- Aëlia DelabostEaquien.ne
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Date d'inscription : 12/02/2012
Age : 35
Localisation : En mer, toujours, sur l'Envolée, peut-être pas pour toujours.
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Date de naissance: 04/03/2754
Âge: 36
Branche(s): Télépathe
Lieu de vie: Hypnos
Occupation: Associée à LutherCorp et exploratrice de portails
Niveau de richesse: 7
Niveau de célébrité: 7
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[Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Ven 11 Jan 2019 - 19:40
Nous étions déjà à plus de la moitié de Rubéen, et Aëlia était impressionnée par la vitesse de passage du temps. Cela faisait quasiment un mois à présent que les incidents de la Prodigalité avaient eu lieu, et le Couronnement était encore dans toutes les bouches. Eux étaient en mer depuis tout ce temps, sans réel but, sinon ne pas se faire coincer et s’enrichir. Ils se tenaient au courant de ce qu’il se passait à terre via un système de communication passant par des oiseaux voyageurs. Les informations leur arrivaient donc en décalage, avec du retard, et il était impossible de savoir réellement ce qui se passait. En réalité, Aëlia était effrayée. Il lui restait quelques amis à terre, dont Natalia, et la situation l’inquiétiat: elle espérait qu’il ne leur arriverait rien. Elle était donc assez nerveuse, bien malgré elle, et loupait ainsi quelques petits évènements mineurs sur le navire.
Elle jouait cependant son rôle à merveille, plaisantant avec chacun, et ayant une efficacité hors du commun pour repérer les petits défauts, et surtout, montant régulièrement à la vigie. Ils avaient croisé beaucoup de navires, mais aucun ne les avait approchés, et eux-mêmes n’étaient encore allés chercher de noises à quinconque. La cohabitation avec son frère était parfois quelque peu houleuse: elle n’avait plus cinq ans, et ne lui obéissait plus comme avant. De plus, le manque d'intimité, la promiscuité, augmentaient les tensions qui existaient déjà au préalable entre eux. Ainsi, ils se disputaient régulièrement, souvent sans conséquence. Elle sentait son frère tendu, très tendu, plus que d’habitude lorsqu’il y avait des difficultés financières. Elle se doutait que cela avait un rapport avec le Réveil de l’Ombre, amis après avoir tenté d’aborder le sujet et s’être fait sauvagement envoyer sur les ronces, elle avait fini par catégoriser le sujet comme interdit, et cessé de tenter de comprendre ce qui se passait dans l’esprit de son aîné, qui, bien évidemment, lui fermait l’accès à ses pensées.
En bref, Aëlia était un peu renfrognée. C’est donc ainsi renfrognée, et emmitouflée dans une épaisse veste et une écharpe qui lui couvrait cou, mais aussi bouche nez et oreilles qu’elle descendit de la vigie, secoua la tête pour en faire tomber les cristaux de glace qui s’étaient formés dans ses cheveux. Clignant les yeux, elle se rendit aussi compte que le gel avait eu ses cils, et grommela, en s’enfouissant toute entière dans son écharpe, et en y soufflant pour se faire dégeler.
Bordel y a pas idée de faire si froid ! ca va vous tenez le coup les marins d’eau douce ? Vous avez vu les baleines blanches d’ailleurs ?
Elle fit un clin d’oeil à Xerxès et Luther, non loin. A vrai dire,elle était à ça de leur proposer un chocolat chaud ou un café tant elle était gelée et rêvait de se réchauffer. Il faisait un froid de gueux à la vigie, son poste régulier !
Elle jouait cependant son rôle à merveille, plaisantant avec chacun, et ayant une efficacité hors du commun pour repérer les petits défauts, et surtout, montant régulièrement à la vigie. Ils avaient croisé beaucoup de navires, mais aucun ne les avait approchés, et eux-mêmes n’étaient encore allés chercher de noises à quinconque. La cohabitation avec son frère était parfois quelque peu houleuse: elle n’avait plus cinq ans, et ne lui obéissait plus comme avant. De plus, le manque d'intimité, la promiscuité, augmentaient les tensions qui existaient déjà au préalable entre eux. Ainsi, ils se disputaient régulièrement, souvent sans conséquence. Elle sentait son frère tendu, très tendu, plus que d’habitude lorsqu’il y avait des difficultés financières. Elle se doutait que cela avait un rapport avec le Réveil de l’Ombre, amis après avoir tenté d’aborder le sujet et s’être fait sauvagement envoyer sur les ronces, elle avait fini par catégoriser le sujet comme interdit, et cessé de tenter de comprendre ce qui se passait dans l’esprit de son aîné, qui, bien évidemment, lui fermait l’accès à ses pensées.
En bref, Aëlia était un peu renfrognée. C’est donc ainsi renfrognée, et emmitouflée dans une épaisse veste et une écharpe qui lui couvrait cou, mais aussi bouche nez et oreilles qu’elle descendit de la vigie, secoua la tête pour en faire tomber les cristaux de glace qui s’étaient formés dans ses cheveux. Clignant les yeux, elle se rendit aussi compte que le gel avait eu ses cils, et grommela, en s’enfouissant toute entière dans son écharpe, et en y soufflant pour se faire dégeler.
Bordel y a pas idée de faire si froid ! ca va vous tenez le coup les marins d’eau douce ? Vous avez vu les baleines blanches d’ailleurs ?
Elle fit un clin d’oeil à Xerxès et Luther, non loin. A vrai dire,elle était à ça de leur proposer un chocolat chaud ou un café tant elle était gelée et rêvait de se réchauffer. Il faisait un froid de gueux à la vigie, son poste régulier !
- Luther DelabostEaquien.ne
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Dim 27 Jan 2019 - 22:44
Luther détourna le regard de l’horizon pour regarder Aëlia à moitié congelée et enfouie sous une tonne de vêtements. C’était à se demander comment elle pouvait se mouvoir avec un poid pareil. Lui même n’était pas plus habillé que d’habitude. Des vêtements confortables avec par dessus une grande veste pleine de poches pour pouvoir y fourrer tout et n’importe quoi. Il avait cependant réduit un peu l’intensité de ses vêtements thermo-réactifs, histoire de sentir un peu la fraicheur extérieure sans pour autant se transformer en glaçon. Il aimait ressentir les variations de températures au fil des saisons. C’est une chose qui n’existait pas lorsqu’Efferias était sous terre. Idem pour l’horizon. Celui-ci se limitait au cratères de la ville, mais ici, sur la mer Orphée, on avait l’impression de pouvoir contempler le bout du monde. Plus le temps passait, plus il aimait être en mer.
Pas de baleine à l’horizon, cap’tain Igloo ! dit-il en réponse au clin d’oeil de la pirate. Il appuya ses paroles par une caricature de salut militaire.
Luther appréciait la pirate, qui avait été amicale et franche envers lui dès le départ, même en reconnaissant son nom. Elle lui avait même cédé sa chambre pour le voyage (m’enfin il avait quand même payé !). Et même si elle essayait de le cacher à l’équipage, il sentait qu’elle était tendue, nerveuse. Il se donna donc pour mission de lui redonner le sourire, au moins pour quelques instants.
Comment avance la grande glaciation, chef ?
Pas de baleine à l’horizon, cap’tain Igloo ! dit-il en réponse au clin d’oeil de la pirate. Il appuya ses paroles par une caricature de salut militaire.
Luther appréciait la pirate, qui avait été amicale et franche envers lui dès le départ, même en reconnaissant son nom. Elle lui avait même cédé sa chambre pour le voyage (m’enfin il avait quand même payé !). Et même si elle essayait de le cacher à l’équipage, il sentait qu’elle était tendue, nerveuse. Il se donna donc pour mission de lui redonner le sourire, au moins pour quelques instants.
Comment avance la grande glaciation, chef ?
- Aëlia DelabostEaquien.ne
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Mer 30 Jan 2019 - 17:11
La pirate était, en cet instant, extrêmement jalouse de la situation de Delabost avec ses vêtements auto-chauffants ou thermorégulateurs ou thermo-réactifs ou peu importe mais en tous cas légers et qui le maintenaient à la bonne température. Elle même se musclait incroyablement à bouger avec tout son harnachement !! Et dire que certains restaient torse-nu, ou presque … Elle se demandait parfois s’ils étaient vivants -puis se rappelait qu'ils étaient Fils du Feu …
Elle éclata de rire à son salut.
Du calme, ou c’est moi qui vais te paner ! Tu feras moins le malin quand tu vas devoir monter à la vigie, non mais !
Puis elle haussa les épaules.
Boarf. Bientôt, on devra transformer l’Envolée en brise-glaces si on continue comme ça.
Sur ces sages paroles, elle repartit vers la cabine qu’elle partageait avec son frère pour récupérer son sextant, avant de rejoindre le second dans sa cabine pour jeter un oeil aux cartes, puis le voyage continua.
La jeune fille trouvait l’ambiance sur le navire de plus en plus étrange.
Tout d’abord, elle avait l’impression d’avoir de plus en plus froid, de ne jamais avoir été confrontée à de telles gelées en mer. Il y avait des plaques de glace partout, et si ce qu'elle avait dit à Luther était censé être une plaisanterie, elle se disait de plus en plus que peut-être ajouter des trucs sur la coque ne serait pas une si mauvaise idée, histoire d'éviter les risques de coque fendue.
En plus de ça, il y avait un drôle de climat. Quelque chose de malsain, de tendu. Elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce que c’était, mais l’ambiance lui paraissait difficile, comme si certains dissimulaient à d’autres un certain nombre d’informations. Et elle avait beau être télépathe, elle ne parvenait pas à avoir accès à tout ceci, à croire qu’il n’y avait rien ou bien … Ou bien que les cachottiers avaient appris à se protéger. Cette idée l’inquiétait un peu.
Ils avaient aussi changé de cap de manière soudaine, presque aléatoire. Si elle n’avait aucun rôle officiel sur le bateau, elle était habituée à ce que son frère, avec qui la communication avait toujours été facile, lui parle toujours de tout, et à, de fait, être au courant des stratégies de navigation, des caps, et des escales. Ici rien. Et lorsqu’elle avait tenté de savoir, elle avait été envoyée sur les roses presque gentiment, comme si tout ceci ne la concernait pas. Cela l’avait vexée, évidemment, et les relations entre son frère et elle étaient tendues comme un élastique prêt à rompre. Elle était certaine qu’il y avait anguille sous roche; pourquoi sinon auraient-ils changé de cap, allant dans une autre direction que le trésor visé ? Mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Cela la gênait. Cela faisait à présent un mois qu’ils étaient partis.
Ce soir-là, elle prit le repas avec tout l’équipage, mais pas près de son frère, qui mangeait dans sa cabine avec le second, et quelques hommes qui avaient aussi des responsabilités. Cela lui faisait serrer les dents. Déjà, elle n’était pas invitée et cela la faisait enrager. Ensuite, elle détestait que le capitaine s’isole de son équipage. Toujours était-il qu’elle vint se poser sur un des bancs de la grande tablée, son assiette pleine de ragout de poisson, et se retrouva ainsi près de Luther, et non loin de Xerxès. Tous deux éclairaient un peu sa traversée. Ils étaient sympathiques, avaient de l’humour, et échappaient aux tensions de l’équipage.
Elle sourit à l’entrepreneur.
Bon appétit ! Ca va tu t’habitues à la mer ? C’est pas toujours facile au début. Surtout quand on a vécu sous terre comme toi j’imagine ! Puis arriver dans un équipage déjà constitué, c’est pas simple non plus, Xerxès en a l’expérience.
*Surtout vu comment c’est tendu … Bon sang de bois, qu’est ce qui peut bien se passer dans cette foutue cabine ?*
Elle éclata de rire à son salut.
Du calme, ou c’est moi qui vais te paner ! Tu feras moins le malin quand tu vas devoir monter à la vigie, non mais !
Puis elle haussa les épaules.
Boarf. Bientôt, on devra transformer l’Envolée en brise-glaces si on continue comme ça.
Sur ces sages paroles, elle repartit vers la cabine qu’elle partageait avec son frère pour récupérer son sextant, avant de rejoindre le second dans sa cabine pour jeter un oeil aux cartes, puis le voyage continua.
La jeune fille trouvait l’ambiance sur le navire de plus en plus étrange.
Tout d’abord, elle avait l’impression d’avoir de plus en plus froid, de ne jamais avoir été confrontée à de telles gelées en mer. Il y avait des plaques de glace partout, et si ce qu'elle avait dit à Luther était censé être une plaisanterie, elle se disait de plus en plus que peut-être ajouter des trucs sur la coque ne serait pas une si mauvaise idée, histoire d'éviter les risques de coque fendue.
En plus de ça, il y avait un drôle de climat. Quelque chose de malsain, de tendu. Elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce que c’était, mais l’ambiance lui paraissait difficile, comme si certains dissimulaient à d’autres un certain nombre d’informations. Et elle avait beau être télépathe, elle ne parvenait pas à avoir accès à tout ceci, à croire qu’il n’y avait rien ou bien … Ou bien que les cachottiers avaient appris à se protéger. Cette idée l’inquiétait un peu.
Ils avaient aussi changé de cap de manière soudaine, presque aléatoire. Si elle n’avait aucun rôle officiel sur le bateau, elle était habituée à ce que son frère, avec qui la communication avait toujours été facile, lui parle toujours de tout, et à, de fait, être au courant des stratégies de navigation, des caps, et des escales. Ici rien. Et lorsqu’elle avait tenté de savoir, elle avait été envoyée sur les roses presque gentiment, comme si tout ceci ne la concernait pas. Cela l’avait vexée, évidemment, et les relations entre son frère et elle étaient tendues comme un élastique prêt à rompre. Elle était certaine qu’il y avait anguille sous roche; pourquoi sinon auraient-ils changé de cap, allant dans une autre direction que le trésor visé ? Mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Cela la gênait. Cela faisait à présent un mois qu’ils étaient partis.
Ce soir-là, elle prit le repas avec tout l’équipage, mais pas près de son frère, qui mangeait dans sa cabine avec le second, et quelques hommes qui avaient aussi des responsabilités. Cela lui faisait serrer les dents. Déjà, elle n’était pas invitée et cela la faisait enrager. Ensuite, elle détestait que le capitaine s’isole de son équipage. Toujours était-il qu’elle vint se poser sur un des bancs de la grande tablée, son assiette pleine de ragout de poisson, et se retrouva ainsi près de Luther, et non loin de Xerxès. Tous deux éclairaient un peu sa traversée. Ils étaient sympathiques, avaient de l’humour, et échappaient aux tensions de l’équipage.
Elle sourit à l’entrepreneur.
Bon appétit ! Ca va tu t’habitues à la mer ? C’est pas toujours facile au début. Surtout quand on a vécu sous terre comme toi j’imagine ! Puis arriver dans un équipage déjà constitué, c’est pas simple non plus, Xerxès en a l’expérience.
*Surtout vu comment c’est tendu … Bon sang de bois, qu’est ce qui peut bien se passer dans cette foutue cabine ?*
- Aëlia DelabostEaquien.ne
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Mer 6 Mar 2019 - 16:31
Oui décidément, Aëlia s'entendait de mieux en mieux avec Luther au fil du temps qui avançait, alors que ses relations avec son frère se tendaient de plus en plus. Cette soirée-là fit partie de celles qui prouvèrent bien leur entente. De nombreuses autres passèrent, jusqu'à ce soir de Fête du Courage et de l'Espérance. Les pirates de l'Envolée ne savaient pas ce qui se passait sur terre à ce moment-là, évidemment, mais des échos leur parvenaient, qui inquiétaient Aëlia. L’Ombre s’était remanifestée, et la climat sur la terre ferme semblait être de plus en plus tendu et difficile, en miroir de celui du bateau. Alban passait de moins en moins de temps avec elle, et surtout, elle avait la sensation de plus en plus agaçante qu’il al fuyait, fuyant ses questions, et les explications qu’elle lui demandait. Le climat dans leur cabine partagée était celui d’une tempête. Elle le détestait de lui faire subir ça, et se détestait de n’être pas assez maligne pour comprendre ce qu’il se passait.
C’est ainsi qu’après un nouveau repas avec Alban loin d’eux, à rire avec l’équipage, elle revint vers la cabine, légèrement éméchée, pour retrouver son lit, et dormir. Mais, en approchant, elle entendit des éclats de voix.
... Rien du tout !
… très clair au contraire ! … Demain …
… ne peux pas faire ça ! … Jamais ...
… Capitaine …
… imagine ! tout l’or …
A cet instant, elle entra dans la cabine, et les quatre hommes présents se turent soudainement, en cachant les documents étalés sur la table. Alban, manifestement tendu, la fusilla du regard.
Sors d’ici ! Immédiatement Aëlia !
Pardon ?
Dehors ! Et apprends à frapper avant d’entrer.
Il y eut un silence durant lequel elle se sentit bouillir puis …
Va te faire foutre Alban ! Je sais pas ce que tu fais, mais va au diable ! Allez tous vous faire bouffer par le Kraken ! Si c’est si secret que ça, pourquoi faire ça là où je dors hein ? Je suis ici chez moi aussi !
Aëlia, je suis le capitaine, tu n’as pas le droit de me parler sur ce ton !
Je suis ta SOEUR BORDEL !
Ca ne te donne aucun droit sur le bateau !
Tu m’as toujours tout dit !
Parce que je le voulais bien ! Je ne veux que te protéger, alors sors de là !
Tu dis n’importe quoi ! Tu fais n’importe quoi ! Tu me protèges pas, t'as peur que je t’engueules ! Ba voilà, c’est fait, t’es content ! Laisse-moi aller dormir.
Sors de là.
C’est ma chambre aussi.
Sors.
Tu veux quoi, que j’aille à la cale ?
JE M’EN CONTRE-FOUS ! SORS D’ICI AËLIA ! C’EST UN ORDRE !
Elle se prit ces derniers mots comme une gifle. Il en lui avait jamais donné d’ordre, et jamais non plus parlé sur ce ton. Elle serra les mâchoires, et ravala ses larmes. Puis elle lui balança un coup de poing de tous les diables.
Pauvre con ! Tu veux que je me barre ? T’as gagné ! T’as tout gagné, et t’as tout perdu ! T’es qu’un pauvre con !
Et au lieu de repartir vers le pont, elle traversa la salle de bain, claquant chaque porte, et entra comme une tornade dans son ancienne chambre, celle qu’occupait Delabost, pestant toujours, sa colère, sa fureur même, aisément perceptible, certainement plus que l'infinie tristesse qui l’habitait. Elle alla s’affaler dans son lit et hurla dans un oreiller, la tête enfouie, les membres tremblants. Puis, elle releva la tête, vit l’occupant, et le foudroya du regard avant même qu’il ait le temps d’ouvrir la bouche.
Quoi ? Toi aussi tu vas me virer ? C’est ma chambre au départ, ici.
Il y avait du défi, de la morgue même dans son ton. Ses yeux lançaient des éclairs et dans sa tête passait une litanie de jeledétestejeledétestejeledétestejeledéteste infinie. A vrai dire, à cet instant, elle aurait été capable de faire passer l’entrepreneur par dessus bord s’il la cherchait. Ce soir, elle avait besoin de son lit, de sa chambre.
C’est ainsi qu’après un nouveau repas avec Alban loin d’eux, à rire avec l’équipage, elle revint vers la cabine, légèrement éméchée, pour retrouver son lit, et dormir. Mais, en approchant, elle entendit des éclats de voix.
... Rien du tout !
… très clair au contraire ! … Demain …
… ne peux pas faire ça ! … Jamais ...
… Capitaine …
… imagine ! tout l’or …
A cet instant, elle entra dans la cabine, et les quatre hommes présents se turent soudainement, en cachant les documents étalés sur la table. Alban, manifestement tendu, la fusilla du regard.
Sors d’ici ! Immédiatement Aëlia !
Pardon ?
Dehors ! Et apprends à frapper avant d’entrer.
Il y eut un silence durant lequel elle se sentit bouillir puis …
Va te faire foutre Alban ! Je sais pas ce que tu fais, mais va au diable ! Allez tous vous faire bouffer par le Kraken ! Si c’est si secret que ça, pourquoi faire ça là où je dors hein ? Je suis ici chez moi aussi !
Aëlia, je suis le capitaine, tu n’as pas le droit de me parler sur ce ton !
Je suis ta SOEUR BORDEL !
Ca ne te donne aucun droit sur le bateau !
Tu m’as toujours tout dit !
Parce que je le voulais bien ! Je ne veux que te protéger, alors sors de là !
Tu dis n’importe quoi ! Tu fais n’importe quoi ! Tu me protèges pas, t'as peur que je t’engueules ! Ba voilà, c’est fait, t’es content ! Laisse-moi aller dormir.
Sors de là.
C’est ma chambre aussi.
Sors.
Tu veux quoi, que j’aille à la cale ?
JE M’EN CONTRE-FOUS ! SORS D’ICI AËLIA ! C’EST UN ORDRE !
Elle se prit ces derniers mots comme une gifle. Il en lui avait jamais donné d’ordre, et jamais non plus parlé sur ce ton. Elle serra les mâchoires, et ravala ses larmes. Puis elle lui balança un coup de poing de tous les diables.
Pauvre con ! Tu veux que je me barre ? T’as gagné ! T’as tout gagné, et t’as tout perdu ! T’es qu’un pauvre con !
Et au lieu de repartir vers le pont, elle traversa la salle de bain, claquant chaque porte, et entra comme une tornade dans son ancienne chambre, celle qu’occupait Delabost, pestant toujours, sa colère, sa fureur même, aisément perceptible, certainement plus que l'infinie tristesse qui l’habitait. Elle alla s’affaler dans son lit et hurla dans un oreiller, la tête enfouie, les membres tremblants. Puis, elle releva la tête, vit l’occupant, et le foudroya du regard avant même qu’il ait le temps d’ouvrir la bouche.
Quoi ? Toi aussi tu vas me virer ? C’est ma chambre au départ, ici.
Il y avait du défi, de la morgue même dans son ton. Ses yeux lançaient des éclairs et dans sa tête passait une litanie de jeledétestejeledétestejeledétestejeledéteste infinie. A vrai dire, à cet instant, elle aurait été capable de faire passer l’entrepreneur par dessus bord s’il la cherchait. Ce soir, elle avait besoin de son lit, de sa chambre.
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Mar 12 Mar 2019 - 17:56
La nuit, associée à sa discussion avec Luther lui avaient permis de décolérer un peu. A vrai dire, la pirate était très affectée par les disputes avec son frère et par l’éloignement progressif qui se faisait sentir peu à peu entre eux. Aussi avait-elle décidé ce matin-là d’aller parler à Alban et de lui exposer, seul à seule, ce qui lui pesait tant.
Elle n’en eut pourtant pas le temps.
Elle avait ouvert les yeux depuis un instant à peine, et remettait en ordre ses idées tout en regardant Luther encore endormi, et en savourant les bruits familiers de sa chambre alors que le bateau était bercé par l’eau, lorsque soudain retentit un cri sur le pont.
Tous à vos postes ! Navire en vue !
Un sourire carnassier apparut sur ses lèvres alors que déjà l’adrénaline, l’excitation du combat pulsait en elle. Un navire marchand venait d’être aperçu à la vigie, et les pirates allaient partir à l’abordage, piller ces gras du bide de leurs richesses, ou bien un autre bateau pirate était en vue, et chacun allait devoir se battre non seulement pour garder bateau, équipage et fortune entiers mais aussi pour récupérer celui de l’autre … c’était là une de ses parties préférées. Elle adorait se battre, et adorait encore plus l’instant où les pirates vaincus se rendaient compte que la personne qui venait tout juste de leur mettre la pâtée de leur vie -du moins c’était ce qu’elle se disait- n’était autre qu’une femme.
