. Lorsque Sorga la présenta, pourtant, elle reporta sur elle toute son attention, et la jeune femme se sentit rougir. Lize paraissait soudain très chaleureuse, plus du tout dure et renfrognée, sincèrement heureuse de la rencontrer. Imaginer que son ami ait parlé d'elle à des gens chers à son coeur lui fit un drôle d’effet, et augmenta la teinte rouge de son visage. Elle fut bien incapable de répondre, et se contenta d’un sourire timide, alors que Sorga redevenait le centre de l'attention de Lize, qui venait de lui fourrer un thermomètre dans la gueule. Cette vision amusa Beldura, mais ce sentiment retomba comme un soufflé lorsque Lize parla de l’état de son ami. Elle sentit son coeur se serrer dans un mouvement désespéré, alors qu’un espoir insensé naissait.
Lize pouvait-elle quoi que ce soit pour Sorga ?
Il avait mentionné qu’elle était guérisseuse, alors … Non, il ne fallait pas qu’elle y pense, il ne fallait surtout pas qu’elle s’autorise à espérer. Sorga lui avait dit que c’était la fin, qu’il n’y avait rien à faire, que c’était normal, que c’était ainsi. Pourtant, elle ne comprenait toujours pas comme il pouvait être envisageable de se résigner. Il était son meilleur ami, son soutien depuis des années, et il allait disparaître. Comment pouvait-on attendre d’elle qu’elle accepte cela sans espérer jusqu’au bout un miracle, sans espérer l’instant où il lui dirait “On a trouvé une solution. C’est fini. Je suis là. Je reste là.” ?
Elle serra les mâchoires pour empêcher les larmes qui montaient de les faire trembler, tenta de ravaler sa tristesse, et de continuer à assister discrètement à la suite de l’échange.

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Mar 14 Jan 2020 - 23:33
- Tu ne peux pas me guérir. Tu le sais, non ?

PArler avec un thermomètre dans la gueule était difficile, mais Sorga trouvait qu'il s'en sortait plutôt bien.
Lyze fronça les sourcils :

- Je peux au moins faire en sorte que tu puisses marcher sans douleurs, gros nigaud ! J'ai bien vu comment tu boites à chaque pas. Et tu exagères, la dernière fois que je t'ai vu, tu avais seulement cette tâche grise sur le crâne et des mois plus tard, on me livre ton armure !
- Tu l'as reçue ?
- Oui. Elle est à l'intérieur.
- Et ma lettre ?
- Elle est arrivée le lendemain. En attendant, j'ai cru que tu étais mort dans Crannsliabh ! Au lieu de ça, tu débarques dans cet état, comme si de rien n'était !

Elle s'empara du thermomètre sans douceur et en inspecta la graduation. Sorga sourit en se massant la mâchoire :

- Ca me fait plaisir de te voir en tout cas.

Lyze lui jeta un bref coup d'oeil :

- Moi aussi, nigaud.

Quelques secondes de silence puis Lyze se dirigea vers la porte de sa demeure en déclarant d'une voix déjà plus chaleureuse :

- Je vais préparer du thé. Ne bougez pas, et profitez de la vue de nos belles montagnes !

Elle disparut à l'intérieur, même s'ils pouvaient toujours l'entendre s'affairer, et la voir s'ils se penchaient depuis leur chaise.
Sorga regarda le paysage un instant, avant de sourire à Beldura :

- Tu vois ? Je t'ai dit qu'elle était gentille. J'espère que tu ne m'en voudras pas, mais j'ai filouté un peu avec les jardiniers du Palais pour la fournir en graines de plantes rares.

Lyze revint finalement assez vite, amenant un plateau avec théière, tasses et une brioche qui semblait dater du matin même. Une fois tous les trois servis et assis, l'ambiance paraissait un peu étrange. Un homme-lézard malade, une Reine et une vieille guérisseuse... pour un peu, Sorga pourrait croire au début d'une mauvaise histoire drôle.
Ce fut aussi Lyze qui rompit le silence, en se tournant vers Beldura :

- J'ai aussi entendu beaucoup de bien des jardins du Palais que tu as activement participée à rénover, Beldura. Tu étais fleuriste, avant tout ça ?

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Mer 15 Jan 2020 - 10:56
Toujours silencieuse, Beldura observa attentivement l’échange entre Lyze et Sorga. Elle le rabrouait, comme elle aurait voulu parfois pouvoir le faire elle-même. C’était un signe de son amour, de son affection. Elle lui montrait qu’elle tenait à lui, et qu’elle avait eu peur. Cela rassurait Bedlura, quelque part, au fond, de le savoir entouré et aimé. Même s’ils étaient peu, c’était important: leur nombre n’importait pas, c'était ce qu’ils ressentaient, lui exprimait qui comptait. Lize semblait aussi très attachée à Sorga, à sa propre manière, et Beldura était persuadée qu’il était aussi dur et déchirant de savoir ce qui allait se passer pour chacune d’entre elles. Elle se mordilla la lèvre. Cette pensée était de plus en plus dure à tenir à distance, et elle sentit une boule dure se former dans sa gorge. Elle se força à déglutir, douloureusement. Cela n’arrangea rien, cependant.
Puis Lyze s’éclipsa, alla chercher du thé. Lorsqu’elle mentionna les montagnes, Beldura laissa vagabonder son regard, embrassant effectivement la vue sublime. Elle se força à respirer le plus calmement et profondément possible, mais elle sentait son souffle trembler, heurter des obstacles, dans son propre corps. Puis Sorga lui parla, et elle lui sourit, amusée par cette idée saugrenue:

Moi ? T’en vouloir ? De faire plaisir à des gens ? Enfin, Sorga.

Elle fit un geste de la main.

Tu sais très bien que ça ne me dérange pas du tout que ce que nous faisons, et avons au palais profite au reste du monde. Quel est le but de la royauté, sinon ?

Elle lui sourit, douce. Puis, Lyze revint, armée d’un plateau avec théière, tasses et brioche appétissante. Lorsqu’ils furent servis et que la vieille dame fut assise, un ange passa. L'ambiance était un peu étrange, et la boule dans sa gorge revenait, mais Lyze sembla briser un sort lorsqu’elle lui parla. Beldura apprécia la manière dont la vieille femme éludait sa position d’un “tout ça” et s'adressait à elle comme à une personne normale. Elle hocha la tête en réponse à sa question.

Oui. J’ai été fleuriste sur Albus durant trois ans, avant d’être couronnée Reine. J’y serais restée, je crois, si les évènement ne s’étaient pas enchaînés ainsi.

Elle eut un silence pensif.

En réalité, je n’aurais sans doute pas rencontré Sorga, si ça avait été le cas, alors, tant mieux, quelque part.

Elle leur sourit timidement.

Je n’ai aucun mérite, cependant, pour les jardins. J’ai ordonné leur rénovation, mais ce sont les jardiniers qui y ont fait un travail exceptionnel. J’ai été présente au moment de la conception et des plans, mais toute la gloire doit vraiment leur revenir.

Elle but une gorgée de thé. Il était chaud, et avait un goût fort. Elle retint un frisson, et sourit.

Le thé est très bon. Avez-vous toujours vécu ici ? Je suis admirative de votre jardin ! Les conditions ne doivent pas toujours être faciles.

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Jeu 23 Jan 2020 - 0:37
Sorga sourit en grattant les écailles grises entre ses cornes :

- Et tout le monde t'adore pour la façon dont tu vois les choses, Beldura. Seulement, l'intendant était beaucoup plus strict avec ce qu'il considèrait comme une propriété du Palais. Si j'étais resté dans la légalité pour pouvoir sortir avec les graines rares, j'aurais dû lui remplir mille et trois formulaires. Au moins. Et en triple exemplaires.

