[Terminé] Traversée de la mer entre deux îles - Jeux Olympiques de 2784, Epreuve 1

[Sont inscrits: Siffroy, Aëlia, Senea, Tapahari. Tout le monde est invité à participer au sujet en tant que spectateur !
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Après l’ouverture ayant eu lieu deux jours auparavant, la première épreuve des Jeux Olympiques de False-Corona de l’année 2784 peut commencer. Cette épreuve de traversée de la mer prend place sur une île à l’extrême Est d’Hypnos et d’Eaque. Participants et spectateurs avaient pu prendre des navires menant directement à cette fameuse île. C’’était une plateforme flottante quelques centimètres au dessus de l’eau qui accueillerait les spectateurs; il était strictement interdit de poser les pieds sur l’île sans être un des participants, pour éviter toute fraude dans les règles.  Le peuple de la mer avait quant à lui un espace réservé tout proche, d’où il leur était interdit de sortir.
Les plages de galets hébergeaient quelques crabes irisés mais aussi des animaux plus endémiques d’Elysion et d’étranges plantes. Les principaux autochtones étaient des tribus Orques qui avaient accepté de laisser l’épreuve se dérouler sur leurs territoires et avaient leur propre plateforme d’observation. Ils avaient le droit de venir se mêler aux spectateurs envahisseurs mais la plupart décidèrent de rester entre eux.
Une légère brise soufflait et l’’air marin emplissait les poumons de toutes les personnes présentes. A l’horizon, dans toutes les directions on voyait pointer doucement d’autres îles, volcaniques dont la fumée s’échappait pour la plupart. La destination était l’une d’entre elles. Si on regardait droit vers l’Ouest on voyait dériver l’Ecorce, radeau abandonné des premiers hommes  qui glissait doucement sur l’eau : c’était un hasard qu’il soit là aujourd’hui mais il donnait des frissons dans le dos aux gens qui croyaient aux légendes.

L’arbitre, une vieille Naine aux os presque calcifiés s’avança doucement sur le plongeoir aux aspects de planche de vaisseau pirate, depuis la plus petite plateforme, celle des officiels. Elle annonça de sa voix magiquement amplifiée.

Je vais maintenant répéter les règles pour être sûre que chacun ait bien en tête ce qu’il peut et ne peut pas faire. Le but va être de vous déplacer de l’île sur laquelle vous vous trouvez jusqu’à l’île qui est votre objectif. Celle-ci sera bien visible par une balise de lumière qui s’allumera au début de l’épreuve : jusque-là son emplacement est inconnu de tous.
Vous n’avez droit à aucun objet extérieur que vous auriez pu amener par vos propres moyens. Vous pouvez vous servir uniquement de ce que vous trouverez sur l’île ou aux alentours et avez la journée pour effectuer la traversée. Vous avez le choix complet du moyen de traversée, construction, transformation, magie et bien sûr la téléportation est strictement interdite. On ne blesse pas les autres concurrents mais les ralentir est autorisé si vous êtes capable de le faire sans dangers.  
Les points seront attribués en fonction du temps pour arriver jusqu’à l’île objectif mais aussi sur votre façon de traverser par un barème que seuls les juges et moi connaissons. Pour vous donner une idée, il pourra prendre en compte le temps de trajet comme la façon de faire, le style ou même la sûreté de votre voyage.

Elle reprit son souffle un instant après la diatribe.

Maintenant que tout est clair, l’épreuve va pouvoir commencer. Dans deux minutes la lumière s’allumera sur l’île-objectif, ce sera le signal de départ.

Les deux minutes parurent des heures et à fois la passèrent bien rapidement. Les derniers préparatifs furent enclenchés, les plateformes sur la mer prêtes à se déplacer pour suivre les participants. Des écrans magiques étaient installés un peu partout pour suivre tout le monde au vu de l’échelle de l’épreuve.

Une immense colonne de lumière s’éleva d’un seul coup d’une île, directement au sud, à 50 kilomètres de l’endroit.

