Epreuve 2

Epreuve 2 - Mini-RP - Fête du Couronnement

C'est quoi les histoires ?

Une audience pendue à vos lèvres, vous voilà à raconter un récit épique ! Vrai ou pas, il remonte à loin, et votre mémoire - ou votre égo - ont tendance à embellir/tordre les faits. Heureusement, votre camarade est là pour rectifier le tir ! Ou a une mémoire encore plus défaillante…

Consignes et limitations

Vous avez trois jours pour échanger maximum 5 réponses chacun, soit 10 réponses en tout. Vous pouvez faire moins de messages.
Chaque réponse sera de maximum 350 mots. Vous pouvez utiliser un compteur de mots (trouvable ici). Vous pouvez faire moins de mots.
L’épreuve se termine dimanche 10 décembre à 23h59.
A chaque réponse (sauf la première), le personnage doit reprendre un élément raconté par son camarade, et le "corriger". L'élément doit rester le même (une maison ne deviendra pas un bar, une personne reste une personne), mais l'intensité, le nombre et tout ce qui est associé peuvent changer (la maison était beaucoup moins terrifiante que l'autre le raconte, ou alors il n'y avait pas une personne, mais une dizaine).
L'épreuve doit se terminer sur une note d’espoir.

Annexes

Vous pouvez présenter au début de votre premier post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 350 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 350 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Elysion pour poster. Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Dans un souci d'accessibilité, nous vous demandons de veiller à coder le moins possible vos messages.

Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.

Bon jeu !

OK commentaires approfondis Alexander Galloway

Terreciel, son ciel, ses blocs éparpillés, ses nuages à l’infini, le charme des caravelles, Alexander en était tombé éperdument amoureux dès l’enfance. Son premier vol avait été grisant et le vide un compagnon d’aventure, compagnon d’aventure devenu particulièrement vertigineux ces dernières secondes il devait bien l’admettre.

Il fallait dire que la situation n’était pas folichonne. Les pieds sur le bastingage d’une caravelle pirate, la planche devant lui oscillant doucement, on avait fait mieux. D’autant plus qu’il n’était pas seul dans cette affaire…

Tandis que les engrenages de son cerveau tournaient avec la vélocité d’une invention York, le jeune homme pivota sur ses talons, manquant de perdre l’équilibre avant de se rattraper in extremis.

- Attendez ! S’exclama-t-il. Juste un instant ! Avant de nous passer par-dessus bord, j’ai quelque chose à vous raconter ! Ce monsieur qui m’accompagne, n’est autre que l’Ambassadeur du bloc de Dea Kademeia ! Si nous disparaissons dans le vide, vous perdez toute occasion de rançon !

- Ce bloc n’existe pas, tu bluffes ! Rétorqua un pirate patibulaire mais presque.

- Bien sûr que si ! J’en reviens !

Alexander profita d’une seconde d’incertitude pour sauter du bon côté du bastingage et atterrir auprès de son compagnon d’infortune.

- Dea Kademeia est un bloc plus vaste qu’Alryon encore ! Reprit-il. On y trouve des forêts, de vastes étendues d’eau ainsi qu’une prestigieuse université dédiée à l'élite de ce bloc nouvellement découvert !

L'œil brillant, Alexander contait avec enthousiasme les merveilles qu’il venait de croiser là bas.

La vue était magnifique, Hadès devait bien l’admettre. Pour quelqu’un qui n’avait jamais quitté la Dea Kademeia, se retrouver au beau milieu de ce ciel parsemé de curiosités comme le vaisseau volant sur lequel il se tenait présentement aurait même pu avoir quelque chose de fascinant pour lui ... si il occultait la menace imminente de se retrouver poussé dans le vide avec son compagnon d’infortune.

Fidèle à son habitude, le Dieu des Enfers ne trahissait cependant aucun signe d’inquiétude. Ce genre d’émotion inutile ne contribuerait de toutes façons pas à les sortir de cette situation, à l’instar de son esprit d’analyse qui, dans ce cadre totalement inconnu, ne lui était pas d’un grand secours.

Non, il devait se rendre à l’évidence, leur seule chance de salut se tenait dans le bagout d’Alexander, et sa capacité à convaincre, ou tout du moins embrouiller suffisamment les pirates qui leur faisaient face, le temps de trouver une porte de sortie à laquelle ils survivraient.

