Eclats d'émotions - La Ballade des cimetières - Chapitre 1 -Introduction
Sam 25 Juin 2022 - 15:36
Comme vous le savez sans doute Elysion existe désormais aussi en format tabletop ! Vous voulez plus d’informations ? Venez par là: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1009-un-jeu-de-role-sur-table-pour-elysion
Voici donc un résumé du scénario "La ballade des cimetières", séance par séance. Bonne lecture !
Vous pouvez y retrouver:
Corvus: un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
Moradund: un Enfant de la Terre particulièrement avide de batailles et d’honneur. Autrefois gladiateur en arène, il a gagné là-bas son titre de “Mille pierres”, dû à ses techniques magiques particulièrement avancées.
Hermine: une Clairvoyante et membre des Glaives, elle a un esprit particulièrement héroïque et empathique et souhaite amener le monde dans la bonne direction. Fille d’une famille noble, elle est souvent appelée Dame Hermine et dispose de ressources conséquentes (que ce soit de par son ascendance ou son affiliations aux Glaives). Porte si nécessaire une épaisse paire de lunettes pour compenser sa vue de taupe. Elle possède une armure artéfact, qui lui permet de lancer un défi à un adversaire si il est plus fort qu'elle. Elle renforce alors les capacités du porteur pour le mettre à niveau de son adversaire mais il lui devient strictement impossible de fuir le combat.
Jostoph: un barde Télépathe qui s’est mis au service de Hermine, une vraie héroïne pleine de sous, contre rémunération. Il sait très bien qu’en restant aux côtés de la Dame, ils aura nombre d’histoires à raconter et cela le ravit. Il est né au village de Saintébert où les aventuriers vont rejoindre le Mathémagicien.
Ferlia: une Enfant de la Lune dont les précédentes aventures sont mystérieuses. Pour le moment, elle n'a parlé à personne de son passé.
Voici donc un résumé du scénario "La ballade des cimetières", séance par séance. Bonne lecture !
Vous pouvez y retrouver:
Corvus: un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
Moradund: un Enfant de la Terre particulièrement avide de batailles et d’honneur. Autrefois gladiateur en arène, il a gagné là-bas son titre de “Mille pierres”, dû à ses techniques magiques particulièrement avancées.
Hermine: une Clairvoyante et membre des Glaives, elle a un esprit particulièrement héroïque et empathique et souhaite amener le monde dans la bonne direction. Fille d’une famille noble, elle est souvent appelée Dame Hermine et dispose de ressources conséquentes (que ce soit de par son ascendance ou son affiliations aux Glaives). Porte si nécessaire une épaisse paire de lunettes pour compenser sa vue de taupe. Elle possède une armure artéfact, qui lui permet de lancer un défi à un adversaire si il est plus fort qu'elle. Elle renforce alors les capacités du porteur pour le mettre à niveau de son adversaire mais il lui devient strictement impossible de fuir le combat.
Jostoph: un barde Télépathe qui s’est mis au service de Hermine, une vraie héroïne pleine de sous, contre rémunération. Il sait très bien qu’en restant aux côtés de la Dame, ils aura nombre d’histoires à raconter et cela le ravit. Il est né au village de Saintébert où les aventuriers vont rejoindre le Mathémagicien.
Ferlia: une Enfant de la Lune dont les précédentes aventures sont mystérieuses. Pour le moment, elle n'a parlé à personne de son passé.
Re: Eclats d'émotions - La Ballade des cimetières - Chapitre 1 -Introduction
Sam 25 Juin 2022 - 15:36
Tout commence mal
- Corvusun Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
- Hermineune Clairvoyante et membre des Glaives, elle a un esprit particulièrement héroïque et empathique et souhaite amener le monde dans la bonne direction. Fille d’une famille noble, elle est souvent appelée Dame Hermine et dispose de ressources conséquentes (que ce soit de par son ascendance ou son affiliations aux Glaives). Porte si nécessaire une épaisse paire de lunettes pour compenser sa vue de taupe. Elle possède une armure artéfact, qui lui permet de lancer un défi à un adversaire si il est plus fort qu'elle. Elle renforce alors les capacités du porteur pour le mettre à niveau de son adversaire mais il lui devient strictement impossible de fuir le combat.
