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L'Arbre-Monde
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Eclats d'émotions - Mourir pour des idées - Chapitre 5 - Hadès et Gaïa Empty Eclats d'émotions - Mourir pour des idées - Chapitre 5 - Hadès et Gaïa

Mar 16 Juil 2024 - 11:56

 

     
Eclats d'émotions - Mourir pour des idées - Chapitre 5 - Hadès et Gaïa

     

         
Il s'est passé quoi, avant ?

         

A venir


           
On peut lire où les aventures ?

         



Mourir pour des idées:
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4

Groupe parallèle, La Ballade des cimetières:
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5


           
Les héros

         

Hapeau: Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
Lorwyn: Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
Moleg: Troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.


           
Les personnages

         

A venir


           
Les lieux

         

A venir


           
D'autres aventures ?

         

A venir ici ! Si vous avez envie de jouer, guettez les annonces de sessions !


     

 

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Mar 16 Juil 2024 - 11:58

   

       
Eclats d'émotions - Mourir pour des idées - Chapitre 5 - Hadès et Gaïa

       


       

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               Image de Hapeau
           

           

               Hapeau

              Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
           

       


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               Image de Lorwyn
           

           

               Lorwyn

              Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
           

       


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               Image de Moleg
           

           

               Moleg

              Troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
           

       




           
La renaissance

           

“N’hésitez pas, vous pouvez entrer !” les interpela Calenon.

Et ainsi, tous trois, accompagnés de leursoiseuax, entrèrent dans le tunnel afin d’aller rejoindre Verdena. Cette Dryade était connue pour être morte en tant que Fille de la Terre à la Souche. Des années durant, elle était restée en sommeil dans l’écorce de la Souche, avant de s’éveiller de nouveau, véritable arbre marchant, faite d’écorces et de lianes. Sa relation symbiotique à la Souche en avait très naturellement fait la meneuse des Gaïens du village, et elle avait initié la majorité des Gaïens depuis sa renaissance.
Ils avancèrent dans un couloir creusé à même l’arbre, où de nombreuses gravures ornaient les murs, représentant, ils en étaient presque certains, des Dragons de Terre. Celui-ci formait en escalier en spirale, dans lequel ils montèrent, croisant la fille de Calenon, mains contre l’écorce, qui avait l’air en pleine méditation. Ils la contournèrent le plus discrètement possible afin de ne pas la déranger … C’était cependant sans compter la marche qui céda soudain sous le poids de Moleg, qui s’enfonça soudain à travers l’escalier, coincé. La jeune femme tiqua.

“Pardon, faites comme si j’étais pas là !” grommela Moleg en s’extrayant à la force des bras du bois brisé. “Vous dérangez pas pour nous, on ne fait que passer …”

Et les aventuriers repartirent, alors qu’elle les regardait, l’air un peu déphasé, en soupirant, avant de sourire avec un geste d'apaisement, auquel Calenon répondit avec un sourire triste. Ils finirent par arriver à une passerelle menant vers l’extérieur, vers ce qui ressemblait à un nid enneigé, que MuHu comme Arzian avaient l’air de trouver tout à fait à leur goût. Ils passèrent devant un garde aux oreilles de lapin, qui les salua malgré son air essoufflé: quand ils lui proposèrent de l’aide, il leur expliqua que tout allait bien, il avait juste bondi de branches en branches pour relever le garde précédent et hésitait à monter plus haut encore.  Soudain, ses yeux s’arrondirent:

“Eh mais vous êtes Lorwyn et Crapaud ! réalisa-t-il.
- Hapeau. C’est Hapeau, corrigea celui-ci.
- Oh, oui, oui bien sûr pardon !
- Ce n’est rien. Il y a quoi, plus haut ? demanda Moleg.
- C’est l’endroit où le cercle se réunit ! Ils n’y sont pas, actuellement, mais il y a Verdena, si c’est elle que vous cherchez, et Folvos aussi !
- Folvos ? releva Hapeau.
- Oui, il est venu directement de l’Archipel où il a son cercle de Gaïens ! C’est l’équivalent de Verdena, là-bas.
- C’est un membre du conseil ? demanda Lorwyn.
- Oui, plus ou moins ! Le conseil est composé en général des leaders gaïens et de ceux qui ont quelque chose à y dire au moment T. Ceux qui mènent des bosquets ont droit d'y siéger.
- Alors, je crois que nous pouvons revendiquer ce droit exceptionnellement ! croassa Lorwyn.”

Puis, ils saluèrent le garde mi homme-mi lièvre, avant de reprendre leur ascension toujours par les escaliers faits de branches entrecroisées (il y avait de petits ascenseurs mais le froid avait endommagé leurs lanières, les rendant dangereux, et Moleg ne pouvait pas espérer être soulevé par un oiseau). Autour d’eux, de nombreux oiseaux volaient, et Hapeau, de sa vue perçante, en repéra un qui avait dans le plumage des plumes d’Effigies. Ravi à l’idée de retrouver un congénère ici, il siffla au volatile une salutation toute en trilles musicales. Moleg, de son côté, était de moins en moins à l’aise au fur et à mesure qu’ils prenaient de l’altitude, peu habitué à être si éloigné de la terre.  Il continuait cependant à avancer, mû par sa curiosité envers les Gaïens autant que par un fort sentiment d’urgence. Les Effigies, de leur côté, étaient peut-être plus détendues que jamais ils ne l’avaient été depuis le début de leur aventure: ils étaient en terrain allié, et étaient reconnus ici.
Après avoir évité de nombreuses zones verglacées, et écarté plusieurs fois les flocons de leurs visages., ils arrivèrent au sommet, y découvrant une sorte de grand cercle, en dessous d’un portail reposant sur le sommet de l’arbre, auquel menaient quelques marches taillées à même le tronc de l’arbre. Près du portail, Verdena discutait avec un Kersnien, sorte de torche volcanique à forme vaguement humanoïde, au corps parsemé de plaques de lave durcies par le froid.

