Eclats d'émotions - Mourir pour des idées - Chapitre 3 - Dans le temple
Sam 25 Juin 2022 - 15:48
Comme vous le savez sans doute Elysion existe désormais aussi en format tabletop ! Vous voulez plus d’informations ? Venez par là: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1009-un-jeu-de-role-sur-table-pour-elysion
Voici donc un résumé du scénario "Mourir pour des idées", séance par séance. Bonne lecture !
Leurs précédentes aventures: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1294-les-doigts-colores-mourir-pour-des-idees-chapitre-2-enquete-a-rhadamanthe
Vous pouvez retrouver:
Caïn: Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
Gabriel: un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
Lorwyn: Lorwyn: Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
Hapeau: Hapeau: Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
Moleg Borgstone: troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
Voici donc un résumé du scénario "Mourir pour des idées", séance par séance. Bonne lecture !
Leurs précédentes aventures: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1294-les-doigts-colores-mourir-pour-des-idees-chapitre-2-enquete-a-rhadamanthe
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Caïn: Tarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
Gabriel: un Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
Lorwyn: Lorwyn: Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
Hapeau: Hapeau: Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
Moleg Borgstone: troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
Re: Eclats d'émotions - Mourir pour des idées - Chapitre 3 - Dans le temple
Sam 25 Juin 2022 - 15:49
Le Temple
- CaïnTarima de son état mais complètement ignare en magie, il a préféré se tourner vers la rapine et la guerre lui a donné du boulot : Ferrailleur sur les champs de batailles, il passe après les batailles pour piller les corps de soldats laissés derrière avec des armes et ensuite revendre tout ce bel attirail contre de belles sommes.
- Gabrielun Duveteux candide ayant perdu son lien avec les personnes avec qui il travaillait comme coursier à cause de la guerre. Il a quelques connaissances en pharmacie car il amenait principalement des médicaments.
- LorwynEffigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
- HapeauEffigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
- Moleg Borgstonetroll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
Des gens sous des capuches; Des pièces sombres. Une odeur étrange. Un vieillard, et sa main sur leur front. Des allers et retours.Un vieillard qui larmoyait. C’étaient les seuls souvenirs qu’ils avaient. Ils n’avaient aucune notion du temps: impossible de savoir depuis combien de temps ils étaient là. Tout était flou, parfois, ils se demandaient même qui ils étaient. Ils dormaient, beaucoup, mais cela n’avait rien de naturel. Impossible de communiquer, impossible de bouger. Enserrés par des liens solides, bâillonnés sans pouvoir émettre un son, ils étaient dans une grande pièce aux pierres nues et suintantes d'humidité.
Caïn et Gabriel étaient dans un alcôve, séparés des autres, sans les voir. En ouvrant les yeux le Tarima sentit un terrible mal de crâne s’emparer de lui, pourtant, ce n’était pas cette sensation qui le préoccupait le plus: Gabriel, lui, était toujours évanoui, et ne semblait pas prêt à se réveiller. Non loin, Moleg, sevré d’alcool, était perclus de douleurs, et sa tête était transpercée d’une affreuse douleur. Lui comme Caïn pouvaient constater sur eux de nombreuses ecchymoses et plaies, dont ils n’avaient pourtant aucun souvenir auparavant. Hapeau était inquiet pour Arzyan: était-il, lui aussi, emprisonné ? Avait-il pu prévenir MûWû et Philomène ? Et enfin, son chapeau, où donc était-il ? Lorwyn, lui était tourmenté par l’idée d’être à Hypnos: en effet, dans cette affreuse ville, ils auraient des problèmes, Hapeau et lui, en tant que Gaïen, et c’était très exactement ce qu’il souhaitait éviter. Inquiet de l'absence de son oiseau, il se sentait aussi démuni que trahi, persuadé d’avoir été livré par Ithreb. Les deux Effigies se rendirent vite compte que leurs pailles étaient très abîmées.