Tapahari était concentré, très concentrée.
Elle se tenait droite, les pieds dans le sable, ses doigts triturant ses amulettes, surtout la dernière qu'elle avait acquise - un triple huit entrelacé, fait avec de la fourrure sombre - ses yeux tournés vers les vagues qui allaient et venaient. L’épreuve allait bientôt commencer, la juge venait de terminer de rappeler les règles et elle sentait autour d'elle les regards des spectateurs, la présence des candidats et des appareils chargés d'enregistrer leurs performances.
Elle s'était inscrite sans y réfléchir, pour soutenir son mentor, et elle se retrouvait seule à participer à cette première épreuve !
Ils étaient plusieurs dizaines sur la plage, rassemblés par délégation, et elle avait la chance de ne pas être la seule à ne pas avoir l'air prête pour l'épreuve.

La chamane se forçait à ne pas trop penser à la présence toute proche de l'homme aux cheveux blancs qui avait transformé son mentor en esclave, ne serait-ce que pour s'empêcher d'aller lui mettre sa main dans la figure.
Elle avait promis à Béhékine de ne pas faire d'esclandre à ce sujet.
De multiples mouvements autour d'elle lui fit tourner la tête : les participants partaient en courant le long de la plage, suivant presque tous la direction du sud, où une île venait de s'illuminer, indiquant leur objectif.
Elle n'était pas très douée pour calculer les distances sur la mer, mais ce n'était pas à côté, ça, elle en était certaine. Ignorant les autres participants t les stratégies qu'ils mettaient en place, Tapahari s'avança vers les vagues face à elle, marchant dans l'eau jusqu'à en avoir jusqu'à la poitrine.
Là, elle s'arrêta, écarta les bras, inspira à fond... et se mit à chanter.

Sa voix se répercuta sur les vagues, se mêlant au bruit des embruns et à celui du vent, gutturale, lancinante, comme une prière, un mantra.
En quelques minutes, la chamane se sentit doucement plonger vers le Voile et le monde perdit de ses couleurs tandis que son esprit sortait de son corps pour descendre légèrement sous la surface. Elle étendit sa conscience, et alla demander le plus poliment du monde à la faune marine quel était le chemin le plus rapide pour atteindre l'île qui était son objectif.
Ce fut un échange bref, difficile à interpréter, car les poissons et les crustacés ne voyaient pas du tout le monde comme elle, mais elle crut en apprendre assez pour bientôt revenir doucement à elle.
Son chant cessa, elle rouvrit les yeux.
Combien de temps s'était-il écoulé ?

Tapahari resta à barboter dans l'eau quelques minutes de plus, le temps de récupérer. Par les Anciens, communiquer avec une faune aussi différente de ce à quoi elle était habituée était vraiment perturbant ! Enrichissant, oui, mais perturbant.
Et le faire aussi vite aussi, lui avait coûté cher.
Une fois prête à passer à la suite, la chamane se laissa aller sous la surface et, appelant à elle les esprits-animaux qui pouvaient lui prêter leurs formes, elle souhaita de tout son être pouvoir dompter les flots, jouer dans les courants et tenir en apnée pendant de longues minutes.
Le monde tourna sur lui-même, elle fut aveugle et sourde pendant un instant...
Lorsque ses sens lui revinrent, elle donna un coup de nageoire et gagna le large.

Elle était désormais tortue marine.
Sa carapace profilée fendait les eaux, ses nageoires puissantes la propulsaient avec aisance et ses doux yeux noirs faisaient scintiller le moindre rayon de lumière traversant la surface.
Tapahari mit le cap vers le sud, tentant de suivre les indications reçues plus tôt de la faune pour découvrir les courants marins qui pourraient lui permettre de gagner en vitesse.
Elle était plus rapide et gracieuse sous l'eau que sur terre, dans ce corps, mais se savait loin d'être la plus rapide. Elle battrait tout le monde niveau endurance en tout cas.

