[Terminé] Ouverture des Jeux Olympiques de 2784

Dernière édition par L'Arbre-Monde le Dim 4 Oct 2020 - 17:52, édité 1 fois

[En raison de l'absence d'autres inscrits que Thane, nous avons modifié cette épreuve, la passant de concours à spectacle. Tout le monde est invité à participer au sujet en tant que spectateur !
Si vous voulez vous inscrire aux épreuves suivantes, c'est par là: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1087-inscriptions-aux-jeux-olympiques-de-2784 ]

Les bruits de l’immense ville d’Hypnos se firent de plus en plus puissants, de plus en plus pressants alors que les jours avançaient joyeusement vers le départ des Jeux Olympiques d’Elysion. C’était là l’occasion de laisser un instant en arrière-plan les mauvaises pensées, les attentats, la peur, les menaces et toute la tristesse du monde pour soutenir l’équipe de son continent ou ses athlètes favoris et espérer ramener le plus de médailles à la maison.
La grande place au pied du Palais d’Hypnos était donc protégée depuis quelques temps déjà pour éviter tout problème. Il était temporairement interdit d’y circuler alors qu'étaient mises en place les premières installations pour la cérémonie d’ouverture, qui promettait d’être un événement titanesque. La tour qui abritait les ministères ainsi que la royauté pointait fièrement et perçait les nuages mais la place qui était à ses pieds n’était pas en reste et pouvait accueillir de nombreux milliers de personnes, gargantuesque à l’image de la ville-monde.

Le 15 Isachaïen 2784 le coup de départ fut lancé, les entrées dans la place furent de nouveau autorisées, la foule affluente fut gérée avec un certain brio par les forces de l’ordre qui se débrouillèrent comme par magie pour que personne ne soit blessé et que tout le monde puisse y voir, tout en étant assis.
Seul le centre de la place était dégagée, comme un point au sol de marbre blanc au milieu de l’immense foule. Il y avait tout autour des gens assis dans les gradins de l’amphithéâtre installé sur la place.
Soudain, au balcon de la tour, celui-là-même qui avait été détruit par l’Ombre quelques mois plus tôt, apparurent les monarques des trois continents. Cette apparition fit taire le bruit de la foule, qui avait levé les yeux vers ses monarques, tous vêtus de la même couleur. La sécurité avait bien évidemment été renforcée, et il y avait une forte puissance symbolique à les voir ainsi sur le balcon sur lequel il avaient failli laisser la vie. Puis, dans un enchaînement remarquable de fluidité, ils firent le discours d’ouverture, et annoncèrent le lancement des Jeux Olympiques de 2784. Ceux-ci démarreraient par la création, sous les yeux du public, de l’emblème de cette édition des jeux par l’éminent professeur de l’Académie Thane Pennkalet, celui-là même qui avait permis à tout Elysion de redécouvrir les techniques de forge d’artéfacts. Ensuite aurait lieu une présentation des équipes, sans que les athlètes n’aient à monter sur scène, ainsi qu’un discours de remerciement pour les sponsors, avant de se terminer sur un grand spectacle puis chacun pourrait repartir chez soi. Pour les gourmands, un buffet était prévu, disséminé à de nombreux endroits autour du stade.

Soudain des tremblements se firent sentir dans les gradins. L’amphithéâtre se fendit en deux au niveau de l’entrée de la place pour laisser passer trois silhouettes dont une dépassait largement les deux autres, atteignant plus de 2 mètres 50.

Cela faisait plusieurs mois que les préparations étaient en cours pour l’ouverture et que les choses s’agitaient autour de Thane. Il avait été plus ou moins forcé de participer sur une injonction de l’Académie et par des moyens de pressions divers et variés. En somme : Il était le seule qui pouvait accomplir ceci avec son image d’après divers ministres. Il allait devoir forger devant des milliers de personnes un artéfact servant d’emblème pour l’évènement des Jeux Olympiques.