- Jostophun barde Télépathe qui s’est mis au service de Hermine, une vraie héroïne pleine de sous, contre rémunération. Il sait très bien qu’en restant aux côtés de la Dame, ils aura nombre d’histoires à raconter et cela le ravit. Il est né au village de Saintébert où les aventuriers vont rejoindre le Mathémagicien.
Nous étions en Asherien 2778. Elysion était un monde en paix, jusqu’à ce que le 13 Zabulonien,le roi de Rhadamanthe ne déclare la guerre à Eaque. Celui-ci, nommé Deus Wiseman, est un Alf mais surtout un des nombreux bâtards de l’ancien tyran du continent rhadamantien. Il vivait jusqu'en 2775 sur Minos, où il avait été adopté par la Reine. Suite à l’assassinat de cette dernière, et à la nomination sur le trône de Bedura Glow, il quitte le palais, qu’il ne considère alors plus comme un foyer. Lors de la Prodigalité, il organise un putsch en s'alliant avec un autre des fils du roi pour le faire assassiner. Le début du règne de Deus qui pris ainsi la place de roi sur le continent ne se passe pas particulièrement bien, il est trop doux, se laisse trop faire et fait office de figurant pendant un temps alors que les politiques autour de lui profitent de la situation. Sa façon de faire se durcit petit à petit et il annonce plus tard qu'en tant qu'ancien prince sur Minos (adopté) et maintenant Roi de Rhadamanthe, il envisage l'unification des trois continents sous son règne afin que tous puissent vivre en harmonie sans menace des autres et en partageant richesses et culture. Considérant que Minos (qui ne se bat pas, n’a aucune armée et est très dépendant des autres continents) tombera dans les mains de celui qui possède Rhadamanthe et Eaque, il déclare une guerre à Eaque, brisant ainsi le status quo séculaire, fixé en 2145, entre les continents.
Dans son esprit, et dans celui de ses combattants, cette guerre ne devait pas en être une. Tous envisageaient un affrontement rapide quasiment sans morts afin de prendre le continent Eaquien qui n'avait pas eu besoin de se défendre depuis des années. Malheureusement, le plus puissant des royaumes d’Elysion ne se laisse pas faire. Dirigé d’une main ferme par Apolline Dal’Naji et Caleb Trisha (dont le pouvoir est bien assis depuis 2765) qui ont délégué des opérations à des hauts gradés efficaces, défendu par une armée de métier, nombreuse, puissante et entraînée, rodée à la stratégie, le continent ne ploie pas sous les attaques, et cette guerre finit par s'éterniser. Les batailles, qui ont majoritairement lieu dans les plaines Enéides, deviennent de plus en plus meurtrières et aucun continent ne semble prêt à se rendre. Les soldats de Rhadamanthe sont plus sauvages, plus nombreux et beaucoup de mercenaires en font partie mais ils sont moins formés que l’armée d'Eaque et le jeune tyran de Rhadamanthe se retrouve coincé dans le conflit qu'il a déclenché, obligé de le mener à son terme.
Dans tout ceci, Minos est un continent qui est peu touché, ou en tous cas de manière directe, par les combats. Dirigé par la jeune souveraine Beldura Glow, le plus petit des continents vit cependant une révolution. L’arrivée de la guerre a révélé la force de caractère de la Reine, qui a donné de nombreux ordres et est en train de faire évoluer son continent afin d’en protéger les habitants et de le rendre indépendant des autres puissances. On y trouve ainsi un nombre toujours plus grand de réfugiés, mais toujours pas d’armée (celle-ci étant en formation). une neutralité est observée, et les Minosiens sont libres de faire leur choix.
L’opinion publique se clive, et chaque puissance défend son honneur, sans considérer réellement l’impact sur le peuple d’Elysion, transformé en chair à canon par une guerre aussi futile qu’inutile.
Bien évidemment, dans ce contexte, des personnalités se détachent toujours. Ce sont les aventures de certains habitants au destin particulier que nous allons suivre dans ces récits.