Elle jeta un oeil à l’homme qui s’éveillait près d’elle. Lorsque la veille, elle était entrée comme une furie dans la chambre, ses émotions influençant tout ce qui se trouvait alentours, il avait su réagir de manière à désamorcer ce qui aurait pu s’annoncer comme un conflit majeur. Après avoir un peu discuté, et qu’il soit parvenu à la faire rire, elle s’était excusée, et lui avait offert de lui laisser le lit, et de prendre le fauteuil, ou, s’il n‘était pas pudique, de dormir avec elle. C’est cette dernière option qui avait été retenue, plus confortable pour les deux parties, et malgré leurs trente ans ou presque, ils s’étaient retrouvés à bavarder et rire comme des adolescents. La jeune femme avait été presque surprise: pour elle, les hommes se divisaient en deux catégories, ceux du bateau, sa famille donc, et les autres, qui étaient souvent de potentiels amants ou en tous cas séducteurs. Elle n’avait rien senti de ce genre chez l’entrepreneur à son égard -en même temps au vu de la scène du début de soirée, elle aurait tout à fait compris que cela éteigne toute étincelle si étincelle il y avait eue-, et s’était donc laissée aller et avait pu reprendre du poil de la bête, perdu lors de cette traversée éprouvante sur bien des points. Luther Delabost se réveillait donc tout juste au cri d'alerte du marin sur le pont, et elle lui sourit.
Salut, la marmotte ! On va partir à l’abordage, et récupérer deux-trois richesses chez d’autres pirates ou des marchands ! je file sur le pont, mais ça risque d’être un poil dangereux, tu peux rester par là si tu le sens pas, et hésite pas à m’appeler dans ta tête, si ça tourne mal !
Elle lui fit un clin d’oeil, puis se leva, enfila son pantalon, son gilet par dessus sa chemise gardée pour la nuit, et des bottes, ainsi que des armes. Puis, elle sortit sur le pont, où le soleil l’éblouit un instant, et sourit à un des matelots qui passait devant elle. Puis elle aperçut son frère, très concentré, en grande discussion avec son second et le membre de l’équipage le plus âgé. Elle tenta de lui faire un signe, un sourire, mais lorsqu’il sembla l’apercevoir, il détourna le regard. Elle fronça les sourcils, intriguée, mais n’eut pas le temps de creuser le problème: le navire visé approchait à grand voiles, et elle le distinguait à présent aisément.
C’était un splendide bâtiment. Immense, réellement immense, presque deux fois plus grand que l’Envolée. Elle voyait les hommes à son bord s’agiter, mais la brume, les nuages, l'empêchaient de correctement distinguer le pavillon et les voiles, et donc de savoir qui ils allaient attaquer. Le navire lui paraissait cependant très propre et en bon état pour un bateau pirate; ça devait donc être un riche, très riche marchand, et à l'idée des richesses entassées dans les cales, ses yeux brillèrent d’une lueur gourmande.
Elle se tourna vers Xerxès, le Darah, présent près d’elle.
Sacrée coquille de noix, hein le poche ?
Elle lui fit un clin d’oeil. Au fur et à mesure des traversées côte à côte, Xerxès et elle s'étaient rapprochés, et s’entendaient réellement de mieux en mieux, de boutades en boutades, de bizarreries en bizarreries, de cuites en cuites. Elle avait appris à lui faire confiance, et il lui semblait que ce sentiment était partagé, quoiqu’ils n’en sachent que peu l’un de l’autre. Aëlia avait d’ailleurs, lors d’un précédent voyage, accepté d’entraîner Xerxès à se construire un mur contre les télépathes, afin de bloquer les intrusions. Lors de ce voyage, elle lui avait appris à filtrer ce qu’il laissait passer, que ce soit ce qu’il laissait libre d’accès au télépathe, ou bien ce que lui même tentait de transmettre -comme lorsqu’ils voulaient communiquer-, puis, bien plus complexe, à manipuler ses propres pensées, de manière à pouvoir tromper un Télépathe pas trop agressif. C’était un apprentissage fastidieux et fatigant, mais qui leur avait appris à se connaître bien plus, puisque chacun devait pouvoir plonger dans l’esprit de l’autre, même si aucun d’eux n’avait jamais évoqué, par pudeur sans doute, ce qu’il avait pu découvrir dans les méandres spirituelles de l'autre. Ceci avait renforcé entre eux la complicité déjà présente, et une forme de lien spécifique s’était créé, leur facilitant la communication télépathique, et ce même sur de longues distances. Ce serait un de leurs premiers abordages partagés avec cette étonnante connexion, et elle avait hâte de voir ce que cela donnait. Jusque là, elle n’avait partagé un tel lien qu’avec Alban puis Garmyr; partager ceci avec un ami était stimulant également.
Et soudain un cri. L’abordage commençait. Elle échangea un regard avec Xerxès, et espérant que Luther s’en sortirait correctement, observa avec délice les cordes amarrer le bateau d’en face, l’approcher d’eux,alors que les plus téméraires déjà traversaient. Très vite, elle aussi fut sur le pont adverse, et elle dégaina sa fine épée. Et elle commença à bretter, désarma son premier adversaire. Mais quelque chose clochait. Oui, quelque chose clochait.
Elle jeta un coup d’oeil circulaire autour d’elle, et comprit. Autour d’elle, il y avait déjà des morts, du sang, alors qu’habituellement, Alban et ses hommes faisaient des prisonniers, puis pillaient. Ils ne tuaient pas beaucoup pour des pirates, mais là c’était une boucherie qui commençait. Mais il y avait encore pire, si cela était possible. Elle n’était pas face à des pirates. Elle n’était pas face à des marchands. Elle était face à des hommes en uniforme, qui voguaient sous un pavillon gouvernemental.
Elle se battait contre la marine de Rhadamanthe. Elle tuait des soldats, des soldats entraînés à se battre, de vrais marins. S’ils avaient le dessus, c’était car ils les avaient pris par surprise.
C’est pour cette seule raison qu’elle continua à se battre, alors qu’une nausée montait le long de sa gorge: ils étaient plus nombreux, sans aucun doute mieux armés, et bien mieux entraînés. C’étaient des Rhadamantiens, et les Rhadamantiens n’avaient pas peur de mourir ni de se battre. Ils se battaient par plaisir, et n'hésiteraient pas à les tuer. Si ils ne les éliminaient pas, ce seraient eux, les pirates, qui mourraient. Alors, elle continuait à se battre.
Mais elle ne comprenait pas. Jamais, jusqu’alors, ils ne s’étaient battus contre des militaires, et n’avaient tué autant, laissant les affaires d’états aux états. Ils étaient pirates, pas corsaires, et son frère avait toujours eu le bon sens de ne pas se mêler de politique, ce qui leur avait évité bien des ennuis et permettait à l’Envolée de voguer encore aujourd’hui, alors même que nombres de ses semblables étaient au fond des eaux. Pourquoi maintenant ? Pourquoi donc attaquaient-ils un navire officiel de Rhadamanthe, pourquoi en massacraient-ils l’équipage ainsi ? Pourquoi ce choix, qu’est ce qui avait poussé son frère dans cette direction, qu’est-ce qui l’avait amené vers ce choix ? Qui avait attiré Alban, et avec quoi ? Etait-ce cela qu’il lui cachait depuis le début ? Et que cherchaient-ils sur ce navire ? Que voulaient-ils, eux, pirates ? D’habitude, les navires des différents gouvernements ne transportaient pas d’incroyables richesses -et même lorsqu’ils le faisaient, il était rare, très rare que l’Envolée s’y attaque: ils n’étaient qu’un petit bateau, et se faire poursuivre par tout un continent n’était pas la meilleure des idées. Alors, que voulaient-ils ? Il n’y avait aucune raison qu’ils détiennent un secret les amenant vers un trésor, si? Alors, quoi ?
Et alors que toutes ces questions passaient dans sa tête, Aëlia moulinait énergiquement, brettant avec adresse, se débarrassant un à un de ses adversaires, utilisant bien souvent contre eux leur propre force. Elle interagissait avec son environnement, utilisant le bateau lui-même comme support à son combat, prenant des appuis étonnants lui permettant des sauts impossibles autrement. Elle assomma un certain nombre de soldats d’un coup de pied en s’élançant vers eux, en utilisant les cordages par exemple. Plus le temps passait, plus elle pataugeait dans le sang. Les soldats s’étaient laissés surprendre par les pirates rompus à ce type d'attaque, et nombre d’entre eux étaient déjà blessés ou morts, mais ils commençaient à répliquer, et déjà certains de ses compagnons de toujours jonchaient le sol, inconscients. Des coups de feu retentissaient partout, se mêlant au bruit du fer contre le fer des épées, et aux cris de ceux qui se battent.
Et elle sentait que cela la rendait malade. Alors même qu’elle faisait ce terrible constat, elle sentit sa joue la brûler; et son attention revint immédiatement sur l’homme face à elle, qui venait manifestement de louper l’oeil qu’il envisageait de lui crever et d’entailler sa joue. Elle sentit sa rage et son impuissance la brûler face à l’échec manifeste de cet abordage coordonné à la lâcheté de cette attaque, et commença à ferrailler sec avec son adversaire, jusqu’à le désarmer; ceci fait, elle enfonça sa lame dans le poignet qui jusque là tenait l’épée, rendant sa main inutilisable, tendons et veines sectionnés, puis lança un coup de genoux dans son abdomen qui le plia en deux, avant de l'assommer du pied.
En parallèle, sur le bateau, la situation changeait de manière claire. Là où les pirates avaient eu l’avantage les premières minutes, profitant de l’effet de surprise, les soldats répliquent de plus en plus fort, rendus plus déterminés par la mort et la mutilation de leurs camarades. Or, les soldats de Rhadamanthe n'avaient rien à voir avec ceux des autres continents, entraînés méthodiquement, et à la solde respectable, qui se battaient pour l’honneur de leur continent, prêts pour cela à mettre en danger leurs vies (mais pour certains aussi, prêts à renoncer face à un trop grand danger si le jeu n’en valait pas la chandelle considérant que leur solde ne justifiait pas de périr ainsi). Les soldats rhadamantiens étaient plus agressifs, plus prompts à la bagarre. La plupart n'avaient rien à perdre, et n’étaient pas motivés par l'argent. Ils étaient motivés par l’image de leur continent, certes, mais aussi le pouvoir que leur donnait leur position de militaire, le droit de se battre et de tuer; en bref, si les soldats de Rhadamanthe étaient soldats c’étaient pour l’amour du risque et l’appel du sang. Aussi, voir des pirates les aborder les avait surpris, certes, mais passés les premiers moments, ils attaquèrent les pirates. Ils étaient en surnombre, entrainés de manière bien plus méthodique, et aimaient tuer, contrairement à certains des pirates, certes peu nombreux, mais qui, comme Aëlia n’éprouvaient aucun plaisir à ôter la vie de manière méthodique, aimant simplement l’affrontement et le frisson qu’il procurait. Ainsi donc, les soldats, mieux armés, mieux entraînés, prenaient très clairement le dessus sur les pirates déchaînés, et en avaient déjà abattus plusieurs.
*Repli ! Eliminez-en autant que vous pouvez, mais ne les laissez pas monter à bord !*
C’était la voix d’Alban qui venait de résonner dans tous les esprits des pirates. Il était fréquent que leur capitaine leur donne des consignes télépathiques durant les affrontements: cela leur permettait de garder leur effet de surprise, tout en communiquant entre eux. La plupart du temps, c’étaient des consignes sur les comportements à tenir par chacun, l’endroit où se trouvaient les ressources à piller, ce genre de choses. Ici, rien de ce genre. Simplement une consigne de mort, de lâcheté et de survie pensa Aëlia, la bile, amère au bord des lèvres. En regardant son frère, elle vit qu’il tenait contre lui un homme, fermement, bâillonné, et menacé d’un pistolet sous la mâchoire. Elle n’eut le temps d’apercevoir que ça, alors que son frère disparaissait vers l’Envolée, son otage dans les bras.
Elle même se remit au travail et commença méthodiquement à reculer vers le bastingage, se défendant toujours à l’épée. Puis, elle sortit un de ses pistolets et commença à tirer, alors que de l’autre main, elle agrippait une corde afin de sauter vers son bateau -et d’avoir, espérait-elle, droit à une explication de tout ceci.
En prenant pied sur l’Envolée, elle grimaça. Elle avait pris un certain nombre de dégâts: elle était certes blessée à la joue, mais aussi à la hanche, où un tir l'avait effleurée sans s’y loger. sa cuisse également avait souffert, et elle avait un bras fortement éraflé. Elle aurait aussi été prête à parier qu’elle avait une côte déplacée ou fêlée, souvenir d’un affrontement à terre avec un soldat aux poings rapides. Quant à sa tête, elle bourdonnait encore du bruit de l’affrontement, et elle savait qu’elle serait bientôt assez pleine de bleus. Ce n’étaient que des blessures superficielles, habituelles en somme. Ce qui l’était moins, c’était l’attaque qu’ils venaient de mener, et l’ambiance qui régnait sur le pont, l’équipage manifestement divisé.
Elle chercha des yeux son frère, et le trouva sortant du poste de commandement, essuyant de sa manche le sang qui coulait de son front, maculait son visage et tâchait ses cheveux. Elle en déduit qu’il avait attaché l’otage dans la cabine.
Tous à vos postes, qu’est-ce vous faites encore là ?
Cette phrase, qui était pourtant la réplique classique de son frère après un abordage, finit de décider la jeune femme.
Non.
Il y eut un moment de flottement, pendant lequel Alban tenta de trouver la source de ce refus. Lorsqu’il la trouva, il la foudroya du regard.
Aëlia ça suffit. Tu t’es assez faite remarquer comme ça hier soir. remonte à la vigie, et vite. Tu n’es pas assez blessée pour aller te reposer.
Non. Tu nous dois une explication.
Ca suffit, j’ai dit. Je ne vous dois rien du tout.
Si. Des hommes sont morts. On n’a pas de trésor, mais un otage dont on ne sait rien. On est des pirates, ce sont des soldats de Rhadamanthe, notre bateau était deux fois plus petit que le leur, ils étaient presque trois fois plus nombreux. C'était du suicide, et tu le savais !
Je suis votre capitaine, vous me suivez. Arrête avec tes questions; on a subi de pires pertes que ça. A ton poste.
Non, Alban. Elle a raison. On n’a jamais attaqué de navire officiel d’un gouvernement jusque là. explique-nous ce qu’on cherchait.
C'était un membre d'équipage. A cet instant, Alban marqua une pause, échangea un regard avec son second, puis regarda de nouveau son équipage. Sa soeur, debout, lui faisait face d’un air rebelle sur le pont inférieur. Près d’elle, quelques hommes se tenaient, manifestement d’accord avec elle. D’autres, plus loin, étaient déjà repartis à leurs postes, mais écoutaient, méfiants, l’affrontement, sentant venir l’orage -pour la plupart, c’étaient des hommes qui n'avaient jamais donné le moindre signe d'insubordination, ou qui étaient au courant de l’opération. Il y avait aussi un troisième groupe, composé d’hommes blessés, auprès de qui le médecin de bord et son assistant s'activaient, et de marins qui manifestement étaient en conflit interne, et ne savaient pas quoi faire. Il estimait, de visu, avoir perdu six hommes environ.
Il sentait tourner le vent, alors qu’ils voguaient à grands voiles loin du navire rhadamantien. Dans son poste de commandement, un officier de la marine, le bras droit du capitaine, était ligoté à une chaise, bâillonné, et assommé. C’étaient les consignes: cet homme pourrait il le savait leur donner la position des autres bateaux à attaquer. A chaque attaque, ils recevraient de l’argent d’un mystérieux commanditaire, bien plus et plus régulièrement qu’en allant chercher des trésors. Cette personne et lui correspondaient depuis des semaines à présent, et il avait compris au fil du temps, et des évènements, qu’un lien avec les forces obscures qui s’agitaient existait très certainement. Mais il fallait admettre une chose: cela payait bien. Et ils étaient pirates, donc la moralité ne se posait pas pour eux. Il savait, évidemment, les risques possibles. Mais s’ils étaient attrapés, il avait la promesse qu'ils seraient libérés; et la somme promise augmentait à chaque attaque, et en fonction du nombre de morts. Cette simple idée suffisait à lui faire tourner la tête, et il avait accepté, après plusieurs jours à tergiverser. Il considérait par ailleurs qu’il n’avait pas à en avoir honte. Il avait convaincu ses hommes de confiance assez facilement pour qu’il soit sûr que c’était là la bonne décision; pourtant, il n’avait pas réussi à en parler avec sa soeur, sûr qu’elle n’accepterait pas cela. Manifestement il ne s'était pas trompé -même s’il était incapable de se rendre compte que la réaction de sa cadette n’était pas uniquement par rapport à l’abordage, mais aussi une conséquence de tout son comportement distant pendant la traversée.
Il serra les poings, alors que sa soeur montait les escaliers qui les séparaient.
Nous cherchions à capturer l’homme dans ma cabine, afin qu’il nous donne les positions des autres bateaux des marines royales. Nous avons donc réussi, grâce à vous tous. A présent, à vos postes.
Attends, pas si vite. Pourquoi veux-tu les positions des navires royaux ?
Pour les attaquer, quelle question !
Alban, ne me prends pas pour une idiote. Tu sais très bien que jusque là on a toujours évité ces bateaux, peu importait à quel point leurs cale étaient pleines d’or, sur tes ordres. Pourquoi s’en prendre à eux maintenant ?
Aëlia se sentait bouillir. Son frère lui mentait, tentait de la manipuler, et il croyait vraiment qu’elle allait se laisser faire ? Elle monta deux marches de plus.
C’est très simple: on les attaque, parce qu’actuellement, c’est ce qui nous rapportera le plus. Bien plus que les trésors qu’on a traqué en vain ces dernières années.
Comment attaquer des bateaux qui ne transportent rien peut nous rapporter quoique ce soit ?
Aëlia, ne sois pas idiote. On nous paye pour ça.
Ces mots du second la frappèrent comme une gifle. Non pas parce qu’il venait de la traiter d’idiote: simplement parce qu’elle venait de comprendre que son frère avait bradé leur courage,leur honneur, leur liberté pour les transformer en de vulgaires tueurs à gages sur mer.
On nous PAIE ? Qui nous paie ? Qui est “ON” ?
Ce ne sont pas tes affaires, Aëlia.
Pas mes affaires ? Alban, qui te donne des ordres, hein ?
Je donne les ordres, Aëlia, et je t’ordonne de retourner à ton poste. Maintenant !
NON ! C’est toujours celui qui paie qui donne les ordres, et tu le sais ! C’est pour ça qu'on était des pirates, pas des corsaires ! Qui nous paie ? Qui donne les ordres ? Eaque ?
Non.
… Minos ?
Non.
Alban ! Rhadamanthe ne nous ordonnerait pas d’attaquer sa propre marine ! C’est … L’Ombre ?
Ca suffit ! A ton poste !
Le fait que son frère n’ait pas réfuté fut pour elle une preuve suffisante pour affirmer ceci: l’Envolée était un bateau aux ordres de l’Ombre. Et elle ne l’accepterait pas. Soudain, elle fut nez à nez avec Alban, ce frère qui l'avait élevée, aimée, qui l’avait façonnée, ce frère qu’elle aimait, respectait, chérissait, adulait plus que tout autre homme sur terre. Ce frère qui venait de trahir sa confiance.
Non. Je ne retournerai pas à mon poste, tant que ce bateau sera sous les ordres de l’Ombre. tu sais que c’est dangereux, et qu’on va y laisser nos peaux, tu le sais !
Tu ne sais rien, Aëlia, ça suffit ! A. Ton. Poste. Si tu n’obéis pas, tu seras considérée comme mutine. Et tu connais le sort réservé aux mutins.
Oui, elle le connaissait. Les mutins, on leur coupait la langue, et ensuite ils étaient mis aux fers, puis débarqués sur la première île, ou jetés en mer. Il n’y en avait jamais eu sur l’Envolée, du fait des ordres justes d’Alban, mais cela risquait manifestement de changer. Elle le foudroya du regard.
Non. Je ne resterai pas à tes ordres un instant de plus. Et vous, hein ?
Elle se tourna vers le reste de l’équipage.
Vous acceptez, pour de l'argent, de rester sous les ordres d’un homme qui nous a tous vendus ?
Tais-toi !
Non ! Un homme qui a trahi notre identité, et la confiance que nous avions en lui ? Qui nous a transformés en vulgaires corsaires, en machines à tuer ?
Aëlia si tu continues …
Si je continue quoi,tu vas me tuer ? Vous resteriez aux ordres d’un homme qui serait prêt à tuer sa soeur ? Qui nous met à la botte de la plus grande menace de notre monde, et qui vend nos âmes, hein ? Vous acceptez ?
Soudain elle sentit le contact à l’arrière de son crâne du canon d’un revolver.
Un mot de plus et je tire, Aëlia.
*Merde.*
Son frère allait vraiment la tuer. Ses yeux s’emplirent de larmes de haines et de rage. Elle détestait soudain plus que tout celui qu’elle avait toujours tant adoré. Elle avait décidément la guigne avec les hommes de sa vie. Serrant les dents et les poings, se disant, espérant avoir raison, que jamais son frère n’aurait la lâcheté de lui loger une balle dans le cerveau, elle bougea. Vite. Elle se baissa, et fonça vers son frère avec son épaule, la faisant basculer en arrière en lui coupant le souffle. Au moment où elle dévalait les escaliers, les hommes du bateau semblèrent se rendre compte de ce qu’il se passait, et prendre enfin parti. C’est ainsi qu’elle se retrouva seule contre tous, ou presque. Elle avait à son côté trois pirates, qui l’aidèrent à se défendre contre les autres, et à atteindre sa cible: le canot de sauvetage. Alors qu’elle tirait sur les cordes qui le retenaient afin de le mettre à l’eau, elle croisa le regard de Xerxès, puis celui de Luther. Et soudain, elle projeta son esprit vers le leur.
*Alors, vous venez avec moi, ou vous restez côté Ombre ? Fissa !*
Puis elle tira de nouveau, afin d’immobiliser deux pirates face à elle, qui approchaient leurs armes un peu trop près, puis se balançant au bout d’une corde avec élan, elle en assoma plusieurs de ses pieds, avant de pousser à l’eau le canot. Au même moment, elle vit un de ses alliés de fortune tomber sur le pont. Mort.
*Il en est à tuer son équipage … Ce n’est plus mon frère ... *
Elle foudroya du regard son frère qui lui aussi se battait, et lui rendit la même haine, la même hargne. Pourtant, lui aussi était dépassé par les évènements; il ne s’était pas attendu à ce que sa soeur se mutine ainsi contre lui.
*Au canot, tous, vite !*
Et elle sauta, arrivant directement dans le canot de sauvetage, qui tanga dangereusement. Elle y fut rejointe rapidement, et ils s’éloignèrent de l’Envolée à grand coups de rames, sous les cris, alors qu’on leur tirait dessus à coups de pistolet. Elle vit même les canons s’armer un instant, puis renoncer: ils étaient déjà loin, et trop petits, trop mobiles.