Durant les préparations, même si il avait pu être motivé par la façon dont les choses s’organisaient et par les aspects techniques, la création des plans, le sentiment général restait la sensation de se faire pousser au cul. Mais il le faisait aussi pour Séléné dont une partie des idées venaient. Et cela restait sa source de motivation principale. Seulement voilà, l’amphithéâtre venait de se déplacer pour lui ouvrir le passage et il entra sur la place chargée à rabord de spectateur bruyants et applaudissant.
Le désert et les étendues vides lui manquaient de façon intense à ce moment. Il marcha de son pas lourd le long de l’allée au travers des vivats du public. Des odeurs de nourritures flottaient déjà et la plupart de ces gens devaient être arrivés bien en avance. Le stress s’accumulait sur les épaules du demi-géant dont le pas semblait peser plus lourd au fur et à mesure de son avancée.

Ils arrivèrent au centre de la place, vide avec ce fameux sol de marbre blanc. Le trio semblait perdu sur cette île au milieu d’une mer fouleuse. Soudain le bruit ce tut tout autour et Thane regarda au dessus de lui vers le balcon, vers Séléné. Sa main brillait d’une douce lueur et il lui fit un signe de la tête pour la remercier de la bulle anti-bruit.

Grande inspiration. Sourcils froncés et air peu commode comme d’habitude, d’autant plus quand il se concentrait. Thane annonça aux deux Créateurs à ses côtés “On peut y aller” et enleva d’un geste sa veste blanche saillante, torse nu, ignorant tout ceux qui le regardaient curieusement. L’Académie devait espérer que cela leur ferait une certaine publicité et motiverait l’apprentissage de la forge d’artéfacts, il allait leur en donner pour leur argent maintenant qu’il était là.
Les Créateurs se postèrent chacun d’un côté, exactement en parallèle et commencèrent à utiliser leur don. Comme d’abord dessinés au crayonné, des sortes de plans se matérialisèrent dans les airs au centre, les traits se formant au fur et à mesure du travail. Puis la forge ouvragée, les enclumes et tous les outils prirent forme et profondeur, devinrent aussi blancs que le marbre au sol et les flammes à l’intérieur se mirent à rougeoyer. Les volutes de fumées réconfortantes pour Thane commencèrent doucement à flotter au dessus d’eux. Les plans de la forge avaient été travaillés et retravaillés en groupe pour obtenir de quoi forger l’objet qu’ils voulaient.

Il attrapa le soufflet, beaucoup trop beau par rapport à ceux qu’il utilisait d’habitude et commença à faire monter dangereusement la chaleur en alimentant le feu. Mis à part un Fils du Feu, peu de personnes dans le monde à part Thane étaient capable de tenir sans flancher face aux températures qui étaient ici produites et le public alentours commença à doucement reculer face à la chaleur.
Une fois atteinte la chaleur nécessaire, il commença à plonger les matériaux, les chauffer, réduire en poudre ceux qui en avait besoin. Préparant des mixtures, condensant certains éléments dans des chaudrons qu’il ouvrait au dernier moment en augmentant drastiquement le feu pour extraire plus efficacement les impuretés. Il sortit d’abord une sorte de disque, comme un socle qu’il laissa refroidir sur le côté puis continua rapidement et sûr de lui à transformer les matériaux rares que le gouvernement lui avait fourni. Une sorte de racine rougeâtre, une nouvelle racine toute en circonvolution mais bleuâtre, finalement une brillant d’un halo vert. Et de nouveau le cycle recommença, il sortit d’autres racines comme celles ci des mêmes couleurs. Jusqu’à en avoir plusieurs dizaines.
Et enfin la pièce maîtresse, un petit joyau orange condensé à partir de plantes qui seraient aujourd’hui éteintes sur Elysion, mais qui étaient bien connues dans les anciennes méthodes de forge d’artéfacts.

Une fois chaque partie formée, il organisa son espace de travail sur une immense table de marbre bien en vue du public et il posa ses mains sur les composants qui commencèrent à s’assembler comme magiquement, fusionnant les uns avec les autres pour former un seul objet qui semblait créé d’un seul bloc. Alchimie.
Finalement ce qui deviendrait l’emblème de cette année fut terminé. Les Racines aux couleurs ces continents fixées sur le socle montait et se retrouvaient toute ensemble en haut dans une formation très légèrement éclaté, comme un épi. La structure semblait vivante composée de bois et pas de métal et formait une sorte de graine de la taille d’un torse humanoïde. Les racines qui formaient le corps s’écartaient légèrement au centre formant comme une cage dans laquelle brillait une lueur orange qui réconfortait chaque personne posant les yeux dessus. L’objet évoquait une graine ou une flammèche, c’était difficile à dire mais il était magnifique, un des chef d’oeuvre de Thane permis par toute la logistique organisée autour.
Le travail avait pris plusieurs heures et la majorité de la foule était restée religieusement autour, discutant les uns avec les autres à voix basse.

