Eclats d'émotions - La Ballade des cimetières - Chapitre 3 - Dans le temple
Sam 25 Juin - 15:57
Comme vous le savez sans doute Elysion existe désormais aussi en format tabletop ! Vous voulez plus d’informations ? Venez par là: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1009-un-jeu-de-role-sur-table-pour-elysion
Voici donc un résumé du scénario "La ballade des cimetières", séance par séance. Bonne lecture !
Leurs précédentes aventures ici: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1296-les-doigts-colores-la-ballade-des-cimetieres-chapitre-2-peregrinations-a-eaque
Vous pouvez y retrouver:
Corvus: un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
Moradund: un Enfant de la Terre particulièrement avide de batailles et d’honneur. Autrefois gladiateur en arène, il a gagné là-bas son titre de “Mille pierres”, dû à ses techniques magiques particulièrement avancées.
Hermine: une Clairvoyante et membre des Glaives, elle a un esprit particulièrement héroïque et empathique et souhaite amener le monde dans la bonne direction. Fille d’une famille noble, elle est souvent appelée Dame Hermine et dispose de ressources conséquentes (que ce soit de par son ascendance ou son affiliations aux Glaives). Porte si nécessaire une épaisse paire de lunettes pour compenser sa vue de taupe. Elle possède une armure artéfact, qui lui permet de lancer un défi à un adversaire si il est plus fort qu'elle. Elle renforce alors les capacités du porteur pour le mettre à niveau de son adversaire mais il lui devient strictement impossible de fuir le combat.
Jostoph: un barde Télépathe qui s’est mis au service de Hermine, une vraie héroïne pleine de sous, contre rémunération. Il sait très bien qu’en restant aux côtés de la Dame, ils aura nombre d’histoires à raconter et cela le ravit. Il est né au village de Saintébert où les aventuriers vont rejoindre le Mathémagicien.
Ferlia: une Enfant de la Lune dont les précédentes aventures sont mystérieuses. Pour le moment, elle n'a parlé à personne de son passé.
Voici donc un résumé du scénario "La ballade des cimetières", séance par séance. Bonne lecture !
Leurs précédentes aventures ici: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1296-les-doigts-colores-la-ballade-des-cimetieres-chapitre-2-peregrinations-a-eaque
Vous pouvez y retrouver:
Corvus: un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
Moradund: un Enfant de la Terre particulièrement avide de batailles et d’honneur. Autrefois gladiateur en arène, il a gagné là-bas son titre de “Mille pierres”, dû à ses techniques magiques particulièrement avancées.
Hermine: une Clairvoyante et membre des Glaives, elle a un esprit particulièrement héroïque et empathique et souhaite amener le monde dans la bonne direction. Fille d’une famille noble, elle est souvent appelée Dame Hermine et dispose de ressources conséquentes (que ce soit de par son ascendance ou son affiliations aux Glaives). Porte si nécessaire une épaisse paire de lunettes pour compenser sa vue de taupe. Elle possède une armure artéfact, qui lui permet de lancer un défi à un adversaire si il est plus fort qu'elle. Elle renforce alors les capacités du porteur pour le mettre à niveau de son adversaire mais il lui devient strictement impossible de fuir le combat.
Jostoph: un barde Télépathe qui s’est mis au service de Hermine, une vraie héroïne pleine de sous, contre rémunération. Il sait très bien qu’en restant aux côtés de la Dame, ils aura nombre d’histoires à raconter et cela le ravit. Il est né au village de Saintébert où les aventuriers vont rejoindre le Mathémagicien.
Ferlia: une Enfant de la Lune dont les précédentes aventures sont mystérieuses. Pour le moment, elle n'a parlé à personne de son passé.
La Pyramide
- Corvusun Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
- Jostophun barde Télépathe qui s’est mis au service de Hermine, une vraie héroïne pleine de sous, contre rémunération. Il sait très bien qu’en restant aux côtés de la Dame, ils aura nombre d’histoires à raconter et cela le ravit. Il est né au village de Saintébert où les aventuriers vont rejoindre le Mathémagicien.
- Ferliaune Enfant de la Lune dont les précédentes aventures sont mystérieuses. Pour le moment, elle n'a parlé à personne de son passé.
Ils avaient face à eux une construction pyramidale vieille de manifestement plusieurs milliers d’années. En haut, des ouvertures, comme des fenêtres, où brillaient des lueurs. Au pied, il y avait sans aucun doute des entrées, bien qu’il leur soit impossible de les distinguer.
“Moradund, vous aviez raison, lança Corvus, je crois que le labyrinthe est plus qu’un simple labyrinthe.”
Le centaure n’avait jamais entendu parler de telles constructions nulle part sur Elysion, mais cela lui rappelait étrangement les légendes de l’Ancien Temps … et ne lui disait rien de bon. Après avoir invité Ferlia à descendre de son dos, il fit un tour au grand galop dans la cavité: ceci lui permit de se dégourdir les pattes, mais aussi de se détendre et de faire disparaître cette affreuse sensation d’étouffement à présent qu'ils étaient dans un endroit un peu plus ouvert.
Moradund, de son côté, restait aux aguets: les traces de pas n’étaient pas recouvertes de poussière. Ceci signifiait donc un passage récent, et, selon le gladiateur, des personnes à combattre (d'autant plus qu’il avait réussi à repérer dans les traces des bottes plus lourdes que d’autres, comme entourées de fer, des bottes d'armure). Lorsque le centaure fut revenu, Ferlia proposa de s’approcher de la pyramide, et Corvus objecta qu’avant cela, il serait sans doute bon de laisser un message à Hermine, afin de lui indiquer où ils pourraient être sans pour autant que d’autres puissent comprendre ce message.
