Epreuve 5 - Dea Kademeia
Accident ou coup de génie, magique ou technologique, vous vous retrouvez tout à coup devant vous-même enfant, et avez la possibilité d’échanger avec ce vous du passé. Que lui diriez-vous ? De se méfier de telle ou telle personne ? De persévérer ? De croire en l’avenir ? De ne pas jeter cette bouteille dans la mauvaise poubelle, sinon… “voilà ce qu’il va se passer” ?
C’est sûrement aussi le moment pour lui - ou vous - offrir un cadeau, pour l’aider ou le guider. Charité bien ordonnée commence par soi-même, après tout.
Vous avez une journée pour poster un message de maximum 1500 mots. Vous pouvez utiliser un compteur de mots (trouvable ici). Vous pouvez faire moins de mots.
L’épreuve se termine dimanche 10 décembre à 23h59.
La forme est intégralement libre.
Vous pouvez présenter au début de votre post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Elysion pour poster.Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Dans un souci d'accessibilité, nous vous demandons de veiller à coder le moins possible vos messages.
Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.
Bon jeu !
- ChionéInvité
Re: Epreuve 5 - Dea Kademeia
Lobellus : 1 des 5 sanctuaires que l’on peut intégrer à notre arrivée à l’académie. Les Lobellus sont plutôt solitaires et intelligents (Chioné fait donc partie de ce sanctuaire).
Garderie : endroit où les mythos ont atterri après le reboot. Ils ont un âge qu’on pourrait situer entre 6 et 14 ans.
Je rentre dans le sanctuaire des Lobellus mais avant de me poser dans ma chambre, je prends un chocolat chaud dans le bar à boisson chaude. Je ne sais pas qui a décidé de créer ce bar mais je remercie fortement cette personne. Il n’y a rien de mieux que de m’allonger dans mon lit moelleux, ma couette recouvrant la presque totalité de mon corps tout en lisant un bon livre et sirotant mon chocolat chaud posé sur ma table de chevet.
Après cette acquisition, j’ouvre la porte de ma chambre et tandis que je pensais voir mes colocataires, je me retrouve face au dos d’une petite fille. Elle est bien trop jeune pour être à l’académie alors qu’est-ce qu’elle fait là dans ma chambre ? S’est-elle échappé de la garderie ? Il faut absolument que je la ramène, elle ne peut pas rester là plus longtemps.
Je m’avance doucement vers elle pour ne pas lui faire peur et pose une main réconfortante sur la petite. Elle se retourne et à la vue de son visage mon gobelet m’échappe des mains, laissant le liquide chaud se déverser sur le sol mais c’est à peine si je le remarque. Là. Devant-moi. Comment j’ai fait pour ne pas remarquer la similitude flagrante entre ses longs cheveux blancs et les miens ? Est-ce qu’il s’agirait de moi étant plus jeune ? Ou je serais dans le futur et ce serait enfaîte mon enfant ? Non, ce regard n’est autre que le mien. C’est moi, j’en suis persuadée. Un membre de l’académie capable de créer des illusions veut certainement s’amuser ou provoquer de la panique. En tout cas son illusion est parfaite, c'est mon portrait craché.
Mon moi du passé a l’air effrayé de se retrouver devant moi et je peux même apercevoir une larme qui coule le long de sa joue. C’est vrai que j’ai toujours été une grosse pleurnicharde, peut-être plus encore dans ma jeunesse. J’essaie de m’avancer davantage mais à chaque fois que je fais un pas vers elle, celle-ci recule jusqu’à se retrouver contre le mur. Ne voulant pas la troubler plus qu’elle ne l’ai actuellement, je décide de rester à au moins un bon mètre d’elle mais ça ne suffit pas à bébé Chioné qui s’agenouille et se recroqueville sur elle-même.
Ce n’est pas une illusion. Ce n’est pas possible, c’est bien trop réel pour que ça en soit une. Personne ne me connaissaient assez bien pour représenter à l’identique ma personnalité d’autrefois. Je ne sais pas par quel miracle cet événement ce produit mais si je peux parler à mon moi-même du passé je n’hésiterais pas à le faire.
- N’es pas peur, je ne te ferais rien je te le promets.
J’essaie d’être la plus rassurante possible mais bébé Chioné a toujours la tête baissé vers le sol et ne compte pas la relever de si tôt.
- Qui.. qui êtes vous ? Pourquoi vous me ressemblez ?
Je m’accroupis pour être un peu près à sa hauteur et souris à sa question même si je sais qu’elle ne pourra pas le voir.
- Je sais que ça peut paraître bizarre mais tu m’as tout l’air d’être mon moi du passé. Donc logiquement je suis ton moi du futur. Tu t’appelles bien Chioné, n’est-ce pas ?
- O-oui…
Sa voix est faible, presque inaudible mais au moins elle parle c’est déjà ça.
- Alors tu dois savoir que tu n’as rien à craindre non ?
