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Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines Empty Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines

Sam 25 Juin 2022 - 16:02
Comme vous le savez sans doute Elysion existe désormais aussi en format tabletop ! Vous voulez plus d’informations ? Venez par là: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1009-un-jeu-de-role-sur-table-pour-elysion
Vous pouvez lire leurs précédentes aventures: https://elysionearth.forumgratuit.org/t1295-les-doigts-colores-mourir-pour-des-idees-chapitre-3-dans-le-temple#14008
Voici donc un résumé du scénario du groupe qui joue le mardi, séance par séance. Bonne lecture !

Vous pouvez y retrouver:
Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 8iekCorvus: un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 884qLorwyn: Lorwyn: Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 2fg1Hapeau: Hapeau:  Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines JzvcMoleg Borgstone: troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
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Sam 25 Juin 2022 - 16:03
Aventuriers du mardi



Le départ
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 8iek
    Corvus
    un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines Jzvc
    Moleg
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.

Aux alentours de la mi-Asherien 2778, nous avons laissé nos héros se reposer dans la Forteresse des Songeurs après des aventures aussi épiques que terrifiantes. Durant quelques semaines, ils restèrent sur place. On cherchait les origines et le traitement de leur mal, sans y parvenir, tandis qu’ils recouvraient leurs forces et élaboraient mille stratégies, mais également apprenant à se connaître et se découvrant de nouvelles affinités tout en faisant leur possible pour augmenter leurs connaissances et leur appréciation de la situation.
Lorsque Gabriel s’éveilla au bout de quelques jours, il fut mis au courant de la situation par Caïn, le tarima incapable de magie reconverti en ferrailleur des champs de bataille, qui avait veillé sur lui tout ce temps. Durant le séjour ils ne se séparèrent que très peu. Gabriel refusait de se lier avec les autres personnes présentes à la forteresse, mais allait parfois prendre des leçons de soin auprès des soigneurs, et il profita donc de ce séjour pour parfaire ses connaissances et augmenter ses compétences.
Durant ces moments là, Caïn, lui, faisait le tour de la Citadelle, tentant –sans succès- d’y trouver quelque chose de valeur, mais en a aussi profité pour prendre les conseils de drague d‘Hapeau, et de Jostoph, avec qui il a discuté de sa très chère Philomène.
Notre barde, lui, toujours très perturbé par la disparition de sa patronne Dame Hermine, avait mis un certain temps avant de digérer les évènements vécus les jours précédents, et avait ensuite décidé de chercher le plus d’informations possibles sur ce qu’ils vivaient (entre deux compositions autour de leurs formidables aventures). En conséquence de quoi, il avait passé énormément de temps à la bibliothèque des Songeurs. Évidemment, il n’oubliait pas de tisser des liens avec le reste des aventuriers, mais c’est très certainement avec Corvus, le centaure, qu’il a le plus discuté.
En effet, celui-ci, malgré un faible niveau de lecture, était tout aussi perturbé que le barde à l’idée d’être manipulé par une force supérieure, et était bien incapable de faire confiance aux aventuriers qui les avaient rejoints, ne pouvant pas savoir à quel point ils étaient, ou non, fidèles à Rhadamanthe. Il faisait cependant tout pour paraître détendu. Il ne croyait pas du tout à l’aide de Philomène, persuadé qu’elle ne la leur avait pas apportée de gaité de coeur. Inquiet également pour Hermine, mais surtout rongé d’angoisse sur le destin de sa nièce, se demandant s’il ne ferait pas mieux de simplement la chercher, il s’est donc isolé avec Jostoph à la bibliothèque, aidant le barde à passer au crible les ouvrages de la bibliothèque afin d’en apprendre plus sur ceux qui dirigeaient ce qui ressemblait à un complot.
De son côté, l’Effigie Lorwyn, terroriste écologiste Gaïzen convaincu, avait fait en sorte de profiter de moments de complicité avec son oiseau loin des instants troublés de la guerre. Il avait donc passé le plus clair de son temps à dos de hibou, à parcourir de nuit de grandes distances, ce qui lui permit également de repérer les environs. Assez impatient de pouvoir reprendre sa route vers la destruction d’Eaque, il s’était assez peu mêlé au reste des aventuriers, et surtout pas à la petit entreprise d’Hapeau, qui l’agaçait sans qu’il ne détienne aucune preuve.
Son complice avait une nouvelle lubie : avec l’aide de Moleg, il allait créer une bière pour les Effigies à base de levure –ces fameuses levures qu’il pouvait produire. Ceci lui permit de se détourner d’une évidence qui l’inquiétait : il y avait des traîtres au sein même des gaïens. Entre deux séances de complicité avec son oiseau Arzyan, il avait donc consacré toute son énergie à créer une bière avec l’aide du troll. Ceci s’est cependant soldé sur un demi échec : la bière est certes passable, mais pas comestible pour les Effigies.
Moleg, quant à lui, outre ces expérimentations, a été un peu grognon, rendu irritable par son foie réparé. Il a donc proposé une pinte à chaque fois qu’il croisait quelqu’un, buvant sans aucun doute plus que de raison. Il s’est cependant rendu compte que la guérison de ses organes filtrants semblait avoir eu un impact positif sur son usage de la magie, et notamment sur les formes de pierre, qu'il maîtrise de mieux en mieux. Il a passé beaucoup de temps en cuisine, où il a pas mal croisé Gabriel, et appris de nouvelles recettes.
De son côté Moradund, un peu mis de côté par le reste du groupe suite à ses agissements précédents, avait préféré suivre l’appel du combat qu’il sentait en contrebas, et avait filé avant les autres, non sans avoir auparavant raconté des tonnes d’histoires d’arènes à Ferlia.
Celle-ci avait mis du temps à se remettre des nombreuses aventures qu’elle avait vécues, et à cesser de se méfier de tous les aventuriers présents. Une fois ceci passé, elle s’était montrée sympathique envers tous, apprenant à connaître les nouveaux venus, et allant plus loin dans ses relations avec ceux qu'elle connaissait déjà. Curieuse de nature, elle a posé énormément de questions, que ce soit à ses compagnons ou aux Songeurs. Tout au long du séjour, elle a pris soin de noter tout ce qu'elle apprenait dans un carnet.

C’est une vingtaine de jours après leur arrivée que ce quotidien commença à changer.
Ce jour-là, Jostoph fut pris à part par un Songeur, qui lui confia une lettre lui annonçant l’arrivée de Dame Hermine, rédigée par elle-même. Le barde, extatique à l’idée du retour de sa maîtresse, vers qui il avait, en vain, tendu son esprit tous les jours, partagea sa joie avec ses compagnons, et fonça lui préparer lit et plat préféré, refait chaque jour, pour chaque repas.
Ceci sembla aussi sonner la fin du repos et il fut alors décidé qu’ils ne pourraient rester tous ensemble. Ainsi après de nombreux débats, le choix fut fait de laisser Lorwyn, Hapeau, Corvus et Moleg retrouver la piste d’Alphine, la barde rival de Jostoph charrieur de cadavres, qui pourrait très certainement avoir des choses à leur révéler. Tous quatre partirent donc vers les champs de bataille des plaines d’Eaque, restant en contact avec leurs compagnons par le réseau de Philomène.
Le débat afin d’arriver à cette décision avait été long, chacun proposant sa piste. Il avait ainsi été envisagé de partir sur les traces de la société secrète, ou sur celles d’Ea. Les contacts du carnet avaient tous été passés au crible, et l’attention avait été retenue sur le chercheur Gredert Belgan. Cependant toutes ces pistes furent abandonnées, en raison de la nature hétéroclite et fort peu discrète de leur groupe, mais également de l’avis de recherche posé sur les terroristes gaïens dans la capitale. Il était évident que trois d’entre eux avaient une connaissance parfaite des plaines eaquiennes, et il semblait donc logique qu’ils se dirigent vers cet objectif.
Le charnier de cadavres, il le sentiment, pouvait être relié aux informations données par frôle la Mort, et donc, à la société secrète.  Pour Corvus, c’était également un moyen de récupérer des informations sur sa nièce via des tribus centaures sur le chemin, et c’est grâce à cet argument qu’il outrepassa ses craintes et décida de se joindre à l’aventure.
Ainsi, une fois décidé, ils envoyèrent un message à Philomène, afin de l'informer de leur choix, et de lui demander si une bataille ou une escarmouche se préparait dans les jours à venir sur Eaque. En effet, qui disait bataille, disait morts, qui disait morts, disait cadavres, et où trouver un charrieur de cadavres ailleurs que sur un champ de bataille jonché de macchabées ?
Une demie journée plus tard ils furent fixés: au Nord Ouest, sous 4 jours, une bataille aurait lieu. Elle les félicita de leur piste maligne, et les exhorta à se dépêcher afin d’y être à temps. Ainsi, tous quatre partirent et laissèrent sur place leurs amis après des adieux rapides, et quelques effusions (surtout de la part de Caîn, ce petit sentimental). Au crépuscule ils se mirent en route, et ne s’arrêtèrent qu’au petit matin, une fois en bas de la montagne, la citadelle dissimulée par les pans rocheux afin de se reposer.
Durant cette marche, les quatres compagnons avaient pas mal discuté et si, Lorwyn, méfiant, avait essayé sans succès de distiller sa propagande gaïenne auprès de Corvus avant de partir en râlant après cet échec, Moleg, détendu et affable, et Hapeau, impressionné et sympathique, s’étaient montrés plus amicaux et peu à peu le centaure s’était détendu. En effet, chacun était plutôt content de retourner vers l’action et le mouvement, et ils semblaient, malgré encore une certaine raideur de la part de Corvus, vouloir se lier.
Après avoir dormi le moins possible, ils se remirent en route, avec pour ferme intention d’avancer le plus rapidement possible vers le champ de bataille, puis de ralentir en s’approchant, afin de pouvoir à la fois se reposer et scruter attentivement les environs. Alors que les oiseaux surveillaient les alentours, et qu’Hapeau créait un vent arrière afin d’aider tout le monde, Corvus prit rapidement la tête du convoi, alors que régulièrement, Moleg était forcé de retenir Lorwyn de se détourner de leur objectif pour aller chercher des noises aux Eaquiens non loin. Très rapidement, le centaure put remarquer au sol de nombreuses traces: de l’herbe tordue, foulée, des brindilles cassées, et surtout des traces de sabots, toutes dirigées vers la même direction, formant une piste. Sans rien dire aux autres, sans même y penser, il commença alors à accélérer, empruntant cette piste qui suivait leur itinéraire.
En fin de matinée, ils arrivèrent non loin de la côte Ouest qui, ils le savaient, devrait être longée pour parvenir jusqu’au lieu de la bataille. C’est également là que leur chemin et la piste trouvée par Corvus se séparaient: si eux devaient aller au Nord, la piste menait vers le Sud Ouest. C’est alors que le centaure prit la parole, afin de prévenir ses compagnons: il désirait faire un détour, afin de suivre cette piste qui, il le sentait, pouvait tout à fait rejoindre ses buts personnels. Ils se mirent d’accords sur le fait de se séparer et de se rejoindre à la nuit tombée. Corvus suivrait le tracé des centaures, et pourrait retrouver son chemin grâce aux oiseaux et sa bonne condition physique, tandis que ses trois compagnons continueraient à progresser vers le Nord.

Corvus suivit un long moment la piste fraîche, restant le long de la côte, la mer en contrebas léchant les falaises crayeuses. Puis, au détour d’une plage, il aperçut un centaure, puis deux, puis trois, et finalement c’est une vingtaine d’individus qui se dévoilèrent à lui. Si la tribu semblait de prime abord complète, quelque chose lui sembla vite étrange: il y avait beaucoup trop d’enfants et de personnes âgées pour que la situation soit tout à fait normale.
Sur ses gardes, il remarqua immédiatement que la personne la plus proche de lui l’avait remarqué et le signalait plus avant, aussi il descendit les rejoindre, sabots dans le sable, tout en usant des formules de politesse d’usage, afin de signifier de manière claire qu’il n'était pas menaçant. Très vite, on lui rend ses formules de politesse, et il remarque une manière de faire, un accent propre aux tribus côtières. Leur poil semblait un peu blanchi, par le sel, le soleil et le vent, et ils portaient, pour certains, des coquillages.  Ces gens-là étaient d’ici, il en était sûr. C’est alors qu’un centaure un peu âgé, un peu ventru, au nez un peu gonflé, s'approcha vers lui, afin de le saluer, permettant à Corvus d’engager la conversation:

“Bonjour ! Je suis Corvus. J’étais en route vers le Nord quand j’ai repéré vos traces, je suis venu voir comment allaient les tribus de la région, avec la guerre.
-C’est un peu compliqué, fit la personne en face de lui, en hésitant un peu.
-Les soldats sont venus jusqu’ici ?
-Disons plutôt que les côtes sont bien surveillées par les hypnosiens. C’est bien, ils sont là pour nous protéger, je suppose. Mais ils ont installé nombre d'avant-poste le long des côtes, et ça peut rendre un certain nombre de choses plus compliquées, notamment les trajets. Corvus, Corvus, ça me dit quelque chose. Vous êtes connu, non, parmi les centaures ?
- Disons que j’aime bien voyager parmi les centaures, dit-il avec un sourire. Je suis conteur, j’aime raconter des histoires …
- Oh mais joignez-vous à nous pour le repas!"

Et c’est ainsi qu'après quelques tentatives de négociations -il ne voulait pas perdre trop de temps- Corvus se laissa tenter par la perspective d’un repas avec ses semblables après une légère progression vers le Sud. Il remarqua dans le groupe un centaure très ornementé, portant un poulpe sur la tête, des étoiles de mer sur les tétons, et plusieurs colliers coquillages, ainsi que des bracelets à chaque chevilles, qu’il catalogua immédiatement comme le chamane du groupe (à moins qu'il n’en soit la diva) Très vite, il fut entouré de jeunes et d’enfants: la rumeur s’était très vite répandue qu’il y avait parmi eux un conteur, et évidemment, tous mourraient d’envie d’entendre des histoires, tournicotant les yeux brillants autour du nouveau venu, trépignant d’impatience. Dès qu’ils s’arrêtèrent, alors qu’au loin on apercevait les pics des montagnes Heraclès, et que chacun installait de quoi faire chauffer les aliments et partager un repas, Corvus fut de plus en plus sollicité. Il ne se laissa cependant pas distraire, et offrit de partager ses provisions. Ce faisant il dévoila son végétarisme, qui ne sembla poser de problème à personne ..; si l’on mettait à part celui que Corvus avait repéré comme chamane, qui semblait s’appeler Régis,et qui lui fit nombre de plaisanteries manquant de finesse et très souvent répétées jusqu’à déclencher des sourires gênés, qui semblaient le satisfaire. Après avoir échangé quelques histoires, des anecdotes, il commença enfin, à la grande joie des enfants, à raconter des contes. Il commença avec les histoires traditionnelle pour les enfants, les contes du Nord du pays puis, peu à peu, continua avec des histoires datant de la période de l’esclavage, pour enchaîner avec les héros de la libération des centaures, et les accords avec les Hommes, déclenchant plusieurs réactions dans le public: il était clair que cela touchait une corde sensible, et éveillait de vieux débats. Cela se confirma lorsque, petit à petit, il ramena son récit sur le terrain de l’actualité, intégrant donc la guerre actuelle, les patrouilles, le recrutement, et surtout, sa nièce et son engagement soudain. A ce moment-là, en effet, il y eut non seulement  une certaine agitation, mais elle fut très vite suivie par un silence un peu gêné. Comprenant très vite qu’il y avait anguille sous roche, Corvus cessa d’hésiter:

“L'avez-vous vue ? Avez-vous vu ma nièce, l’avez-vous rencontrée ? Je suis désolé si c’est un sujet sensible, mais je souhaite retrouver Calie … Ce n’est pas notre guerre, mais celle des hommes, et elle risque sa vie actuellement, j’en ai peur, bercée  par des histoires des temps jadis, qui l’ont poussée à s’engager …
-Oh, oui, nous en avons entendu parler, lui dit alors l’un des vieux centaures, tandis qu’un grand nombre gardaient le silence.
-Oui, comme vous avec vos histoires, elle a hérité d’un certain talent oratoire … renchérit un autre.
-Elle est très énergique, ajouta quelqu'un qui s’était tu jusque là.
-Elle nous impressionne beaucoup, et si, si j’avais encore l’âge j’aurais aimé moi-même aider et me joindre à la cause, intervint alors l’un des centaures qui semblait faire partie des plus âgés. En réalité, la plupart de ceux qui sont ici, ce sont ceux qui n’ont pas pu la suivre, ou ceux qui ne sont pas d’accord avec l’idée d’aider,  de se mêler de tout ça …  finit-il, déclenchant des grognements dans l'assemblée, comme s’il avait dit quelque chose de manière volontaire, pour blesser.
-Elle est venue vous voir ? demanda Corvus, éberlué.
-Oh elle n’est pas venue ici précisément, mais je sais qu’elle est passée dans d’autres tribus, et si j’ai bien compris elle a sillonné d’autres camps centaures et … il y a beaucoup de centaures qui apprécient ce que fait votre nièce, ajouta le vieux centaure dans un sourire.”

Comprenant alors que sa nièce était devenue recruteuse pour l’armée d’Eaque, Corvus se prit la tête dans les mains “Mon frère va me tuer” fit-il, entre le gromellement et le gémissement. Pourtant, cela ne sembla pas arrêter la vague de révélations qu’il semblait avoir déclenchée:

“J’ai cru comprendre qu’elle était très douée pour soulever les foules, comme une héroïne. En réalité, si nous sommes peu nombreux, c’est car un certain nombre d’entre nous, les plus en forme, sont déjà partis pour essayer de la suivre.
- Est-ce que ça fait longtemps ? émit Corvus, la voix blanche. De quand ça date ?
- Oh ça fait quelques semaines, pas plus de deux, je pense que les autorités d’Hypnos ont su voir sa vraie valeur.
- J’étais parti chercher une conscrite, je vais trouver une générale … gémit Corvus, manifestement désespéré par ce qu’on lui apprenait.”

Tout en sentant qu’une bonne partie de la horde s’était refroidie à son égard, dont le dénommé Régis qui faisait régulièrement des remarques peu amènes, Corvus les remercia, un peu abasourdi, pour les nombreuses informations qu’ils venaient de lui donner. Il lui fut répété plusieurs fois que Calie était une héroïne et un vrai modèle pour la communauté centaure, sans pour autant le convaincre: il avait la sensation d 'avoir face à lui un fan-club (qu’il nomma pour lui seul “Les Calinettes”).  Avant de partir, et sans mentionner ses sources, il prévint les centaures: une bataille allait avoir lieu un peu plus au Nord, et il fallait qu’ils soient prudents. Quant à lui, il comptait bien suivre les mouvements de troupe afin de retrouver sa nièce et de la ramener à la raison. Tous ceux qui parlaient lui recommandèrent d’être non seulement prudent mais également souple avec sa nièce.  Sur ces mots, il se mit en route: il avait des compagnons de route à retrouver, avant de retrouver Calie.
Code par Nao sur une base de Elegna avec l'aide de Never-utopia pour Elysion
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Sam 25 Juin 2022 - 16:03
Aventuriers du mardi



La tour de guet
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    Corvus
    un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
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    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
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    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
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    Moleg
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.