“Dame Verdana, Sire Folvos, les interpela Calenon, J'amène à vous Lorwyn, Hapeau et Moleg pour une affaire urgente.”

Tous trois s’inclinèrent avec déférence.

“Approchez, frères, et vous aussi mon ami, leur dit Verdena avec un sourire.”

Près d’elle, Folvos leur fit un signe pour les saluer, et les trois aventuriers s’avancèrent.

“Vous venez donc pour une affaire urgente ? Dans ce cas-là, n'hésitez pas, venez expliquer ce dont vous parlez. Votre parole compte et vous avez déjà, depuis bien longtemps, prouvé votre importance au sein des Gaïens. Ne vous sentez pas intimidés.”

Alors, ils entrèrent dans le cercle, enjambant la frontière qui semblait faite d’écailles de Dragon prises dans de la sève.

“Notre ami ici présent, commença Lorwyn en désignant Moleg, semble parfois pris de visions qui nous amènent à croire à une réelle urgence. La souche, semble-t-il, est menacée, et cela corrobore notre expérience personnelle récente, faite de péripéties que je ne saurais résumer simplement; quelque chose se joue et menace notre ordre.”

A ces mots, Verdena s’approcha d’eux, alors même que Folvos reculait légèrement. Ils avaient l’impression que c’était pour les mettre en sécurité, la paille brûlant dangereusement bien, mais ne pouvaient pas le jurer.

“De quel type de visions et de péripéties parlez-vous ? demanda la DRyade.
- Nous menions avec à peau nos habituelles activités militantes, quand nous avons mystérieusement été réveillés parmi des radamantiens, commença Hapeau. Visiblement, nous avions perdu le contrôle de nous-mêmes, comme d'autres non-gaïens. Ce faisant, pris par la contrainte et sous le commandement des dirigeants de l'armée rhadamantienne, nous avons dû vivre parmi eux. Nous avons là-bas rencontré quelqu'un du nom de Talivor, semblant mêler à quelque chose d'étrange.Les Fils d’Hadès, ça vous dit quelque chose ?
- Ah non, je n’en ai jamais entendu parler, répondit-elle. Qu’est-ce donc ?
- Une organisation qui cherche la puissance brute et qui est, je crois, l'enjeu principal actuel et la raison de nos soucis et de ceux à venir. Nous avons réussi à quitter Rhadamanthe, et, mêlés à une affaire de trafic de cadavres, nous sommes tombés sur un camp gaïen, peu expérimenté d'ailleurs. Le portail qu'ils utilisaient a dû être détruit pour éviter la fuite d'une de ces filles d'Hadès, mêlée à cette histoire, portail par lequel avaient transité les fameux corps volés. Après avoir rencontré l'homme-mouche, nous sommes venus ici à la suite des visions de notre ami que nous allons laisser expliquer désormais.
- Bonjour, merci de m'accueillir, commença Moleg. Je découvre un peu tout ça, mais… avec grand intérêt. Bon, rapidement, je me suis retrouvé lié dans la même affaire que ces deux Gaïens-ci. Quand on est arrivé au bosquet de Zamir, j'ai rencontré Hodwür, et il m'a plongé dans une sorte de transe, après que je lui ai fait part de mon envie de me rattacher à la Terre-Mère. Et durant cette transe, j'ai eu une vision de votre Souche, de laquelle jaillit une source qui était … comme malade. Comme si son pouvoir était tiré avec une petite paille, comme si on en extrait une partie on en siphonnait une partie pour la détourner. J'ai eu l'impression d'être rappelé par cette souche et d'avoir quelque chose à faire avec.”

Verdena l’avait écouté avec une attention manifeste. Elle avait évidemment tiqué, Lorwyn et Hapeau l’avaient vu, lorsque Moleg avait mentionné une Fille d’Hadès utilisant le portail du bosquet, puis lorsque l’Argileux avait parlé d’une ponction dans la source de la Souche. Après quelques instants de réflexions, elle répondit:

“Il est vrai que les rêves d’Hodwür sont puissants, cependant, je suis moi-même liée à la Souche, et je ne ressens rien de tel. Peut-être avez-vous vu quelque chose de passé, ou de futur ?
- J’ai eu deux visions, objecta MOleg. La première c'était comme si une sorte de spectre ou d'âme flottait autour de la source et s'en échappait il y avait une sorte d'atmosphère de corruption, mais cela restait épisodique, peu net. La seconde, c’était lorsqu’on est arrivés ici, cette fois-ci, c'est comme si mes sens étaient un peu plus aiguisés et avaient entreaperçu ce fil très discret qui extorquait à la source son pouvoir. Si vous êtes si lié à elle, c'est possible que vous n'ayez vous-même pas senti cette ponction …”

Verdena le regarda, puis:

“Pouvez-vous me donner vos mains, Moleg ? lui demanda-t-elle.
- Ah nos mains justement je voulais en parler, dit l’Argileux en tendant ses doigts. à vrai dire je crois que ça parle un peu de lui même vous voyez sur nos doigts nos ongles ont changé de couleur; nous avons le rouge et le vert, et nous savons que la prochaine couleur sera le jaune. Ça correspond à des sentiments et c’est apparu au moment où on a eu les pertes de connaissance et où nous n'étions plus maîtres de nous-mêmes. Les Songeurs eux-mêmes ne savent pas d’où ça peut venir.
- J'interrogerai les érudits et chefs de cercle, les chefs de bosquet, je veux dire, mais cela ne me dit rien non plus; je n’ai jamais entendu parler de ce type de … malédiction, lui dit Verdana en lui saisissant les mains.”