Une pluie battante venait heurter les herbes hautes et une odeur de terre mouillée emplissait les narines à chaque moment. Dans les Plaines, à la recherche de sa nièce au caractère de feu, partie s’engager dans l’armée, errait le centaure Corvus. Flegmatique conteur de sa tribu, il était donc tenaillé par l’inquiétude. Il l’ignorait, mais non loin de lui, c’était Moradund, un Enfant de la Terre avide d’honneur et de batailles. Cet ancien gladiateur avait été aperçu en arène quelques années auparavant par notre centaure. C’est d’ailleurs dans ces arènes qu’il avait gagné son titre de “Mille-Pierres”: en effet, il y utilisait des techniques magiques avancées et très personnelles pour terrasser ses ennemis. Peut-être au cours de leur marche ont-ils pu entendre quelques bruits de métal s’écrasant sur un autre métal et de cris, mais qu'ils s’en soient éloignés ou rapprochés, ils n’ont pas aperçu l’ombre d’une bataille en cours, juste quelques cadavres au sol, certains encore frais, d’autres déjà dans un état de putréfaction plus ou moins avancé. La terre des plaines n’est déjà plus que boue, mais n’y est pas encore mêlé tout le sang qui leur donnera leur couleur atypique durant des années après les batailles.
Soudain, nos deux aventuriers sentirent monter en eux une colère sourde et inexplicable lors de pérégrinations dans les plaines Enéides, sous un ciel lourd et menaçant. De manière soudaine, chacun à un endroit différent, ils se sentirent extrêmement agacés, puis irrités. Cette irritation s’était vite changée en énervement, encore amplifié par l’incompréhension de cet état, aussi inexplicable que soudain, puis la colère arriva, vite suivie par la rage.
Cela ne permettait cependant pas d'expliquer la raison pour laquelle tous deux se retrouvèrent en un clin d’oeil rassemblés, Corvus harnaché au sol, et maintenu par des cordes tendues reliées à des piquets, Moradund pendu par les pieds, tête en bas, auprès d’un Naraghol affamé, d’un Duveteux désemparé, de deux Effigies aussi silencieuses qu’hostiles et d’un jeune homme roux vêtu de noir. Devant eux, un camp de soldats, et une femme morte au sol tandis que trois autres personnes se vidaient de leur sang, blessées. La colère semblait s’être évanouie aussi vite qu’elle était montée, de manière tout aussi inexplicable. face à eux, un homme est en train de hurler en leur direction, leur postillonnant au visage :
“POURQUOI ?! Pourquoi avoir lancé une attaque comme celle-ci ?! Qui êtes vous ?! Des espions qui allaient être découverts !? Juste des fous ? Parce que si c’est ça je vous passerais bien par le fil de ma lame !”
Alors que Caïn parvint, à force de contorsions à se retrouver tête en haut, c’est Gabriel qui tenta de s'expliquer, et fut détaché et amené dans la tente d’une femme, une Alf à en croire ses oreilles, souriante et coiffée d'une iroquoise. Ses yeux aveugles semblaient cependant pétiller légèrement, et elle ne paraissait pas malveillante. Ainsi, même si elle en fut pas convaincue par les explications de l’Ailé bafouillant, qui lui soutient qu’ils n’avaient rien fait, lui n'ayant jamais tué personne et étant plutôt du côté de ceux qui soignent, alors qu’elle les avait vus faire de ses propres yeux (ou plutôt entendus de ses propres oreilles), elle se contenta de le ramener auprès de ses camarades sans autre forme de violence. Elle ignora avec une certaine superbe également les provocations de Moradund qui l’enjoignait à se battre, puis fit détacher les prisonniers des poteaux. Cependant, ce n’était certes pas pour les libérer: bras liés, attachés en file indienne, ils durent supporter plusieurs heures de marche forcée derrière les chevaux des soldats rhadamantiens le temps de retourner au camp. La situation ne fut différente que pour Moradund, que pour punir de son agressivité on avait ligoté tout entier et bâillonné, et qui fut donc traîné au sol sans égards. Il était bien impossible pour les prisonniers de parler entre eux, puisqu’ils étaient immédiatement rabroués par les soldats, auxquels il ne fallait pas non plus espérer pouvoir adresser la parole, et une certaine tension régnait. Ils purent cependant remarquer quelque chose d’étrange: il leur était impossible d’utiliser leur magie.
Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent en vue d’un camp fortifié dans les plaines, entouré de grandes barricades de bois. A l’entrée, ils croisèrent un homme immense, avec une musculature titanesque et un visage rustre, froid avec un front dégarni, bas et une mâchoire trop carré ornée d'une barbe de trois jours qui en faisaient un homme laid. Les soldats lui firent un salut, mais il n’eut aucun mot pour les prisonniers, qui furent directement amenés vers une sorte de fosse creusée dans le camp, où ils découvrirent d’autres prisonniers, attachés, ainsi qu'une femme grande et mince, au corps sec, vêtue de noir, aux courts cheveux gris qui cachaient ses yeux. Elle souriait, certes, mais ce sourire n’avait rien de rassurant bien au contraire, et très vite ils sentirent un frisson leur parcourir l'échine alors qu'elle posait sur eux ses yeux intégralement noirs. Elle était accompagnée d’un vieillard.
Très vite, alors que s'entamait un jeu de torture particulièrement pernicieux, d’autres frissons eurent l’occasion de les parcourir. Ainsi, les Effigies Lorwyn et Hapeau subirent le supplice de la flamme, tandis que le reste de leurs compagnons étaient régulièrement soumis à la bassine, puis attachés sur une planche, la tête en contrebas, un tissu sur le visage, alors qu'on leur versait de l’eau dessus. Peu à peu, ils sentirent la panique les envahir, alors que l’asphyxie approchait et que la douleur s’amplifiait. Cependant, ce n’était finalement que bien peu de choses par rapport à ce que leur fit subir le vieillard qui accompagnait la cruelle femme. Il se révéla bien vite que ce n'était autre qu’un télépathe, qui leur donna des hallucinations, et fit prendre vie à leurs pires cauchemars. Il fut cependant impossible de tirer quoi que ce soit à nos héros: en effet, ceux-ci ne comprenaient même pas l’intérêt des questions qui leur étaient posées, n’étaient au courant d’aucun évènement. Seul Moradund osa provoquer les soldats ce qui lui valut d’être roué de coups; il avait également de nouveau tenté d’utiliser sa magie de la Terre, sans succès.
Après ce sinistre épisode, ils furent amenés vers un enclos à prisonniers, où ils étaient manifestement destinés à passer la nuit dans une liberté tout relative, sous haute surveillance. Pour éviter tout risque d’évasion, les ailes de Gabriel étaient lestées, ce qui ne lui permettait pas de s'envoler. Après qu’Hapeau ait invoqué les oiseaux des deux Effigies, nos héros déchus essayèrent de parler aux autres prisonniers, à la recherche de quelqu’un qui aurait lui aussi une amnésie des événements récents,et une marque rouge sur le pouce. Cependant, il n’y avait personne comme eux sous la tente, et, alors que Gabriel, parlant doucement à tout le monde avec gentillesse, mit du baume au coeur à certains prisonniers et créa un sentiment de communauté bienvenu, le ton monta entre Hapeau, Lorwyn et Moradund. Cependant, ils parvinrent à se mettre d’accord: il fallait s’échapper, et vite. Pour cela, ils avaient une stratégie, et c’est Lorwyn, Effigie Grondeuse, qui hurla soudain afin d’éveiller le camp, et de créer du chaos. Bien évidemment, les soldats sortirent de leur torpeur, mais ce ne fut pas le chaos prévu: ils entrèrent dans la tente et, très énervés, les rouèrent de coups. Cependant, dans la confusion, l’un d’eux passa derrière Corvus, qui ne put faire taire son réflexe, et décrocha au soldat un coup de sabot qui l'assomma et ajouta au chaos de la tente. Cet événement inattendu permit à Caïn de se faufiler à l’extérieur. Armé de sa légendaire discrétion, il parvint à échapper deux fois aux soldats en cherchant l'armurerie. Cependant, il finit par croiser la route de la femme qui les avait torturés, qui le vit immédiatement, et le fit emmener dans pas propre tente, où il fut ligoté et maintenu au sol, avant d'être abandonné là.