Ses compagnons justement, suivant le sentier côtier menant vers le Nord Ouest sous le ciel gris dans un froid qui paraissait glacial. Parfois, de l’eau venait leur lécher les pieds suite à une vague plus imposante que les autres. Cela ne semblait cependant pas les affecter outre mesure; Lorwyn était bien plus un sujet d’inquiétude pour ses camarades.
En effet, tous deux le connaissaient, et si Hapeau se demandait simplement comment son mentor réagirait dans cette escapade sans plan, Moleg - qui buvait régulièrement pour se donner du coeur à l'ouvrage et avançait en zigzaguant - craignait que Lorwyn ne dérape et ne les mette en difficulté au vu de son caractère des plus extrêmes.
Il n’avait d’ailleurs pas tort: l’Effigie tentait de le cacher mais il montrait de plus en plus d’agitation en approchant de la bastille, où il ne rêvait que d’une chose: participer afin de tuer des Eaquiens et se débarrasser ainsi de la vermine qui parasitait son territoire tant aimé.  Persuadé qu’une tempête se préparait, il était monté sur MuWu qui avait l’ordre de voler bas.
Ce fut pourtant Hapeau qui, juché sur le dos du Troll en raison de sa fatigue, repéra en premier, non loin vers le Nord, une petite tour de guet, vieille mais réaménagée. Celle-ci était occupée, comme en témoignaient les lumières -minuscules, de leur position- au sommet, et il était évident que s’ils voulaient l’éviter, il leur faudrait faire un énorme détour qui leur ferait perdre du temps et les empêcherait sans doute d’arriver à temps pour la bataille prévue.
Tout en sachant pertinemment que, s’ils avaient vu la tour, les vigiles en haut de celle-ci les avaient très certainement vus aussi, ils prirent suffisamment de temps à élaborer leur stratégie pour que la neige commence à tomber et que le paysage commence à blanchir. Après un petit débat, ils décidèrent de ralentir le rythme et de se faire passer pour des voyageurs normaux, Lorwyn ayant la consigne de parler le moins possible.
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, ils faisaient craquer la fine couche de neige fraîche qui se déposait sur le paysage de plus en plus rocheux qui les entourait. En approchant du camp, Hapeau descendit du dos de Moleg, alors qu'ils discernaient de mieux en mieux les soldats postés au pied de la tour, tranquillement répartis en petits groupes. En les apercevant, l’un d’eux posa ce qu’il était en train de manger sur un banc, et commença à s'approcher d’eux, alors même qu’Hapeau voyait du coin de l’oeil la terre remuer à leur droite, comme si quelque chose se déplaçait en dessous.  Il prévint discrètement ses compagnons, qui eurent des réactions bien moins discrètes, Moleg se retournant d’un bond, manifestement prêt à assommer d’un coup de son poing massif tout ce qui pourrait sortir du sol, et Lorwyn bondissant à dos d’oiseau. C'était déjà très proche d’eux, et cela forma un cercle, avant que de la terre n’émerge … un doigt. Ce doigt fut suivi d’un autre, puis d’une main complète d’une drôle de couleur, qui tâtonna autour d’elle avant de laisser émerger un petit bonhomme en habits de soldat, aux bras trop longs et aux oreilles pendantes, qui prit son souffle avant de laisser jaillir avec un niveau sonore impressionnant:

“DES INTRUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUS !
- ON A VU, JAMAR, ON A VU C’EST JUSTE DES VOYAGEURS T'INQUIÈTE RETOURNE SOUS TERRE ! lui répondit-on au même volume mais de manière plus bourrue du haut de la tour.”

Le Naraghol eut un air légèrement dépité, puis soudain, alors qu'il regardait les nouveaux venus, son visage s’illumina:

“Oh, c’est vous !
- Vous vous connaissez ? fit Moleg, surpris.
- Oui, oui, oui, on se connait, oui ! répliqua Jamar, soudain tout excité. Vous allez bien ? Oh je suis tellement content pour vous ! dit-il en s’approchant d’eux ses grands bras grands ouverts.”

Hapeau comme Lorwyn se laissèrent étreindre, manifestement surpris par ce geste, et en échangeant des regards entre eux. Il était clair qu'ils ne reconnaissaient absolument pas ce dénommé Jamar, ce dont celui-ci ne semblait pas se rendre compte. Puis soudain, Lorwyn eut une illumination, et le plus bas possible -ce qui, pour lui, équivalait au volume normal du commun des elysionniens-, chuchota -du moins le croyait-il- à Hapeau:

“Il était emprisonné avec nous ! Il mangeait des cailloux !!
- Ah oui ! fit son comparse, sans plus se soucier de la discrétion que cette indication avait manifestement aidé. Le mangeur de cailloux ! J’me souviens !”

Les deux Effigies étaient soudain beaucoup plus souriants, et la conversation aurait sans doute pu s’engager, si Moleg n’avait pas demandé à être présenté.

“Bah c’est un mangeur de cailloux ! Il est sympa ! fit Lorwyn, laconique. Et voilà notre Troll, y boit beaucoup. Il est sympa.”

Jamar les regarda alternativement, manifestement un peu surpris de les trouver ici, et plus surpris encore par ces présentations expéditives, puis il se racla la gorge, et serra la pogne tendue par Moleg.

“Enchanté ! Jamar ! fit-il.  Je suis un nouveau soldat !
- Ah tu t’es engagé alors ! lui dit Hapeau
- Oui après avoir réussi à échapper aux griffes de l’armée rhadamantienne, les fieffés salauds ! J’ai couru longtemps, et je suis tombé directement sur l'armée eaquienne. expliqua-t-il. Ils ne m'ont pas emprisonné, et m’ont protégé immédiatement. Ça m'a convaincu de quel côté combattre pour sauver les bonnes gens ! conclut-il, tout fier, sans se rendre compte que face à lui, Lorwyn s’étouffait. Et vous, comment vous en êtes-vous sortis, que faites-vous ici ? leur demanda-t-il en souriant.
- On s’est rencontrés à la Citadelle des Songeurs, intervint Moleg. J'étais là bas pour soigner mon foie et eux pour soigner quelques blessures suite à la capture. Ils ont accepté de venir avec moi parce que j’aimerais bien monter une taverne dans une des villages, et qu'ils connaissent bien le coin.
- En tous cas ça fait très plaisir de te voir et de voir que tu as rejoint notre grande armée ! ajouta Hapeau, en souriant, et en ignorant le regard courroucé de Lorwyn.
- Oui voilà … fit Jamar en s’éloignant un peu, mal à l’aise et voyant manifestement clair dans leurs mensonges. Enfin content de vous revoir aussi, oui.”

Au même moment, un soldat s'était détaché du groupe, et s’approchait d’eux.

“Jamar, des amis à toi ? dit cette personne, et, à l’armure comme à la voix, ils purent voir que c‘était une femme.
- Des connaissances, oui, répondit le Naraghol, manifestement un peu gêné.
- On est sympas, ajouta Lorwyn.
- Oh, fit-elle avec un sourire. Et donc, que faites-vous là?
- Comme je le disais à Jamar, lui répondit Moleg, on s’est rencontrés  par hasard à la citadelle des songeurs, on s’est  bien entendus et on est partis voir du pays ensemble. J'aimerais bien monter une taverne. C’est ma première cuvée ! ajouta-t-il en montrant le tonneau sur son dos.
- Oh très bien ! Oui, de nouveaux taverniers, en ces temps, ça fera beaucoup de bien à la population. Surtout dans les villages alentours ! Ce ne sont des moments faciles pour personne malheureusement … soupira-t-elle avant de reprendre, plus énergique: si ça vous va, je vais vous demander de venir vous présenter autour de la tour. Simple vérification d’usage: on monte la garde ici après tout! termina-t-elle dans un sourire avenant.
-Mais bien sûr, fit le Troll"

Ainsi, ils lui emboitèrent le pas jusqu’à la tour de guet, où ils ne sont pas suivis par Jamar. En ouvrant la porte, elle les laissa passer devant. cependant, immédiatement, un problème vit le jour:  

“Ce hibou est trop grand, énonça Lorwyn alors qu'en effet, MuWu ne pouvait passer la porte.
- Oui, en effet, constata la soldate. J'imaginais qu'il pouvait rester à l’extérieur, enfin, si ça ne vous dérange pas.
- Ça vous dérangerait de rester dehors, un peu ? grimaça Lorwyn, loin d'être enchanté à l’idée de laisser son hibou dehors (et d’entrer dans une tour de garde eaquienne).
- C’est une vérification d'usage. Je vais vous demander de vous présenter aux gradés dans la tour et je pense que vous pouvez rentrer quelques minutes, répliqua-t-elle. Vous passez par ici, vous savez que les temps sont compliqués. Vos oiseaux peuvent vous attendre, non ?, termina-t-elle un peu agacée.”

Encouragé à venir malgré ses réticences par Moleg, Lorwyn finit par plier. Il fit ainsi signe à MuWu de l’attendre en haut de la tour, imité par Hapeau avec Arzyan, et ils pénétrèrent dans une petite pièce assez sombre, surtout comparée à l'extérieur rendu très lumineux par les conditions climatiques. Un bureau en bois massif trônait au centre de la pièce, entouré d’escaliers qui permettaient aux guetteurs d’aller prendre leur poste au sommet, et desservaient aussi quelques pièces. Un homme, qui portait de petites lunettes au bout du nez, y était installé et étudiait des papiers.

“Patientez juste un tout petit peu; je suis à vous dans une minute, leur dit-il sans lever les yeux, mais d’un ton assez doux.”


Plus au Sud, Corvus avait quitté la tribu de centaures et était parti sur la trace de ses camarades. Il avançait bien et suivait leur piste avec efficacité, mais tenu par la sensation aussi diffuse que persistante d’être le jouet de dieux géants lançant des dés sur une table. Il avait beau tenter de l’ignorer, se disant que ce n’était sans doute que de la fatigue -ou quelque chose d’avarié dans son repas-, ce n’était pas très agréable. Cela ne l’empêchait pas, pourtant, de continuer sa route, et il arriva rapidement en vue d’une tour de guet, comme il y en avait tant d’autres dans les plaines, vestiges jamais démolis de guerres anciennes. Ceci le fit ralentir, d'autant plus qu’il vit immédiatement que cette tour avait été rafraîchie depuis son dernier passage, signe donc qu’elle était de nouveau utilisée. Très vite, il aperçut en haut de la tour les oiseaux des deux Effigies, et il ne put s’empêcher de grimacer, tout en progressant vers ladite tour au pas.  
Il fut très vite en vue des soldats, toujours en train de manger, parmi lesquels l’un d’eux se leva. Corvus lui aussi, comme Hapeau avant lui, perçut cette terre qui bougeait, comme quelque chose qui rapprpchait, et il fit un grand bond en arrière, manquant de s’emmêler les sabots lorsqu’un doigt émérgea de terre, suivi d’un autre, puis d’une main complète d’une drôle de couleur, qui tâtonna autour d’elle avant de laisser émerger ce fameux petit bonhomme en habits de soldat, au bras trop longs et aux oreilles pendantes. Alors qu’il prenait son souffle, Corvus le reconnut, surpris. Mais avant qu’il n’ait le temps d’intervenir, Jamar hurla:

“DES INTRUUUUS!
- MAIS TA GUEULE JAMAR !!! ON A VU !! lui répliqua-t-on de la tour, manifestement agacé”

Manifestement un peu honteux, le Naraghol grommela en se tournant, embarrassé vers Corvus:

“Ah euh bonjour enchanté ! dit-il, sans reconnaître le centaure. Désolé de cet accueil.
- Bonjour, dit Corvus,soudain peu sûr de son identification. Je suis surpris de vous voir là ! tenta-t-il tout de même. Comment avez-vous échappé au champ de mines ?”

Jamar eut un regard interdit, détaillant de pied en cap le centaure face à lui, puis soudain son regard s'illumina:

“Ah ! Ohhhh ! Oui ! Le champ de mines ! s'exclama-t-il. Désolé je ne vous avais pas reconnu sur l'instant ! Je ne sais pas si vous vous souvenez bien, on m’a fait partir en premier vers le champ de mine. J'ai quelques compétences en examen de sol et, grâce à ça, j’ai pu éviter en avance les mines, expliqua-t-il. Ensuite, je me suis réfugié dans un coin entre les deux falaises et j’ai creusé pour ma vie!
- Vous avez de la chance alors! répliqua Corvus, admiratif.
- Oui ! Et en sortant, en courant à toute berzingue, je suis tombé sur des soldats Eaquiens, qui traquaient ces salauds de rhadamantiens ! Et … puis il s'interrompit soudain, comme frappé d’une révélation. Oh aussi !! Ca ne peut pas être une coïncidence j’ai croisé des membres du camp
- Des hommes de paille? devina sans peine le centaure.
- Oui !
- Je les ai retrouvés à la citadelle des Songeurs, s’expliqua-t-il”
- C’est ce qu’isl m’ont dit aussi. Mais venez, venez, je vous amène à la tour de guet: simple procédure habituelle, on surveille les côtes actuellement.”

Puis, le Naraghol, tout petit être dont les mains pendaient dans la neige, laissant quatre trainées de pieds, mena Corvus, immense, à la tour de guet, dont il lui ouvrit la porte, lui permettant de retrouver ses compagnons, saluant en entrant dans la pièce au moment même où l’homme aux petites lunettes finissait manifestement de remplir son papier. Dès que celui-ci releva la tête vers eux, Moleg put reconnaître que c’était un Troll, et non un Orc comme il en avait l’air à première vue. Il avait en effet les yeux des Trolls, si particuliers, quoiqu’il soit peut-être métissé d’une autre branche. Dès que Corvus fut présenté par Jamar, ce dernier sortit, oubliant de fermer la porte. A la demande de l’homme, il revint, ferma et partit de nouveau.
L’homme face à eux les invita à ‘approcher, puis dit:

“ Bonjour. Je suis Oopal Ahadu, la personne en charge de ces lieux et de ce camp. Les temps étant un peu … particuliers, nous sommes en charge de surveiller les côtes d’Eaque.
- Moleg Borgstone, pour vous servir. Littéralement, fit Moleg avec un petit sourire.
- Je ne bois pas pendant le travail, mais écoutez, ce sera avec joie la prochaine fois ! fit Oopal en riant.
- C’est bien la première fois que je vois un Troll refuser une boisson ! commenta le tavernier.
- Je suppose que mes diverses origines font que je suis moins enclin à me laisser tenter par l’alcool !mais je suis content de rencontrer un confrère. Et vous, qui êtes-vous, demanda-t-il en se tournant vers le reste des compagnons.
- Ilfasidrell, Effigie à la recherche d’un sens à son existence, se présenta donc Lorwyn.
- Deaqua, testeur de la future bière effigienne, enchaîna Hapeau, suivant l’exemple de son mentor.
- Une bière effigienne ? s’étonna Oopa.
- Nous n’allons pas trop en dévoiler encore, mais il est possible que vous en entendiez parler, commenta l‘Effigie avec un air malicieux.
- C’est un petit peu la raison de notre présence ici dans ces plaines ! ajouta Lorwyn.
- Et vous ? fit-il en se tournant vers Corvus.
- Je me nomme Corvus, dit-il. Je suis en route vers le Nord et d’autres tribus centaures.
- Pourquoi voyagez-vous ensemble ? demanda alors le chef de camp
- C’est notre centaure éclaireur, on avait peur de se perdre !
- Et simple curiosité ... Corvus, c’est ça ? … vous, vous n’avez pas hésité, mais les dix ou quinze minutes de discussions dans les plaines quand vous êtes arrivés, c’était simplement parce que vous discutiez justement quand vous voyiez la tour ou … ? s’enquit Oopal, le regard soudain un peu plus dur.
- Nous attendions notre compagnon ! intervint Lorwyn.
-Oui, c’est ça, oui, dit le chef de camp d’un ton dur. Bon, vous avez vos petits secrets et je peux comprendre, ça arrive. Le problème, c’est qu’on est en temps de guerre et je ne peux pas me permettre de laisser passer ça, surtout au niveau d’un camp. Vous pourriez tout aussi bien être des espions.
- Sacrés espion que quatre personnes de deux mètres et deux oiseaux géants ! ironisa Lorwyn en ricanant.
- Sacrés espions que des endémiques des plaines d’Eaque, lui répliqua Oopal, de plus en plus dur. Après tout, on ne peut trouver les Effigies que dans les Plaines d’Eaque … qui alors pourrait vous soupçonner d’être espions pour Rhadamanthe ?!
- Rhadamanthe, j’connais pas ! Tout c’que j’sais d’eux, c’est qu’c’est des salauds ! lança l’Effigie. Moi j’connais bien l’coin, j’connais très bien les Plaines, j’suis d’ici, moi, j’suis pas d’Rhadamanthe, ajouta-t-il, la voix traînante.
- Vous avez raison, intervint alors Corvus. Je ne peux pas trop parler pour mes camarades, car ça ne fait pas longtemps que je voyage avec eux aussi, je ne peux pas être sûr de leurs intentions. Mais moi pour être parfaitement honnête avec vous, je recherche Calie, termina-t-il en s’avançant.
- La Capitaine Calie? demanda alors Oopal, son regard s'éclairant soudain.
- Oui, dit Corvus, surpris, si vous me parlez bien d’une jeune centaure c’est elle.
- Oui on parle bien de la même personne ! En effet, elle fait pas mal parler d'elle, ajouta-t-il avec un sourire. Je peux vous demander pourquoi vous la cherchez ? Peut-être que vous comptez vous aussi rejoindre l’armée ? Après tout elle arrive à se débrouiller pour que les centaures aident le continent ce qui n'était pas arrivé depuis des années !
- je ne sais pas encore, je ne suis pas sûr de ce que je veux vraiment. Mais je me dis que si une centaure a réussi à entrer dans l’armée et à autant s’y plaire manifestement, j’aimerais la rencontrer avant de prendre une décision.
- Bon, parfait, nous avons bien éclairci les choses en ce qui vous concerne. Cependant, pour vos compagnons ce n’est pas tout à fait le cas. Je vous le demande pour la dernière fois: que venez-vous faire par ici ?  s’enquit-il, un regard froid vers Moleg, Lorwyn et Hapeau.
- Si vous avez pas confiance en nous, laissez nous partir de là d’où on vient ! lança Lorwyn. On est pas bien dangereux, on est pas armés, on est tout maigrichons, laissez-nous partir, qu’est ce que vous voulez qu’on fasse !
- Ca fait pas longtemps que je voyage avec eux, mais j’en ai vu assez, tenta d’arguer Corvus, ils ne sont pas dangereux.
- Pas dangereux ? Comment ça pas dangereux ?! protesta Moleg
- Vous avez passé quasiment quatre jours à tenter de fabriquer de la bière, bon, je ne pense pas que vous soyez des espions, dit Corvus dans un sourire en ignorant l’air offusqué d’Hapeau.”