Traverser une mer. Quelle blague. Pour un Enfant de l’Eau, y avait-il réellement épreuve plus simple ? C’était d’ailleurs pour cela que Senea s’était inscrite à cette épreuve. Elle était persuadée de pouvoir le faire, et sans trop de peine. D’ailleurs elle avait déjà quelque chose en tête. Elle ne tiendrait sans doute pas cette technique sur toute la distance, mais pourrait parcourir un bout de la distance ainsi, elle n’en doutait pas.
Alors qu’elle regardait l’horizon depuis un moment, elle se tourna vers ses concurrents. Parmi eux, une femme très brune, qui n’avait pas l’air trop en confiance, triturant ce qui ressemblait à des amulettes, un vieillard qu’elle était persuadée d’avoir déjà aperçu (mais dont elle doutait qu’il ferait long feu), et un certain nombre d’autres candidates de tous âges. Et soudain, après des explications qui lui parurent bien trop longues, une lumière s’alluma au loin. La jeune femme sourit. C’était le moment.
Elle s’élança, comme beaucoup d’autres, vers la mer. Puis elle tendit les mains, et face à elle, l’eau gela. Alors, elle se mit à courir, courir sur la glace, courir sur la mer. Un immense sourire ornait son visage. C’était la première fois qu’elle pouvait à ce point utiliser ses pouvoirs sur la mer, qu’elle pouvait aussi les utiliser de manière utile pour elle. Ca avait un côté très satisfaisant, et elle se sentait étonnamment libre. Puis, quand elle serait épuisée, à bout de souffle, les poumons brûlants, elle trouverait bien autre chose !

*Mais qu’est-ce que je suis allée foutre dans cette galère ?*

C’était très exactement ce que se demandait Aëlia au moment où la colonne de lumière fut rendue visible. Celle-ci était bien trop loin pour qu’elle puisse traverser à la nage nondidiou ! Quelle idiote faisait-elle ! Pourquoi déjà s’était-elle dit “Mais si ma vieille, t’as une chance !” ? A quel moment de stupidité totale avait-elle pu y croire ? Elle n’était qu’une Télépathe, certes pirate, mais rien dans sa nature ne la destinait à l’eau, enfin !
Bon, elle n’allait cependant pas baisser ses petits bras musclés, et elle s'élança avec les autres. Elle avait repéré sur la berge le vieux mari d’Odéline, à qui elle avait adressé un soigne. Il ne lui semblait pas connaître les autres; Elle fut juste étonnée d'entendre derrière elle un chant rauque se demandant bien en quoi hanter allait faire traverser la mer, mais rapidement les vagues l'assourdirent. Elle commença à nager et sa main effleura …

*Eh mais c’est une nageoire !!*

Cette nageoire était reliée à un animal marin de bonne taille, doté d’une superbe corne … Un Narval !

*C’est ma chance !*

Elle alla le ceindre, et pensa:

*Coucou mon vieux ? Tu m’emmènes au bout du monde ?*

C’était à croire que l’animal n’était pas d’accord, puisqu’il plongea soudain, manquant de la noyer, avant de ruer, lui mettant des coups de nageoire intenses dans le ventre, lui ôtant tout son air. Aëlia, vaincue, finir par remonter à la surface, peinant à reprendre son souffle, alors que le cétacé s’éloignait (elle aurait d’ailleurs juré de l'avoir entendu râler, puis rire en s’éloignant, mais cela aurait été très certainement un signe de folie, donc elle n’en tint pas compte).
C’est à cet instant qu’elle se rendit compte que l’animal avait avancé rapidement (le bougre), car elle était fort loin de la rive. Elle resta quelques instants tête hors de l’eau, afin de reprendre son souffle. Et c’est là qu’elle l’aperçut. Il y avait une fille aux cheveux blanc, en pantalon, qu’elle avait déjà aperçue sur la berge. Et cette fille gelait la mer pour courir dessus.

*Wow. Impressionnant. Et sacrément utile.*

La pirate attendit donc qu’elle passe non loin d’elle, pour grimper sur la glace. Elle se rendit immédiatement compte d’un souci: celle-ci lui brûla les mains et la plante des pieds, dès qu’elle se mit à courir. Pourtant, elle décida de prendre son courage à deux mains, et de tout de même suivre la fille. Il fallait bien qu’elle arrive au bout après tout !!

