[Archivé] Une rentrée au Temple [sp Cathleen]

Elle avait tourné, et retourné la carte plusieurs fois. Celle-ci était à présent un peu usée, un peu salie, mais sentait toujours bon, ce qui semblait être un véritable exploit à la jeune femme. La carte lui avait été donnée directement par Cathleen Asmodée, Augmentée connue sur tout Rhadamathe -et au delà- pour être une femme d’affaires redoutable et surtout redoutablement efficace. Le Temple était lui aussi connu et reconnu pour tous ses attraits, ceux-ci allant des spectacles à celles qui y officiaient. Aëlia savait tout cela, et avait été très surprise de s’y voir invitée par la patronne du lieu. Elle était d'ailleurs toujours troublée par l'approche de celle-ci:avait-elle réellement, comme elle le soupçonnait, tenté de la séduire ? Cela lui semblait impossible en tous points. Elle n’était pas vraiment attirante, tout d’abord, et encore moins pour une femme comme Cathleen Asmodée qui avait tout pour elle, y compris une fortune qui lui permettait d’un regard d’avoir la plus belle des femmes à ses côtés. En plus il lui semblait porter son hétérosexualité tamponnée sur son front: elle avait trente ans, et n’avait jamais rien essayé sexuellement, amoureusement, avec quelqu’un qui ne portait pas pénis. Non pas que ça ne l’intéressait pas du tout, mais jamais l’occasion ne s’était présentée, jamais elle ne l’avait provoquée, et c’en était resté là, sans la travailler plus que ça. Et pourtant, elle y avait repensé. Elle n’était jamais allée là-bas. Et elle savait au vu de l'évolution des évènements, qu’il y avait de bonnes chances que l’accès finisse par être coupé. Alors, ce soir, alors que les enfants avaient tout juste repris l’école, et que partout, on préparait les cartables du lendemain et les repas du soir, elle s’était extraite de son travail, avait mis des habits propres, et était sortie.
Elle venait tout juste d’arriver à l’adresse indiquée. A vrai dire, cela aurait été difficile à louper, vraiment.  Elle était en bas d’une immense tour, très certainement une des plus grandes de Cruor. Elle déglutit, se demandant si c’était ou pas une bonne idée de venir là. Il y avait des lumières allumées à plusieurs fenêtres, signe que c’était en effet ouvert -ce qui lui était confirmé par les gens lui passant devant sans ménagement pour entrer, le tout confirmant ce qu’il y avait sur la carte de visite qu’elle tenait à la main. Elle souffla un bon coup, et entra.
Elle se retrouva alors dans un intérieur aux nuances de rouge, où la musique et un odeur particulière, ressemblant à celle d’un encens fleuri, lourde et un peu capiteuse l'enveloppèrent. Elle venait d’avoir la sensation d’être passée dans un autre montre, et cligna plusieurs fois des yeux pour se reprendre. Il n’y avait aucune source de lumière vive, mais des dizaines d’appliques au mur, dont les lumières chiches accumulées baignaient ce hall d’entrée d’une belle lumière dorée. Elle se retrouva bien vite au guichet où on lui demanda la salle à laquelle elle voulait accéder. Elle dut se faire expliquer le principe des différentes salles.

La première s’il vous plaît.

