- Beldura GlowMinosien.ne
- Messages : 596
Date d'inscription : 28/05/2011
Age : 31
Localisation : Au Palais de Minos
Votre personnage et ses relations
Date de naissance: 30/06/2758
Âge: 32
Branche(s): Fille du Feu
Lieu de vie: Palais de Minos
Occupation: Reine de Minos
Niveau de richesse: 9
Niveau de célébrité: 9
Relations principales:
Autres informations essentielles:
[Archivé] L'Anniversaire [Fête du Couronnement 2785-2786][libre]
Ven 22 Jan 2021 - 9:08
Nous étions le dernier jour de l’année, et en ce jour, c'était elle qui était mise en avant, bien malgré elle. Il faut bien admettre qu’elle avait été un peu naïve d’imaginer que cela passerait comme une lettre à la poste, et que personne ne ferait rien pour fêter cela. Bien mal lui en avait pris, elle avait ainsi été écartée du début de la préparation des festivités, ayant bien du mal à faire réduire la voilure de l’évènement après coup.
Cela faisait dix ans qu’elle régnait sur le continent minosien.
Dix ans, donc, qu’elle était passée du statut de fleuriste anonyme à celui de Reine adulée. Dix ans qu’elle luttait quotidiennement contre tout ce qui faisait son caractère, et dix ans qu’elle en apprenait chaque jour un peu plus sur le monde tout en tentant de ne pas faire de bêtise.
D’aucuns diraient qu’elle s’en sortait très bien. En effet, les minosiens adoraient leur Reine (et à ce qui auraient opposé “Mais qui n’adorent-ils pas ?”, on peut tout à fait répliquer que certes, mais que rares étaient tout de même les dirigeants qui emportaient un tel engouement, un tel amour, et ce, il fallait l’admettre, même sur Minos), et ne souhaitaient que son bonheur, s'appliquant ainsi à exécuter la moindre de ses directives avec zèle et ferveur. Les employés du château, eux, disaient que l’on n'avait jamais vu souverain si gentil, doux et accommodant, ne demandant jamais rien d'extravagant (mis à part ces étrangetés liées à ses peurs si fréquentes). Les conseillers et ministres, eux, s’émerveilalient devant la capacité d’écoute et la manière de prendre des décisiosn de la jeune femme. Sa gestion de l'arrivée d’Efferias, qui aurait pu se transformer en crise pour beaucoup, était également unanimement saluée. Pour la plupart des gens, en effet, l’émergence d’une ville et d’une population entières, avec une culture, des mœurs, des lois très différentes de ce qui se faisait sur le territoire avait de quoi déstabiliser, braquer. Pourtant, la jeune souveraine les avait accueillis à bras ouvert, et avait adapté les lois à eux, avait négocié des traités, avait fait en sorte qu’ils se sentent chez eux. Très vite des efferians étaient entrés au conseil par exemple.
Même ceux qui ne l’aimaient pas devaient s'accorder sur un point: en dix ans, cette frêle jeune fille avait fait de Minos un continent auto suffisant où l'éducation était d’une exceptionnelle qualité. C'était un havre de paix, qui accueillait les réfugiés, et proposait à chacun un foyer. Mais c’était aussi un continent qui s’était doté d’une armée et de services secrets de plus en plus compétents, sans cesser pourtant de respecter les droits et libertés de chacun. C’était d’ailleurs bien souvent pour toutes ces raisons que ceux qui ne l'aimaient pas … ne l'aimaient pas. Elle avait fait de Minos un continent indépendant, plus fort, le sortant de son statut de faible lopin de terre sans intérêt, que l’on pouvait protéger ou attaquer à l’envi.
On saluait également sa résilience, sa manière de faire face aux évènements de la vie. On s’extasiait devant sa manière discrète de laisser sa trace dans l’histoire, devant sa perspicacité, son efficacité. En bref, Beldura Glow était une reine adorée, et c’était pour cela que son peuple voulait la fêter en ce jour: pour la remercier d’être à leur tête depuis ces dix années.
Cependant, ce n’était pas du tout ce que voyait la jeune femme. Elle ne voyait qu’un ramassis d’hésitations et de hasards, qui avaient, par un quelconque miracle, réussi à ne mener à aucune catastrophe. Durant ces dix ans, elle avait perdu la liberté, l'amitié, et l’amour tout d’un seul coup, le tout en ayant la sensation de s’éloigner de plus en plus du commun des mortels pour ne devenir qu’un personnage, un tableau vivant, une fonction incarnée. D’ailleurs ce n’était pas elle que l’on fêtait, mais bien cette fonction. Plus le temps passait, plus elle était loin d’elle-même.