Cette remarque entraîna une chamaillerie entre Lorwyn, agacé qu’on plaisante sur la bière, et Moleg, offusqué qu’on ne le croie pas dangereux et qu’en plus de ça on se moque de sa bière, digne d’une cour d’école, et très bruyante.

“Wahor ! les interrompit soudain Oopal en appelant un soldat. Contactez Hypnos directement s’il vous plaît. J’aimerais qu’ils nous envoient un télépathe rapidement.
- Bon heu écoutez, dit soudain Moleg avec l’air d’un alcoolique qui commençait à en avoir assez de toutes ces simagrées, on est là pour enquêter sur une secte. On fait d’la bière aussi à côté et c’est  chiant, parce que ça marche pas.
- Bon, trancha alors le chef de camp. Ce que vous me racontez fait de moins en moins de sens, et vous rend de plus en plus suspects. Vous allez rester ici le temps  qu’un de nos télépathes arrive, et on va éclaircir ça puisque vous n’avez manifestement aucune intention de nous raconter la vérité.
- On n’a pas le temps d’attendre un télépathe, soupira le Troll.
- Ah ? Et qu’est ce qui vous presse tant que ça ? s’enquit le gradé.
- Peut-être le fait qu’il y a une bataille qui va arriver ? lui répliqua Moleg.  
- Plus vous parlez, moins vous faites sens ! Mais allez-y, je vous en prie, continuez. Expliquez-moi pourquoi une bataille va arriver, alors que ça fait des mois qu’on surveille ici et qu’on n’a pas vu s’approcher un seul bateau.
- On a eu des informations à la Citadelle des Songeurs qui iraient dans le sens d’un conflit entre vous et Rhadamanthe, un peu plus haut au Nord, dans peu de temps. On va là-bas car on aurait besoin de rencontrer un certain charrieur de cadavres qui aurait des informations sur la secte qui nous intéresse.”

Cette assertion ne sembla pas surprendre Oopal, qui leur demanda de rester ici alors qu’il prévenait les camps au Nord. Cependant, très vite, la situation, envenimée par les provocations de Lorwyn, et sous le regard atterré de Corvus, dégénéra. Ainsi, lorsque Oopal demanda à ce qu’ils soient mis aux fers, Moleg réagit très rapidement, empoignant le bureau et le lui jetant dessus afin de permettre à son groupe d’aventuriers de fuir. Si le meuble l’atteignit, Moleg vit immédiatement que quelque chose d’étrange s’était passé. Dans le même temps, Hapeau s'interposa entre Lorwyn et Wahor, alors que son mentor, tout en se déplaçant, jetait le plus haut possible dans les marches une graine qu’il avait l'intention d'activer si quiconque descendait des escaliers, les bloquant alors grâce à des ronciers.

“Mais … Arrêtez ! Arrêtez de vous battre ! ça suffit ! Arrêtez ! criait Corvus, mains en l’air, choqué et paniqué face à ce qui se déroulait, manifestement déçu d’avoir troqué Moradund contre cette bande de va-t'en-guerre.
- On se bat pas on s’en va! lui répliqua Lorwyn, sauvagement."

Oopal se releva très doucement au milieu des débris du bureau que Moleg, doté d'une force inouïe, avait fait exploser contre le mur, y causant aussi quelques fissures, puis parut soudain agir très vite, attrapant sa hache dans un coin de la pièce à deux mains, puis se ruant sur Moleg à une vitesse surnaturelle. Celui-ci, dans une mauvaise posture, tenta d’arrêter la hache alors même que Wahor, tout en hurlant pour prévenir de l’attaque, lui tirait un coup de mousquet dans le dos. Il parvint à l’esquiver. Afin de contrer les effets du hurlement de Wahor, Lorwyn se mit à chanter du plus fort qu’il le put, sa voix de Grondeur surpassant sans peine celle de la soldate. Dans le même temps, il lança une autre graine vers la porte cette fois afin de lui couper toute possibilité de retraite, et également d’empêcher qui que ce soit d’entrer.
Corvus de son côté, s’interposa, bras écartés, entre Moleg et Oopal afin de les séparer. Il y parvint, alors même que Moleg criait au chef de camp, toujours prêt à le frapper s’il s’attaquait à Corvus ou lui-même:

“On n’a pas de temps à perdre avec ces conneries!”
- Vous n’avez pas le choix ! répliqua celui-ci. Je ne vous laisserai pas partir comme ça après tout ce que vous avez fait et raconté!”

Puis il ajouta vers Wahor:

“Wahor ! Mettez-les aux fers, ils sont trop agressifs !”

Celle-ci commença à bouger pour aller prévenir dehors de la situation, mais soudain, un hurlement de Lorwyn déchira l’air, et ses graines furent activées.

“On reste ici ! C’est nous qui partons,pas vous! fit-il d’un air mauvais alors que soudain racines et ronces fouettaient l’air.”

Wahor fut alors saisie par l’une d’elles, qui l’enserra à la taille, qui la décolla du sol en la secouant comme un vulgaire shaker à vinaigrette, au moment même où des soldats descendaient de la tour. Hapeau, ouvrit la porte appela son oiseau, mais  voyant des soldats de l’extérieur arriver, ferma la porte immédiatement. Il ne put donc pas voir si son oiseau était parvenu à déstabiliser ou faire tomber des soldats grâce au souffle prodigieux de ses ailes. Alors qu’il fermait la porte, Lorwyn l’attrapa, afin de le tirer en arrière. Ceci sembla créer une accalmie.
Corvus de son côté, tentait de négocier afin que cesse le combat:

“Ecoutez je sais qu’on ne vous a pas dit toute la vérité, mais on n’a pas menti ! On n’est pas là pour se battre, mais ce sur quoi on enquête, c’est plus gros que nous tous et malheureusement, on court après la montre.
- J’entends bien ce que vous me dites, mais comprenez bien qu’à aucun moment je ne peux vous laisser partir d’ici, sans être interrogés en détails par un télépathe qui arrivera dans quelques heures.
- Je n’ai aucune envie qu’on trifouille dans mon cerveau, lança Moleg.
- Il fallait y réfléchir avant de vous aventurer ici ! répliqua Oopal
- Nos motifs ne concernent pas l’armée d’Eaque, chiens de soldats ! hurla alors Lorwyn  "

Le soldat rafermit alors sa prise sur le manche de sa hache, et lança à Corvus:

“Je vais vous demander de vous écraser si vous ne voulez pas être blessé. Quant à vous, il faudra me passer sur le corps si vous comptez sortir d’ici sans être interrogés."

Corvus se déplaça légèrement, de manière à sa placer entre Oopal et ses compagnons, espérant ainsi les empêcher de se battre. Cependant, Moleg n’était pas de cet avis. Il se lança en avant afin de pousser le centaure, sans anticiper la difficulté liée à sa masse. Le temps ainsi perdu permit à Oopal de l’esquiver, donnant l’impression au Troll que le soldat bougeait bien trop rapidement par rapport à sa carrure sans être capable de déterminer ce à quoi c’était dû. Lorwyn, cependant, put remarquer une goutte d’un liquide sombre qui tomba au sol aux pieds d’Oopal, qui semblait sortir de nulle part. Le capitaine ne parvint pas à blesser Moleg cependant, malgré la force dont il faisait preuve. Wahor quant à elle, parvint à se sortir des lianes, et ouvrit grand la porte, dévoilant quatre soldats au sol, et trois soldats avançant contre le vent provoqué par Arzian, prêts à entrer dans la tour.
Leur intervention fut décisive. Les soldats se jetaient sur eux, alors que de l'extérieur, deux mages lançaient sur les aventuriers des boules de glace. Hapeau ne parvint pas à esquiver, et sentit sa paille refroidir, l’empêchant de bouger comme il le souhaitait. Alors que les nouveaux venus attaquaient en sortant leurs armes, d’autres soldats arrivaient du haut de la tour, descendant les escaliers quatre à quatre afin d’intervenir. Au bas des escaliers, il leur fallait faire face aux ronces de Lorwyn, qui avaient cessé de bouger et leur créaient un terrain difficile d’accès. Hapeau demanda aux oiseaux à l’extérieur d’attaquer les mages. Lorwyn, quant à lui, lança sa dernière graine afin de l’activer au milieu de la pièce, mettant hors d’état de combattre les soldats à peine arrivés, avant de se plaquer contre le mur. Le mage à l’extérieur tira de nouveau une boule de glace sur Hapeau, qui ne parvint pas à l’esquiver, et tomba à terre, vaincu. Le second mage quant à lui, dirigea son attaque vers Lorwyn, alors que tous les soldats se dirigeaient vers lui. L’Effigie choisit alors de se rendre, à terre, bras en l’air.
Pendant ce temps, Moleg mettait une force incroyable dans un coup porté à Oopal, que celui-ci parvint à parer à une vitesse phénoménale, repoussant le troll aventurier. Pourtant, à l’instant même où son attaque était réduite à néant, Moleg put observer un phénomène étrange. En tant que Troll, il savait que son corps, fait d’argile pouvait être modelé à souhait. Et il voyait là que le visage d’Oopal vieillissait à vue d'œil, et que la moitié gauche semblait fondre, dégoulinant. Au sol tombaient des gouttes d'argile. Il se retrouva soudain en position de faiblesse: Wahor venait de tirer sur Moleg, qui avait esquivé la balle qui s’était alors dirigée droit sur Oopal. Celui-ci, pour l'esquiver, s'était vu forcé de mettre un genou à terre.
Corvus, conscient que la moindre action de sa part risquait d’empirer la situation, restait sans rien faire, impuissant. Voyant les deux Effigies se rendre, il mit lui aussi les mains derrière la nuque, et demanda à Moleg de faire de même: le combat était terminé. Cette interpellation sembla le faire sortir de la transe de combat dans laquelle il s'était plongé. Penant conscience de ce qui se passait, il dit:

“ Vous avez gagné."

Sommé de se mettre à terre, il s’assit. Oopal porta la main à son visage, et la ressortit couverte de glaise, épuisé. Puis il se tourna vers les soldats à l’extérieur:

“Mettez-les aux fers, et occupez-vous des blessés.”

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Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines Empty Re: Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines

Sam 25 Juin 2022 - 16:03
Aventuriers du mardi



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  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 8iek
    Corvus
    un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
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    Moleg
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.

Alors qu’ils étaient menottés et emmenés de force dans les cachots sous la tour, où on les enchaîna aux murs, chacun des aventuriers, excepté Hapeau, qui n’était pas conscient, pouvait voir à quel point leur situation était déplorable.Alors qu’ils devaient naviguer parmi les lignes eaquiennes pour répondre à la mission confiée par Rhadamanthe, ils avaient échoué et étaient à présent emprisonnés, eux, deux éco-terroristes, un ancien soldat Rhadamantien et un centaure, alors qu’arrivaient des liseurs d’esprits auxquels ils n’avaient aucun moyen de résister. Aucun d’entre eux ne voyait de lueur, et c’était l’abattement qui primait dans le cachot. Il leur était impossible de bouger, de se rapprocher les uns des autres. Les chaînes étaient solides et leur cellule était gardée, et on les empêchait de parler.  
D'autres part, ils étaient tous inquiets pour Hapeau. Lorsque celui-ci sortit enfin de son évanouissement, son premier réflexe fut de chercher Lorwyn du regard. Celui-ci lui offrit le visage le plus sympathique dont il était capable, alors que son ami s’excusait devant l’échec qu’il considérait comme en partie sa faute: il avait failli à sa tâche en ne réussissant pas à protéger Lorwyn.

“Ton rôle n’est pas celui d’un mercenaire, d’un porteur d’arme, lui répliqua Lorwyn, oubliant les gardes un instant. Tu nous es utile par bien des manières et le contexte ne t’a pas permis d’exploiter ton potentiel. Tu n’as surtout pas à t’en vouloir mon ami, tu nous es précieux.”

Puis soudain, pris d’un sentiment d’étrangeté, il héla un garde.

“Venez là ! Venez là de suite !”

Les jeunes hommes qui étaient là échangèrent un regard, et l’un des deux remonta à la surface en empruntant les escaliers de pierre, très certainement afin de chercher du renfort. le second s'approcha. C’est là que Lorwyn prit le parti de lui expliquer leurs pertes de contrôles, prenant à témoin ses camarades, et lui montrant leurs doigts. Il ne faisait pas cela par gaîté de coeur: il était persuadé qu’une nouvelle crise arrivait, et que très bientôt, ils n'auraient plus aucune conscience d'eux-mêmes. Le premier garde venait de revenir, accompagné de deux soldats.

“Le prochain sera bleu, vous verrez! leur lança Lorwyn
- Regarde-le ! Écoute-le ! Il dit la vérité! l’appuya Moleg, intimidant malgré ses chaînes”

C’est d’ailleurs l’intervention du Troll qui sembla leur faire gagner en crédibilité. Là où les gardes semblaient jusque-là les considérer comme des gens étranges,  dont les paroles ne faisaient aucun sens, l'intervention de l’Argileux semblait faire pencher la balance vers des personnes certes confuses, mais sans volonté politique, voulant simplement se sauver. Cette prise de conscience déclencha des messes basses, et deux des quatre soldats repartirent, avant de revenir, accompagnés.
En face des prisonniers, Wahor Odeup s’assit, les toisant d’un air sévère.

“Comment va Oopal ? s’enquit immédiatement Corvus en la reconnaissant, alors qu’il tentait de se redresser.
- Ce ne sont pas vos affaires, répliqua-t-elle.
- La table lui a fait du bien, ricana Moleg, suivi de Lorwyn. C’est quoi ton nom? lança-t-il ensuite à celle qui serrait tant les poings face à ses moqueries que ses phalanges avaient blanchi.
- Ce ne sont toujours pas vos affaires.
- Ca m’a tout l’air d’être nos affaires, répliqua Lorwyn. Plus que jamais j’aimerais connaître le nom de celle qui me mettra à mort, dit Lorwyn.
-Vous vous sentez déjà assez coupable pour mériter la mort ? lança la femme, glaciale.
- Vous n’êtes pas les derniers à Eaque pour provoquer la mort ! Je vous connais ! lui répliqua Lorwyn après un rire sardonique.
- Ca promet, commenta-t-elle alors, avant de se refermer dans le silence.”

Face à eux, sur une petite table, elle avait sorti un carnet dans lequel elle prenait des notes. Lorwyn, voyant celui, la somma de leur dire ce qu’elle notait, puis lui répéta, manifestement inquiet et tendu, ce qu’il avait précédemment déclaré aux gardes, toujours persuadé que quelque chose allait arriver. Cependant, prenant toujours des notes, elle ne dit rien, même s’il paraissait très clair à Corvus, toujours silencieux, que l'attitude de ses camarades l'exaspérait.
Soudain, ils entendirent de l’agitation dehors, et le bruit d’une trappe qui s’ouvrait, suivi de ce qui ressemblait fort à une détonation.

“On dirait que le raffut commence, vous allez pas aider vos copains ? lança Moleg.”

Semblant l’ignorer, elle se leva, au moment où un soldat, moins gardé qu’elle, descendait.

“C’est bon, c’est encore Jamar, la rassura-t-il.
- C’est pas ce bonhomme qui va conduire Eaque à la victoire, ironisa Moleg, à qui personne n'avait rien demandé.
- Parlez ! Parlez, allez-y ! les invectiva soudain le nouveau venu en perdant son calme. Vous allez voir!
- J’ai toute la journée manifestement, mon bonhomme, et bien plus encore si tu veux rester à m'écouter ! le nargua le Troll dans sa cellule."

Alors que le soldat, poings serrés s’approchait, un de ses collègues le prit par l’épaule, et il sembla se calmer. Tous semblaient se contrôler, et Moleg pouvait constater la différence avec l’armée de Rhadamanthe: ici tous semblaient plus disciplinés.

“C’est une chic armée que vous avez là ! se moqua-t-il. Bien en rang, bien en ordre, pas un pet de travers !"

Plus il parlait, plus Corvus semblait dépité, se tapant très légèrement la tête contre le mur. Lorwyn quant à lui, s’impatientait face à la lenteur des Télépathes à arriver.

“On vous l’a déjà expliqué en haut, peut-être avez-vous déjà oublié, persifla la femme face à eux. Il leur faudra quelques heures pour arriver.
- Je n’ai pas la notion du temps dans ce trou à rats ! cria Lorwyn
- Dans ce cas, il ne faut pas vous plaindre qu’il passe trop lentement, lui répliqua-t-elle.
- Vous pourriez nous faire la conversation, lui suggéra Moleg
- Eh bien, dans ce cas-là, parlez-moi donc de ce que vous faites là ! soupira Wahor. Après tout, vous nous avez dit que nous allions être attaqués avant de vous-même nous attaquer.
- Nous n'avons pas intérêt à tout vous révéler, car cela ne vous concerne pas directement, lui répliqua Lorwyn.
- Ce qui se passe en territoire Eaquien, et en temps de guerre particulièrement, nous concerne.
- Tout ce qui se passe sur le continent eaquien vous concerne beaucoup trop petits soldats ! lui lança l’Effigie. Beaucoup, beaucoup trop ...
- Nous on est là pour trouver après la bataille un charrieur de cadavres, c’est tout, reprit Moleg. Nous n’avons pas l'intention de participer aux combats, ni d’un côté ni de l’autre ! Ça, on s’en fiche royalement, c'est pour ça qu'on voulait juste passer à côté de la tour mais … vous étiez là.
- Vous pensez vraiment qu’un demi-cheval pacifique, deux tas de paille et un ivrogne allaient chercher à vous combattre frontalement ? Quel danger représentons-nous ? lui demanda Lorwyn.
- Non, en effet, nous ne pensions pas que vous alliez nous combattre frontalement … sauf que vous l’avez fait, trancha Wahor.
- Pas le choix, vous êtes trop curieux, se renfrogna Lorwyn.
- En vérité c’est une sacrée histoire que nous avons à raconter, intervint Corvus, donc il vaudrait mieux que nous le fassions en une seule fois avec vos Télépathes.”

Sur ces paroles, très vite, le silence retombe. C’est de longues, très longues minutes, peut-être plusieurs heures après qu’un soldat descendit, et, après avoir salué, prévint à voix haute de la présence des Télépathes. Deux personnes descendirent alors. Il y avait un soldat aux traits du visage couturés de diverses marques de cicatrices. Sous son casque de soldat, on pouvait voir des cheveux courts d’un blond presque blanc, le même que celui des cils qui bordaient ses yeux vairons. Il dardait sur eux un regard dérangeant. Le visage maigre, un grand corps, il n’était pas très rassurant. Il était accompagné d’une femme beaucoup plus petite, rouqine, aux oreilles étonnamment pointues pour une Télépathe. Son visage était rond, mais fermé.