Elle paya son entrée, consciente qu’il lui faudrait peut-être payer plus à la sortie selon le déroulement de la soirée. Oh, elle n’était pas là pour ça, non. Elle savait juste que cela pouvait arriver, c’était tout.
Elle vivait depuis six mois environ chez Luther, et, la plupart du temps, avec Luther comme colocataire. Parfois il s’absentait, comme depuis plusieurs jours, pour des voyages d’affaires. Et parfois, aussi, ils partageaient la même chambre, le même lit. C’était le cas depuis son anniversaire, où Thane avait vendu la mèche. Pour autant, ni l’un ni l’autre n’avait pris le temps de définir leur relation, ses limites, ses obligations. Sans se poser de questions, sans le verbaliser, ils avaient décidé de se laisser libres. Ni l’un ni l’autre n’avait jamais mentionné à l’autre une exclusivité quelconque, une volonté d’engagement, ou de partager plus que ce qui était aujourd’hui partagé. Les moments au lit étaient très agréables, souvent dans la chambre de Luther. Il arrivait d’ailleurs parfois, mais de moins en moins souvent, qu’Aëlia rejoigne sa chambre ensuite. Il arrivait aussi, un peu plus souvent qu'avant, que l’un d’eux rejoigne l’autre pendant la nuit. Cela ne se voyait presque pas au quotidien, même si cela évoluait lentement depuis ces trois derniers mois. Depuis quelques semaines, quelques gestes discrets d’affection au quotidien, au delà de leur habituelle complicité encore décuplée, avaient fait leur apparition. L’un comme l’autre auraient sans doute été bien incapable de définir qui avait été à l’origine de quoi. Quoiqu’il en soit, il semblait à Aëlia que cela leur convenait à tous les deux, d’autant que cela n’empiétait pas sur leur travail. Luther Delabost restait un chef d’entreprise génial et efficace au cerveau fourmillant d’idées, et il avait demandé à Aëlia de venir travailler pour lui. Elle participait donc aux tests des prototypes de la marine delabostienne, en corrigeait les plans, y rajoutait ses observations. Elle formait aussi de nouveaux marins, et participait au recrutement. Bref, elle avait du travail, un travail qui lui plaisait, même s’il était radicalement éloigné de ce qu’elle avait vécu auparavant. Il était vrai que la mer, souvent lui manquait. Les grandes étendues, l’horizon, l’immensité, le vent, les embruns, l’adrénaline, l’équipage, les rires …
Y repenser la fit frissonner, et revenir au présent. Avec un sourire, elle franchir les rideaux en velours de l’arche qui la séparaient de la salle où elle venait de prendre sa place pour un show burlesque. Elle pénétra dans une salle où tout semblait capitonné du même velours rouge profond que les rideaux. De nouveaux, ces appliques qui confèraient une ambiance toute particulière, de nouveau cette odeur qu'elle n'avait jamais sentie auparavant sauf sur la carte de visite. Il y avait des tables, où étaient déjà attablés des groupes. Elle ne vit une, petite, vide. Elle se faufila dans l’assemblée pour aller la rejoindre, et s’assit sur le fauteuil crapaud tendu de rouge qui y était attribué. Sur la table, des bougies étaient allumées. Elle se demanda un instant si c’étaient d’elles qu’émanait l’odeur, mais n’eut le temps ni de se poser plus de questions, ni de regarder plus en détail la salle qui l’entourait que les lumières s’éteignirent.
Surprise par cette obscurité soudaine, la pirate porta par réflexe la main à sa taille, là où se trouvait sa dague habituellement. Elle n’attrapa que du vide: elle avait du s’en débarrasser à l’entrée, la laissant au vestiaire avec sa veste. Cela faisait partie de ce qu'elle avait gardé du bateau: sa dague. La veste, elle, c’était une confectionnée par Luther. Un instant, pensant à lui, elle se demanda ce qu’elle fichait là. Puis elle se souvint. Elle  n’était pas sa femme, ni même sa petite amie -et cela lui convenait très bien, elle en était persuadée: elle n’était de toute façon pas prête à s’engager dans quoi que ce soit. Sa vie était trop instable, Garmy avait piétiné trop de choses, était parvenu à briser tout ce qu’il avaient construit, et tout avait changé pour elle. Ce n’était pas le moment. C’était très exactement pour tout ça qu’elle était là: Luther n’était pas là, et ce depuis plusieurs jours. Et elle, lorsqu’elle ne travaillait pas était en proie à des accès inexplicables autant qu’insopportables de mélancolie. Elle pensait à son passé, son frère, son bateau, et soudain tout lui manquait. Même Garmyr, par instants, et elle se détestait. Lorsqu’elle tentait de se remonter le moral, elle se rappelait qu’elle était seule dans cet immense appartement, que c'était la guerre. Et cela la minait un peu plus. Elle avait pensé à appeler Nathalia à la rescousse, ou bien Xerxès, ou encore Thane ou même Zel, mais n’avait pas envie d’être une bien morose compagnie. Alors, elle en avait déduit qu ece dont elle avait besoin, c’était de sortir, de se distraire. Et pour ça, qu’y avait-il d emieux qu’un bar ? Rien à ses yeux. Et c’est là qu’elle était retombée sur la carte et s’était décidée. Ou, un cabaret, cela serait mieux sans aucun doute, puisqu’associant jolis corps, musiques, alcools, nourriture, et numéros. Oui, vraiment, ce serait mieux.
Alors les rideaux rouges dissimulant la scène s’ouvrirent, et, sous les yeux ébahis d’Aëlia, le spectacle commença. Cathleen Asmodée était là, seule en scène. Elle semblait capter la lumière, l’amener à elle. Il y avait devant elle un nuage de fumée, et soudain elle se mit à chanter. Sa voix chaude, un peu rauque, envahit tout l’espace, accompagnée de la musique jouée sur place. La superbe femme tenait entre ses mains gantées de violet un micro sur pied, le genre de modèle dont Aëlia ignorait l’existence, habituée aux amplifications de voix magiques. Le son n'avait rien à voir avec ce qu’elle connaissait, et il lui semblait que la voix de la patronne du lieu vibrait en elle, alors qu’elle lui parlait de rêves à acheter. Peu à peu autour d’elle, douchés par la lumière, apparurent des danseurs et des danseuses, et ce fut un véritable show étincelant qui se déroula sous les yeux stupéfaits de la Télépathe. Elle ne parvint pas un instant à détacher ses yeux de la scène, de la robe rouge de Cathleen soulignant des formes affolantes, des bijoux qui brillaient, des danseurs.