Il s'en était voulu pendant un temps mais, après avoir vu ce que Lize avait fait des graines, il avait pu apaiser sa conscience.
En écoutant Beldura et Lize, Sorga se mit aussi à se demander à quel point, si son amie n'avaiat pas été nommée Reine malgré elle, sa vie aurait été différente...
Serait-il resté sur Minos après le Bal ? Aurait-il recherché le tombeau de sa famille ? Aurait-il survécu à une première exploration en solitaire ? Serait-il resté dans les montagnes, sauvage, auprès de Zyrwatil ? Ou serait-il juste mort de froid, au fond de sa cellule, après le Bal ?
Les possibilités avaient beau être vertigineuses, l'homme-lézard ne regrettait pas ses choix ainsi que ceux de ses proches et amis qui, peu à peu, l'avaient amené ici, sur ce perron, avec Beldura. Il en était heureux même.

Pendant ses années d'errance, une forme de colère dépressive lui avait fait voir le monde sous un filtre de regrets et d'amertume. Vision tenant toute entière dans l'adage personnel "Un pas en avant, un pas en arrière."
Aujourd'hui, il se savait mourant et s'il était toujours nerveux devant l'inconnue de sa propre mort, il s'efforçait pourtant de tenir sa peur à distance et de vivre ses dernières heures au présent et de profiter de chaque instant, chaque seconde. Il le devait bien à Beldura, pour ne pas l'accabler plus qu'il ne le faisait déjà. Il le devait à ses amis. Il le devait à lui-même pour qu'il puisse terminer ce qui devait l'être.
Il avait un dernier pas à accomplir.

La proximité du tombeau familial - invisible dans la forêt - exerçait sur lui une forme de fascination. Ses pensées et son regard se tournaient fréquemment vers le cimetière caché dans la montagne.
Il pensait à ce qu'il montrerait et dirait à Beldura si elle voulait bien le suivre dans un lieu qu'il savait effrayant pour elle. Il aurait beaucoup de choses à faire aussi, pour préparer son départ.
Sorga buvait tranquillement son thé, écoutant distraitement la conversation entre ses amies :

- Ça n'a pas du être facile de passer des fleurs à la gestion d'une planète... même si je pense que tu t'en sors plutôt bien. D'après les rares nouvelles que j'ai de Minos et de la politique. Et si l'avis d'une vieille dame comme moi compte pour autre chose que des prunes.
J'irai sans doute visiter les jardins d'Elysée si je peux laisser mes nigauds du village se débrouiller quelques jours. Ce n'est pas gagné.
Et merci. On m'a dit quand je l'ai acheté que ce thé était un peu étrange et qu'il n'avait jamais le même goût.
Merci aussi pour mon potager. Un vrai casse-tête pour le faire démarrer mais maintenant que chaque plante est à sa place et protège les autres, je n'ai plus qu'à surveiller les gelées et les chenilles.
Sinon oui, j'ai toujours vécue ici. Il y a tout ce qu'il me faut ; un ciel au-dessus de la tête, de l'herbe sous les pieds, une montagne à l'horizon et une cheminée pour les soirées d'hiver ! J'ai bien ttentée ma chance à Hypnos quand j'étais jeune, mais je suis vite revenue. Le plat des plaines me donnait le vertige.
Mais reprenez du thé et de la brioche !


L'homme-lézard sourit devant les manières de mère-grand de Lize et il lui souhaitait bon courage : il connaissait l'appétit de moineau de Beldura.
Sorga fit un clin d'oeil à la Reine, récupéra une part de cette fameuse brioche pour ne pas froisser leur hôte puis se releva en grimaçant à cause de ses articulations de nouveau douloureuses.

- Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais aller jeter un oeil à mon armure, voir si tout est là et en bon état. Tu as dit qu'elle était à l'intérieur ?
- Oui, sous un drap.Je l'ai recouverte pour ne pas sentir sur moi le regard vide de ce heaume pendant la nuit. Surtout que je ne savais pas si tu viendrais la récupérer...
- Haha ! Ça peut se comprendre. Elle me faisait le même effet parfois au Palais. J'y accrochais des fleurs, un noeud papillon ou je lui racontai ma journée pour dissiper cette impression !

Lize rit à son tour en le traitant de nigaud, et l'homme-lézard entra dans la pièce de vie unique qui composait l'intérieur du chlet de la guérisseuse.
Meublé avec un charme rustique, décoré de multiples fleurs fraiches et séchées ou de broderies diverses, l'espace servait à la fois de cuisine, d'atelier, de salon et de chambre. Une cheminée à l'âtre joliment sculpté occupait une bonne partie du mur du fond, de même qu'une porte unique donnant sur une peitite salle d'eau. Le reste du mur était occupé par une masse recouverte par un drap aux motifs champêtres.
Sorga s'approcha et découvrit l'armure puis s'assit pour l'inspecter en détails, ayant l'impression de retrouver une partie de lui.
Il entendit Lize demander dehors :

- Je peux te demander un peu d'aide pour une récolte dans mon potager ? Nous irons bien plus vite à deux.

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Dim 26 Jan 2020 - 11:16
Beldura avait légèrement rougi aux paroles de Sorga, mais cela s’instensifia de beaucoup aux propos de Lize. Elle ne s’était pas attendue un jour à avoir des compliments sur sa manière de faire les choses,encore moins de la part d’une vieille eaquienne bourrue, et cela lui mit les larmes aux yeux. Cela faisait des années qu’elle luttait et faisait de son mieux, avec la sensation d'improviser en permanence. Elle ne cessait de faire des essais, et se sentait un peu alchimiste: elle faisait des opérations dangereuses, exposant le monde entier, sans savoir réellement ce qu'elle ferait ouq quelles en seraient les conséquences. Elle avait eu de la chance dans son malheur, car les minosiens étaient un peuple doux et docile, qui se laissait faire et l'adorait quoi qu’il arrive, ce qui l’étonnait toujours. Elle avait fait des erreurs, et toutes ses réussites n’étaient dues qu’à un heureux hasard considérait-elle. Elle était encore aujourd’hui surprise d’être toujours régnante et vivante. Sur un autre continent, ça n’aurait jamais pu arriver.
Elle fit cependant en sorte d’effacer son trouble afin de n'embarrasser personne, et sourit à ce que lui disait Lize. Elle enviait, au fond, la simplicité d’une telle vie. Il avait sans aucun doute fallu beaucoup de courage pour y arriver, et lutter à la fois contre les préjugés et les éléments, mais le résultats était, à ses yeux formidable. C’était ainsi qu'elle aurait sans doute aimé vivre: seule, et pourtant en connaissant sa place, son rôle.
Elle eut un sourire reconnaissant lorsque Sorga reprit de la brioche à sa place. Afin de compenser, elle re remplit sa tasse de thé à moitié vide. Elle surprit cependant sa grimace, et son coeur se serra. Le voir souffrir ainsi lui faisait mal. Un sourire flotta cependant en imaginant l’armure, si inquiétante, ornée de fleurs ou d’un noeud papillon. Lorsqu’il entra, Lize lui proposa de l’aider au potager. Beldura sourit franchement -comme il était bien rare de la voir faire.

Ce sera avec plaisir !

Elle garda loin de son esprit les insectes grouillants, les feuilles urticantes, les épines acérées, les outils tranchants. Elle allait pouvoir être utile, réellement utile, concrètement utile, faire quelque chose. Cela la ravissait. Ainsi, elle suivit Lize, qui venait de se lever, frottant les mains sur son tablier. Elle découvrit ainsi un potager plus luxuriant et épatant qu’elle n’en avait jamais vu. Il y avait des feuilles, des tiges et des racines partout, et pourtant, il semblait y avoir un certain équilibre dans ce fouillis. Tout semblait à sa place, organisé, recherché. L’odeur dominante était celle de la terre humide, mais il y avait aussi l’odeur douceâtre des feuilles qui se décomposaient, mangées par les insectes, ainsi que celle du vert, des tiges, des feuilles, de la sève. Elle sourit, se sentant un peu chez elle. C’était un sentiment étrange.