Senea courrait depuis un moment déjà. Elle avait défié des vagues, qu’elle avait gelées, sur lesquelles aussi il lui était arrivé de se trouver en grande difficultés, et de devoir reculer. Elle avait ralenti le rythme, afin de se préserver, mais elle avançait bien. Mais à présent, Il y avait un bruit derrière elle. Un bruit de pas, qui se rapprochait. Et ça, ce n’était pas normal; personne d’autre qu’elle ne pouvait courire sur l’eau, et encore moins sur sa propre plateforme de glace. Alors elle stoppa net, et se retourna, pour découvrir une femme, plus âgée qu’elle, aux cheveux blonds trempés, à quelques mètres d’elle. Et cette impudente avait le culot de lui sourire.

*Salut !*

Senea sursauta. la saleté venait de lui penser dans la tête ! Et soudain la glace sous les pieds de la femme disparut, la faisant disparaître en pleine mer. la fille de l’Eau aurait pu s’arrêter là, mais elle n’en avait nullement l’intention. Elle tendit la main, créant une sorte de lame de fond en glace qui vint cueillir la tricheuse et la ramener sur al rive, à son point de départ, alors que Senea lui disait, le plus fort possible, dans sa tête:

*On ne triche pas !*

Puis, débarrassée de la gêneuse elle reprit sa course, ne créant cette fois que des petits blocs de glace sous ses pieds, aux endroits que ceux-ci touchaient, afin de ne pas pouvoir être suivie.
C’est alors qu’elle avait dépassé la moitié du parcours, passée depuis à la marche, et commençait sérieusement à envisager de faire la suite par un autre moyen, qu’elle se sentit propulsée dans les airs, alors que sous elle s’ouvrait une immense gueule -clairement une sale bête des océans qui tentait de la manger. Elle lui envoya un jet de glace dans la figure, ce qui lui permit ensuite de se réceptionner plus tranquillement dans l’eau, mais rapidement la queue du monstre l’enserra. Elle poussa un cri et commença à se débattre tout en tentant de le geler et ainsi l’amener à la lâcher. Elle voyait par ailleurs que la grosse bête faisait le même chose à d’autres participants, en gênant beaucoup d’autres dans leur progression.

[LIbre à vous d’utiliser la bêbête hehe]

La glace était dure sous ses pieds nus, et Aëlia souffrait le martyre. Alors, lorsque la fille fit disparaître ce qu’il y avait sous ses pieds et la replongea dans l’eau, al pirate en fut presque soulagée. Elle râlait cependant copieusement, et fut encore plus surprise quand une vague de glace vint la cueillir et la ramener sur la berge. Elle insulta la demoiselle dans sa tête, alors que rageuse elle donna un grand coup de pied dans le sable.
Elle s’éloigna pourtant bien vite de la vue des gradins afin de pousser un grand hurlement, et piquer une crise de nerfs assorties larmes abondantes qui lui permirent de se défouler. Elle avait eu un trop plein d'émotions ces derniers mois, et avait du mal à les exprimer. Le stress de l'épreuve, assorti à la frustration devant l’ampleur de son désastre, ne faisaient qu’empirer ce qui était déjà et al pirate se sentait au bout du rouleau. Ainsi, lorsqu’elle eut assez crié pour ne plus avoir de voix, assez pleuré pour que ses yeux al brûlent affreusement, la tête vidée, elle se mit à errer sur l’île, un peu découragée. Au fond, pourtant, elle refusait de se laisser humilier. Il y avait bien encore des gens qui traversaient à la nage, n’est ce pas ? Elle pourrait peut-être les doubler ? L’idée de retourner patauger et s’épuiser ne l’enchantait guère, d’auatnt qu’elle n’avait pas de nourriture pour recharger ses batteries, mais si c’était là la seule solution pour ne pas rester coincée sur al ligne de départ, alors …
C’est à l’instant précis où elle allait rebrousser chemin qu’elle aperçut le village orque au loin. Et, plus précisément, elle aperçut le port du village des orques. Un sourire vint fendre son visage en deux. UN immense sourire tout plein de fossettes.