"Le commandant Oopal nous a informé de la situation, dit l’homme. Nous devons procéder à la fouille sur ces personnes?”

Contrairement au vieillard qui avait pu les torturer dans le camp rhadamantien des semaines plus tôt, les deux soldats n’avaient pas l'air d’être heureux d’être là, d’apprécier ce qu’ils s’apprêtaient à faire: fouiller les esprits n’était manifestement pas pour eux une source de plaisir ou d’amusement. Immédiatement, ils furent pris à part par Wahor, avec qui il fut échangé de vifs chuchotements au cours desquels ils purent saisir, pour les plus attentifs,quelques bribes de conversation. Lorsqu’ils revinrent, le Télépathe s’approcha de Corvus, tandis que la Télépathe se dirigea vers Lorwyn.
Corvus salua l’homme, et lui proposa de faciliter son exploration. Celui-ci parut surpris, mais lui demanda alors de simplement ouvrir son esprit. Corvus s'exécuta, tentant de se concentrer sur le début du voyage alors que le Télépathe mettait ses doigts froids, un peu humides sur ses tempes. Très rapidement, le centaure eut la sensation que le froid s’insinuait en lui alors que quelque chose lui parcourait la tête. Il se sentait traversé par des courants électriques de toutes parts alors que le Télépathe fouillait partout, en tous sens y compris ce que le centaure ne cherchait pas à lui montrer. Sans être très douloureux, c’était désagréable. Le temps ne semblait plus exister pour lui, mais ceux qui observaient savaient que cela dura plusieurs minutes. Lorsqu’enfin l’homme décolla ses doigts de ses tempes, tous deux eurent un soupir.
Pendant ce temps, Lorwyn était pris en charge par la jeune femme. Il tenta de se focaliser sur tout sauf son terrorisme, et de résumer sa vie comme celle d’une Effigie fidèle à ses traditions qui se serait retrouvée par hasard dans le camp rhadamantien, servi par obligation. Il espérait réussir à créer de l’empathie, et à cacher qu’il avait tué des dizaines d’Eaquiens. Cependant, la Télépathe ne sembla pas se laisser berner, et il put le sentir immédiatement. Une douleur intense lui traversa la tête, se diffusant comme un arc électrique dans tout son corps de paille. De plus en plus confus, il n’était que souffrance, incapable à présent de choisir de cacher quoi que ce soit. La Télépathe s’insérait partout, fouillait les moindres recoins de son esprit, déroulait toute sa vie, qui semblait passer en flashs rapides et décousus, inarrêtables, dans l’esprit de l’Effigie. Lorsqu’elle le lâcha, il était à bout de souffle, légèrement prostré, et se rendit compte qu’il était incapable de dire quelles informations elle avait pu recueillir.
Il ne vit pas le regard échangé par les deux Télépathes, après lequel l’homme se dirigea vers Hapeau. Celui-ci décida de miser son son aspect sympathique, afin de passer pour plus benêt qu’il n’était et éloigner la suspicion de l’homme en ouvrant son esprit. Il voulait éloigner ses pensées d’Eaque et se concentrer sur l’intrigue avec Rhadamanthe. Et plus que tout, il voulait dissimuler son activisme. Il comprit pourtant immédiatement que ça ne se passerait pas ainsi. Une gangue de froid sembla lui enserrer la tête, alors que toutes ses barrières tombaient une à une, comme renversées par un flot inarrêtable. Il était impossible d'arrêter ça, de retenir la moindre information. Et comme son compère, il se rendit compte très vite qu’il était incapable de savoir ce que les Télépathes avaient ou pas récupéré.
De son côté, la femme était allée voir Moleg.

“Eh, doucement gamine ! J’ai l’âge d’être ton père ! lui lança-t-il alors qu’elle approchait ses mains de son visage.”

Ceci sembla la mettre en colère, et elle mit sa main dans son poing, pour le frapper de son coude. Il la contra:

“J’en ai connu des plus coriaces ! se moqua-t-il.
- oh ? eh bien on va voir ça …”

Et, sans plus de ménagement, elle plaqua ses mains contre les tempes de l’Argileux. Celui-ci, sans rien cacher, se concentrait de toutes ses forces sur ce qu’il voulait montrer, en l'occurrence tous ses passages dans des bordels tout en tentant d’apposer le visage de la Télépathe sur une des prostituées.  Lui aussi sentit le froid, et la présence de la Télépathe partout dans son esprit. Il sentait la violence de l’intrusion, mais celle-ci n'avait rien à voir avec ce qu’avaient pu ressentir Lorwyn et Hapeau. Lorsque la sensation reflua, il sourit à celle qui le regardait droit dans les yeux:

“On refait ça quand tu veux ma mignonne!"

La jeune femme lui cracha au visage et s’éloigna, alors qu’il laissait aller sa tête contre le mur pour reprendre son souffle. Ils étaient tous sonnés, des Effigies prostrées à Corvus désorienté, en passant par Moleg qui peinait à reprendre son souffle. Immédiatement, ou presque, on vint les bâillonner, alors qu’Hapeau s’évanouissait, conséquence du combat de la tour puis de l’intrusion mentale. Lorwyn, incapable du moindre son, du moindre geste après avoir hurlé à s’en briser la voix, lutta pour garder le contrôle en permanence.

Ils n’avaient aucune notion du temps, bâillonnés, enchaînés, gardés, mais ce fut plusieurs heures plus tard qu’ils furent sortis d’un état de veille par des détonations, et des cris, des bruits d’affrontement, de bataille, de plus en plus forts, de métaux qui s'entrechoquent. Immédiatement, leurs gardes s’entre-regardèrent, et l’un d’eux sortit alors que le second resta les surveiller.
C’est alors qu’Hapeau reprenait juste connaissance que les Effigies entendaient un “tac tac tac” régulier. Le garde les regarda, et les yeux vides, remonta lentement les escaliers où il croisa une vieille femme. Celle-ci, hirsute, avait la peau bleue et le visage déformé par une grimace hideuse. Vêtue d’une robe noire en haillons dont des crânes pendaient, elle s’aidait pour marcher d’une canne de bois. Elle croisa le garde sans que celui-ci ne semble la remarquer. Elle regardait sans ciller les deux Effigies, vers lesquelles elle se dirigea lentement mais tout droit. Elle ne s’arrêta qu’au niveau d’Hapeau. Elle fouilla dans ses chaînes de ses doigts crochus, et soudain, dans un cliquetis, celles-ci tombèrent.

Il était libre.

“Tiens ma canne que je m'occupe de ton ami, croassa-t-elle d’une voix grinçante, glacée, désaccordée, famélique, crissante.”

Et elle tendit sa canne à Hapeau, qui s’en saisit. De ses doigts maigres, elle toucha aux chaînes de Lorwyn qui soudain, tombèrent, les maillons comme rongés. Il se débaillona aussitôt, et elle tendit sa main vers son visage. Hapeau s’approcha de lui, prêt à le défendre, mais elle ne fit que le toucher, comme une mère rassurerait un enfant après un cauchemar. Alors qu’il faisait ça, il tenta de retenir son visage. Cependant, le temps d’échanger un regard avec Hapeau, et de lui désigner leurs amis, lorsqu’ils se retournèrent, elle avait disparu. Seule restait sa canne dans les mains d’Hapeau.

C’est en un clignement d’yeux que Moleg et Corvus virent leurs camarades libérés de leurs chaînes. Immédiatement, alors que Moleg tirait sur ses chaînes, les deux Effigies allèrent les libérer, et les débailloner, en leur faisant signe de se taire. Dès que leurs chaînes furent tombées, Moleg entoura la sienne autour de son poing, s’improvisant ainsi une arme, avant d’aller récupérer leurs effets.
Très vite, ils décidèrent de s’enfuir, et c’est Hapeau le premier qui monta les escaliers. Un observateur attentif aurait ainsi pu voir un chapeau émerger du sol de la bataille par une trappe ouverte près de la tour de garde, mais chacun était bien trop occupé pour cela. Très vite, ils émergèrent un à un de la trappe, et les deux Effigies montèrent sur le dos de Corvus. Traversant ainsi, à toute vitesse le champ de bataille, ils remarquent que les eaquiens, en sous effectifs, semblaient être en difficultés. Ils aperçurent Oopal, blessé, aux prises avec un vieil homme, que Moleg reconnut comme le colonel Brunone, qui semblait lui donner du fil à retordre. En un éclair de cheveux blancs, l’Argileux reconnut aussi très clairement Niniel Helvë, une Alf de 13 ans, fille du précédent roi de Rhadamanthe. En bonne position avec son père, elle semblait tout amenée à diriger l’armée puis le contient, mais Deus  Wiseman lui avait coupé l’herbe sous le pied lors de son coup d’état. Combattante prodigieuse, elle était connue de tous pour ses faits d’armes.
C’est uniquement lorsqu’ils furent à l’abri d’un promontoire, cachés par des herbes hautes sous une pluie battante qu’ils se permirent de souffler. Les Effigies descendirent du centaure, et tous se couchèrent à terre, alors qu’Hapeau leur narrait ce qu’il voyait: des cadavres qui s’amoncelaient, alors que Rhadamanthe semblait très clairement prendre le dessus. Il leur fallait attendre à présent que la bataille passe.
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Sam 25 Juin 2022 - 16:04
Aventuriers du mardi



Les charrieurs de cadavres
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 8iek
    Corvus
    un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 884q
    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines Jzvc
    Moleg
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.

Tous quatre observèrent un moment les Eaquiens qu’ils avaient déjà précédemment amochés être battus à plate couture. Il était très clair que l’armée Rhadamantienne ne cherchait pas à faire de prisonniers: tous les soldats étaient sommairement exécutés. C’était une chance pour certains d’avoir pu s'enfuir. Ils avaient pu constater la défaite d’Oopal contre le vieil homme, et son corps avait disparu dans les vagues. En voyant les Rhadamntiens prendre la tour de guet, ils décidèrent de s’éloigner encore et d’attendre l'arrivée des charrieurs de cadavres, plutôt que d’aller à la rencontre des soldats. Ils ne savaient pas du tout qui était au courant de leur existence et de leur mission, et préféraient ne pas risquer de se retrouver une fois de plus emprisonnés.
Ils commencèrent par ramper, puis, s’étant suffisamment éloignés, ils se relevèrent afin de partir en marchant. Hapeau demanda aux oiseaux qu’ils croisaient d’aller chercher Arzian et MûWû, alors que Lorwyn demandait à Corvus comment jusque-là ils avaient procédé pour les interrogatoires. En effet, l’Effigie, content de ne plus être aux fers et d’être dans une situation qui n’était ni une situation d’urgence ni une situation de panique, avait hâte de passer à la suite. Hapeau, cependant, n’était pas très concentré, absorbé par la contemplation de son bâton, dont il avait la sensation de percevoir un appel. Moleg, quant à lui, était assez mécontent de la tournure générale des évènements: ce qu’il avait perçu comme une mission facile devenait de plus en plus compliquée et il avait du mal à rester calme, à accepter que leur sort ne dépende pas uniquement d’eux, peu aidés par l’attitude de Corvus qu’il voyait comme un pleutre. Le centaure était quant à lui dépité de l’agressivité rapide de ses nouveaux compagnons et empreint de la sensation désagréable d'être allé au casse-pipe pour rien. Lorwyn avait cependant bien compris qu’il était d’eux tous le plus apte à négocier, aidé par le récit de ses précédentes aventures, et avait donc décidé de s’adresser à lui pour négocier intelligemment leur stratégie au moment où ils viendraient à croiser les charrieurs de cadavres qu’ils cherchaient tant.  Il fut vite décidé que Corvus serait celui qui mènerait les négociations: il avait déjà croisé Alphine, le barde rival de Jostoph qui charriait des cadavres, et espérait se servir de ceci à son avantage.
La conversation dériva ensuite sur la libération mystérieuse des Effigies. Après qu’ils aient expliqué la situation à leurs camarades, chacun put partager son opinon quant à la vieille femme.  Si Moleg était circonspect et craignait de devoir quelque chose, Corvus pensait qu’elle faisait partie des gaïens. C’était également l'impression de Lorwyn, quoiqu’il n’ait rien qui lui permette de le confirmer.

Ils finirent par s’arrêter à distance du camp, sur un point qui leur permettait de voir sans être vus. Ils s’aperçurent ainsi que la tour de guet avait été transformée en phare de fortune, puisqu’en haut clignotait une lumière. Ils comprirent très vite que c’était en réalité un signal, ce qui leur confirma qu’ils avaient tout à gagner à quitter les lieux avant l’arrivée d'autres Rhadamantiens.
La bière de Moleg, partagée au tonneau, et ses histoires de régiment leur permirent d’attendre calmement jusqu’au retour d’un corbeau accompagné de deux gros oiseaux: c’étaient Arzian et MûWû qui se dirigeaient vers eux ! Les Effigies étaient extrêmement heureuses de retrouver leurs compagnons, mais n’en oublièrent pas de traduire l’information apportée par le volatile: un petit convoi d’êtres bipèdes se dirigeait vers la tour. Corvus le remercia d’un morceau de pomme, qui sembla le rendre très heureux. Ce n’était cependant rien face à l’offrande de Moleg qui, utilisant son pouvoir, fit sortir de terre un bout de charbon qu’il transforma de ses mains en un minuscule mais flamboyant diamant. L’oiseau s’en fut dans un croassement de bonheur: ils s’étaient manifestement fait un nouvel ami.
Les retrouvailles achevées, les Effigies partirent avec bonheur survoler le champ de bataille à dos de MûWû. Parfaitement silencieux, ils étaient cachés dans les nuages, et Lorwyn, fou de joie et en pleine transe, dans une osmose absolue avec son oiseau, offrit à Hapeau un moment de vol d’anthologie.  En haut de la tour, Hapeau put apercevoir un mage qui créait la lumière de ses mains à intervalles répétés et soutenus, communiquant un code inconnu, ainsi qu’un petit groupe de personnes dont le vieux colonel. Au pied de la tour, des soldats changeaient de tour de garde, et laissaient faire les charrieurs de cadavres qui s'approchaient. Ils ne semblaient pas y réagir, voire même leurs laissent la place, comme se pliant à une organisation ancestrale et immuable. Munis de charrettes tirées à bras et vêtus comme n’importe quel villageois d’Eaque, le petit groupe de charrieurs de rechignent pas à l’effort. Rapides et efficaces, ils eurent bientôt rempli leurs charrettes avec les corps en meilleur état.
Dès que les Effigies eurent fait leur rapport à leurs compagnons, il fut décidé de suivre les charrieurs de cadavres discrètement. Sous couvert de la nuit, ils les pistèrent donc alors qu’ils se dirigeaient vers le Nord, Corvus et Moleg par la terre et Hapeau et Lorwyn par les airs. Très vite, ils firent en sorte de les doubler, afin de les intercepter, et c’est Corvus qui, le premier, s'avançant vers eux, feignant la surprise en les laissant passer avant de  les interpeller. Lorsqu’ils l’ignorèrent après un regard en coin, il insista:

“Bonsoir
- Bonsoir … fit l’un d’eux, manifestement méfiant. Qu’est ce que vous voulez ?
- Non j’sais pas j’voulais juste vous dire bonsoir ! paniqua soudain le centaure.
- Mmmh … Bonne soirée hein ! fit un second charrieur en pressant le pas”

Corvus leur emboîta le pas, alors que devant eux arriva Moleg faussement essoufflé:

“Ah, tu es là toi ! fit-il en voyant Corvus. Bonsoir messieurs ! Pardon mais on est un peu perdus …
- Mais non on est pas perdus ! protesta le centaure. Y a Hypnos jusqu’à côté !
- mais je te dis qu’on est perdus ! Ca fait plusieurs jours qu’on marche et on n’a pas trouvé ce village dont tu parles ! s’énerva le Troll. Vous pouvez dire à mon ami qu’il se trompe ? ajouta-t-il en direction des charrieurs de cadavres. Et nous indiquer le village le plus proche ? Ou on pourrait pas vous accompagner ? Vous avez l’air de savoir où vous allez ! suggéra-t-il enfin.Oh allez quoi ! on aura bien de quoi vous dédommager ! ajouta-t-il en voyant que les charrieurs de cadavres tentaient de l’esquiver.
- Moi j’ai rien pour payer ! signala Corvus.
- Ecoutez, on n’est pas intéressés par vos richesses, on doit se dépêcher, on n’a pas le temps ! les ocupa un des hommes
- Vous allez nous laisser crever là, au milieu de la nuit, au milieu de la plaine ? s'indigna le Troll. On ne sait pas où on est , on a entendu des bruits bizarres !
- Ecoutez, laissez-nous tranquilles et halpaguez quelqu'un d’autre ! leur répliqua un des hommes. Vous avez vraiment pas l'air nets, poussez-vous !
- Comment ça on est pas nets ?! protesta Corvus. On est très nets !
- C’est des cadavres que vous trainez, vous pouvez bien garder un peu de temps pour les vivants, non ? lança Moleg”

A ces mots, les charrieurs de cadavres pressèrent le pas. Voyant cela, Moleg siffla, appelant ainsi Lorwyn et Hapeau qui se posèrent en entourant les charrieurs, alors qu’Arzian restait en l’air pour surveiller les environs. Se sentant pris aux pièges, les charrieurs de cadavres commencèrent alors à s’énerver, prêt à prendre les armes. C’est alors que Lorwyn hurla dans leur direction, les terrifiant, ce qui eut pour effet de les faire lâcher armes et charrettes. L’un d’eux se mit à pleurer, tandis qu’une odeur âcre d’excrément flottait soudain.

“On est désolées de vous avoir effrayés, s'excusa Corvus, mais on n’est pas très doués pour aborder les gens. En fait, on voudrait simplement savoir où vous emmenez les cadavres.”

C’est avec une certaine réticence mais très effrayés par Lorwyn qu’ils consentirent à s’expliquer. Ils faisaient en fait partie d’un réseau de soigneurs pour les gens des villages. En effet, selon eux, le gouvernement d’Eaque n’était préoccupé que par la tentaculaire ville d’hypnos et ses habitants, délaissant ceux des périphéries et du reste du continent, alors que c’était chez eux que se déroulaient les combats. Ils avaient donc décidé de s'associer, et récupéraient sur les champs de bataille les cadavres les moins abîmés, sur lesquels ils prélevaient fluides, organes ou certaines parties afin de soigner des blessés. Ils n’étaient pas les seuls charrieurs, mais se devaient d'être les premiers, pour avoir les corps les plus frais possibles, et surtout ceux en meilleur état. Ils considéraient d’ailleurs d’avoir rien à voir avec le reste des charrieurs. Eux n’étaient là que pour sauver des vies (comme nos aventuriers se permit de faire remarquer Moleg), alors que les autres cherchaient des bénéfices, et s’ils admirent avoir été contactés, ils affirmèrent ne jamais avoir donné suite et donc ne pas pouvoir aider le groupe à les retrouver. Ils purent simplement leur indiquer la présence de Darahs parmi ces charrieurs qui les avaient contactés.

