- MahalathEaquien.ne
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[Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Ven 22 Jan 2021 - 1:47
Quatre de ses garçons sur les cinq se tenaient près de lui, profitant de sa masse pour s'abriter du vent qui les déformait dangereusement.
Tous calmes. Solennels.
Même Screechy, d'ordinaire si volatile, se contentait de tortiller les brins d'herbes entre ses doigts. Bob observait les environs, imperturbable, ses grands yeux noirs passant d'une tombe à l'autre. Bitey et Scratchy restaient tranquilles, ponctuant rarement le silence d'un court échange de leur langage propre, faits de bruits de bouche et de crissements de griffes.
Béhékine avait le regard fixé sur l'horizon
L'ambiance, pas tout à fait tendue, n'était pas pour autant apaisée. Il était là pour une chose précise, et ses garçons en avaient conscience.
Le moment était grave. Aujourd'hui, sa quête commençait. Sa vengeance commençait. Envers ceux qui lui avaient planté un couteau dans le dos pour le réduire en esclavage, le traitant comme un outil, une bête à utiliser pour leurs desseins emplis de bienveillance hypocrite.
L'aide de Siffroy serait la première, la métisse était autant coupable que le vieux traitre à ses yeux.
Il avait envoyé Itchy vers elle, avec un message.
Le Membraneux l'attendait au cimetière des victimes de la guerre entre Eaque et Rhadamanthe. L'endroit était désert, rarement visité en dehors des cérémonies annuelles, surtout lors des journées froides comme celle-ci. Couché et immobile au milieu des tombes, il endurait le vent hivernal sans broncher.
Il ne savait pas encore sa réaction si Séléné apparaissait maintenant devant lui. Il ruminait sa vengeance depuis plusieurs années à présent, si bien que sa colère lui semblait faire partie de lui.
Serait-elle colère sourde ? Lui permettant de se contenter de lui dire le fond de sa pensée ?
Eclaterait-elle comme une furie orageuse ? Lui faisant perdre toute raison pour attaquer avec sauvagerie ?
Il n'avait pas trop foi dans le dialogue, se connaissait assez pour douter parvenir à lui pardonner ses actes, sa lâcheté. Mais il savait aussi les termes de son accord avec l'Ombre ; la paix contre sa vengeance.
Au final, il en allait surtout de son honneur : il avait toujours - à trois exceptions près - fait payer le prix fort à ceux qui l'avaient réduit en esclavage, alors il ne pouvait pas laisser ces deux là s'en tirer en toute impunité !
Béhékine inspira et expira à fond, son souffle dispersant un nuage de brume qui se mit à tournoyer doucement autour de lui.
Cela dépendrait de Séléné : ses actes aujourd'hui décideront de sa sentence.
...
...
Itchy escaladait la tour du Palais d'Hypnos, son enveloppe brumeuse ballottée par le vent glacial. Chaque mouvement était dangereux mais sa nature d'artiste martial lui permettait de profiter de la moindre prise pour se hisser toujours plus loin, toujours plus haut. Il se savait seul et vulnérable, mais il avait une mission.
Suivant la carte mentale fournie par son Père, il s'arrêta une fois arrivé au bon étage, longea le mur, finit par trouver une fenêtre entrouverte, se faufila à l'intérieur...
Le Palais d'Hypnos était un bel endroit, bien chauffé, bruissant d'activité malgré l'heure matinale. Le bruit des papiers, des machines à écrire et les discussions de toutes les petites mains faisant tourner cette machine gigantesque couvrirent le bruit infinitésimal de ses pas tandis qu'il progressait de couloirs en couloirs, de salles en salles, se dirigeant sans trop de détours vers le bureau de Séléné Saralondé.
Personne ne sembla le remarquer. Ou peut-être que si, mais qu'avaient-ils vu ? Une hallucination, dûe à la fatigue et au surmenage sans doute. Car un petit diablotin de brume évanescent qui se baladait dans les étages du palais, c'était ridicule comme idée... pas vrai ?
Itchy se glissa sous une dernière porte, s'avança vers le bureau, tout en extirpant de l'intérieur de l'un de ses piquants dorsaux un morceau de parchemin épais. La lettre était roulée et scellée par un sceau de cire marqué d'une quintuple rosace.
La créature déposa le message bien en vue, s'arrêta pour souffler une seconde.
Puis elle disparut, la brume qui la composait perdant sa forme et se dissipant sans laisser de traces dans l'air chauffé.
Tous calmes. Solennels.
Même Screechy, d'ordinaire si volatile, se contentait de tortiller les brins d'herbes entre ses doigts. Bob observait les environs, imperturbable, ses grands yeux noirs passant d'une tombe à l'autre. Bitey et Scratchy restaient tranquilles, ponctuant rarement le silence d'un court échange de leur langage propre, faits de bruits de bouche et de crissements de griffes.
Béhékine avait le regard fixé sur l'horizon
L'ambiance, pas tout à fait tendue, n'était pas pour autant apaisée. Il était là pour une chose précise, et ses garçons en avaient conscience.
Le moment était grave. Aujourd'hui, sa quête commençait. Sa vengeance commençait. Envers ceux qui lui avaient planté un couteau dans le dos pour le réduire en esclavage, le traitant comme un outil, une bête à utiliser pour leurs desseins emplis de bienveillance hypocrite.
L'aide de Siffroy serait la première, la métisse était autant coupable que le vieux traitre à ses yeux.
Il avait envoyé Itchy vers elle, avec un message.
Le Membraneux l'attendait au cimetière des victimes de la guerre entre Eaque et Rhadamanthe. L'endroit était désert, rarement visité en dehors des cérémonies annuelles, surtout lors des journées froides comme celle-ci. Couché et immobile au milieu des tombes, il endurait le vent hivernal sans broncher.
Il ne savait pas encore sa réaction si Séléné apparaissait maintenant devant lui. Il ruminait sa vengeance depuis plusieurs années à présent, si bien que sa colère lui semblait faire partie de lui.
Serait-elle colère sourde ? Lui permettant de se contenter de lui dire le fond de sa pensée ?
Eclaterait-elle comme une furie orageuse ? Lui faisant perdre toute raison pour attaquer avec sauvagerie ?
Il n'avait pas trop foi dans le dialogue, se connaissait assez pour douter parvenir à lui pardonner ses actes, sa lâcheté. Mais il savait aussi les termes de son accord avec l'Ombre ; la paix contre sa vengeance.
Au final, il en allait surtout de son honneur : il avait toujours - à trois exceptions près - fait payer le prix fort à ceux qui l'avaient réduit en esclavage, alors il ne pouvait pas laisser ces deux là s'en tirer en toute impunité !
Béhékine inspira et expira à fond, son souffle dispersant un nuage de brume qui se mit à tournoyer doucement autour de lui.
Cela dépendrait de Séléné : ses actes aujourd'hui décideront de sa sentence.
...
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Itchy escaladait la tour du Palais d'Hypnos, son enveloppe brumeuse ballottée par le vent glacial. Chaque mouvement était dangereux mais sa nature d'artiste martial lui permettait de profiter de la moindre prise pour se hisser toujours plus loin, toujours plus haut. Il se savait seul et vulnérable, mais il avait une mission.
Suivant la carte mentale fournie par son Père, il s'arrêta une fois arrivé au bon étage, longea le mur, finit par trouver une fenêtre entrouverte, se faufila à l'intérieur...
Le Palais d'Hypnos était un bel endroit, bien chauffé, bruissant d'activité malgré l'heure matinale. Le bruit des papiers, des machines à écrire et les discussions de toutes les petites mains faisant tourner cette machine gigantesque couvrirent le bruit infinitésimal de ses pas tandis qu'il progressait de couloirs en couloirs, de salles en salles, se dirigeant sans trop de détours vers le bureau de Séléné Saralondé.
Personne ne sembla le remarquer. Ou peut-être que si, mais qu'avaient-ils vu ? Une hallucination, dûe à la fatigue et au surmenage sans doute. Car un petit diablotin de brume évanescent qui se baladait dans les étages du palais, c'était ridicule comme idée... pas vrai ?
Itchy se glissa sous une dernière porte, s'avança vers le bureau, tout en extirpant de l'intérieur de l'un de ses piquants dorsaux un morceau de parchemin épais. La lettre était roulée et scellée par un sceau de cire marqué d'une quintuple rosace.
La créature déposa le message bien en vue, s'arrêta pour souffler une seconde.
Puis elle disparut, la brume qui la composait perdant sa forme et se dissipant sans laisser de traces dans l'air chauffé.
- Spoiler:
- Lorsque vous invoquez un Démon, vous ne gagnez pas un allié, vous gagnez un Démon.
Viens me rejoindre dans les Plaines Enéides, à la tombe de Deus Wiseman.
Seule.
Tu as jusqu'à midi.
Il est temps de payer l'addition.
Crocs.
_________________
On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
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- Séléné SaralondëElysionien.ne
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Re: [Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Ven 22 Jan 2021 - 15:40
Séléné soupira. C’était bien sa veine. Comme si ces derniers mois n’avaient pas été assez chargés.
Non pas que sa vie ait changé du tout au tout non, tout de même. Mais la guerre contre l’Ombre la rongeait: l'adversaire était très fort, et personne ne semblait s’en rendre compte, comme si, parce qu’il ne frappait plus, il n’existait plus. Elle n’avait aucun doute: l’Ombre était parfaitement actif, et menait son plan exactement comme prévu. Il se faisait passer pour le gentil, et endormait la méfiance de tout un chacun, ce qui lui permettrait de frapper plus durement et de les submerger ensuite. Cependant, ce calme avait tendance à mener à la démobilisation, et Séléné passait un peu pour une hystérique à toujours rabâcher la même chose. Son efficacité avait beau être reconnue, tout comme son talent de négociatrice, et sa puissance technique, elle craignait de perdre la crédibilité dont elle jouissait encore, et ce malgré l’incident Inferno, en agitant sans cesse le drapeau de la menace du ténébreux. Elle en était persuadée, il y avait un niveau de corruption très élevé, qu'elle ne parvenait pas encore à déceler tout à fait. Personne n’agissait. Malgré le pacte avec Béhékine, qui avait fort mal tourné, et les recherches menées avec Siffry et l’homme-rat, elle ne se sentait pas plus avancée, juste plus perdue.