Le temps s’écoule mais plus un bruit ne se manifeste. Je ne bouge plus, je ne parle plus et bébé Chioné en fait de même. Elle n’a pas besoin de me donner une réponse immédiate, je serais me montrer patiente avec elle parce que je sais que peu de personne ont pris le temps de m’écouter et simplement me voir autrefois. C’est d’ailleurs toujours le cas même si ça s’est amélioré bien plus que je le pensais. En faite, je pensais que ma situation n’allait jamais évoluer. Que je resterais toujours une petite fille et que personne n’oserait m’adresser la parole. J’ai beau préféré largement la solitude à la foule, il est vrai que parfois j’aurais aimé que l’on me parle. Surtout que si je me base sur son physique elle doit avoir tout juste rejoins la garderie.
Perdu dans mes pensées, je ne remarque que maintenant qu’elle a levé la tête et qu’elle me regarde tout en s’essuyant ses petites larmes.
- Tu… tu es vraiment moi ?
- Oui, c’est bien moi enfin toi, soit. Je dois t’admettre que je ne comprends pas vraiment pourquoi je me retrouve devant mon moi du passé alors que j’allais juste lire un livre dans ma chambre mais une chose est sûr, tu es bien moi.
- Je… je ne comprends pas non plus ce que je fais là. Je lisais un livre sur un fauteuil mais j’avais du mal à garder les yeux ouvert à cause de la fatigue. J’ai dû m’endormir sans faire exprès mais quand je me suis réveillée j’étais là. Dans un endroit inconnu.
- Et bien tu es à l’académie. Tu sais l’endroit où tout mythos désigné comme suffisamment mature accèdent. Les Moires ont peut-être dû t’en parler.
- Vite fait. Nous sommes encore pour la plupart bien trop immatures pour espérer y aller un jour.
- Et toi tu aimerais y aller à l’académie ?
- Pas trop. J’ai peur.
- Tu préfères rester à la garderie ?
Elle hoche la tête timidement. Je sens qu’elle me fait un peu plus confiance et ça me rassure. Je décide donc de doucement me lever pour m’asseoir à côté d’elle. Elle paraît d’abord surprise mais ne fait aucun commentaire.
- Je sais que ta vie là-bas te convient et que tu as peur du changement mais tu n’as pas à t’inquiéter. Quand on a décidé que j’étais assez mature pour aller à l’académie j’étais angoissée. Très angoissée. J’avais peur de perdre ma tranquillité mais c’étaient des craintes infondées. Bien-sûr les cours occupent beaucoup la majeure partie de mon temps libre mais c’est plaisant. J’aime étudier et apprendre de nouvelles choses. Et puis certains professeurs sont très compréhensifs et à l’écoute tu verras. Sinon je passe le reste de mon temps à lire comme je le faisais déjà à la garderie. Oh et puis j’aime bien me balader de temps en temps. Il y a plein de merveilleux lieux comme la taverne de l’hiver. C’est très chaleureux et dans la forêt il y a des pingouins !
- Des pingouins ? Vraiment ?
Elle me regarde un grand sourire aux lèvres avec un ton enjoué. Un petite rire m’échappe malgré moi. Je savais que cet argument allé marcher. Depuis que j’ai vu un pingouin dans un livre je rêve d’en voir pour de vrai.
- Oui vraiment. Je t’avoue que parfois tu feras face à des moments difficiles et que ce n’est pas parce que tu seras à l’académie que tu arrêteras de pleurer mais je préfère largement ma vie ici tu peux en être sûr.
- Et… est-ce que tu te feras des amis ? Moi personne ne vient me parler. J’aime bien être seule mais c’est un peu triste de voir des groupes d’amis se créer mais pas toi.
Je lui caresse les cheveux en réfléchissant à ma réponse. Je ne pouvais pas échapper à cette question, je me la suis posée pendant longtemps. Est-ce que je serais seule toute ma vie. Mais je peux lui répondre sans crainte, je suis fière de tout ce que j’ai parcouru même si il me reste tant de choses à découvrir.
- Et bien jusqu’à très peu de temps personne ne faisait vraiment attention à toi mais petit à petit tu as réussi à t’ouvrir doucement aux autres et ils t’ont remarqué. Athéna, Achille, Acéso et Artémis tu les aimes beaucoup.
- Alors je vais vraiment me faire des amis ?
J’hoche la tête en signe de réponse. Je pense soudain à quelque chose et fait signe à bébé Chioné d’attendre là trente petites secondes. Je me lève et ouvre un tiroir de ma table de chevet pour en dénicher un mouchoir bleu avec des flocons et une petite famille de pingouins. Je souris en regardant ce magnifique cadeau qu’Acéso m’avait promis de me confectionner le jour de notre rencontre. Je me rassois en face de bébé Chioné et lui tends le mouchoir. Elle le prends un peu hésitante.
- Qu’est-ce que c’est ?
- C’est un mouchoir qu’une amie m’a brodé. Il est mignon n’est-ce pas ?
- Oui, je l’aime beaucoup.
- Je te l’offre, garde le.
- Tu es sûr ?
- Oui, parfaitement sûr. Comme ça tu te souviendras toujours que lorsque tu viendras à l’académie il y a des amis qui t’attendrons.
- Merci. Merci beaucoup.
- Merci à toi. Je suis heureuse d’avoir pu me revoir plus jeune.
Je serre bébé Chioné dans mes bras et elle fait de même. Je n’oublierais jamais ce moment, jamais.
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