Hadès l’écouta d’une oreille relativement attentive, occupé qu’il était à déceler chez leurs hôtes inhospitaliers la moindre réaction susceptible d’être exploitée. Il haussa cependant un sourcil circonspect dans la direction de son allié en l’entendant vanter les mérites de l’Académie. C’était plus fort que lui. Il tiquait. Si bien qu’il finit par prendre la parole, conservant son flegme coutumier.

- Il ne bluffe pas. Il est … très approximatif. Mais dans les grandes lignes, il dit vrai.

- Qu … Quoi ? Ca existe ou pas, Dea … Machin truc ?

- Oui, ca existe, mais ca n’est pas un bloc. C’est l’université dont il parle. Où je suis Référent, pas ambassadeur. Ma terre se nomme Olympus, et je suis arrivé ici via un portail magique qui s’est refermé derrière nous.

Il tourna brièvement la tête vers Alexander, cherchant son approbation, mais se ravisa en se souvenant d’un détail qui avait son importance.

- Oh ! Et accessoirement, je suis un Dieu. Des Enfers. Du genre qu’il vaut mieux éviter de contrarier, donc.

La mine confuse de son auditoire lui arracha un demi-sourire.

Les compléments d’information fournis par Hadès eurent l'effet escompté sur l’équipage. Des mines perplexes échangèrent des regards. Alexander opina du chef pour soutenir son camarade tout en s’asseyant en tailleur. Du bout des doigts, il attrapa un tesson de verre qu’il avait sentit buter contre sa botte et le ramena au contact des liens qui entravaient ses poignets.

- Il a raison, approuva-t-il. Dieu des Enfers c’est certes un titre très honorifique, un peu comme Dieu des Mers, mais en revanche lui au moins il existe ! Puis il est en formation pour le moment donc imaginez ce qu’il pourra faire !

Le jeune homme ne put cette fois ignorer le regard noir de son compère ce qui le poussa à réaliser la potentielle boulette qu'il venait de faire.

- Toutefois, je vous laisse imaginer les conséquences de pousser un dieu des Enfers par-dessus bord, reprit-il pour rattraper la sauce. Non parce que ce gars là est quand même censé gérer les âmes, si personne s’en charge, elles deviennent quoi à votre avis ? Des spectres, des âmes damnées partout sur terre et dans les airs !

Ses mains n’auraient pas été liées, il s’en serait servi pour faire de grands mouvements, au lieu de cela il devait se contenter de grignoter patiemment ses entraves.

[TW : Serpent]

Ils avaient une chance dans leur malheur : les pirates sur lesquels ils étaient malencontreusement tombés n’avaient pas l’air de briller par leur intelligence. Ou leur talent d’observation d’ailleurs. Contrairement à ces lascars, Hadès avait réussi à déceler ce que manigançait son comparse avec le cordage qui entravait ses poignets. Il voulut en faire de même, mais fut interrompu dans sa réflexion par une nouvelle approximation d’Alexander, qui eut le don de l’agacer.

- Ca n’a rien d’honorifique, je suis le Dieu des Enfers. Les Moires ont juste décidé de nous régénérer pour nous donner une nouvelle chance de sauver le monde. Et je ne suis pas « en formation ». Je … J’approfondis mes connaissances, voila tout. Oh, et au passage, le Dieu des Mers existe. Poséïdon. Un des rares à ne pas me taper sur le système d’ailleurs.

Le regard vitreux des pirates ne cillait pas. Heureusement, une nouvelle tirade d’Alexander capta leur attention.

La grandiloquence des propos du prince bâtard fit rouler les yeux hétérochromes d’Hadès dans leurs orbites, et le poussa à intervenir à nouveau.

- En vérité, c’est Charon qui gère tout ça en ce moment. Et les âmes sont bien traitées, aucune raison de craindre qu’elles s’échappent … Bref, assez d’inexactitudes à mon sujet.

D’un mouvement de tête, il désigna Alexander au sol.