Cette situation lui avait coûté cher. Depuis le 16 Zabulonien 2784, jour la fuite d’inferno, et la dégradation rapide des relations diplomatiques entre Eaque et Rhadamanthe, Séléné ne dormait plus beaucoup. Son poste de conseillère en stratégie militaire et diplomatique au gouvernement d’Hypnos devenait de plus en plus intenable, tout en étant une position clé. En réalité, tout ceci lui prenait énormément de temps, et d’énergie, et cela avait fini par lui coûter sa vie privée. Thane, Deus et elle-même s’étaient séparés. Peu après la fête du Courage et de l'Espérance 2785, se rendant compte que pour eux, plus de renouveau possible, plus d’espérance à avoir, ils avaient décidé d'arrêter de s'accrocher. Cela avait évidemment donné lieu à un caca nerveux de Deus, qui avait permis à Thane et à Séléné de gommer leur douleur. Ils avaient décidé de garder la maison, cependant, où Thane et Deus vivaient en colocation. Elle-même avait fini par s’installer de manière définitive au palais d’Hypnos, où elle avait ses appartements proches de son bureau, prête à réagir à toute heure. Elle n’avait personne à son service spécifiquement, et cela lui convenait bien. De manière générale, elle s’occupait elle-même de ses affaires, ne supportant pas l’idée que quiconque puisse voir quoi que ce soit dans son bureau en faisant le ménage, et ne demandait un nettoyage qu’après avoir elle-même minutieusement rangé, et apposé un certain nombre de sceaux de protection. Cependant, elle appréciait de pouvoir manger aux cuisines, dans son bureau, ou ses appartements, et que son linge soit lavé par quelqu’un d’autre qu'elle, sans qu’elle ait toujours besoin de faire appel à la magie. Cela lui permettait de consacrer son énergie à son travail, ce qu’elle faisait pleinement.
A vrai dire, elle le faisait tellement qu’on avait fini, inquiet pour sa santé mentale, plus encore que pour son état physique, par lui imposer des congés. Elle avait donc été envoyée manu militari dans un des villages bordant les côtes, dans une maison de pêcheurs, où elle avait dû passer dix jours au repos total. Si elle refusait de l’admettre, maugréant sur le travail qui s 'était empilé à son retour, cela lui avait fait du bien. Elle avait pu prendre le temps de faire du tri et de mettre de l’ordre dans sa vie personnelle et ses affaires, qu’elle avait intégralement fait transporter jusque là (on lui avait cependant interdit de prendre le contenu de son bureau, évidemment). Elle avait envoyé quelques lettres, pour donner des nouvelles, ce qu’elle ne faisait jamais, se rendant compte que cela faisait déjà plus de trois mois qu’elle n’avait pas eu de nouvelles de Thane autrement que par Deus qu'elle croisait parfois au ministère, et bien plus que ça qu’elle n’avait pas correspondu avec Ewann ou Lucor, laissant leurs lettres sans réponse. Elle reprit également contact avec Lezig, la chef des Gwezenntud, et avec Aodren qui avait été son guide là-bas. Elle contacta également Cynn, et un certain nombre d’autres connaissances, se disant qu’il serait peut-être intéressant, à présent, de consolider ses liens avec de possibles alliés, et de s'assurer discrètement de l’allégeance de chacun, mais également pour le simple plaisir de converser avec d’autres humains hors du cadre du travail. De la même manière, elle avait commencé une petite correspondance avec Zel. Elle avait également mis de côté un grand nombre de vêtements, dont elle n’avait plus l’utilité, ou qui ne lui allaient plus, et archivé un certain nombre de pairs et d’objets. Elle avait donc rangé dans des boîtes ses souvenirs, et avait peu à peu réexpédier ce qu'elle gardait dans ses appartements au palais, et ce dont elle ne voulait pas dans des centres de don. Elle avait consacré le reste de la semaine à nager, courir et se promener.
A son retour, ses idées lui paraissaient plus claires, et ses appartements étaient parfaitement rangés, lui ressemblant: organisés pour tendre vers l’efficacité. Depuis, elle avait la sensation de gagner en productivité de jour en jour, sans se rendre compte qu’au fond, elle perdait aussi un peu de son humanité. Elle faisait cependant tout son possible pour garder un contact cordial avec tout le monde, de ses collègues aux employés du palais, en passant également par Thane, ou Deus, ou le reste de ses contacts et amis. Elle travaillait cependant énormément, et cela se voyait sur son visage tiré, fatigué.
Elle avait aussi été très contrariée par la tournure qu’avaient pris les choses avec Siffroy et Béhékine. Le démon avait fini par parvenir à se libérer du pacte, et leur en voulait à présent, en plus d’avoir tout à fait pu se retourner contre eux, et livrer des informations à l’ennemi. Le problème c’était que ceci était remonté aux oreilles de la Reine, et que Siffroy l’avait impliquée, en plus d’avoir failli perdre son poste. Actuellement, elle ne pensait pas que ses Souverains soient au courant, mais savoir que Beldura Glow avait cet atout dans sa manche ne lui plaisait guère -même si en réalité, elle n’avait rien fait de mal, et avait agi de son propre chef. Elle savait que la reine de Minos avait très mal pris cette action, et elle comprenait pourquoi au vu de l’idéologie minosienne, mais elle doutait qu’elle puisse convaincre ses confrères que c’était là réellement une faute de la part de Saralondë.
Cela l’avait cependant menée à être convoqué au palais de Minos, par l’intermédiaire d’une lettre officielle des Souverains d’Eaque, ce qui était des plus étranges. Elle était évidemment allée au rendez-vous et la demande l’avait surprise. C’était le moins qu’on puisse dire.
Mais elle avait accepté. Tout d’abord car cette idée lui paraissait bonne. Elle ne savait pas réellement d’où cela sortait, mais elle était d’avis que c’était en effet une nécessité publique, et que mettre cela en place sur MInos était la meilleure chose à faire. Cela entrait en continuité avec l’histoire du continent et des agissements de sa royauté, tout d’abord, et ensuite c’était très certainement le continent le plus paisible qui soit, et donc le plus adapté qui soit pour ce genre d'opérations. Ensuite car sceller ainsi une coopération humanitaire entre Minos et Eaque lui plaisait. Cette entente entre leurs continents était importante, et chacun ne pouvait que bénéficier du soutien de l’autre. Si Apolline et Caleb semblaient en avoir parfaitement conscience, elle n'était pas certaine que Beldura se rende tout à fait compte d’à quel point elle avait modifié les dynamiques entre son continent et ses voisins, de la manière dont elle avait changé les règles du jeu à son avantage, de la façon dont elle faisait de la diplomatie en permanence avec une discrétion et une efficacité à toute épreuve. A vrai dire, elle ne savait toujours pas quoi penser de la Reine de Minos. Evidemment, elle la respectait. Mais elle savait aussi que c’était une jeune fille qui s’était retrouvée catapultée là dix ans plus tôt -après tout, elle était allée à l’anniversaire de son règne plus tôt dans le mois-, sans formation, sans expérience, sans connaissances des dynamiques du monde dans lequel elle vivait. Cependant au vu des progrès minosiens en dix années, elle se demandait si cette innocence, cette fragilité, ces hésitations, n’étaient pas feintes à présent. Pourtant cette jeune femme paraissait si sincère qu’elle avait des doutes. Pourtant, c’était bien à une reine sûre d’elle qu’elle faisait actuellement face, une reine qui avait dans sa manche un atout dont elle n’hésiterait pas à se servir contre elle: sa collaboration avec Siffroy pour pactiser avec un démon, le réduire en esclavage. Séléné n’était toujours pas certaine que cela puisse réellement se retourner contre elle. Cependant, elle n’avait pas réellement envie de tenter le diable, et il était important, au vu de son poste, de garder la Reine de son côté. Aussi accepta-t-elle la proposition qui lui était faite.
Elle avait donc suivi un conseiller de la Reine jusqu’à un endroit déjà bien connu: la maison des Belgan. Elle fut accueillie par Odéline, manifestement tout aussi surprise qu’elle de la trouver là. Elle aurait cependant dû anticiper ça. Evidemment, qui d’autre que cette femme toujours pleine de joie, ‘énergie, de bonne volonté, et surtout de candeur, de naïveté et d’optimisme, de foi dans le monde, de bienveillance, aurait pu émlettre une telle idée, auarit pu vouloir porter un tel poids ? Evidemment, c’était Odéline Belgan. Elle sourit, secouant la tête légèrement, discrète. La Reine était très maligne, c’était évident.
Séléné fit donc le tour de la demeure aux côtés de la propriétaire qui lui expliqua avec force détails et foule dessins, croquis et plans, ce qu’elle désirait, ce dont elle rêvait. Puis, la métisse prit le temps de refaire avec elle un plan complet, tout en lui disant que si plus tard elle en avait besoin, elle pourrait toujours revenir pour reprendre ce travail. De ce qu’elle avait compris, l’argent n’était pas un problème dans ce cas. Une extraordinaire levée de fonds avait eu lieu, à laquelle de nombreux bienfaiteurs, dont Luther Delabost, toujours lui, avaient participé. Odéline ne serait pas à court d’argent de sitôt.
Séléné était repartie avec le plan, et était venue trois jours de suite faire son travail exceptionnel, aux termes desquels elle avait touché sa rémunération exceptionnelle, et, manifestement, la reconnaissance éternelle d’Odéline, qui semblait prête, elle aussi à quelque peu effacer sa dette due à la manière dont elle avait traité de Béhékine -en tous cas à en juger par la manière dont elle s’était peu à peu détendue, et lui avait peu à peu fourni biscuits et victuailles en quantités de plus en plus impressionnantes. Elle n’avait, évidemment pas pu échapper à un repas chez elle, où elle avait pu découvrir un bébé de quelques mois, qu’elle avait soigneusement évité de tenir dans ses bras, toujours aussi raide en présence de tout petits. Odéline lui avait expliqué d’où provenait cet enfant, et elle avait décidé d’omettre cette information: elle n'aimait pas Garmyr, et ne considérait pas que faire justice soi-même était réellement une bonne chose, surtout vu son intelligence fort limitée à ses yeux. En faisant comme si elle ne savait rien, elle n’aurait pas à se fatiguer à le poursuivre, ou pire, à tenter de lui tendre un piège chez les Belgan. Elle était plutôt contente également que Noïa ne soit pas là, l’enfant lui rappelant toujours trop Dust pour la mettre à l’aise, et que sa mère soit absente aussi, puisqu’elle n’avait toujours pas trouvé d’atomes crochus avec celle-ci. Siffroy quant à lui était au travail, aussi avait-elle eu droit à un repas en tête à tête avec Odéline et Renild. Séléné n’étant pas très à l’aise pour discuter de choses ordinaires, elle avait gardé un relatif silence, laissant pépier Odéline, et commentant parfois vaguement en tentant de ne pas faire d’impairs. Au moins, quand Zel était là, il détournait l’attention ! Elle avait souri tendrement en pensant au garçon si maladroit. Cependant, cette mission et ce repas s’étaient bien passés, et elle était rentrée se reposer après une telle dépense de magie.
C’était donc le lendemain matin, après un réveil tardif et plusieurs repas moins frugaux qu’à son habitude afin de recharger ses batteries qu’elle avait découvert sur son bureau la lettre.