Morrighan, Caleb, Apolline et Beldura descendirent directement au niveau de la place et levèrent bien haut l’oeuvre, la portant tous ensemble en signe d’unité en annonçant officiellement l’ouverture des Jeux. L’emblème siégerait à chaque épreuve sur un piédestal en tant que symbole du rassemblement des trois nations.

Malgré la foule pressante et sa corpulence, Béhékine n'avait pas eu trop de mal à trouver une place. Par chance, il était à l'ombre, en plus, et un peu à l'écart des regards les plus inquisiteurs. Bon, il ne voyait pas vraiment le balcon où les grandes sommités étaient rassemblées, mais il n'allait pas s'en plaindre ; il savait que Siffroy et l'autre s'y trouvaient sûrement, et ne tenait pas trop à se gâcher la journée en voyant leur tête.
Le Démon bestial était donc couché à l'extrémité des gradins, à l'ombre de ces derniers, presque dans les coulisses somme toute. Entouré de ses cinq garçons - qui regardaient autour d'eux avec de grands yeux émerveillés, mais se tenaient relativement tranquilles, pour l'instant - il attendait tranquillement la fameuse cérémonie d'ouverture.
Les rumeurs au sujet de celle-ci l'intriguaient un brin.

Béhékine avait décidé de s'inscrire un peu sur un coup de tête [ndlr : je confirme] en entendant parler de cette deuxième édition.
A l'époque, il n'avait été qu'un simple fantôme dans la brume pour se mesurer à ses concurrents.
Aujourd'hui, monstre bestial sculpté par la magie, il voulait tester son nouveau corps. S'entrainer seul avait ses limites après tout...
Même s'il n'était plus vraiment seul.

Tapahari rejoignit l'endroit où était allongé Béhékine, reniflant avec perplexité le breuvage chaud qu'on lui avait vendue lorsqu'elle avait demandé à ce marchand ambulant du thé.
Cela avait fait rire son mentor, lorsqu'elle lui avait annoncé tenir à l'accompagner pour ces Jeux... Olympiques ?
Mais quelqu'un devait veiller à ce qu'il n'en fasse pas trop...
Depuis qu'il était libre, il avait tendance à se montrer exubérant et impulsif, dans le bon sens du terme, certes, mais ce n'était pas là raison à faire n'importe quoi ! Surtout qu'elle n'avait pas oubliée ce qu'elle avait vue quelques mois plus tôt, à cet endroit même, ni ce que cela impliquait...

La chamane s'était inscrite aux épreuves aussi, dans l'impulsion du moment, lorsqu'elle avait accompagné Béhékine au bureau des inscriptions.
Suivre son mentor pour l'épreuve dangereuse du tournoi lui avait semblé être une grosse erreur après coup... mais si elle pouvait le soutenir ainsi, alors soit.
Elle s'assit en tailleur aux côtés de Béhékine, le dos appuyé contre son épaule. Le démon tourna la tête pour saluer son arrivée d'un frottement de museau - ce qui faillit la faire basculer - et les cinq garçons brumeux imitèrent la manière dont elle s'était assise, envahissant peu à peu l'espace personnel du démon qui n'eut pas l'air d'en prendre ombrage :

- Qu'est-ce que tu as pris ?
- Je ne sais pas. J'avais demandé du thé...

Béhékine renifla le breuvage à son tour, puis se mit à rire :

- C'est du téh. Ton accent a dû tromper le vendeur. C'est très bon aussi.