“Je dirais bien laisser un de ses doudous ici, comme ça elle comprendra, proposa Jostoph, sauf que ça sera peut-être un peu flagrant !
-Sauf que si elle le rate, elle vous en voudra de l’avoir laissé ! objecta Corvus dans un sourire.
-C’est vrai. Le plus simple serait que Moradund grave un message quelque part, poursuivit le barde, qu’elle puisse le repérer.”
Après un temps de réflexion, le Fils de la Terre prit une pierre sur laquelle il grava “Combat en attente” accompagné d’une flèche indiquant la pyramide. Dame Hermine lui devait en effet encore un combat de leur première rencontre, et il savait qu’elle comprendrait le message. Une fois la pierre replacée en évidence, ils entamèrent leur progression vers la pyramide, suivant les traces de pas en étant les plus discrets possible. Toutes se dirigeaient vers la face Est, vers laquelle ils bifurquèrent donc, et où ils découvrirent deux arches taillées dans la pyramide permettant d’y entrer, éloignées d’une vingtaine de mètres. Toutes les traces de pas se dirigeaient vers la première, et Jostoph proposa d’aller examiner les deux entrées. Il était cependant incapable d’y déceler le moindre symbole, le moindre indice, et ils devaient donc choisir par où entrer. Le barde résuma la situation: soit ils pouvaient passer par la première entrée, suivant ainsi les gens qu’ils cherchaient, mais en ayant plus de risques de se faire surprendre, ou bien ils pouvaient emprunter la seconde entrée, gagnant ainsi l’effet de surprise, mais prenant le risque de se perdre. Lui préférait prendre la deuxième entrée, et fut rapidement rejoint par Corvus (plus intrigué par la pyramide que par ceux qu’ils suivaient) et Ferlia (préférant opter pour la prudence) dans cet avis. Malgré le désaccord de Moradund qui arguait que le danger -lui, donc- n’avait pas peur de se faire surprendre, et commençait à se disputer avec Ferlia, la traitant de faible, ils passèrent donc par la seconde arche.
Moradund ouvrit la marche suivi de Jostoph et d’Emmet, puis de Ferlia toujours sur le dos de Corvus. C’est d’ailleurs la jeune femme qui aperçut, alors que son regard se perdait une dernière fois vers l'extérieur, un groupe d’une dizaine de silhouettes encapuchonnées, munies de torches, entourant deux personnes sortir de la première entrée. Immédiatement, elle prévint Corvus, qui éteignit sa torche et alerta les autres alors que l’Enfant de la Lune glissait à terre. Si elle ne pouvait utiliser ses pouvoirs -puisqu’il faisait manifestement grand jour dehors-, elle se fit discrète pour approcher le groupe. Au centre, il y avait une Effigie sans oiseau qui posait sa main sur l’épaule d’un jeune Membraneux au visage fermé, qui demandait:
“Vous allez aider ma maman, hein?”
L’Effigie semblait le réconforter. Tous deux étaient les seuls à ne pas porter de capuchon, et s’ils ne semblaient pas être prisonniers, ils étaient en tous cas accompagnés jusqu’à la porte d’entrée du labyrinthe, où ils disparurent. La jeune femme alla alors rejoindre les autres, au moment où Jostoph proposait de tenter de savoir par une projection de son esprit s’il y avait encore du monde dans la pyramide. Cela leur permettrait de savoir s’ils devaient ou non redoubler de prudence, mais risquait grandement de les faire repérer si un Télépathe y officiait. Si cela ne souleva aucune objection de la part de Moradund, qui considérait que cela lui faciliterait sa recherche d’ennemis, en plus de faire repérer une personne et non quatre, Ferlia et Corvus firent renoncer le barde: c’était trop dangereux, et ils ne savaient pas combien de personnes il pouvait y avoir: ils risquaient d’être en infériorité numérique et de perdre leur effet de surprise.
Ils entrèrent donc en file indienne dans le boyau, et dès qu’ils ne furent plus visible de l’extérieur, Corvus ralluma sa torche sur celle de Jostoph. En effet, le couloir était très sombre, et plein de poussière et de toiles d’araignées -que l’ancien gladiateur enroulait autour de la lampe récupérée dans la labyrinthe avec pour espoir de les enflammer plus tard. Il flottait dans l’air une odeur d’humidité et de renfermé. Au loin, ils pouvaient entendre quelques bruits diffus, non identifiables à travers les murs épais.
Rapidement, ils débouchèrent dans une première pièce, qui n’était autre qu’un hall d’entrée, ou un grand couloir, bien éclairé, qui semblait desservir d’autres pièces. Ils éteignirent leurs torches et entreprirent d’avancer. cependant,de nouveau, Moradund, qui avait repéré qu’il n’y avait dans ces pièces de vie aucun piège, avança seul et sans faire preuve d’aucune réserve alors même que ses camarades montraient la plus grande prudence. Le gladiateur fut le premier à voir quatre personnes encapuchonnées, qui leur tournaient le dos et ne les avaient pas remarqués, dans un corridor à l’angle du leur, qui avançaient pour tourner dans une autre allée. Il n’attendit pas qu’ils aient disparu pour lui-même s’engager dans le couloir alors que ses compagnons restaient cachés. Il s’engouffra lui-même dans une autre coursive sans attendre. Dès que les ennemis eurent disparu, Jostoph et Emmet avancèrent, mais Ferlia et Corvus restèrent un peu en arrière. Malheureusement, la jeune fille repéra quatre personnes qui arrivaient dans leur boyau. Elle pressa donc Corvus, dont le son des sabots contre la pierre résonna dans la pyramide alors qu'ils rejoignaient Jostoph. Cachés à l’angle de deux allées, Jostoph lança un appel télépathique au gladiateur:
"MAIS BORDEL ARRÊTE D'AVANCER TOUT SEUL!!!!!!!!!!