C’est alors qu’à l’extérieur de la cellule où ils étaient retenus avec un vieillard qui gémissait et pleurait, entourés de gardes armés,avec un visage dissimulé par un capuchon noir, il y eut du mouvement. La porte s’ouvrit, et on lança parmi eux quatre personnages, et Caïn, Lorwyn et Hapeau reconnurent le centaure Corvus croisé au camp rhadamantien ainsi que le gladiateur Moradund qui avait eu des mots durs avec Lorwyn. Ils n’eurent cependant pas le loisir d’échanger une seule parole. Ceux qui les avaient enfermés prononcèrent une incantation, et immédiatement le sommeil s’empara d’eux de nouveau.
Lorsqu’ils s’éveillèrent, vaseux, ils virent immédiatmenht qu’ils n’étaient plus au même endroit. Ils étaient au centre de la pièce, au sol de laquelle des cercles avaient été dessinés et des objets avaient été disposés. Manifestement, quelque chose se préparait, mais épuisés, les aventuriers étaient incapable de comprendre si ce fatras était organisait, et d’imaginer ce qui se tramait. Tous souffraient de nouvelles blessures. Ils étaient solidement ligotés, et non loin de l’étouffement à cause du bâillon qui les empêchait d’émettre le moindre son. Gabriel, lui, était toujours inconscient, et le vieillard inconnu était toujours parmi eux, ligoté près d’eux, gémissant doucement dans un son plaintif. Il y avait aussi le centaure Corvus, ainsi que l’ancien gladiateur Moradund, qui fusillait du regard les cultistes autour d’eux en faisant des bruits de gorge menaçants, et une jeune femme à la peau grise, ainsi qu’un garçon brun. Moleg, en forçant sur ses liens, se rendit vit compte qu’il allait être impossible de s’en défaire.
Un des cultistes semblait les observer de manière plus prononcée que les autres et deux hommes semblaient commander les autres, dont un qui marmonna aux reste des cultistes qu’il faudrait “les tester après ça, au cas où”. Ils n’eurent pourtant pas le temps de s’y attarder, car très vite, de la magie sembla émaner dans la pièce, alors qu’on les poussait dans le cercle au centre. Immédiatement, il y eut cette sensation affreuse: quelque chose courait dans leur esprit, et voulait leur arracher une partie d’eux-mêmes. Cela créait une douleur affreuse, et une perte de tous leurs repères. d’ailleurs, peu à peu, et même en y réfléchissant du plus fort qu’ils le pouvaient, l’endroit où ils étaient, ou la raison pour laquelle il s'y trouvaient, leur échappait peu à peu. Moleg, tentant de résister, se tourna très légèrement vers la fenêtre, par laquelle il eut la surprise d’apercevoir des yeux qui dépassaient, surmontés d’un front orné d’une calvitie prononcée ne parvenant pas à cacher un reste de cheveux aussi sales qu’ épars.Il reconnut Bételgeuse, qui lui fit un clin d’oeil, avant de franchir la fenêtre d’un bond, avec un hurlement suraigu suivi d’un rire aussi tonitruant que grinçant s’offrant à la vue de tous dans son costume grisâtre. Alors que tout le monde se tournait vers lui, il se mit à courir pour dévaler l’escalier, interrompant momentanément le rituel.
“Allez-y !” hurla alors un des chefs à ses ouailles, qui se précipitèrent dans l’escalier à la suite de l’oncle Danah.
Profitant de la confusion, et du gladiateur qui s’étouffait avec son bâillon près de lui, Moleg tenta de créer un tranchant de pierre dans ses doigts afin de couper ses liens.
“Analeth ! Le troll !”
C’était un cultiste qui, passant près de lui, l’avait repéré. Celui qui semblait être le chef s'approcha alors, et dégainant une lame qu’il posa sous sa gorge, dit avec un sourire sadique:
“Non, n’essaie même pas, puis, en se tournant vers ses hommes, il ajouta: allez on reprend.”