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Mer 29 Jan 2020 - 0:01
Le potager n'était pas étendu sur une grande surface mais chaque centimètre carré semblait utilisé par de multiples plantes, de tous les types et de toutes les tailles, avec ou sans fleurs, grimpantes ou non, vivaces ou de saisons. Des bacs et des pots échelonnés sur une structure en bois le long du mur du chalet faisaient encore gagner de l'espace disponible en faisant prendre de la hauteur aux végétaux. Les plantes qui paraissaient les plus fragiles étaient entourées par d'autres, plus rustiques, comme autant de gardes vigilant autour d'une sommité.
Un peu partout, des insectes faisaient leur vie dans les fleurs et la terre, les volants bourdonnants sans être gênés par l'arrivée des deux femmes.
Lize se dirigea d'un bon pas vers une vieille armoire reconvertie pour abriter tous les outils dont elle avait besoin dans ce jardin - armoire elle-même envahie par du lierre.
La guérisseuse y récupéra une paire de gants qu'elle tendit aussitôt à Beldura :

- Tiens, tu devrais protéger tes mains avec ça. Il va nous falloir quelques fleurs de laiteron, de l'ortie, de la lavande et... hum... oui, je pense que je vais ajouter de la bardane. Et quelques fraises aussi ! Il va adorer !
Je te laisse les fleurs de laiteron et les fraises, d'accord ? Inutile d'en prendre beaucoup, cinq ou six de chaque suffiront.


Lize montra à Belle le laiteron, qui était une petite plante aux longues feuilles allongées et à la fleur jaune ressemblant à un mini-tournesol échevelé.
Après avoir sortie plus de pots et de récipients qu'il n'en faudrait jamais, elle alla cueillir le reste, saisissant les orties et les bardanes épineuses à pleines mains sans sembler s'en émouvoir.
Tandis qu'elle effectuait sa récolte, ne tardant pas à passer aux brins de lavande qui poussaient en buissons, elle demanda à Beldura :

- Pourquoi as-tu entrepris ce voyage avec lui ? Il est mourant, et vous êtes proches, ce qui pourrait être la raison... mais... j'aimerais entendre de ta bouche, pourquoi tu es là aujourd'hui, si tu veux bien partager ça avec moi.


Pendant ce temps, Sorga était en train d'inspecter les différents éléments de l'armure, soulevant les pièces, testant les articulations et les fixations.
Il le faisait pour vérifier si son séjour seule chez Esteban, ou son acheminement jusque'ici, ne l'avait pas abîmée. Et il le faisait aussi pour savoir s'il serait capable de la déplacer jusqu'à sa place : avec l'urne funéraire de Zyrwatil. Pour l'homme-lézard, cela n'avait jamais été son armure. Tout juste un emprunt.
Dans son état, il n'était pas certain de pouvoir la porter jusqu'à son propriétaire légitime. L'armure complète était lourde, plus que son propre poids...
Finalement, il ne lutta que pour déplacer le plastron mais douta toujours de sa faculté à la revêtir une dernière fois. L'emmener pièce par pièce sûrement la seule solution même si penser aux nombreux aller-retours nécessaires, dans l'escalier en colimaçon de l'entrée du tombeau, lui donnait des sueurs froides d'avance !

Et tout ça était sans penser à la hache - posée derrière l'armure contre le mur. Et non, ce n'est pas un oubli du narrateur qui a zappé d'en parler dans le dernier post. Vraiment. - qui avait à elle seule un poids équivalent à toute l'armure.
Tout en réfléchissant au problème, Sorga entreprit de huiler les articulations complexes des gantelets. Il avait l'air d'un vieil homme travaillant sur un puzzle, ainsi entouré par les parties de l'armure éparpillées au sol autour de lui.

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Dim 2 Fév 2020 - 16:10
Elle regardait toujours souriante, la vieille femme fourrager dans son armoire, en sortir outils, bacs, pots, sacs et surtout des gants qu’elle lui tendit. la jeune reine la remercia, et les enfila. Il était vrai qu’elle avait la peau fine et fragile, très délicate. De plus, avec les années passée sur le trône, celle-ci s’était encore fragilisée: elle avait perdu toute habitude des travaux manuels, de l'effort, des choses rêches. Elle ne portait que des tissus d'une incroyable finesse, et le plus lourd outil qu’elle maniait était sans aucun doute sa plume. Les gants en furent donc pas de refus, malgré leur usure. Elle fut cependant surprise de ne pas voir Lize s'embêter de cette précaution,s et aller directement cueillir orties urticantes et bananes épineuses. la jeune femme ne dit rien, ne fit aucun commentaire,et et s'attela à sa tâche, cueillant quelques laiterons, prenant garde à ne pas abîmer les fleurs, et à couper la tige ainsi que les feuilles bien nettes. Elle savait que c’était comestible, mais ne savait pas quelle partie exactement pouvait se savourer, ni de quelle manière. Elle alla ensuite vers les fraises, dont l'écarlate des baies la faisait déjà saliver. En les coupant, elle retrouva soudain l’odeur des marchés d’Albus, et des étals des marchands. Elle eut une bouffée soudaine de nostalgie, qu’elle étouffa rapidement.

C’est alors que Lize lui posa la question.

Beldura se figea. De nouveau, elle eut la sensation de sentir son cœur dégringoler tout le long de son buste. Tomber, tomber, et faire un sonore cling en touchant le sol, et en se fissurant. Depuis l’instant où il lui avait annoncé sa fin prochaine, la seule pensée qu’elle avait était « Comment vais-je vivre sans toi ? Comme vais-je faire ? Qui sera là pour m’aider, me conseiller, m’épauler, me soutenir, me faire rire, m’accompagner, me parler ? Comment pourrai-je supporter l’idée de ne plus jamais te revoir ? » et elle se refusait à le lui dire. Elle faisait face seule à l’idée de la perte de son premier ami, de son seul ami. Aurore ne savait pas, Isaac s’était effacé dès qu’elle lui avait annoncé son départ. Elle était seule avec Sorga face à cette angoisse, si différente et si semblable pourtant pour chacun d’eux. Elle tentait de maintenir cette affreuse réalité à distance, tout en sachant parfaitement qu’elle devrait s’y confronter, et que cet instant approchait inexorablement. Il y avait des rappels réguliers qui la submergeaient de désespoir, la laissant dans un désarroi total, et elle se demandait comment elle pouvait reprendre le dessus.
Ses mains tremblèrent en premier, puis, lentement mais sûrement, visiblement, ses bras, ses épaules, son torse, puis tout son corps se mirent à suivre, à tel point qu’il était difficile de concevoir comment elle tenait encore debout. Elle était si blanche qu'elle en paraissait fausse, crayeuse. Elle semblait déjà morte, son sang paraissait avoir reflué vers un endroit inconnu. Ses yeux brillants et les larmes qui en sortirent étaient pourtant des marques évidentes de son statut de vivante.

Parce que je l’aime, et qu’il a besoin de moi, autant que j’ai besoin de lui.

Sa voix se percevait à peine, brouillée, cassée par la peine violente qui l'écrasait.