La cérémonie commença alors, faisant oublier au duo la boisson fumante et odorante.
Le travail du forgeron et de ses assistants - tous Créateurs doués qu'ils fussent, c'était bel et bien ce Géant au centre de tout - fascinèrent toute l'assistance. Ce n'était pas à proprement parler un spectacle, ni une célébration, mais la fascination devant le travail qui s'accomplissait sous leurs yeux était réelle.
Béhékine voyait un événement rare, la création d'un artefact.
Tapahari voyait un homme qui mettait tout son être, toute son âme dans l'accomplissement de son oeuvre.

Les foules d'Elysion étaient toujours bigarrées. Tellement de Races aux apparences improbables, de tailles, de couleurs, d'odeurs, de textures différentes qu'il était difficile de croire que tous avaient été une seule et même espèce autrefois. La foule dans les gradins était encore plus bigarrée que d'ordinaire, même les Races les plus étranges étant venues assister à l'événement qui mettait de côté touts les différences.
Au milieu de tout ça, le plus bizarre paraissait presque banal.
Alors une silhouette masquée et un minuscule dragon qui discutent à voix basse, vous ne les remarqueriez même pas.

- Merci d'avoir gardé ma place. J'ai raté quelque chose ?
- Criouuuumph...
- Huhu... je n'étais pas obligée d'avoir les détails.

La cérémonie commença alors, réduisant le niveau des conversations à des murmures attentifs.

- Tu fais toujours la tête ? Je t'ai expliqué pourquoi je ne pouvais pas m'inscrire, récompenses ou pas à la clé.
- Humph !
- Têtu comme un dragon...

La silhouette tendit la main pour caresser la nuque du saurien, son masque lunaire tourné vers la scène.

Natalia avait décidé de venir à l'ouverture des jeux olympiques au moment ou elle avait appris qui en serait la vedette. Thane le grand, très grand, trop grand, Thane. Elle l'avait rencontré le soir de la fête du courage. Ils s'étaient vu quelques fois depuis. Il n'y avait rien de plus qu'une relation amicale et quelques oeuillades mais Natalia aimait bien voir plus que bien cet homme. Alors l'occasion de le voir à l'oeuvre était trop belle elle ne pouvait la laisser passer.

Elle s’était habillé sobrement gardant ses accoutrement de supporter pour les épreuves où Siffroy et Odéline participaient. La robe qu'elle avait choisit était noire mettant en valeur sa poitrine et sa taille sans être outrageusement sexy. Elle avait remonté ses cheveux en un chignon tressé travaillé, dégageant sa nuque et son visage. Visage qu'elle avait maquillé avec un regard de chat mettant en valeur les deux émeraude lui servant d'yeux . Rougit ses lèvres les rendant attractive. Tout était sobre mais calculé pour qu'elle ne passe pas inaperçue dans la foule.

Ca y était la star du jour venait de pénétrer dans l’amphithéâtre. Elle se leva en applaudissant aussi fort qu'elle le pouvait criant des encouragement et la joie de partager ce moment avec des habitants des trois continents. Elle n'avait porté aucune attention aux personnes des gouvernement présents. Seul son ami comptait. Elle était surement trop loin pour qu'il puisse la voir mais elle avait le fol espoir qu'il remarque sa venue.

Il s'était mis en oeuvre et Natalia n'arrivait pas à détacher son regard du géant. Elle était absorbée par cette folle chorégraphie de marteau et d'enclume. La fumée autour de lui ne mettait que plus en valeur les muscles et la sensualité inconsciente de l'homme. Seules l'arrivée des gouverneurs et la fin des bruits métalliques, sortirent Natalia de son état d'admiration totale.

Une chose était sure elle voulait connaitre Thane plus que ce qu'elle connaissait déjà.