- C’est bon, j’bouge plus, t’as qu’à me rejoindre ! répliqua-t-il goguenard.”
Il se trouvait en effet à l’entrée d’une salle de culte remplie d’une quinzaine de personnes, où une cérémonie avait lieu, menée par un cultiste portant un collier. Sans aucune prudence, il passa l’embrasure pour jeter un oeil dans la salle, et fut immédiatement repéré par le meneur, qui, après un instant de surprise, hurla:
“Attrapez-le !”
- M’attraper ? fit Moradund, provocateur. Etait-il seulement indiqué qu’il était interdit d'entrer?
- On pensait que le labyrinthe suffirait en terme de signalisation ! répliqua le chef avec un rire cynique.
-Tout comme vous pensiez que votre bande de clampins suffirait à m’attraper ! dit-il en sautant les deux pieds en avant du haut de l’escalier après avoir lancé sa lanterne dans leur direction sans les toucher.”
Immédiatement, les cultistes se mirent en mouvement pour se saisir du Fils de la Terre.
Jostoph, qui avait entendu le cri, prévint ses compagnons, et ceux-ci, faisant preuve d’un certain héroïsme dans leur solidarité, se précipitèrent vers la salle.
"Il y a des mauvaises journées, et il y a des mauvaises journées légendaires…, bougonna alors le barde en se frappant le visage d’un air désespéré.”
Ses compagnons arrivèrent pour le voir à terre, alors même que le cultiste qu’il avait visé avait paré son coup. Corvus chargea, sautant par dessus l’escalier, alors qu’Emmet reculait prudemment avant de se retrouver face à quatre autre cultistes, et que Jostoph entamait une petite ballade pour motiver et aider ses camarades tout en sermonnant Moradund télépathiquement. Très vite ils passèrent de trois contre cinq à trois contre treize, sans parvenir à réellement toucher les cultistes. Moradund tenta d’en assommer un avec un autre, alors que Jostoph leur hurlait de fuir directement dans leurs esprits, et Corvus et Ferlia essayaient eux d'attaquer le meneur des cultistes qui venait d’invoquer deux lames fonçant droit sur eux, comme mues par une volonté propre. Malgré de fières tentatives, ils furent maîtrisés en un clin d’oeil, blessés, alors que Jostoph s’était éclipsé dans un escalier.
Il alla ainsi à l’étage supérieur, où il se retrouva de nouveau dans un couloir desservant plusieurs pièces. A l’étage inférieur, il entendait du bruit, et il comprit très vite que l’on était parti à sa poursuite. A sa gauche, il y avait une salle de stockage, avec des caisses, alors qu’à sa droite un bruit d'enclume sur laquelle on frappe s'échappait d’une pièce. Très vite, il alla se réfugier dans la salle de stockage, qu'il commença à fouiller en quête d’une cape de cultiste. Il parvint à en dénicher une et à l’enfiler au moment où des cultistes débouchaient de l’escalier manifestement à sa recherche.
Il sortit alors de la pièce.
“Personne de ce côté-là ! ! déclara-t-il, très sûr de lui.”
Ceux-ci crurent manifestement son mensonge, et le prirent pour l’un des leurs. Ainsi, pendant les heures qui suivirent, le barde put explorer le Temple. Très vite, il comprit qu’il y avait un puissant Télépathe dans la pyramide, qui l'empêchait de communiquer avec ses amis ou d’espionner les esprits sans se faire prendre, cependant, il ne renonça pas à récupérer des informations, tout en tentant de comprendre les codes et habitudes des cultistes afin de réagir correctement si on lui posait une question.
Faisant semblant de se chercher lui-même, il put donc passer dans différentes pièces. Il découvrit ainsi au rez-de chaussée une pièce avec plusieurs bureaux où étaient entreposés plusieurs gris gris en évidence sur des tables, tels que de jolies pierres taillées, des objets plein de circonvolutions ou un petit insigne avec un casque. Celui-ci lui rappelant étrangement le casque de la fresque, il le mit discrètement dans une de ses poches. Il avait également croisé dans un grand entrepôt rempli de boîtes en bois et de coffres, un cultiste en larmes:
“Mes mimics ! Mes belles mimics ! sanglotait-il.
- Qu'est-ce que tu fais ici? Pourquoi t'es pas en train de chercher l'intrus ? lui lança alors Jostoph avant de s’éclipser.”
Au deuxième étage, il trouva une pièce isolée des autres, accessible uniquement par un escalier qu’il avait emprunté par hasard, où se trouvaient de grands bacs remplis d’un liquide rougeâtre, habité par ce qui ressemblait à de longs vers. Secoué d’un long frisson de dégoût à l’idée de leur possible utilisation, ils se dépêcha de s’en aller.
Cependant, il ignorait toujours où étaient ses amis, ou ce qu’on leur faisait, et cela l’inquiétait.
Le Temple
- Corvusun Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
- Jostophun barde Télépathe qui s’est mis au service de Hermine, une vraie héroïne pleine de sous, contre rémunération. Il sait très bien qu’en restant aux côtés de la Dame, ils aura nombre d’histoires à raconter et cela le ravit. Il est né au village de Saintébert où les aventuriers vont rejoindre le Mathémagicien.
- Ferliaune Enfant de la Lune dont les précédentes aventures sont mystérieuses. Pour le moment, elle n'a parlé à personne de son passé.
Le barde trouva cependant très rapidement la réponse à ses questionnements. Il fut en effet mené par deux hommes (manifestement les leaders du groupe, le plus âgé des deux étant le Télépathe de la pyramide) avec toute une escouade au sommet du bâtiment où l’on gardait les prisonniers. Parmi eux il reconnut ses amis.