La matinée, cependant, s’était bien passée. Lors du conseil des gouvernements, chacun avait fait comme si les évènements à suivre n’existaient pas. Tout s’était consacré sur le bilan de l’année, et les projets pour celle à venir, mâtiné de grande politesse.
C’était après que ça s’était gâté.
Vêtue d’une tenue dans les tons jaunes et roses qui rappelait étrangement celle de la soirée (funeste ?) de son tirage au sort, elle avait du prononcer, seule, un discours pour célébrer ses dix années à la tête du continent. Elle avait eu énormément de mal à le préparer, et pensait avoir beaucoup de mal à le lire. Cependant, comme très souvent lorsqu'elle se retrouvait sous le feu des projecteurs, cela s’était déroulé sans réelle encombre -sinon qu’elle ne se souvenait de rien de ce qu’elle avait pu dire, aussi il était tout à fait possible qu’elle ait fait un discours sans aucun sens.
Avait ensuite démarré, sans lui laisser le temps de se reposer alors qu’elle sortait, exsangue et jambes tremblantes de l’exercice du discours, un défilé militaire qui lui avait fait prendre conscience de l’immensité de l’évolution durant la décennie, puisque les forces qui se présentaient devant elle, sans être au complet du tout, puisqu’un grand nombre de soldats étaient encore répartis partout sur le continent, seuls quelques éléments de chaque faction et division étant présents, étaient plus de trois fois supérieures à l’intégralité de l'armée qu’elle avait récupérée lors d son couronnement. Ce constat cependant la rendait un peu amère: comment et pourquoi est-ce qu’elle, lui détestait la violence avait-elle été amenée à multiplier ainsi sa force de frappe militaire ? était-ce réellement positif ? De plus, elle avait eu durant ce défilé des moments difficiles. Si beaucoup de choses avaient été évacuées en raison de ses phobies, les coups de canons et autres explosions maîtrisées n’avaient pas été reléguées au placard, et Beldura avait à chaque fois violemment sursauté, enfonçant ses doigts toujours plus profond dans son fauteuil et se brisant trois ongles au passage. Elle avait dû se concentrer pour ne pas s’enfuir ou se mettre à pleurer, ce qui aurait mis tout le monde dans l’embarras. O comme elle regrettait la présence de Sorga dans ces moments là !
S’en était ensuite suivi un défilé fluvial, où elle avait pu admirer, ébahie, des compositions florales ou fruitières sublimes, entendre des chants dignes des plus beaux opéras et des choeurs d'enfants, et même découvrir une statue d’elle entièrement faite de fleurs. C’était beaucoup plus calme, et cela lui avait bien mieux convenu.
Puis, toujours sur son balcon, elle avait pu assister à foule de petits spectacles. Ainsi, les écoles s’étaient rassemblées pour chanter en son honneur, les collèges avaient monté une pièce de théâtre, et les lycéens avaient préparé des discours. Plusieurs notables avaient, eux aussi, fait un discours, et des stars minosiennes avaient chanté, dansé ou joué la comédie en son honneur. Elle avait énormément applaudie, touchée par de telles attentions. Plusieurs quartiers, plusieurs villes étaient aussi venues présenter les vœux et leurs créations, et cela avait permis d’enchaîner sur un hommage plus formel, ainsi que sur des offrandes. A vrai dire, c’était pour elle un moment délicat, car elle était assez gênée d'être ainsi couverte de cadeaux en public pour n’avoir fait que son devoir. Cependant, elle avait remercié amplement, ayant parfaitement conscience que des centaines d’autres menus cadeaux, accompagnés de lettres, l'attendaient encore au palais. En effet, depuis plusieurs jours, tout ceci affluait, et ce soir, ce serait pire, les elysionniens ayant la possibilité de lui écrire et de déposer ces lettres au palais directement en cette journée particulière.
Ensuite, elle était rentrée au palais pour le repas, qui s’était avéré très long et très lourd, mais d’un raffinement extrême. Il y avait à ses côtés les plus puissants d'Elysion. Ainsi à sa droite on trouvait Apolline et Caleb, et à sa gauche Alexa. Il y avait également de nombreux ministres et notables, mais elle avait fait en sorte qu’un tri strict soit fait, s'assurant de ne pas avoir invités là des personnalités troubles, qui apportent leur soutien à l’obscur, ou faisaient des choses contre lesquelles Beldura luttait. Ainsi, si Aurore était là, elle était seule. La Reine avait totalement confiance en la descendante des Eksezkiel, mais nullement en une quelconque autre personne de sa famille proche. Elle n’avait, de plus, aucune envie de voir à sa table Morrighan qui avait été si odieux avec elle, ou de devoir supporter la présence d’Isaac, qui aurait sans doute été invité avec le reste de sa famille.