Lorsqu’elle fut certaine que le bateau dont elle venait ne les poursuivait pas, elle cessa de ramer, et regarda qui elle avait embarqué dans sa galère. Ils étaient quatre. Quatre coincés dans un petit canot, au milieu de l’océan, sans nourriture, ni carte, ni eau, ni cap, ni armes, le jour de la Fête du Courage et de l’Espérance.
*Putain de merde, t’es vraiment qu’une petite conne. Quel courage ? quelle Espérance hein ? Qu’est ce que t’as de plus que lui à leur offrir ?*
Pourtant, elle leur sourit.
Bon. Merci d’être là déjà. Puis deux questions: est-ce que vous êtes blessés, et avez-vous sur vous un truc utile, genre voyageuse, carte, nourriture, eau, instrument quelconque ?
Elle-même avait du sang plein le visage, et la tête qui tournait, ainsi que plusieurs membres blessés ou affaiblis, mais c’était elle qui avait mené l’action, c’était donc maintenant à elle de s’en dépêtrer.
Elle n’en eut pourtant pas le temps.
Elle avait ouvert les yeux depuis un instant à peine, et remettait en ordre ses idées tout en regardant Luther encore endormi, et en savourant les bruits familiers de sa chambre alors que le bateau était bercé par l’eau, lorsque soudain retentit un cri sur le pont.
Tous à vos postes ! Navire en vue !
Un sourire carnassier apparut sur ses lèvres alors que déjà l’adrénaline, l’excitation du combat pulsait en elle. Un navire marchand venait d’être aperçu à la vigie, et les pirates allaient partir à l’abordage, piller ces gras du bide de leurs richesses, ou bien un autre bateau pirate était en vue, et chacun allait devoir se battre non seulement pour garder bateau, équipage et fortune entiers mais aussi pour récupérer celui de l’autre … c’était là une de ses parties préférées. Elle adorait se battre, et adorait encore plus l’instant où les pirates vaincus se rendaient compte que la personne qui venait tout juste de leur mettre la pâtée de leur vie -du moins c’était ce qu’elle se disait- n’était autre qu’une femme.
Elle jeta un oeil à l’homme qui s’éveillait près d’elle. Lorsque la veille, elle était entrée comme une furie dans la chambre, ses émotions influençant tout ce qui se trouvait alentours, il avait su réagir de manière à désamorcer ce qui aurait pu s’annoncer comme un conflit majeur. Après avoir un peu discuté, et qu’il soit parvenu à la faire rire, elle s’était excusée, et lui avait offert de lui laisser le lit, et de prendre le fauteuil, ou, s’il n‘était pas pudique, de dormir avec elle. C’est cette dernière option qui avait été retenue, plus confortable pour les deux parties, et malgré leurs trente ans ou presque, ils s’étaient retrouvés à bavarder et rire comme des adolescents. La jeune femme avait été presque surprise: pour elle, les hommes se divisaient en deux catégories, ceux du bateau, sa famille donc, et les autres, qui étaient souvent de potentiels amants ou en tous cas séducteurs. Elle n’avait rien senti de ce genre chez l’entrepreneur à son égard -en même temps au vu de la scène du début de soirée, elle aurait tout à fait compris que cela éteigne toute étincelle si étincelle il y avait eue-, et s’était donc laissée aller et avait pu reprendre du poil de la bête, perdu lors de cette traversée éprouvante sur bien des points. Luther Delabost se réveillait donc tout juste au cri d'alerte du marin sur le pont, et elle lui sourit.
Salut, la marmotte ! On va partir à l’abordage, et récupérer deux-trois richesses chez d’autres pirates ou des marchands ! je file sur le pont, mais ça risque d’être un poil dangereux, tu peux rester par là si tu le sens pas, et hésite pas à m’appeler dans ta tête, si ça tourne mal !
Elle lui fit un clin d’oeil, puis se leva, enfila son pantalon, son gilet par dessus sa chemise gardée pour la nuit, et des bottes, ainsi que des armes. Puis, elle sortit sur le pont, où le soleil l’éblouit un instant, et sourit à un des matelots qui passait devant elle. Puis elle aperçut son frère, très concentré, en grande discussion avec son second et le membre de l’équipage le plus âgé. Elle tenta de lui faire un signe, un sourire, mais lorsqu’il sembla l’apercevoir, il détourna le regard. Elle fronça les sourcils, intriguée, mais n’eut pas le temps de creuser le problème: le navire visé approchait à grand voiles, et elle le distinguait à présent aisément.
C’était un splendide bâtiment. Immense, réellement immense, presque deux fois plus grand que l’Envolée. Elle voyait les hommes à son bord s’agiter, mais la brume, les nuages, l'empêchaient de correctement distinguer le pavillon et les voiles, et donc de savoir qui ils allaient attaquer. Le navire lui paraissait cependant très propre et en bon état pour un bateau pirate; ça devait donc être un riche, très riche marchand, et à l'idée des richesses entassées dans les cales, ses yeux brillèrent d’une lueur gourmande.
Elle se tourna vers Xerxès, le Darah, présent près d’elle.
Sacrée coquille de noix, hein le poche ?
Elle lui fit un clin d’oeil. Au fur et à mesure des traversées côte à côte, Xerxès et elle s'étaient rapprochés, et s’entendaient réellement de mieux en mieux, de boutades en boutades, de bizarreries en bizarreries, de cuites en cuites. Elle avait appris à lui faire confiance, et il lui semblait que ce sentiment était partagé, quoiqu’ils n’en sachent que peu l’un de l’autre. Aëlia avait d’ailleurs, lors d’un précédent voyage, accepté d’entraîner Xerxès à se construire un mur contre les télépathes, afin de bloquer les intrusions. Lors de ce voyage, elle lui avait appris à filtrer ce qu’il laissait passer, que ce soit ce qu’il laissait libre d’accès au télépathe, ou bien ce que lui même tentait de transmettre -comme lorsqu’ils voulaient communiquer-, puis, bien plus complexe, à manipuler ses propres pensées, de manière à pouvoir tromper un Télépathe pas trop agressif. C’était un apprentissage fastidieux et fatigant, mais qui leur avait appris à se connaître bien plus, puisque chacun devait pouvoir plonger dans l’esprit de l’autre, même si aucun d’eux n’avait jamais évoqué, par pudeur sans doute, ce qu’il avait pu découvrir dans les méandres spirituelles de l'autre. Ceci avait renforcé entre eux la complicité déjà présente, et une forme de lien spécifique s’était créé, leur facilitant la communication télépathique, et ce même sur de longues distances. Ce serait un de leurs premiers abordages partagés avec cette étonnante connexion, et elle avait hâte de voir ce que cela donnait. Jusque là, elle n’avait partagé un tel lien qu’avec Alban puis Garmyr; partager ceci avec un ami était stimulant également.
Et soudain un cri. L’abordage commençait. Elle échangea un regard avec Xerxès, et espérant que Luther s’en sortirait correctement, observa avec délice les cordes amarrer le bateau d’en face, l’approcher d’eux,alors que les plus téméraires déjà traversaient. Très vite, elle aussi fut sur le pont adverse, et elle dégaina sa fine épée. Et elle commença à bretter, désarma son premier adversaire. Mais quelque chose clochait. Oui, quelque chose clochait.
Elle jeta un coup d’oeil circulaire autour d’elle, et comprit. Autour d’elle, il y avait déjà des morts, du sang, alors qu’habituellement, Alban et ses hommes faisaient des prisonniers, puis pillaient. Ils ne tuaient pas beaucoup pour des pirates, mais là c’était une boucherie qui commençait. Mais il y avait encore pire, si cela était possible. Elle n’était pas face à des pirates. Elle n’était pas face à des marchands. Elle était face à des hommes en uniforme, qui voguaient sous un pavillon gouvernemental.
Elle se battait contre la marine de Rhadamanthe. Elle tuait des soldats, des soldats entraînés à se battre, de vrais marins. S’ils avaient le dessus, c’était car ils les avaient pris par surprise.
C’est pour cette seule raison qu’elle continua à se battre, alors qu’une nausée montait le long de sa gorge: ils étaient plus nombreux, sans aucun doute mieux armés, et bien mieux entraînés. C’étaient des Rhadamantiens, et les Rhadamantiens n’avaient pas peur de mourir ni de se battre. Ils se battaient par plaisir, et n'hésiteraient pas à les tuer. Si ils ne les éliminaient pas, ce seraient eux, les pirates, qui mourraient. Alors, elle continuait à se battre.
Mais elle ne comprenait pas. Jamais, jusqu’alors, ils ne s’étaient battus contre des militaires, et n’avaient tué autant, laissant les affaires d’états aux états. Ils étaient pirates, pas corsaires, et son frère avait toujours eu le bon sens de ne pas se mêler de politique, ce qui leur avait évité bien des ennuis et permettait à l’Envolée de voguer encore aujourd’hui, alors même que nombres de ses semblables étaient au fond des eaux. Pourquoi maintenant ? Pourquoi donc attaquaient-ils un navire officiel de Rhadamanthe, pourquoi en massacraient-ils l’équipage ainsi ? Pourquoi ce choix, qu’est ce qui avait poussé son frère dans cette direction, qu’est-ce qui l’avait amené vers ce choix ? Qui avait attiré Alban, et avec quoi ? Etait-ce cela qu’il lui cachait depuis le début ? Et que cherchaient-ils sur ce navire ? Que voulaient-ils, eux, pirates ? D’habitude, les navires des différents gouvernements ne transportaient pas d’incroyables richesses -et même lorsqu’ils le faisaient, il était rare, très rare que l’Envolée s’y attaque: ils n’étaient qu’un petit bateau, et se faire poursuivre par tout un continent n’était pas la meilleure des idées. Alors, que voulaient-ils ? Il n’y avait aucune raison qu’ils détiennent un secret les amenant vers un trésor, si? Alors, quoi ?
Et alors que toutes ces questions passaient dans sa tête, Aëlia moulinait énergiquement, brettant avec adresse, se débarrassant un à un de ses adversaires, utilisant bien souvent contre eux leur propre force. Elle interagissait avec son environnement, utilisant le bateau lui-même comme support à son combat, prenant des appuis étonnants lui permettant des sauts impossibles autrement. Elle assomma un certain nombre de soldats d’un coup de pied en s’élançant vers eux, en utilisant les cordages par exemple. Plus le temps passait, plus elle pataugeait dans le sang. Les soldats s’étaient laissés surprendre par les pirates rompus à ce type d'attaque, et nombre d’entre eux étaient déjà blessés ou morts, mais ils commençaient à répliquer, et déjà certains de ses compagnons de toujours jonchaient le sol, inconscients. Des coups de feu retentissaient partout, se mêlant au bruit du fer contre le fer des épées, et aux cris de ceux qui se battent.
Et elle sentait que cela la rendait malade. Alors même qu’elle faisait ce terrible constat, elle sentit sa joue la brûler; et son attention revint immédiatement sur l’homme face à elle, qui venait manifestement de louper l’oeil qu’il envisageait de lui crever et d’entailler sa joue. Elle sentit sa rage et son impuissance la brûler face à l’échec manifeste de cet abordage coordonné à la lâcheté de cette attaque, et commença à ferrailler sec avec son adversaire, jusqu’à le désarmer; ceci fait, elle enfonça sa lame dans le poignet qui jusque là tenait l’épée, rendant sa main inutilisable, tendons et veines sectionnés, puis lança un coup de genoux dans son abdomen qui le plia en deux, avant de l'assommer du pied.
En parallèle, sur le bateau, la situation changeait de manière claire. Là où les pirates avaient eu l’avantage les premières minutes, profitant de l’effet de surprise, les soldats répliquent de plus en plus fort, rendus plus déterminés par la mort et la mutilation de leurs camarades. Or, les soldats de Rhadamanthe n'avaient rien à voir avec ceux des autres continents, entraînés méthodiquement, et à la solde respectable, qui se battaient pour l’honneur de leur continent, prêts pour cela à mettre en danger leurs vies (mais pour certains aussi, prêts à renoncer face à un trop grand danger si le jeu n’en valait pas la chandelle considérant que leur solde ne justifiait pas de périr ainsi). Les soldats rhadamantiens étaient plus agressifs, plus prompts à la bagarre. La plupart n'avaient rien à perdre, et n’étaient pas motivés par l'argent. Ils étaient motivés par l’image de leur continent, certes, mais aussi le pouvoir que leur donnait leur position de militaire, le droit de se battre et de tuer; en bref, si les soldats de Rhadamanthe étaient soldats c’étaient pour l’amour du risque et l’appel du sang. Aussi, voir des pirates les aborder les avait surpris, certes, mais passés les premiers moments, ils attaquèrent les pirates. Ils étaient en surnombre, entrainés de manière bien plus méthodique, et aimaient tuer, contrairement à certains des pirates, certes peu nombreux, mais qui, comme Aëlia n’éprouvaient aucun plaisir à ôter la vie de manière méthodique, aimant simplement l’affrontement et le frisson qu’il procurait. Ainsi donc, les soldats, mieux armés, mieux entraînés, prenaient très clairement le dessus sur les pirates déchaînés, et en avaient déjà abattus plusieurs.
*Repli ! Eliminez-en autant que vous pouvez, mais ne les laissez pas monter à bord !*
C’était la voix d’Alban qui venait de résonner dans tous les esprits des pirates. Il était fréquent que leur capitaine leur donne des consignes télépathiques durant les affrontements: cela leur permettait de garder leur effet de surprise, tout en communiquant entre eux. La plupart du temps, c’étaient des consignes sur les comportements à tenir par chacun, l’endroit où se trouvaient les ressources à piller, ce genre de choses. Ici, rien de ce genre. Simplement une consigne de mort, de lâcheté et de survie pensa Aëlia, la bile, amère au bord des lèvres. En regardant son frère, elle vit qu’il tenait contre lui un homme, fermement, bâillonné, et menacé d’un pistolet sous la mâchoire. Elle n’eut le temps d’apercevoir que ça, alors que son frère disparaissait vers l’Envolée, son otage dans les bras.
Elle même se remit au travail et commença méthodiquement à reculer vers le bastingage, se défendant toujours à l’épée. Puis, elle sortit un de ses pistolets et commença à tirer, alors que de l’autre main, elle agrippait une corde afin de sauter vers son bateau -et d’avoir, espérait-elle, droit à une explication de tout ceci.
En prenant pied sur l’Envolée, elle grimaça. Elle avait pris un certain nombre de dégâts: elle était certes blessée à la joue, mais aussi à la hanche, où un tir l'avait effleurée sans s’y loger. sa cuisse également avait souffert, et elle avait un bras fortement éraflé. Elle aurait aussi été prête à parier qu’elle avait une côte déplacée ou fêlée, souvenir d’un affrontement à terre avec un soldat aux poings rapides. Quant à sa tête, elle bourdonnait encore du bruit de l’affrontement, et elle savait qu’elle serait bientôt assez pleine de bleus. Ce n’étaient que des blessures superficielles, habituelles en somme. Ce qui l’était moins, c’était l’attaque qu’ils venaient de mener, et l’ambiance qui régnait sur le pont, l’équipage manifestement divisé.
Elle chercha des yeux son frère, et le trouva sortant du poste de commandement, essuyant de sa manche le sang qui coulait de son front, maculait son visage et tâchait ses cheveux. Elle en déduit qu’il avait attaché l’otage dans la cabine.
Tous à vos postes, qu’est-ce vous faites encore là ?
Cette phrase, qui était pourtant la réplique classique de son frère après un abordage, finit de décider la jeune femme.
Non.
Il y eut un moment de flottement, pendant lequel Alban tenta de trouver la source de ce refus. Lorsqu’il la trouva, il la foudroya du regard.
Aëlia ça suffit. Tu t’es assez faite remarquer comme ça hier soir. remonte à la vigie, et vite. Tu n’es pas assez blessée pour aller te reposer.
Non. Tu nous dois une explication.
Ca suffit, j’ai dit. Je ne vous dois rien du tout.
Si. Des hommes sont morts. On n’a pas de trésor, mais un otage dont on ne sait rien. On est des pirates, ce sont des soldats de Rhadamanthe, notre bateau était deux fois plus petit que le leur, ils étaient presque trois fois plus nombreux. C'était du suicide, et tu le savais !
Je suis votre capitaine, vous me suivez. Arrête avec tes questions; on a subi de pires pertes que ça. A ton poste.
Non, Alban. Elle a raison. On n’a jamais attaqué de navire officiel d’un gouvernement jusque là. explique-nous ce qu’on cherchait.
C'était un membre d'équipage. A cet instant, Alban marqua une pause, échangea un regard avec son second, puis regarda de nouveau son équipage. Sa soeur, debout, lui faisait face d’un air rebelle sur le pont inférieur. Près d’elle, quelques hommes se tenaient, manifestement d’accord avec elle. D’autres, plus loin, étaient déjà repartis à leurs postes, mais écoutaient, méfiants, l’affrontement, sentant venir l’orage -pour la plupart, c’étaient des hommes qui n'avaient jamais donné le moindre signe d'insubordination, ou qui étaient au courant de l’opération. Il y avait aussi un troisième groupe, composé d’hommes blessés, auprès de qui le médecin de bord et son assistant s'activaient, et de marins qui manifestement étaient en conflit interne, et ne savaient pas quoi faire. Il estimait, de visu, avoir perdu six hommes environ.
Il sentait tourner le vent, alors qu’ils voguaient à grands voiles loin du navire rhadamantien. Dans son poste de commandement, un officier de la marine, le bras droit du capitaine, était ligoté à une chaise, bâillonné, et assommé. C’étaient les consignes: cet homme pourrait il le savait leur donner la position des autres bateaux à attaquer. A chaque attaque, ils recevraient de l’argent d’un mystérieux commanditaire, bien plus et plus régulièrement qu’en allant chercher des trésors. Cette personne et lui correspondaient depuis des semaines à présent, et il avait compris au fil du temps, et des évènements, qu’un lien avec les forces obscures qui s’agitaient existait très certainement. Mais il fallait admettre une chose: cela payait bien. Et ils étaient pirates, donc la moralité ne se posait pas pour eux. Il savait, évidemment, les risques possibles. Mais s’ils étaient attrapés, il avait la promesse qu'ils seraient libérés; et la somme promise augmentait à chaque attaque, et en fonction du nombre de morts. Cette simple idée suffisait à lui faire tourner la tête, et il avait accepté, après plusieurs jours à tergiverser. Il considérait par ailleurs qu’il n’avait pas à en avoir honte. Il avait convaincu ses hommes de confiance assez facilement pour qu’il soit sûr que c’était là la bonne décision; pourtant, il n’avait pas réussi à en parler avec sa soeur, sûr qu’elle n’accepterait pas cela. Manifestement il ne s'était pas trompé -même s’il était incapable de se rendre compte que la réaction de sa cadette n’était pas uniquement par rapport à l’abordage, mais aussi une conséquence de tout son comportement distant pendant la traversée.
Il serra les poings, alors que sa soeur montait les escaliers qui les séparaient.
Nous cherchions à capturer l’homme dans ma cabine, afin qu’il nous donne les positions des autres bateaux des marines royales. Nous avons donc réussi, grâce à vous tous. A présent, à vos postes.
Attends, pas si vite. Pourquoi veux-tu les positions des navires royaux ?
Pour les attaquer, quelle question !
Alban, ne me prends pas pour une idiote. Tu sais très bien que jusque là on a toujours évité ces bateaux, peu importait à quel point leurs cale étaient pleines d’or, sur tes ordres. Pourquoi s’en prendre à eux maintenant ?
Aëlia se sentait bouillir. Son frère lui mentait, tentait de la manipuler, et il croyait vraiment qu’elle allait se laisser faire ? Elle monta deux marches de plus.
C’est très simple: on les attaque, parce qu’actuellement, c’est ce qui nous rapportera le plus. Bien plus que les trésors qu’on a traqué en vain ces dernières années.
Comment attaquer des bateaux qui ne transportent rien peut nous rapporter quoique ce soit ?
Aëlia, ne sois pas idiote. On nous paye pour ça.
Ces mots du second la frappèrent comme une gifle. Non pas parce qu’il venait de la traiter d’idiote: simplement parce qu’elle venait de comprendre que son frère avait bradé leur courage,leur honneur, leur liberté pour les transformer en de vulgaires tueurs à gages sur mer.
On nous PAIE ? Qui nous paie ? Qui est “ON” ?
Ce ne sont pas tes affaires, Aëlia.
Pas mes affaires ? Alban, qui te donne des ordres, hein ?
Je donne les ordres, Aëlia, et je t’ordonne de retourner à ton poste. Maintenant !
NON ! C’est toujours celui qui paie qui donne les ordres, et tu le sais ! C’est pour ça qu'on était des pirates, pas des corsaires ! Qui nous paie ? Qui donne les ordres ? Eaque ?
Non.
… Minos ?
Non.
Alban ! Rhadamanthe ne nous ordonnerait pas d’attaquer sa propre marine ! C’est … L’Ombre ?
Ca suffit ! A ton poste !
Le fait que son frère n’ait pas réfuté fut pour elle une preuve suffisante pour affirmer ceci: l’Envolée était un bateau aux ordres de l’Ombre. Et elle ne l’accepterait pas. Soudain, elle fut nez à nez avec Alban, ce frère qui l'avait élevée, aimée, qui l’avait façonnée, ce frère qu’elle aimait, respectait, chérissait, adulait plus que tout autre homme sur terre. Ce frère qui venait de trahir sa confiance.
Non. Je ne retournerai pas à mon poste, tant que ce bateau sera sous les ordres de l’Ombre. tu sais que c’est dangereux, et qu’on va y laisser nos peaux, tu le sais !
Tu ne sais rien, Aëlia, ça suffit ! A. Ton. Poste. Si tu n’obéis pas, tu seras considérée comme mutine. Et tu connais le sort réservé aux mutins.
Oui, elle le connaissait. Les mutins, on leur coupait la langue, et ensuite ils étaient mis aux fers, puis débarqués sur la première île, ou jetés en mer. Il n’y en avait jamais eu sur l’Envolée, du fait des ordres justes d’Alban, mais cela risquait manifestement de changer. Elle le foudroya du regard.
Non. Je ne resterai pas à tes ordres un instant de plus. Et vous, hein ?
Elle se tourna vers le reste de l’équipage.
Vous acceptez, pour de l'argent, de rester sous les ordres d’un homme qui nous a tous vendus ?
Tais-toi !
Non ! Un homme qui a trahi notre identité, et la confiance que nous avions en lui ? Qui nous a transformés en vulgaires corsaires, en machines à tuer ?
Aëlia si tu continues …
Si je continue quoi,tu vas me tuer ? Vous resteriez aux ordres d’un homme qui serait prêt à tuer sa soeur ? Qui nous met à la botte de la plus grande menace de notre monde, et qui vend nos âmes, hein ? Vous acceptez ?
Soudain elle sentit le contact à l’arrière de son crâne du canon d’un revolver.
Un mot de plus et je tire, Aëlia.