*Bon sang, quel manque de sécurité.*
Le parchemin, épais, était roulé et scellé d’une quintuple rosace de cire rouge. Elle la décacheta, et la lut. Ceci lui arracha un nouveau soupir. Evidemment. Il avait tenté de se débarrasser d’elle aux Jeux Olympiques, et il avait échoué. Il avait tenté de se débarrasser de Siffroy sur Hadès, et avait échoué. Il lui en voulait à elle aussi, et ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne tente de l’atteindre. Elle s’y était préparée, évidemment, et n’avait pas peur. Mais cela ne l’enchantait pas. Elle n’avait pas spécifiquement envie de se justifier, ou de s’excuser, encore moins de se battre. En réalité, elle n’avait pas le temps de perdre du temps, et c’était un peu ce que c’était à ses yeux. Dans le même temps, elle percevait bien la nécessité de se livrer à l'exercice, et n’y rechigna pas. Elle avait largement assez d’ennemis mortels. Il lui était inutile d’avoir une personne supplémentaire qui ferait tout pour pouvoir utiliser sa peau comme manteau. Qu’il veuille simplement l’éliminer dans les formes, ou avoir une explication lui convenait, et elle n’avait aucune raison de lui faire faux bond.
Il lui fallait cependant un peu de temps pour se préparer. Il allait faire froid, à cette époque, sur la tombe de Deus.
Elle se permit donc de prendre le temps d’enfiler des vêtements chauds, et des gants, afin de ne pas perdre un morceau qui gèlerait. Elle ne comptait faire à Béhékine l’offense de prendre une arme, elle ne considérait pas en avoir besoin, et espérait encore pouvoir s’en tenir à une discussion. Elle ne prit non plus rien pour entretenir la tombe de Deus. Elle n’accordait aucune importance à ces choses matérielle. Sa famille n’avait de toute façon pas eu droit à ces honneurs posthumes. Et Deus était bien trop vivant pour avoir droit à ce genre de choses. Sans compter que la terre serait sans doute bien trop froide pour ces bêtises.
Elle se permit aussi d’écrire, dans leur code habituel, un message à Siffroy. Elle ne lui demandait pas de l’aider ou de la rejoindre, et l’enjoignait même à rester chez lui et à ne pas s’en mêler (lui ni personne ne pourrait de toute façon les approcher, elle avait l’intention de s’en assurer). Elle l'informait simplement de la situation, et de quoi faire si jamais elle ne revenait pas. Cela restait une possibilité, elle en avait conscience. Si Béhékine avait réellement décidé de l’éliminer, il y arriverait sans doute, sans compter qu’il lui avait peut-être tendu un guet-apens, blindé de soldats et de magiciens (même si elle n’y croyait pas vraiment).
Une fois ceci transmis, elle partit tranquillement, informant simplement qu’elle se rendait à un rendez-vous. Elle descendit à pied dans la ville, dans laquelle elle progressa jusqu’à un portail qu’elle emprunta jusqu’aux Plaines et leur cimetière, théâtre des atrocités dues à l'orgueil énorme de l’homme sur la tombe duquel elle allait. Une fois sur les lieux, balayés pas le vent, elle progressa à pied, calmement jusqu’au point de rendez-vous. De toute façon, un monstre tel que Béhékine était difficile à louper même de loin.
Elle était seule, et il n’était pas midi.
Bonjour. Je viens payer l’addition.
Non pas que sa vie ait changé du tout au tout non, tout de même. Mais la guerre contre l’Ombre la rongeait: l'adversaire était très fort, et personne ne semblait s’en rendre compte, comme si, parce qu’il ne frappait plus, il n’existait plus. Elle n’avait aucun doute: l’Ombre était parfaitement actif, et menait son plan exactement comme prévu. Il se faisait passer pour le gentil, et endormait la méfiance de tout un chacun, ce qui lui permettrait de frapper plus durement et de les submerger ensuite. Cependant, ce calme avait tendance à mener à la démobilisation, et Séléné passait un peu pour une hystérique à toujours rabâcher la même chose. Son efficacité avait beau être reconnue, tout comme son talent de négociatrice, et sa puissance technique, elle craignait de perdre la crédibilité dont elle jouissait encore, et ce malgré l’incident Inferno, en agitant sans cesse le drapeau de la menace du ténébreux. Elle en était persuadée, il y avait un niveau de corruption très élevé, qu'elle ne parvenait pas encore à déceler tout à fait. Personne n’agissait. Malgré le pacte avec Béhékine, qui avait fort mal tourné, et les recherches menées avec Siffry et l’homme-rat, elle ne se sentait pas plus avancée, juste plus perdue.
Cette situation lui avait coûté cher. Depuis le 16 Zabulonien 2784, jour la fuite d’inferno, et la dégradation rapide des relations diplomatiques entre Eaque et Rhadamanthe, Séléné ne dormait plus beaucoup. Son poste de conseillère en stratégie militaire et diplomatique au gouvernement d’Hypnos devenait de plus en plus intenable, tout en étant une position clé. En réalité, tout ceci lui prenait énormément de temps, et d’énergie, et cela avait fini par lui coûter sa vie privée. Thane, Deus et elle-même s’étaient séparés. Peu après la fête du Courage et de l'Espérance 2785, se rendant compte que pour eux, plus de renouveau possible, plus d’espérance à avoir, ils avaient décidé d'arrêter de s'accrocher. Cela avait évidemment donné lieu à un caca nerveux de Deus, qui avait permis à Thane et à Séléné de gommer leur douleur. Ils avaient décidé de garder la maison, cependant, où Thane et Deus vivaient en colocation. Elle-même avait fini par s’installer de manière définitive au palais d’Hypnos, où elle avait ses appartements proches de son bureau, prête à réagir à toute heure. Elle n’avait personne à son service spécifiquement, et cela lui convenait bien. De manière générale, elle s’occupait elle-même de ses affaires, ne supportant pas l’idée que quiconque puisse voir quoi que ce soit dans son bureau en faisant le ménage, et ne demandait un nettoyage qu’après avoir elle-même minutieusement rangé, et apposé un certain nombre de sceaux de protection. Cependant, elle appréciait de pouvoir manger aux cuisines, dans son bureau, ou ses appartements, et que son linge soit lavé par quelqu’un d’autre qu'elle, sans qu’elle ait toujours besoin de faire appel à la magie. Cela lui permettait de consacrer son énergie à son travail, ce qu’elle faisait pleinement.
A vrai dire, elle le faisait tellement qu’on avait fini, inquiet pour sa santé mentale, plus encore que pour son état physique, par lui imposer des congés. Elle avait donc été envoyée manu militari dans un des villages bordant les côtes, dans une maison de pêcheurs, où elle avait dû passer dix jours au repos total. Si elle refusait de l’admettre, maugréant sur le travail qui s 'était empilé à son retour, cela lui avait fait du bien. Elle avait pu prendre le temps de faire du tri et de mettre de l’ordre dans sa vie personnelle et ses affaires, qu’elle avait intégralement fait transporter jusque là (on lui avait cependant interdit de prendre le contenu de son bureau, évidemment). Elle avait envoyé quelques lettres, pour donner des nouvelles, ce qu’elle ne faisait jamais, se rendant compte que cela faisait déjà plus de trois mois qu’elle n’avait pas eu de nouvelles de Thane autrement que par Deus qu'elle croisait parfois au ministère, et bien plus que ça qu’elle n’avait pas correspondu avec Ewann ou Lucor, laissant leurs lettres sans réponse. Elle reprit également contact avec Lezig, la chef des Gwezenntud, et avec Aodren qui avait été son guide là-bas. Elle contacta également Cynn, et un certain nombre d’autres connaissances, se disant qu’il serait peut-être intéressant, à présent, de consolider ses liens avec de possibles alliés, et de s'assurer discrètement de l’allégeance de chacun, mais également pour le simple plaisir de converser avec d’autres humains hors du cadre du travail. De la même manière, elle avait commencé une petite correspondance avec Zel. Elle avait également mis de côté un grand nombre de vêtements, dont elle n’avait plus l’utilité, ou qui ne lui allaient plus, et archivé un certain nombre de pairs et d’objets. Elle avait donc rangé dans des boîtes ses souvenirs, et avait peu à peu réexpédier ce qu'elle gardait dans ses appartements au palais, et ce dont elle ne voulait pas dans des centres de don. Elle avait consacré le reste de la semaine à nager, courir et se promener.
A son retour, ses idées lui paraissaient plus claires, et ses appartements étaient parfaitement rangés, lui ressemblant: organisés pour tendre vers l’efficacité. Depuis, elle avait la sensation de gagner en productivité de jour en jour, sans se rendre compte qu’au fond, elle perdait aussi un peu de son humanité. Elle faisait cependant tout son possible pour garder un contact cordial avec tout le monde, de ses collègues aux employés du palais, en passant également par Thane, ou Deus, ou le reste de ses contacts et amis. Elle travaillait cependant énormément, et cela se voyait sur son visage tiré, fatigué.
Elle avait aussi été très contrariée par la tournure qu’avaient pris les choses avec Siffroy et Béhékine. Le démon avait fini par parvenir à se libérer du pacte, et leur en voulait à présent, en plus d’avoir tout à fait pu se retourner contre eux, et livrer des informations à l’ennemi. Le problème c’était que ceci était remonté aux oreilles de la Reine, et que Siffroy l’avait impliquée, en plus d’avoir failli perdre son poste. Actuellement, elle ne pensait pas que ses Souverains soient au courant, mais savoir que Beldura Glow avait cet atout dans sa manche ne lui plaisait guère -même si en réalité, elle n’avait rien fait de mal, et avait agi de son propre chef. Elle savait que la reine de Minos avait très mal pris cette action, et elle comprenait pourquoi au vu de l’idéologie minosienne, mais elle doutait qu’elle puisse convaincre ses confrères que c’était là réellement une faute de la part de Saralondë.
Cela l’avait cependant menée à être convoqué au palais de Minos, par l’intermédiaire d’une lettre officielle des Souverains d’Eaque, ce qui était des plus étranges. Elle était évidemment allée au rendez-vous et la demande l’avait surprise. C’était le moins qu’on puisse dire.