En contrebas, dans une position assez étrange, il y avait des elysionniens, pour la plupart minosiens, qui avaient fait le choix d’eux aussi manger ici, pouvant ainsi observer les plus puissants au plus proche. Cela s’était terminé sur un énorme gâteau, rempli de ce qui aurait pu ressembler à dix sublimes bougies, mais était en réalité dix bâtons lumineux imaginés par les meilleurs dessinateurs afin de ne pas effrayer la souveraine, ce dont elle leur était profondément reconnaissante.
Ceci avait aussi marqué le lancement du traditionnel bal, au début duquel elle s’était éclipsée pour aller se changer, car une seule robe n’était manifestement pas suffisante pour ce genre d'évènements. Elle était donc revenue quelques minutes plus tard, vêtue d’une robe sublime, qui rappelait à s'y méprendre le soleil. En réalité elle semblait un peu perdue dans toutes ces dentelles, tous cs voiles, mais il fallait admettre que cela lui donnait une allure des plus altières. Ses longs cheveux roux étaient répartis en un savant et complexe chignon, réparti des deux côtés de sa tête, et sur lequel trônait sa couronne. Son col était haut, et réparti en piques rappelant les rayons du soleil. En bref, Beldura était sublime, comme bien souvent lorsque les “fauves” s'occupaient d’elle. Un véritable tableau vivant.
Dès son entrée dans la pièce, elle fut assaillie de personnes voulant discuter avec elle, et elle mit un point d’honneur à converser avec chacune. Elle accorda même quelques danses, à commencer par Caleb Trisha, qui se faisait toujours un plaisir de lui proposer la première danse.
Elle dansa également avec son conseiller, Siffroy Belgan, dont le pied restait alerte malgré son grand âge, et avec qui les relations s’étaient considérablement refroidies depuis l’incident que lui avait rapporté Tapahari -que Beldura avait par ailleurs invitée, tout en doutant fort de sa présence. Elle avait décidé de continuer à employer le vieil homme, car il restait un atout stratégique important, au vu de son expérience et de ses connaissances, mais son attitude et sa prise de décision l’avaient révoltée. De même, le fait qu’il implique là-dedans une ministre eaquienne, risquant donc de les rapprocher de l’incident diplomatique au moindre faux pas, l’avait beaucoup exaspérée. Si Beldura n’avait pas spécifiquement de volonté de contrôle total, elle supportait mal qu’un de ses plus proches n’ait recours à la violence, à l'asservissement, sur la base de coutumes barbares, et de préjugés. Et encore, elle ne savait pas que Béhékine était un ami de la femme de Siffroy, sinon, celui-ci aurait très certainement pu dire adieu à son poste, ce dont il était déjà passé très proche. Elle continuait tout de même de prendre en compte ses conseils avisés, et le respectait toujours, malgré cet incident.
Après cette danse, il la mena jusqu’à sa femme, Odéline, qui avait revêtu une très jolie robe blanche, très simple, et avec qui Beldura conversa quelque peu. Elle savait depuis longtemps qu’elle appréciait cette jeune femme, malgré le peu d’occasions qu’elles avaient eu de se parler. Elle lui avait toujours parue avenante, sympathique et des plus bienveillantes. Elle savait, par les anecdotes que lui rapportait Siffroy, qu’elle avait tendance à accueillir chez eux tout ce qui passait, humain ou animal, et qu'ils hébergeaient depuis peu un nouvel enfant. Elle en déduisait donc que c’était une femme généreuse, parfaite représentante des minosiens. Aussi, au vu de ce qu’elle connaissait du caractère de la jeune femme, sa proposition ne l’avait pas du tout étonnée. La jeune Reine avait donc immédiatement accepté, et fixé à la jeune femme un rendez-vous le surlendemain, afin d’en discuter plus calmement. Cependant, elle interrompit la discussion en voyant une autre jeune femme, en pantalon, chose assez rare dans ce type de soirée pour être notée, approcher, qu’elle reconnut relativement rapidement malgré un changement flagrant de style vestimentaire.