*Merde.*
Son frère allait vraiment la tuer. Ses yeux s’emplirent de larmes de haines et de rage. Elle détestait soudain plus que tout celui qu’elle avait toujours tant adoré. Elle avait décidément la guigne avec les hommes de sa vie. Serrant les dents et les poings, se disant, espérant avoir raison, que jamais son frère n’aurait la lâcheté de lui loger une balle dans le cerveau, elle bougea. Vite. Elle se baissa, et fonça vers son frère avec son épaule, la faisant basculer en arrière en lui coupant le souffle. Au moment où elle dévalait les escaliers, les hommes du bateau semblèrent se rendre compte de ce qu’il se passait, et prendre enfin parti. C’est ainsi qu’elle se retrouva seule contre tous, ou presque. Elle avait à son côté trois pirates, qui l’aidèrent à se défendre contre les autres, et à atteindre sa cible: le canot de sauvetage. Alors qu’elle tirait sur les cordes qui le retenaient afin de le mettre à l’eau, elle croisa le regard de Xerxès, puis celui de Luther. Et soudain, elle projeta son esprit vers le leur.
*Alors, vous venez avec moi, ou vous restez côté Ombre ? Fissa !*
Puis elle tira de nouveau, afin d’immobiliser deux pirates face à elle, qui approchaient leurs armes un peu trop près, puis se balançant au bout d’une corde avec élan, elle en assoma plusieurs de ses pieds, avant de pousser à l’eau le canot. Au même moment, elle vit un de ses alliés de fortune tomber sur le pont. Mort.
*Il en est à tuer son équipage … Ce n’est plus mon frère ... *
Elle foudroya du regard son frère qui lui aussi se battait, et lui rendit la même haine, la même hargne. Pourtant, lui aussi était dépassé par les évènements; il ne s’était pas attendu à ce que sa soeur se mutine ainsi contre lui.
*Au canot, tous, vite !*
Et elle sauta, arrivant directement dans le canot de sauvetage, qui tanga dangereusement. Elle y fut rejointe rapidement, et ils s’éloignèrent de l’Envolée à grand coups de rames, sous les cris, alors qu’on leur tirait dessus à coups de pistolet. Elle vit même les canons s’armer un instant, puis renoncer: ils étaient déjà loin, et trop petits, trop mobiles.
Lorsqu’elle fut certaine que le bateau dont elle venait ne les poursuivait pas, elle cessa de ramer, et regarda qui elle avait embarqué dans sa galère. Ils étaient quatre. Quatre coincés dans un petit canot, au milieu de l’océan, sans nourriture, ni carte, ni eau, ni cap, ni armes, le jour de la Fête du Courage et de l’Espérance.
*Putain de merde, t’es vraiment qu’une petite conne. Quel courage ? quelle Espérance hein ? Qu’est ce que t’as de plus que lui à leur offrir ?*
Pourtant, elle leur sourit.
Bon. Merci d’être là déjà. Puis deux questions: est-ce que vous êtes blessés, et avez-vous sur vous un truc utile, genre voyageuse, carte, nourriture, eau, instrument quelconque ?
Elle-même avait du sang plein le visage, et la tête qui tournait, ainsi que plusieurs membres blessés ou affaiblis, mais c’était elle qui avait mené l’action, c’était donc maintenant à elle de s’en dépêtrer.
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Votre personnage et ses relations
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Dim 26 Mai 2019 - 20:02
Xerxès avait embarqué, ou plutôt il avait été embarqué avec tout le monde quand ils avaient fuit le port durant l’attentat à la Tour d’Hypnos. Les types l’avaient ramené à bord par habitude, placé dans un tonneau alors qu’il était complètement hors-service après avoir trop bu. Et c’est ainsi qu’il s’était retrouvé coupé du monde, en mer alors que les échanges d’informations étaient erratiques et en retard. Il ne pouvait s’empêcher durant les moments de vide de penser à ce qui arrivait en ce moment à Zel ou encore à J’anf. Zel avait pris un peu son indépendance après l’Expédition, et son ami J’anf était resté à Crannsliabh, il ne le reverrait sûrement pas avec un moment et cela lui serrait doucement le coeur.
Il s’employait du mieux qu’il le pouvait comme mousse afin de s’occuper l’esprit, il avait un avantage c’est qu’au moins il avait peu d’amis à travers le monde. En fait il avait à peu près fait le tour en pensant à J’anf et Zel, ce qui était déjà ça de gagné : Il n’imaginait même pas à quel point ça aurait été difficile si il avait du partager autant d’attention avec dix autres personnes.
Monsieur Delabost s’était installé dans la chambre d’Aëlia, qui s’était installée dans la chambre d’Alban, qui s’était installé … Nul part ailleurs. Seul Xerxès restait dans son taudis avec les autres membres de l’équipage qui sentaient un peu la sueur. Mais il était habitué et il les plumait régulièrement en trichant allègrement aux jeux de “hasard”. Une activité bien réconfortante.
Une de ses occupations les plus passionnantes une fois le travail terminait était bien sûr de découvrir les fonctionnalités diverses de son nouveau bras “made in Delabost”. D’ailleurs il allait souvent harceler un peu ce dernier, lui poser des questions en étant quasiment ecstatique face à lui ! “Monsieur Delabost vous savez si je pourrais faire ça avec le bras ?” “Luther d’après vous il soutiendrait ce genre de pression ?” “Monsieur Luther qu’est-ce que vous pensez des add-ons dans les jeux vidéos, vous pensez qu’on pourrait importer le concept sur mon bras ?”.
Donc déjà, oui il était un peu chiant et toujours sur son dos et en plus, il avait du mal avec comment l’appeler, il savait juste qu’il vouvoyait son idole mais l’appellation changeait constamment. Fallait-il l’appeler Monsieur ou pas ? Son prénom, son nom de famille ? Quel casse-tête quand on prenait le temps d’y réfléchir et la seule façon d’y répondre c’était de se compromettre en allant demander directement à la personne … Sauf qu’après plusieurs mois c’était bien tard.
Il prenait régulièrement le temps d’impressionner ses camarades de chambre en faisant des choses incroyables avec le bras, découvrant parfois par la même occasion des fonctions qu’il n’imaginait même pas.
L’autre chose qui lui avait pris énormément de temps et d’esprit, et c’était tant mieux, c’était l’apprentissage du mur télépathique avec Aëlia. Il s’était beaucoup rapproché d’elle dernièrement et même si les premiers échanges avaient été houleux avec l’histoire du tonneau, et il avait bien du mal à qualifier leur relation car il n’avait pas l’habitude d’avoir des amis. Avec J’anf et Zel c’était venu instantanément, une sorte de coup de foudre alors qu’avec elle il avait fallu construire et il avait donc toujours du mal à visualiser les limites. Pas qu’il en ait quelque chose à faire en général des limites, il les outrepassaient avec outrecuidance mais c’était quand même un bon point de savoir quelles règles on enfreignait quand on le faisait. En tout cas petit à petit il pensait à elle comme à une amie et il avait bien besoin d’en avoir une avec lui en permanence après des années en solitaire. Il aurait désormais du mal à se passer de compagnie de gens qu’il appréciait et il le savait, ce n’était pas un signe de faiblesse bien sûr, c’était juste comme ça.
Elle avait accepté de lui apprendre à gérer les informations sortantes de son esprit vers les Télépathes après quelques discussions il y a quelque temps. L’idée que les gens puissent chercher dans son crâne et lire son esprit chaotique le rebutait au plus au point. Quand comme lui on avait le cerveau comme un gruyère et du mal à filtrer les choses en général, l’idée que quelqu’un puisse venir farfouiller là-dedans était exécrable ! Qui lui disait qu’on ne viendrait pas trouver dans sa tête des choses qu’il ne connaissait même pas pour lui sortir des vérités dont il ne voulait pas connaître l’existence ?
Ils avaient donc passé nombre de soirée à travailler là-dessus et il s’était révélé plutôt doué malgré la difficulté de l’entraînement. Ses facilités naturelles pour les jeux d’esprits et les pensées tordues lui permirent de rapidement prendre le coup de main et laisser transiter uniquement ce qu’il voulait, voir des mensonges éhontés. Ils en avaient profité pour prendre quelques cuites (beaucoup !), discuter pas mal (quand ils ne buvaient pas trop) et la télépathie entre eux était devenue de plus en plus simple et naturelle. Si bien qu’il était parfois influencé par ce que pensait Aëlia plus qu’il ne l’aurait voulu et cela lui faisait quelque chose de bien étrange. C’était normal de ressentir autant de choses ? La frustration, la colère, la compassion, le doute et tutti quanti ? Enfin bref il laisserait cette question pour plus tard !
Il y avait quelque chose de différent d’auparavant avec l’équipage aussi et cela il le capta quelques heures après avoir embarqué. De petites dissensions, des propos sombres parfois, beaucoup de discussions un peu polémiques autour de l’attentat de l’Ombre. Le fait de ne pas être complètement dans l’équipage et de savoir n’être là que temporairement était une aubaine pour lui ainsi que pour Luther. Cela lui avait permis de traiter tout cela avec recul et il avait aimé mettre les pieds dans le plat et dans la politique du navire sans être émotionnellement piqué au vif quand on allait contre son avis.
Un soir Aëlia s’était retrouvée à passer furibonde sur le pont en allant vers son ancienne chambre et le Né-Darah l’avait vue passer. Il en avait brisé son verre entre ses mains quand la frustration de la pirate l’avait traversée. Quelques hésitations, il ne savait pas si il devait venir l’aider ou si elle préférait avoir du temps seule ou avec quelqu’un d’autre. Il avait fini par la suivre doucement et arriver vers la chambre que louait Luther.
Après avoir écouté quelques instants à la porte un début de discussion qui tournait dans le bon sens grâce à l’intelligence de l’Efferian, il était reparti le sourire aux lèvres gambader sur le pont. Tout allait bien au final, elle serait sûrement remise d’ici demain ! Il pouvait repartir chanter au clair de lune, guilleret, comme il le faisait régulièrement.
Puis la fameuse attaque du navire était arrivée, le capitaine plus stressé que par le passé visiblement pour une raison obscure. Une raison que Xerxès semblait voir se dessiner doucement en filigrane dans son esprit. Toutes les nuits sans sommeil, il prenait le temps de réfléchir aux scénarios, d’imaginer chaque possibilité dans les interactions sociales pour être à l’aise mais aussi comment pouvait penser les gens. Différemment, comme lui, égoïstement, avec altruisme, pour une personne en particulier.
Bien sûr il ne se targuerait pas d’avoir imaginé toutes les fins possibles mais la possibilité que certaines personnes sur le navire soient à la solde de l’Ombre lui paraissait très plausible. De même que d’autre, des pactes avec des Membraneux, des histoires d’exploration de Crannsliabh pour piller les trésors des Kabellstanks, etc …
Alors quand ils attaquèrent un pavillon qui se trouva être Rhadamantien, il s’y attendait un peu au fond et avait déjà établi en avance sa marche à suivre. Quelque chose qu’il avait enfoncé bien profond dans son esprit, loin de toute lecture télépathique.
Aëlia lui envoya un message alors que l’abordage allait commencer et il se dit qu’un peu d’argent de poche ne lui ferait pas de mal même si il se serait bien passé d’attaquer un gouvernement. Il la suivit au combat jusqu’à ce qu’elle se rende compte de qui ils affrontaient, tentant de garder ses arrières aussi bien que possible. Cela se passait d’ailleurs d’une manière très impressionnante, comme s’il était une extension de son corps à elle gardant les angles morts. Au maximum on disait qu’une personne normale avait une vision à 220 degrés alors à eux deux ils étaient à un bon 440 degrés ! Ca faisait déjà 120 de trop. Mais quand l’incompréhension et la rage s’emparèrent partiellement de l’esprit de la pirate, ce fut trop compliqué de suivre aussi bien ce qu’elle faisait et le combat commença à devenir erratique si bien qu’il la perdit de vue.
La colère de la pirate déclencha son pouvoir alors qu’un officier Rhadmantien couvert de médaille l’attaquait sauvagement. La poupée sur son épaule s’éleva dans les airs, semblant crépiter et se mit à enfler. Le tissu éclata pour ne laisser apparaître qu’une sorte de grande cape noire dans les airs. Dans l’ombre de la cape un oeil à la pupille noire s’ouvrit pour jeter un regard glaçant devant eux. Et là le combat commença à devenir réellement chaotique, le sol sous les pieds de l’officier perdit sa “friction” ce qui fit glisser le type jusqu’au Darah. Au moment de l’impact, le choc qui aurait du les “séparer” les “réunit”, le type restant collé à Xerxès il hérita d’une belle trace de morsure dans le cou avant de s’écrouler.
Xerxès n’avait pas énormément l’occasion de se servir de ses capacités comme ceci alors il en profita tant que l’énervement durait pour aider autant que possible ses alliés et lui-même. Les épées qui étaient “tranchantes” devenaient parfois “émoussées” et si un coup touchait une deuxième fois au même endroit, la “blessure” devenait une “guérison”. Un mal de crâne terrible commença à prendre le Darah alors qu’il abusait des inversements.
Alors que les corps amis et ennemis s’entassaient autour de lui et qu’il perdait de sa superbe en combat pour devenir de plus en plus sauvage et effrayé, blessé, le repli fut sonné par Alban. Il s’empressa de se jeter hors du navire pour rejoindre l’Envolée où il s’adossa à la rambarde en respirant bruyamment. Leur navire filait et s’éloignait rapidement du galion rhadamantien.
C’est alors que la dispute éclata, Xerxès du faire énormément d’efforts pour ne pas succomber aux émotions d’Aëlia durant ce temps, ses cheveux se hérissant directement sur son crâne et ses phalanges blanchies sur sa peau pâle de trop serrer les poings. Il espérait que la mutinerie n’arriverait pas mais Aëlia finit par s’enfuir, attaquée par une bonne partie de l’équipage, seule contre presque tous. Xerxès n’attaqua pas, il ne la protégea pas non plus mis à part par un croche-patte au premier pirate la suivant quand elle passa prêt d’eux.
*Alors, vous venez avec moi, ou vous restez côté Ombre ? Fissa !*
*Wubba lubba dub dub*
Quand les choses se calmèrent finalement alors que Xerxès reprenait encore un peu son souffle, il était resté sur l’Envolée, avec Alban. Du côté obscur.
Il s’employait du mieux qu’il le pouvait comme mousse afin de s’occuper l’esprit, il avait un avantage c’est qu’au moins il avait peu d’amis à travers le monde. En fait il avait à peu près fait le tour en pensant à J’anf et Zel, ce qui était déjà ça de gagné : Il n’imaginait même pas à quel point ça aurait été difficile si il avait du partager autant d’attention avec dix autres personnes.
Monsieur Delabost s’était installé dans la chambre d’Aëlia, qui s’était installée dans la chambre d’Alban, qui s’était installé … Nul part ailleurs. Seul Xerxès restait dans son taudis avec les autres membres de l’équipage qui sentaient un peu la sueur. Mais il était habitué et il les plumait régulièrement en trichant allègrement aux jeux de “hasard”. Une activité bien réconfortante.
Une de ses occupations les plus passionnantes une fois le travail terminait était bien sûr de découvrir les fonctionnalités diverses de son nouveau bras “made in Delabost”. D’ailleurs il allait souvent harceler un peu ce dernier, lui poser des questions en étant quasiment ecstatique face à lui ! “Monsieur Delabost vous savez si je pourrais faire ça avec le bras ?” “Luther d’après vous il soutiendrait ce genre de pression ?” “Monsieur Luther qu’est-ce que vous pensez des add-ons dans les jeux vidéos, vous pensez qu’on pourrait importer le concept sur mon bras ?”.
Donc déjà, oui il était un peu chiant et toujours sur son dos et en plus, il avait du mal avec comment l’appeler, il savait juste qu’il vouvoyait son idole mais l’appellation changeait constamment. Fallait-il l’appeler Monsieur ou pas ? Son prénom, son nom de famille ? Quel casse-tête quand on prenait le temps d’y réfléchir et la seule façon d’y répondre c’était de se compromettre en allant demander directement à la personne … Sauf qu’après plusieurs mois c’était bien tard.
Il prenait régulièrement le temps d’impressionner ses camarades de chambre en faisant des choses incroyables avec le bras, découvrant parfois par la même occasion des fonctions qu’il n’imaginait même pas.
L’autre chose qui lui avait pris énormément de temps et d’esprit, et c’était tant mieux, c’était l’apprentissage du mur télépathique avec Aëlia. Il s’était beaucoup rapproché d’elle dernièrement et même si les premiers échanges avaient été houleux avec l’histoire du tonneau, et il avait bien du mal à qualifier leur relation car il n’avait pas l’habitude d’avoir des amis. Avec J’anf et Zel c’était venu instantanément, une sorte de coup de foudre alors qu’avec elle il avait fallu construire et il avait donc toujours du mal à visualiser les limites. Pas qu’il en ait quelque chose à faire en général des limites, il les outrepassaient avec outrecuidance mais c’était quand même un bon point de savoir quelles règles on enfreignait quand on le faisait. En tout cas petit à petit il pensait à elle comme à une amie et il avait bien besoin d’en avoir une avec lui en permanence après des années en solitaire. Il aurait désormais du mal à se passer de compagnie de gens qu’il appréciait et il le savait, ce n’était pas un signe de faiblesse bien sûr, c’était juste comme ça.
Elle avait accepté de lui apprendre à gérer les informations sortantes de son esprit vers les Télépathes après quelques discussions il y a quelque temps. L’idée que les gens puissent chercher dans son crâne et lire son esprit chaotique le rebutait au plus au point. Quand comme lui on avait le cerveau comme un gruyère et du mal à filtrer les choses en général, l’idée que quelqu’un puisse venir farfouiller là-dedans était exécrable ! Qui lui disait qu’on ne viendrait pas trouver dans sa tête des choses qu’il ne connaissait même pas pour lui sortir des vérités dont il ne voulait pas connaître l’existence ?
Ils avaient donc passé nombre de soirée à travailler là-dessus et il s’était révélé plutôt doué malgré la difficulté de l’entraînement. Ses facilités naturelles pour les jeux d’esprits et les pensées tordues lui permirent de rapidement prendre le coup de main et laisser transiter uniquement ce qu’il voulait, voir des mensonges éhontés. Ils en avaient profité pour prendre quelques cuites (beaucoup !), discuter pas mal (quand ils ne buvaient pas trop) et la télépathie entre eux était devenue de plus en plus simple et naturelle. Si bien qu’il était parfois influencé par ce que pensait Aëlia plus qu’il ne l’aurait voulu et cela lui faisait quelque chose de bien étrange. C’était normal de ressentir autant de choses ? La frustration, la colère, la compassion, le doute et tutti quanti ? Enfin bref il laisserait cette question pour plus tard !
Il y avait quelque chose de différent d’auparavant avec l’équipage aussi et cela il le capta quelques heures après avoir embarqué. De petites dissensions, des propos sombres parfois, beaucoup de discussions un peu polémiques autour de l’attentat de l’Ombre. Le fait de ne pas être complètement dans l’équipage et de savoir n’être là que temporairement était une aubaine pour lui ainsi que pour Luther. Cela lui avait permis de traiter tout cela avec recul et il avait aimé mettre les pieds dans le plat et dans la politique du navire sans être émotionnellement piqué au vif quand on allait contre son avis.
Un soir Aëlia s’était retrouvée à passer furibonde sur le pont en allant vers son ancienne chambre et le Né-Darah l’avait vue passer. Il en avait brisé son verre entre ses mains quand la frustration de la pirate l’avait traversée. Quelques hésitations, il ne savait pas si il devait venir l’aider ou si elle préférait avoir du temps seule ou avec quelqu’un d’autre. Il avait fini par la suivre doucement et arriver vers la chambre que louait Luther.
Après avoir écouté quelques instants à la porte un début de discussion qui tournait dans le bon sens grâce à l’intelligence de l’Efferian, il était reparti le sourire aux lèvres gambader sur le pont. Tout allait bien au final, elle serait sûrement remise d’ici demain ! Il pouvait repartir chanter au clair de lune, guilleret, comme il le faisait régulièrement.
Puis la fameuse attaque du navire était arrivée, le capitaine plus stressé que par le passé visiblement pour une raison obscure. Une raison que Xerxès semblait voir se dessiner doucement en filigrane dans son esprit. Toutes les nuits sans sommeil, il prenait le temps de réfléchir aux scénarios, d’imaginer chaque possibilité dans les interactions sociales pour être à l’aise mais aussi comment pouvait penser les gens. Différemment, comme lui, égoïstement, avec altruisme, pour une personne en particulier.
Bien sûr il ne se targuerait pas d’avoir imaginé toutes les fins possibles mais la possibilité que certaines personnes sur le navire soient à la solde de l’Ombre lui paraissait très plausible. De même que d’autre, des pactes avec des Membraneux, des histoires d’exploration de Crannsliabh pour piller les trésors des Kabellstanks, etc …
Alors quand ils attaquèrent un pavillon qui se trouva être Rhadamantien, il s’y attendait un peu au fond et avait déjà établi en avance sa marche à suivre. Quelque chose qu’il avait enfoncé bien profond dans son esprit, loin de toute lecture télépathique.
Aëlia lui envoya un message alors que l’abordage allait commencer et il se dit qu’un peu d’argent de poche ne lui ferait pas de mal même si il se serait bien passé d’attaquer un gouvernement. Il la suivit au combat jusqu’à ce qu’elle se rende compte de qui ils affrontaient, tentant de garder ses arrières aussi bien que possible. Cela se passait d’ailleurs d’une manière très impressionnante, comme s’il était une extension de son corps à elle gardant les angles morts. Au maximum on disait qu’une personne normale avait une vision à 220 degrés alors à eux deux ils étaient à un bon 440 degrés ! Ca faisait déjà 120 de trop. Mais quand l’incompréhension et la rage s’emparèrent partiellement de l’esprit de la pirate, ce fut trop compliqué de suivre aussi bien ce qu’elle faisait et le combat commença à devenir erratique si bien qu’il la perdit de vue.
La colère de la pirate déclencha son pouvoir alors qu’un officier Rhadmantien couvert de médaille l’attaquait sauvagement. La poupée sur son épaule s’éleva dans les airs, semblant crépiter et se mit à enfler. Le tissu éclata pour ne laisser apparaître qu’une sorte de grande cape noire dans les airs. Dans l’ombre de la cape un oeil à la pupille noire s’ouvrit pour jeter un regard glaçant devant eux. Et là le combat commença à devenir réellement chaotique, le sol sous les pieds de l’officier perdit sa “friction” ce qui fit glisser le type jusqu’au Darah. Au moment de l’impact, le choc qui aurait du les “séparer” les “réunit”, le type restant collé à Xerxès il hérita d’une belle trace de morsure dans le cou avant de s’écrouler.
Xerxès n’avait pas énormément l’occasion de se servir de ses capacités comme ceci alors il en profita tant que l’énervement durait pour aider autant que possible ses alliés et lui-même. Les épées qui étaient “tranchantes” devenaient parfois “émoussées” et si un coup touchait une deuxième fois au même endroit, la “blessure” devenait une “guérison”. Un mal de crâne terrible commença à prendre le Darah alors qu’il abusait des inversements.
Alors que les corps amis et ennemis s’entassaient autour de lui et qu’il perdait de sa superbe en combat pour devenir de plus en plus sauvage et effrayé, blessé, le repli fut sonné par Alban. Il s’empressa de se jeter hors du navire pour rejoindre l’Envolée où il s’adossa à la rambarde en respirant bruyamment. Leur navire filait et s’éloignait rapidement du galion rhadamantien.