Ceux-ci se repositionnèrent en cercle, sans remarquer celui qui s’approchait d’analeth doucement, avant qu’il en lui assène un violent coup de ce qui semblait bien être un luth derrière la tête. Ce coup aussi sec que musical ne suffit pourtant pas à assommer l’homme qui fit volte-face, les yeux injectés de sang. Au même instant, une ombre qui n'était pas là auparavant sembla faire son apparition, reliée à aucun être, à aucun objet, et une lame apparut de nulle part, donc le plat vint le frapper,et l'assommer.
“Fort aimable, dit le manifestement faux cultiste à la personne qui apparaissait près de lui.”
C’était une femme aux orbites noires et aux cheveux courts: Philomène ! Elle était accompagnée de deux personnes lourdement armées et protégés d’une armure, manifestement bien décidée à les sortir de ce mauvais pas ainsi que des oiseaux des Effigies, et sans se douter que Caïn était tout émoustillé de la voir, tout en ignorant superbement l’ancien gladiateur qui grognait. Le faux cultiste, retirant sa capuche et dévoilant un physique plaisant, des cheveux noirs et des yeux clairs, mit tendit à la générale une rose, accompagnée de ses quelques mots tout en la gratifiant d’un sourire éclatant:
"Madame, quelle éblouissante surprise! Une main à la fois belle, douce, mais ferme!"
Elle l’ignora, alors que Caïn foudroyait du regard l’inconnu très entreprenant. Philomène se précipita dans la pièce, manifestement pour les libérer, aidée du faux cultiste qui avait récupéré l’arme du chef, alors que ses compagnons s’attaquaient aux cultistes avec hargne. L’un d’eux se plaça au centre, et retirant son plastron, il dévoila des mécanismes qui ne trompaient personne: il était couvert d'explosifs:
“Le premier qui s’approche, j’fais tout péter, mena-t-il alors d’une voix grave et très calme, le rendant plus inquiétant encore.”
Il y eut un temps de flottement parmi les cultistes.
“allez dans un coin, on vous fera pas de mal, lança Philomène, alors qu’elle finissait de libérer Moleg.”
S’ils eurent l’air d'hésiter à obtempérer, la décapitation à laquelle procéda un des hommes de Philomène sembla finir de les calmer, et ils cessèrent de bouger.
“Si j'avais su qu'il suffisait de se balader avec des explosifs… soupira le faux cultiste inconnu.
- Tu pouvais te balader avec le frometon du vieux crado, lui glissa le gladiateur, qui avait l’air de le connaître, ça a l'avantage de pas avoir besoin d'expliquer aux autres de rester à distance.
- MON TONNEAU ! OU EST MON PUTAIN DE TONNEAU ?! hurla alors Moleg.”
Les cultistes ne dirent rien, semblant toujours hésiter à les attaquer, tenus en joue par l’homme couvert d’explosifs. Le faux cultiste intervint alors:
“Toutes vos affaires sont là-bas ! dit-il en désignant une pièce adjacente.”
Puis, il se dirigea vers Moradund, à qui il enleva juste son bâillon:
“Bon ! On a appris quoi ? lui dit-il.
- Tu veux vraiment une réponse, ou tu veux juste entendre ce que t’as envie d’entendre ? lui répliqua le gladiateur.
- On a appris quoi ? répéta l’autre.
- J’ai surtout appris que tu fais le malin avec un couteau comme un débile alors qu’tu pourrais m’libérer ! lui lança-t-il.
- C’est pas la réponse que j’attendais !
- Et bah tu peux l’attendre un bon moment !”
Et il remit son bâillon à l’ancien gladiateur et le planta là. Moradund fut libéré rapidement par d’autres personnes, sans que le faux cultiste ne lui adresse un mot. Dans le même temps, Moleg s’approcha coûte que coûte de l’endroit, bloqué par les cultistes, où il imaginait être son tonneau. Ceux qui ne s’écartèrent pas, mais voyant l’homme bardé d’explosif qui leur lançait un regard mauvais, le laissèrent passer. Une fois à son tonneau, le Trolls servit immédiatement une bière, et permit également à tous ses compagnons, par l’intermédiaire de la jeune femme à la peau grise, de récupérer leurs possessions, pressés par Philomène.