Beldura salua donc Aëlia, qui se fendit d’une légère révérence. Celle-ci avait manifestement vu Odéline, sans apercevoir la Reine à ses côtés, et paraissait un peu gênée de se trouver ainsi face à la souveraine de Minos. Celle-ci, cependant fit son possible pour détendre la nouvelle venue (mais il fallait avouer que la femme de Siffroy fut bien plus efficace qu’elle). Beldura en profita pour demander à Odéline des nouvelles de la petite Renild, la fille de Garmyr, qu’elle avait chez elle, sans voir le trouble que cela jetait sur le visage d’Aëlia. Elle n’en eut en effet pas le temps, car un homme brun arriva alors qu’Odéline Belgan répondait, se mettant entre Aëlia, à qui il frôla la taille, et qui se rapprocha de lui, et la Reine. Luther Delabost. La Reien niota avec amusement que les vêtements d'Aëlia et les siens se ressemblaient étrangement, tant dans le style et la coupe que dans la facture elle-même. Elle lui sourit poliment, et accepta lorsqu’il lui proposa une danse.
Ils s’élancèrent donc en tournant au milieu de la piste. Il avait un style de danse bien différent de celui de Siffroy ou Caleb par exemple, mais faisait un cavalier efficace. Surtout, leur position mouvante permettait d’être un peu à l'écart des oreilles indiscrètes, aussi en profita-t-elle pour glisser à l’entrepreneur efferian:
Je tiens à vous remercier de nouveau, monsieur Delabost, pour l’inestimable présent que vous m'avez offert. Pourriez-vous également transmettre le message à votre associé, monsieur Pennkalet, que je ne vois pas ici ce soir ?
En effet, le matin même, avant le conseil, Delabost et Pennnkalet, entourés de toute une délégation composée de ses plus proches ministres et conseillers, ainsi que d’un représentant du gouvernement eaquien, s’étaient présentés à elle. Ils venaient lui offrir le cadeau dont on lui avait tant parlé. Cette surprise qu’on lui préparait. En réalité, elle ne s’était pas du tout attendue à ce que cette surprise lui soit offerte avant le début de la journée, ni à ce qu'elle tienne dans une si petite boîte, que son toucher avait permis d’ouvrir. Elle ne pensait pas, non plus, que ce cadeau lui plairait tant.
Luther Delabost et Thane Pennkalet avaient collaboré en son honneur, et avaient créé, spécialement pour elle, un mélange parfait de magie et de technologie, qu’elle portait d’ailleurs depuis. C’était un présent qu’elle se devait, lui avait-on dit, de porter en permanence, et de manière discrète, sans dévoiler à quiconque son emplacement. En effet, c’était une question de sécurité: on lui avait offert un sorte de puce qui contenait en réalité une armure magique, qui se déploierait à la moindre attaque. Son mélange techno-magique lui permettait de n’être désactivable par aucune attaque, sa discrétion lui assurait une certaine sécurité. Et surtout, cela permettait de protéger la souveraine de toutes sortes d'attaques. Le métal d e l’armure était fait d’une sorte d'alliage avec un métal efferian qui lui conférait une résistance inouïe, et l’armure créait également un bouclier, une aura de protection autour d’elle. C'était un présent d’une valeur inestimable, et à forte valeur symbolique. C’était la collaboration de Minos et d’Eaque, d’Efferias et du reste du monde, de la magie et de la technique, qu’elle portait sur elle. C’était la manifestation physique d’une alliance forte, et, il fallait l'admettre, elle était à la fois fière de porter un tel objet, et rassurée d’être ainsi protégée. Elle savait évidemment, que les temps étaient sombres, et craignait une attaque permanente. Elle faisait parti des plus réticents à chaque événement, redoutant une manifestation du Ténébreux. Elle savait aussi qu’elle n’avait aucun moyen de se défendre par elle-même: sa maîtrise magique était nulle, puisqu’elle était incapable de se servir de es pouvoirs. Quant à ses capacités physiques, elles étaient risibles. Ainsi, ce type d’artefact lui convenait très bien. Son seul regret était que son peuple, lui, n’était pas si bien protégé.
Lorsque la danse fut terminée, Delabost la ramena auprès de ses ministres, avec qui il échangea quelques mots. Rapidement après cela, c’est Séléné Saralondë qui s’approcha, seule. On lui avait relaté des remous dans sa vie personnelle, mais Beldura n’y avait prêté aucune attention. Elles échangèrent quelques mots, sans que la Reine ne mentionne l’incident avec Siffroy; elle se doutait que la métisse était déjà au courant de son opinion à ce sujet, et ne voyait aucun intérêt à en remettre une couche. Elle lui glissa cependant qu’il était possible que ses services soient demandés sous peu. Il y avait en effet une alliance politique entre Eaque et Minos, et la jeune femme pouvait avoir un rôle stratégique.