C’est alors que la dispute éclata, Xerxès du faire énormément d’efforts pour ne pas succomber aux émotions d’Aëlia durant ce temps, ses cheveux se hérissant directement sur son crâne et ses phalanges blanchies sur sa peau pâle de trop serrer les poings. Il espérait que la mutinerie n’arriverait pas mais Aëlia finit par s’enfuir, attaquée par une bonne partie de l’équipage, seule contre presque tous. Xerxès n’attaqua pas, il ne la protégea pas non plus mis à part par un croche-patte au premier pirate la suivant quand elle passa prêt d’eux.
*Alors, vous venez avec moi, ou vous restez côté Ombre ? Fissa !*
*Wubba lubba dub dub*
Quand les choses se calmèrent finalement alors que Xerxès reprenait encore un peu son souffle, il était resté sur l’Envolée, avec Alban. Du côté obscur.
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Votre personnage et ses relations
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Jeu 30 Mai 2019 - 22:24
La traversé était une bouffé d’air frais pour Luther. Une certaine amitié se construisait avec Aëlia. Son franc parlé était rafraîchissant et elle les gens qui ne le traitaient pas différemment des autres malgré sa fortune et son influence étaient rares. Il y avait clairement des tension entre elle et son frère et capitaine. Malgré cela, elle était toujours prête à plaisanter avec l’inventeur. Luther appréciait ces moments, et il avait l’impression qu’ils faisaient du bien à Aëlia également.
Xerxès avait quant à lui beaucoup plus de mal à ne pas en faire trop avec Luther. Ce n’était pas forcément gênant, plutôt amusant. Il ne savait jamais comment l’appeler, ce qui le mettait clairement dans l’embarras, mais il venait malgré tout voir l’inventeur régulièrement. La plupart du temps c’était par rapport à son bras. Luther avait sacrément améliorer le bout de métal qui lui servait auparavant de prothèse, bout de métal que le Darah conservait précieusement. Il n’était d’ailleurs pas peu fier de sa création. Finement ouvragée et pleine de fonctions improbables, parfaitement adaptée au caractère exubérant du Darah. C’est d’ailleurs sur ces fonctions que venait régulièrement l'interroger Xerxès. Il est vrai que l’inventeur s’était montré un peu évasif sur les capacité de la nouvelle prothèse. D’un côté il trouvait amusant de voir Xerxès chercher, et parfois trouver, des fonctionnalités aussi étranges qu’inutiles en apparence. Le visage de Xerxès lorsqu’il avait découvert la paille auto-stérilisante en acier intégrée valait clairement tout l’or de Luther. De l’autre côté, il avait fait don de cette prothèse à Xerxès, ainsi que du nouvel oeil en préparation. Ce n’était pas par philanthropie, le Darah était un ambassadeur idéal pour la marque LutherCorp. Cependant, le chef d’entreprise s’était permis d’ajouter quelques fonctions cachées, qu’il comptait bien ne pas dévoiler. Il était important de pouvoir compter des ressources que personne ne pouvait soupçonner, pas même leur possesseur actuel. De plus, il préférait garder un oeil sur ses inventions, surtout quand elles possédaient le potentiel du bras de Xerxès.
C’était d’autant plus vrai depuis le retour de l’expédition. Celle-ci s’était terminer de façon assez chaotique et le futur s’annonçait assez trouble. Qui plus est, les quelques années qu’il avait passé à la surface lui avait enseigné une certaine méfiance vis-à-vis des surfaciens (terme répandu à Efferias pour qualifier les non-efferians). Efferias vivait à la base en vase clos, tout le monde dans le même bateau (enfin vous voyez…). Il n’était donc pas si difficile lorsque l’on possédait une certaine influence de se créer un réseau, humain comme technologie, pour surveiller la technologie de LutherCorp. La surface était beaucoup trop étendue pour cela, du moins pour l’instant. L’inventeur préférait donc garder quelque gardes-fous. C’est également la raison pour laquelle l’entreprise ne s’était pas encore trop implantée hors d’Efferias.
L’un des points les plus appréciable du voyage était l’isolement totale de l’Envolée (ou presque…). Pas besoin de penser à toute les contraintes de la vie de chef d’entreprise. Les journées étaient donc rythmées par les questions de Xerxès, la bonne humeur d’Aëlia, malgré une certaine tension avec son frère, la course du soleil dans le ciel, et les craquements du navire. Il fallait bien avouer que cette coque de noix était une véritable antiquité, pour ne pas dire une épave. Luther avait beau avoir un faible pour les vieilleries, l'ingénieur en lui ne pouvait s’empêcher d’imaginer des plan pour moderniser tout ce qu’il voyait. Il avait d’ailleurs déjà mis au point un prototype de navire à hélice alimenté par des cristaux. Les phases de tests n’avaient pas encore démarrées, mais Luther estimait qu’il pouvait atteindre plusieurs fois la vitesse d’un voilier. Mais malgré ses défauts, il s’était attaché à la coque de noix sur laquelle il naviguait. Il décida donc de travailler à la remettre en état, avec une touche Delabost. Cependant, Luther voulait conserver l’âme de l’Envolée. Or de question d’en faire un grand morceau de métal flottant ultra performant. Il passa donc du temp à observer les membres d’équipages et à discuter du navire avec eux. Une fois suffisamment imprégner de son histoire, de sa vie et de son ambiance, il s’attela à en dessiner de nouveaux plan.
Alors que l’inventeur venait de passer une partie de la soirée absorbé par ses plans, Aëlia fit une entrée fracassante. D’abord dans sa tête. Un tourbillon de fureur que rien ne semblait pouvoir calmer. Luther ne parvint à conserver son équilibre qu’au prix de gros efforts de volonté. Puis Aëlia fit une entrée fracassante dans la chambre pour aller se réfugier immédiatement dans son lit et son oreiller. Ce n’est qu’en relevant la tête qu’elle sembla remarquer Luther, encore sonné par l’irruption de la télépathe.
Quoi ? Toi aussi tu vas me virer ? C’est ma chambre au départ, ici.
Bien que la litanie de colère qui lui vrillait l’esprit était difficilement supportable, la fureur dans le regard de la pirate était nettement plus effrayante. Il releva les mains en signe d’apaisement et laissa passer la tempête. Une fois qu’il put penser à autre chose qu’à la colère d’Aëlia, il commença à parlementer pour la calmer. Cela fut plutôt concluant, et ils finirent par passer une bonne partie de la nuit à discuter et rigoler avant de finalement s’endormir.
A son réveil, Aëlia était déjà quasiment prête à l’action. Un navire avait été signalé par la vigie et l’abordage était imminent. Elle le chambra un peu avant de sortir rejoindre ses camarades sur le pont. Le sourire sur son visage fit comprendre à Luther que la pirate avait repris le dessus sur la jeune femme déboussolée qui avait fait irruption la veille. Il était content que leur discussion lui ait fait du bien. En réalité, elle lui avait aussi fait du bien. Il n’avait pas souvent l’occasion de discuter à coeur ouvert avec avec qui que ce soit. Il lézarda encore quelques minutes, puis se leva le coeur léger. La rumeur du combat retentit et il s’approcha du hublot pour observer. Son coeur manqua un battement.
Un pavillon gouvernemental rhadamentien ! Pourquoi ? Pourquoi l’Envolée se retrouvait-elle aux prises avec un navire gouvernemental ? Elle aurait pourtant dû l’éviter ! Luther avait choisi l’Envolée par souci de discrétion et parce que la piraterie ne le gênait pas. Après tout, ce n’était pas si différent de racheter un concurrent pour le mettre à la porte. Et les pirates évitent généralement les navires gouvernementaux, préférant s’attaquer à des navires commerciaux. Luther ne pouvait pas se permettre de rentrer en conflit avec un gouvernement. Alors pourquoi ? Il n’y avait qu’une explication. Une récompense avait été promise à l’équipage pour la prise d’un navire de la marine rhadamantienne. C’est la seule raison qui aurait put les pirates à prendre un tel risque. Le cheminement se fit tout seul dans sa tête. Le changement de cible de l’Envolée, la tension des derniers temps sur le navire, le conflit entre Aëlia et son frère, le capitaine. Après la nuit dernière, il était intimement persuadé qu’Aëlia ignorait tout des ambitions nouvelles d’Alban pour l’Envolée. Et il savait très bien comment cela se finirait. Il ne pouvait plus rester ici. Il devait partir et vite. Il rassembla ses affaire à la hâte et guetta le moment propice.
A l'extérieur, le combat semblait avoir prit fin. Le ton montait entre les deux Merirosvo. Luther en profita pour sortir pendant que tout le monde se focalisait sur les deux télépathes. Certes, personne ne faisait attention à lui, mais il était difficile de se concentrer sur son objectif avec la vague de colère qui lui vrillait l’esprit. Colère qui se mua en haine lorsqu’un nouveau combat éclata. Cette fois-ci entre membre de l’équipage. Un canot, il fallait atteindre un canot. Il s'arrêta un instant pour contempler la scène et se rappeler que toute les émotions qu’il ressentait n’étaient pas les siennes.
Alors, vous venez avec moi, ou vous restez côté Ombre ? Fissa !
C’était la voix d'une Aëlia en rage qui avait retenti directement dans sa tête. Evidemment, c’était elle qui avait amorcé la mutinerie. Evidemment c'était elle qui prenait les choses en mains. Evidemment, c’était elle qui allait le plus en souffrir. Luther n’hésita pas longtemps avant de suivre deux hommes à bord d’un des canots. Il furent bientôt rejoint par la jeune femme. Il furent vite loin du navire. Trop loin déjà pour voir autre chose qu’un point à l’horizon. Alors que chacun se remettait de ce qu’il venait de vivre, ce fut encore Aëlia qui prenait les devants.
Bon. Merci d’être là déjà. Puis deux questions: est-ce que vous êtes blessés, et avez-vous sur vous un truc utile, genre voyageuse, carte, nourriture, eau, instrument quelconque ?
Pendant que les autres vérifiaient leurs poches et bandaient sommairement leurs blessures, Luther fouilla son sac. Bien Sûr qu’il avait de quoi les sortir de là (vous vous rappelez du presque isolé?), mais il tenait d’abord à être sûr de n’avoir rien oublié à bord. C’est à ce moment qu’il percuta. L’arrivé d’Aëlia dans la cabine la veille avait été si violente et impromptue qu’il en avait complètement oublié le plan sur lequel il travaillait. Les plans de l’Envolée étaient restée à bord. Normalement rien d’inquiétant, les plans étaient codés et personne ne devrait être en mesure de les décrypter. Du moins pas volontairement… L’inventeur se mordit les lèvres en se rappelant que Xerxès était toujours sur le navire. Il se morigéna intérieurement d’avoir été aussi négligeant puis se ressaisis. Il fallait d’abord sortir de cette galère avant de penser à la suite.
Je devrais avoir ce qu’il faut pour nous ramener à terre. Laissez moi juste déterminer notre position exacte.
L’inventeur sorti un cristal de son sac et le plaça dans un creux trop grand pour lui dans le bracelet qui ne le quittait quasiment jamais. Instantanément, le creux se referma sur le cristal pour donner l’illusion qu’il y avait toujours été serti. Le bracelet s’alluma alors d’une couleur bleutée apaisante et un écran de lumière fût projet à sa surface. Sous le regard médusé de ses compagnons d’infortune il commença à pianoter sur l’écran. Une fois leur position confirmée, il tapa un rapide message ordonnant d’envoyer le navire de Luther les récupérer.
Bien, un navire est en route. Plus qu’à patienter jusqu’à son arrivé.
Vous vous fichez de nous ! On est des pirates et au dernières nouvelles, les gens préfère les pendaisons de pirates à leur sauvetage !
Vous êtes des pirates, mais je suis Luther Delabost. Mon entreprise est une des plus riches et puissantes d’Efferias. J’ai largement plus d’argent que nécessaire pour amadouer n’importe quel navire et lui faire oublier votre passif. De plus ce n’est pas n’importe quel bateau qui vient nous chercher, c’est un navire de LutherCorp.
Même si on ne se fait pas exécuter, ça va prendre des jours avant qu’on ne nous récupère.
Luther eu un petit sourire. Il s’attendait à cette question. Après tout, ses compagnons n’avaient pas connus d’autre type de bateaux que les voiliers.
N’avez vous donc pas écouté, c’est un navire LutherCorp qui vient nous chercher! Par rapport à notre emplacement, j’estime à un peu moins d’une journée le temps nécessaire pour nous récupérer.
L’attente, si elle ne dura effectivement pas plus d’une journée, fut particulièrement morose. Aëlia tentait autant que possible de faire face, mais il n’y avait pas grand chose à faire en attendant de revenir à terre. Le navire de LutherCorp, pas encore baptisé, était plus lancé que l’Envolée. Constitué majoritairement de métal, il était d’un blanc immaculé, témoignant de sa jeunesse. Un peu plus petit que l’envolée, son équipage n’était constitué que de trois personnes. Une pilote, qui était probablement le seul membre indispensable, un mécanicien, et une ingénieure qui avait embarqué pour mesurer les performance du navire pour son premier trajet. Une fois à bord on montra les quartiers aux rescapés afin qu’ils puissent se reposer. Ceci fait, chaque employé de LutherCorp vint faire un bref rapport à son patron sur le comportement du navire. Il les en remercia et les envoya se reposer quelques heures, préférant piloter lui même pendant ce temps.
Le chef d’entreprise s’installa donc au poste de pilotage entama le voyage de retour tout en connectant son bracelet aux différents capteurs du navire. Il gardait un oeil sur le cap et l’autre sur son écran, notant de temps à autre une modification à effectuer plus tard pour améliorer les performance du prototype. Après quelques heures au commandes, la pilote prit le relais. Luther se dirigea donc vers la seule cabine individuelle du navire et s’affala sans la moindre grâce sur le lit. Il se laissa bercer par le ronronnement du bâtiment. Il se dit que les pirates devaient avoir du mal à s’endormir avec ce bruit. Le navire était beaucoup moins bruyant que l’Envolée, mais son chant n’avait rien à voir avec les multiples grincements et craquements de leur désormais ancien navire. Il avait était difficile pour Luther de s’y habituer les premiers temps, mais pour des marins ces sons représentaient la mélodie d’un grand assemblage de bois qui les séparait de la noyade. Alors le léger ronronnement du navire de LutherCorp devait sonner commme une véritable cacophonie à leurs oreilles. C’est sur cette pensée que Luther sombra d’un sommeil sans rêve. Il émergea environ une heure avant d’arriver au port.
Le navire accosta à une heure trop matinale pour attirer l’attention, ou en tout cas l'attention de personnes suffisamment sobres pour s’en souvenir. Les pirates débarquèrent pendant que Luther donnait des instructions pour ramener le navire ainsi que sur les modifications qu’il avait noté. Il rejoignit les mutins alors qu’Aëlia s’adressait à eux.
Merci d'être venus c'était courageux de votre part. Actuellement je n'ai rien à vous offrir. Je sais que vous pouvez trouver du travail sur le port, alors allez y. Je sais qui vous êtes, alors, quand j'aurais quelque chose, je vous contacterai. En tous cas merci, et surtout, faites attention à vous. Et bon vent !
Elle accompagna ses derniers mots d’un salut. Les deux autres se consultèrent du regard puis lui rendirent son salut avant de s’éloigner en direction des plus proches tavernes. Luther et Aëlia se retrouvèrent alors seuls sur les quais.
Je suis à peu près sûr que tu n’as nulle part où dormir. Tu peux venir chez moi si tu veux. J’ai acheté un petit appartement à Hypnos récemment. Tu pourrais y passer quelque temps. Qu’est-ce que t’en dis?
Xerxès avait quant à lui beaucoup plus de mal à ne pas en faire trop avec Luther. Ce n’était pas forcément gênant, plutôt amusant. Il ne savait jamais comment l’appeler, ce qui le mettait clairement dans l’embarras, mais il venait malgré tout voir l’inventeur régulièrement. La plupart du temps c’était par rapport à son bras. Luther avait sacrément améliorer le bout de métal qui lui servait auparavant de prothèse, bout de métal que le Darah conservait précieusement. Il n’était d’ailleurs pas peu fier de sa création. Finement ouvragée et pleine de fonctions improbables, parfaitement adaptée au caractère exubérant du Darah. C’est d’ailleurs sur ces fonctions que venait régulièrement l'interroger Xerxès. Il est vrai que l’inventeur s’était montré un peu évasif sur les capacité de la nouvelle prothèse. D’un côté il trouvait amusant de voir Xerxès chercher, et parfois trouver, des fonctionnalités aussi étranges qu’inutiles en apparence. Le visage de Xerxès lorsqu’il avait découvert la paille auto-stérilisante en acier intégrée valait clairement tout l’or de Luther. De l’autre côté, il avait fait don de cette prothèse à Xerxès, ainsi que du nouvel oeil en préparation. Ce n’était pas par philanthropie, le Darah était un ambassadeur idéal pour la marque LutherCorp. Cependant, le chef d’entreprise s’était permis d’ajouter quelques fonctions cachées, qu’il comptait bien ne pas dévoiler. Il était important de pouvoir compter des ressources que personne ne pouvait soupçonner, pas même leur possesseur actuel. De plus, il préférait garder un oeil sur ses inventions, surtout quand elles possédaient le potentiel du bras de Xerxès.
C’était d’autant plus vrai depuis le retour de l’expédition. Celle-ci s’était terminer de façon assez chaotique et le futur s’annonçait assez trouble. Qui plus est, les quelques années qu’il avait passé à la surface lui avait enseigné une certaine méfiance vis-à-vis des surfaciens (terme répandu à Efferias pour qualifier les non-efferians). Efferias vivait à la base en vase clos, tout le monde dans le même bateau (enfin vous voyez…). Il n’était donc pas si difficile lorsque l’on possédait une certaine influence de se créer un réseau, humain comme technologie, pour surveiller la technologie de LutherCorp. La surface était beaucoup trop étendue pour cela, du moins pour l’instant. L’inventeur préférait donc garder quelque gardes-fous. C’est également la raison pour laquelle l’entreprise ne s’était pas encore trop implantée hors d’Efferias.
L’un des points les plus appréciable du voyage était l’isolement totale de l’Envolée (ou presque…). Pas besoin de penser à toute les contraintes de la vie de chef d’entreprise. Les journées étaient donc rythmées par les questions de Xerxès, la bonne humeur d’Aëlia, malgré une certaine tension avec son frère, la course du soleil dans le ciel, et les craquements du navire. Il fallait bien avouer que cette coque de noix était une véritable antiquité, pour ne pas dire une épave. Luther avait beau avoir un faible pour les vieilleries, l'ingénieur en lui ne pouvait s’empêcher d’imaginer des plan pour moderniser tout ce qu’il voyait. Il avait d’ailleurs déjà mis au point un prototype de navire à hélice alimenté par des cristaux. Les phases de tests n’avaient pas encore démarrées, mais Luther estimait qu’il pouvait atteindre plusieurs fois la vitesse d’un voilier. Mais malgré ses défauts, il s’était attaché à la coque de noix sur laquelle il naviguait. Il décida donc de travailler à la remettre en état, avec une touche Delabost. Cependant, Luther voulait conserver l’âme de l’Envolée. Or de question d’en faire un grand morceau de métal flottant ultra performant. Il passa donc du temp à observer les membres d’équipages et à discuter du navire avec eux. Une fois suffisamment imprégner de son histoire, de sa vie et de son ambiance, il s’attela à en dessiner de nouveaux plan.
Alors que l’inventeur venait de passer une partie de la soirée absorbé par ses plans, Aëlia fit une entrée fracassante. D’abord dans sa tête. Un tourbillon de fureur que rien ne semblait pouvoir calmer. Luther ne parvint à conserver son équilibre qu’au prix de gros efforts de volonté. Puis Aëlia fit une entrée fracassante dans la chambre pour aller se réfugier immédiatement dans son lit et son oreiller. Ce n’est qu’en relevant la tête qu’elle sembla remarquer Luther, encore sonné par l’irruption de la télépathe.
Quoi ? Toi aussi tu vas me virer ? C’est ma chambre au départ, ici.
Bien que la litanie de colère qui lui vrillait l’esprit était difficilement supportable, la fureur dans le regard de la pirate était nettement plus effrayante. Il releva les mains en signe d’apaisement et laissa passer la tempête. Une fois qu’il put penser à autre chose qu’à la colère d’Aëlia, il commença à parlementer pour la calmer. Cela fut plutôt concluant, et ils finirent par passer une bonne partie de la nuit à discuter et rigoler avant de finalement s’endormir.
A son réveil, Aëlia était déjà quasiment prête à l’action. Un navire avait été signalé par la vigie et l’abordage était imminent. Elle le chambra un peu avant de sortir rejoindre ses camarades sur le pont. Le sourire sur son visage fit comprendre à Luther que la pirate avait repris le dessus sur la jeune femme déboussolée qui avait fait irruption la veille. Il était content que leur discussion lui ait fait du bien. En réalité, elle lui avait aussi fait du bien. Il n’avait pas souvent l’occasion de discuter à coeur ouvert avec avec qui que ce soit. Il lézarda encore quelques minutes, puis se leva le coeur léger. La rumeur du combat retentit et il s’approcha du hublot pour observer. Son coeur manqua un battement.
Un pavillon gouvernemental rhadamentien ! Pourquoi ? Pourquoi l’Envolée se retrouvait-elle aux prises avec un navire gouvernemental ? Elle aurait pourtant dû l’éviter ! Luther avait choisi l’Envolée par souci de discrétion et parce que la piraterie ne le gênait pas. Après tout, ce n’était pas si différent de racheter un concurrent pour le mettre à la porte. Et les pirates évitent généralement les navires gouvernementaux, préférant s’attaquer à des navires commerciaux. Luther ne pouvait pas se permettre de rentrer en conflit avec un gouvernement. Alors pourquoi ? Il n’y avait qu’une explication. Une récompense avait été promise à l’équipage pour la prise d’un navire de la marine rhadamantienne. C’est la seule raison qui aurait put les pirates à prendre un tel risque. Le cheminement se fit tout seul dans sa tête. Le changement de cible de l’Envolée, la tension des derniers temps sur le navire, le conflit entre Aëlia et son frère, le capitaine. Après la nuit dernière, il était intimement persuadé qu’Aëlia ignorait tout des ambitions nouvelles d’Alban pour l’Envolée. Et il savait très bien comment cela se finirait. Il ne pouvait plus rester ici. Il devait partir et vite. Il rassembla ses affaire à la hâte et guetta le moment propice.
A l'extérieur, le combat semblait avoir prit fin. Le ton montait entre les deux Merirosvo. Luther en profita pour sortir pendant que tout le monde se focalisait sur les deux télépathes. Certes, personne ne faisait attention à lui, mais il était difficile de se concentrer sur son objectif avec la vague de colère qui lui vrillait l’esprit. Colère qui se mua en haine lorsqu’un nouveau combat éclata. Cette fois-ci entre membre de l’équipage. Un canot, il fallait atteindre un canot. Il s'arrêta un instant pour contempler la scène et se rappeler que toute les émotions qu’il ressentait n’étaient pas les siennes.
Alors, vous venez avec moi, ou vous restez côté Ombre ? Fissa !
C’était la voix d'une Aëlia en rage qui avait retenti directement dans sa tête. Evidemment, c’était elle qui avait amorcé la mutinerie. Evidemment c'était elle qui prenait les choses en mains. Evidemment, c’était elle qui allait le plus en souffrir. Luther n’hésita pas longtemps avant de suivre deux hommes à bord d’un des canots. Il furent bientôt rejoint par la jeune femme. Il furent vite loin du navire. Trop loin déjà pour voir autre chose qu’un point à l’horizon. Alors que chacun se remettait de ce qu’il venait de vivre, ce fut encore Aëlia qui prenait les devants.