“Dépêchez-vous ! Récupérez tout, on y va !”
Corvus, le centaure, alla récupérer Gabriel et le garçon brun, tous deux inconscients, alors que Caïn s’approchait de Philomène, un sourire charmeur aux lèvres:
“Il semblerait que nous en puissions plus nous passer l’un de l’autre, lui dit-il avec une petits révérence.
- La prochaine fois, vous venez me prévenir de suite, répliqua-t-elle en le plaquant au mur par le col, agressive et mécontente.
-Euuuh d’accord, couina le garçon.
- Il faut descendre rapidement ! lança ensuite la générale, après l’avoir lâché.
- Mais où sommes-nous ? lui demanda Lorwyn.
- J'en sais rien ! on va espérer pas dans un endroit trop dangereux pour nous, mais ça en a tout l’air !”
Disant cela, elle attrapa un des cultistes, celui qui semblait le plus faible et disparut pour réapparaitre en un instant avec lui près de l'escalier.
“Lui, il vient avec nous. lança-t-elle.
-et les autres on en fait quoi ? demanda Moleg
-On a pas le temps de s’en occuper, s’ils nous tombent dessus à 40 on s’en sortira pas, et elle s’engouffra dans l’escalier sans plus attendre.”
Les aventuriers la suivirent, ainsi que le vieillard. La marche était fermée par les gardes de Philomène. En couarnt, ils dévalèrent un étage, et se retrouvèrent dans une zone avec énormément de couloirs. Au bout de l’un d’eux, ils virent passer Bételgeuse, criant toujours, bras en l’air, sans bande de cultistes à ses trousses cependant. Autour d’eux il y avait du bruit:des renforts arrivaient du côté des cultistes,et s'ils furent capables d’en tuer quelques uns, il leur serait impossible de se débarrasser de toute l’escouade, ils en avaient bien conscience. Une troisième personne en armure les rejoignit alors:
“Le portail est désactivé., glissa-t-elle à Philomène.
-Très bien répond-elle.”
Au même moment, Lorwyn lança une de ses graines récemment récupérée, pour bloquer l’entrée, ce qui leur permit de continuer à descendre, et très vite, ils sortirent de la pyramide, se retrouvant dans un grand espace dégagé avec, au bout, une porte, vers laquelle Philomène, guidée par le centaure, se mit immédiatement à courir, suivie par la petite troupe, rejoints par Bételgeuse. Il y avait sur leurs talons un nombre impressionnants de cultistes, mais d’un seul coup, ils sentirent le sol trembler, une derrière eux s’ouvrit une faille dont s'extirpa un génat.
“Continue Bételgeuse, continue ! hurla Moleg.”
Celui-ci répondit par un rire caquetant, et ils entendirent le son caractéristique de la déchirure, puis le sifflement des serpents en même temps que les hurlements de leurs poursuivants.
“J’ai jamais vu autant de choses étranges qu'aujourd'hui ! remarqua la jeune femme à la peau grise, qui ressemblait un peu à Philomène, sans cesser de courir.”
Et, alors qu’ils approchaient de la porte, la générale demanda:
“C’est par là ?
- Oui ! lui répondit le faux cultiste.”
Elle l’enfonça alors d’un coup de pied, et ils firent leur entrée dans un grand couloir.
“Quelqu’un peut m'expliquer ce qui se passe ? demanda Caïn.”
Sans lui répondre, et alors que déjà il y avait des bruits de pas qui se rapprochaient, Philomène lâcha:
“Ca devrait marcher ici”
Puis, elle attrapa fermement le cultiste qu’elle tenait toujours, lui plaqua violemment le dos contre elle, et lui mit sa main sous la mâchoire. De son autre main elle sortit une petite sphère bleue de la bourse à sa ceinture,elle lui enfonça dans la bouche. Puis d’un grand coup sec, qui occasionna un craquement douloureux, elle lui ferma la mâchoire, et l’homme disparut.