Ce fut donc, il fallait l’admettre, une soirée chargée pour Beldura Glow. Cependant, en cet instant précis, la jeune reine prenait un peu d’air sur l’un des balcons de la salle de bal, seule, contemplant en contrebas l’immensité de la ville où son peuple fêtait, lui aussi, le Couronnement.
Sujet archivé: pas de réponse depuis 3 mois ou plus.
Ce n’est pas un problème il n'est pas perdu pour autant ! Vous pouvez le faire déverrouiller ! Il suffit d’envoyer un MP à Deus, Eden ou Sorga demandant de déverrouiller le sujet.
Cela faisait dix ans qu’elle régnait sur le continent minosien.
Dix ans, donc, qu’elle était passée du statut de fleuriste anonyme à celui de Reine adulée. Dix ans qu’elle luttait quotidiennement contre tout ce qui faisait son caractère, et dix ans qu’elle en apprenait chaque jour un peu plus sur le monde tout en tentant de ne pas faire de bêtise.
D’aucuns diraient qu’elle s’en sortait très bien. En effet, les minosiens adoraient leur Reine (et à ce qui auraient opposé “Mais qui n’adorent-ils pas ?”, on peut tout à fait répliquer que certes, mais que rares étaient tout de même les dirigeants qui emportaient un tel engouement, un tel amour, et ce, il fallait l’admettre, même sur Minos), et ne souhaitaient que son bonheur, s'appliquant ainsi à exécuter la moindre de ses directives avec zèle et ferveur. Les employés du château, eux, disaient que l’on n'avait jamais vu souverain si gentil, doux et accommodant, ne demandant jamais rien d'extravagant (mis à part ces étrangetés liées à ses peurs si fréquentes). Les conseillers et ministres, eux, s’émerveilalient devant la capacité d’écoute et la manière de prendre des décisiosn de la jeune femme. Sa gestion de l'arrivée d’Efferias, qui aurait pu se transformer en crise pour beaucoup, était également unanimement saluée. Pour la plupart des gens, en effet, l’émergence d’une ville et d’une population entières, avec une culture, des mœurs, des lois très différentes de ce qui se faisait sur le territoire avait de quoi déstabiliser, braquer. Pourtant, la jeune souveraine les avait accueillis à bras ouvert, et avait adapté les lois à eux, avait négocié des traités, avait fait en sorte qu’ils se sentent chez eux. Très vite des efferians étaient entrés au conseil par exemple.
Même ceux qui ne l’aimaient pas devaient s'accorder sur un point: en dix ans, cette frêle jeune fille avait fait de Minos un continent auto suffisant où l'éducation était d’une exceptionnelle qualité. C'était un havre de paix, qui accueillait les réfugiés, et proposait à chacun un foyer. Mais c’était aussi un continent qui s’était doté d’une armée et de services secrets de plus en plus compétents, sans cesser pourtant de respecter les droits et libertés de chacun. C’était d’ailleurs bien souvent pour toutes ces raisons que ceux qui ne l'aimaient pas … ne l'aimaient pas. Elle avait fait de Minos un continent indépendant, plus fort, le sortant de son statut de faible lopin de terre sans intérêt, que l’on pouvait protéger ou attaquer à l’envi.
On saluait également sa résilience, sa manière de faire face aux évènements de la vie. On s’extasiait devant sa manière discrète de laisser sa trace dans l’histoire, devant sa perspicacité, son efficacité. En bref, Beldura Glow était une reine adorée, et c’était pour cela que son peuple voulait la fêter en ce jour: pour la remercier d’être à leur tête depuis ces dix années.
Cependant, ce n’était pas du tout ce que voyait la jeune femme. Elle ne voyait qu’un ramassis d’hésitations et de hasards, qui avaient, par un quelconque miracle, réussi à ne mener à aucune catastrophe. Durant ces dix ans, elle avait perdu la liberté, l'amitié, et l’amour tout d’un seul coup, le tout en ayant la sensation de s’éloigner de plus en plus du commun des mortels pour ne devenir qu’un personnage, un tableau vivant, une fonction incarnée. D’ailleurs ce n’était pas elle que l’on fêtait, mais bien cette fonction. Plus le temps passait, plus elle était loin d’elle-même.
La matinée, cependant, s’était bien passée. Lors du conseil des gouvernements, chacun avait fait comme si les évènements à suivre n’existaient pas. Tout s’était consacré sur le bilan de l’année, et les projets pour celle à venir, mâtiné de grande politesse.
C’était après que ça s’était gâté.