Je sais qu’on est … toujours seul quand vient le moment, mais je pense que ma présence ce voyage rendra ça plus doux pour lui. Quant à moi …

Comment exprimer ça ? Elle avait vu ceux qu'elle aimait mourir autour d’elle, et n’avait jamais rien pu y faire. La mort avait toujours été violente, inattendue. Personne n’avait pu les accompagner, les bercer, les aimer. Personne ne lui avait non plus laissé le temps de se préparer, puis de pleurer, de faire son deuil, de panser ses plaies.
Mourir était horrible, et effrayant. Rester, ce n’était certes pas plonger dans le même inconnu, ce n’était pas craindre le rien, ce n’était pas de plus être. C’était être toujours, c’était apprendre à vivre sans. C’était apprendre aussi à continuer, à avancer, à se lier de nouveau, sans demeurer dans le passé, dans les souvenirs, mais sans non plus bafouer la mémoir. C’était chérir les absents, sans pallier l’absence, pour les garder vivants. C’était aussi y penser mille fois par an, et s'interdire de l'évoquer. C’était les mains qui tremblent, les yeux qui pleurent, le coeur comme arraché, les souvenirs en miettes, et soudain, un jour, être capable de penser à l’absent sans pleurer.
Elle ne voulait pas cette fois se laisser surprendre. Elle refusait qu’on lui arrache Sorga avec la violence des pertes précédentes. Elle voulait être là, le soutenir l’accompagner, parce que c’était se soutenir, elle, se préparer elle. Sa peine, sa douleur, ne seraient ni moins longues, ni moins violentes. Cependant, elle ne seraient pas exacerbée par la surprise. Elle refusait de laisser la mort mener d’un regret, et elle refusait de se laisser ronger par les remords. Elle se devait de l’accompagner jusqu’au bout, d’être là. De l’aimer, jusqu’à la fin. Elle s’en voulait toujours de la manière dont il s’était effacé lors de l'arrivée d’Isaac, et elle refusait de le laisser seul face à quelque chose de si effrayant.

Quant à moi … J’ai besoin de … pouvoir être là.

Elle était incapable de le dire autrement, plus clairement, submergée par une peine dévastatrice qu’elle avait toujours laissée à distance jusque là, qu’elle avait toujours voulu repousser, rationaliser. Mais ils approchaient de leur but.

Lize avait, sans aucun doute, bien fait de poser la question.

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Mer 12 Fév 2020 - 22:17
Tout était là. rien ne manquait.
Sorga retint un soupir de soulagement : si une pièce de l'armure s'était perdue en route ou avait été oubliée à Crannsliabh...
Heureusement, chaque élément était propre et bien huilé par quelqu'un d'autre - l'homme-lézard soupçonnait Esteban, l'aubergiste l'ayant plusieurs fois observé entretenir l'armure tandis qu'ils discutaient - et Sorga prit le temps de la remettre respectueusement en place. Il se sentait bien plus serein tout à coup ; c'était une chose de moins à accomplir. Il n'aurait pas voulu rendre à Zyrwatil ses affaires en mauvais état ou pire, incomplètes.
Ne restaient à résoudre que le problème de la hache et de comment amener le tout dans le tombeau...
Sorga se releva - s'aidant beaucoup de ses mains car ses genoux douloureux s'avéraient incapables de se déplier sagement tout seuls - et vint enrouler ses doigts autour du manche de l'arme. Elle reposait debout contre le mur, lames pointées vers le sol, le tranchant emmitouflé par un vestige de tissu rouge, dernier fragment de son costume de carnaval. L'homme-lézard se perdit un instant dans les souvenirs de cette journée, qui était l'un de ses meilleurs moments passés au service de Beldura.

Il se ressaisit bientôt et se concentra pour tenter de soulever l'arme. Sorga savait qu'il ne pouvait pas tricher : il devait user du don de son frère reçu en héritage. Seulement, cette force et cette endurance exceptionnelles ne venaient à son secours que s'il avait quelqu'un à protéger. Et le besoin de protéger Beldura s'amenuisait à mesure qu'ils approchaient de leur destination finale.
C'était sans doute pour cela que Sorga avait la sensation étrange que le don de Zyrwatil "hésitait" à se manifester : ses muscles contractés sur l'arme étaient tantôt douloureux et impuissants, tantôt légers et déplaçant la lourde masse sans efforts.
Ce va et vient frustrant dura plusieurs secondes jusqu'à ce que l'homme-lézard marmonne à voix basse :

- Je t'en prie, mon frère. Je veux juste te les ramener avant de vous rejoindre.

Sa supplique et son objectif suffirent, offrant à ce don un autre moyen de s'activer que le besoin altruiste de protéger.
La sensation de chaleur pulsa de son coeur à ses membres, faisant disparaître les douleurs en se diffusant. La hache lui semblait à présent légère comme une plume - enfin, pas tout à fait, mais le changement était tel que c'était l'impression qu'il avait -  et Sorga la souleva dans un mouvement ample, jouant délicatement avec.
Il sourit, soulagé de voir qu'il pouvait encore déplacer la hache. Un problème de réglé.
L'homme-lézard adressa une prière de remerciement à son frère qui, sans aucun doute, lui apportait son aide depuis l'au-delà.

Crac !
Une de ses cornes se fissura, sans prévenir.
Le bruit lui fit vibrer le crâne, la sensation perturbante s'accompagnant d'une douleur sourde qui allait crescendo. La hache dans ses mains devenant de plus en plus lourde, il se hâta de la redéposer à sa place.
La respiration soudain sifflante, pris de vertiges et le coeur battant la chamade, Sorga s'appuya contre le mur d'une main pour rester debout et tâta de sa main libre sa corne qui venait de s'abimer. Elle était toujours entière, mais s'était fendue de la base jusqu'au deux-tiers...
L'homme-lézard soupira. C'était un rappel à l'ordre très sec : ses limites approchaient.


Lize était restée attentive aux réactions de Beldura, continuant sa récolte. Elle s'interrompit pourtant bien vite en entendant la réponse de la Reine, sa voix sourde se mêlant aux sanglots.
La vieille guérisseuse se releva et rejoignit Beldura, l'écoutant en silence mettre dans des mots courts ce qui ressemblait à une tempête d'émotions. Lize avait l'expression compatissante et douce de ceux connaissant ces situations et ayant eu à réconforter des endeuillés. Ses yeux étaient humides cependant, signe que les paroles de Beldura résonnaient bien avec ses propres sentiments.
Elle finit par prendre les mains gantés de la monarque dans les siennes avant de la guider gentiment jusqu'à un vieux banc adossé à un véritable mur végétal de plantes grimpantes - non épineuses, heureusement - et l'invita à s'asseoir le temps de sécher ses larmes.

- Il a de la chance de t'avoir. Tu es courageuse, vraiment, d'être là aujourd'hui. Ce n'est jamais facile d'assister au départ d'un proche. Lorsque ce sera... terminé... si tu veux parler, te reposer... ma porte te sera ouverte.

Lize n'en dit pas plus, ne voulant pas forcer la main à Beldura, visiblement.

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Mer 4 Mar 2020 - 12:12
Beldura se laissa attraper les mains, puis mener, sans réagir, vers un banc. Elle laissa Lize l’y asseoir, sans cesser de pleurer, comme si soudain, toutes les larmes retenues face à Sorga se permettaient de sortir au grand jour, libérées, invitées à se manifester. Elle entendit les paroles de la vieille dame, et hocha la tête en remerciement, encore incapable de formuler un mot, secouée de sanglots silencieux, dévastée de larmes. Elle pleura beaucoup, pendant ce qui lui sembla être une éternité -mais ne dura en réalité pas si longtemps. Lorsqu’enfin elle parvint à s’arrêter, elle ne put s’empêcher de se demander comme cela se faisait qu’elle en soit pas complètement fripée et déshydratée, comme un pruneau, après avoir tant pleuré. Elle s’essuya un peu le visage avec ses mains, dont elle avait enlevé les gants, puis finit avec son mouchoir. Elle se sentait un peu plus légère, un peu moins oppressée, comme si la gangue qui l’oppressait s’était un peu desserrée. Ses épaules tremblaient encore un peu, ses mains aussi, mais il était évident malgré son visage pâle et ses yeux rougis, que le plus gros de la crise était passée. Elle prit le temps de reprendre son souffle. Elle ne se sentait ni moins triste ni plus apaisée, simplement un peu plus légère, et la boule en permanence bloquée dans sa gorge avait un peu diminué.
Elle osa un sourire tremblant vers Lize.