- Je ne veux pas vous dicter votre façon d’agir mais cet homme m’a dit être le Prince d’un de vos Royaumes. L’héritier du Roi d’Alryon ! Si vous le tuez, ce sera sans doute le début d’une traque sans répit dont vous serez la cible. Alors que le retenir en otage, et réclamer une compensation sonnante et trébuchante …

Les pirates se regardaient entre eux, interloqués, si bien qu’Hadès se sentit obligé de préciser :

- Une rançon.

[Compte de mots : 360 mots]

La volonté d’exactitude de son acolyte venait de ruiner le potentiel terrifiant de ses précédentes assertions. Alexander manqua d'objecter mais Hadès reprenait, ramenant l’attention sur lui. L’occasion était trop belle. Le jeune homme se redressa et leva le menton avec fierté.

- C’est exact, approuva-t-il. L’unique héritier de son Altesse Royale et donc le futur roi d’Alryon. Il est évident que mon père paiera une fortune pour me retrouver. Il doit être si inquiet de mon retard à présent.

Les pirates se concertèrent du regard mais Alexander avait bien l’intention de ne leur laisser aucun répit. Les dieux, ou Hadès puisque c’était un dieu, savaient ce que les forbans pourraient faire s’ils avaient le temps d’utiliser leurs neurones.

- Allons, ne me dites pas que vous n’avez jamais vu mon minois dans les journaux ? La dernière course de griffon alryonnaise ? Le grand vainqueur avec une avance de 55 secondes sur l'ensemble du peloton ? Vous avez vraiment raté ça ? Reprit-il. Sérieusement vous devriez garder les images des meilleures cibles à kidnapper, ça vous rendrait service. Vous doutez encore ? Est-ce qu'on enverrait moins qu'un prince escorter un dieu en mission diplomatique ? Réfléchissez bien, en nous gardant votre fortune est faite.

Un sourire étira ses lèvres alors qu’il reprenait. L’idée de voir une rançon arriver au palais d’Alryon et le bazar que cela sèmerait était loin de lui déplaire. Il serait dommage de perdre une telle opportunité.

- Vous pourriez même être des héros ! Ramenez-nous et nous conterons comment vous nous avez sauvés d’un péril certain. Mon père vous couvrira d’or !

Il marqua une pause ménageant son effet puis donna un signe de tête en direction de son comparse.

- En prime, vous sauvez un dieu, imaginez la reconnaissance de ses pairs ! Poséidon, Zeus et les autres seront tellement soulagés qu’ils exauceront vos rêves les plus fous.
Pendant ce temps, mots après mots, mouvement des doigts après mouvement des doigts, le verre rongeait la corde.

[Compteur de mots : 319 mots]

Face à ce duo de plus en plus improbable, nos pirates paraissaient bien perplexes, se cherchant du regard en marmonnant. L’un d’eux trouva le courage de parler à leur Capitaine.

- Euh Roger, p’têt’ qu’on d’vrait les garder ? Z’ont pas l’air bien dangereux en plus de ça. On peut toujours les mettre aux fers le temps d’débarquer ?

Aïe. Quelle que soit l’issue leur permettant de se tirer de cette affaire, elle n’impliquait clairement pas de se retrouver enchaînés dans la cale de leur vaisseau. Hadès devait intervenir et maintenir le statu quo le temps de trouver une échappatoire.

- Aux fers ? Vous avez entendu ce qu’il a dit ? Il est Prince. Quasiment Roi en fait, son père songe déjà à passer la main. Et sa modestie l’honore, mais il n’est pas là pour m’escorter. Il est venu sceller une alliance en sa qualité de quasi-monarque avec les Dieux d’Olympus ! Et vous voulez le garder captif ?

Un léger chatouillis vint caresser son poignet, signe que Zagreus avait finit son office. Les liens étaient toujours là, mais romprait sans peine si Hadès tirait fermement sur le cordage.

- Écoutez, vous avez à votre bord un des futurs leaders de Terreciel. Et de surcroît, vous pouvez vous attirer les faveurs de Dieux ! Bon, Poséidon ne pourra pas faire grand-chose pour vous en plein air, mais Zeus !

Il prit lourdement sur lui avant de continuer, tant l’idée de devoir encenser ce crétin congénital lui coûtait. Mais si pour une fois il pouvait lui être utile, il ne devait pas hésiter.