08/05/2757

Séléné était à bout de nerfs. Ce genre d’évènements était épuisant à organiser en temps normal, elle s’en doutait, mais dans un moment perturbé comme celui qu’ils vivaient, ça l’était plus encore, et elle ne voulait même pas imaginer le nombre de cheveux qu'elle avait bien pu s’arracher sur ce projet. Sécuriser tout ceci était digne de l’enfer, et elle s’y était frottée très fort. Elle avait oeuvre au maximum pour que Deus soit partie prenante dans la dimension artistique des Jeux, qu’il ait un rôle lui aussi. Mais surtout, surtout, elle avait fait en sorte de mettre Thane le plus en valeur possible. C'était elle bien sûr qui avait suggéré son nom en premier, mais elle avait aussi soufflé beaucoup d’idées, et ils y avaient beaucoup travaillé. Elle-même était inscrite, poussée par le reste du gouvernement, à quelques épreuves. Elle aurait préféré rester concentrée sur ses missions officielles, mais il lui avait très clairement été demandé, afin de donner une image positive du gouvernement, de s'inscrire, comme de nombreux autres collègues à au moins une épreuve. Elle s’était donc pliée à l’exercice, et avait choisi des épreuves où, se disait-elle, se ne se ridiculiserait pas trop.
Quand elle entendit les applaudissements à tout rompre, elle et presque envie de pleurer de voir enfin tout ceci démarrer, et l’homme qu’elle aimait ainsi sur le devant de la scène, comme il le méritait depuis tout ce temps.
Elle créa autour de lui une bulle d’isolation phonique, afin qu’il ne puisse pas être déconcentré par la foule, et observa sa création avec un sourire fier satisfait. Elle garda aussi un oeil sur les alentours, vigilante. ses équipes étaient postées un peu partout, mais cette épreuve était celle durant laquelle ils étaient le plus vulnérables. Un instant, elle crut avoir aperçu Maeko et Lampion, et cilla, mais son attention fut vite captée par autre chose. Il y avait dans la foule trop de visages familiers, et trop de menaces potentielles pour qu’elle ne se laisse distraire.
Evidemment, lorsque l’emblème fut terminé, elle ne parvint qu’à le trouver sublime. Elle avait très envie d’aller serrer Thane contre elle, l’embrasser, et lui témoigner d’à quel point elle l’aimait et était fière de lui et heureuse pour lui en cet instant, mais ce n’était pas le moment. Elle resta donc tranquillement à sa place de ministre, Deus près d’elle, applaudissant avec ferveur. Elle eut aussi affaire à quelques journalistes, qui les assaillirent de questions plus ou moins en rapport avec les Jeux, dont elle eut bien du mal à se dépêtrer sans être impolie, et qu’elle finit par laisser à ses collègues, pour filer rejoindre ses équipes en coulisses tandis que la foule s'évacuer. Elle espérait aussi y croiser Thane.

Odéline était assise à côté de Siffroy dans les balcons réservés aux “officiels” et autres membres des gouvernements ou dirigeants importants. Elle lui tenait amoureusement la main, leurs doigts entremêlés, et, les yeux écarquillés, légèrement penchée en avant, elle faisait en sorte de ne perdre aucune miette de l’impressionnant spectacle qui se déroulait sous ses yeux ébaubis. Lorsque Siffroy lui avait proposé de venir avec lui dans les balcons réservés, elle avait été ravie, et ce ravissement n'avait depuis pas décliné. Elle adorait ce genre de spectacles. la maîtrise dont faisait preuve cet immense, énorme, montagneux forgeron l’impressionnait réellement, même si au fond, une petite partie d’elle regrettait un peu de ne pas être plus proche de lui, pour sentir la chaleur de sa forge sur son visage. C’était la première fois de toute sa vie qu’elle voyait quelqu’un de si grand et si musclé, et la personne l’impressionnait déjà beaucoup par ce simple aspect. Elle avait l’impression qu’à côté de lui, elle ressemblerait à une allumette surmontée d’une perruque blonde. Le fait qu’il soit qualifié dans l’art délicat presque oublié de forger des artefacts, et qu’il ait vocation à transmettre ce savoir ancestral la fascinait bien plus encore. Elle avait donc posé plein de questions à la fois à Siffroy et à sa voix durant l’épreuve, s’attirant quelques regards surpris, parfois agacés -mais elle n’y prêtait aucune attention. Elle était par ailleurs très fière d’elle, car elle avait convaincu son mari de s’inscrire avec elle à une épreuve, ce qui la ravissait absolument. L’idée de concourir ensemble, sur quelque chose d’aussi joli et futile que la danse, lui paraissait être une excellente idée. Ainsi donc, Mme Belgan était très heureuse.