Merci de m’avoir demandé. Et merci de bien vouloir m'accueillir, ensuite. Je ne sais pas si j’aurai la force de repartir immédiatement au palais, or je n’ai personne ailleurs.

Elle tenta de réguler les tremblements de sa voix.

Est-ce que cela vous dérange que l’on reste encore un peu ici ? Je préfèrerais que Sorga ne me voie pas ainsi. Il penserait que c’est de sa faute et  s’en voudrait, et je refuse qu’il culpabilise à mon propos …

Elle se reposa un instant contre les plantes grimpantes savourant la chaleur du soleil sur son visage, la caresse de ses rayons sur l’humidité laissée par les larmes.Elle sentit un certain apaisement monter en elle, et lorsqu’elle eut totalement cessé de trembler, elle se releva.

Je vais terminer ma récolte, tout de même !

Chose dite, chose faite, et très vite, elle eut terminé de récolter ce que Lize lui avait demandé peu de temps auparavant, et elle tendit le tout à la vieille dame. Puis, elles retournèrent vers la maison, d’un pas tranquille. Elles entrèrent pour découvrir Sorga, assis par terre, rangeant calmement les éléments de son armure. Beldura s'approcha immédiatement de lui, toujours impressionnée cependant par l’habit, et s'en tenant à une distance respectable, comme si elle alla pouvoir l'attaquer.

Alors, est-elle intacte ?

Elle lui sourit, puis remarqua dans le même temps son souffle court et sa corne fissurée. Son coeur manqua un battement.

Sorga ! Que s'est-il passé ? ça va ?



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Jeu 12 Mar 2020 - 1:12
Lize se contenta de sourire à Beldura, la laissant évacuer par les larmes toute cette émotion refoulée. Les mots n'étaient pas nécessaires pour ça. Puis, la vieille guérisseuse écarta d'un geste de la main les remerciements de la Reine :

- Allons, c'est le moins que je puisse faire. Ma maison est tienne aussi longtemps que tu en auras besoin.

Finalement, le flot de larmes se tarit et Beldura eut un sursaut en décidant de reprendre la récolte, ce qui fit rire gentiment Lize, amusée par ce soudain revirement d'humeur. Elle se leva à son tour pour finir le peu qu'il leur restait à récupérer dans le potager.
Quelques minutes plus tard, les deux femmes rentrèrent dans le chalet, ramenant le fruit de leur travail avec elles.

Sorga s'était un peu perdu dans ses pensées en tentant d'imaginer un moyen d'emporter l'armure et la hache, si jamais ses bras lui faisaient encore défaut. La migraine suite à la félure de sa corne était vite passée, mais son souffle restait laborieux.
Il se tourna vers Beldura et Lize en les entendant arriver, sourit à la Reine, prêt à répondre à sa question, puis son visage se ferma un instant lorsqu'elle remarqua son état et sa corne cassée.
Il lui fallut quelques secondes pour rassembler ses idées et sourire de nouveau :

- C'est ma faute, j'ai trop forcé en manipulant la hache seul. Ne t'inquiètes pas, ce n'est pas douloureux.

Lize fit claquer sa langue, exaspérée, déposa la récolte sur le bazar de la cuisine et s'avança d'un bon pas pour venir examiner l'état du crâne de l'homme-lézard. Assis comme il était, Sorga était à la hauteur parfaite pour que la guérisseuse l'inspecte sous toutes les coutures en lui tournant de force la tête d'un côté puis de l'autre.
Sorga grimaça mais se laissa faire, comme avec le thermomètre, il savait trop bien ce qu'il risquait s'il faisait seulement mine de résister...

- Tu as de la chance de ne pas créer d'hémorragies. Et tu es définitivement un nigaud.
- Je t'assure que ce n'était pas prévu.
- Encore heureux ! Bon, je vais voir ce que je peux faire pour t'éviter une infection.

Après une légère tape sur l'arrière du crâne, Lize le laissa là pour aller s'attaquer à ses remèdes. Elle sortit moult bocaux de ses placards et commença ses mélanges et préparations avec des gestes précis et rapides. Elle prit tout de même le temps de dire à Beldura :

- Je t'en prie, assieds-toi. Il reste un peu de thé.

Du bras, elle désigna la table en chêne - cabossée et usée - qui occupait un coin de la pièce. Quatre chaises l'entouraient et le plateau avec théière et tasses s'y trouvait. Sorga prit de l'élan pour se relever sans trop forcer sur ses genoux et suivit le conseil de la guérisseuse. Il s'assit et servit aussitôt trois tasses de thé, sans attendre de savoir sir Lize et Beldura en voulaient effectivement.
Valet un jour, valet toujours...
Il répondit finalement à la première question de Beldura qu'il n'avait pas oubliée :

- Et oui, l'armure est complète. Et dans un état impeccable aussi. Je soupçonne Esteban, le propriétaire du relais d'aventures à l'orée de Crannsliabh, de s'en être occupé. Seul, je n'arrive plus à générer assez de force avec le don de mon frère pour la porter mais, si tu es avec moi Beldura, je pourrai y arriver.

Provoquer le besoin de protection du don altruiste, si Beldura restait proche, était sans doute le meilleur moyen à sa disposition pour pouvoir porter tout son attirail une dernière fois.

- De quoi avez-vous discutée dehors ?

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Dim 22 Mar 2020 - 17:33
L’explication de Sorga ne suffit pas à faire taire son inquiétude, et l’inspection à laquelle le soumit Lize ne suffit pas à la faire sourire cette fois. Beldura était réellement soucieuse au vu de l’état de son ami, et elle se sentait en plus de cela, complètement impuissante. Elle se sentait d’autant plus impuissante qu’en réalité, au fond d’elle, elle savait parfaitement ce à quoi était dû ce phénomène: la fin approchait, et ceci en était une des nombreuses manifestations. Elle serra ses mains l’une dans l’autre afin de s'éviter de trembler, et adressa un petit sourire faible à Sorga, en le suivant pour le thé alors que Lize allait chercher de quoi désinfecter la blessure.
Elle prit entre ses mains la tasse afin de se donner une contenance et fut agréablement surprise, un peu rassurée par la chaleur qui en émanait, et qui venait réchauffer ses mains. Elle le fixa alors qu’il lui répondait, et eut de nouveau un sourire faible alors qu’il évoquait le transport de l'armure.

Je pourrai t’aider si tu veux …

Elle avait conscience qu’elle serait sans doute à la fois ridicule et mal à l'aise avec l’armure, mais elle savait aussi qu’elle en était capable, et que cela pourrait décharger son ami. Evidemment, il était inenvisageable qu'elle porte seule toute l’armure, mais peut-être quelques pièces ?
Elle souffla sur son thé, puis se figea à la question de Sorga. Il lui fallait trouver une réponse et vite.

De plantes.

Sa voix était un peu faible, mais plutôt ferme. Elle ne voulait surtout pas qu’il lui pose d’autres questions à ce sujet, elle ne se sentait pas capable de tenir, de lui mentir, et dans le même temps, se refusait à laisser transparaître face à lui sa détresse: cela ne ferait qu’augmenter son désarroi, et il n’en avait pas besoin. Elle décida de très vite changer de sujet.

Vous connaissez depuis longtemps, Lize et toi ? comment vous êtes-vous rencontrés ?

Elle lui sourit, un peu plus assurée.