Ceux-ci, en effet avaient été jeté dans les geôles quelques heures auparavant, après avoir été solidement maîtrisés. Moradund et Corvus y avaient reconnu les deux Effigies du camp de Rhadamanthe, ainsi que le Duveteux et le garçon roux qui étaient avec eux. Il y avait aussi la Mathémagicien dans un coin, et un autre homme, sans doute un troll. Ils n’avaient cependant pas pu parler: ceux qui les avaient enfermés prononcèrent une incantation, et immédiatement le sommeil s’empara d’eux de nouveau.
Lorsqu’ils s’éveillèrent, vaseux, ils virent immédiatement qu’ils n’étaient plus au même endroit. Ils étaient au centre de la pièce, au sol de laquelle des cercles avaient été dessinés et des objets avaient été disposés. Manifestement, quelque chose se préparait, mais épuisés, les aventuriers étaient incapable de comprendre si ce fatras était organisé, et d’imaginer ce qui se tramait. Tous souffraient de nouvelles blessures. Ils étaient solidement ligotés, et non loin de l’étouffement à cause du bâillon qui les empêchait d’émettre le moindre son. Le Duveteux, lui, était toujours inconscient, comme Emmet. Le garçon roux, Caïn, ainsi que les Effigies Hapeau et Lorwyn. Ils échangèrent un regard, alors que Moradund tentait d’insulter les cultistes, produisant un ensemble de grognements. Corvus, lui voyait bien qu’un rituel se préparait, mais sans le reconnaître; il était cependant certain que cela n’avait rien à voir avec ce qu'ils avaient vécu chez le Mathémagicien.
Un des cultistes semblait les observer de manière plus prononcée que les autres et deux hommes semblaient commander les autres, dont qui marmonna aux reste des cultistes qu’il faudrait “les tester après ça, au cas où”. Ils n’eurent pourtant pas le temps de s’y attarder, car très vite, de la magie sembla émaner dans la pièce, alors qu’on les poussait dans le cercle au centre. Immédiatement, il y eut cette sensation affreuse: quelque chose courait dans leur esprit, et voulait leur arracher une partie d’eux-mêmes. Cela créait une douleur affreuse, et une perte de tous leurs repères. d’ailleurs, peu à peu, et même en y réfléchissant du plus fort qu’ils le pouvaient, l’endroit où ils étaient, ou la raison pour laquelle il s'y trouvaient, leur échappait peu à peu. Soudain, un hurlement suraigu suivi d’un rire aussi tonitruant que grinçant se fit entendre. Il émanait d’un petit homme sale et bedonnant, au regard fou, qui venait d’entrer par une des fenêtres dans un costume grisâtre. Alors que tout le monde se tournait vers lui, il se mit à courir pour dévaler l’escalier, interrompant momentanément le rituel.
“Allez-y ! hurla alors un des chefs à ses ouailles, qui se précipitèrent dans l’escalier à la suite de l’intrus.
- Analeth ! Le troll ! interpella alors un des cultistes en désignant un effet le Troll qui semblait vouloir s’échapper, sans que les autres ne comprennent réellement comment.”
Le dénommé Analeth, qui semblait être le chef s'approcha alors, et dégainant une lame qu’il posa sous sa gorge, dit avec un sourire sadique:
“Non, n’essaie même pas, puis, en se tournant vers ses hommes, il ajouta: allez on reprend.”
Ceux-ci se repositionnèrent en cercle, sans remarquer celui qui s’approchait d’Analeth doucement, avant qu’il ne lui assène un violent coup de ce qui semblait bien être un luth derrière la tête. Ce coup aussi sec que musical ne suffit pourtant pas à assommer l’homme qui fit volte-face, les yeux injectés de sang. Au même instant, une ombre qui n'était pas là auparavant sembla faire son apparition, reliée à aucun être, à aucun objet, et une lame apparut de nulle part, dont le plat vint frapper le cultiste,et l'assommer.
“Fort aimable, dit alors Jostoph de sous son capuchon à celle qui venait d’apparaître près de lui. ”
C’était une femme aux orbites noires et aux cheveux courts: la maîtresse des esclaves du camp, la reconnurent immédiatement Corvus et Moradund ! Elle était accompagnée de deux personnes lourdement armées et protégés d’une armure, manifestement bien décidée à les sortir de ce mauvais pas ainsi que des oiseaux des Effigies, tout en ignorant superbement l’ancien gladiateur qui grognait en voyant revenir celle qu’il avait traitée de petit couteau à qui il en voulait encore d’avoir esquivé le combat. Jostoph, retirant sa capuche, lui tendit une rose, accompagnée de ces quelques mots tout en la gratifiant d’un sourire éclatant:
"Madame, quelle éblouissante surprise! Une main à la fois belle, douce, mais ferme!"
Elle l’ignora, et lui-même ignora le garçon roux qui le foudroyait du regard. Elle se précipita dans la pièce, manifestement pour libérer les compagnons ligotés, aidée de Jostoph qui avait récupéré l’arme du chef, alors que ses compagnons s’attaquaient aux cultistes avec hargne. L’un d’eux se plaça au centre, et retirant son plastron, il dévoila des mécanismes qui ne trompaient personne: il était couvert d'explosifs:
“Le premier qui s’approche, j’fais tout péter, menaça-t-il alors d’une voix grave et très calme, le rendant plus inquiétant encore.”
Il y eut un temps de flottement parmi les cultistes.
“Allez dans un coin, on vous fera pas de mal, lança Philomène, alors qu’elle finissait de libérer le Troll.”
S’ils eurent l’air d'hésiter à obtempérer, la décapitation à laquelle procéda un des hommes de Philomène sembla finir de les calmer, et ils cessèrent de bouger.