La femme retourna immédiatement à l’enclos des prisonniers, où elle demanda à ce qu’ils soient tous entravés de nouveau, avant de les attacher en file indienne derrière des chevaux et de leur imposer une nouvelle marche forcée. C’était l’aube lorsqu’ils partirent, mais lorsqu'enfin ils arrivèrent, le soleil était déjà haut dans le ciel.
Devant eux, il y avait les Montagnes Héraclès qui bouchaient l’horizon, avec, comme unique passage, une faille dans laquelle pouvait passer à pied un petit groupe de personnes. De la bouche des soldats non loin, ils ne purent saisir que quelques bribes de conversation, mais très rapidement, le mot “mines” circula parmi les prisonniers. Personne ne savait réellement pourquoi ils étaient là, mais tous redoutaient le sort qui allait leur être réservé.
Dans son esprit, et dans celui de ses combattants, cette guerre ne devait pas en être une. Tous envisageaient un affrontement rapide quasiment sans morts afin de prendre le continent Eaquien qui n'avait pas eu besoin de se défendre depuis des années. Malheureusement, le plus puissant des royaumes d’Elysion ne se laisse pas faire. Dirigé d’une main ferme par Apolline Dal’Naji et Caleb Trisha (dont le pouvoir est bien assis depuis 2765) qui ont délégué des opérations à des hauts gradés efficaces, défendu par une armée de métier, nombreuse, puissante et entraînée, rodée à la stratégie, le continent ne ploie pas sous les attaques, et cette guerre finit par s'éterniser. Les batailles, qui ont majoritairement lieu dans les plaines Enéides, deviennent de plus en plus meurtrières et aucun continent ne semble prêt à se rendre. Les soldats de Rhadamanthe sont plus sauvages, plus nombreux et beaucoup de mercenaires en font partie mais ils sont moins formés que l’armée d'Eaque et le jeune tyran de Rhadamanthe se retrouve coincé dans le conflit qu'il a déclenché, obligé de le mener à son terme.
Dans tout ceci, Minos est un continent qui est peu touché, ou en tous cas de manière directe, par les combats. Dirigé par la jeune souveraine Beldura Glow, le plus petit des continents vit cependant une révolution. L’arrivée de la guerre a révélé la force de caractère de la Reine, qui a donné de nombreux ordres et est en train de faire évoluer son continent afin d’en protéger les habitants et de le rendre indépendant des autres puissances. On y trouve ainsi un nombre toujours plus grand de réfugiés, mais toujours pas d’armée (celle-ci étant en formation). une neutralité est observée, et les Minosiens sont libres de faire leur choix.
L’opinion publique se clive, et chaque puissance défend son honneur, sans considérer réellement l’impact sur le peuple d’Elysion, transformé en chair à canon par une guerre aussi futile qu’inutile.
Bien évidemment, dans ce contexte, des personnalités se détachent toujours. Ce sont les aventures de certains habitants au destin particulier que nous allons suivre dans ces récits.
Une pluie battante venait heurter les herbes hautes et une odeur de terre mouillée emplissait les narines à chaque moment. Dans les Plaines, à la recherche de sa nièce au caractère de feu, partie s’engager dans l’armée, errait le centaure Corvus. Flegmatique conteur de sa tribu, il était donc tenaillé par l’inquiétude. Il l’ignorait, mais non loin de lui, c’était Moradund, un Enfant de la Terre avide d’honneur et de batailles. Cet ancien gladiateur avait été aperçu en arène quelques années auparavant par notre centaure. C’est d’ailleurs dans ces arènes qu’il avait gagné son titre de “Mille-Pierres”: en effet, il y utilisait des techniques magiques avancées et très personnelles pour terrasser ses ennemis. Peut-être au cours de leur marche ont-ils pu entendre quelques bruits de métal s’écrasant sur un autre métal et de cris, mais qu'ils s’en soient éloignés ou rapprochés, ils n’ont pas aperçu l’ombre d’une bataille en cours, juste quelques cadavres au sol, certains encore frais, d’autres déjà dans un état de putréfaction plus ou moins avancé. La terre des plaines n’est déjà plus que boue, mais n’y est pas encore mêlé tout le sang qui leur donnera leur couleur atypique durant des années après les batailles.