*YES!*

Ils avaient le droit d’utiliser tout ce qu’il y avait sur l’île après tout ! Et elle se mit à courir, vite, de plus en plus vite, pour rejoindre le port. Il y avait là toute une rangée de petits navires, du canot à la pirogue en passant par le voilier et des sortes de catamarans en bois. La pirate testa le vent, réfléchit un instant, puis détacha un voilier. Elle eut d’ailleurs du mal: les noeuds ne ressemblaient en rien à ce qu’elle connaissait, et ses mains étaient douloureuses suite à leur contact avec la glace, quelques temps avant. Puis, elle décida de prendre de quoi ramer, car on ne sait jamais, dan sun des bateaux d’à côté.

*Désolée les gars, jvous rends ça à la fin de l’épreuve, promis !*

Un instant, elle hésita à aller récupérer un peu de nourriture dans une des habitations, avant de se raisonner; elle n’était aps, ou en tous cas n’était plus, une pillarde. Ces gens n’avaient rien demandé, et elle pouvait très bien tenir la traversée sans se nourrir.
Alors, elle poussa l’embarcation dans l’eau, et y prit place une fois celle-ci lancée.

*Cette fois c’est parti mon kiki !*

Elle savoura le vent qui lui secouait les cheveux, les séchant progressivement, tout comme ses vêtements, qu'elle enleva d'ailleurs pour les mettre à sécher sur la barre, se retrouvant en sous-vêtements, et elle commença tranquillement à voguer vers l’île, mettant à profit ses années de navigation.

Tapahari avait finalement trouvé le courant sous-marin qui la poussait rapidement dans la bonne direction. Elle avait juste eu à chercher un peu plus profondément, jusqu'à tomber sur cette masse d'eau plus froide qui glissait vers le sud. Nageoires écartées, elle se laissait porter comme un oiseau soulevé seulement par les vents d'altitude.
Il y avait véritablement quelque chose de merveilleusement apaisant dans les profondeurs. Le silence, les rares changements dans le fond, les bancs de poissons qui vaquaient à leurs occupations, la lumière chiche qui parfois surgissait en rais plus intenses depuis la surface comme des voilages luxueux.
La chamane n'avait pas souvent l'occasion d'explorer ce monde sous-marin grâce à son esprit-tortue et elle le regrettait un peu, car elle appréciait véritablement la balade. L'épreuve en passait presque au second plan !

Après plusieurs minutes à se laisser porter ainsi, Tapahari fit jouer ses muscles pour s'extirper avec force du courant et remonter jusqu'à la surface. Sa tête sortit à l'air libre, elle emplit ses poumons d'air, se prépara à replonger... et se figea en découvrant le spectacle de plusieurs autres participants aux prises avec un gigantesque monstre marin !
La bête, grande comme un navire, ressemblait vaguement à une murène, avec cette gueule immense entourée de barbillons, ce corps longiligne qui se contorsionnait en tentant d'attraper les pauvres participants qui eux cherchaient à s'échapper.

Tapahari replongea.
Tout en jouant de ses nageoires, de plus en plus vite, de plus en plus fort, elle se rapprocha du combat en accélérant sans cesse. Le monstre était sur le chemin de l'île, et elle ne se voyait pas faire un détour pour poursuivre l'épreuve comme si de rien n'était tandis que d'autres risquaient de se faire dévorer par cette créature. Certes, il y avait très certainement des mages prêts à intervenir dans l'épreuve en cas de dangers réel, mais elle ne pouvait être certaine de leur efficacité à réagir assez vite.
Comme lors de la charge des bêtes dans la passe montagneuse durant l'Expédition, elle fonçait au-devant du danger pour porter secours, se mettant plus en danger elle-même qu'autre chose. Simple tortue marine, elle accélérait encore et encore, ignorant la fatigue grandissante de ses muscles, fonçant sur un monstre qui aurait pu la gober toute entière d'un simple mouvement de mâchoires.
Au dernier moment, la chamane transformée se retourna, présentant sa carapace profilée vers la partie la plus sensible du léviathan qu'elle voyait : son oeil.
Tapahari eut l'impression d'heurter quelque chose d'horriblement spongieux. Le monstre poussa un grondement de douleur qui fit trembler l'élément liquide, secoua son énorme tête en tous sens, oubliant pendant un temps les autres participants.