A travers elle, Moleg sentit le lien avec la Souche, de la même manière que la Dryade sentait le lien qu’il avait lui-même à la Souche.

“Vous dites la vérité, dit soudain Verdana. Vous n'êtes pas directement en symbiose avec la Souche, mais j'imagine que votre rêve ou vos liens avec la nature ont fait que vous avez touché la souche ou la souche vous a touché; quoi qu'il en soit, vous avez un lien avec elle, c’est indéniable. Cela ne m'explique pas, cependant, pourquoi, avec ce lien si ténu, vous ressentez ce que vous décrivez et moi pas. Serait-ce possible, Moleg, que ce ne soit pas la Souche directement qui ait un problème, mais qu’elle vous montre à sa manière qu’il se passe quelque chose avec vous, et l’affliction qui vous touche ?
-  C'est possible, je ne sais pas si la souche s'exprime par métaphore ou... Je vous avoue, ça me laisse tout aussi perplexe que vous et j'espérais, en affrontant cette périlleuse ascension, que vous auriez éventuellement quelques réponses, admit Moleg.
- Moi, je n’en ai pas, mais peut-être que la Souche elle-même en aura. Je ne saurais que trop vous conseiller d’aller là-bas, Moleg, peut-être trouverez-vous les réponses que vous cherchez.
- Ce serait un honneur, et un privilège.
- Je serais très heureuse de vous compter parmi nos frères.”

Sur le visage d’Hapeau, on pouvait voir sans peine une excitation contenue, tandis que Lorwyn exprimait une certaine déférence. Rapidement, ils exprimèrent leurs inquiétudes au sujet d’une possible nouvelle perte de contrôle, et Verdana leur proposa de leur donner une escorte, afin de pouvoir les maîtriser en cas de problème, tout en leur assurant que ce ne serait pas considéré comme une attaque. Puis, alors qu’ils partaient, Hapeau marqua un temps d’arrêt, et sortit sa sarbacane.

“Je ne vous ai pas tout dit, admit-il. Lorwyn et moi avosn croisé une vieille femme qui m'a donné ce que je croyais être un simple bâton, et qui s’est avéré être une sarbacane. Il semblerait également qu’elle nous ait précédés au camp de Zamir, Hodwür et Lilas, à qui elle a dit qu’ils étaient indignes des Gaïens. C’est un peu elle, par ses paroles, qui nous a mis sur la piste de la traîtresse du bosquet, Lilas … Alors, je ne sais pas, je me dis que peut-être ça doit être important pour vous, vous devrez connaître cet épisode.
- C’est bon à savoir: les Fils d’Hadès sont parmi nous et occupent des positions importantes, soupira la Dryade. Mais j’ai déjà entendu parler, en effet, de cette vieille femme que vous évoquez, dit Verdena avec un sourire. Elle n’est pas uniquement passée dans ce camp, mais dans beaucoup d’autres. Elle ne semble pas hostile, à première vue, peut-être même plutôt la manifestation d’uen force alliée ? En tout cas, elle ne nous a pas fait de mal et elle a rarement mais parfois offert des cadeaux, vous en êtes la preuve hapeau, à un très petit nombre de Gaïens. Calenon ? interpella-t-elle.
- Dame Verdana ? répondit celui-ci en se redressant.
- Dites à votre fille de continuer ses tentatives afin de trouver l’éveil. Peut-être pourra-t-elle, elle aussi, recevoir des messages de la Souche. Ce serait un point d'inflexion important et nous pourrions apprendre de nouvelles choses et sur cette vieille femme et sur ce qui se passe ici.
- Bien sûr, Dame Verdana, je lui dirai. je ne pense de toute façon pas qu'elle veuille s’arrêter.”

Après avoir averti Verdana de la possibilité que les Fils d'Hadès, particulièrement ceux dissimulés parmi les Gaïens ne tentent d’utiliser les portails indépendants, ils prirent congés, et Verdana les fit descendre en bas de l’arbre grâce à une branche qui vint cueillir les trois compagnons et les enroba pour les amener tranquillement au sol. Là, un jeune homme, fin mais portant dans cahque main une arme conçue pour être tenue à deux mains, s’approcha d’eux. Il eklr fit un salut, presque militaire, qu’ils lui retournèrent:

“Frère Hapeau, frère Lorwyn, ami Moleg, je suis Thalion. J’ai été missionné par Verdana pour être avec vous et vous prêter main-forte si quoi que ce soit de problématique venait à arriver.
- Eh bien, c’est un honneur, salua Hapeau. Excusez-moi, sans offense aucune, votre gabarit est à peine supérieur au mien, comment maniez-vous deux armes aussi imposantes ?
- Je suis hybride de naissance: à demi-Alf, à demi-Augmenté, ce qui me rend plus fort que la moyenne. Malheureusement je n'y connais rien à la magie, et mon ascendance Alf ne m'apporte pas grand chose. J'ai décidé de jouer un petit peu de ma capacité à porter deux armes à deux mains, expliqua-t-il.”