Mais elle avait accepté. Tout d’abord car cette idée lui paraissait bonne. Elle ne savait pas réellement d’où cela sortait, mais elle était d’avis que c’était en effet une nécessité publique, et que mettre cela en place sur MInos était la meilleure chose à faire. Cela entrait en continuité avec l’histoire du continent et des agissements de sa royauté, tout d’abord, et ensuite c’était très certainement le continent le plus paisible qui soit, et donc le plus adapté qui soit pour ce genre d'opérations. Ensuite car sceller ainsi une coopération humanitaire entre Minos et Eaque lui plaisait. Cette entente entre leurs continents était importante, et chacun ne pouvait que bénéficier du soutien de l’autre. Si Apolline et Caleb semblaient en avoir parfaitement conscience, elle n'était pas certaine que Beldura se rende tout à fait compte d’à quel point elle avait modifié les dynamiques entre son continent et ses voisins, de la manière dont elle avait changé les règles du jeu à son avantage, de la façon dont elle faisait de la diplomatie en permanence avec une discrétion et une efficacité à toute épreuve. A vrai dire, elle ne savait toujours pas quoi penser de la Reine de Minos. Evidemment, elle la respectait. Mais elle savait aussi que c’était une jeune fille qui s’était retrouvée catapultée là dix ans plus tôt -après tout, elle était allée à l’anniversaire de son règne plus tôt dans le mois-, sans formation, sans expérience, sans connaissances des dynamiques du monde dans lequel elle vivait. Cependant au vu des progrès minosiens en dix années, elle se demandait si cette innocence, cette fragilité, ces hésitations, n’étaient pas feintes à présent. Pourtant cette jeune femme paraissait si sincère qu’elle avait des doutes. Pourtant, c’était bien à une reine sûre d’elle qu’elle faisait actuellement face, une reine qui avait dans sa manche un atout dont elle n’hésiterait pas à se servir contre elle: sa collaboration avec Siffroy pour pactiser avec un démon, le réduire en esclavage. Séléné n’était toujours pas certaine que cela puisse réellement se retourner contre elle. Cependant, elle n’avait pas réellement envie de tenter le diable, et il était important, au vu de son poste, de garder la Reine de son côté. Aussi accepta-t-elle la proposition qui lui était faite.
Elle avait donc suivi un conseiller de la Reine jusqu’à un endroit déjà bien connu: la maison des Belgan. Elle fut accueillie par Odéline, manifestement tout aussi surprise qu’elle de la trouver là. Elle aurait cependant dû anticiper ça. Evidemment, qui d’autre que cette femme toujours pleine de joie, ‘énergie, de bonne volonté, et surtout de candeur, de naïveté et d’optimisme, de foi dans le monde, de bienveillance, aurait pu émlettre une telle idée, auarit pu vouloir porter un tel poids ? Evidemment, c’était Odéline Belgan. Elle sourit, secouant la tête légèrement, discrète. La Reine était très maligne, c’était évident.
Séléné fit donc le tour de la demeure aux côtés de la propriétaire qui lui expliqua avec force détails et foule dessins, croquis et plans, ce qu’elle désirait, ce dont elle rêvait. Puis, la métisse prit le temps de refaire avec elle un plan complet, tout en lui disant que si plus tard elle en avait besoin, elle pourrait toujours revenir pour reprendre ce travail. De ce qu’elle avait compris, l’argent n’était pas un problème dans ce cas. Une extraordinaire levée de fonds avait eu lieu, à laquelle de nombreux bienfaiteurs, dont Luther Delabost, toujours lui, avaient participé. Odéline ne serait pas à court d’argent de sitôt.
Séléné était repartie avec le plan, et était venue trois jours de suite faire son travail exceptionnel, aux termes desquels elle avait touché sa rémunération exceptionnelle, et, manifestement, la reconnaissance éternelle d’Odéline, qui semblait prête, elle aussi à quelque peu effacer sa dette due à la manière dont elle avait traité de Béhékine -en tous cas à en juger par la manière dont elle s’était peu à peu détendue, et lui avait peu à peu fourni biscuits et victuailles en quantités de plus en plus impressionnantes. Elle n’avait, évidemment pas pu échapper à un repas chez elle, où elle avait pu découvrir un bébé de quelques mois, qu’elle avait soigneusement évité de tenir dans ses bras, toujours aussi raide en présence de tout petits. Odéline lui avait expliqué d’où provenait cet enfant, et elle avait décidé d’omettre cette information: elle n'aimait pas Garmyr, et ne considérait pas que faire justice soi-même était réellement une bonne chose, surtout vu son intelligence fort limitée à ses yeux. En faisant comme si elle ne savait rien, elle n’aurait pas à se fatiguer à le poursuivre, ou pire, à tenter de lui tendre un piège chez les Belgan. Elle était plutôt contente également que Noïa ne soit pas là, l’enfant lui rappelant toujours trop Dust pour la mettre à l’aise, et que sa mère soit absente aussi, puisqu’elle n’avait toujours pas trouvé d’atomes crochus avec celle-ci. Siffroy quant à lui était au travail, aussi avait-elle eu droit à un repas en tête à tête avec Odéline et Renild. Séléné n’étant pas très à l’aise pour discuter de choses ordinaires, elle avait gardé un relatif silence, laissant pépier Odéline, et commentant parfois vaguement en tentant de ne pas faire d’impairs. Au moins, quand Zel était là, il détournait l’attention ! Elle avait souri tendrement en pensant au garçon si maladroit. Cependant, cette mission et ce repas s’étaient bien passés, et elle était rentrée se reposer après une telle dépense de magie.
C’était donc le lendemain matin, après un réveil tardif et plusieurs repas moins frugaux qu’à son habitude afin de recharger ses batteries qu’elle avait découvert sur son bureau la lettre.
*Bon sang, quel manque de sécurité.*
Le parchemin, épais, était roulé et scellé d’une quintuple rosace de cire rouge. Elle la décacheta, et la lut. Ceci lui arracha un nouveau soupir. Evidemment. Il avait tenté de se débarrasser d’elle aux Jeux Olympiques, et il avait échoué. Il avait tenté de se débarrasser de Siffroy sur Hadès, et avait échoué. Il lui en voulait à elle aussi, et ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne tente de l’atteindre. Elle s’y était préparée, évidemment, et n’avait pas peur. Mais cela ne l’enchantait pas. Elle n’avait pas spécifiquement envie de se justifier, ou de s’excuser, encore moins de se battre. En réalité, elle n’avait pas le temps de perdre du temps, et c’était un peu ce que c’était à ses yeux. Dans le même temps, elle percevait bien la nécessité de se livrer à l'exercice, et n’y rechigna pas. Elle avait largement assez d’ennemis mortels. Il lui était inutile d’avoir une personne supplémentaire qui ferait tout pour pouvoir utiliser sa peau comme manteau. Qu’il veuille simplement l’éliminer dans les formes, ou avoir une explication lui convenait, et elle n’avait aucune raison de lui faire faux bond.
Il lui fallait cependant un peu de temps pour se préparer. Il allait faire froid, à cette époque, sur la tombe de Deus.
Elle se permit donc de prendre le temps d’enfiler des vêtements chauds, et des gants, afin de ne pas perdre un morceau qui gèlerait. Elle ne comptait faire à Béhékine l’offense de prendre une arme, elle ne considérait pas en avoir besoin, et espérait encore pouvoir s’en tenir à une discussion. Elle ne prit non plus rien pour entretenir la tombe de Deus. Elle n’accordait aucune importance à ces choses matérielle. Sa famille n’avait de toute façon pas eu droit à ces honneurs posthumes. Et Deus était bien trop vivant pour avoir droit à ce genre de choses. Sans compter que la terre serait sans doute bien trop froide pour ces bêtises.
Elle se permit aussi d’écrire, dans leur code habituel, un message à Siffroy. Elle ne lui demandait pas de l’aider ou de la rejoindre, et l’enjoignait même à rester chez lui et à ne pas s’en mêler (lui ni personne ne pourrait de toute façon les approcher, elle avait l’intention de s’en assurer). Elle l'informait simplement de la situation, et de quoi faire si jamais elle ne revenait pas. Cela restait une possibilité, elle en avait conscience. Si Béhékine avait réellement décidé de l’éliminer, il y arriverait sans doute, sans compter qu’il lui avait peut-être tendu un guet-apens, blindé de soldats et de magiciens (même si elle n’y croyait pas vraiment).
Une fois ceci transmis, elle partit tranquillement, informant simplement qu’elle se rendait à un rendez-vous. Elle descendit à pied dans la ville, dans laquelle elle progressa jusqu’à un portail qu’elle emprunta jusqu’aux Plaines et leur cimetière, théâtre des atrocités dues à l'orgueil énorme de l’homme sur la tombe duquel elle allait. Une fois sur les lieux, balayés pas le vent, elle progressa à pied, calmement jusqu’au point de rendez-vous. De toute façon, un monstre tel que Béhékine était difficile à louper même de loin.
Elle était seule, et il n’était pas midi.
Bonjour. Je viens payer l’addition.
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Re: [Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Ven 22 Jan 2021 - 20:44
Sa mission accomplie, il avait fallu quelques minutes à Itchy pour revenir, son Essence remontant le long du lien qui les unissait tous avec leur Père. Il réapparut en sortant de Bob, la frêle et lumineuse créature devenue au fil du temps le point de réapparition attitré pour tous ses frères.
Béhékine salua le retour de son garçon en baissant son énorme de tête et en frottant son museau contre lui, ce qui sembla embarrasser la sérieuse créature.
Il n'y eut pas de paroles prononcées, car le Démon savait ce que le retour volontaire d'Itchy voulait dire. Ils n'avaient plus qu'à attendre.
Béhékine était véritablement heureux d'avoir ses garçons à ses côtés. Nés par accident, il lui avait fallu un moment pour s'habituer à leur présence parfois très distrayante. Mais ces distractions avaient justement été une vraie bénédiction pendant ces longs mois, pour éviter de plonger dans une colère dépressive alors qu'il ruminait sa vengeance.
Bien sûr, Tapahari avait été d'une grande aide aussi... il aurait aimé pouvoir lui parler de ses projets de la journée, mais savait trop bien ce qu'elle pensait de la vengeance. Et de la violence. Et du meurtre.
Non, c'était mieux si son amie ignorait ce qui allait arriver aujourd'hui.
Il était aussi là pour garantir sa sécurité, celle de son île également.
Si l'Ombre respectait sa part du marché. Il était méfiant, mais l'autre camp l'ayant déjà trahi via Siffroy et Séléné...
L'attente dura quelques heures.
Lui était patient, suffisamment pour pouvoir rester immobile et se contenter de ses pensées. Mais ses garçons ne tardèrent pas à partir explorer les environs, ne s'éloignant jamais de plus d'une dizaine de mètres cependant.
Ce fut Bitey qui vit Séléné le premier, et en quelques secondes les cinq créatures étaient de retour dans le giron de Béhékine, faisant bloc pour le soutenir.
Le Membraneux bestial ne bougea pas, attendant que Séléné s'approche. Il n'était pas encore sûr de ce qu'il ressentait. Son regard ne cillait pas, fixé sur elle. Notant les vêtements chauds, l'absence d'armes visibles - sans y croire tout à fait.
La phrase qu'elle lâcha en guise d'introduction aurait pu lui tirer un sourire si le moment n'était pas aussi grave.
- Tu n'as pas l'air surprise. Mais sais-tu ce que l'addition implique ?
Béhékine salua le retour de son garçon en baissant son énorme de tête et en frottant son museau contre lui, ce qui sembla embarrasser la sérieuse créature.
Il n'y eut pas de paroles prononcées, car le Démon savait ce que le retour volontaire d'Itchy voulait dire. Ils n'avaient plus qu'à attendre.
Béhékine était véritablement heureux d'avoir ses garçons à ses côtés. Nés par accident, il lui avait fallu un moment pour s'habituer à leur présence parfois très distrayante. Mais ces distractions avaient justement été une vraie bénédiction pendant ces longs mois, pour éviter de plonger dans une colère dépressive alors qu'il ruminait sa vengeance.