“Vous comprenez à présent pourquoi nous sommes si pressés: nous sommes face à des urgences vitales, et il nous faut transporter rapidement ces cadavres face au village le plus proche !
- Laissez-nous vous aider, et on vous accompagne !”

Ainsi fut fait, et Moleg prit une des charrettes, alors que chacun des compagnons en partageait une avec un autre charrieur. Le Troll entonna des chants paillards Rhadamantiens, ce qui n’empêcha pas Corvus d’entamer la conversation, demandant comment fonctionnait ce don d’organes.

“Nous avons des soigneurs sur place et les gens qui ont été blessés grièvement sont maintenus en vie, lui expliqua-t-on. Puis on essaie de leur transférer les organes. Pour transporter des organes le plus vite possible, on utilise de la glace. On passe par des portails, ou certains se téléportent. Si on ne peut faire ni l’un ni l’autre, on marche. ”

Les nombreuses questions, sincèrement intéressées du centaure, semblèrent rassurer les charrieurs. Corvus comprit très vite que, si leurs agissements n’étaient pas officiels, ils était nécessaire. En effet, les prix pratiqués par les Songeurs étaient exorbitants et rares étaient ceux qui pouvaient se les payer, surtout en tant de guerre. De plus, la plupart des soigneurs étaient recrutés vers les camps de l'armée, ou dans les hôpitaux ou les grosses infirmeries, désertant les villages. Les charrieurs face à eux, révoltés par la situation, n’étaient que de simples villageois qui avaient décidé de s’unir et d’agir pour ne pas laisser mourir les leurs. Ils n’étaient pas payés pour leurs actions, contrairement aux charrieurs plus classiques, qu'ils semblaient mépriser profondément.
C’est toujours sans savoir à quel point ils pouvaient avoir confiance en ces hommes dont un seul semblait avoir des compétences en anatomie et en chirurgie qu'ils arrivèrent en vue d’un village, toujours sous la pluie, et en pleine nuit.

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Ven 1 Juil 2022 - 8:12
Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines



Le village des Récamiers
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 8iek
    Corvus
    un Centaure, conteur de sa tribu qui est parti à la recherche de sa nièce du genre assez va-t-en guerre et à priori partie rejoindre le côté d’Eaque dans la guerre pour défendre leurs terres. Il a aperçut par le passé un combat de Moradund dans l’arène et a des tendances claustrophobiques. Si on passe derrière lui, il met un coup de talon.
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    Lorwyn
    Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines 2fg1
    Hapeau
    Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
  • Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines Jzvc
    Moleg
    troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.

C’est peu avant l’entrée au village que Corvus leur annonça qu’il se devait de partir: leurs manières d’agir étaient trop différentes pour qu’il se sente en sécurité et il voulait  retrouver sa nièce, qui n’était pas bien loin.
C’est donc démuni d’un de leurs membres qu’ils entrèrent dans le village de ceux qui s’appelaient les Récamiers. Moleg était un peu déçu que le centaure, si costaud, se soit avéré si pleutre, et trompait sa déception en buvant à son tonnelet et en abreuvant tout un chacun de chansons grivoises. Lorwyn aurait préféré que ce soient des chants primaux, mais était content d’avoir trouvé un début de corde sur laquelle tirer pour remonter jusqu'à la source de leur problème. Hapeau quant à lui se sentait dépassé par les événements, et balayait du regard les rues déjà agitées du village, malgré la nuit. Peut-être, d’ailleurs, l’agitation n'avait-elle jamais cessé.

“Mais dis moi Jaimie, lança Moleg à celui qui les accompagnait depuis le début, à qui est-ce qu’il faut qu’on s’adresse si on veut en apprendre plus l’organisation des charieurs du village là, y a pas quelqu'un qui chapeaute un peu tt le truc ?
- Ah si si ! On est une organisation avec plusieurs chefs, mais celui qui organise le plus les choses, c’est Frederick ! expliqua l’homme au visage fatigué.
- Les horreurs que vous pratiquez avec les cadavres, c’est juste ici ou c’est dans plusieurs villages de la région ? interrompit Lorwyn
- Nous sommes plusieurs à le faire, répondit sèchement le Récamier. Ceci dit, si ces “horreurs” vous dérangent tant, vous pouvez partir. Nous avons assez de travail sans nous encombrer de personnes qui ne nous approuvent pas.
- J’ai vu plus horrible que ça ! ricana l’Effigie. Vous avez l’air d'avoir du mal à vous en sortir: c’est la conséquence des atrocités que fait le gouvernement !”

Jaimie avait l’air bien embêté d’être d'accord avec lui: il était visible qu’il ne portait pas l’Effigie dans son cœur, et aurait préféré ne pas tomber en accord avec un être pareil.

“L’horreur est un joli mot quand on se bat contre bourreaux, grinça le Grondeur, et face à l’absence de réponse de l’homme, il ajouta: ce n’est pas ainsi que vous qualifieriez vos pratiques ? .
- J’aurais tendance à dire qu’elles sont pragmatiques et pour les plus défavorisés. On a eu quelques démêlés avec le gouvernement Eaquien, et, sans aller jusqu’à les traiter de bourreaux, il faut admettre qu'ils ne nous aiment pas beaucoup.
- Vous ne me portez pas dans votre coeur, pourtant nous avons tant en commun ! lui lança l’Effigie.
- Si vous voulez parler à Frederick, il doit être occupé, l’ignora Jaimie, mais vous pouvez aller au niveau de la maison la plus centrale, dit-il en désignant la grande bâtisse du village. C’est là où les gens s’animent le plus, vous ne pouvez pas la louper. Nous on va ranger notre collecte et voir à quoi peut être utile.
- Merci pour la chevauchée les gars, lança Moleg surtout si vous avez besoin d’un rafraichissement y a ce qu’il faut dans la tonnelle c’est tournée générale les gars !
- Moleg je crois qu'ils ne sont pas intéressés ! lui glissa Hapeau
-Personne est contre une petite fraiche de bon matin ! protesta l’ancien soldat.”

Et sur ces mots, ils se séparèrent de leurs guides et allèrent vers la maison désignée. En effet, il y avait beaucoup d'activités. Des gens marchaient vite, seuls ou en groupe, et portaient des coffres pour la plupart,sans qu’il soit possible de déterminer ce qu’ils contenaient. Alors que nos aventuriers de fortune allaient entrer, une femme en armure de cuir les arrêta. Ils lui expliquèrent que, certes, ils n'étaient pas du village, mais ils souhaitaient parler à Frederick. Celui-ci, malheureusement, était en réunion de crise, et ne pouvait les recevoir, elle les invita à repasser plus tard, et à aller aider en attendant, en leur désignant une bâtisse en pierre. Elle leur expliqua qu’il s’agissait là d’un ancien temple, où ils rassemblaient aujourd’hui les blessés. En effet, les récamiers étaient les seuls à s’occuper des civils blessés en temps de guerre, mais aussi les seuls à récupérer les soldats abandonnés, laissés pour morts mais qui avaient encore une chance de survie. Leur groupe s’était formé à base de bonnes volontés et se renforçait peu à peu, essaimant peu à peu parmi les Plaines, malgré ceux qui protestaient contre ce qu’ils faisaient, considérant que cela désacralisait la mort, les corps. Elle les prévint: au temple, ils devaient dire qu’ils venaient de la part de Sabyne.
Ils se dirigèrent vers le bâtiment, et croisèrent en chemin de nombreux soignants, des gens pressés. La bâtisse était ancienne, et ses pierres étaient gravées avec les dieux et déesses du panthéon d’Elysion qui correspondaient aux idées de soin, de médecine (ce que MOleg dut expliquer aux Effigies, qui ne pratiquaient pas cette religion et étaient bien plus dévoués à la nature). De l'extérieur, déjà, on sentait la maladie, la mort, et en entrant ils découvrirent de nombreux blessés de guerre, alongés, manifestement entre la vie et la mort, et des gens à leur chevet. Immédiatement, Hapeau se dirigea vers l’homme âgé et replet qui semblait faire des potions, et se présenta à lui et lui proposa de l’aider dans cette confection.  

“Enchanté Hapeau, moi c'est Marcel ! lui répondit-il avec un accent étrange, comme s’il mâchonnait quelque chose en permanence dans sa bouche.”

Et immédiatement, il l’invita à s’installer avec lui: à quatre mains, ils seraient plus efficaces qu’à deux tout de même ! Le vieil homme lui expliqua sa recette. Il tenait sa technique, à base de purin, de son arrière-grand-père, qui l’avait transmise à son grand-père, qui l’avait transmise à son père qui la lui avait transmise et que lui-même transmettait aujourd'hui à son fils. Hapeau, dégoûté par l’idée même de mettre des excréments dans une plaie, fit la grimace en entendant parler de stimulation du système immunitaire, et proposa d’améliorer la recette. Il sortit de ses poches quelques plantes, et, grâce à ses capacités offertes quand il était devenu Gaïen, en augmenta le pouvoir, en sublima la synergie. Puis il présenta la potion à Marcel, qui y trempa son doigt,peu convaincu, et lécha. Soudain, son visage s’illumina:

“Mais c’est incroyable ! Ça a guéri tous mes aphtes ! s'exclama-t-il, soudain débarrassé de son drôle d’accent.”

Tous deux notèrent la recette, et continuèrent à fabriquer onguents et potions. Hapeau apprit même à panser, mais, malhabile,il préféra laisser cette tâche à d'autres et se consacrer à ce dans quoi il excellait.
De son côté, Moleg avait offert de transporter tout ce qui pouvait être lourd, ou de créer de l’alcool pur avec son tonnelet. Ceci sembla particulièrement intéresser les Récamiers, et ils furent un peu déçus lorsque le Troll ne réussit à distiller qu’un alcool aux alentours de quarante degrés. Ils le récupérèrent pourtant: ce serait au moins aussi efficace que le désinfectant qu'ils utilisaient, et le stock semblait illimité ! Alors qu’ils en remplissaient divers contenants, l’Argileux lança:

“Eh attention hein, c’est pas à se mettre dans le gosier ça hein ! J’ai déjà essayé en tant que Troll, faut un estomac en granit pour supporter ça ! Mon grand père il faisait ça, il en a vu passer d’autres hein !”

Tout en parlant, il goûta discrètement un peu de sa boisson.

“Je n’ai toujours pas compris quel intérêt vous trouvez à vous gaver de liquide Moleg, l’interpella Lorwyn, resté immobile dans la pièce, gênant tout le monde. ça vous pourrit de l’intérieur !
- J’ai une forme olympique moi, la brindille ! répliqua le Troll.
- J’ai déjà vu des collines moins proéminentes que votre ventre, persifla l’Effigie en retour.”

Alors que l’Argileux allait répliquer, un homme entra, et prévint que les trois personnes qui avaient parlé à Sabyne devaient le suivre: Frederick était disponible. Immédiatement ils le suivirent et Moleg abandonna même son tonneau, demandant à ce qu’on en prenne bien soin.  Très vite, pourtant, la vue perçante d’Hapeau détecta que quelque chose clochait: un groupe de gens semblait très agité devant la maison de Frederick, poussant un peu Sabyne, qui finit par les laisser passer avec une attitude résignée avant de les suivre. Les aventuriers pressèrent le pas alors qu’Hapeau envoyait son oiseau en éclaireur. En arrivant ils entendirent des éclats de voix, et particulièrement uen voix de femme; La porte n’étant plus gardée, Hapeau et Moleg entrèrent, alors que Lorwyn bondit sur MuWu pour aller voir ce qui se passait à la fenêtre.  
Dans la pièce, il y avait un homme à un bureau, qu’il identifia comme Frederick, avec Sabyne près de lui. Face à eux, trois personne, deux hommes dont un très âge et une femme à la petite voix haut perchée, tous très agités, qui criaient:

“Rendez-le nous, vous pouvez pas les prendre comme ça, rendez-le nous !”.

Non armés, ils avaient pourtant l’air prêts à en venir aux mains, malgré Frederick qui s’était levé, mains en évidence dans un geste d’apaisement. Lorwyn tapa à la vitre de la fenêtre, afin de les surprendre et de faire retomber leur agressivité. L'homme le plus âgé eut l’air terrorisé par cette apparition d’épouvantail à la fenêtre du premier étage durant une nuit pluvieuse, et tomba à la renverse dans un cri d’effroi.Le second homme le rattrapa, en s’exclamant:

“Qu’est ce que c’est cette merde? cria-t-il, sans voir Hapeau et Moleg entrer. C’est comme ça que vous recevez les gens c’est ça? Vous voulez nous faire peur, pour nous faire partir et garder nos enfants, c’est comme ça que vous faites ?
- On va commencer par baisser d’un ton, intervint soudain Moleg, sinon c’est pas des gentillesse qu’on va distribuer mais des paires de claque”

Cela jeta un froid, alors qu’Hapeau alla ouvrir à Lorwyn, qui entra dans la pièce. Pourtant, très vite, le groupe reprit, accusant Moleg et Lorwyn de les menacer, tout en étant de mèche avec les Récamiers. Les aventuriers firent en sorte de calmer le jeu, et comprirent le problème: les trois personnes accusaient les Récamiers d’avoir récupéré le corps de leur fils mort à la guerre. Ils avaient de bonnes raisons de croire que le jeune homme avait été amené au village. Frederick, dans un soupir, se présenta aux aventuriers et après que Lorwyn lui eut dit qu'Hapeau et lui se nommaient Strotera et Gladeo, il leur proposa d’aller l’attendre en bas le temps qu’il règle le problème.

“On ne veut pas faire les oreilles indiscrètes, mais si le corps de ce garçon a bien été embarqué par d’autres charrieurs que vous, nous, ça nous intéresse, intervint Moleg. C’est un peu pour ça qu’on est là.
- En réalité, toussota Frederick, c’est bien nous qui l’avions.”

Il expliqua ensuite qu’ils tenaient un registre des noms grâce aux plaques récupérées sur les corps, et qu’en effet, le corps du garçon avait bien été récupéré par eux. Malheureusement, ajouta-t-il avec tout le tact dont il était capable alors qu’Hapeau, Lorwyn et Sabyne s'éclipsaient, le corps était déjà parti en morceaux et avait déjà sauvé des vies. Il ajouta qu’il pouvait tout à fait les mettre en contact avec ceux qui avaient survécu grâce à leur fils, et sur la suggestion de Moleg, il leur proposa également de leur remettre les possessions récupérées sur leur enfant. Terrassés par la douleur, ils acceptèrent, puis partirent, les épaules voûtées, le pas lent, le regard hagard, comme déracinés. Au moment où ils sortaient, Lorwyn leur tendit une de ses pailles:

“Je suis constitué de centaines de ces pailles. A ma mort, elles s’éparpilleront, et seront réutilisées pour donner vie à d’autres Effigies. C’est ce qui a été fait pour votre fils.”

Sous le regard surpris d’Hapeau sur son leader, les gens acceptèrent le présent de l’Effigie, et partirent tout à fait. Lorwyn et Hapeau montèrent ensuite rejoindre Moleg, afin de questionner Frederick à qui ils exposèrent leurs questionnements: ils cherchaient des charieurs de cadavres, mais qui n’étaient manifestement pas les Récamiers, pour une enquête. Malheureusement, l’homme ne parvint pas à les renseigner. Ils avaient certes été contactés, au tout début  de leur activité, par un inconnu, apparu dans une cape noire et sous un masque assorti où ne brillaient que ses yeux verts. Cet homme à la voix lasse leur avait proposé qu’ils s’allient à son organisation, et leur donnent une partie des cadavres, en échange de leur protection. Sans explications supplémentaires sur les motivations ou l’identité de la fameuse organisation, et flairant quelque chose de fondamentalement suspect, Frederick avait refusé net et l'inconnu de haute taille avait disparu sans laisser aucune trace, ni moyen de le recontacter.  Ils n’avaient jamais été recontactés ensuite. Il mentionna également un contact à lui, une femme du nom d’Everegar, Académicienne, qui lui avait demandé plusieurs fois s’il serait possible de récupérer des corps. Elle disait en avoir besoin dans son département, pour faire avancer la science et permettre d’engranger plus de connaissances. Frederick ayant un besoin fort des corps pour sauver sa vie,s' il avait toujours refusé, mais rien n’empêchait les aventuriers de lui payer une petite visite comme le suggéra Moleg. A cet instant, Sabyne fit irruption dans la pièce:

“Frederick ! Il y a un problème ! puis, pointant la fenêtre, elle ajouta: Quelque chose à mis feu à la grange.”

L’homme bondit sur ses pieds.

“C’est très possible que ce soit une plan militaire de Rhadamanthe ! intervint Moleg en ancien soldat Rhadamantien ayant reconnu une stratégie. Prenez tout de ce que vous pouvez, et fuyez: votre village sera sans aucun doute bientôt assiégé.
- Nous combattrons dit Frederick, mais nous ne pouvons pas tout laisser. Si vous voulez nous aider vous pouvez.”

Et il fila. Au loin s’élevait effectivement beaucoup de fumée, et c’est en un sifflement que Lorwyn bondit sur MuWu à la fenêtre afin de partir en chasse, vite suivi par Hapeau qui prit de la hauteur pour pouvoir patrouiller. Au loin, il voyait trois chariots s'éloigner au grand galop, et prévint Lorwyn, qui fila les poursuivre, avec dans l'idée de tuer les cheveux afin s’immobiliser les chariots et de pouvoir interroger les conducteurs.  Moleg, de son côté, suivit Sabyne, qui en courant, lui expliquait que si on mettait les blessé au temple, c’était bien dans la grange que l’on entreposait les “récoltes”. Et sans ces organes, impossible de sauver qui que ce soit. Il partit donc avec elle aider du mieux qu’il le pouvait, alors que sous les yeux de Lorwyn les chariots se séparaient l’un partant vers l’Et et Hypnos, l’autre vers le Nord et les Plaines et le derniers vers l’Ouest la mer (et donc le camp rhadamantien).