“Si j'avais su qu'il suffisait de se balader avec des explosifs… soupira Jostoph.
- Tu pouvais te balader avec le frometon du vieux crado, lui lança Moradund à qui on avait retiré son baillon, ça a l'avantage de pas avoir besoin d'expliquer aux autres de rester à distance.
- MON TONNEAU ! OU EST MON PUTAIN DE TONNEAU ?! hurla alors le Troll libéré.”
Les cultistes ne dirent rien, semblant toujours hésiter à les attaquer, tenus en joue par l’homme couvert d’explosifs. Jostoph intervint alors:
“Toutes vos affaires sont là-bas ! dit-il en désignant une pièce adjacente.”
Puis, il se dirigea vers Moradund, à qui il enleva juste son bâillon:
“Bon ! On a appris quoi ? lui dit-il.
- Tu veux vraiment une réponse, ou tu veux juste entendre ce que t’as envie d’entendre ? lui répliqua le gladiateur.
- On a appris quoi ? répéta le barde
- J’ai surtout appris que tu fais le malin avec un couteau comme un débile alors qu’tu pourrais m’libérer ! lui lança-t-il.
- C’est pas la réponse que j’attendais !
- Et bah tu peux l’attendre un bon moment !”
Et il remit son bâillon à l’ancien gladiateur et le planta là. Moradund fut libéré rapidement par d’autres personnes, sans que Jostoph ne lui adresse un mot. Dans le même temps, le Troll s’approcha coûte que coûte de l’endroit, bloqué par les cultistes, où il imaginait être son tonneau. Ceux qui ne s’écartèrent pas, mais voyant l’homme bardé d’explosif qui leur lançait un regard mauvais, le laissèrent passer. Une fois à son tonneau, le Troll se servit immédiatement une bière. Il avait été suivi par Ferlia qui récupéra son vase: il était, miraculeusement, intact. Dans un même mouvement, elle récupéra aussi toutes les affaires qui se trouvaient là dans un balluchon improvisé, et alla vite rejoindre celle qu’elle avait d'ores et déjà identifiée comme une puissante Enfant de la Lune qui les pressait:
“Dépêchez-vous ! Récupérez tout, on y va !”
Corvus, le centaure, alla récupérer Gabriel le Duveteux et le Emmet, tous deux inconscients, s'excusant au passage auprès de Ferlia ; il ne pourrait la porter sur le retour, chargé comme il était avec les blessés dans les vapes. Caïn s’approcha de la maîtresse des esclaves, un sourire charmeur aux lèvres:
“Il semblerait que nous en puissions plus nous passer l’un de l’autre, lui dit-il avec une petite révérence.
- La prochaine fois, vous venez me prévenir de suite, répliqua-t-elle en le plaquant au mur par le col, agressive et mécontente.
- Euuuh d’accord, couina le garçon.
- Il faut descendre rapidement ! lança ensuite la générale, après l’avoir lâché.
- Mais où sommes-nous ? lui demanda Lorwyn.
- J'en sais rien ! on va espérer pas dans un endroit trop dangereux pour nous, mais ça en a tout l’air !”
Disant cela, elle attrapa un des cultistes, celui qui semblait le plus faible et disparut pour réapparaitre en une instant avec lui près de l'escalier.
“Lui, il vient avec nous. lança-t-elle.
- Et les autres on en fait quoi ? demanda le Troll.
- On a pas le temps de s’en occuper, s’ils nous tombent dessus à 40 on s’en sortira pas”
Et elle s’engouffra dans l’escalier sans plus attendre. Les aventuriers la suivirent, ainsi que le Mathémagicien. La marche était fermée par ses gardes. En courant, ils dévalèrent un étage, et se retrouvèrent dans une zone avec énormément de couloirs. Au bout de l’un d’eux, ils virent passer l’intrus débraillé, criant toujours, bras en l’air, sans bande de cultistes à ses trousses cependant. Autour d’eux il y avait du bruit: des renforts arrivaient du côté des cultistes,et s'ils furent capables d’en tuer quelques uns, il leur serait impossible de se débarrasser de toute l’escouade, ils en avaient bien conscience. Une troisième personne en armure les rejoignit alors:
“Le portail est désactivé., glissa-t-elle à Philomène.
-Très bien répond-elle.”
Au même moment, Lorwyn lança une de ses graines, récemment récupérée, pour bloquer l’entrée, ce qui leur permit de continuer à descendre, et très vite, ils sortirent de la pyramide, se retrouvant dans le grand espace dégagé traversé plus tôt avec, au bout, la porte du labyrinthe; Corvus l’indiqua à la maîtresse des esclaves:
“Par là!”
Et immédiatement, elle se mit à courire dans cette direction, alors qu’ils venaient d’être rejoints par l’intrus, une horde de cultistes à leurs trousses. D’un seul coup, ils sentirent le sol trembler, et derrière eux s’ouvrit une faille dont s'extirpa un géant.
“Continue Bételgeuse, continue ! hurla Moleg.”
L’intrus, qui devait donc répondre à ce nom, répondit par un rire caquetant, et ils entendirent le son d’une la déchirure, puis le sifflement de serpents et le claquement des mâchoires en même temps que les hurlements de leurs poursuivants.
“J’ai jamais vu autant de choses étranges qu'aujourd'hui ! remarqua Ferlia, sans cesser de courir.”
Et, alors qu’ils approchaient de la porte, la maîtresse des esclaves demanda:
“C’est par là ?
- Oui ! lui répondit Jostoph.”
Elle l’enfonça alors d’un coup de pied, et ils firent leur entrée dans le grand couloir, avec, au fond, la porte du labyrinthe.