“Très bien, dit-elle avec un grand sourire.”
Très vite, chacun d’entre eux se retrouva avec une de ces sphères en main, ainsi qu'une pour chacun des oiseaux.
“Dépêchez vous de la briser, ordonna-t-elle. On s’en va.”
- Comment ça “briser”?fit Caïn interloqué. Entre les dents nous aussi ?
- Mais qu’il est con ce gosse ! fit-elle en roulant des yeux.”
Puis, elle claqua des mains autour de la sienne et disparut, suivie des ses hommes.
“Elle m’aura tout fait faire cette nana!, soupira le Tarmia.”
Puis il brisa une sphère dans les mains de Gabriel avant de disparaître à son tour, suivi des Effigies et leurs oiseaux, puis de Moleg. Ils eurent la sensation d’être happés, tirés par un hameçon au niveau du nombril, dans un tourbillon de couleurs et de sons. Pourtant, ils arrivèrent tous, dans l'ordre de départ, dans une clairière aménagée. Après Moleg apparut le faux cultiste, puis le vieillard, suivi de la jeune femme à la peau grise. Le jeune homme brun inconscient fit ensuite son apparition, suivi du centaure, et, enfin, avec quelques instants de décalage, Moradund, l’ancien gladiateur. Il faisait nuit et autour d’eux il y avait de la neige. L’air était froid et pur. Aucun doute: il étaient en montagne. Au loin, éclairée, il y avait une citadelle qui paraissait sculptée dans les roches mêmes.
Immédiatement, ils virent Moradund s’éloigner d’une dizaine de mètres de Philomène qu’il semblait particulièrement mépriser, claudiquant et se tenant douloureusement le ventre. Très vite, tous se rendirent compte, l’adrénaline retombant doucement qu’ils avaient mal partout et étaient en bien plus mauvais état qu’ils ne l’avaient cru au départ. Tous, sauf le faux cultiste, étaient couverts de blessures allant de la petite plaie aux os brisés.
“Où sommes-nous ? demanda Caïn à Philomène.”
Elle en répondit pas,et se contenta de soupirer en roulant des yeux, manifestement épuisée par la Tarima. C’est Corvus qui prit la parole:
“C’est la Forteresse des Songeurs, dit-il, puis, face à l'ignorance manifeste de ceux qui l’entouraient, il ajouta: Ce sont des soigneurs qui apprennent ici une méthode magique pour soigner toutes les blessures physiques. Quand on y entre, on renonce à tout, et il faut rester dans la Forteresse, au risque de perdre ses pouvoirs. Ce sont d’excellents médecins, mais ils coûtent très cher …
- Allez, il faut aller vous soigner maintenant, glissa Philomène. Je voudrais pas que vous me claquer entre les doigts, lança-t-elle plus acerbe.
- Ca veut dire quoi ces blessures ? demanda alors la jeune fille qui était avec eux.
- Vous les aviez en vous réveillant, donc je n’en sais rien, lui répliqua la générale sèchement.”
Corvus chargea sur son dos Gabriel et le garçon brun, qui ne s’étaient pas réveillés, et emboita le pas à Philomène, qui partait vers la forteresse après avoir donné des ordres pour que le cultiste, qui n’était pas avec eux soit retrouvé -il en pouvait pas être bien loin, au vu de son état, et elle ne semblait pas inquiète. Hapeau, cependant, proposa d’envoyer Arzyan le réperer, et elle accepta.