C'était un soir comme tous les autres, au Temple, rien d'alarmant où de particulièrement excitant. Cathleen Asmodée ne se lassait pas de ce nouveau show ou des numéros avec des univers musicaux tout à fait éclectiques. Mais l'ouverture était toujours la même pourquoi en changer quand elle annonce la couleur de ce qui va suivre ? Du rêve elle en avait à vendre et pour tous.

Le rideau s'était ouvert sur elle la douche de lumière l'écran de fumée tout parfaitement millimétré comme toujours. Son éternel scan de la salle pour sonder le public. Des habitués et quelques nouvelles têtes , surtout une qu'elle repéra. Une tête Blonde, qu'elle remit en place assez facilement. C'était ""l'athlète"" qui avait gagné la course d'orientation dans Efferias. Celle qui était proche de son concurrent en terme de prestige d'entreprise. Luther Delabost. Cet homme, presque aussi charmeur qu'elle, elle l'aimait bien, de loin. Ca restait un Efferian elle se méfiait encore de ces gens mais voulait bien évidemment s'en rapprocher pour être à la pointe dans le show et leur technologie pouvait surement faire évoluer son art.

Le niuméro venait de se terminer les applaudissement fusaient. Noir sur scène. Les danseur avaient évacué et des miroirs entouraient maintenant la patrone. Une douche de lumière tombant sur elle. Elle entamma la chanson, arborant cette fois un air faussement innocent. Elle n'avait rien d'innocent tout Elysion le savait et pourtant elle semblait presque crédible. La en levant les bras en chantant jouant parfois avec son microphone sur pied. Chacun de ses mouvement savament calculé pour que leur reflet dans les miroirs soient du plus bel effet.

"What ?!"
Sa robe s'était volatilisée laissant place à un corset blanc et une culotte assortie le tout surplombé de suffisament de paillettes pour capter la lumière sur les bons endroits.

"I am a good girl"

Elle monta sur un miroir s'y accrochant alors qu'il se mettait à tourner tout comme les autres laissant à sa place des danseuse et danseur tout de blanc vêtus. On ne voyant plus Cathleen Asmodée non mais on l'entendait parfaitement.

"What ?!"

Elle descendait à présent dans un cerceau suspendu. Les danseurs ne bougeaient plus. Les lumière de nouveau sur l'Augmentée Alors que le cerceau continuait sa course vers le sol qu'elle toucha du bout de la chaussure à talon haut allongeant ses jambes au delà du raisonnable.