13/11/2761

La Fille de l’Eau était venue assister à l'événement avec quelques autres courtisans et coutisanes. Evidemment, depuis que l'événement avait été annoncé, il était dans toutes les bouches au Palais; on ne parlait plus que de cela. Evidemment, des rumeurs folles courraient, évidemment chacun pérorait, évidemment chacun voulait s'inscrire, évidemment chacun se croyait capable de gagner, évidemment tous avaient un ancêtre qui avait brillamment remporté une édition. Et, évidemment, la jeune femme s’était un peu tenue à l’écart de tout cette folie. Pourtant, elle avait bien joué son rôle, et avait participé aux cancans, simplement de manière plus modérée, écoutant plus qu’elle ne parlait. Elle s’était aussi inscrite à quelques épreuves, voulant elle aussi pouvoir prouver sa valeur et puis qui sait, peut-être son frère aurait-il eu la même idée saugrenue, et peut-être se retrouveraient-ils ? Elle n’osait trop y croire; d’ailleurs, elle ne savait pas vraiment comment elle réagirait si cela arrivait. Sans doute se laisserait-elle tant désarçonner qu’elle perdrait lamentablement l’épreuve et son calme.
A vrai dire, elle ne fut pas des plus concentrées durant la création. Evidemment, elle connaissait l’homme, de nom et de réputation, et, comme tout le monde, trouvait ce travail assez incroyable. Cependant, elle et ses petits camarades étaient plus intéressés par le défilé des puissants, des riches, des nantis, l’exposition qu’ils se donnaient ainsi. Les tenues, les emblèmes, tout cela les intéressait bien plus que ce qu’il se passait au centre de l'arène; Ils repérèrent également dans la foule d’autres courtisans de d’autres Cours, des nouveaux visages, et des regards complices. Ils écoutèrent les rumeurs qui circulaient dans l’arène, et, une fois l’épreuve terminée, rentrèrent au palais avec la sensation d’avoir gagné leur journée. Il était évident que le lendemain, les discussions iraient bon train dans la Tour d’Hypnos!

04/03/2754

Aëlia un début d’année bien pire que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. L’Ombre était revenue, tout d’abord, puis elle s’était rendue compte que son frère était du côté dudit ennemi, et avait donc fui l’Envolée, et tout ce qu’elle connaissait depuis l’enfance après une mutinerie. Elle n’avait pas vraiment imaginé qu’elle allait fêter ses trente ans loin de toute sa famille d’adoption, tourmentée à l’idée qu’il leur arrive malheur, tout en étant rongée par le dégoût face au choix de son frère, débordée par la colère et l’incompréhension.
Décidément, les années de Jeux Olympiques ne lui réussissaient pas, se disait-elle.
Certes, il y avait Luther, avec qui elle s’entendait bien, et avec qui beaucoup de projets étaient en cours. Il lui offrait plus qu’elle ne l’aurait imaginé, et elle savait qu'elle le lui rendait bien. Cependant, aussi sympathique que lui soit l'entrepreneur, il ne remplaçait pas tout un équipage. Ainsi, elle avait parfois des accès de mélancolie assez violents, qu’elle étouffait dans le travail -et parfois, dans un peu d’alcool, il fallait bien l’avouer.
Elle était d’ailleurs venue voir l’ouverture avec ledit entrepreneur, à côté duquel elle n’était cependant pas assise. Celui-ci étant en effet un des sponsors officiels des jeux, il devait passer sur scène à un moment du discours, et n’était donc pas mêlé à la foule. L’ex-pirate s’était inscrite à quelques épreuves, assez peu convaincue pourtant d’avoir une réelle chance. Elle avait gardé un souvenir mitigé des Jeux précédents, et n’était toujours pas certaine de vouloir recommencer. Cependant, le soutien de Delabost l’avait poussée à s’inscrire, et à présent que c’était fait elle ne pouvait plus reculer, alors autant profiter du spectacle …
Et quel spectacle !! Elle savait que son copain Thane, son aillier favori, ferait le show, mais elle ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi impressionnant, et en fut réellement bluffée. Il avait une maîtrise de son art par delà le raisonnable et l’imagination, et le regarder travailler avait un côté complètement fascinant. Elle ne parvint pas à le lâcher des yeux de tout l’ouverture, très impressionnée.
Elle fit d’ailleurs le choix de tenter de l’atteindre à la sortie, même en sachant qu’il serait sans aucun doute très sollicité; elle aurait voulu le féliciter, et aller boire une verre. (Et puis avec ce qu’il venait de faire, elle n’avait aucun doute: toutes les portes de toutes les chambres des filles lui seraient ouvertes, il n’aurait qu’à choisir; mais pour ça, il faudrait qu’elle le pousse un peu.)