Ils se dirigèrent tous vers la forteresse alors que l’oiseau s’envolait, mené par la générale qui semblait vouloir en finir au plus vite. Ce trajet, rendu pénible par leurs blessures, la neige, le froid, et la nuit, leur permit cependant de sortir totalement de leur état second. Caïn, très inquiet pour Gabriel, et un peu agacé par le comportement de Philomène, suivait Corvus à la trace. Hapeau se sentait quant à lui complètement déboussolé, et suivait avec attention tous les inconnus autour de lui, en étant plus protecteur que d'habitude avec Lorwyn, ayant reconnu Moradund, qui avait pris à parti son ami. Ce dernier était soulagé d’avoir échappé aux cultistes, et d’avoir retrouvé Philomène, qui lui inspirait plus de confiance que de méfiance désormais. Impatient d’en savoir plus, il avait hâte de pouvoir la questionner. Il était cependant inquiet pour Hapeau, qui avait très peu parlé jusqu'alors. Moleg n’était quant à lui pas encore assez saoûl pour se sentir bien. Il tentait de comprendre qui étaient les gens autour de lui, et ce que diable ils faisaient là, lorsqu’il réalisa soudain qu’ils avaient laissé Ithreb derrière eux, et cette constatation le laissa amer alors qu’ils arrivaient devant les immenses portes closes de la Forteresse. Philomène toqua, et après un peu d’agitation, les portes s’ouvrirent, et ils purent passer. Ils furent accueillis par un jeune homme au physique longiligne à qui il manquait un bras sous sa robe de lin gris grossier. Celui-ci leur sourit avec douceur et les invita à les suivre. Ils lui emboîtent donc le pas dans des couloirs de pierres nues et froides dans lesquels leurs pas résonnaient. Ils arrivèrent dans une grande salle remplie de lits, où on leur demanda de s'asseoir. Plusieurs Songeurs étaient là, dont une Effigie (que Lorwyn et Hapeau saluèrent avec déférence), qui les examinèrent, les auscultèrent, avant de leur donner une tisane calmante (et ce malgré la demande de Moleg de quelque chose de plus fort), tout en les prévenant qu’ils allaient s’endormir rapidement.
En effet ils se réveillèrent sans avoir la moindre idée du temps qui avait pu passer, dans une pièce aux murs nus. L’air était frais, mais ils étaient dans des lits aux draps propres, surmontés d’une couverture chaude. la lumière du soleil entrait, et le seul bruit qu’ils pouvaient entendre était le chant des oiseaux. Lorsque Lorwyn, Hapeau, Caïn et Gabriel se réveillèrent à peu près en même temps, ils découvrirent que le faux cultiste et la jeune fille à la peau grise, ainsi que le vieillard et le garçon brun n’étaient plus là. Cependant Corvus et Moradund étaient à leurs côtés, le gladiateur encore manifestement fatigué. Moleg quant à lui, avait l’air absolument épuisé: quand les Songeurs soignaient, ils puisaient dans les réserves d’énergie de la personne et lui, c’était tout son foie qui avait été remis à neuf. Il eut d’ailleurs une grimace en tentant de boire sa bière en sentant sa tête déjà tourner, et son estomac se révulser.
Lorwyn bondit sur ses pieds, et alla demander à un Songeur à parler à Philomène.
“Philomène est repartie, lui répondit-on avec un sourire. Elle vous a laissé une lettre.
- Peut-on la consulter ?
- Evidemment!”
Et on la lui tendit. Il s’en saisit, et afin d’attendre les autres qui s’habillaient et faisaient un brin de toilette, alla s'occuper de son oiseau avec Hapeau. Lorsque les Soigneurs leurs proposèrent de manger un peu, ils acceptèrent et rejoignirent ainsi l’ensemble de leurs camarades dans une salle aux immenses tables de bois, où des couverts étaient dressés. Un vieillard était déjà installé, mais il n’y avait aucune trace du jeune homme brun.
Lorwyn brandit alors la lettre, et la lut à très haute voix avant même qu’ils ne commencent à se restaurer.