Et il se retrouva ainsi à discuter avec Moleg de la praticité ou non de cet armement, des subtilités de son maniement durant leur trajet jusqu’à la Souche. Au fur et à mesure qu’ils s’en approchaient, le climat se faisait plus doux, plus printanier. Des fleurs faisaient leur apparition, et l’herbe renaissait. Arrivés en contrebas de la Souche, ils se turent, ressentant les énergies de l’endroit. Ils sentaient la magie du lieu, et Moleg sentait aussi la fuite déjà perçue, confirmant son impression diffuse. Doucement, ils s’approchèrent de l’entrée de la Souche, avant jusqu’à plonger les mains dans l’eau fraîche et pure qui émanait de la source, s’y désaltérant dans un instant suspendu. Puis, arrivant à l’entrée, ils expliquèrent un peu à Moleg, en évoquant leurs propres souvenirs d'initiation, ce à quoi il devait s’attendre.
L’Argileux posa alors son tonneau, puis se déshabilla, ne gardant que ses sous-vêtements, déposant ses vêtements sur la rive. Puis, il entra dans le torrent.

“Ne sois pas inquiet.” lui glissa Lorwyn, en le regardant s'éloigner en marchant sur les galets.

Puis, Moleg passa la cascade, remonta à travers l’eau une échelle naturelle de branches et de pierres le menant à une lagune, sans cesser de ressentir cette fuite de magie. Et soudain, il se retrouva dans un bassin, face à la Souche, dont le centre était plus profond que les bords. Après une grande inspiration, il plongea au centre.

Et soudain, le noir complet.

Il nageait, s’enfonçant de plus en plus profondément dans la Souche, se rendant compte soudain qu’il ne retenait plus son souffle sans pouvoir déterminer qu'il n’avait plus besoin de respirer ou s’il pouvait soudain respirer sous l’eau. Il nagea, nagea, jusqu’à ce qu’au-dessus de lui la surface ne soit plus qu’un minuscule point lumineux.
Dans un état méditatif, il visita l’histoire des Argileux, mêlée à sa propre histoire tandis que la Souche remodelait son corps de glaise et qu’un sentiment de plénitude naissait en lui. Peu à peu, il percevait la roche et la terre qui l’entouraient, et tout ce qui y vivait, se connectant à tout un écosystème qu’il ignorait jusque là, sans se rendre compte qu’autour de lui, de la lumière se faisait, des pierres phosphorescentes éclairaient la scène, faisant écho à la lumière qui brillait à présent dans ses yeux.
Il ne pouvait cependant ignorer, dans un coin de son esprit, la sensation de fuite et de maladie au sein de la Source. Il sentait une sorte d’accumulation d’âmes incomplètes, viciées peut-être, en tous cas égarées, qui n’avaient rien à faire en ce lieu sacré. C’étaient elles, il le sentait qui corrompaient la source, aujourd’hui et maintenant, ni dans le passé ni dans le futur.

Alors, il émergea, changé. Huit heures complètes après son entrée dans la Souche, ses compagnons découvrirent un Moleg plus harmonieux, aux traits plus nets sculptés dans une roche souple et sombre, veinée de minerais, qui offrait un contraste saisissant avec ses yeux cristallins. Sans parler, ses compagnons tout juste sortis de méditation lui sourirent alors qu’il descendait de la cascade, étonné lui-même de ses nouvelles mains, de la netteté soudaine avec laquelle il percevait le monde. Passant à côté de ses affaires, il ne les reprit pas, puisqu'elles n'étaient plus adaptées à son nouveau corps, mais récupéra son tonneau, fidèle compagnon. Il le savait, il n’en avait plus besoin; il ressentait cependant le besoin de lui faire un véritable adieu et non pas de le laisser en pleine forêt.

Puis, il salua Thalion, Lorwyn et Hapeau du salut Gaïen.



   

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Mar 16 Juil 2024 - 11:59

   

       
Eclats d'émotions - Mourir pour des idées - Chapitre 5 - Hadès et Gaïa

       


       

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               Image de Hapeau
           

           

               Hapeau

              Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
           

       


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               Image de Lorwyn
           

           

               Lorwyn

              Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
           

       


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               Image de Moleg
           

           

               Moleg

              Troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
           

       




           
L'Eminence

           

Le regard que lui lancèrent ses amis tout juste sortis de leur médiation était éloquent: ils étaient ravis et fiers à la fois, de compter près d’eux un nouveau Gaïen, d’avoir rencontré quelqu’un dont ils étaient devenus peu à peu si proches. Lorwyn allait pouvoir regagner un statut de professeur, et apprendre les ficelles du métier à un nouveau Gaïen après l’avoir fait pour Hapeau.
Moleg, de son côté, était un peu incertain, un air de plénitude hagarde sur le visage. Cette deuxième naissance lui laissait la sensation d’une légère dissociation: il fallait qu’il s'habitue à ce nouveau corps, à cette nouvelle manière de voir les choses, de répartir son poids. Tout avait changé trop vite pour qu’il ne s’y habitue progressivement et,il le savait, il lui faudrait un peu de temps pour être tout à fait lui-même à présent qu’il s’était reconnecté à celui qu’il était réellement. Il exprima à ses amis son besoin de dire au revoir à son tonneau.

Il partit donc à la recherche d’un piton rocheux dans un endroit reculé, qu’il escalada. Une fois arrivé au sommet, il prit le temps d’admirer le paysage, puis il posa son tonneau, et fit en sorte qu’il crée le meilleur distillat possible. Lorsque celui-ci fut prêt,Moleg scella son tonneau dans la pierre, au centre d’une gangue de roche. Inextricable, il laissait à présent couler le distillat à flot, créant uen source de bière.
Puis, de quelques mots, il fit ses adieux à ton fidèle tonneau, avant de partir rejoindre ses amis et se reposer de cette journée marquant une véritable renaissance.