22/05/2756

Le regard vert de la jeune femme parcourait la foule sans ciller. Elle n’était là que pour une seule et bonne raison: jauger. Noyée dans la foule, elle savait parfaitement qu’elle ne passerait pas inaperçue pour autant. Elle portait une robe amenant le regard à se perdre dans sa poitrine, à caresser chacune de ses formes. Elle avait noué ses longs cheveux bruns en un chignon savant, caché sous une capeline dont le ruban rappelait la couleur de sa robe. Ses bras blancs étaient en grande partie dénudés, et elle maniait du bout de ses doigts experts une toute petite paire de jumelles, avec lesquelles elle observait la foule des gradins. Si elle était venue seule, elle n’avait aucun doute: elle ne repartirait pas seule. Il y avait là, dans les personnes manifestement puissantes des gens qui n’étaient pas encore du bon côté. Elle repérait ses prochaines cibles, et ses futurs adversaires. Elle ne put cependant s’empêcher d’avoir une moue de dégoût face à l’homme qui forgeait l’emblème. Celui-ci avait l’air d’un rustre fini, avec son torse poilu et ses énormes muscles. Son visage, lui, était mal modelé, avec une mâchoire proéminente, bien trop carrée, un menton en galoche, un nez épaté comme s’il avait été écrasé, un front étroit doté d’un bourrelet pour des sourcils épais surmontant des yeux trop petits et renfoncés. Quant à ses cheveux ils étaient mi-longs, filés de gris, et, de là où elle était, paraissaient sales et mal entretenus. Il suait tant sous l’effet de la forge qu’il semblait luire; en regardant avec les jumelles elle pouvait voir des gouttes rouler le long de sa peau. Elle avait la sensation de sentir la puanteur de la transpiration de l’effort d’où elle était. Elle alla d’ailleurs jusqu’à sortir d’une poche dissimulée un mouchoir parfumé et le placer sous son nez et devant sa bouche, échappant ainsi aux odeurs de ceux qui l’entouraient.
Lorsque les souverains descendirent, elle ne put s’empêcher de sourire. Ils n’étaient définitivement pas effrayés, ou le cachaient bien; tout se déroulait donc comme prévu. Sa famille avait un plan, et il serait mis à exécution.
Elle s’était pas ailleurs inscrite à quelques épreuves, dont une au moins où elle était presque certaine d’être reconnue. Cette simple pensée la rendait fort contente. Et lorsqu’Eden était contente, il était rare que ce soit bon signe.

03/10/2752

Lui, la foule ne l’intéressait pas, aussi était-il resté hors des gradins. Il n’avait même pas accompagné la belle Eden, qui de toute façon, ne lui avait rien demandé -et ne voulait donc très certainement pas de lui. Il faisait partie de ceux qui attendaient dehors. Ils étaient nombreux, et pour des raisons diverses. Pra exemple, il y avait là des gens qui n’avaient absolument rien à faire des Jeux Olympiques, de leur ouverture, et qui avaient préféré rester dehors entre copains à boire une pinte. Il y avait aussi ceux qui n’étaient là que pour le buffet, et attendaient donc sa mise en place afin de pouvoir être les premiers à se jeter dessus. Il y avait également ceux qui n'avaient tout simplement pas pu rentrer, par manque de place. Il y avait aussi ceux que l’on avait jetés dehors, car bien trop bruyants et agités. Et il y avait ceux qui, comme lui, étaient venus presque par hasard, portés par la foule, pour une inscription de dernière minute, peut-être, ou bien par curiosité, ou encore par lassitude. En bref, Angel Dust ne se sentait pas là à sa place, et pourtant, il attendait, calmement, que la foule évacue les gradins.
Car contrairement aux apparences, contrairement à ce qu’il laissait paraître, il était là pour quelque chose, il avait un but. Il restait tueur à gages, et quoi de mieux qu’une foule pour tuer et passer inaperçu, n’est ce pas ? Quoi de mieux qu’une foule pour dissimuler, sous un siège, une demande, ou un paiement ? C'était cela que Dust attendait. Et lorsqu’enfin, tout le monde sortit, dans les cris de joie, et les rires, en commentant ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux, il n’eut plus qu’à injecter des doses létales de D.A.D., menant à des overdoses immédiates. Il eut aussi les moyens de glisser des sachets dans des poches bien identifiées, soit contre paiement, soit pour faire tomber ces gens qui avaient déjà été dénoncés à la police et n’étaient que des gêneurs, des empêcheurs de tourner en rond, des défenseurs d’un monde mourant, à l’agonie.
Lorsqu’enfin l’amphithéâtre fut vidé, lui y entra, et sous prétexte d’observer, de s'asseoir un instant pour se reposer, il récupéra les sacs de richesses et les quelques noms qui avaient été placés pour lui sous les sièges. Une ombre de sourire s'esquissa sur ses lèvres. Il venait de bien gagner sa journée.