“Quelqu’un peut m'expliquer ce qui se passe ? demanda Caïn.”
Sans lui répondre, et alors que déjà il y avait des bruits de pas qui se rapprochaient, Philomène lâcha:
“Ca devrait marcher ici”
Puis, elle attrapa fermement le cultiste qu’elle tenait toujours, lui plaqua violemment le dos contre elle, et lui mit sa main sous la mâchoire. De son autre main elle sortit une petite sphère bleue de la bourse à sa ceinture,elle lui enfonça dans la bouche. Puis d’un grand coup sec, qui occasionna un craquement douloureux, elle lui ferma la mâchoire, et l’homme disparut.
“Très bien, dit-elle avec un grand sourire.”
Très vite, chacun d’entre eux se retrouva avec une de ces sphères en main, ainsi qu'une pour chacun des oiseaux.
“Dépêchez vous de la briser, ordonna-t-elle. On s’en va.”
- Comment ça “briser”?fit Caïn interloqué. Entre les dents nous aussi ?
- Mais qu’il est con ce gosse ! fit-elle en roulant des yeux.”
Puis, elle claqua des mains autour de la sienne et disparut, suivie des ses hommes.
“Elle m’aura tout fait faire cette nana!, soupira le garçon.”
Puis il brisa une sphère dans les mains de Gabriel avant de disparaître à son tour, suivi des Effigies et leurs oiseaux, puis du Troll. Pendant ce temps, Jostoph avait tenté de joindre Hermine, sans y parvenir, et lui aussi brisa la sphère après avoir marmonné qu’il n’y avait, de toute façon, pas d’autre option. Très vite, Corvus fit de même après avoir brisé celle d’Emmet dans sa main, en souhaitant être de retour dans son village. Puis ce fut au tour de Ferlia, qui embrassa son vase en pendentif, les larmes aux yeux, avant d’elle aussi briser la petite sphère. Moradund, lui, commença par courir jusqu’au labyrinthe: ce n’était pas car la maîtresse des esclaves les avait aidés aujourd’hui qu’elle ne redeviendrait pas demain l’ennemi qu’elle était hier ! Il en lui faisait nullement confiance, et avait dans l’idée de ressortir par là où il était entré tout en gardant la petite sphère en cas de besoin. Cependant, alors qu’il devait admettre qu’il lui était impossible d’ouvrir la porte qui menait au labyrinthe, et que les bruits de pas des cultistes se rapprochaient, il dut renoncer, et brisa, lui aussi, la sphère bleue.
Ils eurent la sensation d’être happés, tirés par un hameçon au niveau du nombril, dans un tourbillon de couleurs et de sons. Pourtant, ils arrivèrent tous, dans l'ordre de départ, dans une clairière aménagée. Il faisait nuit et autour d’eux il y avait de la neige. L’air était froid et pur. Aucun doute: il étaient en montagne. Au loin, éclairée, il y avait une citadelle qui paraissait sculptée dans les roches mêmes.
Immédiatement, ils virent Moradund s’éloigner d’une dizaine de mètres de la maîtresse des esclaves claudiquant et se tenant douloureusement le ventre: sa blessure s’était rouverte. Très vite, tous se rendirent compte, l’adrénaline retombant doucement qu’ils avaient mal partout et étaient en bien plus mauvais état qu’ils ne l’avaient cru au départ. Tous, sauf Jostoph, étaient couverts de blessures allant de la petite plaie aux os brisés: ils avaient été volontairement malmenés, c’était évident.
“Où sommes-nous ? demanda Caïn.”
La maîtresse des esclaves ne répondit pas et se contenta de soupirer en roulant des yeux, manifestement épuisée par le garçon. C’est Corvus qui prit la parole:
“C’est la Forteresse des Songeurs, dit-il, puis, face à l'ignorance manifeste de ceux qui l’entouraient, il ajouta: Ce sont des soigneurs qui apprennent ici une méthode magique pour soigner toutes les blessures physiques. Quand on y entre, on renonce à tout, et il faut rester dans la Forteresse, au risque de perdre ses pouvoirs. Ce sont d’excellents médecins, mais ils coûtent très cher … C'est aussi un endroit neutre, nous ne craignons donc rien ici.
- Allez, il faut aller vous soigner maintenant, glissa Philomène. Je voudrais pas que vous me claquiez entre les doigts, lança-t-elle plus acerbe.
- Ca veut dire quoi ces blessures ? demanda alors Ferlia.
- Vous les aviez en vous réveillant, donc je n’en sais rien, lui répliqua la femme sèchement.”
Corvus chargea sur son dos Gabriel et le Emmet, qui ne s’étaient pas réveillés, et emboita le pas à celle qui venait de les sauver, qui partait vers la forteresse après avoir donné des ordres pour que le cultiste, qui n’était pas avec eux soit retrouvé -il en pouvait pas être bien loin, au vu de son état, et elle ne semblait pas inquiète. Hapeau, cependant, proposa d’envoyer Arzyan, son oiseau, le repérer, et elle accepta.
Ils se dirigèrent tous vers la forteresse alors que l’oiseau s’envolait, menés par la générale qui semblait vouloir en finir au plus vite. Ce trajet, rendu pénible par leurs blessures, la neige, le froid, et la nuit, leur permit cependant de sortir totalement de leur état second.