Bon. Merci d’être là déjà. Puis deux questions: est-ce que vous êtes blessés, et avez-vous sur vous un truc utile, genre voyageuse, carte, nourriture, eau, instrument quelconque ?
Pendant que les autres vérifiaient leurs poches et bandaient sommairement leurs blessures, Luther fouilla son sac. Bien Sûr qu’il avait de quoi les sortir de là (vous vous rappelez du presque isolé?), mais il tenait d’abord à être sûr de n’avoir rien oublié à bord. C’est à ce moment qu’il percuta. L’arrivé d’Aëlia dans la cabine la veille avait été si violente et impromptue qu’il en avait complètement oublié le plan sur lequel il travaillait. Les plans de l’Envolée étaient restée à bord. Normalement rien d’inquiétant, les plans étaient codés et personne ne devrait être en mesure de les décrypter. Du moins pas volontairement… L’inventeur se mordit les lèvres en se rappelant que Xerxès était toujours sur le navire. Il se morigéna intérieurement d’avoir été aussi négligeant puis se ressaisis. Il fallait d’abord sortir de cette galère avant de penser à la suite.
Je devrais avoir ce qu’il faut pour nous ramener à terre. Laissez moi juste déterminer notre position exacte.
L’inventeur sorti un cristal de son sac et le plaça dans un creux trop grand pour lui dans le bracelet qui ne le quittait quasiment jamais. Instantanément, le creux se referma sur le cristal pour donner l’illusion qu’il y avait toujours été serti. Le bracelet s’alluma alors d’une couleur bleutée apaisante et un écran de lumière fût projet à sa surface. Sous le regard médusé de ses compagnons d’infortune il commença à pianoter sur l’écran. Une fois leur position confirmée, il tapa un rapide message ordonnant d’envoyer le navire de Luther les récupérer.
Bien, un navire est en route. Plus qu’à patienter jusqu’à son arrivé.
Vous vous fichez de nous ! On est des pirates et au dernières nouvelles, les gens préfère les pendaisons de pirates à leur sauvetage !
Vous êtes des pirates, mais je suis Luther Delabost. Mon entreprise est une des plus riches et puissantes d’Efferias. J’ai largement plus d’argent que nécessaire pour amadouer n’importe quel navire et lui faire oublier votre passif. De plus ce n’est pas n’importe quel bateau qui vient nous chercher, c’est un navire de LutherCorp.
Même si on ne se fait pas exécuter, ça va prendre des jours avant qu’on ne nous récupère.
Luther eu un petit sourire. Il s’attendait à cette question. Après tout, ses compagnons n’avaient pas connus d’autre type de bateaux que les voiliers.
N’avez vous donc pas écouté, c’est un navire LutherCorp qui vient nous chercher! Par rapport à notre emplacement, j’estime à un peu moins d’une journée le temps nécessaire pour nous récupérer.
L’attente, si elle ne dura effectivement pas plus d’une journée, fut particulièrement morose. Aëlia tentait autant que possible de faire face, mais il n’y avait pas grand chose à faire en attendant de revenir à terre. Le navire de LutherCorp, pas encore baptisé, était plus lancé que l’Envolée. Constitué majoritairement de métal, il était d’un blanc immaculé, témoignant de sa jeunesse. Un peu plus petit que l’envolée, son équipage n’était constitué que de trois personnes. Une pilote, qui était probablement le seul membre indispensable, un mécanicien, et une ingénieure qui avait embarqué pour mesurer les performance du navire pour son premier trajet. Une fois à bord on montra les quartiers aux rescapés afin qu’ils puissent se reposer. Ceci fait, chaque employé de LutherCorp vint faire un bref rapport à son patron sur le comportement du navire. Il les en remercia et les envoya se reposer quelques heures, préférant piloter lui même pendant ce temps.
Le chef d’entreprise s’installa donc au poste de pilotage entama le voyage de retour tout en connectant son bracelet aux différents capteurs du navire. Il gardait un oeil sur le cap et l’autre sur son écran, notant de temps à autre une modification à effectuer plus tard pour améliorer les performance du prototype. Après quelques heures au commandes, la pilote prit le relais. Luther se dirigea donc vers la seule cabine individuelle du navire et s’affala sans la moindre grâce sur le lit. Il se laissa bercer par le ronronnement du bâtiment. Il se dit que les pirates devaient avoir du mal à s’endormir avec ce bruit. Le navire était beaucoup moins bruyant que l’Envolée, mais son chant n’avait rien à voir avec les multiples grincements et craquements de leur désormais ancien navire. Il avait était difficile pour Luther de s’y habituer les premiers temps, mais pour des marins ces sons représentaient la mélodie d’un grand assemblage de bois qui les séparait de la noyade. Alors le léger ronronnement du navire de LutherCorp devait sonner commme une véritable cacophonie à leurs oreilles. C’est sur cette pensée que Luther sombra d’un sommeil sans rêve. Il émergea environ une heure avant d’arriver au port.
Le navire accosta à une heure trop matinale pour attirer l’attention, ou en tout cas l'attention de personnes suffisamment sobres pour s’en souvenir. Les pirates débarquèrent pendant que Luther donnait des instructions pour ramener le navire ainsi que sur les modifications qu’il avait noté. Il rejoignit les mutins alors qu’Aëlia s’adressait à eux.
Merci d'être venus c'était courageux de votre part. Actuellement je n'ai rien à vous offrir. Je sais que vous pouvez trouver du travail sur le port, alors allez y. Je sais qui vous êtes, alors, quand j'aurais quelque chose, je vous contacterai. En tous cas merci, et surtout, faites attention à vous. Et bon vent !
Elle accompagna ses derniers mots d’un salut. Les deux autres se consultèrent du regard puis lui rendirent son salut avant de s’éloigner en direction des plus proches tavernes. Luther et Aëlia se retrouvèrent alors seuls sur les quais.
Je suis à peu près sûr que tu n’as nulle part où dormir. Tu peux venir chez moi si tu veux. J’ai acheté un petit appartement à Hypnos récemment. Tu pourrais y passer quelque temps. Qu’est-ce que t’en dis?
- Aëlia DelabostEaquien.ne
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Date d'inscription : 12/02/2012
Age : 35
Localisation : En mer, toujours, sur l'Envolée, peut-être pas pour toujours.
Votre personnage et ses relations
Date de naissance: 04/03/2754
Âge: 36
Branche(s): Télépathe
Lieu de vie: Hypnos
Occupation: Associée à LutherCorp et exploratrice de portails
Niveau de richesse: 7
Niveau de célébrité: 7
Relations principales:
Autres informations essentielles:
Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Sam 1 Juin 2019 - 20:53
Luther venait de leur sauver la mise. En montant à bord du navire mécanique, bête de fer entièrement différente de tout ce à quoi elle était habituée, Aëlia en avait entièrement conscience. Elle se reprochait ses actes, car elle savait, au fond, que sans l’entrepreneur,e lle et ses compagnons seraient très certainement morts en mer, déshydratés, dénutris, cuits par le soleil.
Elle n’avait pas dit grand chose durant le temps d’attente du navire de Luther Corp. Elle n’avait même pas pensé à remercier l’homme providentiel à ses côtés, ruminant en silence, ne parvenant pas à avaler le changement de cap de son frère, l’apathie des autres marins. Même la réaction du Darah la dérangeait, et pourtant, c’était un Drarah ! Elle aurait dû s’en douter ! Ces êtres là n’étaient pas fiables, en pensaient qu’à eux, et elle le chariait là-dessus depuis son arrivée parmi eux. Elle n'aurait pas cru que cela se retournerait contre elle, et il lui restait dans la bouche un goût amer qui lui semblait prendre bien plus de place que sa langue pâteuse.
Elle tentait de se concentrer sur autre chose. Pourtant le négatif prenait toute la place. Elle était en pleine mer, isolée de ce qu’elle avait toujours connus. Elle avait embarqué avec elle trois hommes, et absolument rien pour les sortir de là. Elle avait soif, envie de pleurer. Ses muscles la tiraillaient douloureusement, et ses blessures al lançaient. Elle avait des douleurs intenses à la tête, et sentait régulièrement du sang goutter hors de ses bandages de fortune. Elle ne disait rien, ne se plaignait pas: elle n’était pas réellement en position de le faire. Lorsque Luther avait commandé un navire, elle, comme les autres avaient été impressionnés par son canon de bras devenu soudain bleu et lumineux. Il y avait quelque chose de très impressionnant dans cette technologie inconnue, si puissante, bien plus, peut-être que la magie à laquelle tous étaient habitués. Aëlia avait l’esprit trop embrouillé pour laisser galoper son imagination comme à son habitude et voir toutes les possibilités de ces incroyables inventions, et pourtant, même comme ça, elle pouvait déjà entrevoir un nombre incroyable de choses.
Une fois à bord, elle avait un peu exploré lorsqu’elle n’était pas allongée, sans rien faire, fixant le plafond, dans le lit de la chambre commune. Ce qu’elle avait découvert l’avait laissée confuse. Il n”y avait rien, ou presque, qui ressemblait à ce à quoi elle était habituée. Tout était de métal, et résonnait étrangement. Une fois ou deux, elle avait regardé Luther commander, ne pouvant s’empêcher de l’associer à Kyril gouvernant le Marishkar. Pourtant, le Marishkar avait beau voler, il lui semblait encore bien plus familier que ce bateau innomé. bateau sur lequel elle n’avait par ailleurs pas réussi à fermer l’oeil. Elle ne savait pas si elle devait associer cette insomnie aux événements passés, qui tournaient encore dans sa tête qu’elle examinait sous toutes les coutures, qui lui revenaient par flashes,qu'elle tentait de comprendre, et auxquels elle ne pouvait s’empêcher de penser, les confondant parfois avec des souvenirs plus vieux au fur et à mesure que el sommeil attaquait son jugement et sa raison, ou bien si elle n’avait pas dormi à cause des bruits du navire. Tous ces bruits, tous ces grincements, métal contre métal, moteurs … Elle n’y était pas habituée, cela n'avait rien à voir avec les grincements du bois qui vivait dans l’eau, qui évoluait, fendait les flots.
Elle avait fini, mal à l’aise, par remonter sur le pont, et guetter la terre, nez au vent. Lorsque le port d’Hypnos avait commencé à se profiler, enfin, elle avait tenté de mettre en forme ses pensée, de réfléchir à ce qu’elle allait dire aux deux marins qui avaient fui avec elle. Impossible de les garder à ses côtés. Impossible, elle n’avait rien à leur offrir, rien à leur proposer. Elle ne valait pas mieux qu’Alban, et n’avait aucune expérience en commandement. Elle n’avait pas non plus d’agent, rien qui ne lui permette d’acheter un bâtiment et d’en devenir capitaine à son tour, d’aller affronter son frère et sa corruption à armes égales. Elle se massa les tempes, tentant de dissiper son vertige. C’était là une toute nouvelle vie qui s’offrait à elle. Rien ne suivait le plan qu’elle avait établi dans son esprit -rester sur l’Envolée jusqu’à sa mort dans un abordage. Tout se retrouvait bouleversé, elle ne connaissait personne, n’avait aucun projet. Elle sentait le sol du navire se dérober sous ses pieds, et fut forcée de s’asseoir, roulée en boule contre le bastingage, pour ne pas tomber. Là, recroquevillée, dans le noir de ses membres, elle lutta contre une envie intense de fondre en larmes, ses yeux la brûlaient. Elle avait envie de hurler entre ses bras, de hurler sa rage, sa douleur, sa peine et sa déception, de les laisser sortir.
*Tu n’as pas le droit.*
Elle se reprit. elle ne devait pas se laisser aller. Et elle savait quoi faire, quoi dire aux deux marins avec elle. Lorsqu’ils touchèrent terre, elle laissa Luther donner des instructions pour le navire, alors qu’elle allait rejoindre les deux hommes qui étaient avec elle. Eux avaient meilleure mine que la veille. Ils avaient manifestement pu se doucher, nettoyer leurs blessures, et se reposer. Sans doute avaient-ils mangé, aussi. Elle n’avait rien fait de tout cela, réalisa-t-elle. Elle était encore poisseuse de sueur et de sang, d’embruns et de crasse.Elle n'était pas coiffée, et ne s’était pas changée,avait simplement refait ses bandages. Elle n’avait même pas tenté de recoudre ses plaies. Elle retint un soupir à cette constatation, et se tourna vers les mutins, alors que LUther arrivait derrière elle.
Merci d'être venus c'était courageux de votre part. Actuellement je n'ai rien à vous offrir. Je sais que vous pouvez trouver du travail sur le port, alors allez y. Je sais qui vous êtes, alors, quand j'aurais quelque chose, je vous contacterai. En tous cas merci, et surtout, faites attention à vous. Et bon vent !
Que leur dire d’autre ? Elle sentit son coeur se serrer lorsqu’ils lui firent une accolade avant de se fondre dans la foule. Elle n’était pas certaine de les revoir un jour, pas certaine du tout. Puis elle se tourna vers Luther, prête à la remercier, à lui dire au revoir, et à, elle aussi, se fondre dans la masse des gens du port, pour aller se trouver un travail, un moyen de survivre, et peut-être un nouveau but. La proposition qu’il lui fit la surprit donc, et elle resta un instant muette, son cerveau incapable de traiter l’information, bloqué par la fatigue, la faim et le trop plein d’émotions; Un instant, elle sentit ses yeux recommencer à la brûler.
*Reprends-toi. C’est pas le moment de chialer. Tu feras ça sous la douche, comme tout le monde.*
Elle regarda Luther, afin de le sonder, de s’assurer qu’il était sérieux.
OK.
Elle était bien incapable de dire autre chose, de toute façon,e t puis, il avait raison: elle n’avait rien, strictement rien, nulle part. Il n'imaginait pas, d’ailleurs, à quel point il avait raison. Elle avala la boule qui lui bloquait la gorge et lui emboîta le pas en silence; Tout le long du trajet, elle se tut, absorbée par ses pensées, suivant plus les pensées de Luther que Luther lui-même. Aussi lorsqu'il s’arrêta devant une porte, elle fut forcée de piler afin de ne pas la percuter violemment. Elle fronça un sourcil, surprise: il lui semblait qu’il n’y avait qu’un nom sur la boîte aux lettres, sans doute celui du propriétaire de la bâtisse à trois étages qui se dressait devant elle. Lorsqu’il ouvrit, ils se retrouvèrent dans une grande pièce, qui lui sembla un peu vide. La pièce était assez claire, alors qu’Aëlia n’avait pas pu voir l'intérieur par les vitres, assumant de ce fait qu’elles étaient fausses. La clarté semblait reflétée, diffusée par el carrelage brillant, qui tintait sous ses pas. Même les murs semblaient faits d’autre chose que les matières habituelles. Elle fronça un second sourcil, surprise de ne pas trouver de couloir, ou de portes différenciées menant vers des appartements distincts. Toutes les pièces semblaient accessibles.
Bienvenue. Y a du café, des cookies, fais comme chez toi.
Elle se tourna vers lui, et le regarda.
Luther … Y a pas de café et de cookies chez moi.
Elle lui sourit.
Ca se garde pas bien sur les bateaux.
Elle lui fit un clin d’oeil.
Du coup, c’est sur trois étages ton appartement, ou comment ça se passe ?
Une fois qu’il lui eut confirmé cela, elle éclata de rire (il n’y avait bien que les gens comme lui pour appeler un palace pareil “petit appartement”), et c’était la première fois en plusieurs jours.
TRès bien. Bon ça m’intéresse bien ton histoire de café et de cookies, là, mais … Tu as une salle de bains ? J’ai vraiment besoin de me laver je crois.
*C’est trop propre pour que je me sente pas sale.*
Il l’amena donc à la salle de bain du second étage, qui était attenante à une chambre qu’il lui indiqua comme sienne. Elle eut un sourire, et entra dans la pièce, un peu automatiquement. Puis, alors qu’il allait partir, elle se retourna un instant:
Eh, Luther ! … Merci. Vraiment.
Elle lui sourit, et ferma la porte. Elle le rejoindrait, comme prévu dans la cuisine un peu plus tard. Elle se déshabilla lentement, faisant attention à ses muscles endoloris, à ses blessures encore ouvertes, et laissa ses vêtements, sales et déchirés, éparpillés dans la grande pièce claire, aux draps gris. Le lit avait des firmes épurées, qui n’avaient rien à voir avec son lit enfoncé dans la cloison. L'ameublement était certes simple, mais largement suffisant, et la fenêtre, celle qui laissait entrer la lumière, était dans un angle, donnant astucieusement tnt sur le port que sur le palais. Elle voyait sous elle l’étendue grouillante et fascinante d’Hypnos, mais s'arracha à sa contemplation pour aller dans la salle de bains, où elle activa la douche après avoir enlevé ses bandages. Elle laissa couler l’eau tiède de longues minutes. Elle avait besoin de sentir l’eau couler sur elle, laver tout le mal. Lorsqu’elle se sentit un peu mieux, alors que les larmes inondaient encore son visage, elle entreprit de se savonner, avant de copieusement jurer lorsqu’elle toucha une de ses plaies avec son savon. Evidemment … Bon sang qu’elle était bête. Elle fit plus attention ensuite, lava aussi ses cheveux, et après s’être très longuement rincée, après avoir pleuré ce qui lui semblait être toutes les larmes de son corps, après avoir hurlé dans le bruit blanc de l’eau, à s’en casser la voix, elle sortit de la douche. Elle s’enveloppa dans une grande serviette, se sécha la tête avec une autre, et se mit en quêt d’un nécessaire à pharmacie, et d’un nécessaire à couture. Elle finit par trouver, dans les différents placards, des choses qui s’en approchaient suffisamment. Elle en déduisit que c’étaient là des marchandises efferianes, auxquelles elle n’était pas habituée. Elle prit une aiguille, qu’elle désinfecta, et du fil, et entreprit de recoudre les plus grosses de ses plaies. Ce n’était pas agréable, mais nécessaire, et ce fut vite fait -ce n’était pas la première fois; Elle se refit ensuite quelques pansements. Elle sortit ensuite dans la chambre, et se rendant compte qu’elle n’avait vraiment pas envie de remettre ses vêtements de l’Envolée, fouilla la penderie, le placard et la commode à la recherche de quelque chose qu’elle puisse porter sans faire rougir l’ingénieur qui l'accueillait si gentiment. Elle finit par trouver une tunique et un pantalon à sa taille. Ils étaient assez amples, suffisamment pour ne pas la gêner dans ses mouvements, ni provoquer trop de frottements tout en restant pratiques. Dans des tons de bleu, ils diffèraient complètement de ce qu'elle avait l'habitude de porter, tant par les teintes que par al coupe ou la matière. En effet le tissu lui semblait assez glissant, très fluide. Rien à voir avec le coton assez grossier et les fibres naturelles de ses vêtements habituels. Elle s’estima satisfaite de ces trouvailles, et sans se retourner ni s’être regardée une seule fois dans un miroir, redescendit, pieds nus, rejoindre Luther. Celui-ci put donc voir Aëlia arriver avec des vêtements à sa taille, comme il avait l’habitude de les voir portés sur Efferias, mais qui donnaient une impression d’incongruité sur l’ancienne pirate. Celle-ci avait un bandage la tête souvenir d’une balle perdue de l’Envolée, et une éraflure encore rouge à la joue. Il ne pouvait pas le voir, mais elle était contusionnée sur tout son corps, avait recousu sa propre hanche, puis y avait apposé un bandage, tout comme sur sa cuisse. Il y avait aussi un pansement sur son bras. Ses yeux étaient rougis et gonflés par les larmes, tout comme le bout de son nez. Elle avait aussi des cernes d’une couleur étonnante, et ses traits paraissent tirés. POurtant, elle s’avançait vers lui en souriant.
Merci encore. Ils sont marrants ces vêtements, vous en portez tous des comme ça, à Efferias ?
Elle n’avait pas dit grand chose durant le temps d’attente du navire de Luther Corp. Elle n’avait même pas pensé à remercier l’homme providentiel à ses côtés, ruminant en silence, ne parvenant pas à avaler le changement de cap de son frère, l’apathie des autres marins. Même la réaction du Darah la dérangeait, et pourtant, c’était un Drarah ! Elle aurait dû s’en douter ! Ces êtres là n’étaient pas fiables, en pensaient qu’à eux, et elle le chariait là-dessus depuis son arrivée parmi eux. Elle n'aurait pas cru que cela se retournerait contre elle, et il lui restait dans la bouche un goût amer qui lui semblait prendre bien plus de place que sa langue pâteuse.
Elle tentait de se concentrer sur autre chose. Pourtant le négatif prenait toute la place. Elle était en pleine mer, isolée de ce qu’elle avait toujours connus. Elle avait embarqué avec elle trois hommes, et absolument rien pour les sortir de là. Elle avait soif, envie de pleurer. Ses muscles la tiraillaient douloureusement, et ses blessures al lançaient. Elle avait des douleurs intenses à la tête, et sentait régulièrement du sang goutter hors de ses bandages de fortune. Elle ne disait rien, ne se plaignait pas: elle n’était pas réellement en position de le faire. Lorsque Luther avait commandé un navire, elle, comme les autres avaient été impressionnés par son canon de bras devenu soudain bleu et lumineux. Il y avait quelque chose de très impressionnant dans cette technologie inconnue, si puissante, bien plus, peut-être que la magie à laquelle tous étaient habitués. Aëlia avait l’esprit trop embrouillé pour laisser galoper son imagination comme à son habitude et voir toutes les possibilités de ces incroyables inventions, et pourtant, même comme ça, elle pouvait déjà entrevoir un nombre incroyable de choses.
Une fois à bord, elle avait un peu exploré lorsqu’elle n’était pas allongée, sans rien faire, fixant le plafond, dans le lit de la chambre commune. Ce qu’elle avait découvert l’avait laissée confuse. Il n”y avait rien, ou presque, qui ressemblait à ce à quoi elle était habituée. Tout était de métal, et résonnait étrangement. Une fois ou deux, elle avait regardé Luther commander, ne pouvant s’empêcher de l’associer à Kyril gouvernant le Marishkar. Pourtant, le Marishkar avait beau voler, il lui semblait encore bien plus familier que ce bateau innomé. bateau sur lequel elle n’avait par ailleurs pas réussi à fermer l’oeil. Elle ne savait pas si elle devait associer cette insomnie aux événements passés, qui tournaient encore dans sa tête qu’elle examinait sous toutes les coutures, qui lui revenaient par flashes,qu'elle tentait de comprendre, et auxquels elle ne pouvait s’empêcher de penser, les confondant parfois avec des souvenirs plus vieux au fur et à mesure que el sommeil attaquait son jugement et sa raison, ou bien si elle n’avait pas dormi à cause des bruits du navire. Tous ces bruits, tous ces grincements, métal contre métal, moteurs … Elle n’y était pas habituée, cela n'avait rien à voir avec les grincements du bois qui vivait dans l’eau, qui évoluait, fendait les flots.