Vêtue d’une tenue dans les tons jaunes et roses qui rappelait étrangement celle de la soirée (funeste ?) de son tirage au sort, elle avait du prononcer, seule, un discours pour célébrer ses dix années à la tête du continent. Elle avait eu énormément de mal à le préparer, et pensait avoir beaucoup de mal à le lire. Cependant, comme très souvent lorsqu'elle se retrouvait sous le feu des projecteurs, cela s’était déroulé sans réelle encombre -sinon qu’elle ne se souvenait de rien de ce qu’elle avait pu dire, aussi il était tout à fait possible qu’elle ait fait un discours sans aucun sens.
Avait ensuite démarré, sans lui laisser le temps de se reposer alors qu’elle sortait, exsangue et jambes tremblantes de l’exercice du discours, un défilé militaire qui lui avait fait prendre conscience de l’immensité de l’évolution durant la décennie, puisque les forces qui se présentaient devant elle, sans être au complet du tout, puisqu’un grand nombre de soldats étaient encore répartis partout sur le continent, seuls quelques éléments de chaque faction et division étant présents, étaient plus de trois fois supérieures à l’intégralité de l'armée qu’elle avait récupérée lors d son couronnement. Ce constat cependant la rendait un peu amère: comment et pourquoi est-ce qu’elle, lui détestait la violence avait-elle été amenée à multiplier ainsi sa force de frappe militaire ? était-ce réellement positif ? De plus, elle avait eu durant ce défilé des moments difficiles. Si beaucoup de choses avaient été évacuées en raison de ses phobies, les coups de canons et autres explosions maîtrisées n’avaient pas été reléguées au placard, et Beldura avait à chaque fois violemment sursauté, enfonçant ses doigts toujours plus profond dans son fauteuil et se brisant trois ongles au passage. Elle avait dû se concentrer pour ne pas s’enfuir ou se mettre à pleurer, ce qui aurait mis tout le monde dans l’embarras. O comme elle regrettait la présence de Sorga dans ces moments là !
S’en était ensuite suivi un défilé fluvial, où elle avait pu admirer, ébahie, des compositions florales ou fruitières sublimes, entendre des chants dignes des plus beaux opéras et des choeurs d'enfants, et même découvrir une statue d’elle entièrement faite de fleurs. C’était beaucoup plus calme, et cela lui avait bien mieux convenu.
Puis, toujours sur son balcon, elle avait pu assister à foule de petits spectacles. Ainsi, les écoles s’étaient rassemblées pour chanter en son honneur, les collèges avaient monté une pièce de théâtre, et les lycéens avaient préparé des discours. Plusieurs notables avaient, eux aussi, fait un discours, et des stars minosiennes avaient chanté, dansé ou joué la comédie en son honneur. Elle avait énormément applaudie, touchée par de telles attentions. Plusieurs quartiers, plusieurs villes étaient aussi venues présenter les vœux et leurs créations, et cela avait permis d’enchaîner sur un hommage plus formel, ainsi que sur des offrandes. A vrai dire, c’était pour elle un moment délicat, car elle était assez gênée d'être ainsi couverte de cadeaux en public pour n’avoir fait que son devoir. Cependant, elle avait remercié amplement, ayant parfaitement conscience que des centaines d’autres menus cadeaux, accompagnés de lettres, l'attendaient encore au palais. En effet, depuis plusieurs jours, tout ceci affluait, et ce soir, ce serait pire, les elysionniens ayant la possibilité de lui écrire et de déposer ces lettres au palais directement en cette journée particulière.
Ensuite, elle était rentrée au palais pour le repas, qui s’était avéré très long et très lourd, mais d’un raffinement extrême. Il y avait à ses côtés les plus puissants d'Elysion. Ainsi à sa droite on trouvait Apolline et Caleb, et à sa gauche Alexa. Il y avait également de nombreux ministres et notables, mais elle avait fait en sorte qu’un tri strict soit fait, s'assurant de ne pas avoir invités là des personnalités troubles, qui apportent leur soutien à l’obscur, ou faisaient des choses contre lesquelles Beldura luttait. Ainsi, si Aurore était là, elle était seule. La Reine avait totalement confiance en la descendante des Eksezkiel, mais nullement en une quelconque autre personne de sa famille proche. Elle n’avait, de plus, aucune envie de voir à sa table Morrighan qui avait été si odieux avec elle, ou de devoir supporter la présence d’Isaac, qui aurait sans doute été invité avec le reste de sa famille.