- Il maîtrise les cieux comme personne, et vous pourrez avoir le vent en permanence en votre faveur ! Le Faucon Ardent deviendrait invincible !

Il avait pu entendre le nom du vaisseau de leurs geôliers au détour d’une discussion entre deux mousses, et espérait que le fait de le mentionner puisse contribuer à les amadouer, et les convaincre qu’ils leur seraient plus utiles à l’air libre.

[Compteur de mots : 338 mots]

Tandis que les pirates discutaient de leur sort, Alexander scruta un instant le ciel. Clairement, se faire enchaîner en fond de cale n’était pas une brillante idée. Heureusement qu’il pouvait compter sur son compagnon qui s’offusquait déjà du traitement qu’on leur réservait. Limant furieusement ses liens, le jeune homme approuva les propos d’Hadès en prenant son plus bel air gêné.

Il haussa cependant un sourcil à la mention du nom du navire, persuadé qu’il y avait erreur.

- Sans vouloir te contredire, je crois que c’est plutôt le “Griffon ardent”, rectifia-t-il. Je me trompe ?

Un ou deux pirates hochèrent la tête, aussitôt foudroyés du regard par leurs collègues. Alexander leur sourit.

- Ah ! Je le savais ! S’exclama-t-il. Sincèrement, c’est un superbe nom pour un vaisseau. Les griffons sont si beaux et si nobles, j’en suis passionné à l’instar de mon oncle, Hadès ait son âme. Saviez-vous que les griffons en chasse utilisent les nuages pour se dissimuler au-dessus de leur proie ? Cette dernière ignore qu’ils sont là jusqu’au moment où ils fondent dessus. Les temps nuageux comme celui-ci sont parfaits pour eux, vous ne trouvez pas ?

Il vit un ou deux pirates danser d’un pied sur l’autre, hésitant à l’approuver sous peine d’être lynché par les autres. Visiblement être forban et aimer les bêtes était incompatible.

- Il est certain que Zeus vous accordera des vents éternellement favorables, reprit-il. Ceci dit, n’oubliez pas la bénédiction de mon camarade qui peut vous être fort utile. Tenez sur Olympus, j’ai croisé un gars, un certain Orphée, et bien sa fiancée a eu un terrible accident, une tragédie, mais ce monsieur était dans les petits papiers de mon ami ici présent et il a hum… annulé la mort de sa fiancée. Comme ça. Elle aurait dû périr mais elle est revenue à elle aussi fraîche qu’un bouton de rose. Vous en conviendrez comme moi, la bénédiction du maître des Enfers, ce n’est pas rien.

Un très léger changement de pression sur ses poignets, comme un soupir, il était libre.

[Compteur de mots : 359 mots ]

Même s' il conservait un flegme impeccable face à la situation, le Dieu des Enfers n’en demeurait pas moins attentif à chaque changement d’attitude de leur auditoire. En vérité, il attendait le moment propice pour agir. Et lorsque Alexander fit allusion au Griffon, il sut que tout allait se jouer sous peu.

La description qu’il fit de ces créatures, et plus spécifiquement la mention de leur propension à se camoufler dans les cieux, le poussa à lui aussi jeter un bref coup d’œil prudent en l’air. Dans le même temps, le récit passionné du Prince déchu faisait son office sur les Pirates, plus embrouillés et divisés que jamais. C’était le moment d’en remettre une dernière couche, dont ils se souviendront certainement longtemps. Et puisqu’il souhaitait évoquer son histoire, il n’allait pas se priver de rebondir.

- Mes souvenirs de cette période sont légèrement flous, à dire vrai. Mais je suis à peu près certain que tu te méprends. Encore. Je n’ai pas annulé la mort de sa fiancée d’un claquement de doigts. Orphée est venu me voir et m’a convaincu de le laisser repartir avec Eurydice. Il faut dire que son solo de violon m’avait touché. Malheureusement, il n’a pas respecté la seule condition que j’avais donnée pour sa libération … Triste histoire, vraiment. De toute façon, je n’ai plus autant de pouvoir. Aujourd’hui, quand je claque des doigts, ça fait juste …

Il tira un coup sec sur ses liens dans son dos qui cédèrent net, avant de brandir sa main droite devant les pirates. Avec un demi-sourire, il ajouta :

- Ça.