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Sam 11 Avr 2020 - 2:42
- Oh... si tu veux essayer... mais ne va pas risquer de te faire mal en voulant porter une pièce trop lourde ! Si tu es avec moi, je devrai pouvoir la revêtir sans trop de mal. Peut-être que les gantelets et brassières sont assez légers... n'oublie pas qu'il reste encore un peu de chemin à parcourir. Pas beaucoup, mais tout de même.

L'homme-lézard comprenait que Beldura voulait se rendre utile de cette façon et, s'il pensait toujours que c'était son devoir de ramener et de porter l'armure de son frère, il voulait bien la laisser essayer d'aider de cette manière. Depuis le début, la Reine n'avait fait que suivre et subir son état de malade ; la voir ainsi tenter de reprendre le contrôle de la situation, qui leur échappait à tous les deux, par ce biais détourné ne pouvait que le réjouir, alors il n'allait pas la contrarier.
Et, malgré ses paroles, il se savait limite pour le port de l'armure et de la hache, donc toute aide restait bienvenue.

Lize vint vers eux avec plusieurs pots et du matériel de soins qui semblait bel et bien artisanal. Sorga observa les onguents - malodorants pour la plupart - avec résignation. Lize était douée, il le savait, mais l'idée d'avoir ces produits sur lui à portée de nez pedant des heures ne l'enchantait qu'à moitié. Il but une gorgée de son thé pour se donner du courage.
Lize répondit la première à la question de Beldura sur leur rencontre :

- Oh, il est venu un matin avec une jeune fille blessée accrochée à son dos.
- Vanah... elle était tombée en me suivant jusqu'ici, sur le sentier dans les bois avant le village.
- C'était juste une petite blessure à la cheville, mais ça a suffi pour les faire s'arrêter ici plusieurs heures et on a sympathisé. Bon, ne bouge pas...

Lize se pencha sur l'homme-lézard et badigeonna la plaie de sa corne fissurée avec une pâte à la couleur ambrée. L'homme-lézard frissonna en sentant le produit épais et froid s'infiltrer dans la blessure. Cet onguent là sentait... le miel ?
Avec un air perplexe dû à l'odeur, il ajouta pour Beldura :

- Après ça on a gardé contact, et je l'ai aidé à récupérer ds graines rares pour son potager, tout en passant la voir quand je venais ici.

Lize travaillait vite, ses gestes étaient sûrs. A croire qu'elle avait réparé des cornes brisées toute sa vie !
Elle s'empara d'un fin bandage de lin et emmaillotta sa corne blessée, maintenant le baume dans la blessure. Puis elle lui enleva sa tasse de thé des mains avant de lui tendre un gobelet en terre cuite.
Le liquide brun et grumeleux à l'intérieur, associé à cette odeur indescriptible, lui tira une nouvelle grimace.

- Cul sec, nigaud. Cocktail maison, ça va te mettre un coup de pied au cul pendant au moins deux jours. Mais c'est pas bon. Du tout.
- Gentil de prévenir...

Sorga suivit le conseil de Lize et but la concoction d'un trait, s'épargnant pendant un court instant d'en sentir le goût. Pourtant, ce dernier remonta d'un coup et l'homme-lézard grimaça aussitôt en secouant la tête et en pestant !
Lize - intraitable - se mit à rire et se tourna vers Beldura :

- Je t'avais dit qu'il n'aimait pas la fraise ! Les autres sont dans ce plat, si tu en veux.

Elle montra un des plats posé sur la table, recouvert d'un chiffon. Sorga grimaça de plus belle.

- De la fraise ? Des fois je pense que tu es plus dangereuse et imprévisible que Dame Chance !
- Je vais prendre ça comme un compliment. Je n'ai pas terminé, alors tends tes jambes.

Lize dut forcer un peu pour que Sorga coopère cette fois, mais elle put commencer à appliquer un autre baume sur les genoux douloureux de l'homme-lézard. Tout en usant de nouveaux bandages, elle demanda :

- Vous dormez ici ce soir ?

Sorga cligna des yeux plusieurs fois.
C'était vrai qu'il commençait à se faire tard, et s'ils partaient maintenant pour le tombeau, le soleil serait couché à leur arrivée ; il doutait que Beldura apprécie l'idée de dormir dans la demeure souterraine où reposaient sa famille. L'endroit était propre, et calme, mais assez impressionnant quand on avait pas l'habitude.
Au final, ça ne dépendait pas de lui :

- Beldura... tu veux qu'on fasse quoi ? On accepte l'invitation de Lize, et on dort ici ce soir ? Si on continue, on sera au tombeau à la nuit tombée, et on devra y dormir. C'est toi qui choisis.

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Dim 26 Avr 2020 - 11:37
La jeune reine sourit à l’homme lézard, en lui posant une main légère sur l’épaule. Elle porterait l’armure, c’était décidé. Elle se devait bien d’aider son ami, après tout. Elle sourit tout en fronçant légèrement le nez, amusée, en voyant Lize revenir avec ses onguents. Puis, tout en gardant ses mains serrées autour de sa tasse de thé, elle écoute Lize et Sorga lui parler de leur rencontre. Vanah ? Oui … C’était un nom qu’elle connaissait, elle en était certaine. Il lui fallut un instant pour rassembler ses souvenirs. C’était il y a longtemps, huit ans au moins. Une jeune femme-lézard s’était représentée à elle, guidée par Sorga, afin d’entrer à son service en temps que musicienne et soigneuse. Elle avait accepté, puis la jeune femme était partie et semblait s’être volatilisée.
La jeune fille resta près de son ami alors qu’il se faisait soigner, observant, mi-amusée mi-compatissante ses mimiques un peu désespérées. Elle observait soigneusement les gestes de la vieille femme, cherchant à les retenir; cela pouvait toujours servir, de savoir soigner au moins un peu les autres, ou elle-même. Lorsqu’il grimaça franchement en buvant le tonique, et que Lize lui précisa qu’il y avait de la fraise, Beldura ne put s’empêcher de rire. Le dégoût de son ami pour les fruits et légumes l’étonnait toujours autant, et ses réactions et mimiques étaient assez enfantines, ce qui tranchait avec son attitude plus générale. Elle hocha la tête, et alla jusqu’au plat, dont elle souleva le torchon qui le recouvrait, et se permit de prendre un des fruits qu’elle croqua à belle dents
[volonté suprême dans ma région déserte au niveau des fruits jpp des pommes depuis 2 ans Sad ], ce qui lui procura une certaine joie. Lize commença à soigner les genoux de l’homme lézard, et leur demanda alors s’ils restaient dormir chez elle ce soir-là.
A vrai dire, elle eut la même réaction que Sorga: elle aussi cligna des yeux plusieurs fois (si quelqu'un avait pu les observer côte à côte, la scène aurait sans nul doute été hilarante), puis elle regarda son ami. Elle n’avait pas remarqué à quel point la journée avait avancé, et ne se rendait pas compte non plus de la distance jusqu'à leur prochaine destination. Cependant, elle se doutait que si Lize leur proposait, elle avait de bonnes raisons, ce que lui confirma très vite Sorga: ils ne seraient pas au tombeau avant la nuit s’ils partaient à présent. Le seul mot de tombeau suffit à la faire frissonner, et cette réaction scella son choix. Elle hocha la tête.

Merci beaucoup, Lize, c’est très gentil.

Elle sourit.

Je crois que je préfèrerais en effet rester là, si cela ne vous dérange ni l’un ni l’autre. Mais à condition que vous me laissiez vous aider !

Elle n’avait aucune envie de rester passivement dans un coin, et ressentait un certain besoin de prendre part aux évènements. Que ce soit pour préparer le repas, faire les chambres, au autre chose, peu lui importait, mais elle ne voulait pas que LIze ou Sorga fassent tout eux-mêmes, peu importait son statut de reine.