Bien sûr, Tapahari avait été d'une grande aide aussi... il aurait aimé pouvoir lui parler de ses projets de la journée, mais savait trop bien ce qu'elle pensait de la vengeance. Et de la violence. Et du meurtre.
Non, c'était mieux si son amie ignorait ce qui allait arriver aujourd'hui.
Il était aussi là pour garantir sa sécurité, celle de son île également.
Si l'Ombre respectait sa part du marché. Il était méfiant, mais l'autre camp l'ayant déjà trahi via Siffroy et Séléné...
L'attente dura quelques heures.
Lui était patient, suffisamment pour pouvoir rester immobile et se contenter de ses pensées. Mais ses garçons ne tardèrent pas à partir explorer les environs, ne s'éloignant jamais de plus d'une dizaine de mètres cependant.
Ce fut Bitey qui vit Séléné le premier, et en quelques secondes les cinq créatures étaient de retour dans le giron de Béhékine, faisant bloc pour le soutenir.
Le Membraneux bestial ne bougea pas, attendant que Séléné s'approche. Il n'était pas encore sûr de ce qu'il ressentait. Son regard ne cillait pas, fixé sur elle. Notant les vêtements chauds, l'absence d'armes visibles - sans y croire tout à fait.
La phrase qu'elle lâcha en guise d'introduction aurait pu lui tirer un sourire si le moment n'était pas aussi grave.
- Tu n'as pas l'air surprise. Mais sais-tu ce que l'addition implique ?
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On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
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Re: [Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Mar 2 Fév 2021 - 14:07
Elle ne pouvait évidemment ignorer le regard que le Membraneux bestial posait sur elle. Ses yeux étaient de toute façon trop immenses pour être manqués. Les paroles qu’ils lui adressaient furent dites d’un ton assez neutre, d’une voix sourde, mais elle ne s’y trompait pas. Elle devinait la colère cachée derrière. Pourtant, elle resta calme.
Pourquoi serais-je surprise ? Je sais ce qu’il s’est passé avec Siffroy. Il aurait fallu que je sois naïve pour ne pas penser que tu viendrais vers moi un jour, et la naïveté ne fait pas partie de mes traits de caractère.
Elle le regarda.
Je ne sais pas ce que l’addition implique. Mais, par contre, je me doute que tu souhaites te venger pour ce que Siffroy et moi t’avons fait subir. Je le comprends. Cependant, je ne suis pas venue pour me battre. Je n’ai porté aucune arme, et si tu souhaites le vérifier, je peux me déshabiller, même si dans ce cas le froid risque de me tuer avant que tu ne t’y mettes.
En disant cela, elle ouvrit les pans de son manteau, pour montrer sa sincérité.
Evidemment, il me reste ma magie. Je ne peux pas la laisser au palais. Mais je ne t’attaquerai pas. Je me défendrai, si j’en ai besoin, mais tu es assez bon magicien toi-même pour remarquer qu’actuellement, je n’ai autour de moi aucun enchantement. Tu sais parfaitement que si tu m’attaques, de quelque façon que ce soit, je ne me laisserai pas tuer, même si cela implique que je fuie. Mais avant, j’ai quelque chose à te dire.
Elle fit une pause, avant de reprendre.
Je suis réellement venue pour parler avec toi, si tu le souhaites. Je ne compte ni te piéger, ni t’éliminer. Je sais parfaitement que j'ai fait une erreur, et que cette erreur ne se situait certainement pas dans l’exécution du sortilège et le fait que tu aies pu te libérer, mais bien dans le fait d’avoir accepté de faire appel à toi dans ces circonstances, de cette façon. Je regrette de l’avoir fait, d’avoir suivi Siffroy, et de t’avoir fait souffrir, alors même que c’était inutile. Lorsque Siffroy m’a parlé de toi, il m’a dit en effet que tu étais un ami de sa femme, mais jamais qu’il aurait pu te contacter autrement que par l’invocation. Je n’ai quant à moi pas posé plus de questions: il semblait avoir longuement réfléchi à cette solution là où je n’avais rien. J’ai accepté, bêtement, sans savoir qu’il y avait une autre voie, sans savoir non plus la souffrance que cela allait t’infliger. On m’a toujours parlé de l’invocation comme d’un marché, et jamais comme d’une mise en esclavage, et je n’avais moi-même jamais rien cherché à ce propos, car je n’en ai jamais eu besoin. C’était une faute de ma part, et je le reconnais. En cherchant à combattre l’Ombre, j’ai employé les mêmes moyens que la tyrannie que je cherchais à éviter.
Sa voix était calme, posée, cependant, il y transparaissait sa sincérité.
Je sais que cette décision est impardonnable, tout particulièrement à tes yeux, et c’est normal. Je suis cependant profondément désolée, et je te présente mes excuses les plus sincères.
Il n’y avait plus aucune trace en elle de l'arrogance, de la rudesse même parfois, qu’elle arborait usuellement. Elle était réellement désolée, elle s’en voulait, même si elle savait qu'elle avait agi dans un but noble. Elle se rendait compte cependant, que la fin ne justifiait pas les moyens si cela impliquait de faire souffrir, ou priver de libertés. Elle avait bien vu, également, que le moyen employé corrompait la fin elle-même, ni noble soit-elle. Ici, elle s’était abaissée au niveau de l’ennemi, de ce qu’elle souhaitait combattre, sans même s’en rendre compte.
Elle ne se faisait pourtant pas d'illusion. Son discours avait beau être sincère, il ne suffirait pas à réparer sa faute, à lui offrir le pardon du Membraneux, bref à payer l'addition.
Pourquoi serais-je surprise ? Je sais ce qu’il s’est passé avec Siffroy. Il aurait fallu que je sois naïve pour ne pas penser que tu viendrais vers moi un jour, et la naïveté ne fait pas partie de mes traits de caractère.
Elle le regarda.
Je ne sais pas ce que l’addition implique. Mais, par contre, je me doute que tu souhaites te venger pour ce que Siffroy et moi t’avons fait subir. Je le comprends. Cependant, je ne suis pas venue pour me battre. Je n’ai porté aucune arme, et si tu souhaites le vérifier, je peux me déshabiller, même si dans ce cas le froid risque de me tuer avant que tu ne t’y mettes.
En disant cela, elle ouvrit les pans de son manteau, pour montrer sa sincérité.
Evidemment, il me reste ma magie. Je ne peux pas la laisser au palais. Mais je ne t’attaquerai pas. Je me défendrai, si j’en ai besoin, mais tu es assez bon magicien toi-même pour remarquer qu’actuellement, je n’ai autour de moi aucun enchantement. Tu sais parfaitement que si tu m’attaques, de quelque façon que ce soit, je ne me laisserai pas tuer, même si cela implique que je fuie. Mais avant, j’ai quelque chose à te dire.
Elle fit une pause, avant de reprendre.
Je suis réellement venue pour parler avec toi, si tu le souhaites. Je ne compte ni te piéger, ni t’éliminer. Je sais parfaitement que j'ai fait une erreur, et que cette erreur ne se situait certainement pas dans l’exécution du sortilège et le fait que tu aies pu te libérer, mais bien dans le fait d’avoir accepté de faire appel à toi dans ces circonstances, de cette façon. Je regrette de l’avoir fait, d’avoir suivi Siffroy, et de t’avoir fait souffrir, alors même que c’était inutile. Lorsque Siffroy m’a parlé de toi, il m’a dit en effet que tu étais un ami de sa femme, mais jamais qu’il aurait pu te contacter autrement que par l’invocation. Je n’ai quant à moi pas posé plus de questions: il semblait avoir longuement réfléchi à cette solution là où je n’avais rien. J’ai accepté, bêtement, sans savoir qu’il y avait une autre voie, sans savoir non plus la souffrance que cela allait t’infliger. On m’a toujours parlé de l’invocation comme d’un marché, et jamais comme d’une mise en esclavage, et je n’avais moi-même jamais rien cherché à ce propos, car je n’en ai jamais eu besoin. C’était une faute de ma part, et je le reconnais. En cherchant à combattre l’Ombre, j’ai employé les mêmes moyens que la tyrannie que je cherchais à éviter.
Sa voix était calme, posée, cependant, il y transparaissait sa sincérité.
Je sais que cette décision est impardonnable, tout particulièrement à tes yeux, et c’est normal. Je suis cependant profondément désolée, et je te présente mes excuses les plus sincères.
Il n’y avait plus aucune trace en elle de l'arrogance, de la rudesse même parfois, qu’elle arborait usuellement. Elle était réellement désolée, elle s’en voulait, même si elle savait qu'elle avait agi dans un but noble. Elle se rendait compte cependant, que la fin ne justifiait pas les moyens si cela impliquait de faire souffrir, ou priver de libertés. Elle avait bien vu, également, que le moyen employé corrompait la fin elle-même, ni noble soit-elle. Ici, elle s’était abaissée au niveau de l’ennemi, de ce qu’elle souhaitait combattre, sans même s’en rendre compte.
Elle ne se faisait pourtant pas d'illusion. Son discours avait beau être sincère, il ne suffirait pas à réparer sa faute, à lui offrir le pardon du Membraneux, bref à payer l'addition.
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Re: [Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Dim 7 Fév 2021 - 22:35
Les yeux du Membraneux bestial se plissèrent à mesure que Séléné parlait.
Il avait presque oublié à quel point elle lui était antipathique mais, à l'entendre tenter de se dédouaner pour jouer les innocentes et en rejetant toute la faute sur Siffroy...
Béhékine faisait de son mieux pour garder son calme afin de réfléchir sans laisser libre cours à sa colère et à son mépris, mais son ton était glacial lorsqu'il lui répondit :
- Comme c'est commode. Tu m'as empêché de contrer le rituel de mise en esclavage, tu m'as sorti un bien beau discours sur le bien commun... mais maintenant que je suis libre tu joues l'hypocrite et à celle qui ne savait pas ?
Malgré tout, sa voix commençait à se charger de colère à mesure qu'il parlait. Comme autant de diapasons, ses garçons alignèrent leur comportement sur ce qu'ils ressentaient provenant de leur Père.
Bitey montrait les crocs.
Scratchy frottait ses griffes les unes contre les autres, produisant un crissement désagréable.
Screechy vibrait, une de ses jambes agitées de tics nerveux.
Itchy approchait progressivement ses mains de ses piquants dorsaux, tel l'épéiste prêt à dégainer son arme à la première occasion.
Bob enfin, ne détachait pas ses yeux de Séléné. Pourtant, il leva son petit bras et posa sa main sur l'épaule de Béhékine - il était presque trop petit pour ça, malgré la position couchée du démon.
En réponse, le Membraneux sembla se calmer un peu.