"I am a good girl"

A l'instant ou elle avait fini sa phrase les danseurs et danseuses reprirent vie et s'activèrent à remettre en place l'exacte même scène qu'au début de la chanson. De nouveau entourée de miroir la rousse tourna le dos au public sans le quitter du regard au travers du reflet auquel elle adressa un clin d'oeuil avant que le noir se fasse sur scène. Cette fois ci elle la quitta. Laissant place aux autres artistes. Ses artistes. Le numéro qui suivait était un numéro avec des élémentaires des jumelles bourraient de talent l'une élémentaire du feu l'autre de l'eau le numéro était très poétique.
La patronne avait enfilé un déshabillé de soie blanc qu'elle noua autour de sa taille fine. Elle passa au bar commanda deux verre de rhum pur. La blondinette ne semblait pas une petite nature alors elle ne lui sortirai pas un cocktail aux saveurs sucrées non un rhum dur fera surement l'affaire. Elle se trompait peut être elle pourrait toujours se faire pardonner avec la boisson de son choix.
Elle ignora toutes les personnes voulant lui parler sur le chemin elle n'avait pas envie ce soir de faire des courbettes. Une fois arrivée à la table de comment s'appellait elle déjà ? Cathlleen n'en avait plus la moindre idée. Enfin bref une fois arrivée à sa table elle fit glisser le verre qui s'arrêta pile devant la blonde. Elle se glissa sur la banquette a ses côté sans pour autant se mettre trop prêt.


"Je n'espérais plus votre visite ma chère. Le Temple était il si dur à trouver ? "

Elle lui fit un clin d'oeuil lui indiqua qu'elle plaisantait... A moitié.

"Vous aimez le Rhum ? Celui ci est l'un de mes préféré. Buvez donc c'est la tournée de la patronne"

De nouveau un clin d'oeuil.

"Le show vous plait il ? "


[je ferais l'ajout de la chanson avec une connexion plus stable]

Lorsqu’arriva le second numéro, Aëlia ne s'était pas encore tout à fait remise de la splendeur du premier, aussi dut-elle plusieurs fois cligner des yeux lorsque la robe rouge fut remplacée par un corset blanc, se demandant qui avait bien pu exécuter ce changement, qui avait fait une avance rapide dans le temps, qui avait remplacé Cathleen, aussi, pendant un instant. Puis, elle parvint à remettre en ordre ses pensées, et contempla le numéro avec un oeil admiratif. Les mots résonnaient étrangement en elle, et elle se sentait transportée dans un autre monde, loin du reste, loin de tout, où ses soucis s’étaient envolés.

*Ils mettent quoi, exactement dans leur parfum d’ambiance ?!*

Lorsque la patronne du lieu disparut de la scène, le spectacle ne perdit pourtant pas de son intérêt, et l'ancienne pirate se laissa happer par les jumelles élémentaires, leur grâce et leur talent. Elle se laissa tant happer qu’elle eut la surprise d’avoir soudain Cathleen Asmodée elle-même à ses côtés, et un verre de rhum devant elle. Elle le huma et eut un sourire.

*Pas mal.*

Elle échangea un regard avec l’Augmentée.

Quelle idée, aussi, de mettre votre cabaret en sous-sol !

Elle lui fit un clin d’oeil, feignant d’être plus à l'aise qu’elle ne l’était réellement.

Merci.

Elle goûta à l’alcool préalablement senti, et son sourire sembla s’élargir alors que la brûlure familière descendait le long de sa gorge pendant qu’explosaient dans sa bouche un grand nombre de saveurs.

Vous avez bon goût, et cela se ressent dans vos choix d’alcools comme sur scène. Je suis vraiment admirative.

Cette fois, c’était absolument sincère, assorti d’un sourire avant de prendre une nouvelle gorgée.

J’ai une petite question à vous poser …

Elle se tourna complètement vers elle.

Qu’est ce qui me vaut ces attentions ? Il y a des gens bien bien influents, puissants, intéressants, fortunés, charismatiques, talentueux ou beaux que moi dans cette salle, tout comme il y en avait lorsque vous m’avez donné votre carte.

Elle fit tourner calmement l’alcool dans son verre, ce qui créa un petit liseré le long du récipient, regardant toujours l’Augmentée.

"Qu’est ce qui me vaut ces attentions ? Il y a des gens bien bien influents, puissants, intéressants, fortunés, charismatiques, talentueux ou beaux que moi dans cette salle, tout comme il y en avait lorsque vous m’avez donné votre carte."