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Mer 27 Mai 2020 - 0:54
Sur ces entre faites [J'ai toujours voulu la placer celle-là] le déroulement de la soirée était décidé. Une fois que Lize en eut terminée avec les bandages aux genoux de Sorga, elle enchaina presque aussitôt avec les préparatifs pour la soirée à venir. L'idée d'avoir ainsi des invités semblait beaucoup l'enthousiasmer.
Sorga fut vite mis à contribution pour extirper un matelas de combles étroites et il lui fallut un moment pour y parvenir. L'homme-lézard passa encore pas mal de temps à dépoussiérer l'objet, se déplaçant avec des airs de crabe à cause de ses bandages aux genoux.
Peu après, ils étaient tous les trois assis autour de la table, épluchant légumes et pommes de terre. Sorga ajouta pour le repas la plupart de leurs provisions du voyage et Lize avait accepté d'utiliser la viande et les pommes de terre pour faire un ragoût séparé du reste, sans trop de légumes.
Sorga lui en était très reconnaissant.
Au final, la soirée fut un moment étonnamment très agréable, étant donné les circonstances. Lize restait une hôtesse sympathique, dont les talents de guérisseuse s'étendaient aussi à distraire l'esprit loin des blessures.
Et la nourriture était bonne, ce qui aidait.
Il y eut un moment gênant néanmoins, lorsqu'arriva l'heure du coucher : il n'y avait que deux lits, et ils étaient trois. Après une certaine argumentation autour des différentes combinaisons possibles, Lize trancha en déclarant qu'elle dormirait avec Beldura dans le lit et que l'homme-lézard aurait le matelas au sol. Elle promit aussi d'aider Sorga à se relever le lendemain matin si jamais ses genoux refusaient de fonctionner, à coups de pieds aux fesses si nécessaire !
Les invités n'eurent pas trop le choix d'accepter, et ce fut avec un sourire que Sorga se prépara pour la nuit.

Il était très tôt lorsque l'homme-lézard ouvrit les yeux, sortant d'un sommeil où il n'était pas certain d'avoir rêvé. Le feu dans la cheminée n'était plus que braises, et la température dans le chalet était bien descendue pendant la nuit. Sorga resta quelques minutes sans bouger, attentif à la respiration de Lize et Beldura puis, en essayant de faire le moins de bruit possible - difficile en raison de ses articulations refroidies qui émirent un vrai concert de craquements - il se releva, récupéra quelques affaires et sortit sur le perron, refermant la porte derrière lui.
L'air frais et le léger vent qui soufflait achevèrent de le réveiller tout à fait.
La nuit était passée mais difficile de savoir l'heure précise, le soleil restant caché derrière les montagnes. Il y avait déjà un peu de lumière heureusement, assez pour que Sorga puisse voir ce qu'il faisait. Les oiseaux les plus matinaux s'en donnaient déjà à coeur joie, chantant à tue-tête pour prévenir le monde entier qu'ils étaient bel et bien là.

L'homme-lézard troqua sa tenue de voyage contre celle, très rustre d'aspect, qui lui permettrait de revêtir l'armure par la suite. L'habit se nommait un gambison, une combinaison faite de tissu et de morceaux de feutrine plus épais là où les plaques d'acier seraient le plus en frottement avec son corps. Sans gambison, porter l'armure était risquer de graves brûlures dûes aux frottements, des ecchymoses, des coupures même !
Les gestes de Sorga étaient lents, solennels.
Après cette nuit, et la journée qui s'annonçait, Il ne pouvait plus ignorer ou repousser en pensée ce qui l'attendait. Alors... c'était peut-être son dernier habit qu'il revêtait là.
La pensée, morbide, ne l'effraya pas. Au contraire, il s'en amusa, se permettant de sourire doucement en serrant les lanières maintenant l'habit en place.


A l'intérieur, Lize dormait toujours, sa respiration évoluant parfois vers un léger ronflement. Mais elle semblait tout doucement se rapprocher de l'éveil.

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Dim 23 Aoû 2020 - 18:13
Il fallait admettre que Beldura avait été étonnée de l’aspect convivial, presque joyeux de la soirée. Il y avait eu une multitude de gestes simples, du quotidien, de l'ordinaire (des choses qu’elle avait perdues de vue depuis bien longtemps à son grand regret), qui lui avaient permis de garder l’esprit occupé, de ne pas penser à ce qui les attendait. De plus, le fait de pleurer aux côtés de Lize lui avait fait du bien, lui permettant de briser le silence et de soulager quelque peu sa souffrance, d’alléger le poids qu’elle portait depuis des jours, un poids si lourd à porter seule. Elle ne se sentait pas plus heureuse simplement un peu plus légère. De plus la vieille femme, en plus d’être bonne cuisinière, était une bonne hôtesse et était parvenue à distraire tout le monde, ce qui n’était pas tâche aisée. Evidemment, l'instant du coucher n’avait pas été des plus simples, car il avait fallu se répartir dans les lits, amis c’était la maîtresse de maison qui avait tranché, et tous les deux s’étaient pliés à sa décision sans protester, échangeant même un sourire. Ce sourire n’avait pas quitté Beldura lorsqu’elle s’était préparée pour la nuit, troquant sa tenue de voyage contre une robe de nuit simple et sans fioritures (en tous cas, le moins possible, au vu de son statut), qui ne l’avait pas empêchée de se sentir comme uns intruse en se glissant dans les draps propres mais légèrement rugueux du lit qu’elle partageait avec Lize, du fait d’un tissage plus grossier que les étoffes dans lesquelles elle dormait habituellement. Cela lui rappelait, cependant, des souvenirs puisque c'était dans ce même type de draps qu’elle avait dormi des années, avant le Palais. Malgré sa fatigue, elle avait mis du temps à s’endormir. Elle redoutait tout autant un contact inopiné avec Lize que de ne plus entendre la respiration de son ami, et cette double tension l’avait tenue en éveil longtemps avant qu’elle en cède finalement à un des besoins les plus primaires et ne s’endorme. Elle n’entendit donc que de façon très lointaine les articulations de son ami craquer, ce qu’elle associa sans doute à un autre élément de ses rêves, et c’est le réveil de Lize qui la sortit du sommeil. Le fait de ne plus être bercée par cette respiration profonde, légèrement ronflante l’avait effrayée soudain, et c’est en sursaut qu’elle se redressa sur le lit, surprenant manifestement la vieille dame qui se levait.

- Oh, pardon ! Je ne voulais pas vous effrayer …

Lize eut un geste rassurant, et Beldura se mit sur pied, avant d’enfiler un gilet et d’aller commencer à préparer le petit déjeuner (après avoir fait une toilette rapide). Elle mit ainsi de l’eau à bouillir, et rassembla sur un plateau de la vaisselle afin de la disposer sur le perron où ils avaient mangé de la brioche la veille. En réalité, elle était incapable d’en faire plus, car elle ne savait pas où se trouvaient les choses, aussi elle sortit mettre la table. Elle eut un léger frisson dû à l’air froid, mais sourit tout de même à son ami, déjà vêtu du gambison qui serait bientôt sous son armure.

- Bonjour, Sorga.

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Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?

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Ven 11 Sep 2020 - 21:25
Au réveil comme ça et sans l'appui du soleil pour le réchauffer, Sorga était encore un peu froid et somnolent. Surtout débarrassé de sa tenue de voyage thermorégulatrice. Il enfilait donc le gambison à la façon d'un automate, les gestes lents et les yeux dans le vague.
L'arrivée de Beldura le força à se redresser un peu. Puis il secoua la tête pour chasser le brouillard qui lui enveloppait le cerveau, avant de sourire à son amie :

- Bonjour Beldura. Bien dormie ?