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Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines Empty Re: Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines

Lun 25 Mar 2024 - 11:52

   

       
Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4: Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines

       


       

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               Image de Hapeau
           

           

               Hapeau

              Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
           

       


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               Image de Lorwyn
           

           

               Lorwyn

              Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
           

       


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               Image de Moleg
           

           

               Moleg

              Troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
           

       




           
La découverte du bosquet des Gaïens

           



Le choix de Lorwyn fut fait rapidement: il décida de suivre le chariot partant vers les bosquets, mû par son instinct. Parti à toute vitesse, Mu-Hu défiant les lois de la gravité, ils rattrapèrent rapidement leur cible sur la petite route enneigée. Très vite, l’Effigie décida de renverser les chevaux: une fois ceux-ci à terre, cela lui laisserait un petit laps de temps qui lui permettrait d'attaquer les occupants et laisserait peut-être le temps à ses soutiens d’arriver ! Alors qu’il glissait le long du véhicule, il apercut du coin de l’oeil une main dépasser de la fenêtre de la porte du chariot, une main appartenant à une femme très brune au visage dissimulé par un immense chapeau de paille. Celle-ci le regarda sans un mot, et soudain, avec un moulinet, pointa sa main vers lui. Alors, un fourmillement sembla apparaître au niveau du chariot dont un essaim de paille jaillit, vrombissant alors qu’il se dirigeait droit sur Lorwyn en décrivant un arc de cercle. Sans qu’il n’ait le temps d'attaquer, il se trouva soudain dardé de brins de paille qui lui arrachèrent quelques pailles en le traversant.
Rien ne pouvait cependant émousser la détermination farouche de l’Effigie gaïenne qui continua à guider son hibou géant malgré sa souffrance, et celui-ci se jetant contre les chevaux parvint à les déstabiliser. La chute des montures arrêtant le véhicule, Lorwyn en profita pour se déplacer légèrement alors que la mystérieuse femme sortait du véhicule reversé. Celle-ci se mit soudain à faire des mouvements du bras tout en bougeant les lèvres et alors qu’il tentait de prendre de la hauteur, il vit les feuilles mortes à terre se mettre à voler dans des directions étranges et la neige tourbillonner sans naturel alors qu’une brise soutenue et continue remettait sur pattes les chevaux hennissant d’effroi. Et soudain, une fois les nobles animaux redressés, elle darda sur lui un regard à faire frémir. L’Effigie, choisissant de temporiser, s’apprêtait à lancer une graine de ronce face aux chevaux afin de former un mur épineux les empêchant de poursuivre leur progression, lorsqu’elle fit un mouvement de bras rapide, comme crochetant quelque chose, et un nouveau vrombissement se fit entendre. Lorwyn vit alors un autre essaim de paille jaillir du chariot, et filer droit sur lui alors qu’elle semblait lui tirer dessus, deux doigts joints. Incapable de les éviter, il se retrouva soudain fiché de brins de paille, qui, en moins d’une seconde, s’enflammèrent. Les flammes, magiques, s’attaquèrent immédiatement à sa paille, pire sort possible pour une Effigie. Forcé de changer de stratégie, il ne put que plonger vers le sol sur le dos de Mu-Hu, se laissant tomber dans la neige tout en lançant par la fenêtre du chariot une graine de ronces. Alors qu’il atterrissait, il poussa le cri activant son attaque et très vite des ronces se mirent à dégueuler de l’intérieur du chariot où s’était réfugiée la dangereuse inconnue. Pourtant, celle-ci réussit manifestement à esquiver, sortant partiellement du chariot et aboyant quelques ordres aux conducteur, qui encouragea les chevaux pas plus empêtrés sur leur maîtresse.Alors que Lorwyn se roulait dans la neige, le chariot accéléra après un instant d'hésitation et l’Effigie les laissa filer, à court d’autres options alors même qu’Hapeau parvenait à le rejoindre.
Se posant près de Lorwyn, il lui tapota l’épaule:

“Pas de mal, pas d’inquiétude, ami.” croassa Lorwyn pour Hapeau, malgré l’odeur de roussi qui émanait de lui.

Près d’eux, Mu-Hu farfouillait dans ses plumes, en extrayant des brins de paille. Après de brefs échanges, Hapeau remonta sur Arzyan, et prit de la hauteur: très vite, il put repérer le chariot qui s’éloignait, et le voir prendre la direction des bosquets en quittant la route. Il était à présent temps pour les deux Effigies de rejoindre Moleg, resté seul au village.

L’Argileux Mou n’avait pas chômé non plus. Réagissant rapidement, il plaça son tonnelet de bière, ouvert, légèrement en hauteur sur un chariot. Ainsi, les villageois avaient une source intarissable de liquide à leur disposition afin d’éteindre les flammes qui grignotaient le grange et les bâtiments alentours.

“C’est pour les seaux pas pour les gosiers, vous boirez plus tard !” lança-t-il, alors que les Récamiers s’organisaient rapidement afin d’étouffer l’incendie.

En parallèle, il entreprit également de soulever un nuage de poussière grâce à son affinité avec la terre, aidé par ses compétences en lithomancie, afin de tuer les braises, les privant de toute oxygène. Et peu à peu, tous efforts conjugués, le brasier de transformant en feu de joie, puis en simples flammèches, avant de peu à peu diminuer et perdre en intensité, ne laissant que des cendres chaudes et des murs noircis.
Par la grâce des Grands Rois, l’incendie n’avait tué personne; cependant, il était clair que la porte de la grange avait été forcée, et que les cadavres qui y avaient été entreposés avaient été dérobés: aucun reste humain calciné n’y était visible. Manifestement, nos aventuriers avaient trouvé les charrieurs de cadavres qui charriaient les cadavres des charrieurs de cadavres … (vous arrivez à suivre ? C’est bien !!).
Après avoir examiné les traces laissées dans la terre par les chariots, Moleg, repérant des ornières plus profondes provenant du chariot parti vers les bosquets, en conclut que ses camarades avaient poursuivi le bon voleur. A présent que le feu était éteint, il se tourna vers Frederick, afin d’obtenir plus d’informations sur l’autre groupe de charrieurs de cadavres qui était entré en contact avec les Récamiers.

“Oh, eux … soupira le chef du village, épuisé. Eh bien, il y a plusieurs semaines, un homme caché par une capuche est venu nous voir. Il nous a proposé de s’associer, et de récupérer également des corps, contre un paiement. Lorsque nous avons refusé, il … il est parti. C’était assez clairement une offre à prendre ou à laisser et sans temps de réflexion possible, car nous ne l'avons jamais revu. Il ne nous a d’ailleurs laissé ni nom, ni contact, ni endroit où les retrouver si nous changions d’avis, conclut-il en se passant une main fatiguée sur le visage brillant de sueur et noirci par la suie.
- Je vois, grommela Moleg. Et là-bas, en suivant cette route, vous savez ce qu’on peut trouver ?” demanda l’Argileux en désignant la direction suivi par le chariot aux ornières le splus profondes.
- En suivant … ? Oh, on arrive à quelques bosquets, puis à la forêt. Nous … Nous nous en tenons éloignés.
- Oh … Et pourquoi ça ?
- Eh bein il y a là-bas des … des groupes disons.
- Des groupes ? Vous voulez dire des bandits ? proposa Moleg, un peu surpris.
- Ahem … Pas vraiment non. Plutôt des gens … des gens comme vos amis. expliqua Frederick, manifestement gêné.
- Des Effigies ?
- Non, pas des hommes de paille, intervint Sabyne, un seau encore à la main. Des Gaïens. Du genre qui attaquent. On n’est pas trop en bons termes: nous, on n’a pas pour but de faire plus de blessés qu’il n’y en a déjà, même si on préfèrerait que la guerre s’arrête. Eux … ca les gêne pas de tuer pour arrêter les combats. maugréa-t-elle.
- Bref, chacun reste de son côté et les menoneurs seront bien gardés, conclut Frederick.”

C’est sur ces entrefaites qu’Hapeau et Lorwyn, bredouilles, parvinrent à rejoindre Moleg. Après avoir rapidement échangé sur les derniers événements, ils décidèrent de partir à la poursuite du chariot. En effet, ils ne se sentaient pas fatigués, et Frederick acceptait de leur fournir une carriole et des cheveux pour les aider à avancer plus facilement, acceptant même qu’ils gardent cet équipement s’ils en avaient besoin, s’il ne parvenaient pas à leur ramener leur récolte.

“Gardez votre coeur sur votre main, c’est votre plus grand atout” lui dit Moleg, à la plus grande incompréhension de Lorwyn à qui cette notion était étrangère.

C’est sur ces mots, et après avoir glissé à Frederick qu’un certain mathémagicien pourrait peut-être les aider à trouver de nouveaux champs de bataille, qu’il quittèrent le village des Récamiers, s'enfonçant dans la nuit pour diligemment pister la diligence fuyarde. Lorwyn ayant appris qu’un camp Gaïen se cachait sans doute dans les bosquets, ne décolérait aps:

“Ils s’en sont pris à de misérables eaquiens, mais pas les bons ! Leur cause est dévoyée: Hypnos est l’ennemi ! Ces gens n'étaient pas particulièrement exposés au conflit, des victimes de l’ombre ! tempêtait-il.
- Ils ont peut-être été recrutés par les Fils d’Hadès ! suggèra Moleg. Vous vous souvenez comme moi d'avoir vu Ea dans le Temple !”

Peu rassuré par cette idée, l’Effigie continua à grommeler, alors qu’Hapeau proposait d’user d’un de ses onguents pour ignifuger les deux hommes de paille. Cette idée arrêtée, les trois compères continuèrent à discuter, décidant de se tutoyer et balayant de nombreux sujets de la bière effigienne à l’amour des levures, jusqu’à ce qu'à l’aube ils arrivent l’orée d’un bosquet.
Immédiatement, Lorwyn et Hapeau purent y sentir une présence gaïenne, et s'ils l’avaient pu, ils auraient froncé les sourcils. Lorwyn se mit à faire le guet alors que Moleg aidait Hapeau à se hisser discrètement dans un arbre. De son perchoir et grâce à sa vision d’aigle, il avait une vue imprenable sur le bosquet qui lui dévoila que dans le tunnel de végétation qu’il fallait traverser avant d’arriver au cœur du bosquet, il y avait bel et bien le chariot qu’ils cherchaient. Cependant, celui-ci, renversé, semblait abandonné et les chevaux, libérés, passaient tranquillement sur le chemin, brouillant les traces qui entouraient le véhicule lesquelles, sans signifier la moindre lutte, semblaient appartenir à une seule personne. Pourtant, Lorwyn était persuadé qu’il y avait uin chauffeur en plus de la femme au chapeau de paille: l’un d’eux avait-il disparu, alors ? Un peu plus loin, on arrivait nettement à l’entrée du camp sous forme de pont enjambant une eau vive, gardé par deux hommes.
Le reste étant dissimulé par le couvert des arbres, Hapeau revint rejoindre ses camarades: il était temps d’approcher le camp. Extrayant uen touffe de paille de son corps, il la planta dans sa jambe. Là, elle sembla, telle une seringue, s’emplir d’un liquide dont il s’enduisait avant d’en masser Lorwyn qui se laissa faire avec une certaine placidité lascive.

“Eh, c’est rudement pratique vot’ truc ! s’exclama Moleg. Et dire que je me fade un tonnelet alors que je pourrais stocker la bière en direct dans ma cuisse !
- Avec toi, on pourrait récupérer l’alcool en intraveineuse ! lui lança Hapeau, joueur.”

Forts de leur grande diplomatie démontrée jusque-là, nos aventuriers entrèrent donc dans le bosquet, où ils furent très vite arrêtés par des gardes qui se redressaient; il avait été convenu qu’Hapeau prendrait contact: Lorwyn serait bien trop agressif, là où Moleg ne se sentait pas à sa place. Pourtant, très vite, les gardes parurent se détendre alors qu’Hapeau et Lorwyn leur faisaient un salut gaïen, imités par l’Argileux:

“Salutations à vous … amis Gaïens ..” lancèrent les gardes après une hésitation en regardant les Effigies et leurs oiseaux dans les arbres.
- Deux Effigies, un hibou géant, un chapeau … Vous êtes connus, vous, non ?
- Ah mais oui ! Ce sont Lorwyn et Pipeau ! s’exclama l’un d’eux alors que son visage s’éclairait.
- Comment dire … Presque … Presque ça … émit Hapeau de sa voix flûtée. Hapeau. C’est hapeau.
- Ah pardon !
- Enfin, on avait plus entendu parler de Lorwyn !
- Je me fais plus remarquer, concéda le concerné.
- Non mais, pas grave, je le vis bien.” acta Hapeau, qui ne le vivait manifestement pas bien du tout.

Bonhommes, les gardes leur indiquèrent vite que, pour trouver leurs chefs, il suffisait de suivre la rivière. Le camp était dirigé par Hodwür, un grand gaillard toujours endormi et souvent flanqué d’un Naraghol, Zamir, un Psaméen, et Lilas, une Mini. Si cette dernière était inconnue à Lorwyn et Hapeau, le nom des deux hommes leur était familiers: tous deux étaient réputés pour leur engagement au sein de la cause gaïenne et plusieurs de leurs opérations respectives avaient été des succès qui avaient fait du bruit. Alors qu’ils progressaient le long de la rivière, ils croisèrent de nombreux Gaïens, qu’ils saluèrent tous du même geste, comme on aurait répété un exercice militaire, toujours imités par Moleg.Sur leur sillage, des exclamations se faisaient entendre:

“Mais c’est frère Lorwyn, et … frère Chapeau ?
- Bonjour Lorwyn, bonjour Rateau !”

Ceci recommençant à chaque groupe croisé, Hapeau commença à s’agacer:

“Moi c’est Hapeau, H-A-P-O ! Tu vas le dire à tous les autres !” interpella-t-il le dernier à avoir écorché son nom, qui acquiesça en bafouillant avant de détaler.

Avisant uen Mini qui les regardait passer en silence des hauteurs, Lorwyn l’interpella:

“C’est vous Lilas ?”

Comme elle ne répondit qu’en hochant la tête, il continua:

“Pas bavarde hein ?
- Pas tant.
- Va falloir. On a des questions, et des problèmes.”

De la tête, elle leur désigna le Nord vers lequel elle s’envola sans un mot de plus. Après avoir échangé un regard, les compères suivirent donc cette direction, arrivant ainsi jusqu’à Sire Zamir, le Psaméen.

“Bonjour, mes frères. les salua-t-il avec un doux sourire. Heureux de recevoir des membres éminents de notre communauté tels que vous, Frère Lorwyn, frère Crapaud, continua-t-il après qu’ils eurent échangé un signe.
- Oui, alors comme je l’expliquais à votre petit compagnon là bas, Hapeau. Frère Hapeau. C’est rien,hein, mais si on pouvait se le noter dans un petit coin de la tête, ce serait sympa quand même. nota le concerné.
- Oh pardon, il n’a pas dû avoir le temps de faire le tour du camp, ne lui en veuillez pas ! s’excusa immédiatement Zamir.
- Je ne lui en veux pas ! confia Hapeau, avant d’enchaîner: On vous a retrouvés grâce à ce petit chariot que vous avez à l’entrée du bosquet. Il se trouve que ce chariot a été utilisé dans une attaque …
- Une attaque mortifère ! renchérit Lorwyn.
- Et vous cherchez quelqu'un qui était à l'intérieur j'imagine ? déduisit l’homme de sable.
- Oui. On cherche à savoir qui ils étaient, ce qu’ils faisaient, ce qu’ils cherchaient, peu importe qui nous donne les réponses, vous … ou elle. siffla Lorwyn.
- Eh bien, au moins, vous nous donnez l'information que c’était une femme, soupira le chef du camp. Nous savons qu’il y a eu du mouvement dans la nuit, peu avant l’aube. Nous avons vu des traces de pas, mais les gardes n’ont vu personne, et nous avons entendu le portail au fond du bosquet s’activer alors que seuls les nôtres le peuvent. expliquat-t-il. Nous savons que quelqu'un est passé par ici, et qu’il a utilisé les solutions du bosquet pour s’en aller; or, comme nous ne sommes pas en accord avec Hypnos, les portails de ce bosquet ne sont pas bloqués comme ceux contrôlés par le gouvernement. Nous ne pensions pas que quelqu’un les utiliserait pour s’enfuir à notre insu, aussi, nous avons toujours été plus vigilants aux arrivées qu'aux départs. Si cette personne a pu utiliser ce portail, soit elle connaît le camp, soit quelqu’un l’a aidée, conclut-il en soupirant, avant d’ajouter: à la description que vous en avez faite, je me demande si elle n’est pas au courant de jos us et coutumes.”

Après un regard envers ses compagnons qui l’encouragèrent, Hapeau répondit:

‘Nous suspectons une spoécialiste en matière de meurtre effigique. Elle est vêtue de nos oripeaux funestes et sa magie est particulièrement mauvaise pour nous, Effigies.” dit-il en montrant Lorwyn, brûlé.

Celui-ci accepta que Zamir s’approche,e te alors que celui-ci examinait l’Effigie, Moleg reprit:

“Vous suspectez qu’il y ait un traître parmi vous ?
- J'ai tendance à être suspicieux de tout en ces temps difficiles, éluda Zamir. Cependant, je soupçonne tellement de gens, que cela revient à ne suspecter personne, n’est-ce pas ? Au vu de ce que j’en vois, en tous cas, cela ne m’a pas l’air d’être quelqu’un de notre camp qui vous ait attaqué. Je ne connais personne avec ce type de pouvoirs … et croyez bien que je connais tout le monde, ici.
- Hum. Très bien, mais la femme que nous cherchons avait un chargement conséquent. Celui-ci a disparu, il a donc du passer le portail avec elle, mais elle n’a pas pu le déplacer seule. nota Moleg.
- En effet, admit Zamir. Si je en sais pas comment elle a réussi ce tour de force, je pense savoir qui est femme que vous recherchez. Elle s'appelle …
- Qui ose me sortir de mon sommeil ??! C’était si reposant !!”

Ce hurlement bestial, qui résonna dans l’intégralité du bosquet, coupa net Zamir.

“Attendez, avant de gueuler, on a besoin d'un nom !” répliqua Lorwyn au même volume sonore.

Des bruits de pas comme des coups de tonnerre se firent entendre, approchant dans leur direction, plus forts à chaque enjambée, lorsque soudain apparut un colosse qui bondit par dessus la rivière et les rejoignit.

“C’est toi qui ose me parler comme ça fétu de paille ??” rugit-il en s’approchant de Lorwyn.

Si Moleg tentait de tempérer, Lorwyn n’était pas de cet avis: en explique qu’ils voulaient ce nom, il se redressa, bras croisés, pour défier du regard celui qui le regardait de haut … qui se mit soudain à éclater de rire, ce qui secoua la montagne rousse aux branches de cerf qu’il était.