La chamane finit par se décoller de la pupille du monstre dans ses mouvements erratiques, et un swing plus brutal que les autres la percuta, l'envoyant bouler vers les profondeurs.
Elle tournoya un moment et, lorsqu'elle put regagner le contrôle de sa nage, sa tête tournait tellement qu'elle ne sut plus trop où elle était. Elle continua pourtant à nager, restant près des rochers, des algues, s'éloignant le plus possible du monstre marin.
Elle n'était plus certaine d'aller dans la direction de l'île servant de point d'arrivée de l'épreuve, mais ne se voyait pas traverser à découvert l'étendue ouverte au-dessus d'elle pour aller s'orienter à la surface. Pas avec un monstre marin possiblement énervé contre elle dans les environs proches, en tout cas...

Nathalia était venue assister à l'épreuve car deux personne qu'elle aimait était sur la liste des concurrents, Aëlia et Siffroy. La famille primant sr les amis c'est aux couleurs d'Albus que Nathalia 'était habillée et maquillée. Tout de bleu vêtue avec une pancarte "Go Siffroy" l'aniformus avait maquillée sa bouche de bleu et ses joues avec des cœurs en dégradé de bleu.

Elle était dans les gradins à encourager le vieil homme. Evidemment la femme de cet homme et leur fille à eux 3 étaient là. Nathalia avait passé une après midi a confectionner des bannières et des tuniques "#TeamBelgan " Elle en avait donné une à chacun des membres de la famille. elle avait coiffé sa fille de deux couette haute avec des ruban aux couleurs du continent.

La course allait être lancée les plus grand cri d'encouragement étaient lancé. Nathalia eu du mal à détacher son regard de la blonde qui avait gelé la mer. Elle avait GELÉ la mer comment avait elle réussi cet exploit ? La rouquine en avait la mâchoire tombée puis son ragrd fut porté sur son amie qui semblait en difficulté. Le coeur de la jeune mère c'était alors serré. Par un échange de lettre elle savait que les derniers mois avait été des mois de transition par forcément facile pour la pirate alors la voir en difficulté comme ça l'inquiétait d'autant plus. Et égale a elle même avait trouvé la solution en "trouvant" une pirogue. La belle rousse lâcha un cri d'encouragement pour la piratesse. Sa fille le lui reprocha dans la seconde. On était là pour Siffroy pas yalélia ou je sais pas quoi qu'elle lui avait dit en fronçant les sourcils.
Nath ne pu s'empêcher de rire avant de se pencher sur le seul homme de la famille (en dehors de Gadyan ).

Siffroy se tenait sur la plage de l’île comme tous les autres participants, mi-ronchon mi-motivé. Il était littéralement ici suite à un pari fait avec trois collègues du Palais qui le savaient Aniformus marin. Ils formaient à eux quatre un petit gangs de métamorphes capable de se transformer en diverses poiscailles et dans l’ivresse du moment, ils avaient décidé de participer tous ensemble à la traversée de la mer. Le conseiller de la Reine étant le plus vieux et le plus haut-gradé du groupuscule, il avait été le moins attiré par l’idée de départ mais aussi le plus sollicité. “Quand même si tu le fais pas, on se lancera pas non plus ! Donne donc l’exemple vieux loup de mer !” qu’ils avaient dit.
Sauf que maintenant il était bien le seul qui se trouvait sur la plage au milieu des autres participants. Aucun d’entre eux n’était venu et il était partagé entre une râlerie bien naturelle et l’envie de leur montrer qu’il allait tout déchirer. Victime de la farce, il se débrouillerait pour la leur faire regretter et si il se trouvait réellement à gagner une médaille, il les citerait de façon peu flatteuse c’était certain !

L’Ecorce flottait au loin vers l’Ouest, espèce d’immense plaque errant sur les étendues d’eau froides. Un frisson, de peur et pas de froid lui traversa la nuque, les légendes qu’on racontait dessus ne lui avaient jamais plu. Le vieil homme savait que les mythes se basaient toujours sur une vérité et il avait donc une tendance à la superstition.
Fort heureusement quand la lumière apparut au dessus de l’île cible, elle était au Sud et pas à l’Ouest. Il avait eu un instant le mauvais pressentiment que les organisateurs roublards leur ferait traverser l’ancien radeau hanté.