Corvus, qui avait très bien reconnu celle qui les menait, se méfiait: s’il était content d’être sorti de la pyramide, il n’avait aucune confiance en elle, même s’il lui était reconnaissant de les avoir sauvés. Très méfiant, il se concentrait sur son but: soigner les blessés, tout en se demandant comment se sentaient ses compagnons. Ferlia, elle, était terrifiée par ce qu’elle avait traversé dans la labyrinthe puis la pyramide. Elle se méfiait de ceux qu’elle en connaissait pas et venait de rencontrer, mais il lui tardait de soigner sa cheville qui la lançait, tout en se demandant à quelle distance de Rhadamanthe elle pouvait bien se trouver. Jostoph était épuisé, arrivé à bout de son énergie et de ses ressources. Il avait cependant pu remarquer que leurs nouveaux camarades avaient, comme eux, des ongles colorés, et il attendait d’être seul avec eux pour leur en parler. Moradund, enfin, était en colère: ils avaient fui devant le danger, alors qu’il y aurait pu avoir un beau combat ! Le fait d’avoir été sauvé par Philomène, qui l’avait ligoté plus tôt, qui avait refusé un combat, l’inquiétait et le rendait méfiant. Il pensait également à Hermine, qui lui devait également un combat alors qu’ils arrivaient devant les immenses portes closes de la Forteresse.
la maîtresse des esclaves toqua, et après un peu d’agitation, les portes s’ouvrirent, et ils purent passer. Ils furent accueillis par un jeune homme au physique longiligne à qui il manquait un bras sous sa robe de lin gris grossier. Celui-ci leur sourit avec douceur et les invita à les suivre. Ils lui emboîtent donc le pas dans des couloirs de pierres nues et froides dans lesquels leurs pas résonnaient. Ils arrivèrent dans une grande salle remplie de lits, où on leur demanda de s'asseoir. Plusieurs Songeurs étaient là, dont une Effigie (que Lorwyn salua avec déférence), qui les examinèrent, les auscultèrent, avant de leur donner une tisane calmante (et ce malgré la demande de Moleg de quelque chose de plus fort), tout en les prévenant qu’ils allaient s’endormir rapidement. Avant de sombrer, Jostoph leur demanda de porter une attention particulière à la présence de parasites.
Ils se réveillèrent sans avoir la moindre idée du temps qui avait pu passer, dans une pièce aux murs nus. L’air était frais, mais ils étaient dans des lits aux draps propres, surmontés d’une couverture chaude. la lumière du soleil entrait, et le seul bruit qu’ils pouvaient entendre était le chant des oiseaux.
Jostoph, premier réveillé, fut heureux de trouver au pied de son lit ses affaires ainsi que des vêtements propres dont il se vêtit avant d’aller se présenter. Il en profita pour remercier les Songeurs de leur travail: en effet, si ça tête tournait encore un peu, il ne sentait cependant plus aucune trace des jours précédents, et à en croire le sommeil paisible de ses camarades, ils étaient dans le même cas que lui. Il demanda également leur verdict, qu'ils lui rendirent sans difficultés: il n’y avait en lui ou ses compagnons aucun parasite. Ils se fit ensuite indiquer la bibliothèque où il alla chercher des références pour la pyramide, les symboles sur la fresque, ou encore sur une secte qui aurait des casques pour symbole, sans rien trouver (de plus, comme il n’y avait pas de documentaliste ou de bibliothécaire, personne ne pouvait l’aider dans cette épineuse tâche).
Ferlia se réveilla peu après, et sortit dans une des coursives, son vase autour du cou, afin de se dégourdir les jambes.
Lorsque Corvus émergea, il attendit les autres et quand ce fut au tour de moradund, celui-ci se sentait encore épuisé. A leurs côtés, il y avait Lorwyn, Hapeau, Caïn et Gabriel ainsi que le Troll qui quant à lui, avait l’air absolument épuisé et grimaça en tentant de boire la bière de son tonneau.
Lorwyn bondit sur ses pieds, et alla demander à un Songeur à parler à une dénommée Philomène.
“Philomène est repartie, lui répondit-on avec un sourire. Elle vous a laissé une lettre.
- Peut-on la consulter ?
- Evidemment!”
Et on la lui tendit. Il s’en saisit, et afin d’attendre les autres qui s’habillaient et faisaient un brin de toilette, alla s'occuper de son oiseau avec Hapeau.
Lorsque les Soigneurs passèrent dans la chambre leurs proposer de manger un peu, Corvus, Moradund et les autres acceptèrent et rejoignirent ainsi l’ensemble de leurs camarades dans une salle aux immenses tables de bois, où des couverts étaient dressés. Le mathémagicien était déjà installé, mais il n’y avait aucune trace d’Emmet.
Lorwyn brandit alors la lettre, et la lut à très haute voix avant même qu’ils ne commencent à se restaurer.
“Forteresse des Soigneurs, Eaque
27 Asherien 2778
Bonjour à tous,
Je suis dans l'incapacité de rester à vos côtés, car des responsabilités m’attendent à Rhadamanthe, particulièrement dans la situation que nous connaissons. Cependant, vos découvertes éclairent ce que je soupçonnais déjà: une des nos générales se livrait manifestement à une activité réprouvable par tous. Ceci vous a par ailleurs, tous touchés. Vous êtes ainsi les mieux placés pour continuer cette enquête. Vous avez déjà découvert beaucoup, cependant ce n’est pas suffisant. Vous êtes chargés, si vous l’acceptez, de trouver plus d'informations sur l’endroit dont nous venons, ceux qui l’occupent, ce qu’ils y font, leurs buts et leurs méthodes. Ce groupe de personnes est dangereux pour tout le peuple Elysionnien, et, en ce contexte de guerre, nous devons cependant mettre de côté nos différends continentaux afin de travailler à leur destruction. Il est crucial que vous puissiez en trouver les alliés, sur tous les continents, dans toutes les strates de la population, dans tous les groupes (nos informations portent d’ailleurs à croire que le groupe dans lequel deux d’entre vous seraient investi serait très touché), afin de pouvoir annihiler cette menace. Je suis évidemment chargée de cette mission, mais je compte sur votre collaboration. En identifiant nos ennemis, et en trouvant des alliés, vous pourrez sans aucun doute trouver la source de ce qui vous touche, et éliminer ce problème.