“Allez vas-y prends ton nom alors, fétu de paille ! Apparemment vous n'avez pas besoin d’aide, j'aurais dû rester couché !! maugréa-t-il.
- Peut-être que si ! persifla Lorwyn, avant de se tourner vers Zamir et de lui demander, le plus calmement possible: . Quel est ce nom ?
- Allez Zamir donne leur ce nom, ils ont l'air sympas ceux-là, surtout le p’tit ! le poussa le géant.
- Hodwür, du calme. La seule chasseuse d'effigies que nous connaissons, qui pourrait correspondre à votre description, sévit dans les environs d’Hypnos depuis quelque temps. Elle se nomme Aerlyn la Marche-Poussière., révéla Zamir, et elle n’en est pas à son coup d’essai. Nous ne l'avons jamais vue par ici et ce n’est pas un membre du camp. Mis à part le danger qu'elle représente, je n’en sais guère plus: chacun de ses meurtres semble être plus affreux que le précédent, c’est bien tout ce que je peux vous en dire. Cependant, pour qu’elle ait pu passer le portail, elle a forcément eu l'autorisation de l’activer, ce qui signifie qu’il y a un traître parmi nous, conclut-il, clairement embarrassé d’évoquer ce sujet devant les autres chefs de camp.
- Bien. éluda moleg. Qui était de faction, ce soir-là ? Ca vaudrait le coup de l’interroger, à coup sûr !
- C’était Pied’lin, mon ami, qui était de faction hier soir ! Pas de chance il est très doué pour les p’tits sommes. C’est mon ami et mon élève, annonça Hodwür. Peut-être qu’il a vu quelque chose tout de même ! c’est un génie du sommeil qui sait peut-être qu’il voit en dormant ! sembla-t-il plaisanter, tout en bonhommie.”

Et, prenant soudain uen grande inspiration, il hurla le nom de son ami à travers le camp, sans que rien d’autre que le silence ne lui répodne.

“Une seconde, il doit être … comment dire … dans les vapes … expliqua-t-il avant de pousser un nouvel hurlement.
- Vous voulez de l’aide, pour crier ? proposa Lorwyn.
- Ecoutez on a pas élevé les Limavit ensemble ! dit-il. Alors je préfère crier tout seul si ça vous dérange pas, c’est un peu intime. Pas que j’vous apprécie pas, mais c’est un peu tôt pour nous pour crier ensemble, expliqua Hodwür. Il lui faut juste le temps d’émerger, 5 petites minutes. Et vous alors, kess’vous faites ici ? changea-t-il de sujet en mettant son bras autour de l’épaule de Moleg, Parce que moi j’ai pas tout suivi !”

Rapidement, l’Argileux lui parla bières et voyages, et voyant le colosse intéressé, il lui proposa de lui servir une chopine, ce que le grand rouquin accepta de bon gré tout en s’asseyant lourdement sur les marches du bâtiment le plus proche avec son nouvel ami.

“Eh, on est mieux assis qu’debout hein ?” fit-il en trinquant avec Moleg assis sur son tonneau. Bah alors on boit pas ?” interpella-t-il ensuite Zamir avec humour, se moquant assez nettement du rejet des liquides du Psaméen tout en vidant d’un trait sa chope remplie de bière fort corsée. Et vos copains y boivent pas ?” demanda-t-il, alors que Moleg le resservait, et qu’isl étaient regardés avec envie par Hapeau.
- Non,non, pas encore, lui dit l’Effigie, manifestement dépité par ce constat.
- Haha, trop jeunes ? plaisanta Hodwür. Tu sais y a pas d’âge pour commencer, faut bien s'entraîner ! dit-il en entamant sa seconde chope. Bon, n’empêche qu’c’est vrai que vous avez raison, y a pas tant de monde qui passe par là. Je crois que la dernière personne c’était une vieille femme. Le genre qui se balade avec une canne, un énergumène bizarre comme ça !
- Hodwür … le reprit soudain Zamir.
- Ah oui ? Peut-être qu’elle habite dans le coin ? l’ecouragea au contraire Hapeau.
- Bah, on connait bien le coin, et elle on la connaît pas ! contra le colosse. Pis, elle nous a pas été bien sympathique, hein, Zamir ?
- Hodwür, arrête de boire, lança le Psaméen, autoritaire, presque menaçant.
- Verre vide, je te plains, verre plein j' te vide ! lanca Moleg en servant ls troisième chope au grand roux face à lui.
- Eh tu mériterais peut-être plus ta place dans les Gaïens et comme chef que le sableux là ! plaisanta-t-il.
- Oh, moi je suis chez moi partout où y a de la bière ! clama l’Argileux.
- Ah, je t’aime bien toi, eh ! Bon, la vieille, c’était une meuf avec un air bizarre, un peu effrayante avec une canne. Eh on va se raconter un peu les histoires: je finis la mienne. Elle arrive comme ça, sans prévenir, et l’ancêtre nous raconte plein de conneries sur les gaïens: avatar, truc-machin, la personne qui vous donne vos pouvoirs, chais pas quoi ! Franchement ça avait même pas tant de sens ! déblatéra Hodwür. Elle nous a sorti qu’elle nous avait trouvés indignes, puis elle a parlé d'une bénédiction de la vérité, chais pas quoi, mais franchement hein, n’importe quoi ! Enfin, si vous voulez la voir elle a dit qu’elle reviendrait de toute façon, si jamais vous êtes intrigué par les vieilles dames ou si c’est votre truc hein, conclut-il l'oeil égrillard. D’ailelurs, sa canne c’était la même que celle de votre copain-là !”

A ces mots, Hapeau et Lorwyn échangèrent un regard, alors que Moleg ne cessait de resservir le colosse et de le faire parler. Ils n’avaient jamais mentionné la canne, qu’Hapeau avait soigneusement dissimulée dans ses pailles, et pourtant, Hodwür semblait au courant … comment ? Alors que le gaillard continuait à déblatérer, se plaignant à présent de Zamir qu’il accusait d’être trop modéré dans ses actions, cherchant trop à protéger les civils, là où il était partisan d’une attaque rapide, un Naraghol arriva, les paupières lourdes, l’allure molle, et une citrouille sous un bras, l’autre traînant au sol.

“Ah ! Voilà Pied’Lin ! Je te présente Frère Lorwyn et Frère Hippo, ils ont des questions à te poser !” lui lança Hodwür.
- HAPEAU ! C’EST FRERE HAPEAU ! rugit soudain Lorwyn, mains en porte-voix, afin d'informer tout le camp du patronyme de son ami à qui ces erreurs commençaient à briser menus tous les fétus.
- Ouésséssa. Keskya ? émit le Naraghol d’une voix molle et nasillarde à la fois. Pourkoivoumréveyé ?”

Immédiatement, Moleg, ivre, l'interpella, bégayant, sur l'importance de la fonction de garde, alors que Lorwyn, espérant le réveiller ainsi, lui faisait un salut militaire. peine perdue: aucun des deux aventuriers ne parvint à faire réagir le Naragahol qui continuait à les regarder d’un air blasé.

“Vous savez on a vu personne depuis des jours, des semaines, passer par le bosquet, alors monter la garde c’est bien, mais ça empêche de dormir quoi ! commença-t-il à se justifier.”

Ceci déclencha l’ire de Lorwyn, qui l’avilit de reproches, avant de lui lancer.

“Ce que vous avez laissé filer, c’est un gros morceau et ça cause du tort à bien des gens ! finit de tempêter l’effigie,
- Ah bon. Ah. Pardon. J'imagine. fit le Naraghol peu concerné.
- Bon, fit Lorwyn qui se serait pincé l’arrête du nez s’il en vaait eu un, et comme ça, vous voyez des trucs en dormant ?
- … Nan.
- Servez-vous à quoi que ce soit ? persifla l’Effigie agacée.
- Moi ? J’fais pousser des courges.
- …
- Pour quelles raisons précisément vous êtes-vous engagé chez les gaïens ? lui demanda Hapeau.
- Chais pas.
- Moi non plus, régit Lorwyn, bougon.
- J'aime bien la nature, finit par dire Pied’Lin. Quand je dors sur des sols arides, ça fait pousser les courges et d’autres trucs.
- Glorieuse destinée, ironisa l’Effigie agacée.
- Ca vous plait ptetre pas, mais moi au moins j’essaie de travailler à ce que la nature se répande ! se rebiffa le Naraghol.
- Formidable ! persifla Lorwyn
- Vous n’avez rien vu, rien entendu, rien rêvé ? lui demanda Hapeau, avant que cela n’en vienne aux mains.
- Non.”

Avec un soupir, Hapeau se tourna vers les chefs du camp.

“Vous le mettez tout seul pour la garde ? demanda-t-il.
- Comment vous dire que c’est pas de chance ! lança Hodwür en descendant sa chope.
- Qui c’est qui décide qui fait la garde ? questionna Moleg entre deux gorgées de bière.
- Eh vous croyez qu’c’est qui qui décide tout ici ? Ca s’voit non ? répliqua le colosse en désignant Zamir.”

Celui-ci, yeux fermés d’agacement et de fatigue, confirma, et assuma en se frottant les sourcils que c’était, en effet, sa faute. Puis, soudain, Lorwyn étendit son bras aussi long que crochu vers la Mini voletante:

“Et vous quelle est votre responsabilité dans ce camp ?
- J'aide à la direction et … j’habille les gens, dit-elle comme une évidence.”

Manifestement dépité de cette réponse, et de l’organisation générale de ce camp où malgré trois têtes pensantes, il n’y avait qu’un seul garde endormi en faction à la fois pour surveiller de nuit le camp et le portail à la fois, l’Effigie baissa le bras, et muet, resta immobile.
Zamir, cependant, s’excusa de ne pouvoir les aider mieux que cela, mais leur proposa de tenter d’enquêter ensemble, et désigna à Lorwyn et Hapeau la direction du portail, gardé par une certaine soeur Francine, tandis que Moleg continuait à boire avec Hodwür. En effet, si les portails ne comportaient pas d’historique des directions empruntées pour qui n’était pas Voyageur, il était tout de même possible qu’ils réussisent à repérer traces et indices alentours !
Les deux complices allèrent donc rejoindre l’artefact. Celui-ci, très ancien, était composé d’une plateforme centrale imposante, entourées de cercles; cette forme, bien éloignée des portails Elysionniens actuels, témoignait tout autant que la mousse qui le recouvrait de la vétusté de la structure et ce malgré l’entretien que l’on devinait méticuleux. Alors qu’Hapeau entreprit de fouiller les alentours, Lorwyn alla discuter avec la gardienne du portail.

“Bonjour, se força-t-il à lui dire, comme si ces deux syllabes lui écorchaient la bouche.
- Oh ! Vous êtes Lorwyn et Cageot ! les reconnut-elle immédiatement.”

A ces mots, Hapeau se redressa, alors que Lorwyn tempêtait déjà, demandant s’il n’avait pas hurlé assez fort. Très impressionnée, voire même effrayée, la femme se cofnondit immédiatement en excuses te ceci sembla apaiser les Effigies un peu tendues, ce qui permit à Lorwyn de lui demander si tout le monde pouvait activer ce portail.

“Tout le monde ? Oh, non ! lui répliqua-t-elle. Il faut avoir l’autorisation. Chaque personne qui garde le portail se la voit octroyer pour le temps de sa garde et retirer lorsque celle-ci est terminée. Seuls nos trois chefs ont cette autorisation en permanence, et ce sont eux qui peuvent la transmettre et la retirer, comme … comme s’ils nous marquaient vous voyez ?
- Je ne parle pas d’autorisation mais de pouvoir ! répliqua Lorwyn.
- Ah ! Mais l’autorisation donne le pouvoir !
- Vous n’avez pas compris ma question ! s’agaça l’Effigie. Avoir le droit ce n’est pas avoir le pouvoir !
- Et vous n’avez pas compris ma réponse ! le défia-t-elle, bravache. Le fait qu’ils nous autorisent nous permet d’activer le portail ! Sinon, on ne peut pas ! Regardez !”

Et, joignant le geste à la parole, elle prononça un mot, incompréhensible, et soudain, le portail s’activa. Cette activation était assortie d’un grand bruit, comme si un générateur s’allumait, alors qu'une sphère de lumière apparaissait un vrombissant accompagnée de décharges magiques. la sphère grossit, jusqu’à atteindre la taille d’une porte, mais en restant sous forme de disque à la verticale. Puis, la Gaïenne prononça un nouveau mot, et le processus se répéta à l’inverse, alors que Lorwyn et hapeau sentaient la magie Gaïenne qui infusait cette opération disparaître comme elle était apparue.

“Herm. ça fait un bruit terrible et beaucoup de lumière votre histoire. Quelqu’un a forcément dû remarquer quelque chose ! constata Lorwyn.
- Eh bien, oui ça, nous a réveillés, mais … La personne était déjà passée. admit-elle.
- … Vous dormez tous ensemble ? s’enquit l’eFfigie.
- Je … Pardon ? Nous ne sommes pas des animaux ! s’insurgea Soeur Francine. Nous avons certes des dortoirs communs, mais la plupart d’entre nous vivent dans des huttes ou des tentes individuelles ! Mais pourquoi cette question ?
- Hmmm. fit Lorwyn sans répondre. Et passer ici c’est la seule manière d’accéder au portail ?
- Oui, évidemment ! Sinon, nous serions plus nombreux à garder les accès ! répliqua-t-elle.”

Alors que Lorwyn allait lui répondre de manière pour le moins acide, Hapeau arriva, confirmant qu’il n’y avait rien de suspect dans les traces autour du portail: ni traces de lutte, ni de qui que ce soit tiré, si même un bout de quoi que ce soit. Les Effigies, un peu dépitées et moulues de fatigue, comprenant qu’elles ne tireraient rien de plus du lieu et de sa gardienne, rebroussèrent chemin afin de rejoindre Moleg après avoir salué Francine, renommée Farine par Hapeau.
Celui-ci, absolument pas alarmé par ce que ses compagnons considéraient d’ores et déjà comme un camp géré de manière catastrophique, était rond comme une queue de pelle et échangeait des mots d’amour avec un Hodwür dans le même état sous les regards circonspects de Zamir et Lilas.

“Moleg va se dissoudre dans sa boisson.” constata amèrement Lorwyn alors que l’Argileux menaçait de faire la tête au carré au premier qui oserait toucher à son tonneau, soutenu par Hodwür qui se servait lui-même, avant qu’ils ne s’effondrent en ronflant.

Très vite, il fut convenu que les aventuriers avaient besoin de repos, et Zamir leur proposa une hutte, à laquelle Lilas, toujours aussi peu bavarde, mena les Effigies. Le long du court trajet, Lorwyn exposa succintement leur malédiction, et demanda à ce qu’ils soient attachés durant leur sommeil, afin de ne pas pouvoir infliger de dégâts au camp, à ses occupants ou encore à eux-mêmes. Quoique la Mini ne paraisse pas convaincue, elle s’éloigna en les laissant s'installer. Lorsqu’elle revint, elle était chargée de lianes fort solides, qu’elle se mit à coudre et tresser sans un mot. pue à peu, ils virent se former des sortes d’écharpes munies d’un bracelet à leur extrémité, le tout infusé de magie Gaïenne. A la demande de la Mini, ils les passèrent; c’était doux, lâche, mais clairement solide.

“Beau boulot !” la félicita Lorwyn, sans obtenir de réponse. “Il faudrait que Moleg en ait une aussi, mais quelqu’un doit le traîner. Il est trop lourd, trop plein pour nous.”

Toujours aussi bavarde, la Minie s’éloigna, et alla murmurer quelque chose à l'oreille d’Hodwür, lequel se réveilla en soupirant, puis se leva en vacillant un peu, avant de tenter d’empoigner Moleg. S’en révélant incapable face au poids phénoménal de l’Argileux Mou, le colosse se rassit, et sembla se rendormir un peu moins d’une minute. Puis, sous les yeux ébahis des deux Effigies, il se releva, sans aucune oscillation, l’oeil vif, parfaitement sobre, puis avec une facilité déconcertante, souleva Moleg du sol doucement. Il le porta jusqu’à la tente, où il le posa sur la plus large des paillasses, avant de poser la main sur son épaule. Alors que Lorwyn et Hapeau percevaient soudain une forme de magie Gaïenne, le sommeil de Moleg sembla devenir à la fois plus profond et plus réparateur, alors que ses ronflements se faisaient plus sonores et moins heurtés.

“Allez, reposez-vous bien, vous êtes marrants ! leur dit-il en s’éloignant. Au fait, y a pas de journal de portail, mais généralement en l’empruntant, on se retrouve à Hypnos. On connait personne là-bas, nous autres, mais si vous y avez des contacts, vous pourrez peut-être bien trouver des traces utiles !”

Forts de cette information, les Effigies le remercièrent alors qu’il repartait vers son arbre, et s’allongèrent après avoir lancé la préparation pour l’un d’une graine de blob corrosif, pour l’autre d’un onguent de vérité et d’un onguent ignifuge. Puis, leur repos put commencer, rythmé par les ronflements de Moleg.



   

L'Arbre-Monde
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Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines Empty Re: Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4 - Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines

Mar 16 Avr 2024 - 10:35

   

       
Les doigts colorés - Mourir pour des idées - Chapitre 4: Dans les affres de la guerre au coeur des Plaines

       


       

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               Image de Hapeau
           

           

               Hapeau

              Effigie Chanteuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule pour les mêmes raisons que son acolyte Lorwyn, groupe dans lequel il l’a d’ailleurs rencontré. Il est capable de créer des onguents aux utilités diverses comme protéger sa paille mais aussi les plumes de son oiseau. Il est bien plus calme et apte à parler que Lorwyn et est accompagné de Arzyan, son oiseau avec lequel il a vécu en ermite dans les montagnes pendant un certain temps.
           

       


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               Image de Lorwyn
           

           

               Lorwyn

              Effigie Grondeuse faisant partie des Gaïens (non-réformés). Il a rejoint le groupuscule afin de sauver les terres des Effigies, détruites par les machines Eaquiennes au fur et à mesure que la cité s’agrandit. Il possède la capacité de faire pousser dans son corps des graines avec diverses facultés, comme faire pousser de grandes ronces et d’autres. Accompagné de son immense hibou, Mû-Hû, et de son acolyte de toujours Hapeau, ils ne sont fidèles qu’à leurs idéaux.
           

       


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               Image de Moleg
           

           

               Moleg

              Troll d’une cinquantaine d’années, c’est un ancien militaire. Il s’est reconverti en tavernier, et grâce à son établissement La Trogne Pintée, il connait beaucoup de monde. Il y a d’ailleurs rencontré Caïn qui a travaillé pour lui sur une courte période plus jeune.
           

       




           
Démasquer le traître

           



Lorsqu’au matin du jour suivant, Moleg ouvrit les yeux, il eut la sensation d’avoir dormi une vie entière, et que, durant cette vie, on lui avait réparé son foie une seconde fois alors même qu’il avait vécu mille vies en rêves. Lorsqu’il le dit à ses compagnons, qui sortaient tout juste de méditation, Lorwyn lui répliqua:

“L'autre, le gros … Il vous a câliné un petit peu avant que vous puissiez dormir.
- Ah ? Je ne m’en souviens pas …
- Vous dormiez déjà depuis un petit moment, quand même … souleva Hapeau.
- Ouais, je crois que j'ai... J'ai un peu forcé... J'ai plus trop l'habitude maintenant.
- Vous vous souvenez de ce qu'il vous a dit ? s’enquit Lorwyn.
- Euh... Je crois que j'ai perdu le fil après le troisième godet. admit l’Argileux.
- Vous avez tiré un fil qui ne menait à rien, souleva l'Effigie, dépitée.
- Eh bien... Peut-être que ce sommeil me permettra de tirer d'autres fils. Il va falloir que j'aille lui parler.”