Le coup de sifflet retentit et Siffroy se mit à courir vers l’eau. Il n’utiliserait pas sa greffe durant cette épreuve, il ne pourrait l’utiliser que pour une seule des épreuves et une heure ne suffirait probablement pas pour atteindre l’île. Plongeant les bras les premier vers l’eau, au moment où sa peau entrait en contact avec le liquide elle se recouvrait d’écailles. Si on l’avait regardé de côté, on aurait vu pendant un instant son torse changé en narval, une grande corne se profilant au bout et ses pieds encore humain avant de finir de traverser la peau de l’eau. Il devait jouer de ruse et de vitesse, il ne tiendrait pas en endurance et ne voyait pas comment il récupérerait nombre de points sur la barème.
Il dut rapidement vriller sur le côté alors que la température prêt de lui chutait rapidement. L’eau passa dans une phase solide, gelant sur place alors que de dessous, il apercevait une paire de pieds courant sur la fine couche de glace qui se formait. Un peu plus et il se retrouvait congelé, démarrer à côté de cette Enfant de l’Eau n’avait visiblement pas été son plus grand coup de chance.
Il se mit à fendre rapidement l’eau, quasiment à la surface en essayant de capter de sa corne ses alentours, un des grands avantages de son espèce. Minimisant les coups de nageoires, il essayait de jouer de vitesse et de son profil pour se fatiguer le moins possible.

C’est ce moment que choisit une jeune fille pour lui tomber sur le dos, merci pour la fatigue gratuite ! Un juron lui échappa et il plongea pour se débarrasser de la participante parasite. Alors qu’elle tenait bon, il lui envoya plusieurs revers de nageoire pour la faire lâcher, rua comme un taureau dans un rodéo avant de finalement se débarrasser d’elle en l’envoyant valser. Il partit d’un petit rire roublard quand elle l’eut enfin lâché qui fut vite étouffé par la mer alentours.
Cette péripétie lui avait possiblement rapporté quelque chose : Alors qu’il plongeait pour se délester d’elle, un peu plus au fond de l’eau il lui semblait avoir capté quelques vibrations avec sa corne. Une grosse bestiole. Il replongea plus profondément cette fois et s’enfonça vers les abysses, captant de nouveau les mouvements, les battements de coeurs et la respiration d’une créature énorme. Fusant telle une aiguille, il descendit tout droit vers la monstrueuse murène et … se ficha dans son côté, la réveillant d’un seul coup.
D’un coup de nageoire dans l’autre sens, il se détacha d’elle alors qu’elle s’agitait pour le repousser et il remonta pour la mener directement vers les autres participants avant de s’enfuir en les laissant galérer. Elle s’était attaquée directement à la couche de glace sur l’eau très probablement car la chose était particulièrement inhabituelle ici.