“Forteresse des Soigneurs, Eaque
27 Asherien 2778
Bonjour à tous,
Je suis dans l'incapacité de rester à vos côtés, car des responsabilités m’attendent à Rhadamanthe, particulièrement dans la situation que nous connaissons. Cependant, vos découvertes éclairent ce que je soupçonnais déjà: une des nos générales se livrait manifestement à une activité réprouvable par tous. Ceci vous a par ailleurs, tous touchés. Vous êtes ainsi les mieux placés pour continuer cette enquête. Vous avez déjà découvert beaucoup, cependant ce n’est pas suffisant. Vous êtes chargés, si vous l’acceptez, de trouver plus d'informations sur l’endroit dont nous venons, ceux qui l’occupent, ce qu’ils y font, leurs buts et leurs méthodes. Ce groupe de personnes est dangereux pour tout le peuple Elysionnien, et, en ce contexte de guerre, nous devons cependant mettre de côté nos différends continentaux afin de travailler à leur destruction. Il est crucial que vous puissiez en trouver les alliés, sur tous les continents, dans toutes les strates de la population, dans tous les groupes (nos informations portent d’ailleurs à croire que le groupe dans lequel deux d’entre vous seraient investi serait très touché), afin de pouvoir annihiler cette menace. Je suis évidemment chargée de cette mission, mais je compte sur votre collaboration. En identifiant nos ennemis, et en trouvant des alliés, vous pourrez sans aucun doute trouver la source de ce qui vous touche, et éliminer ce problème.
Afin de vous aider dans cette tâche, je joins à cette missive une liste de contacts, en double exemplaire. Il est important que vous l’ayez toujours sur vous, et qu’absolument personne d’autre que vous n’y ait accès. Ce sont des gens fiables, qui font partie d’un réseau qui vous permettra de communiquer entre vous, mais également avec moi en toute sécurité. Les informations transmises par ce biais ne pourront être interceptées par personne d’autre que moi-même.
En comptant sur vous,
Philomène Danah.”
Sur un signe de tête de Gabriel, Caïn récupéra la lettre. Puis le faux cultiste lança:
“Emmet n’est pas là ! Un contre 1000 qu'il tentera de nous tuer la prochaine fois qu’on le croisera !
- Mais … Qui est Emmet ? demanda Gabriel.”
Il se lança alors dans une grande explication: Emmet était un pisteur qu’ils avaient recruté à leurs côtés au fil de leurs aventures, mais il s’était vite avéré que ce garçon était une version plus jeune d’un homme croisé plus tôt qui avait tenté de les voler, avant de se suicider sous leurs yeux. Ce mystère n’était pas résolu, mais le faux cultiste était persuadé qu’il leur voulait du mal, et ce plus encore depuis qu’il s’était introduit de force dans son esprit. Il avait à présent un mauvais pressentiment au vu de la disparition du garçon. Et soudain, se tournant vers l’homme âgé assis sur la chaise derrière lui, il l'interpella:
“Bah alors, Papy le jeune, vient t'incruster dans la conversation, on a des questions a te poser!”
Celui-ci sembla hésiter, puis tira sa chaise vers eux, et leur sourit:
“Bonjour, dit-il.
-Bonjour, lui répondit le faux cultiste. Je te présenterais bien, mais vu que je connais pas la plupart des gens autour de la table, tout le monde fera ça mieux que moi !”