- Vous m'avez volé deux ans de vie, et c'est en suivant cette stupide mission que j'ai échoué sous cette forme. Il faudra bien plus que des excuses pour payer vos dettes. Ton rôle dans cette opération a été bien plus importante que ce que tu sembles vouloir me faire croire, gamine. Tu étais dans les termes du Pacte, mise au même rang que Siffroy.
Mais... si tu veux vraiment t'excuser et faire amende honorable...
Béhékine se mit à sourire, roublard.
Puis il souffla un long filament de brume dense qui tourbillonna bientôt devant lui en une sphère grosse comme une pastèque. Un mouvement de ses cornes, et un éclair sombre vint frapper la sphère flottante, qui crépita en gardant en elle cette énergie difficile à définir.
Itchy s'avança, récupéra le sortilège entre ses mains puis s'approcha de Séléné, s'arrêtant à deux mètres d'elle pour lui présenter la sphère comme un bouquet de fleurs que l'on offriarait à une dame.
- Nous autres Membraneux avons très bonne mémoire. Ceci contient la douleur que j'ai ressentie lorsque vous m'avez invoqué, toi et Siffroy, m'arrachant d'un lieu pour m'amener de force à un autre.
Accepte de l'expérimenter, et je me contenterai de sortir de ta vie.
Refuse, et nous rejouerons le tournoi des Jeux Olympiques.
Si tu es sincère, je suis certain que tu apprécieras la poésie de goûter à ce que tu as imposé à quelqu'un pour le "bien commun".
Il avait presque oublié à quel point elle lui était antipathique mais, à l'entendre tenter de se dédouaner pour jouer les innocentes et en rejetant toute la faute sur Siffroy...
Béhékine faisait de son mieux pour garder son calme afin de réfléchir sans laisser libre cours à sa colère et à son mépris, mais son ton était glacial lorsqu'il lui répondit :
- Comme c'est commode. Tu m'as empêché de contrer le rituel de mise en esclavage, tu m'as sorti un bien beau discours sur le bien commun... mais maintenant que je suis libre tu joues l'hypocrite et à celle qui ne savait pas ?
Malgré tout, sa voix commençait à se charger de colère à mesure qu'il parlait. Comme autant de diapasons, ses garçons alignèrent leur comportement sur ce qu'ils ressentaient provenant de leur Père.
Bitey montrait les crocs.
Scratchy frottait ses griffes les unes contre les autres, produisant un crissement désagréable.
Screechy vibrait, une de ses jambes agitées de tics nerveux.
Itchy approchait progressivement ses mains de ses piquants dorsaux, tel l'épéiste prêt à dégainer son arme à la première occasion.
Bob enfin, ne détachait pas ses yeux de Séléné. Pourtant, il leva son petit bras et posa sa main sur l'épaule de Béhékine - il était presque trop petit pour ça, malgré la position couchée du démon.
En réponse, le Membraneux sembla se calmer un peu.
- Vous m'avez volé deux ans de vie, et c'est en suivant cette stupide mission que j'ai échoué sous cette forme. Il faudra bien plus que des excuses pour payer vos dettes. Ton rôle dans cette opération a été bien plus importante que ce que tu sembles vouloir me faire croire, gamine. Tu étais dans les termes du Pacte, mise au même rang que Siffroy.
Mais... si tu veux vraiment t'excuser et faire amende honorable...
Béhékine se mit à sourire, roublard.
Puis il souffla un long filament de brume dense qui tourbillonna bientôt devant lui en une sphère grosse comme une pastèque. Un mouvement de ses cornes, et un éclair sombre vint frapper la sphère flottante, qui crépita en gardant en elle cette énergie difficile à définir.
Itchy s'avança, récupéra le sortilège entre ses mains puis s'approcha de Séléné, s'arrêtant à deux mètres d'elle pour lui présenter la sphère comme un bouquet de fleurs que l'on offriarait à une dame.
- Nous autres Membraneux avons très bonne mémoire. Ceci contient la douleur que j'ai ressentie lorsque vous m'avez invoqué, toi et Siffroy, m'arrachant d'un lieu pour m'amener de force à un autre.
Accepte de l'expérimenter, et je me contenterai de sortir de ta vie.
Refuse, et nous rejouerons le tournoi des Jeux Olympiques.
Si tu es sincère, je suis certain que tu apprécieras la poésie de goûter à ce que tu as imposé à quelqu'un pour le "bien commun".
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Re: [Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Lun 8 Fév 2021 - 13:38
Elle ne fut pas réellement surprise de sa réaction. Ils n’étaient pas minosiens, et espérer une résolution heureuse par un simple discours d'excuses, surtout pour quelque chose d’aussi grave, était complètement utopiste. Cependant, elle avait pu dire ce qu’elle avait à lui dire, et cela lui convenait. Elle était sincère, et, à ses yeux, il était important qu’il ait entendu cela au moins une fois de sa bouche. Evidemment, c’était une explication qui lui paraissait trop simple et hypocrite, mais pourtant, c’était bien l’explication.
Si Béhékine semblait en colère, très en colère, les petites créatures de brume qui l’entouraient avaient l’air de lui en vouloir tout autant. Le son désagréable, crissement aigu, qu'emettait l’un d’eux, lui fit dresser les poils sur la nuque, alors qu’elle grinçait légèrement des dents. En tant qu’Alf, même sang mêlée, elle avait une ouïe bien plus sensible que la normale. Était-ce su et voulu, ou simple hasard ?
En tous cas, lorsque le plus petit des êtres de brume posa sur Béhékine sa menotte, le démon immense et bestial sembla se calmer. Pourtant, ce qu’il dit n’avait rien de doux. Il n’avait pas tort, et elle le savait. Elle comprenait sa colère. C’est pourquoi la porte de sortie qu’il sembla lui offrir en quelques mots lui fit froncer un sourcil de neige. Son air roublard, presque gourmand, suffit à froncer le second. Elle se tint prête à se défendre, et pourtant le démon face à lui ne fit rien d’autre que souffler ... un long filament de brume dense ? Celui-ci forma une sphère face au démon qu’à l’aide de l’une de ses cornes, il sembla charger d'une énergie magique crépitante bien difficile à contenir. Un des êtres de brume récupéra la chose et la lui tendit comme on offrirait un bouquet, alors que Béhékine lui exposait les termes du marché, qui lui donnèrent un air interloqué. Elle ne pensait même pas que c'était possible.
Elle se reprit vite, cependant, alors que son cerveau tournait à toute vitesse. Il était fort probable que le Membraneux lui tende un piège. Dans la sphère, il pouvait tout à fait y avoir une douleur suffisante pour la tuer -elle n’était pas sûre du tout que, de par leurs natures, ils supportent la même chose-, un sort qui la tuerait, ou qui la réduirait en esclave -juste vengeance après tout. Il lui traversa un instant l’esprit de créer rapidement un sort qui puisse arrêter le processus magique si ses fonctions vitales étaient mises à mal, à bien qui bloquerait l’esclavage. Cependant, il y avait deux obstacles. Un mineur: ces sorts demandaient du temps, et elle n’en avait pas. Un majeur: cela prouvait à Béhékine qu’elle n’avait pas confiance en lui, et se prémunissait de la douleur qu’elle lui avait fait subir. Dégueulasse.
En plus de quoi, si elle refusait, il l'attaquait, et était fort capable de la tuer. le résultat était le même. Et même si elle acceptait, était épuisée par la douleur et qu’ensuite sans respecter ce qu'il avait proposé il l’attaquait, il pourrait tout aussi bien la tuer. Toutes les issues pouvaient la mener à la mort dans le pire des cas. Elle le savait, elle le savait même si bien qu'elle l'avait de toute façon prévu. Siffroy savait quoi faire si elle ne revenait pas.
Elle ne mit en réalité pas longtemps à prendre cette décision.
Très bien. J’accepte.
Et elle tendit la main, pour accepter ce bouquet. Lorsque la créature brumeuse le lui tendit, elle s’en saisit, et, immédiatement, à son contact, celui-ci sembla soudain se déliter, s'écarteler, l’emprisonner alors même que de l’électricité la parcourait, résidu de l’éclair.
Tous ses nerfs sont soudain à vif, comme si quelque chose allait arriver. Eux le savent, alors que rien d’autre ne le laisse présager. Elle a la sensation que sa peau est hyper sensibilisée, que chacun de ses poils est dressé.
Et soudain quelque chose, du fil barbelé en plein hiver, pousse dans ses os mêmes pour s’emparer d’elle, de ce qu'elle a de plus profond de plus secret de plus personnel. Son âme. C’est son a^me, la cible. Et ça tire, ça fait mal.
Elle est ballotée d’abord dans un flot irrépréssible, puis écartelée par quatre chevaux enragés. Alors que ses membres se brisent, se détachent de son corps, c’est elle, tout entière, qui disparait. Chacun de ses atomes est vaporisé, elle n’est plus rien, rien qu’une suspension brûlante, hurlante de douleur. Elle sent la souffrance, dans chaque minuscule partie d’elle, transportée à toute vitesse vers un ailleurs inconnu. Elle hurle. Elle hurle sans fin et sans son, dans un vide éternel. Elle sent tout, sans rien comprendre. Elle ne sait pas ce qui se passe, mais tout son être souffre, elle n’est que peine.
Elle n’est qu’un indescriptible supplice.
Et soudain, un arrêt, brutal, un flash de lumière qui annihile ses yeux, sa vue. Puis, rien. Seule la douleur qui reflue.
Elle n’avait pas senti son corps convulser, sa bouche s’ouvrir en un hurlement qui lui avait brisé la voix, et des larmes soudaines envahir son visage. Elle n’avait pas senti, non plus, la bile âcre lui remonter le long de la gorge, et ne s’était pas sentie tomber. Elle ne savait pas non plus qu’elle convulsait, ne se rendait pas compte qu'elle gémissait à présent. La douleur avait été bien trop forte, trop soudaine, pour pouvoir la mettre à distance, pour pouvoir raisonner. Rien n’aurait pu l’écarter, pas même de savoir que ce n’était qu’un souvenir, un souvenir de ce qu'elle avait infligé à un autre. Elle n’avait rien dit, n’avait pas imploré, n’avait pas appelé, avait juste hurlé, un long hurlement de souffrance, le hurlement d’une damnée en plein enfer.
Face contre terre, encore agitée de convulsions, maculée de son propre vomi, elle peinait à reprendre sa respiration, d’un souffle rauque alors que dans sa poitrine son cœur caracolait si vite qu'il pouvait s’arrêter à tout instant. Parfois un gémissement, un grincement sortait de sa bouche fermée, de ses dents soudées. Et pourtant, c’était fini. Elle commençait à sentir la terre glacée contre sa peau brûlante, l’herbe piquante contre sa joue irritée, et le vent qui semblait graver sur elle les larmes. Dès qu’elle eut assez de forcs, elle se retourna, sur le dos, reprenant plus aisément son souffle, encore perdu, incapable de savoir où elle était, ce qu’il s’était passé., les yeux vitreux ouverts sans voir le ciel.