Le claquement fut sonore. Un amas de ténèbres épaisses surgit alors directement sous les pieds des matelots. Il se mua rapidement en un brouillard impénétrable qui les enveloppa entièrement. Tant qu’ils en étaient prisonniers, ils ne pouvaient plus ni voir, ni entendre. Satisfait du résultat, le Dieu se tourna vers Alexander, et lui tendit la main pour l’aider à se relever.

- Il n’y a pas de bonne compagnie qui ne se quitte, non ? Allez, vite !

[Compte de Mots : 355]

Un claquement de doigts. Juste un son et l’obscurité. Oh il y eut bien des cris surpris alors que les filaments de brume ténébreuse sinuaient entre les pieds des matelots avant de les avaler tout rond mais ils disparurent immédiatement. Alexander éclata de rire et libéra ses mains pour saisir celle du dieu des Enfers.

- Absolument !

Le jeune homme siffla entre ses doigts et le cri d’un rapace lui répondit. Surgissant des nuages, une silhouette léonine fondit sur le navire. Ne déployant ses ailes qu’au dernier instant, Sylphide se posa avec la légèreté d’une plume sur le bastingage. Alexander se jeta à son cou, enfouissant son visage dans les plumes mordorées.

- C’est qui le plus beau des griffons ? C’est qui ? Hein ?

Sentant le regard de son compagnon de route peser dans son dos, Alexander se racla la gorge puis sauta en selle avant d'aider Hadès à grimper à son tour. Sans plus attendre, Sylphide se jeta dans les airs. Un bond qui ne nécessitait aucune planche de bois branlante, seulement la force de ses muscles et l’envergure de ses ailes. Le quatuor embrassa le vide puis grimpa en flèche, s’éloignant du navire d’où des cris de rage déjà étouffés par la distance retentissaient.

Alexander se tourna légèrement vers Hadès, un pli soucieux sur le front.

- Orphée, il ne jouait pas plutôt de la lyre ?

Galvanisé par le rire de son cavalier, le griffon accéléra encore. Le ciel lui appartenait, le monde était vaste et il y avait une infinité de possibilités pour s’y perdre.

Epilogue

Les flammes crépitaient dans l’âtre, les conversations allaient bon train mêlées aux rires et au tintement des chopes. Les ombres se mouvant sur son visage, Alexander contait, les enfants du tavernier pendus à ses lèvres.

- Et à ce moment-là, Hadès claqua des doigts et la nuit tomba sur le ciel. Une nuit sans lune ni étoile alors qu’une seconde plus tôt nous étions en plein jour, le soleil resplendissant au-dessus des mâts de la caravelle !

- Hum … En fait …

La voix grave et monocorde d’Hadès retentit du coin de la Taverne où il se tenait, silencieux, occupé à déguster une exquise pinte d’une boisson qui lui était inconnue. La saveur fruitée lui ravissait les papilles, mais ça n’était pas suffisant pour le distraire au point qu’il laisse Alexander continuer à enjoliver une autre de leurs aventures.
Voyant la myriade de petits yeux reporter leur attention soutenue sur lui, le Dieu des Enfers en fut presque déstabilisé, mais il afficha au final un sourire complice, avant de corriger son comparse.

- C’était un tout petit peu moins impressionnant que ça … Seuls les pirates se sont retrouvés dans la nuit. Mais c’était bien suffisant pour qu’on puisse s’éclipser à dos de Gryffon. Et le vol fut tout simplement épique ! Avec des vrilles, des loopings, et j’en passe !

Les étoiles perlaient le regard des enfants alors que l’un d’eux laissa échapper un « Woaaaah » sonore. Ils coururent ensuite dans les jambes de leur aubergiste de père, pour leur raconter à leur tour ce qu’ils venaient d’entendre.

- Et voila … La légende est en marche.

Hadès se rapprocha alors du siège où se tenait le Prince, apportant avec lui la choppe de grog qu’il avait commandé plus tôt. Il lui tendit le breuvage avant de lever le sien dans sa direction.

- A cette improbable association … et à nos futures aventures ?

La question était rhétorique, et pourtant Alexander y répondit à sa façon, levant à son tour son verre pour trinquer de bon cœur avec lui.

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