Elle avait fini, mal à l’aise, par remonter sur le pont, et guetter la terre, nez au vent. Lorsque le port d’Hypnos avait commencé à se profiler, enfin, elle avait tenté de mettre en forme ses pensée, de réfléchir à ce qu’elle allait dire aux deux marins qui avaient fui avec elle. Impossible de les garder à ses côtés. Impossible, elle n’avait rien à leur offrir, rien à leur proposer. Elle ne valait pas mieux qu’Alban, et n’avait aucune expérience en commandement. Elle n’avait pas non plus d’agent, rien qui ne lui permette d’acheter un bâtiment et d’en devenir capitaine à son tour, d’aller affronter son frère et sa corruption à armes égales. Elle se massa les tempes, tentant de dissiper son vertige. C’était là une toute nouvelle vie qui s’offrait à elle. Rien ne suivait le plan qu’elle avait établi dans son esprit -rester sur l’Envolée jusqu’à sa mort dans un abordage. Tout se retrouvait bouleversé, elle ne connaissait personne, n’avait aucun projet. Elle sentait le sol du navire se dérober sous ses pieds, et fut forcée de s’asseoir, roulée en boule contre le bastingage, pour ne pas tomber. Là, recroquevillée, dans le noir de ses membres, elle lutta contre une envie intense de fondre en larmes, ses yeux la brûlaient. Elle avait envie de hurler entre ses bras, de hurler sa rage, sa douleur, sa peine et sa déception, de les laisser sortir.
*Tu n’as pas le droit.*
Elle se reprit. elle ne devait pas se laisser aller. Et elle savait quoi faire, quoi dire aux deux marins avec elle. Lorsqu’ils touchèrent terre, elle laissa Luther donner des instructions pour le navire, alors qu’elle allait rejoindre les deux hommes qui étaient avec elle. Eux avaient meilleure mine que la veille. Ils avaient manifestement pu se doucher, nettoyer leurs blessures, et se reposer. Sans doute avaient-ils mangé, aussi. Elle n’avait rien fait de tout cela, réalisa-t-elle. Elle était encore poisseuse de sueur et de sang, d’embruns et de crasse.Elle n'était pas coiffée, et ne s’était pas changée,avait simplement refait ses bandages. Elle n’avait même pas tenté de recoudre ses plaies. Elle retint un soupir à cette constatation, et se tourna vers les mutins, alors que LUther arrivait derrière elle.
Merci d'être venus c'était courageux de votre part. Actuellement je n'ai rien à vous offrir. Je sais que vous pouvez trouver du travail sur le port, alors allez y. Je sais qui vous êtes, alors, quand j'aurais quelque chose, je vous contacterai. En tous cas merci, et surtout, faites attention à vous. Et bon vent !
Que leur dire d’autre ? Elle sentit son coeur se serrer lorsqu’ils lui firent une accolade avant de se fondre dans la foule. Elle n’était pas certaine de les revoir un jour, pas certaine du tout. Puis elle se tourna vers Luther, prête à la remercier, à lui dire au revoir, et à, elle aussi, se fondre dans la masse des gens du port, pour aller se trouver un travail, un moyen de survivre, et peut-être un nouveau but. La proposition qu’il lui fit la surprit donc, et elle resta un instant muette, son cerveau incapable de traiter l’information, bloqué par la fatigue, la faim et le trop plein d’émotions; Un instant, elle sentit ses yeux recommencer à la brûler.
*Reprends-toi. C’est pas le moment de chialer. Tu feras ça sous la douche, comme tout le monde.*
Elle regarda Luther, afin de le sonder, de s’assurer qu’il était sérieux.
OK.
Elle était bien incapable de dire autre chose, de toute façon,e t puis, il avait raison: elle n’avait rien, strictement rien, nulle part. Il n'imaginait pas, d’ailleurs, à quel point il avait raison. Elle avala la boule qui lui bloquait la gorge et lui emboîta le pas en silence; Tout le long du trajet, elle se tut, absorbée par ses pensées, suivant plus les pensées de Luther que Luther lui-même. Aussi lorsqu'il s’arrêta devant une porte, elle fut forcée de piler afin de ne pas la percuter violemment. Elle fronça un sourcil, surprise: il lui semblait qu’il n’y avait qu’un nom sur la boîte aux lettres, sans doute celui du propriétaire de la bâtisse à trois étages qui se dressait devant elle. Lorsqu’il ouvrit, ils se retrouvèrent dans une grande pièce, qui lui sembla un peu vide. La pièce était assez claire, alors qu’Aëlia n’avait pas pu voir l'intérieur par les vitres, assumant de ce fait qu’elles étaient fausses. La clarté semblait reflétée, diffusée par el carrelage brillant, qui tintait sous ses pas. Même les murs semblaient faits d’autre chose que les matières habituelles. Elle fronça un second sourcil, surprise de ne pas trouver de couloir, ou de portes différenciées menant vers des appartements distincts. Toutes les pièces semblaient accessibles.
Bienvenue. Y a du café, des cookies, fais comme chez toi.
Elle se tourna vers lui, et le regarda.
Luther … Y a pas de café et de cookies chez moi.
Elle lui sourit.
Ca se garde pas bien sur les bateaux.
Elle lui fit un clin d’oeil.
Du coup, c’est sur trois étages ton appartement, ou comment ça se passe ?
Une fois qu’il lui eut confirmé cela, elle éclata de rire (il n’y avait bien que les gens comme lui pour appeler un palace pareil “petit appartement”), et c’était la première fois en plusieurs jours.
TRès bien. Bon ça m’intéresse bien ton histoire de café et de cookies, là, mais … Tu as une salle de bains ? J’ai vraiment besoin de me laver je crois.
*C’est trop propre pour que je me sente pas sale.*
Il l’amena donc à la salle de bain du second étage, qui était attenante à une chambre qu’il lui indiqua comme sienne. Elle eut un sourire, et entra dans la pièce, un peu automatiquement. Puis, alors qu’il allait partir, elle se retourna un instant:
Eh, Luther ! … Merci. Vraiment.
Elle lui sourit, et ferma la porte. Elle le rejoindrait, comme prévu dans la cuisine un peu plus tard. Elle se déshabilla lentement, faisant attention à ses muscles endoloris, à ses blessures encore ouvertes, et laissa ses vêtements, sales et déchirés, éparpillés dans la grande pièce claire, aux draps gris. Le lit avait des firmes épurées, qui n’avaient rien à voir avec son lit enfoncé dans la cloison. L'ameublement était certes simple, mais largement suffisant, et la fenêtre, celle qui laissait entrer la lumière, était dans un angle, donnant astucieusement tnt sur le port que sur le palais. Elle voyait sous elle l’étendue grouillante et fascinante d’Hypnos, mais s'arracha à sa contemplation pour aller dans la salle de bains, où elle activa la douche après avoir enlevé ses bandages. Elle laissa couler l’eau tiède de longues minutes. Elle avait besoin de sentir l’eau couler sur elle, laver tout le mal. Lorsqu’elle se sentit un peu mieux, alors que les larmes inondaient encore son visage, elle entreprit de se savonner, avant de copieusement jurer lorsqu’elle toucha une de ses plaies avec son savon. Evidemment … Bon sang qu’elle était bête. Elle fit plus attention ensuite, lava aussi ses cheveux, et après s’être très longuement rincée, après avoir pleuré ce qui lui semblait être toutes les larmes de son corps, après avoir hurlé dans le bruit blanc de l’eau, à s’en casser la voix, elle sortit de la douche. Elle s’enveloppa dans une grande serviette, se sécha la tête avec une autre, et se mit en quêt d’un nécessaire à pharmacie, et d’un nécessaire à couture. Elle finit par trouver, dans les différents placards, des choses qui s’en approchaient suffisamment. Elle en déduisit que c’étaient là des marchandises efferianes, auxquelles elle n’était pas habituée. Elle prit une aiguille, qu’elle désinfecta, et du fil, et entreprit de recoudre les plus grosses de ses plaies. Ce n’était pas agréable, mais nécessaire, et ce fut vite fait -ce n’était pas la première fois; Elle se refit ensuite quelques pansements. Elle sortit ensuite dans la chambre, et se rendant compte qu’elle n’avait vraiment pas envie de remettre ses vêtements de l’Envolée, fouilla la penderie, le placard et la commode à la recherche de quelque chose qu’elle puisse porter sans faire rougir l’ingénieur qui l'accueillait si gentiment. Elle finit par trouver une tunique et un pantalon à sa taille. Ils étaient assez amples, suffisamment pour ne pas la gêner dans ses mouvements, ni provoquer trop de frottements tout en restant pratiques. Dans des tons de bleu, ils diffèraient complètement de ce qu'elle avait l'habitude de porter, tant par les teintes que par al coupe ou la matière. En effet le tissu lui semblait assez glissant, très fluide. Rien à voir avec le coton assez grossier et les fibres naturelles de ses vêtements habituels. Elle s’estima satisfaite de ces trouvailles, et sans se retourner ni s’être regardée une seule fois dans un miroir, redescendit, pieds nus, rejoindre Luther. Celui-ci put donc voir Aëlia arriver avec des vêtements à sa taille, comme il avait l’habitude de les voir portés sur Efferias, mais qui donnaient une impression d’incongruité sur l’ancienne pirate. Celle-ci avait un bandage la tête souvenir d’une balle perdue de l’Envolée, et une éraflure encore rouge à la joue. Il ne pouvait pas le voir, mais elle était contusionnée sur tout son corps, avait recousu sa propre hanche, puis y avait apposé un bandage, tout comme sur sa cuisse. Il y avait aussi un pansement sur son bras. Ses yeux étaient rougis et gonflés par les larmes, tout comme le bout de son nez. Elle avait aussi des cernes d’une couleur étonnante, et ses traits paraissent tirés. POurtant, elle s’avançait vers lui en souriant.
Merci encore. Ils sont marrants ces vêtements, vous en portez tous des comme ça, à Efferias ?
- Luther DelabostEaquien.ne
- Messages : 45
Date d'inscription : 31/01/2018
Votre personnage et ses relations
Date de naissance:
Âge:
Branche(s):
Lieu de vie:
Occupation:
Niveau de richesse:
Niveau de célébrité:
Relations principales:
Autres informations essentielles:
Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Lun 21 Oct 2019 - 19:36
Aëlia était restée silencieuse pendant tout le trajet jusqu’à l’appartement de Luther. Elle rit de bon coeur lorsqu’il lui confirma que le dit appartement s’étendait sur tout le bâtiment. C’était la première fois qu’il la voyait rire depuis un moment. Quelque part, lui non plus lui non plus n’avait pas particulièrement envie de sourire depuis la mutinerie. Mais Aëlia, elle, venait de voir son monde s’écrouler. Elle avait gardé sa peine et son désespoir pour elle jusqu’à présent, mais l’inventeur sentait bien qu’elle luttait pour ne pas craquer, et qu’elle attendait d’être seule pour se laisser aller. Alors cela le rassurait un peu de la voir rire franchement. Elle accepta sa proposition pour des cookies et du café, et lui demanda si elle pouvait emprunter une salle de bain. L’inventeur conduisit donc la désormais ex-pirate au deuxième étage dans une chambre avec une salle de bain attenante et la laissa seule.
Luther monta ensuite dans sa chambre au troisième étage pour prendre une douche également. A peine eut-il fermé la porte que ses pensées fusèrent à une vitesse folle. Bilan de la traversé, oublie des plan de l’Envolée, potentielles implications politiques d’une attaque de navire rhadamentien, comportement de son prototype… Même l’eau fraîche ne parvint pas à ralentir la frénésie de ses pensées. Il alluma un écran et commença à noter des idées et des ordres à transmettre à l’entreprise. Il utilisait un réseau interne à LutherCorp qu’il avait construit dès les débuts de l’entreprise et qui était un des plus sécurisés d’Efferias. Ce réseau servait à la base à communiquer rapidement au sein de l’entreprise. Depuis l'émergence d’Efferias Luther se servait du réseau pour surveiller et diriger l’entreprise à distance (bien qu’il ne donnait que très peu d’ordres, le conseil d’administration le suppléant étant très efficace). Il continua donc de pianoter sur l’écran alors qu’il se séchait et qu’il s’habillait. Lorsqu’il eut fini il ferma les yeux et prit une grande respiration pour laisser sa tête se vider. Il ouvrit alors les yeux et ouvrit la porte avant de descendre au rez-de-chaussé.
Une fois en bas Luther constata qu’Aëlia n’était pas encore descendue. Tant mieux, cela lui laissait le temps de préparer l’arrivé de son amie. Il tourna la tête vers une des baies vitrées de la pièce qui, d’un geste de l’inventeur, laissa filtrer les premières lueurs de l’aube. La lumière n’était pas assez intense pour éclairer la pièce, l’éclairage de la pièce prenait donc le relais et s’effacerait au fur et à mesure que le soleil s’élèverait dans le ciel. Luther contempla quelques minutes l’aube tinter le ciel de teintes rosées et orangées.
Malgré l’agitation des derniers jours, le monde continuait à tourner, serein et imperturbable. Rien à voir avec les cycles circadiens artificiels d’Efferias. Il était déjà arrivé que ceux-ci soient bloqués pendant des crises affectant la cité. Tout à Efferias dépendait de ses habitants. Y compris le jour et la nuit. Ce n’était pas le cas à la surface. Toute la puissance ou la richesse d’Elysion n’avaient aucune prise sur la marche du monde, qui continuait, immuable, depuis la nuit des temps. Cela avait un côté rassurant.
Il sortit de sa rêverie et s’attela à préparer du café. Après avoir passer son stock en revue, son choix se porta sur un café plutôt doux, chocolaté et aux notes de cannelle. Il lança la préparation. Il en profita pour fouiller dans un placard et en extirper une grosse boite de cookies. Il la posa sur le bar de la cuisine juste à temps pour voir Aëlia descendre l’escalier. Il l’accueillit avec un sourire. Elle avait l’air fatiguée et cassée de partout, mais elle souriait également.
Merci encore. Ils sont marrants ces vêtements, vous en portez tous des comme ça, à Efferias ?
Mais il n’y a pas de quoi. Tu arrives pile à temps! Et oui, on en porte quasiment tous. Confortable, n’est-ce pas? Et avec ça, au revoir captain igloo!
Il se tourna vers la machine à café et remplit deux grandes tasses avant d’en poser une devant son amie.
Du café et des cookies, comme promis! N’hésite pas et sers toi.
Il prit lui-même un cookie qu’il trempa dans son café avant de croquer dedans avec un air d’enfant espiègle. Il avait eu une telle sensation de flottement ces dernières heures, comme s’il était en pilote automatique, qu’il tira un grand réconfort dans le plaisir simple d’un café accompagné de gâteaux. Il espérait que cela ait le même effet pour Aëlia.
Comment tu te sens?
Luther monta ensuite dans sa chambre au troisième étage pour prendre une douche également. A peine eut-il fermé la porte que ses pensées fusèrent à une vitesse folle. Bilan de la traversé, oublie des plan de l’Envolée, potentielles implications politiques d’une attaque de navire rhadamentien, comportement de son prototype… Même l’eau fraîche ne parvint pas à ralentir la frénésie de ses pensées. Il alluma un écran et commença à noter des idées et des ordres à transmettre à l’entreprise. Il utilisait un réseau interne à LutherCorp qu’il avait construit dès les débuts de l’entreprise et qui était un des plus sécurisés d’Efferias. Ce réseau servait à la base à communiquer rapidement au sein de l’entreprise. Depuis l'émergence d’Efferias Luther se servait du réseau pour surveiller et diriger l’entreprise à distance (bien qu’il ne donnait que très peu d’ordres, le conseil d’administration le suppléant étant très efficace). Il continua donc de pianoter sur l’écran alors qu’il se séchait et qu’il s’habillait. Lorsqu’il eut fini il ferma les yeux et prit une grande respiration pour laisser sa tête se vider. Il ouvrit alors les yeux et ouvrit la porte avant de descendre au rez-de-chaussé.
Une fois en bas Luther constata qu’Aëlia n’était pas encore descendue. Tant mieux, cela lui laissait le temps de préparer l’arrivé de son amie. Il tourna la tête vers une des baies vitrées de la pièce qui, d’un geste de l’inventeur, laissa filtrer les premières lueurs de l’aube. La lumière n’était pas assez intense pour éclairer la pièce, l’éclairage de la pièce prenait donc le relais et s’effacerait au fur et à mesure que le soleil s’élèverait dans le ciel. Luther contempla quelques minutes l’aube tinter le ciel de teintes rosées et orangées.
Malgré l’agitation des derniers jours, le monde continuait à tourner, serein et imperturbable. Rien à voir avec les cycles circadiens artificiels d’Efferias. Il était déjà arrivé que ceux-ci soient bloqués pendant des crises affectant la cité. Tout à Efferias dépendait de ses habitants. Y compris le jour et la nuit. Ce n’était pas le cas à la surface. Toute la puissance ou la richesse d’Elysion n’avaient aucune prise sur la marche du monde, qui continuait, immuable, depuis la nuit des temps. Cela avait un côté rassurant.
Il sortit de sa rêverie et s’attela à préparer du café. Après avoir passer son stock en revue, son choix se porta sur un café plutôt doux, chocolaté et aux notes de cannelle. Il lança la préparation. Il en profita pour fouiller dans un placard et en extirper une grosse boite de cookies. Il la posa sur le bar de la cuisine juste à temps pour voir Aëlia descendre l’escalier. Il l’accueillit avec un sourire. Elle avait l’air fatiguée et cassée de partout, mais elle souriait également.
Merci encore. Ils sont marrants ces vêtements, vous en portez tous des comme ça, à Efferias ?
Mais il n’y a pas de quoi. Tu arrives pile à temps! Et oui, on en porte quasiment tous. Confortable, n’est-ce pas? Et avec ça, au revoir captain igloo!
Il se tourna vers la machine à café et remplit deux grandes tasses avant d’en poser une devant son amie.
Du café et des cookies, comme promis! N’hésite pas et sers toi.
Il prit lui-même un cookie qu’il trempa dans son café avant de croquer dedans avec un air d’enfant espiègle. Il avait eu une telle sensation de flottement ces dernières heures, comme s’il était en pilote automatique, qu’il tira un grand réconfort dans le plaisir simple d’un café accompagné de gâteaux. Il espérait que cela ait le même effet pour Aëlia.
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- Aëlia DelabostEaquien.ne
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Jeu 24 Oct 2019 - 17:15
Elle prit avec une expression d’immense gratitude la tasse qu’il venait de poser devant elle, qui venait de s’asseoir sur un des tabourets de bar de la pièce. La chaleur des parois était rassurante, et l’odeur douce, bien plus que celle des cafés qu'elle buvait habituellement, avait quelque chose d’étonnamment rassérénant. Elle se permit un soupir, qui prouvait qu’elle se détendait lentement. Elle commença par tremper les lèvres dans la tasse, se délecta du goût doux, très doux du breuvage. Les yeux fermés, elle prit le temps de le savourer. il y avait là des notes d’épices qui lui rappelaient bien plus le chocolat chaud de Noël qu’on lui donnait dans les bars quand elle était petite (avant de l’additionner de rhum, puis de ne laisser que le rhum) que du café. Elle ne décelait pourtant pas le goût du sucre, et ne put qu’en conclure que le café n’était pas sucré, tout en se demandant par quelle sorcellerie Luther avait-il transformé un breuvage amer et fort en quelque chose de chaud et caressant. Il avait manifestement un certain talent pour rendre toute situation moins épineuse, puisqu’il avait réussi à al faire rire deux fois -une première avec cette histoire d’appartement, une seconde en faisant une référence à captain igloo. Elle secoua légèrement la tête en prenant un cookie, et croisa à cet instant le regard espiègle de l’inventeur, qui la fit sourire. A cet instant, il avait l’air d’avoir bien moins que sa trentaine. Elle commença à grignoter un biscuit, tout en se demanda si c’était lui qui les avait faits, et s’en dissuadant immédiatement, ce qui donna quelque chose du genre:
*Eh, ils sont bons ces gâteaux ! C’est lui qui les a faits ? Il aurait des talents cachés de pâtissier ? Si c’est le cas, il va être déçu s’il tente de me faire faire un gâteau je vais l’empoisonner, le pauvre homme ! Je sais faire que des trucs flambés, moi … Ceci dit, il aime peut-être les bananes flambées ? Faudrait lui demander … Roh, arrête Aëlia ! Il n’y a aucune chance qu’il les ait fait lui-même enfin ! Ca fait plus d’un mois qu’il est sur ton raffiot ! ET ARRÊTE D’Y PENSER COMME TON RAFFIOT ! il aurait pas pu les faire, ils seraient tout mous et un peu moisi, c'est idiot. Oui, mais du coup, qui les a faits ? il n’a pas pu aller les acheter à la boulangerie pendant ma douche quand même ? Et si je lui demandais ? Si ça se trouve, il a une technique spéciale, comme pour faire un café doux ?*
Elle n’eut cependant pas le temps de lui demander quoi que ce soit, car il posa une question avant qu’elle n’ait le temps de le faire. Question qui la fit grimacer. Elle sentait que son inquiétude était sincère, et ne voulait pas se défiler par un rire, une blague, une pirouette, un bon mot, comme elle le faisait bien souvent. Cependant, laisser tomber les armes, baisser les boucliers, abattre les barrières demandait un effort peu commun. Elle tint quelques secondes avec un sourire crispé, qu’elle sentit peu à peu se mettre à trembler. Elle fit l’effort de déglutir sa bouchée alors qu’elle sentait le goût salé des larmes lui emplir la bouche. Sentant ses yeux s’humidifier et tout son visage se déformer, elle baissa les yeux, et le nez vers sa tasse.
Comme quelqu’un qui vient de tout perdre. Ça pourrait donc aller mieux, disons …
Sa voix était étonnamment posée et claire, même si on sentait pointer la détresse.
Ceci dit … Ca pourrait être bien pire.
Elle releva un peu le visage, où coulaient désormais des larmes. Elle tendit la main vers l’inventeur, al posa sur son bras, qu’elle pressa un peu, avec un sourire tremblant.
Merci de m’accueillir. Tu me sauves.
Elle retira très vite sa main, avant qu’il n’ait même le temps de la toucher. Elle ne voulait pas sentir sa pitié, ou quoi que ce soit d’autre, et si elle parvenait à tenir les sentiments et les pensées de l’inventeur à distance avec les couches de tissus, elle savait qu’au vu de son état de fatigue, le toucher directement lui rendrait la tâche impossible. elle tentant au mieux d’essuyer les larmes sur ses joues, et de les faire refluer, et tenta de se donner contenance en buvant du café, et en prenant un autre gâteau.
Et toi ? On est partis un peu vite, et les dernières heures n’ont pas été des plus agréables, surtout pour quelqu'un qui n’est pas habitué à ces scènes je suppose …
Elle espérait ne pas l’avoir traumatisé. Elle continua son cookie en attendant sa réponse, et termina sa tasse. Puis:
Dis, t'aurais pas un truc … plus fort ?
Et ce n’était pas une autre variété de café qu’elle avait en tête, qu’on se le dise.