Chacun se présenta alors, et le faux cultiste et ses compagnons se plièrent aussi à l’exercice alors que le vieillard semblait déjà les connaître. Ils étaient donc entourés par Moradund le Fils de la Terre gladiateur, Corvus le centaure conteur, Jostoph le faux cultiste qui était un barde Télépathe, et Ferlia, la jeune fille à la peau grise une Enfant de la Lune danseuse. Puis ce fut au tour du vieil homme qui prit la parole en bégayant. Ils apprirent ainsi qu’il s’appelait Régulus et n’était en réalité âgé que de 19 ans: en effet, intéressé par la magie, les prédictions, les mathématiques et les Adeptes du Temps (ce qui lui valait son titre de Mathémagicien), il s’adonnait à de nombreuses expériences diverses et variées et l’une d’elle ayant mal tourné avait complètement modifié son apparence. Il leur expliqua qu’il pensait pouvoir rivaliser grâce à ses prédictions mathémagiques avec les prédictions des Clairvoyants et des Adeptes du temps, et que quelques temps plus tôt, en faisant ses calculs, il avait senti une énergie magique importante dans les Plaines Enéides une importante décharge magique, et avait ainsi pu localiser Moradund et Corvus, très certainement grâce à quelque chose lié à la marque rouge sur leur pouce. Persuadé que quelque chose de nouveau allait arriver, et, voulant absolument résoudre ce problème, il avait contacté les aventuriers, qui étaient venus à sa rencontre. Il avait alors commencé un rituel. Mais durant le rituel, une nouvelle magie s’était déclenchée, et Moradund, Jostoph, Corvus, Ferlia, et une autre personne nommée Hermine étaient partis d’un coup, ce qui l’avait un peu attristé: il n’aurait pas cru qu’ils étaient si pressés. Jostoph précisa alors qu’il s’était agi d’une forme d'attaque magique durant laquelle ils avaient été malades, ce que Lorwyn, Hapeau, Caïn Gabriel et Moleg purent relier au moment où ils avaient vomi sur les chaussures du roi Deus Wiseman. La Mathémagicien reprit alors son récit, fascinant Gabriel: des gens étaient arrivés à Saintébert peu après leur départ et s’étaient fait passer pour des soldats à la recherche d’un fuyard rhadhamantien. Après avoir fouillé les maisons, et terrorisé les habitants, ils l'avaient enlevé et étaient partis. Il s’était vite avéré que ces hommes n'étaient en aucun cas des soldats. Il avaient cheminé à travers les plaine,s puis dans un labyrinthe, avant d’arriver dans la pyramide, où il avait été maltraité et jeté au cachot avec les autres.
Alors que Moradund faisait des étirements, peu concerné par la conversation, Moleg demanda plus d'explications à propos du labyrinthe et de la pyramide, que lui fournit Jostoph: ils avaient eux-même suivi les traces du Mathémagicien et avaient fini par arriver dans une grotte qui s’était avéré être un labyrinthe où ils s’étaient perdu et avaient affronté de nombreuses épreuves, allant de coffres maudits à des salles piégées, en passant par une cockatrice qui leur avait coûté l’une de leurs camarades. Pour sortir du labyrinthe, ils avaient dû passer par une salle où il y avait des fresques, reliant manifestement des couleurs et des émotions dans un rituels qu’ils n’avaient pas compris, mais relié à leurs doigts étrangement colorés. Corvus, à côté, redessinait la fresque afin de pouvoir la leur montrer. Une fois sortis de là, ils avaient rejoint la pyramide, et après un épisode hasardeux de piètres choix, ils étaient arrivés jusque dans la prison où ils s’étaient rencontrés. De leur côté, reconnaissant sur la fresque dessinée par Corvus le symbole porté par Frôle la Mort et Thalivor, ils leur expliquèrent également en résumé leurs aventures, avant de leur demander des nouvelles d’Ithreb. Leures nouveaux compagnons semblèrent reconnaître en lui un enfant membraneux accompagnée d’une Effigie, croisés à l’entrée de la pyramide entourés de cultistes. Avec l’aide de Ferlia, ils purent confirmer ce qu’ils pensaient: l’Effigie n’était autre qu’Ea. Ils en déduisirent donc qu’Ithreb les avait bel et bien vendus. La jeune femme leur dévoila également qu’elle avait été emprisonnée longtemps par un groupe qu’elle soupçonnait d’être relié à la société de rhadamantiens cannibales pour laquelle le docteur Frôle-la-Mort vendait des cadavres. Jostoph ajouta, lui, qu’Alphine, un concurrent barde qu'ils avaient croisé sur leur route transportant des cadavres, avait peut-être lui aussi un lien avec tout ceci.
Cette mâtinée marqua le début d’une fructueuse collaboration qui dura toute la semaine durant laquelle ils restèrent dans la Forteresse des Songeurs.
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