Et ainsi, Moleg se leva, afin d’aller rejoindre Hodwür. Pourtant, sur son chemin, il s’arrêta soudain, et se tourna vers ses camarades:

“Et vous, les Gaïens, vous vous battez pour la Terre, c'est bien ça ?
- Pour la terre, et les traditions ! lui répliqua Lorwyn.
- Et ça vous arrive de... Non, ça va paraître débile… Oh, laissez tomber ça. éluda l’Argileux.
- Non, non enfin ! Rien n’est débile, protesta Hapeau.
- Pas de mauvaises pistes … souffla Lorwyn.
- Eh bien … Quand je dormais, c’est un peu comme si la terre m’avait parlé … C’est un peu flou, comme si j’avais ressenti une sorte d’appel je sais pas trop.
- Quelque chose d’imprécis, de diffus, rien de précis alors ? l'interrogea Lorwyn.
- Non je sais pas, faudrait peut-être que j’en parle à Hodwur, il saurait peut-être, j’avais comme ça en moi, un appel de la terre. Je sais pas trop peut-être qu’à force de traîner avec vous autres je vais finir comme vous un vrai terre-oriste ! lança-t-il.
- Vous êtes vous-même un Argileux, nota Hapeau.
- C’est vrai, je suis un gars de la Terre, ce serait logique qu’elle me parle. Puis, je me rends bien compte ces derniers temps,avec cette histoire de Fils d’Hadès et tout que je sais plus trop où j’en suis, qu’il me manque un truc. C’est peut-être ce retour aux racines qui me manque … Enfin, faut que j’en parle avec Hodwür.
- Attention quand vous parlez à ces gens, prévint Lorwyn. L’un d’eux au moins ne nous veut pas du bien …”

Cette très juste remarque mena les aventuriers à faire, discrètement, un point sur ce qu’ils savaient sur chacun des gaïens du camp, et à se concentrer sur leurs chefs. Ainsi, ils espéraient pouvoir tenter de comprendre leurs motivations, et trouver parmi eux le traître. Rapidement, leurs soupçons se portèrent sur Lilias: celle-dci était très silencieuse, et semblait être en permanence en train d'observer, là où Zamir leur avait fait part de leurs soupçons et les avait beaucoup aiguillés, et où Hodwür était trop focalisé sur la boisson et le sommeil.
Ils manquaient cependant de preuves concrètes, et n’avaient aucune certitude. Ils mirent donc en place une stratégie, basée sur les onguents que pouvait leur procurer Hapeau: l’un d’eux expliquerait dans un discours qu'un traitre se cachait dans le camp et que chacun devrait se soumettre à l’onguent de vérité, et les deux autres guetteraient les réactions. Avec un peu de chance, cette première étape leur permettrait peut-être déjà de démasquer celui ou celle qui faisait partie de leurs ennemis !
Mais avant ça, Moleg devait aller parler à Hodwür, et les Effigies voulaient s'occuper de leurs oiseaux. Ils appelèrent donc des Gaïens, et c’est Lilas qui vint les détacher. Moleg eut d’ailleurs la surprise de constater que, même en forçant, il n’était pas capable de rompre les liens qu’elle leur avait cousus.

“Dites donc c’est rudement solide votre étoffe. C’est quoi c’est du lin ? dit Moleg, interpellant Lilas.
- C’est de la magie gaïenne.
- Dites-donc ils sont vachement forts ces gaïens !”

C’est avec ce qui pouvait apparaître comme un sourire en coin que Lilas dégaina une microscopique aiguille, et d’un simple point dans l’étoffe, défit les liens.

“Avez-vous souvent l'occasion d'utiliser ces talents ? s’enquit Lorwyn
- Oui, lui répondit Lilas, laconique.
- Et dans quelles circonstances, par exemple ? Votre magie est étonnante, j'aimerais en savoir davantage.
- Je ne fais pas que des liens. Je fais toutes sortes de vêtements et j'équipe ceux qui doivent partir pour s'attaquer notamment aux avancées d'Hypnos. Comme des armures, en moins lourdes. Evidemment, cela dépend du matériau que j’ai entre les mains, mais tant que c’est du végétal, cela fonctionne ! expliqua la Mini.
- C'est dommage, je voulais vous demander si vous pouviez mettre un coup de polish sur mon tablier de cuir, mais... Tant pis ! nota Moleg, déçu.
- Vous tissez l’herbe ? demanda Hapeau.
- L’herbe, les lianes, l’écorce …
- La paille ? croassa alors Lorwyn.
- Je n’ai jamais essayé, admit Lilas.
- Voyez donc, ce que vous pouvez faire avec ceci lui dit Lorwyn en lui tendant des pailles qu’il venait de s’arracher. Vous me direz simplement ce que ça a donné.
- Très bien, dit-elle en les attrapant très délicatement, avec un certain respect.”

Puis, elle s’inclina et s’éloigna, laissant les Effigies aller retrouver leurs oiseaux et Moleg aller rejoindre Hodwür qui dormait, ronflant à en réveiller les morts. Près de lui, Pied’Lin dormait dans une position qui semblait des plus inconfortables, sur un rocher aux angles très aigus. Il nota avec une certaine surprise que de nombreuses courges poussaient autour dudit rocher … et même que des petites racines s'agitaient dans les trous de la roche. L’Argileux entreprit de secouer le colosse roux qui s’éveilla en grognant, avant de s’infliger une double-claque qui finit manifestement de l’arracher au sommeil. Moleg lui évoqua alors la magie que lui avait infligée Hodwür, et l’appel qu’il avait ressenti dans son sommeil. Le chef Gaïen lui expliqua alors que chacun était plus ou moins réceptif à ces choses-là, et qu’il y avait différentes formes de sommeil dans lesquelles on percevait des choses différentes. Pour lui, la meilleure des décisions à prendre était de se replonger dans le sommeil pour essayer d’en savoir plus: ce qui venait dans le sommeil était forcément positif, et si le sommeil poussait Moleg vers les Gaïens, alors, il y aurait toujours de la place pour lui. Quoiqu’il en soit, les meilleures décisions ne pouvaient venir que l’esprit reposé, et pour ça il fallait … dormir. L’Argileux soustrayait tout à fait à cette vision.

“Allez, assieds-toi, et écoute moi. Si ça picote un peu de magie, c’est mes petits doigts de fée qui font leur boulot.”

Une fois installé confortablement, il se laissa guider dans un sommeil méditatif par la voix d’Hodwür. Puis, lorsque celui-ci posa ses mains sur les épaules de l’argileux, celui-ci sentit une vague de léthargie le traverser, et il s’endormit.
En ouvrant les yeux, il se découvrit les pieds dans un cours d’eau entouré d’une végétation dense, mais sans autre signe de vie. Face à lui, légèrement en hauteur, une souche, absolument énorme, où le cours d’eau semblait prendre sa source. Calme, apaisé, Moleg sentait que l’appel ressenti venait de cette souche, mais surtout que lui-même résonnait avec son environnement, avec cette nature luxuriante.
Et pourtant, il y avait, de manière soudaine, des interférences, des moments de trouble, de douleur. L’Argileux percevait une souffrance et un appel à l’aide, qui émanait de tout ce qui l’entourait.
Malgré l’éthérité due au rêve, Moleg tenta d’avancer vers la souche, par le fleuve, plongeant ses mains dans l’eau, tentant de s’imprégner tout entier de ce lieu si particulier, si fort. Pourtant, à l’orée de la souche, il s’arrêta. Il sentait, au fond de lui, que ce n’était pas le moment. Il ne devait pas entrer dans cette souche, pas maintenant. S’il le faisait, il n’y aurait plus de retour en arrière possible, et ce n’était pas le moment, ce n'était pas ce qu’on attendait de lui.
Et toujours, cette souffrance malgré la paix qu’il ressentait. Le mal-être, la peine, la douleur le submergèrent soudain, et c’est en état d’alerte qu’il s’éveilla brutalement dans une grand inspiration. Près de lui, Hodwür et Pied’Lin dormaient. A en croire la course du soleil, une poignée d’heures étaient passées, il serait bientôt midi. L’Argileux se leva, et se dirigea à grands pas rapides vers ses compagnons, qui cherchaient des indices près de chariot qu’ils avaient poursuivi. Malheureusement, impossible de trouver le moindre indice qui pourrait répondre à leurs questions, pourtant nombreuses: combien de personnes vivantes le chariot avait-il transporté, et combien de cadavres ? Comment ces derniers avaient-ils été déplacés sans laisser de traces ? Pourquoi n’y avait-il qu’un seul jeu d’empreintes ? Marche-Poussière avait-elle des capacités télékinésiques importantes ? Comment le portail avait-il été activé ?
L’arrivée de l’Argileux interrompit leurs réflexions malheureusement stériles, et ce qu’il leur confia à l'abri des oreilles indiscrètes mobilisa toute leur attention. En effet, ils avaient immédiatement reconnu le lieu dont Moleg leur parlait, et c’était plus qu’inquiétant: il avait vu en rêve la souche où se tenait le rite d'initiation des Gaïens. Celle-ci se situait dans un volcan éteint de la pointe occidentale des montagnes d’Eaque, non loin de l’océan, et était suffisamment grande pour contenir une forêt. Ceux qui y entraient y entraient seuls, et y vivaient tous des choses différentes; là où Hapeau avait ressenti une forme de communion, Lorwyn faisait le récit d’un cri de rage de la nature. Le temps pendant lequel une personne y restait pouvait grandement varier, certains n’en étaient même jamais ressortis. Cependant, quand on en sortait, on était Gaïen, et certains se voyaient attribuer une nouvelle forme de magie.
L’idée que ce lieu sacré soit en souffrance était extrêmement inquiétante, et cela supplantait le reste de leur mission aux yeux des Effigies, qui sentaient bien qu’il était possible que toutes leurs aventures y soient mêlées. Après tout, ils étaient dans un bosquet Gaïen qui avait été jugé indigne par une mlystérieuse vieille femme, la femme qui avait cofnié à Hapeau une étonnant canne, et ils savaient que dans le bosquet se cachait au moins un traître alors … Il n’était même pas question de prévenir les Gaïens du bosquet de l’alerte que venait de donner Moleg, la priorité était très nettement de démasquer le traître, puis de filer vers la Souche, sur ça ils étaient tous d’accord.
Se mettant rapidement d’accord, ils convinrent que Lorwyn, qui bénéficiait d’une certaine aura et était bien incapbale de décrypter les visages, ferait le Discours aux Gaïens, pendant qu’Hapeau et Moleg surveilleraient les réactions de zamir et Lilas en particulier. Tombés d’accord rapidement, ils allèrent voir Zamir, qui lisait un livre qu’il biffait, tout en prenant des notes. Celui-ci les salua avec un sourire aimable, et leur demanda:

“Vous avez bien dormi ?
- Très bien, acquiesça Moleg.
- Nous ne dormons pas, contra Lorwyn.
- Pardon, s’excusa Zamir.
- Que comptez-vous faire pour débusquer le traître ? lui demanda l’Effigie. Avez-vous un plan Zamir ?
- Pour l'instant,rien de très concret, admit le Psaméen. Je préfère me montrer observateur et voir le traître se démasquer lui-même. C’est ce que j’espérais, en tous cas, mais si le traître est présent depuis longtemps, cela n’est pas apparu aux yeux de tous qu’il n'était pas des nôtres. Il faudrait donc hâter un peu les choses …
- Qui parmi le camp a le plus de contacts extérieurs, le plus d’absences isolées ? demanda Hapeau.
- Actuellement, ce doit être Hodwür, car seul à mener des attaques. Cependant Lilas, Pied’Lin et moi-même ne sommes pas originaires d’Eaque, et nous pourrions avoir des contacts à l’extérieur. J'aie encore des amis sur Rhadamanthe et j'imagine que Pied’Lin en a sur Minos. Quant à Lilas, je ne sais pas si elle a beaucoup d’amis, confia-t-il avec un demi-sourire.
- Sur quoi se basent vos soupçons ? demanda alors Moleg. Qu'est-ce qui vous a mis la puce à l'oreille ?
- Eh bien … Hodwür vous a parlé des visites de cette femme, n’est-ce pas ? J'ai la sensation en tout cas qu'elle est réellement importante et qu'elle a un lien avec ce que nous sommes en tant que Gaïens, ce que nous sommes en tant que représentants de la nature. Le fait qu’elle juge le bosquet comme indigne m’a fait m’interroger, et c’est là que sont nés mes premiers soupçons. jusqu'à ce que vous arriviez avec le passage de quelqu'un et l'ouverture du portail dans la nuit juste avant je n’avais pas l’absolue certitude de la présence d’un traître, leur expliqua Zamir, avant de continuer: L'indignité qui nous est confiée par cette vieille dame pourrait venir d'autre chose, de quelque chose qui fait que la nature n'est pas fière de nous, je ne m'avancerai pas à ce propos. Mais la première bizarrerie naît à ce moment-là, et la confirmation que quelque chose de bizarre, et qu'il y a bien quelqu'un qui n'est pas des nôtres ici, vient avec l'ouverture du portail hier.”

Les aventuriers acquiésèrent. Ils avaient cependant besoin de réponses rapides, et en informèrent le chef des Gaïens.

“Le temps n’est pas une ressource dont nous avons le luxe, gronda Lorwyn, montrant ses doigts. Prendriez-vous ombrage que je prenne quelques initiatives ?
- Du tout ! Allez-y !
- Alors, rassemblez le camp.”

Et ainsi fut fait. En quelques minutes, c’est tous les Gaïens du bosquet qui se retrouvèrent en demi-cercle autour de la source qu’il fallait traverser pour accéder au portail. Lorwyn s'était placé sur la source, un peu hauteur, alors qu’Hapeau et moleg, chacun d’un côté de la foule, bénéficiaient de perspectives différentes afin de mieux pouvoir observer. Une fois tout le monde arrivé, Howür et Pied’Lin étant bons derniers, Lorwyn, très rigide, écarta les bras et commença à alpaguer la foule:

“Personne n'est un imbécile vous savez tous ce qui s'est passé la nuit précédente.”

A cela, la foule répondit par des hochements de tête concernés.

“À moins que vous ne soyez des idiots, vous savez tous ce que cela implique. Quelqu'un a passé le portail. Elle n'aurait pas dû… et si elle a pu le faire, c'est qu'elle y était autorisée.”

Des murmures traversaient les Gaïens rassemblés. Moleg nota que Zamir regardait Lilas, les yeux plissés, comme si comme lui, il tentait de démasquer un traître et soupçonnait la Mini.

“Il y a dans votre camp quelque chose qui pourrit sa racine. Indignes ! On vous a jugé indignes ! Contre cela, vous devez réagir. Éliminez le ver qui vous ronge !”

La foule ondulait d’ignitation et d’inquiétude mêlée. Pourtant, Lorwyn était bein loin d’avoir terminé.

“Parmi vos trois dirigeants, l'un d'eux a laissé passer ce qu'il n'aurait pas dû être. Ils devront se plier ou ne pas se plier à un test de vérité.”

A ces mots, Moleg vit passer dans le regard de Lilas, dans son attitude, un éclair de surprise et d'inquiétude soudaine. D’une geste de la tête, il fit signe à Hapeau: ils devaient s’approcher de la Mini, et l’empêcher de fuir.

“Mon ami Hapeau annoncera le nom de la première personne qui devra se soumettre ou refuser le test. Un refus, évidemment, sera pris comme un aveu de culpabilité à nos yeux.
- Mademoiselle Lilas ? proposa alors Hapeau.”

Et à ces mots, Lilas s’enfuit à tire d’ailes vers le tunnel.

“Elle se dirige vers le portail ! Hodwur, barrez-lui la route !”

En hurlant cela, Hapeau se déplaçait lui-même vers le tunnel, puis modula Arzian, afin qu’il vienne les aider. De son côté, Moleg, dans un bond tenta d’attraper Lilas entre ses mains de granite, comme on le ferait avec un moustique. Cependant, alors qu’il refermait sur elle ses paumes, persuadé de l’avoir, il eut la surprise en les rouvrant d’y découvrir une minuscule ceinture et pas de Mini: celle-ci avait continué sa route. Alors qu’elle arrivait à l’entrée du tunnel, Howür tenta également de la stopper, et ne parvint à attraper qu’un châle d’un jaune de paille alors même que Lorwyn lançait vers elle une de ses graines hurlantes, qu’il activa immédiatement. Tout le monde se plaqua les mains sur les oreilles, mais cela ne parut pas ralentir la Mini qui filait à travers le tunnel d’accès au portail au-dessus duquel courait à présent Zamir, seul moyen pour lui d’éviter l’eau de la source qui était dangereuse pour le sable dont il était constitué, suivi par Arzian et Mu-Hu.
Lorsque le bruit assourdissant s’éteint, Hapeau sortit de ses pailles une sarbacane, qu’il arma avec un aiguillon enduit d’onguent de glace avant de tirer vers une des ailes de Lilas.Celle-ci parvint à esquiver le tir, mais dans le même temps, Lorwyn hurla à Hodwür de le porter. Le colosse le souleva puis le lança à travers le tunnel que Lorwyn traversa ainsi à toute vitesse, doublant Moleg qui venait de nouveau de tenter d’écraser Lilas, ne récoltant qu’une paire de gants. L’Effigie s’écrasa contre un des montants du portail, et mit un petit instant à retrouver ses esprits, après quoi Lorwyn hurla à Soeur Francine:

“Qu'est-ce qu'il ne faut surtout pas détruire pour que le portail reste entier ?
- Surtout, ne touchez pas à la plateforme centrale !”

Et Lorwyn y lança une graine de blob dévorant, qu’il activa immédiatement alors que Lilas arrivait droit sur lui. Très rapidement, un organisme semble se développer à partir de la graine, et commença à ronger la plateforme.
Alors qu’il courait pour traverser le tunnel, talonné par Hodwür, Moleg parvint à créer un caillou, qu’il lança sur Lilas, en même temps qu’Hapeau lui tirait de nouveau dessus à la sarbacane. Il était impossible de savoir qui avait pu s’approcher d’elle, mais elle laissa derrière elle son voile, ce qui ne l’empêcha pas d’esquiver sans peine le coup de poing que tenta de lui asséner Lorwyn.
Puis, elle prononça un mot, et le portail s’activa. De la lumière apparut.

Puis, dans un grésillement, le portail s’éteignit, vaincu par la graine dévorante de Lorwyn.

Lilas, consciente de ne plus pouvoir s’échapper, leva les mains, et se posa. Elle se rendait, et les aventuriers allaient pouvoir tenter d’en savoir plus.



   

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