Soudain, nos deux aventuriers sentirent monter en eux une colère sourde et inexplicable lors de pérégrinations dans les plaines Enéides, sous un ciel lourd et menaçant. De manière soudaine, chacun à un endroit différent, ils se sentirent extrêmement agacés, puis irrités. Cette irritation s’était vite changée en énervement, encore amplifié par l’incompréhension de cet état, aussi inexplicable que soudain, puis la colère arriva, vite suivie par la rage.
Cela ne permettait cependant pas d'expliquer la raison pour laquelle tous deux se retrouvèrent en un clin d’oeil rassemblés, Corvus harnaché au sol, et maintenu par des cordes tendues reliées à des piquets, Moradund pendu par les pieds, tête en bas, auprès d’un Naraghol affamé, d’un Duveteux désemparé, de deux Effigies aussi silencieuses qu’hostiles et d’un jeune homme roux vêtu de noir. Devant eux, un camp de soldats, et une femme morte au sol tandis que trois autres personnes se vidaient de leur sang, blessées. La colère semblait s’être évanouie aussi vite qu’elle était montée, de manière tout aussi inexplicable. face à eux, un homme est en train de hurler en leur direction, leur postillonnant au visage :
“POURQUOI ?! Pourquoi avoir lancé une attaque comme celle-ci ?! Qui êtes vous ?! Des espions qui allaient être découverts !? Juste des fous ? Parce que si c’est ça je vous passerais bien par le fil de ma lame !”
Alors que Caïn parvint, à force de contorsions à se retrouver tête en haut, c’est Gabriel qui tenta de s'expliquer, et fut détaché et amené dans la tente d’une femme, une Alf à en croire ses oreilles, souriante et coiffée d'une iroquoise. Ses yeux aveugles semblaient cependant pétiller légèrement, et elle ne paraissait pas malveillante. Ainsi, même si elle en fut pas convaincue par les explications de l’Ailé bafouillant, qui lui soutient qu’ils n’avaient rien fait, lui n'ayant jamais tué personne et étant plutôt du côté de ceux qui soignent, alors qu’elle les avait vus faire de ses propres yeux (ou plutôt entendus de ses propres oreilles), elle se contenta de le ramener auprès de ses camarades sans autre forme de violence. Elle ignora avec une certaine superbe également les provocations de Moradund qui l’enjoignait à se battre, puis fit détacher les prisonniers des poteaux. Cependant, ce n’était certes pas pour les libérer: bras liés, attachés en file indienne, ils durent supporter plusieurs heures de marche forcée derrière les chevaux des soldats rhadamantiens le temps de retourner au camp. La situation ne fut différente que pour Moradund, que pour punir de son agressivité on avait ligoté tout entier et bâillonné, et qui fut donc traîné au sol sans égards. Il était bien impossible pour les prisonniers de parler entre eux, puisqu’ils étaient immédiatement rabroués par les soldats, auxquels il ne fallait pas non plus espérer pouvoir adresser la parole, et une certaine tension régnait. Ils purent cependant remarquer quelque chose d’étrange: il leur était impossible d’utiliser leur magie.
Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent en vue d’un camp fortifié dans les plaines, entouré de grandes barricades de bois. A l’entrée, ils croisèrent un homme immense, avec une musculature titanesque et un visage rustre, froid avec un front dégarni, bas et une mâchoire trop carré ornée d'une barbe de trois jours qui en faisaient un homme laid. Les soldats lui firent un salut, mais il n’eut aucun mot pour les prisonniers, qui furent directement amenés vers une sorte de fosse creusée dans le camp, où ils découvrirent d’autres prisonniers, attachés, ainsi qu'une femme grande et mince, au corps sec, vêtue de noir, aux courts cheveux gris qui cachaient ses yeux. Elle souriait, certes, mais ce sourire n’avait rien de rassurant bien au contraire, et très vite ils sentirent un frisson leur parcourir l'échine alors qu'elle posait sur eux ses yeux intégralement noirs. Elle était accompagnée d’un vieillard.