Le monstre ne lâchait pas. Ils étaient plusieurs à présent contre lui, et elle était d’ailleurs bien incapable de discerner les concurrents des habitants de la mer -cette tortue marine par exemple ! Cependant, elle était décidée à ne pas se laisser faire, et après avoir forcé le monstre à la lâcher, alors que celui-ci envoyait valdinguer tout ce qui se trouvait à sa portée, elle se décida à utiliser son pouvoir comme arme. Pataugeant de manière un peu chaotique dans l’eau agitée, elle se dressa sur un piédestal de glace, qui devint peu à peu une colonne, et cela sembla attirer l’attention de la bête pourtant attaquée de toutes parts. Elle forma deux pics de glace, qu’elle envoya droit vers la face du monstre, et particulièrement en direction de ses yeux. Lorsque ses javelots improvisés s’y fichèrent, l’ennemi soudain hurla, sans doute de douleur, alors que du sang jaillissait par bouillons. Cela ne l’arrêta pas, mais le rendait moins dangereux, et il lui fut plus simple de s’échapper.
Cependant, elle ne géra pas au mieux sa retombée dans l’eau, et, tombant de haut, elle alla assez profond, et surtout assez loin de ce qu’elle visait. C’est ainsi que sous l’eau elle recroisa la tortue marine, qu’elle voyait nager au ras des algues, manifestement déboussolée -en tous cas c’est ainsi qu’elle l’interprétait, elle qui n’y connaissait rien aux animaux-. Luttant contre son envie de remonter le plus vite possible, elle lui effleura la carapace du bout des doigts. Pour elle, cela ressemblait à un remerciement, pour les avoir aidés. Elle ne savait absolument pas si la tortue apprécierait, par ailleurs. Puis elle donna un coup de pied dans l’eau, afin de remonter.
Lorsque l’air vint lui re remplir les poumons, elle eut une légère sensation de brûlure. Cependant, elle rassembla ses pouvoirs, et créa sous elle une sorte de vague de glace, qui la porta sur des dizaines de mètres, avant de s’évanouir. Elle était trop fatiguée à présent pour utiliser ses pouvoirs, elle avait dépensé beaucoup d’énergie. Cependant la berge était visible, et elle finit tranquillement à la nage, En reprenant régulièrement son souffle. Ce n’est qu’un peu avant de mettre les pieds sur le sable qu’elle prit conscience que la tortue était toujours dans les parages.

*Mais elle me suit ou … ?*

Elle n’eut pas le temps de finir sa pensée, car elle aperçut la fille qui avait voulu tricher arrivant dans une barque. La fille lui fit un grand sourire, et un salut. Senea renifla avec un certain mépris, et après lui avoir lancé un regard assassin, elle se détourna pour avancer vers le stand de restauration et s’essorant les cheveux. Au moins, elle était arrivée.

L'apparition soudaine d'une femme aux cheveux blonds à ses côtés l'aurait fait sursauter si elle en avait été capable avec ce corps de tortue !
Il lui avait semblé avoir aperçu cette femme parmi ses concurrents, et aux prises avec le monstre marin aussi. Si elle était là, cela voulait-elle dire qu'elle avait pu échapper à ce dernier ?
La femme lui sourit, la gratifiant d'une caresse sur sa carapace, avant de repartir vers la surface d'un coup de pied.
Tapahari la surveilla depuis les algues qui lui servaient de cachette et, lorsqu'elle la vit partir dans une direction précise en usant d'un sortilège, elle se décida à la suivre ; de tou évidence, cette femme connaissait mieux le chemin qu'elle !
Sa voltige sous-marine suite au coup de tête de la murène gargantuesque lui avait fait perdre tous ses repères, et elle devait avouer s'être complètement perdue.

La femme blonde progressait très vite, laissant dans son sillage une eau plus froide et des remous qui gênaient la progression de la chamane-tortue, qui tint bon du mieux qu'elle put pour ne pas risquer de la perdre et de se perdre, par extension.
Finalement, elle aussi vit l'île qui était leur objectif, et elle puisa dans ses dernières forces pour accélérer, se rapprochant plus vite de la femme qui avait ralentie elle et qui se contentait de nager sans magie.
Il lui sembla même que cette dernière posa les yeux sur elle pendant un court instant, mais Tapahari était trop concentrée sur la plage toute proche pour s'en préoccuper plus que cela.

Lorsqu'elle fut assez proche de la rive pour que ses nageoires effleurent à la fois la surface de l'eau et le fond sableux à chaque cycle de nage, la chamane rassembla une dernière fois ses pouvoirs, et souhaita retrouver son apparence humaine. Il y eut un inquiétant instant de flottement...
Le monde tourna sur lui-même et elle fut aveugle et sourde pendant quelques secondes.
Lorsque ses sens revinrent, elle se redressa à genoux pour sortir la tête de l'eau et finir les derniers mètres en rampant presque, se sentant faible et nauséeuse après une telle épopée, trop pour pouvoir se mettre debout. Trempée, elle finit par se laisser tomber sur le dos, s'allongeant dans le sable, la respiration haletante.
Par les Anciens, quelle épreuve !
Tous les Jeux Olympiques allaient être aussi éprouvants ?