Comme Lorwyn et Hapeau n’avaient pas à l’accompagner dans cette mission très personnelle qui lui prendrait la journée, ils décidèrent de rester au village, et de revoir quelques connaissances, dont un Gaïen de leur connaissance qui avait toujours quelques petites levures. Avant cela, ils iraient cependant s’entraîner avec leurs oiseaux puis tenteraient, eux aussi, d’atteindre l’éveil en méditant près de l’arbre central. Ils savaient qu’ils avaient un nouvel équilibre à trouver à présent que leur duo s’était effectivement transformé en trio, et cela leur plaisait.
Ils s'entraînèrent plusieurs heures durant, tentant de perfectionner leurs techniques conjointes mais également d’en trouver d’autres, en particulier avec leurs oiseaux. Puis, sentant la fatigue venir, ils s’interrompirent, et partirent vers l’arbre central non sans faire un petit détour par chez leur ami fournisseur de levures.
Une fois devant l’arbre, ils se placèrent entre des racines, et tendirent leurs mains vers l’écorce, entrant en contact avec le végétal en douceur. Là où Hapeau sentit rapidement une communion se créer avec l’arbre, il fallut, étonnamment, plus de temps à Lorwyn pour se calmer et s’ouvrir. C’est environ à cet instant qu’ils furent rejoints par Moleg, qui leur conta l’adieu au tonneau, amis également ses sensations dnas la Souche à présent qu’il avait eu le temps de faire du tri dans es pensées et ses sensations. Tous arrivèrent alors à une même conclusion: il leur paraissait très étrange que Verdena, liée à la Souche, ne sente pas ce dont Moleg parlait, que ce soit la fuite ou l’amas impur. Ils décidèrent donc de remonter voir la Dryade, qu’ils trouvèrent en pleine discussion avec Folvos, qui, voyant nos aventurier, fit un salut à la femme, et s’éloigna.

“Bienvenue frère Hapeau, frère Lorwyn, frère Moleg. Ravie de vous compter parmi nous !” les salua-t-elle.

Tous trois s’inclinèrent,puis Moleg prit la parole, entrant dans le vif du sujet:

“Dame Verdena, j’ai pu plonger dans la Souche et j’ai ainsi pu constater sensoriellement que ce mon intuition avait évoqué: j'ai bien vu le drain ténu qui ponctionnait dans la source.
- J'ai passé aussi quelques temps à me concentrer sur mon lien pour essayer de capter ce que vous voyez; aussi, j'espérais que vous veniez me dire que vous étiez trompé, car de mon côté, je ne ressens rien de tel, soupira la Dryade.
- Ce n'est pas tout, reprit Moleg. J'ai ressenti comme une forme de présence, comme une sorte d'amalgame d'esprits … C'est très difficile à définir … Qui était en pesanteur au-dessus de la Souche. Pas comme une influence néfaste ! Plutôt comme une influence qui n'avait pas sa place ici, en tout cas, quelque chose qui détonnait ou qui dérangeait dans le paysage.”

Verdena fronça les sourcils puis:

“Voudriez-vous, comme la dernière fois, me montrer ?” demanda-t-elle en tendant les mains.

Immédiatement, Moleg lui tendit ses mains, et lui ouvrit son esprit, la sentant lire en lui peu à peu ce qui s’était passé. Puis, un air inquiet s’imprima sur son visage alors qu’elle lâchait les mains de l’Argileux et rouvrait les yeux.

“Moleg, je suis très heureuse de vous compter parmi nous et je ne veux pas entacher une quelconque expérience que vous venez d'avoir, mais je ne sens rien. Je sens bien, dans vos pensées, que vous avez vécu quelque chose d'étrange, mais moi qui ai le lien le plus fort à la Souche de tous les Gaïens, je ne perçois rien de ce que vous décrivez, admit-elle en soupirant. Soit je suis imperméable à ce qui se passe, mais cela me paraît étrange … soit pour être tout à fait transparente avec vous, je me demande si tout cela n’a pas un lien avec ce qui vous arrive.
- Vous pensez que ce serait cette malédiction qui … demanda Moleg en regardant ses doigts colorés.
- C’est très hypothétique … Mais c’est la seule différence que je vois qui permettrait d’expliquer ce que vous ressentez.
- Dans ce cas, comment se fait-il que mes compagnons qui sont aussi victimes de cette malédiction n'en sentent rien ?
- Je n’en sais rien. J’aurais aimé pouvoir prendre le temps de mettre des Gaïens compétents à l’étude de ce qui vous arrive, si vous êtes d’accord.”

Les trois compagnons échangèrent quelques regards: cela ne leur disait trop rien, et en même temps, comprendre d'où venaient les inquiétants signaux émanant de la Source était leur plus grande priorité actuellement. Ils savaient que leurs compagnons s’occupaient de chercher les trafiquants de cadavres de leur côté. Dans un hochement de tête collectif, ils signifièrent leur accord à Verdena, et évoquèrent la possibilité d'appeler Hodwür à leurs côtés, puisque c’était dans les rêves que lui avaient provoqués le Gaïen que Moleg avait eu ses premières visions. La Dryade accepta sans peine, puis leur expliqua qu’ils seraient examinés par Ermeline et Folvos (au feu duquel  Lorwyn et Hapeau  pourraient résister grâce aux onguents de ce dernier), et qu’Hodwür les rejoindrait dès qu’il le pourrait. Puis, nos aventuriers repartirent dans le village.
Une fois sur la terre ferme, ils aperçurent Hermeline près de chez elle, qui leur fit un signe auquel ils répondirent en s’approchant d'elle. Rapidement, ils lui expliquèrent la malédiction qui les touchaient et les visions de Moleg.