*Eh, ils sont bons ces gâteaux ! C’est lui qui les a faits ? Il aurait des talents cachés de pâtissier ? Si c’est le cas, il va être déçu s’il tente de me faire faire un gâteau je vais l’empoisonner, le pauvre homme ! Je sais faire que des trucs flambés, moi … Ceci dit, il aime peut-être les bananes flambées ? Faudrait lui demander … Roh, arrête Aëlia ! Il n’y a aucune chance qu’il les ait fait lui-même enfin ! Ca fait plus d’un mois qu’il est sur ton raffiot ! ET ARRÊTE D’Y PENSER COMME TON RAFFIOT ! il aurait pas pu les faire, ils seraient tout mous et un peu moisi, c'est idiot. Oui, mais du coup, qui les a faits ? il n’a pas pu aller les acheter à la boulangerie pendant ma douche quand même ? Et si je lui demandais ? Si ça se trouve, il a une technique spéciale, comme pour faire un café doux ?*
Elle n’eut cependant pas le temps de lui demander quoi que ce soit, car il posa une question avant qu’elle n’ait le temps de le faire. Question qui la fit grimacer. Elle sentait que son inquiétude était sincère, et ne voulait pas se défiler par un rire, une blague, une pirouette, un bon mot, comme elle le faisait bien souvent. Cependant, laisser tomber les armes, baisser les boucliers, abattre les barrières demandait un effort peu commun. Elle tint quelques secondes avec un sourire crispé, qu’elle sentit peu à peu se mettre à trembler. Elle fit l’effort de déglutir sa bouchée alors qu’elle sentait le goût salé des larmes lui emplir la bouche. Sentant ses yeux s’humidifier et tout son visage se déformer, elle baissa les yeux, et le nez vers sa tasse.
Comme quelqu’un qui vient de tout perdre. Ça pourrait donc aller mieux, disons …
Sa voix était étonnamment posée et claire, même si on sentait pointer la détresse.
Ceci dit … Ca pourrait être bien pire.
Elle releva un peu le visage, où coulaient désormais des larmes. Elle tendit la main vers l’inventeur, al posa sur son bras, qu’elle pressa un peu, avec un sourire tremblant.
Merci de m’accueillir. Tu me sauves.
Elle retira très vite sa main, avant qu’il n’ait même le temps de la toucher. Elle ne voulait pas sentir sa pitié, ou quoi que ce soit d’autre, et si elle parvenait à tenir les sentiments et les pensées de l’inventeur à distance avec les couches de tissus, elle savait qu’au vu de son état de fatigue, le toucher directement lui rendrait la tâche impossible. elle tentant au mieux d’essuyer les larmes sur ses joues, et de les faire refluer, et tenta de se donner contenance en buvant du café, et en prenant un autre gâteau.
Et toi ? On est partis un peu vite, et les dernières heures n’ont pas été des plus agréables, surtout pour quelqu'un qui n’est pas habitué à ces scènes je suppose …
Elle espérait ne pas l’avoir traumatisé. Elle continua son cookie en attendant sa réponse, et termina sa tasse. Puis:
Dis, t'aurais pas un truc … plus fort ?
Et ce n’était pas une autre variété de café qu’elle avait en tête, qu’on se le dise.
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Lun 11 Nov 2019 - 12:45
A l’instant où il avait posé sa question, Luther senti Aëlia vaciller un instant. Puis elle repris sa contenance, du moins autant que faire se peut pour quelqu’un dont le monde venait de s’écrouler. Malgré la détresse, sa voix restait posée. Il sentait qu’elle s’appuyait sur le café et les gâteaux pour ne pas flancher. Elle lui posa alors une question à laquelle il ne s’attendait pas vraiment.
Eh bien, si on oublie que le départ était un peu précipité, que la compagnie voyage-pirate s’est avérée être moins fiable que je ne m’y attendais, et que j’ai oublié des plans dans ta cabine, ça va.
Il avait eu le temps de prendre du recul sur les événements. La frénésie d’idées qui s’était emparé de lui dans sa chambre lui avait permis d’éloigner les souvenirs des derniers jours, et les notes qu’il avait prises lui avait permis de ranger ces souvenirs dans l'espèce d'immense bibliothèque qui lui servait d’esprit, comme il le faisait a chaque fois qu’il apprenait ou vivait quelque chose. Il n’aurait plus qu'à aller les chercher lorsqu’il en aurait besoin.
Quant aux dites scènes, si tu fais référence aux combats, je doute qu’il y ai un efferian qui n’y soit pas plus ou moins habitué. Nos média s’en assurent.
La violence était aussi très présente à Efferias. Sous différentes formes. Plus ou moins brute. La violence physique n’était d’ailleurs pas forcément la plus choquante ou insoutenable. Il existait d’autres formes, plus insidieuses, dont on se détournait en faisant mine ne pas la voir, mais qui rongeait de l'intérieur petit à petit. Et les média exploitaient autant qu’ils alimentaient un certain voyeurisme dans la société.
Et puis, même si je m’attendais à des cibles différentes, je savais très bien que j’étais sur un navire de pirates.
Luther avait dit tous ça avec un air extrêmement détaché, comme si cela ne l’affectait pas. En un sens, c’était vrai. Non pas que la violence, sous une forme ou sous une autre, ne le touchait pas. Mais il ne pouvait pas changer la société efferianne, et encore moins Elysion tout entier. Alors il rangeait cela à l’écart dans son esprit, comme en quarantaine. Si il ne pouvait rien y faire, alors il ne servait à rien de s’y appesantir. Cela ne ferait que parasiter ses pensées, qui étaient déjà suffisamment nombreuses et parfois incontrôlables pour ne pas rajouter des sentiments négatifs dessus. La violence? Il n’y pouvait rien. Point. A l’écart. Les mineurs efferians devaient affronter des conditions extrêmes dans les tunnels d’Efferias? Il avait mis au point les vêtements thermoréactifs et des exosquelette pour améliorer grandement leurs conditions de travail et leur taux de survie. C’est comme cela que l’inventeur fonctionnait.
Il finit sa tasse à peu près au même moment qu’Aëlia. Puis elle lui demanda si il n’avait pas quelque chose de plus fort. Luther sourit et fit quelque gestes sur un écran qui venait d'apparaître sur la surface du bar. Alors, un pan du mur se trouvant derrière lui se mit à glisser dans un chuintement feutré. Il laissa alors apparaître un nombre invraisemblable de bouteilles d’alcool. à peu près tout ce qui existait pouvait se trouver là. Fier de son effet, il se tourna vers son amie et observa sa réaction.
Eh bien, si on oublie que le départ était un peu précipité, que la compagnie voyage-pirate s’est avérée être moins fiable que je ne m’y attendais, et que j’ai oublié des plans dans ta cabine, ça va.
Il avait eu le temps de prendre du recul sur les événements. La frénésie d’idées qui s’était emparé de lui dans sa chambre lui avait permis d’éloigner les souvenirs des derniers jours, et les notes qu’il avait prises lui avait permis de ranger ces souvenirs dans l'espèce d'immense bibliothèque qui lui servait d’esprit, comme il le faisait a chaque fois qu’il apprenait ou vivait quelque chose. Il n’aurait plus qu'à aller les chercher lorsqu’il en aurait besoin.
Quant aux dites scènes, si tu fais référence aux combats, je doute qu’il y ai un efferian qui n’y soit pas plus ou moins habitué. Nos média s’en assurent.
La violence était aussi très présente à Efferias. Sous différentes formes. Plus ou moins brute. La violence physique n’était d’ailleurs pas forcément la plus choquante ou insoutenable. Il existait d’autres formes, plus insidieuses, dont on se détournait en faisant mine ne pas la voir, mais qui rongeait de l'intérieur petit à petit. Et les média exploitaient autant qu’ils alimentaient un certain voyeurisme dans la société.
Et puis, même si je m’attendais à des cibles différentes, je savais très bien que j’étais sur un navire de pirates.
Luther avait dit tous ça avec un air extrêmement détaché, comme si cela ne l’affectait pas. En un sens, c’était vrai. Non pas que la violence, sous une forme ou sous une autre, ne le touchait pas. Mais il ne pouvait pas changer la société efferianne, et encore moins Elysion tout entier. Alors il rangeait cela à l’écart dans son esprit, comme en quarantaine. Si il ne pouvait rien y faire, alors il ne servait à rien de s’y appesantir. Cela ne ferait que parasiter ses pensées, qui étaient déjà suffisamment nombreuses et parfois incontrôlables pour ne pas rajouter des sentiments négatifs dessus. La violence? Il n’y pouvait rien. Point. A l’écart. Les mineurs efferians devaient affronter des conditions extrêmes dans les tunnels d’Efferias? Il avait mis au point les vêtements thermoréactifs et des exosquelette pour améliorer grandement leurs conditions de travail et leur taux de survie. C’est comme cela que l’inventeur fonctionnait.
Il finit sa tasse à peu près au même moment qu’Aëlia. Puis elle lui demanda si il n’avait pas quelque chose de plus fort. Luther sourit et fit quelque gestes sur un écran qui venait d'apparaître sur la surface du bar. Alors, un pan du mur se trouvant derrière lui se mit à glisser dans un chuintement feutré. Il laissa alors apparaître un nombre invraisemblable de bouteilles d’alcool. à peu près tout ce qui existait pouvait se trouver là. Fier de son effet, il se tourna vers son amie et observa sa réaction.
- Aëlia DelabostEaquien.ne
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Re: [Terminé] Une traversée glaciale [sp Xerxès et Luther + équipage de l'Envolée]
Lun 11 Nov 2019 - 18:00
Alors qu’il lui répondait, elle lui glissa un regard étrange. Elle comprenait ce qu’il voulait dire évidemment -il était aussi insensible qu’elle à la violence, pour des raisons différentes- mais elle ne s’y attendait pas vraiment. Elle connaissait mal l'inventeur, et plus mal encore l’endroit d’où il venait, si différent de son monde à elle -les vastes étendues marines. Quelque part, peut-être que cette retraite forcée lui permettrait de découvrir d’autres horizons, Efferias en tête. De ce qu’en disait Luther, al cité avait l’air très différente du reste du monde: violente, ultra moderne, et très influencée par l’argent et les journaux (ou peu importait comment ils nommaient ces images animées) ce qui avait une place finalement assez limitée dans le reste du monde. Evidemment les journaux influençaient les gens, et évidemment l’argent déterminait la place sociale. Mais c’était manifestement différent à Efferias, et Aëlia se demandait vraiment comment cela pouvait être de vivre dans une telle cité. Elle se demandait aussi si cette différence systémique se sentait lorsqu’on se promenait, ou bien s’il fallait pratiquer la cité, y vivre, pour le ressentir.
Cependant lorsqu’un écran apparut derrière le bar elle fit un bond tel qu’elle en oublia toutes ses réflexions, et regarda ensuite médusée Luther, dans le plus grand des calmes, esquisser des gestes sur cette chose plate, gestes qui firent apparaître …
Putain de bordel de … T’AS UN MUR DEROBE AVEC DES BOUTEILLES ?! Mais t’es l’homme idéal ma parole ! Y en a beaucoup des surprises comme ça chez toi ?!
Elle éclata d’un grand rire, qui la poussa au larmes, sans aucun doute à cause des nerfs.
Bon, donc t’as des choses plus fortes.
Elle se leva de son tabouret, et alla mettre le nez dans les bouteilles, poussant régulièrement des sifflements admiratifs, ou des petits bruits d’étonnement.
T’as quand même de la chance que je sois pas complètement alcoolo, j’aurais déjà tenté soit de te braquer, soit de t'épouser, ce qui revient un peu au même au final.
Elle lui lança un regard amusé, et prit une bouteille d’un alcool qu’elle en connaissait pas et qui avait une couleur étrange.
Laisse-moi deviner. C’est Efferian, c’est dégueu, et ça va me mettre la tête à l’envers en trois gorgées ? Parfait ! Tu me suis ?!
Il leur servit un verre chacun, et elle fit un cul sec, qui la fit grimaçer.
Ouais en effet ça arrache ton machin ! Vous buvez tous ça ?
Ca avait un goût étrange, mais pas trop mauvais -moins en tous cas que certains alcools frelatés qu’elle avait pu goûter. Et peu à peu, un objectif fut trouvé: goûter à tous les alcools qu’elle ne connaissait pas. Simple, clair mais efficace. Très efficace, car quelques heures plus tard, ils riaient tous les deux beaucoup trop forts, alcoolisés jusqu'à en oublier où ils étaient. Ils avaient cependant pris la décision, d'un commun accord alcoolisé, de boire beaucoup d’eau.
Ce dont ils n’avaient manifestement pas décidé, c’était d’où ils allaient échouer après leur beuverie. C’est donc ainsi qu’en ouvrant une paupière bien lourde plusieurs heures plus tard, Aëlia eut la surprise d’être, certes, dans une pièce qu’elle avait déjà vue, mais avec quelqu'un dans son lit.
*Bon sang de … Qu’est ce que …*
Il lui fallut un temps, et un début de migraine pour remettre en place ses pensées, et cela lui demanda un effort considérable.
*Luther. Chez Luther. Efferias ? Non … Eaque … Son appartement … Ma chambre ? Et ça c’est … Oh merde !*
C’était en effet l’inventeur lui-même qui dormait jusque là sur le lit, comme elle, et s’éveillait à présent, manifestement alerté par les mouvements de la pirate.
Luther ? Qu’est ce qu’on fout là ?
Il y eut un temps, pendant lequel lui aussi sembla se demander ce qui avait bien pu se passer. Puis il répondit d’une voix molle, encore endormie.
Je pense qu’on était très ivres et que j’ai du te montrer où était … ta chambre.
Oh … Et tu y es resté c’est ça ?
Manifestement.
Il se redressa, regarda autour d’eux. Elle fit comme lui, vit quelques bouteilles autour d’eux, et que tous les deux étaient habillés.
Je me souviens qu’on a beaucoup ri.
Mmmh.
Il y eut un temps, puis l’inventeur retomba sur le lit avec un soupir.
… Luther ? Quelle heure il est ?
Il eut l’air de penser que c’était là une bonne question, et regarda quelque chose à son poignet, dont la lumière le fit grogner. Manifestement, lui aussi subissait les conséquences de l’alcool.
C’est le milieu de la nuit, Aëlia. Je vais retourner dans ma chambre et …
Tu peux finir ta nuit ici, ça ne me dérange pas, et ça change rien. On n’a pas couché ensemble ivres, on va pas faire ça maintenant, donc ça change rien.
Il eut l’air d’hésiter, puis accepta. Chacun fit un détour par les toilettes, et alla boire de l’eau de nouveau. L'esprit un peu plus clair, elle enleva son pantalon, et se glissa sous la couette, sans toucher l’inventeur. A vrai dire, s’il lui fallut une minute pour se rendormir une fois que sa tête eut touché l’oreiller, ce fut le maximum.
Lorsqu’elle se réveilla, elle était seule, et il lui fallut un temps pour rassembler ses pensées, retrouver où elle était. Cela lui revint rapidement cependant, même si les souvenirs de la soirée et de la nuit étaient flous. Il lui fallut encore un instant pour retrouver l'enchaînement d’évènements qui l’avaient conduite là, et lorsqu’elle finit par s’en souvenir, elle se roula en boule sous sa couette, l’oreiller serré sur sa tête. Cela ne dura pas longtemps, mais elle put pousser un long cri silencieux. Elle se redressa, et grogna. Tout son corps était endolori, quoiqu’un peu endormi encore. Elle avait l’impression d’avoir été rouée de coups, et avait encore un peu mal à la tête. Ce n’était pas tout à fait une douleur de gueule de bois, et lorsqu’elle jeta un oeil à un écran sur sa table de nuit, elle comprit. Deux jours s’étaient écoulés depuis son arrivée à Eaque. Trois depuis les évènements de l’Envolée. Elle venait de dormir plus de 24 heures à la suite, ce qui expliquait que son corps ne ressentait plus de gueule de bois: tout avait déjà dû être traité. Elle n’était pas sûre d’avoir déjà dormi aussi longtemps de toute sa vie. La seule interruption dont elle se souvenait, était celle où elle avait parlé avec Luther. Lorsqu'elle vit sur la table un verre d'eau et un comprimé anti-douleur, elle sourit, sachant que c'était lui.
Elle se leva, se déshabilla entièrement, et prit le temps de prendre une très longue douche. Lorsqu’elle se sentit enfin débarrassée des traces de sommeil, de sa transpiration, et de l’alcool, elle se sécha, s’habilla. Elle pensait descendre, amis fut absorbée par la vision, par sa fenêtre, d’Hypnos qui s’éveillait sous un lever de soleil doré. Elle n’avait jamais pu contempler la ville sous cette perspective, et devait admettre qu’elle la trouvait très belle, soudain, cette fourmilière géante. Elle poussa un léger soupir. C’était une nouvelle vie qu’elle allait devoir commencer ici, elle en avait conscience. Cela lui pesait, mais elle espérait réussir à s’en sortir, à rebondir, comme elle l’avait toujours fait. Elle était un peu effrayée, mais pleine d’espoirs. En réalité, elle ne se rendait pas encore tout à fait compte du tournant que venait de prendre son existence et de toutes les perspectives qui allaient s’offrir à elle.
Puis elle s’arracha de sa contemplation, et descendit les escaliers. C’était pas tout ça, mais son estomac criait famine !
*C’est que ça creuse, de changer de vie !*
Sujet terminé, sujet archivé !
Cependant lorsqu’un écran apparut derrière le bar elle fit un bond tel qu’elle en oublia toutes ses réflexions, et regarda ensuite médusée Luther, dans le plus grand des calmes, esquisser des gestes sur cette chose plate, gestes qui firent apparaître …
Putain de bordel de … T’AS UN MUR DEROBE AVEC DES BOUTEILLES ?! Mais t’es l’homme idéal ma parole ! Y en a beaucoup des surprises comme ça chez toi ?!
Elle éclata d’un grand rire, qui la poussa au larmes, sans aucun doute à cause des nerfs.
Bon, donc t’as des choses plus fortes.
Elle se leva de son tabouret, et alla mettre le nez dans les bouteilles, poussant régulièrement des sifflements admiratifs, ou des petits bruits d’étonnement.
T’as quand même de la chance que je sois pas complètement alcoolo, j’aurais déjà tenté soit de te braquer, soit de t'épouser, ce qui revient un peu au même au final.
Elle lui lança un regard amusé, et prit une bouteille d’un alcool qu’elle en connaissait pas et qui avait une couleur étrange.
Laisse-moi deviner. C’est Efferian, c’est dégueu, et ça va me mettre la tête à l’envers en trois gorgées ? Parfait ! Tu me suis ?!
Il leur servit un verre chacun, et elle fit un cul sec, qui la fit grimaçer.
Ouais en effet ça arrache ton machin ! Vous buvez tous ça ?
Ca avait un goût étrange, mais pas trop mauvais -moins en tous cas que certains alcools frelatés qu’elle avait pu goûter. Et peu à peu, un objectif fut trouvé: goûter à tous les alcools qu’elle ne connaissait pas. Simple, clair mais efficace. Très efficace, car quelques heures plus tard, ils riaient tous les deux beaucoup trop forts, alcoolisés jusqu'à en oublier où ils étaient. Ils avaient cependant pris la décision, d'un commun accord alcoolisé, de boire beaucoup d’eau.
Ce dont ils n’avaient manifestement pas décidé, c’était d’où ils allaient échouer après leur beuverie. C’est donc ainsi qu’en ouvrant une paupière bien lourde plusieurs heures plus tard, Aëlia eut la surprise d’être, certes, dans une pièce qu’elle avait déjà vue, mais avec quelqu'un dans son lit.
*Bon sang de … Qu’est ce que …*
Il lui fallut un temps, et un début de migraine pour remettre en place ses pensées, et cela lui demanda un effort considérable.
*Luther. Chez Luther. Efferias ? Non … Eaque … Son appartement … Ma chambre ? Et ça c’est … Oh merde !*
C’était en effet l’inventeur lui-même qui dormait jusque là sur le lit, comme elle, et s’éveillait à présent, manifestement alerté par les mouvements de la pirate.
Luther ? Qu’est ce qu’on fout là ?
Il y eut un temps, pendant lequel lui aussi sembla se demander ce qui avait bien pu se passer. Puis il répondit d’une voix molle, encore endormie.
Je pense qu’on était très ivres et que j’ai du te montrer où était … ta chambre.
Oh … Et tu y es resté c’est ça ?
Manifestement.
Il se redressa, regarda autour d’eux. Elle fit comme lui, vit quelques bouteilles autour d’eux, et que tous les deux étaient habillés.
Je me souviens qu’on a beaucoup ri.
Mmmh.
Il y eut un temps, puis l’inventeur retomba sur le lit avec un soupir.
… Luther ? Quelle heure il est ?
Il eut l’air de penser que c’était là une bonne question, et regarda quelque chose à son poignet, dont la lumière le fit grogner. Manifestement, lui aussi subissait les conséquences de l’alcool.
C’est le milieu de la nuit, Aëlia. Je vais retourner dans ma chambre et …
Tu peux finir ta nuit ici, ça ne me dérange pas, et ça change rien. On n’a pas couché ensemble ivres, on va pas faire ça maintenant, donc ça change rien.
Il eut l’air d’hésiter, puis accepta. Chacun fit un détour par les toilettes, et alla boire de l’eau de nouveau. L'esprit un peu plus clair, elle enleva son pantalon, et se glissa sous la couette, sans toucher l’inventeur. A vrai dire, s’il lui fallut une minute pour se rendormir une fois que sa tête eut touché l’oreiller, ce fut le maximum.
Lorsqu’elle se réveilla, elle était seule, et il lui fallut un temps pour rassembler ses pensées, retrouver où elle était. Cela lui revint rapidement cependant, même si les souvenirs de la soirée et de la nuit étaient flous. Il lui fallut encore un instant pour retrouver l'enchaînement d’évènements qui l’avaient conduite là, et lorsqu’elle finit par s’en souvenir, elle se roula en boule sous sa couette, l’oreiller serré sur sa tête. Cela ne dura pas longtemps, mais elle put pousser un long cri silencieux. Elle se redressa, et grogna. Tout son corps était endolori, quoiqu’un peu endormi encore. Elle avait l’impression d’avoir été rouée de coups, et avait encore un peu mal à la tête. Ce n’était pas tout à fait une douleur de gueule de bois, et lorsqu’elle jeta un oeil à un écran sur sa table de nuit, elle comprit. Deux jours s’étaient écoulés depuis son arrivée à Eaque. Trois depuis les évènements de l’Envolée. Elle venait de dormir plus de 24 heures à la suite, ce qui expliquait que son corps ne ressentait plus de gueule de bois: tout avait déjà dû être traité. Elle n’était pas sûre d’avoir déjà dormi aussi longtemps de toute sa vie. La seule interruption dont elle se souvenait, était celle où elle avait parlé avec Luther. Lorsqu'elle vit sur la table un verre d'eau et un comprimé anti-douleur, elle sourit, sachant que c'était lui.
Elle se leva, se déshabilla entièrement, et prit le temps de prendre une très longue douche. Lorsqu’elle se sentit enfin débarrassée des traces de sommeil, de sa transpiration, et de l’alcool, elle se sécha, s’habilla. Elle pensait descendre, amis fut absorbée par la vision, par sa fenêtre, d’Hypnos qui s’éveillait sous un lever de soleil doré. Elle n’avait jamais pu contempler la ville sous cette perspective, et devait admettre qu’elle la trouvait très belle, soudain, cette fourmilière géante. Elle poussa un léger soupir. C’était une nouvelle vie qu’elle allait devoir commencer ici, elle en avait conscience. Cela lui pesait, mais elle espérait réussir à s’en sortir, à rebondir, comme elle l’avait toujours fait. Elle était un peu effrayée, mais pleine d’espoirs. En réalité, elle ne se rendait pas encore tout à fait compte du tournant que venait de prendre son existence et de toutes les perspectives qui allaient s’offrir à elle.
Puis elle s’arracha de sa contemplation, et descendit les escaliers. C’était pas tout ça, mais son estomac criait famine !
*C’est que ça creuse, de changer de vie !*
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