30/06/2758

En soulevant le lourd emblème, ses doigts effleurant ceux de Caleb Trisha, elle se rappela avec une certaine angoisse tout ce qui les avait menés jusque là, alors que la foule acclamait ses souverains dans un bruit assourdissant.

Evidemment, cela faisait des mois, des années même, que ces Jeux Olympiques étaient prévus [ndlr: non, c’est faux. 1ère mention dans le staff: 6 mai 2019.]. Tout était censé glisser, rouler, bien se passer. Evidemment, les évènements de la Prodigalité avaient tout changé, modifiant complètement la dynamique politique des continents, changent les relations des souverains, et nécessitant la déploiement de mesures de sécurité très importantes. Non pas que cela ait eu l'air d’effrayer les autres monarques; mais cela avait bien évidemment fait peur à Beldura. Elle craignait qu'ils ne soient attaqués, visés, que leurs peuples ne soient mis en danger. Les autres voyaient là l’occasion de déceler les talents de leurs nations, et éventuellement de faire un beau coup de filet sur les Adeptes de l’Ombre.
L'organisation avait été énorme. Tout était fait à une échelle gigantesque, et il y avait des protections incroyables mises en place, rivalisant d’astuce et puissance. Elle avait également été impressionnée de l’engouement des peuples pour les Jeux; elle aurait cru en effet qu’eux aussi auraient peur, mais apparemment, ils n’y pensaient même pas, au vu de la foule d'inscrits à chacune des épreuves pour chacun des continents. Chacune de ses inquiétudes avait peu à peu été balayée par les faits ou l’efficacité des équipes de chaque gouvernement. Pourtant, elle ne pouvait empêcher une angoisse sourde de se diffuser en elle, craignant toujours le pire.
Portant, elle était en permanence très entourée, et portait toujours une sorte d’armure sous sa robe. Elle savait qu’il y avait toujours à proximité au moins un mage défensif, et un garde du corps, tous deux prêts à al défendre contre tous les dangers. A cet instant, ils étaient autour de l’arène, avec les autres membres des gardes rapprochées des souverains. Elle ne sentait pas réellement en sécurité, même comme cela. Depuis que Sorga n'était plus près d’elle en permanence, elle ne se sentait plus en sécurité, et ne se sentirait jamais sans aucun doute autant en sécurité qu’à cette époque. Sans doute, si Isaac était plus présent et pouvait réellement l’escorter, cette sensation serait moins forte.
Toujours était-il que si la Reine souriait à la foule en empoignant le trophée, elle parcourait avec des yeux de biche effrayée les visages face à elle, craignant d’y voir de la malveillance à son égard. faire le discours d’ouverture avait d’ailleurs été un supplice, car elle n’en menait pas large. Imaginer devoir reprendre de nouveau la parole pour parler des athlètes, des sponsors, de l'organisation, des partenaires … Cela l’épuisait. Pourtant elle le fit, avec sa voix habituelle, avec sa douceur coutumière.
Mais elle ne fut jamais aussi heureuse de la journée qu’à l’instant où elle retrouva ses appartements.