“C’est étrange, tout cela m’évoque, de manière, très lointaine, une magie Tarima. Comme ils sont dans un contrôle permanent de leurs émotions, et que votre malédiction semble toucher vos émotions … Enfin, ce n’est qu’une très vague supposition. Vous verrez Folvos aussi, si j’ai bien compris ? Il a passé beaucoup de temps à étudier la magie et son lien à la nature, et pourra sans aucun doute vous aider au vu de sa sagesse !”

Elle les mena jusqu’à la maison du Kersnien, laquelle ressemblait beaucoup à un laboratoire. En chemin, la jeune femme discuta avec Lorwyn de l’état d’éveil qu’elle recehrchait, et des pistes qu’elle avait pu explorer, notamment les gravures sur l’écorce, sans parvenir à un résultat concluant. Au fur et à mesure qu’ils approchaient de la demeure de Felvos, la température extérieure augmentait; il n’y avait plus du tout de neige au sol, celui-ci était d’ailleurs devenu aride. Hapeau et Lorwyn durent faire une pause pour s’enduire d’onguent alors qu’ils passaient près d’un arbre calciné et de ce qui ressemblait fort à un ruisselet de lave émanant d’un petit lac de lave.
Hermeline, en nage interpella Folvos, qui releva la tête de ses expériences, puis leur fit un salut gaïen en s’approchant. Évidemment, il garda ses distances, afin de ne brûler ou cuire personne, se détendant visiblement lorsque les Effigies l’informèrent qu’ils étaient ignifugés. De nouveau, les aventuriers expliquèrent sommairement leurs ennuis, et la raison pour laquelle Verdena les avait envoyés vers Hermeline et Folvos. Ce dernier hocha la tête, puis, regardant Moleg il dit:

“Vous vous en doutez, ma magie a un rapport avec les flammes. Je peux brûler des afflictions physiques, mais également mentales et, si vous le permettez, j’aimerais tenter de … eh bien de brûler la malédiction qui vous afflige.”

Un peu surpris, mais également prêt à tout pour tenter de se débarasser de ces crises, Moleg, soutenu par ses amis, accepta. Les flammes s’intensifièrent alors autour de la silhouette de Folvos alors qu’il commençait à manier l'Argileux. Dirigées sur ses mains, elles ne le brûlaient pas, quoiqu'il soit très impressionnant de voir autant de feu, particulièrement sortant des orbites du Kersnien. Alors que Moleg ressentait soudain en lui une fatigue, un affaiblissement, Folvos le lâcha:

“ Je n'arrive pas à la saisir. Je crois que ce n'est pas la malédiction que j'ai brûlée. Je suis désolé.”

Avec un pas en arrière, Moleg reprit son souffle tout en se frottant les mains. Invités à s’asseoir et à raconter leur histoire dans les détails, les aventuriers s’éxécutèrent, et eurent la surprise de voir Folvos et Hermeline tiquer lorsqu’ils évoquèrent les fresques et le Temple des Fils d’Hadès:

“Ce que vous racontez … Cela fait penser à une magie issue de quelque chose de particulièrement ancien, commença le Kersnien.
-  si des fresques d'anciens temples représentent déjà ceci ça ne peut pas être quelque chose de nouveau, cela vient forcément d’un passé ancien. Peut-être une magie oubliée, perdue ? s'interrogea la jeune fille.
- Perdue, et visiblement retrouvée, marmonna Folvos.
- Où est-ce qu'on cherche quand on cherche une magie perdue ? demanda Lorwyn.
- J'imagine qu'il n'y a pas de bibliothèque des magies perdues … ponctua Hapeau.
- S'il y a des bibliothèques très fournies, nous pourrions y chercher des informations, en réalité. Si nous trouvons des traces de cette magie dans des bibliothèques, et s'il y a des fresques et des temples, on cherche des restes archéologiques, j'imagine, supposa la jeune gaïenne. C’est une solution en tous cas !
- Je présume qu'il faut certains prérequis pour utiliser cette magie ? demanda Moleg.
- Comme je vous le disais tout à l’heure, la seule Branche dont la magie est liée aux émotions est la Branche des Tariomas. Les tarima développent leur magie en fonction de leur état émotionnel et de leur état mental, de leur moral, de leurs objectifs. Évidemment c'est une supposition à partir de simplement le fait que ce soit lié aux émotions et que peu de magie sont aussi liées à l'émotion que la magie Tarima !”

D’un regard, les aventuriers comprirent que leurs pensées s’étaient dirigées vers le même endroit: Thalivor était une métisse Alf-Tarima … et Caïn était lui-même un Tarima sans magie.

“Est-ce que vous savez s'il y a des mythes ou des légendes concernant la naissance de la branche Tarima ? demanda Hapeau.
- Je ne connais rien de spécifique, non, répondit Folvos. Ce que je sais, cependant, c'est que là où les branches primordiales, comme les nôtres, ont tendance à avoir des origines plus fixes et des grands événements magiques, tous ceux qui descendent des anciens hommes, finalement, viennent de l'évolution. Beaucoup de branches, en tout cas, se sont mises en place doucement et petit à petit avec le développement de la magie. Je ne sais pas s'il y a réellement un événement qui a créé ou qui serait à l'origine des Tarima, mais laissez-moi vérifier.”

Puis, il partit vers sa bibliothèque des plus conséquente, dont les compagnons se demandaient bien comment elle résistait au feu, en marmonnant nombre de mots-clés alors qu’il cherchait parmi les volumes.