Il n'arrivait pas à s'habituer à la voir habillée aussi simplement, loin des tenues protocolaires et toujours recherchées fournies par les fauves et son statut de Reine. Il préférait la voir ainsi cependant : il trouvait que cela la mettait bien plus en valeur.
Il termina d'attacher les lacets retenant les manches de son gambison en place. L'homme-lézard vint aider Beldura avec la préparation du petit-déjeuner, et ils furent vite rejoints par Lize qui venait de finir sa toilette et qui avait rassemblée ce que Beldura n'avait pas sue ou osée trouver dans la petite cuisine.
La vieille herboriste semblait aussi mal réveillée que l'homme-lézard mais elle fit visiblement des efforts pour être une hôtesse agréable. La tasse de café aida néanmoins beaucoup. Malgré la raison plutôt grave de la présence de ses visiteurs, il était facile de voir que Lize était ravie d'avoir pu organiser une soirée pyjama.

Le petit-déjeuner fut pris sur la terrasse, café et thé chaud permettant de lutter contre l'air frais matinal.
Lorsque finalement le soleil apparut, passant par-dessus la crête, Sorga et Lize laissèrent échapper un soupir d'aise, tous deux ravis de pouvoir être réchauffés grâce à ça.
Sorga venait tout juste de terminer les restes de ragoût que Lize lui apportait une autre dose de sa mixture de la veille. Il fit une telle grimace en prenant le verre dans les mains que l'herboriste se mit à rire :

- Ça va te donner un coup de pied aux fesses ! Tu en auras besoin pour porter tout ton équipement. Allez, cul sec, tu sentiras moins le goût !
- Je ne peux pas trop boire cul sec avec ce museau, Lize. Mais bon...
- Ne fais pas l'enfant.

L'homme-lézard tira la langue, puis il but sa potion le plus vite possible, avant de grimacer et de secouer la tête de dégoût, plus encore que la veille. Décidément, la fraise, ça ne passait pas !
Lize rit devant ses mimiques, pas tout à fait désolée mais sans méchanceté.

- Il va falloir améliorer la recette si tu veux partager ce truc. Pouah !
Beldura, tu veux toujours m'aider et porter aussi un bout de l'armure ? J'ai réfléchi et, si tu t'en sens capable, je pense que tu pourrais porter les bras de l'armure. C'est un ensemble de pièces de dix kilos par bras à vue de nez, et qui ont l'avantage de bien tenir ensemble et d'être lisses, donc pas de risques de se blesser. Et si tu fatigues, je pourrais aussi facilement les récupérer et les enfiler.
Qu'en dis-tu ?

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Sam 10 Oct 2020 - 19:07
Beldura avait continué à aider Lize, et avait ensuite pris son petit déjeuner en savourant la chaleur que diffusait la boisson chaude à travers la céramique, et qui lui donnait la sensation d’éloigner le froid du matin tout comme ses soucis. Rien n’était cependant plu efficace que regarder les interactions entre Lize et Sorga qui, très proches, ne cessaient ne se taquiner, ce qui lui réchauffait le coeur. C’était car elle les observait, et souriait par dessus la fumée de son petit déjeuner, qu’elle resta très silencieuse. Aussi fuit-elle un peu surprise quand Sorga s’adressa à elle directement, car un peu plus, elle aurait elle-même oublié sa propre présence. Elle le regarda donc en clignant des yeux, le temps de revenir totalement à la réalité, avant d’assimiler ses propos -et de cesser d’imaginer son dégoût face aux gâteaux aux fraises fréquemment proposés au palais durant la saison chaude, ce qu’elle ignorait jusque là (combien de choses encore ignorait-elle à propos de son ami ? Etait-elle aussi proche de lui qu’elle l’imaginait seulement ?).
Elle hocha la tête lorsqu’il lui proposa de porter les bras de l’armure, avant de marquer un temps d’arrêt à la mention de leur poids. Cela lui ferait donc vingt kilos à porter ? Avait-elle déjà porté aussi lourd ? Rien n’était moins sûr. Ce qui était certain en revanche, c’est que ce n’était pas arrivé depuis son sacre. Même les enfants qui lui montaient sur les genoux pour la Prodigalité étaient portés par quelqu’un de sa Cour directement sur ses jambes. Avec un léger froncement de sourcils un peu inquiet, elle hocha la tête.

Oui, j’essaierai avec plaisir ! Mais … Je n’ai rien porté de lourd depuis …

Elle tentait de trouver une date, mais, s’en sentant incapable, elle décida d’enchaîner, le laissant libre d’imaginer une durée.

J’espère que ça ira …

En réalité, ce qu’elle en lui disait pas, c’est qu’elle avait peur d’être pour lui un fardeau, une charge. Elle se sentait déjà terriblement impuissante, et savait qu’il lui serait encore plus dur de se sentir inutile. Elle avait parfaitement conscience que c’était là la dernière partie de leur long voyage qui commençait, et cela l’angoissait évidemment, car elle redoutait l’épreuve qui les attendait tous les deux. Elle se disait que si elle avait quelque chose à faire, ce serait peut-être plus facile.

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Lun 19 Oct 2020 - 1:06
- Nous irons à ton rythme, Belle. Et je ne suis pas certain du poids que je t'ai annoncé... c'est peut-être moins...
- Je dois avoir un sac pour transporter ça, ce sera plus simple.
- Merci.
- De rien. Vous comptez vous mettre en route à quel moment ?
- Je ne sais pas... nous avons moins de distance à faire et nous sommes moins pressés par le temps. Dès que nous serons prêts, sans se presser ?

Sorga observait Beldura en disant cela, gêné d'être amené à décider de cette planification. Il voulait être certain que cela convenait à son amie. Si elle voulait prolonger leur séjour chez Lize de quelques heures, il attendrait.
Le froid qui lui étreignait les os ne s'était pas manifesté plus que cela ce matin, ce qui devait être bon signe. Les mixtures de Lize devaient faire effet. Et ce soleil qui lui réchauffait les écailles... La journée allait être difficile avec le transport de tout son équipement mais là, il se sentait en confiance, et moins dans l'urgence.
Lize se releva d'un bond presque et retourna dans la maison en déclarant :

- Si vous n'avez pas fixé d''horaires, je vais pouvoir finir de m'occuper de ton cas !

Elle revint bien vite avec son matériel de soins qu'elle posa sur la table.
La guérisseuse affichait un grand sourire - que Sorga percevait comme sadique - et elle commença par aller examiner la corne blessée de l'homme-lézard. Le baume à base de miel avait séché pendant la nuit, formant un plâtre protégeant la zone blessée.

- Je vais pouvoir ajouter maçon à la liste de mes compétences.
- Ravi de pouvoir aider.
- Je vais te donner un pot de ce baume pour les cornes, tu pourras en avoir besoin.
- Ce n'est pas... aïe !

Lize venait de lui infliger une pichenette juste derrière le trou qui lui servait d'oreille, faisant claquer le bout de son ongle sur le côté de son crâne, le coupant net dans ses protestations. Elle rit tout en lui faisant un nouveau bandage.

- Nigaud, va ! Bon, les genoux maintenant. Beldurra, s'il fait ou dit encore des bêtises quand vous serez en chemin, n'hésite pas à le baffer à ma place !

L'homme-lézard ne put s'empêcher de pouffer à l'idée de voir Beldura user de la même méthode que Lize. Puis il s'excusa auprès de la Reine :

- Navré, mais l'image est trop folle pour ne pas en rire !
- Si cela doit arriver, tu viens de lui donner une excellente raison pour le faire !

Lize sourit à Beldura, espiègle, comme pour l'inviter à mettre la menace à exécution.
L'homme-lézard, voyant l'échange entre les deux femmes, en perdit un peu son sourire, plus tout à fait sûr tout à coup de la réaction de la Reine.

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