Afin de vous aider dans cette tâche, je joins à cette missive une liste de contacts, en double exemplaire. Il est important que vous l’ayez toujours sur vous, et qu’absolument personne d’autre que vous n’y ait accès. Ce sont des gens fiables, qui font partie d’un réseau qui vous permettra de communiquer entre vous, mais également avec moi en toute sécurité. Les informations transmises par ce biais ne pourront être interceptées par personne d’autre que moi-même.
En comptant sur vous,
Philomène Danah.”
Sur un signe de tête de Gabriel, Caïn récupéra la lettre. Puis Jostoph lança:
“Emmet n’est pas là ! Un contre 1000 qu'il tentera de nous tuer la prochaine fois qu’on le croisera !
- Mais … Qui est Emmet ? demanda Gabriel.”
Jostoph lui expliqua tout l’histoire, et ajouta qu’il avait à présent un mauvais pressentiment au vu de la disparition du garçon. Et soudain, se tournant vers le Mathémagicien assis sur la chaise derrière lui, il l’interpela:
“Bah alors, Papy le jeune, vient t'incruster dans la conversation, on a des questions à te poser!”
Celui-ci sembla hésiter, puis tira sa chaise vers eux, et leur sourit:
“Bonjour, dit-il.
-Bonjour, lui répondit Jostoph. Je te présenterais bien, mais vu que je connais pas la plupart des gens autour de la table, tout le monde fera ça mieux que moi !”
Chacun se présenta alors.. Ils étaient donc entourés par Caïn, un Tarima ferrailleur des champs de bataille, Gabriel, un Duveteux apothicaire un peu niais, Hapeau, une Effigie Chanteuse Gaïenne au grand coeur, Lorwyn, une Effigie grondeuse très engagée dans la cause Gaïenne, et Moleg, un Argileux Dur qui avait perdu sa taverne dans un incendie. Puis ce fut au tour du Mathémagicien qui prit la parole en bégayant. Il se présenta longuement, et conclut en leur disant qu’une nouvelle magie s’était déclenchée durant le rituel, et qu’ils étaient partis d’un coup, ce qui l’avait un peu attristé: il n’aurait pas cru qu’ils étaient si pressés. Jostoph précisa alors qu’il s’était agi d’une forme d'attaque magique durant laquelle ils avaient été malades. Peu après, des gens étaient arrivés à Saintébert et s’étaient fait passer pour des soldats à la recherche d’un fuyard rhadhamantien. Après avoir fouillé les maisons, et terrorisé les habitants, ils l'avaient enlevé et étaient partis. Il s’était vite avéré que ces hommes n'étaient en aucun cas des soldats. Il avaient cheminé à travers les plaines, puis dans un labyrinthe, avant d’arriver dans la pyramide, où il avait été maltraité et jeté au cachot avec les autres.
Alors que Moradund faisait des étirements, peu concerné par la conversation, Moleg demanda plus d'explications à propos du labyrinthe et de la pyramide, que lui fournit Jostoph alors que Corvus, à côté, redessinait la fresque afin de pouvoir la leur montrer. En voyant al fresque, leurs yeux s’illuminèrent, et ils leur firent eux aussi le récit de leurs aventures: si Corvus et Moradund avaient pu s’échapper, ce n'était pas leur cas, et ils étaient restés du côté de Rhadamantien, avec qui ils avaient essuyé une attaque de Géant, avant de fuir vers Rhadamanthe. Ils avaient accepté de rejoindre les rangs de l’armée pour plusieurs raisons, mais tout n’avait pas tourné comme prévu. En effet, ils avaient particulièrement sympathisé avec une générale nommée Thalivor, la mère d’un petit garçon Membraneux nommé Ithreb. Cependant, suite à un épisode d'attaque magie durant laquelle ils avaient été malades, et avaient vomi sur les chaussures du souverain Rhadamantien, ils avaient été emprisonnés, et elle les avait libérés, avant d’être accusée de haute-trahison et emprisonnée. Philomène, la maîtresse des esclave et collègue de Thalivor, les avait alors chargés, comme un défi, d’enquêter sur la générale, puisqu’ils croyaient qu’elle était innocente et de lui ramener des preuves. Et c’était alors qu’ils avaient découvert qu’elle n'avait rien à voir avec la paisible mère de famille qu’ils avaient imaginée. Avec le concours involontaire d’un certain docteur Frôle-la-Mort aux aveux forcés par Betelgeuse, l’oncle de Philomène, qu'ils avaient vu dans le temple,, pas mal de fouille, et la découverte d’un portail dans sa maison, ils avaient fini par la relier à une dangereuse secte, les “Fils d’...” ayant pour emblème un casque exactement comme celui dessiné par Corvus sur la frise. Puis, ils avaient été enlevés et séquestrés dans le temple où ils s'étaient rencontrés. Ils leur demandèrent également s’ils n’avaient pas vu le fils de Thalivor, et Ferlia le relia à l’enfant accompagné de l’Effigie, ce qui lui fut confirmé. La jeune femme leur dévoila également qu’elle avait été emprisonnée longtemps par un groupe qu’elle soupçonnait d’être relié à la société de rhadamantiens cannibales pour laquelle le docteur Frôle-la-Mort vendait des cadavres. Jostoph ajouta, lui, qu’Alphine avait peut-être lui aussi un lien avec tout ceci.
Cette mâtinée marqua le début d’une fructueuse collaboration qui dura toute la semaine durant laquelle ils restèrent dans la Forteresse des Songeurs.
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