“Hmmm … la première Reine de MInos était une Tarima, je suppose que c’est la figure la plus connue d’entre eux, cela date d’il y a presque trois mille ans après tout ! Oui, ça pourrait rentrer sous le joug d'une magie antique perdue et redécouverte …
- Si vous deviez chercher quelque chose relatif à une magie antique, où iriez-vous pour enquêter ? Qui interrogeriez-vous ? Quel lieu vous semble-t-il le plus judicieux ? l’interrompit Lorwyn.
- Nous devrions voir qui est extrêmement fort dans ce domaine, mais en tout cas, parmi les as de l'archéologie, la majorité ne sont pas des Gaïens, dit Hermeline alors que Folvos se replongeait sans ses recherches. J’aurais tendance à faire quelques recherches au niveau de l’Académie, évidemment. Quant aux sites archéologiques, il faudrait en trouver, ou en ré-explorer, et autant vous dire que c'est chercher une aiguille dans une botte de foin … sans offense, bien sûr, conclut-elle avec un petit sourire.
- Je pense qu'il faudrait prendre quelque temps pour étudiez la magie qui vous touche … surtout si pour vous Moleg il y a l'air d'avoir un lien qui pourrait se faire avec la magie Gaïenne ou avec la souche d'une façon ou d'une autre, reprit Folvos.
- Je pense que vous comprenez bien, lui opposa Moleg,  que le temps nous est compté: nous ne savons pas combien de temps nous avons avant le déclenchement du prochain et du dernier qui sera fatal.
- Evidemment. je ne vous force à rien, bien sûr, mais si vous pouviez rester quelques jours, afin que nous puissions prendre le temps de comprendre la magie qui vous touche …”

Après une rapide négociation entre eux, la constatation que toutes leurs autres pistes semblaient les mener à l’impasse, Moleg, Hapeau et Lorwyn acceptèrent la proposition de Folvos. Ils se donnaient quelques jours, afin de ne pas trop s’attarder tout en se laissant une chance de démêler l'écheveau face auquel ils étaient. Folvos et Hermeline leur promirent de faire tout leur possible durant ce temps réduit,quitte à récupérer des informations en grand nombre afin de pouvoir les traiter même en l’absence des trois compagnons.  
Ils se donnèrent rendez-vous à mi-chemin entre le village et le laboratoire le lendemain à la première heure, puis se quittèrent sur un salut Gaïen, les aventuriers repartant vers le village, Folvos et Hermeline se plongeant dans l'étude et les recherches.

Moleg décida d’aller sociabiliser un peu et rencontrer quelques gaïens à la taverne, là où Hapeau partit vers le sommet de l’arbre central jouer un peu avec Arzian, tandis que Lorwyn, perché en hauteur, faisait des vocalises d’Effigie grondeurse. Plus tard dans la soirée, ils découvrirent la petite maison qui leur avait été allouée, devant laquelle Thalion monterait la garde.
Au petit matin, frais et reposés, ils reprirent la route pour aller retrouver Hermeline et Folvos. Là où le Kersnien se concentra sur Moleg, la jeune fille travailla plutôt avec les Effigies. Cela leur prit la mâtinée, après quoi ils partirent s'entraîner à trois afin de perfectionner des techniques communes d’attaque comme de défense. Puis, le soir, Hapeau partit à la bibliothèque afin d’en apprendre plus sur les onguents, espérant découvrir de nouvelles recettes, Moleg partit proposer un entraînement plus physique à Thalion, et enfin Lorwyn se concentra sur la méditation, conscient de son âge avancé parmi les Effigies qui vivaient très précisément jusqu'à trent-e trois ans. Sachant parfaitement qu’il ne reverrait peut-être plus jamais la Souche, il voulait tenter de percer le mystère de l’éveil encore plus fois, peut-être la dernière.
Et soudain, alors qu'il était profondément plongé dans un état de méditation proche de la transe, les mains sur l’écorce de l’arbre central, c’est tout le décor autour de lui qui sembla changer. Toutes les rainures dans l'écorce s’allumèrent, et vinrent former de nouveaux symboles où Lorwyn, ouvrant les yeux, reconnut des dragons mêlés à des racines s'entremêlant, dessinant une immense et sublime fresque.

Et soudain, une main lui attrapa le poignet.

Près de lui, la vieille femme qui avait cofnié à la sarbacane à Hapeau lui souriait.

“Très bien … Enfin un qui se montre digne.” souffla-t-elle de sa voix grinçante.

Lorwyn inclina la tête, en signe de déférence.

“Laisse-moi te montrer.” lui dit-elle.

Et soudain, l’Effigie sentit son esprit s’éloigner. Il lâcha prise, se laissant guider au dessus d’Eaque, et arriver jusqu’aux eaux minosiennes.

“Je ne croyais plus à l’existence d’un Gaïen qui soit digne de recevoir la bénédiction, tant pomme est verrée.” cofnia la femme, avant d’entraîner Lorwyn à sa suite dans un plongeon.

Lorwyn traversa des mètres d’eau, toujours en esprit, découvrant autour de lui coraux multicolores et bancs de poissons. Pourtant, un amas de coraux semblait vraiment étrange, si massif et plein de circonvolutions … Cela ressemblait, trait pour trait, à un cerveau posé sur le sol marin vers lequel la vieille femme le tirait inlassablameent. Puis, ils traversèrent les coquillages, le sable, et tut ce qu’il y avait en dessous, pour découvrir …

Un visage.

Un immense visage, sur un corps tout aussi immense auquel appartenait ce cerveau corallien ouvert vers l'extérieur. Lorwyn sentait,confusément, que c'était une blessure.