Si Béhékine semblait en colère, très en colère, les petites créatures de brume qui l’entouraient avaient l’air de lui en vouloir tout autant. Le son désagréable, crissement aigu, qu'emettait l’un d’eux, lui fit dresser les poils sur la nuque, alors qu’elle grinçait légèrement des dents. En tant qu’Alf, même sang mêlée, elle avait une ouïe bien plus sensible que la normale. Était-ce su et voulu, ou simple hasard ?
En tous cas, lorsque le plus petit des êtres de brume posa sur Béhékine sa menotte, le démon immense et bestial sembla se calmer. Pourtant, ce qu’il dit n’avait rien de doux. Il n’avait pas tort, et elle le savait. Elle comprenait sa colère. C’est pourquoi la porte de sortie qu’il sembla lui offrir en quelques mots lui fit froncer un sourcil de neige. Son air roublard, presque gourmand, suffit à froncer le second. Elle se tint prête à se défendre, et pourtant le démon face à lui ne fit rien d’autre que souffler ... un long filament de brume dense ? Celui-ci forma une sphère face au démon qu’à l’aide de l’une de ses cornes, il sembla charger d'une énergie magique crépitante bien difficile à contenir. Un des êtres de brume récupéra la chose et la lui tendit comme on offrirait un bouquet, alors que Béhékine lui exposait les termes du marché, qui lui donnèrent un air interloqué. Elle ne pensait même pas que c'était possible.
Elle se reprit vite, cependant, alors que son cerveau tournait à toute vitesse. Il était fort probable que le Membraneux lui tende un piège. Dans la sphère, il pouvait tout à fait y avoir une douleur suffisante pour la tuer -elle n’était pas sûre du tout que, de par leurs natures, ils supportent la même chose-, un sort qui la tuerait, ou qui la réduirait en esclave -juste vengeance après tout. Il lui traversa un instant l’esprit de créer rapidement un sort qui puisse arrêter le processus magique si ses fonctions vitales étaient mises à mal, à bien qui bloquerait l’esclavage. Cependant, il y avait deux obstacles. Un mineur: ces sorts demandaient du temps, et elle n’en avait pas. Un majeur: cela prouvait à Béhékine qu’elle n’avait pas confiance en lui, et se prémunissait de la douleur qu’elle lui avait fait subir. Dégueulasse.
En plus de quoi, si elle refusait, il l'attaquait, et était fort capable de la tuer. le résultat était le même. Et même si elle acceptait, était épuisée par la douleur et qu’ensuite sans respecter ce qu'il avait proposé il l’attaquait, il pourrait tout aussi bien la tuer. Toutes les issues pouvaient la mener à la mort dans le pire des cas. Elle le savait, elle le savait même si bien qu'elle l'avait de toute façon prévu. Siffroy savait quoi faire si elle ne revenait pas.
Elle ne mit en réalité pas longtemps à prendre cette décision.
Très bien. J’accepte.
Et elle tendit la main, pour accepter ce bouquet. Lorsque la créature brumeuse le lui tendit, elle s’en saisit, et, immédiatement, à son contact, celui-ci sembla soudain se déliter, s'écarteler, l’emprisonner alors même que de l’électricité la parcourait, résidu de l’éclair.
Tous ses nerfs sont soudain à vif, comme si quelque chose allait arriver. Eux le savent, alors que rien d’autre ne le laisse présager. Elle a la sensation que sa peau est hyper sensibilisée, que chacun de ses poils est dressé.
Et soudain quelque chose, du fil barbelé en plein hiver, pousse dans ses os mêmes pour s’emparer d’elle, de ce qu'elle a de plus profond de plus secret de plus personnel. Son âme. C’est son a^me, la cible. Et ça tire, ça fait mal.
Elle est ballotée d’abord dans un flot irrépréssible, puis écartelée par quatre chevaux enragés. Alors que ses membres se brisent, se détachent de son corps, c’est elle, tout entière, qui disparait. Chacun de ses atomes est vaporisé, elle n’est plus rien, rien qu’une suspension brûlante, hurlante de douleur. Elle sent la souffrance, dans chaque minuscule partie d’elle, transportée à toute vitesse vers un ailleurs inconnu. Elle hurle. Elle hurle sans fin et sans son, dans un vide éternel. Elle sent tout, sans rien comprendre. Elle ne sait pas ce qui se passe, mais tout son être souffre, elle n’est que peine.
Elle n’est qu’un indescriptible supplice.
Et soudain, un arrêt, brutal, un flash de lumière qui annihile ses yeux, sa vue. Puis, rien. Seule la douleur qui reflue.
Elle n’avait pas senti son corps convulser, sa bouche s’ouvrir en un hurlement qui lui avait brisé la voix, et des larmes soudaines envahir son visage. Elle n’avait pas senti, non plus, la bile âcre lui remonter le long de la gorge, et ne s’était pas sentie tomber. Elle ne savait pas non plus qu’elle convulsait, ne se rendait pas compte qu'elle gémissait à présent. La douleur avait été bien trop forte, trop soudaine, pour pouvoir la mettre à distance, pour pouvoir raisonner. Rien n’aurait pu l’écarter, pas même de savoir que ce n’était qu’un souvenir, un souvenir de ce qu'elle avait infligé à un autre. Elle n’avait rien dit, n’avait pas imploré, n’avait pas appelé, avait juste hurlé, un long hurlement de souffrance, le hurlement d’une damnée en plein enfer.
Face contre terre, encore agitée de convulsions, maculée de son propre vomi, elle peinait à reprendre sa respiration, d’un souffle rauque alors que dans sa poitrine son cœur caracolait si vite qu'il pouvait s’arrêter à tout instant. Parfois un gémissement, un grincement sortait de sa bouche fermée, de ses dents soudées. Et pourtant, c’était fini. Elle commençait à sentir la terre glacée contre sa peau brûlante, l’herbe piquante contre sa joue irritée, et le vent qui semblait graver sur elle les larmes. Dès qu’elle eut assez de forcs, elle se retourna, sur le dos, reprenant plus aisément son souffle, encore perdu, incapable de savoir où elle était, ce qu’il s’était passé., les yeux vitreux ouverts sans voir le ciel.
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Re: [Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Mar 9 Fév 2021 - 2:01
Béhékine vit la métisse afficher une expression interloquée, se reprendre, puis hésiter, avant de se décider.
Se saisissant du "bouquet" tendu par Itchy, elle se retrouva aussitôt aux prises avec le sortilège et fut réduite à l'état de pantin se convulsant au sol et hurlant à l'agonie. Le Membraneux était presque désolé pour elle.
Presque.
La perception de la douleur était très subjective et il avait peut-être forcé la dose, son souvenir altéré par sa colère et son envie de revanche, mais il trouvait qu'elle en faisait un peu trop avec son hurlement. Elle était en train de lui vriller les tympans avec ces conneries.
A la voir gesticuler comme un versous cette chaleur il songea à se lever pour venir la tuer, profitant de sa vulnérabilité. Ça aurait été facile : un coup de patte ou de crocs, et le hurlement se serait éteint aussitôt.
Il ne bougea pas.
Il n'avait qu'une parole, après tout.
Séléné avait beau n'être à ses yeux qu'une pimbêche idiote, arrogante, inconséquente et hypocrite, il lui avait proposé un marché. Et elle avait accepté. Même si les choix qu'il lui avait laissés étaient au final assez limités, elle avait accepté.
Et tuer Séléné n'avait jamais vraiment été son but le plus souhaité pour cette rencontre. Bien sûr, si elle s'était montrée moins conciliante et qu'ils avaient fini par se battre, il n'aurait pas retenu ses coups. Mais la voir se contorsionner de la sorte sous la "poésie" suffisait à étancher sa soif de vengeance envers elle.
Malgré ses paroles, elle avait été ajoutée dans le Pacte par Siffroy et c'était le vieil homme qui avait été le seul maître. Donc il pouvait laisser Séléné en vie et rester fidèle à son code de conduite personnel de tuer ceux qui l'avaient réduit en esclavage.
Enfin, le hurlement se réduisit en gémissement, accompagné d'une respiration rauque et rapide. Béhékine sentait que l'enchantement se dissipait.
Le Membraneux attendit encore un peu, grimaçant lorsque son odorat lui remonta les effluves de la sueur, du vomi et d'autres sécrétions déplaisantes. Ses garçons ne s'approchaient pas de la métisse à moitié comateuse, mais ne perdaient pas une miette du spectacle, intrigués de cette vision d'un être de chair rendu malade par leur Père. Seul Itchy avait aussi une mine grave et sombre, comprenant que c'était quelque chose que Béhékine avait lui-même subi par le passé.
Sans prévenir, le Démon siffla une courte note aiguë et ses garçons rejoignirent rapidement leur place respective sur son dos et ses épaules - Bob en pôle position, installé là où ses cornes sortaient de son crâne - puis il se mit debout, grimaçant malgré lui lorsque ses articulations craquèrent.
Elle devait être assez éveillée pour le comprendre, à défaut de peut-être pouvoir lui répondre.
- Félicitations, peu de non-Membraneux ont fait l'expérience d'une invocation. La douleur se dissipe rapidement mais mémorise la bien.
Nous en avons terminé, toi et moi. Tu peux reprendre le cours de ta vie tranquillement.
En espérant ne plus te revoir... allez, bisou !
Sur ces mots, Béhékine se détourna et commença à s'éloigner, son pas lourd résonnant entre les tombes.
Il voulait s'éloigner un peu à pattes, avant de préparer une téléportation. Peut-être qu'il irait chasser un peu, avant de rentrer sur l'île de son amie. Chez lui...
Cela avait été une affaire et une matinée rondement menée. Il lui restait quelques petites choses à régler avant de passer au plat principal.
Puis, ce serait à Siffroy, de faire face aux conséquences.
[Fini pour moi, sauf si tu veux que Séléné relance la discussion ^^]
Se saisissant du "bouquet" tendu par Itchy, elle se retrouva aussitôt aux prises avec le sortilège et fut réduite à l'état de pantin se convulsant au sol et hurlant à l'agonie. Le Membraneux était presque désolé pour elle.
Presque.
La perception de la douleur était très subjective et il avait peut-être forcé la dose, son souvenir altéré par sa colère et son envie de revanche, mais il trouvait qu'elle en faisait un peu trop avec son hurlement. Elle était en train de lui vriller les tympans avec ces conneries.
A la voir gesticuler comme un ver
Il ne bougea pas.
Il n'avait qu'une parole, après tout.
Séléné avait beau n'être à ses yeux qu'une pimbêche idiote, arrogante, inconséquente et hypocrite, il lui avait proposé un marché. Et elle avait accepté. Même si les choix qu'il lui avait laissés étaient au final assez limités, elle avait accepté.
Et tuer Séléné n'avait jamais vraiment été son but le plus souhaité pour cette rencontre. Bien sûr, si elle s'était montrée moins conciliante et qu'ils avaient fini par se battre, il n'aurait pas retenu ses coups. Mais la voir se contorsionner de la sorte sous la "poésie" suffisait à étancher sa soif de vengeance envers elle.