Cathleen sourit en buvant une gorgée de son cocktail. Elle la tenait peut être déjà dans le creux de sa main mais il fallait s'assurer que le poisson était bien ferré avant de crier victoire. Alors elle se pencha un peu plus vers la femme assise à cette table. La scrutant en souriant. Le temps devait lui paraître long elle lui caressa la joue du dos d'un doigt.

*tu es belle*

Elle se redressa décroisant et recroisant ses jambes en reprenant une gorgée de son cocktail.

"Et bien ma chère, ses attentions je les ai donnés beaucoup trop de fois à ces gens là. Je me lasse de ces gens là. Vous vous êtes intéressante. Un diamant brut, ni façonné ni trafiqué ni polie pour lui donner une forme particulière. Et puis vous êtes quand même médaillée des jeux Olympique. Ce n'est pas tous les jours que des athlètes médaillés passent ma porte. Qu'est ce qui vous a décidé à venir après ces long mois sans se croiser vous aurai-je manqué ? "

Elle avait levé un sourcils un sourire provocateur aux lèvres avant de les tremper encore une fois dans son verre, qu'elle fini. La cerise en fond vient dans sa bouche elle la savoura attendant la réponse de la jeune fille avant de ressortir la queue qu'elle avait nouée avec sa langue. Elle l'avait pris du bout des doigts et déposé au fond de son verre qui quelques secondes plus tard avait été retiré et quelques minutes suivantes remplacé par un autre.

Un nouveau numéro se déroulait . Un numéro plus comique avec des jeux de miroir sans parole et avec une musique et des bruitage en lien avec la gestuelle des personnes sur scène. Mais La patronne n'y prêtait pas attention entendre les rire dans la pièce lui suffisait pour savoir que tout allait bien.

*Tu es belle*

Elle avait perçu ceci dans son esprit directement alors que le doigt de l’Augmentée venait effleurer sa joue. Elle n’était pas du tout sûre que Cathleen Asmodée sache ce qu’elle était, ni que ceci soit voulu. Il était difficile d’avoir des certitudes face à une telle femme (pour avoir un empire pareil, il fallait bien évidemment aimer manipuler). Elle venait de se faire fixer un long moment par de grands yeux aux cils démesurément longs, appartenant à une femme superbe au décolleté pigeonnant et au parfum enivrant. Cette déclaration télépathique la surprit, et la fit sortir du léger état de fascination où elle se trouvait déjà. Elle se redressa en même temps que Cathleen, un sourire mutin aux lèvres, et la regarda boire avec élégance (comment donc était-ce seulement possible ?!).

*Diamant brut, rien que ça ?*

La voix de Cathleen Asmodée était envoûtante, on avait envie de l’écouter, on ne voulait pas qu’elle cesse de parler. C’était fort rare. Le sourire provocateur de la patronne accentua celui de sa cliente, qui ne put se retenir de rire lorsque la femme en face d’elle sortit de sa bouche une queue de cerise nouée avec sa langue. Elle savait très bien ce que cela sous-entendait, et cela était un numéro de séduction, ou elle ne s’y connaissait pas. Ainsi donc, Cathleen Asmodée lui avait bien fait du rentre-dedans et semblait voir en elle quelque chose qui ne s’y trouvait pas. Son rire n’était pas un rire de gêne, d’embarras. C’était un vrai rire, franc et amusé. Il n’était même pas déclenché par le numéro, pourtant comique qui se déroulait sur la scène, mais bien par le comportement qu’elle avait sous les yeux.

Je suis désolée, mais je crois que vous vous trompez de personne. Pas de diamants brut, ni de beauté ici, ni même d’athlète ! Vous savez comme moi, mieux même, comment ça fonctionne, ces Jeux, personne n’est professionnel. J’ai de bons contacts, et des pouvoirs utiles.

Le ton était léger, les fossettes creusées.

Très joli noeud ceci dit. Les miens ne sont pas aussi parfaits.

Elle désigna du menton et avec un clin d’oeil le verre, de nouveau plein cependant, où de nouveau flottait une cerise. Evidemment, elle n’avait pas répondu à la question d’Asmodée, tout simplement peut-être car elle n’avait pas de réponse à y apporter.