“Souffre-t-elle ? demanda-t-il à la vieille femme.
- Non, mon enfant, je ne souffre plus, plus depuis longtemps, lui répondit-elle.
- De quoi avez- vous souffert ?
- Par le passé ? Des guerres de géants. Mais aujourd’hui, j’ai une mission à te confier, mon enfant.  Les gaïens ne sont pas ce qu'ils devraient être. Les Gaïens sont corrompus jusqu'à l'os. Ils sont infestés par des profiteurs, des gens qui ne sont là que pour le pouvoir.”

Elle cracha ce mot comme une bile noire, alors que LOrwyn savait parafitement que, si c’était la vieille femme dont les lèvres bougeaient, c’était bien la Géante immobile qui s’adressait à lui, c’était bein cetet entité qu’il cherchait depuis toujours qui lui parlait.

“Si certains d'entre vous forment encore un noyau dur qui a pour but de réellement défendre la nature … Une partie de mes enfants doit être purgée. Les Gaïens ne peuvent pas rester ainsi.
- Comment les reconnaître ?
- Ce sont les membres de leur groupe qui ont infligé ce que tu as à tes doigts, à tes amis et à toi. Vous en avez trouvé une, mais ils sont nombreux même parmi ceux avec qui vous avez déjà parlé. La pomme est pleine de vers, elle pourrit de l'intérieur et... Il faut couper ce qui ne va plus. Les Gaïens doivent redevenir purs.
- Bien. Ce sera fait selon vos désirs.”

Et Lorwyn s’inclina plus bas qu’il en l’avait jamais fait.

“Cela faisait longtemps que je n'avais pas parlé avec un enfant. Heureuse que... Tu sois passé… reprit-elle avec un ton plus apaisé, presque doux. Si tu entends de la musique à la Souche, sois sur tes gardes, mon fils. Certains doivent être purgés, sortis de la pomme, mais parmi mes enfants certains ne sont même pas au courant de ce qui leur arrive. Je te laisserai juge.
- Je serai le meilleur des juges pour vous, promit l’Effigie. Comment dois-je vous désigner ? Êtes-vous une mère ? demanda-t-il ensuite.
- Cela fait longtemps que plus personne n’a parlé de moi, mais certains m’ont appelée l’Eminence. Je ne me souviens plus de mon nom avant celui-là.
- Si l'Éminence vous sied, alors je vous nommerai ainsi, et je ferai pour l'instant le silence pour n'éveiller aucun soupçon. L'honneur est grand et la tâche est immense et elle m'honore.
- Retourne à la souche désormais et mène ta mission.”

Lorwyn hocha la tête: il avait bien compris ce qu’on attendait de lui.

Et soudain, il sentit son esprit traverser à nouveau des centaines de milliers de kilomètres pour réintégrer son corps. Et Lorwyn ouvrit les yeux. Il se leva, sortit, siffla MuHu, alla se poser avec lui sur une branche haute.
Il vit revenir Hapeau de la bibliothèque, Moleg de son entraînement, et il se posa devant eux, les invita à le suivre dans les racines lointaines où il les entraina de son pas raide. Puis, uen fois éloignés du village, une fois assurés que personne ne les suivait ni les écoutait, il parla:

“L'arbre a parlé. La vieille dame, l'éminence, qui était intervenue en notre faveur dans la geôle s'est présentée à moi et m'a montré ce qu'elle était vraiment. Au fond des mers, son corps gît.”

A ces mots, il fut nécessaire de résumer à Moleg l'épisode des geôles et de la sarbacane, dont il n'était pas au courant, avant qu’Hapeau ne demande:

“Mais alors c'est qui cette vieille dame ?
- L'éminence, quelque chose comme... Je ne sais et ne veux présumer … Mais je crois que c’est une géante des temps les plus reculés sans doute, qui visiblement a eu quelques démêlés avec d'autres géants en son temps.
- A la Source, j’ai eu des visions de Mont d’Argile, le géant originel de mon peuple, souffla Moleg.
- Intéressant. Nous creuserons sans doute et peut-être découvrirons-nous un jour un lien. Selon l'éminence, les Gaïens sont corrompus par l'envie de pouvoir. Et cette éminence semble désirer que purge soit faite. Cependant, nombre de ces vers qui grouillent dans la pomme s'ignorent …Ainsi suis-je et êtes-vous, en qualité d'êtres en qui j'ai confiance aveuglément, juge de qui mérite une chance ou non, articula Lorwyn.
- Il va falloir refaire le petit cirque qu’on a fait avec la fée … grommela Moleg.
- Oui, mais à plus grande échelle, sans doute, car Eminence a l'air de dire que nombreux sont les vers grouillants. Ainsi, je vous laisse sans les formuler quelques noms en tête parmi les plus rutilants que nous avons rencontrés récemment et vous laisse envisager que tous puissent nécessiter cette purge que requiert l'Eminence.”

Les aventuriers échangèrent un regard: la tâche s’annonçait d'une ampleur colossale.

“Tu penses qu'on pourrait convoquer un conseil exceptionnel ? demanda Hapeau.
- Non, répondit Lorwyn, car au sein de ce conseil, peut-être n'aurions-nous que des ennemis. Nous sommes le conseil exceptionnel, nous trois, et nos oiseaux. Méfiez-vous des mélopées jouées près de la souche, là est la seule piste qu'Eminence m'ait confiée.”

Ensemble, ils évoquèrent Ea, une danseuse Effigie, gaïenne muette, reliée aux Fils d’Hadès, amie de Thalivor, qui avait fui le Temple des Fils avec Ithreb après le chaos qu’ils y avaient semé. Tout le monde devait manifestement être considéré comme un ennemi potentiel, ils en avaient douloureusement conscience à présent.

“Nous serons le bras armé de la justice, les yeux de la justice, la voix de la justice.” conclut Lorwyn, non loin de la transe.



   

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