Très vite, alors que s'entamait un jeu de torture particulièrement pernicieux, d’autres frissons eurent l’occasion de les parcourir. Ainsi, les Effigies Lorwyn et Hapeau subirent le supplice de la flamme, tandis que le reste de leurs compagnons étaient régulièrement soumis à la bassine, puis attachés sur une planche, la tête en contrebas, un tissu sur le visage, alors qu'on leur versait de l’eau dessus. Peu à peu, ils sentirent la panique les envahir, alors que l’asphyxie approchait et que la douleur s’amplifiait. Cependant, ce n’était finalement que bien peu de choses par rapport à ce que leur fit subir le vieillard qui accompagnait la cruelle femme. Il se révéla bien vite que ce n'était autre qu’un télépathe, qui leur donna des hallucinations, et fit prendre vie à leurs pires cauchemars. Il fut cependant impossible de tirer quoi que ce soit à nos héros: en effet, ceux-ci ne comprenaient même pas l’intérêt des questions qui leur étaient posées, n’étaient au courant d’aucun évènement. Seul Moradund osa provoquer les soldats ce qui lui valut d’être roué de coups; il avait également de nouveau tenté d’utiliser sa magie de la Terre, sans succès.
Après ce sinistre épisode, ils furent amenés vers un enclos à prisonniers, où ils étaient manifestement destinés à passer la nuit dans une liberté tout relative, sous haute surveillance. Pour éviter tout risque d’évasion, les ailes de Gabriel étaient lestées, ce qui ne lui permettait pas de s'envoler. Après qu’Hapeau ait invoqué les oiseaux des deux Effigies, nos héros déchus essayèrent de parler aux autres prisonniers, à la recherche de quelqu’un qui aurait lui aussi une amnésie des événements récents,et une marque rouge sur le pouce. Cependant, il n’y avait personne comme eux sous la tente, et, alors que Gabriel, parlant doucement à tout le monde avec gentillesse, mit du baume au coeur à certains prisonniers et créa un sentiment de communauté bienvenu, le ton monta entre Hapeau, Lorwyn et Moradund. Cependant, ils parvinrent à se mettre d’accord: il fallait s’échapper, et vite. Pour cela, ils avaient une stratégie, et c’est Lorwyn, Effigie Grondeuse, qui hurla soudain afin d’éveiller le camp, et de créer du chaos. Bien évidemment, les soldats sortirent de leur torpeur, mais ce ne fut pas le chaos prévu: ils entrèrent dans la tente et, très énervés, les rouèrent de coups. Cependant, dans la confusion, l’un d’eux passa derrière Corvus, qui ne put faire taire son réflexe, et décrocha au soldat un coup de sabot qui l'assomma et ajouta au chaos de la tente. Cet événement inattendu permit à Caïn de se faufiler à l’extérieur. Armé de sa légendaire discrétion, il parvint à échapper deux fois aux soldats en cherchant l'armurerie. Cependant, il finit par croiser la route de la femme qui les avait torturés, qui le vit immédiatement, et le fit emmener dans pas propre tente, où il fut ligoté et maintenu au sol, avant d'être abandonné là.
La femme retourna immédiatement à l’enclos des prisonniers, où elle demanda à ce qu’ils soient tous entravés de nouveau, avant de les attacher en file indienne derrière des chevaux et de leur imposer une nouvelle marche forcée. C’était l’aube lorsqu’ils partirent, mais lorsqu'enfin ils arrivèrent, le soleil était déjà haut dans le ciel.
Devant eux, il y avait les Montagnes Héraclès qui bouchaient l’horizon, avec, comme unique passage, une faille dans laquelle pouvait passer à pied un petit groupe de personnes. De la bouche des soldats non loin, ils ne purent saisir que quelques bribes de conversation, mais très rapidement, le mot “mines” circula parmi les prisonniers. Personne ne savait réellement pourquoi ils étaient là, mais tous redoutaient le sort qui allait leur être réservé.
Re: Eclats d'émotions - La Ballade des cimetières - Chapitre 1 -Introduction
Sam 25 Juin 2022 - 15:53
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