En contrebas, dans une position assez étrange, il y avait des elysionniens, pour la plupart minosiens, qui avaient fait le choix d’eux aussi manger ici, pouvant ainsi observer les plus puissants au plus proche. Cela s’était terminé sur un énorme gâteau, rempli de ce qui aurait pu ressembler à dix sublimes bougies, mais était en réalité dix bâtons lumineux imaginés par les meilleurs dessinateurs afin de ne pas effrayer la souveraine, ce dont elle leur était profondément reconnaissante.
Ceci avait aussi marqué le lancement du traditionnel bal, au début duquel elle s’était éclipsée pour aller se changer, car une seule robe n’était manifestement pas suffisante pour ce genre d'évènements. Elle était donc revenue quelques minutes plus tard, vêtue d’une robe sublime, qui rappelait à s'y méprendre le soleil. En réalité elle semblait un peu perdue dans toutes ces dentelles, tous cs voiles, mais il fallait admettre que cela lui donnait une allure des plus altières. Ses longs cheveux roux étaient répartis en un savant et complexe chignon, réparti des deux côtés de sa tête, et sur lequel trônait sa couronne. Son col était haut, et réparti en piques rappelant les rayons du soleil. En bref, Beldura était sublime, comme bien souvent lorsque les “fauves” s'occupaient d’elle. Un véritable tableau vivant.
Dès son entrée dans la pièce, elle fut assaillie de personnes voulant discuter avec elle, et elle mit un point d’honneur à converser avec chacune. Elle accorda même quelques danses, à commencer par Caleb Trisha, qui se faisait toujours un plaisir de lui proposer la première danse.
Elle dansa également avec son conseiller, Siffroy Belgan, dont le pied restait alerte malgré son grand âge, et avec qui les relations s’étaient considérablement refroidies depuis l’incident que lui avait rapporté Tapahari -que Beldura avait par ailleurs invitée, tout en doutant fort de sa présence. Elle avait décidé de continuer à employer le vieil homme, car il restait un atout stratégique important, au vu de son expérience et de ses connaissances, mais son attitude et sa prise de décision l’avaient révoltée. De même, le fait qu’il implique là-dedans une ministre eaquienne, risquant donc de les rapprocher de l’incident diplomatique au moindre faux pas, l’avait beaucoup exaspérée. Si Beldura n’avait pas spécifiquement de volonté de contrôle total, elle supportait mal qu’un de ses plus proches n’ait recours à la violence, à l'asservissement, sur la base de coutumes barbares, et de préjugés. Et encore, elle ne savait pas que Béhékine était un ami de la femme de Siffroy, sinon, celui-ci aurait très certainement pu dire adieu à son poste, ce dont il était déjà passé très proche. Elle continuait tout de même de prendre en compte ses conseils avisés, et le respectait toujours, malgré cet incident.
Après cette danse, il la mena jusqu’à sa femme, Odéline, qui avait revêtu une très jolie robe blanche, très simple, et avec qui Beldura conversa quelque peu. Elle savait depuis longtemps qu’elle appréciait cette jeune femme, malgré le peu d’occasions qu’elles avaient eu de se parler. Elle lui avait toujours parue avenante, sympathique et des plus bienveillantes. Elle savait, par les anecdotes que lui rapportait Siffroy, qu’elle avait tendance à accueillir chez eux tout ce qui passait, humain ou animal, et qu'ils hébergeaient depuis peu un nouvel enfant. Elle en déduisait donc que c’était une femme généreuse, parfaite représentante des minosiens. Aussi, au vu de ce qu’elle connaissait du caractère de la jeune femme, sa proposition ne l’avait pas du tout étonnée. La jeune Reine avait donc immédiatement accepté, et fixé à la jeune femme un rendez-vous le surlendemain, afin d’en discuter plus calmement. Cependant, elle interrompit la discussion en voyant une autre jeune femme, en pantalon, chose assez rare dans ce type de soirée pour être notée, approcher, qu’elle reconnut relativement rapidement malgré un changement flagrant de style vestimentaire.
Beldura salua donc Aëlia, qui se fendit d’une légère révérence. Celle-ci avait manifestement vu Odéline, sans apercevoir la Reine à ses côtés, et paraissait un peu gênée de se trouver ainsi face à la souveraine de Minos. Celle-ci, cependant fit son possible pour détendre la nouvelle venue (mais il fallait avouer que la femme de Siffroy fut bien plus efficace qu’elle). Beldura en profita pour demander à Odéline des nouvelles de la petite Renild, la fille de Garmyr, qu’elle avait chez elle, sans voir le trouble que cela jetait sur le visage d’Aëlia. Elle n’en eut en effet pas le temps, car un homme brun arriva alors qu’Odéline Belgan répondait, se mettant entre Aëlia, à qui il frôla la taille, et qui se rapprocha de lui, et la Reine. Luther Delabost. La Reien niota avec amusement que les vêtements d'Aëlia et les siens se ressemblaient étrangement, tant dans le style et la coupe que dans la facture elle-même. Elle lui sourit poliment, et accepta lorsqu’il lui proposa une danse.