Malgré ses paroles, elle avait été ajoutée dans le Pacte par Siffroy et c'était le vieil homme qui avait été le seul maître. Donc il pouvait laisser Séléné en vie et rester fidèle à son code de conduite personnel de tuer ceux qui l'avaient réduit en esclavage.
Enfin, le hurlement se réduisit en gémissement, accompagné d'une respiration rauque et rapide. Béhékine sentait que l'enchantement se dissipait.
Le Membraneux attendit encore un peu, grimaçant lorsque son odorat lui remonta les effluves de la sueur, du vomi et d'autres sécrétions déplaisantes. Ses garçons ne s'approchaient pas de la métisse à moitié comateuse, mais ne perdaient pas une miette du spectacle, intrigués de cette vision d'un être de chair rendu malade par leur Père. Seul Itchy avait aussi une mine grave et sombre, comprenant que c'était quelque chose que Béhékine avait lui-même subi par le passé.
Sans prévenir, le Démon siffla une courte note aiguë et ses garçons rejoignirent rapidement leur place respective sur son dos et ses épaules - Bob en pôle position, installé là où ses cornes sortaient de son crâne - puis il se mit debout, grimaçant malgré lui lorsque ses articulations craquèrent.
Elle devait être assez éveillée pour le comprendre, à défaut de peut-être pouvoir lui répondre.
- Félicitations, peu de non-Membraneux ont fait l'expérience d'une invocation. La douleur se dissipe rapidement mais mémorise la bien.
Nous en avons terminé, toi et moi. Tu peux reprendre le cours de ta vie tranquillement.
En espérant ne plus te revoir... allez, bisou !
Sur ces mots, Béhékine se détourna et commença à s'éloigner, son pas lourd résonnant entre les tombes.
Il voulait s'éloigner un peu à pattes, avant de préparer une téléportation. Peut-être qu'il irait chasser un peu, avant de rentrer sur l'île de son amie. Chez lui...
Cela avait été une affaire et une matinée rondement menée. Il lui restait quelques petites choses à régler avant de passer au plat principal.
Puis, ce serait à Siffroy, de faire face aux conséquences.
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On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
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Re: [Terminé] Les Conséquences. [PV Séléné Saralondé, me MP si vous souhaitez rejoindre]
Mar 9 Fév 2021 - 9:59
Oh, oui, elle entendit ce qu’il avait à lui dire. C’était comme une voix menaçante, mais qui la ramenait à la réalité, alors même qu’une douleur surnaturelle la maintenait clouée au sol. Il lui sembla entendre longtemps ce pas résonner entre les tombes. Elle n’était pas en état de répondre, si d’ailleurs de se lever, et resta là, encore un peu,avec l’étrange sensation que le froid lui sillait les paupières. Quand elle eut repris ses esprits, elle se força à ouvrir les yeux, et se redressa, d’abord assise, puis debout une fois que sa tête eut cessé de tourner.
Elle était pourtant habituée aux douleurs et aux humiliations, se considérant elle-même comme plutôt dure à cuire mais ça … Rien n’aurait pu l’y préparer. Elle espérait fort que jamais cette mémoire ne pourrait être exploitée par les êtres plus retors, dans des buts de tortures, car c'était infâme, et cela avait donc toutes les chances de réussir. Elle reprit son souffle, sa respiration rauque et saccadée revenant peu à peu à la normale. Rien, cependant, ne pouvait la débarrasser du goût de la bile. Et pourtant, il lui fallait prévenir Siffroy. Elle n’était pas bête, et se doutait fort qu’ensuite, Béhékine irait régler ses comptes avec lui, et elle n’était pas certaine qu’il se contente de lui faire expérimenter cette douleur -même si, au vu de l’âge de Siffroy, cela aurait sans doute suffi à le tuer d’un arrêt cardiaque). Pourtant, elle ne pouvait décemment pas se présenter comme ça au palais de Minos. Son état aurait posé question, et une rumeur aurait eu tôt fait de se répandre à travers toute la ville. Cependant, impossible aussi d’aller directement chez lui: elle y serait acueillie par sa femme, qui, trop curieuse, allait l’abonder de uestionner, et deviendrait sans nul doute soupçonneuse, ce qu’elle souhaitait éviter. Rentrer au palais d’EAque, dans se appartements, lui semblait délicat dans son état -puisqu’elle était encore maculée de vomi, mais elle ne se voyait pas vraiment d’autre choix (mis à part se réfugier dans la maison où elle avait vécu avec Thane et Deus, mais elle n’avait aucune envie de s'abaisser à ce qu’elle vivrait comme une régression). Elle repartit donc comme elle était venue, à pied. Elle fit en sorte de faire disparaître les traces trop visibles de ses sécrétions grâce à un mouchoir, et remit un peu en place ses cheveux. Elle puait cependant, et doutait fort de passer complètement inaperçue, mais elle se devait d’essayer.
Une quarantaine de minutes plus tard, elle reposait dans une baignoire remplie d’eau brûlante. Elle n’y resta pas longtemps, mais ce fut suffisant pour faire disparaitre la sensation d'engourdissement dû au froid, et, elle l’espérait, limiter les courbatures le lendemain. Son esprit était brumeux, mais elle lutta pour se sortir des vapeurs d’eau chaude, et s’habiller de propre.
Elle n’avait pas croisé grand monde en rentrant et c’était tant mieux. Elle avait esquivé le peu de questions qu'on lui avait posées, ayant hâte de se débarrasser des restes de cette “poésie”. Une fois rhabillée, elle partit jusqu’à Minos. Une fois au Palais, elle demanda un entretien avec Siffroy, en urgence, sous un prétexte fallacieux impliquant la relation entre Eaque et Minos.
Il arriva rapidement, alors qu’elle-même sentait sa tête tourner -elle n’avait encore rien mangé d’autre que son petit-déjeuner. Aussi, dès qu'ils furent installés dans une salle à part, et qu’elle fut invitée à parler, elle expliqua les raisons de sa présence. La parchemin, les retrouvailles, la discussion, la brume, l’éclair, la souffrance. Puis, le départ de Béhékine, et ce qu’elle soupçonnait de ses projets.
Je sais, Siffroy, que c’était quelque chose dont nous nous doutions. Mais je crois que cette fois, il est vraiment décidé. Il a dit en avoir fini avec moi, et je n’ai aucun doute: ensuite ce sera ton tour, et, selon moi, ce sera bientôt. Evidemment, je ne crois pas que mon avertissement puisse t'aider à lui échapper, mais je veux juste te dire de faire attention. Je ne suis pas sûre qu'il se contente de te faire expérimenter sa douleur.
Il lui promit de faire attention, et elle lui promit de lui venir en aide s’il en avait besoin. Ils devaient se retroubvr, quelques jours plus tard, pour l’inauguration du grand projet de sa femme. Elle espérait qu’il serait au rendez-vous.
Sujet terminé, sujet archivé !
Elle était pourtant habituée aux douleurs et aux humiliations, se considérant elle-même comme plutôt dure à cuire mais ça … Rien n’aurait pu l’y préparer. Elle espérait fort que jamais cette mémoire ne pourrait être exploitée par les êtres plus retors, dans des buts de tortures, car c'était infâme, et cela avait donc toutes les chances de réussir. Elle reprit son souffle, sa respiration rauque et saccadée revenant peu à peu à la normale. Rien, cependant, ne pouvait la débarrasser du goût de la bile. Et pourtant, il lui fallait prévenir Siffroy. Elle n’était pas bête, et se doutait fort qu’ensuite, Béhékine irait régler ses comptes avec lui, et elle n’était pas certaine qu’il se contente de lui faire expérimenter cette douleur -même si, au vu de l’âge de Siffroy, cela aurait sans doute suffi à le tuer d’un arrêt cardiaque). Pourtant, elle ne pouvait décemment pas se présenter comme ça au palais de Minos. Son état aurait posé question, et une rumeur aurait eu tôt fait de se répandre à travers toute la ville. Cependant, impossible aussi d’aller directement chez lui: elle y serait acueillie par sa femme, qui, trop curieuse, allait l’abonder de uestionner, et deviendrait sans nul doute soupçonneuse, ce qu’elle souhaitait éviter. Rentrer au palais d’EAque, dans se appartements, lui semblait délicat dans son état -puisqu’elle était encore maculée de vomi, mais elle ne se voyait pas vraiment d’autre choix (mis à part se réfugier dans la maison où elle avait vécu avec Thane et Deus, mais elle n’avait aucune envie de s'abaisser à ce qu’elle vivrait comme une régression). Elle repartit donc comme elle était venue, à pied. Elle fit en sorte de faire disparaître les traces trop visibles de ses sécrétions grâce à un mouchoir, et remit un peu en place ses cheveux. Elle puait cependant, et doutait fort de passer complètement inaperçue, mais elle se devait d’essayer.
Une quarantaine de minutes plus tard, elle reposait dans une baignoire remplie d’eau brûlante. Elle n’y resta pas longtemps, mais ce fut suffisant pour faire disparaitre la sensation d'engourdissement dû au froid, et, elle l’espérait, limiter les courbatures le lendemain. Son esprit était brumeux, mais elle lutta pour se sortir des vapeurs d’eau chaude, et s’habiller de propre.
Elle n’avait pas croisé grand monde en rentrant et c’était tant mieux. Elle avait esquivé le peu de questions qu'on lui avait posées, ayant hâte de se débarrasser des restes de cette “poésie”. Une fois rhabillée, elle partit jusqu’à Minos. Une fois au Palais, elle demanda un entretien avec Siffroy, en urgence, sous un prétexte fallacieux impliquant la relation entre Eaque et Minos.
Il arriva rapidement, alors qu’elle-même sentait sa tête tourner -elle n’avait encore rien mangé d’autre que son petit-déjeuner. Aussi, dès qu'ils furent installés dans une salle à part, et qu’elle fut invitée à parler, elle expliqua les raisons de sa présence. La parchemin, les retrouvailles, la discussion, la brume, l’éclair, la souffrance. Puis, le départ de Béhékine, et ce qu’elle soupçonnait de ses projets.
Je sais, Siffroy, que c’était quelque chose dont nous nous doutions. Mais je crois que cette fois, il est vraiment décidé. Il a dit en avoir fini avec moi, et je n’ai aucun doute: ensuite ce sera ton tour, et, selon moi, ce sera bientôt. Evidemment, je ne crois pas que mon avertissement puisse t'aider à lui échapper, mais je veux juste te dire de faire attention. Je ne suis pas sûre qu'il se contente de te faire expérimenter sa douleur.
Il lui promit de faire attention, et elle lui promit de lui venir en aide s’il en avait besoin. Ils devaient se retroubvr, quelques jours plus tard, pour l’inauguration du grand projet de sa femme. Elle espérait qu’il serait au rendez-vous.
Sujet verrouillé
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