Ils s’élancèrent donc en tournant au milieu de la piste. Il avait un style de danse bien différent de celui de Siffroy ou Caleb par exemple, mais faisait un cavalier efficace. Surtout, leur position mouvante permettait d’être un peu à l'écart des oreilles indiscrètes, aussi en profita-t-elle pour glisser à l’entrepreneur efferian:
Je tiens à vous remercier de nouveau, monsieur Delabost, pour l’inestimable présent que vous m'avez offert. Pourriez-vous également transmettre le message à votre associé, monsieur Pennkalet, que je ne vois pas ici ce soir ?
En effet, le matin même, avant le conseil, Delabost et Pennnkalet, entourés de toute une délégation composée de ses plus proches ministres et conseillers, ainsi que d’un représentant du gouvernement eaquien, s’étaient présentés à elle. Ils venaient lui offrir le cadeau dont on lui avait tant parlé. Cette surprise qu’on lui préparait. En réalité, elle ne s’était pas du tout attendue à ce que cette surprise lui soit offerte avant le début de la journée, ni à ce qu'elle tienne dans une si petite boîte, que son toucher avait permis d’ouvrir. Elle ne pensait pas, non plus, que ce cadeau lui plairait tant.
Luther Delabost et Thane Pennkalet avaient collaboré en son honneur, et avaient créé, spécialement pour elle, un mélange parfait de magie et de technologie, qu’elle portait d’ailleurs depuis. C’était un présent qu’elle se devait, lui avait-on dit, de porter en permanence, et de manière discrète, sans dévoiler à quiconque son emplacement. En effet, c’était une question de sécurité: on lui avait offert un sorte de puce qui contenait en réalité une armure magique, qui se déploierait à la moindre attaque. Son mélange techno-magique lui permettait de n’être désactivable par aucune attaque, sa discrétion lui assurait une certaine sécurité. Et surtout, cela permettait de protéger la souveraine de toutes sortes d'attaques. Le métal d e l’armure était fait d’une sorte d'alliage avec un métal efferian qui lui conférait une résistance inouïe, et l’armure créait également un bouclier, une aura de protection autour d’elle. C'était un présent d’une valeur inestimable, et à forte valeur symbolique. C’était la collaboration de Minos et d’Eaque, d’Efferias et du reste du monde, de la magie et de la technique, qu’elle portait sur elle. C’était la manifestation physique d’une alliance forte, et, il fallait l'admettre, elle était à la fois fière de porter un tel objet, et rassurée d’être ainsi protégée. Elle savait évidemment, que les temps étaient sombres, et craignait une attaque permanente. Elle faisait parti des plus réticents à chaque événement, redoutant une manifestation du Ténébreux. Elle savait aussi qu’elle n’avait aucun moyen de se défendre par elle-même: sa maîtrise magique était nulle, puisqu’elle était incapable de se servir de es pouvoirs. Quant à ses capacités physiques, elles étaient risibles. Ainsi, ce type d’artefact lui convenait très bien. Son seul regret était que son peuple, lui, n’était pas si bien protégé.
Lorsque la danse fut terminée, Delabost la ramena auprès de ses ministres, avec qui il échangea quelques mots. Rapidement après cela, c’est Séléné Saralondë qui s’approcha, seule. On lui avait relaté des remous dans sa vie personnelle, mais Beldura n’y avait prêté aucune attention. Elles échangèrent quelques mots, sans que la Reine ne mentionne l’incident avec Siffroy; elle se doutait que la métisse était déjà au courant de son opinion à ce sujet, et ne voyait aucun intérêt à en remettre une couche. Elle lui glissa cependant qu’il était possible que ses services soient demandés sous peu. Il y avait en effet une alliance politique entre Eaque et Minos, et la jeune femme pouvait avoir un rôle stratégique.
Ce fut donc, il fallait l’admettre, une soirée chargée pour Beldura Glow. Cependant, en cet instant précis, la jeune reine prenait un peu d’air sur l’un des balcons de la salle de bal, seule, contemplant en contrebas l’immensité de la ville où son peuple fêtait, lui aussi, le Couronnement.
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Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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