[Terminé] Le carillon clair déchira l'air [libre]

Les fleurs, c'est toujours utile.
Les filles adorent les fleurs.
Elles les mettent un peu partout.
Et on peut mettre des caméras dedans.

C'est en suivant ce raisonnement que j'allais dans la seule boutique de fleuriste que je connaissais, dans la ville de la naïveté, Albus. Je pourrais en profiter pour mater en toute sécurité, c'était vraiment parfait.

Je poussais la porte de la boutique et rentrait sur mon fauteuil roulant.

-bonjour … Que désireriez vous ?

Le fleuriste était une fleuriste. Rousse, timide et triste. Excellent... Il allait falloir se montrer fin stratège.

Ce que je voudrais ? Des fleurs, sinon je ne serais pas ici. Et vous faire rire, aussi. Dis-je avec le sourire le plus candide de mon répertoire, qui s'avérait fort rempli.

Parfait ? Elle n‘avait jamais vu de bouquet parfait. Pas à ce jour. Il manquait toujours une touche ou il y en avait trop. La perfection n’existait as, ne pouvait pas exister et serait ennuyeuse si tel était le cas. Puis, il demanda quelques fleurs de plus. Des œillets … rouges sang ? Des sentiments forts, de l’ardeur, le désir de relations charnelles ? Elle ne put s’empêcher de penser que cette demoiselle avait du souci à se faire... ; Puis, il ajouta du romarin. Elle lui sourit. Il était heureux près d’elle, sa présence le faisait renaître, son amour était sincère et exclusif. C’était très … mignon.
Elle alla vers ses bacs de fleurs, et ajouta ce qu’il demandait, par touches légères, surtout pour les œillets. Un peu trop, et c’était la gifle assurée selon elle. Elle fronça un instant les sourcils. L’arrangement ne lui plaisait pas trop. Elle déplaça la plupart des fleurs, afin de faire naître une harmonie entre les couleurs, les formes et les odeurs. Puis, elle regarda le bouquet, et la personne face à elle. Il ne devait pas être très âgé mais paraissait plus ... mûr. Elle lui sourit.

- Il lui plaira certainement.

Puis, elle se rappela qu’il lui avait demandé son nom.

- Je m’appelle Beldura, Beldura Glow.

Elle ne lui dit pas son surnom. Elle était au travail après tout, et même si le fait d’être entourée de fleurs la rassurait elle n’en menait pas très large.

- Et vous, qui êtes vous ?

Rencontrer un homme connaissant la science des fleurs était si rare qu’elle voulait retenir son nom.

[Personnellement, je fais avec ça http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_des_fleurs ]

La demoiselle retourna arranger le bouquet avec moults froncements de sourcils, puis s'en retourna vers moi et me tendit un bouquet encore mieux que le précédent.

- Il lui plaira certainement.

Ca, c'était sûr...

- Je m’appelle Beldura, Beldura Glow.

Intéressant...

- Et vous, qui êtes vous ?

Je m'appelle Mirhil Helvë. Appelez moi Mirhil et arrêtez de me vouvoyer, j'ai l'impression d'être un vieux professeur grisonnant et grincheux !
Dis-je en riant.

Je baissai les yeux vers le bouquet. Allais-je lui offrir tout de suite? Non... cela serait trop brutal. Il ne fallait pas la brusquer...

Est-ce que ça fait longtemps que vous fleurtez avec les fleurs ?



[Je parle mieux que mon correcteur : Il me souligne "moults"]

[Ton correcteur est un idiot x)]

Elle apprit son prénom. Mirhil Helvë. Puis, il la somma d’arrêter de le vouvoyer. Elle sourit, l’imaginant comme un vieux grincheux. Elle hocha la tête, mais il ne lui laissa pas le temps de répliquer. Il lui sortit une … blague ? Belle y était tellement peu habituée qu’elle mit un instant avant de comprendre le jeu de mots, qui l’amusa. Cette fois, elle n’avait pas peur, pas peur du tout, même si ça pouvait revenir à tout instant. Ces yeux brillèrent réellement, et son sourire s’élargit.

- Je vous tutoierai uniquement si vous faites de même. Je suis prête à parier que je suis plus jeune que vous qui plus est. Ca fait environ sept mois que je travaille ainsi.

Sept mois … Elle frissonna en pensant à ce qu’il s’était passé … avant.

Elle sourit ! Vive les blagues vaseuses !

- Je vous tutoierai uniquement si vous faites de même. Je suis prête à parier que je suis plus jeune que vous qui plus est. Ca fait environ sept mois que je travaille ainsi.


D'accord, si vo... si tu veux. Dis-je.

Moui, je pense en effet que v... que tu es plus jeune que moi, il faut dire que nous autres Elfes ne prenons pas des rides facilement... Et généralement nous ne nous retrouvons pas en fauteuil roulant ,dis-je en désignant mon support, mais c'est la vie, et puis au moins je suis assis presque toute la journée maintenant. Concluais-je avec un nouveau sourire.

- Quel genre de gadgets ? Tu es inventeur ? Et s’il tombe comment fais-tu pour te relever ? Tu tombes souvent ? Tu veux mettre une carte à ton bouquet ? Dit-elle avec un sourire...

Ca vient me dis-je ! J'ai réussi à l'intéresser et je ne lui fais même pas peur. Je suis vraiment fort !Je lui souris a mon mon tour devant l'avalanche de questions...

Je crée tout et n'importe quoi. Malheureusement les matériaux coûtent cher et je suis souvent obligé de faire des armes pour rentabiliser... Trop souvent même. Si je tombe, je peux me relever tout seul avec les bras, mais une fois je me suis retrouvé a terre en plein milieu d'une foule, je n'ai dû mon salut qu'a un vieil homme - qui voyait des ours unijambistes - qui passait par là.Et, oui je veux bien une carte. Je te laisse choisir un texte un brin romantique, je suppose que les filles savent le mieux ce qui plaît aux autres demoiselles...

Il déclina sa proposition, aussi, pour fuir son regard, elle écrivit alors qu’il lui expliquait qu’il aurait voulu changer les choses, mais que malheureusement, cela semblait très peu possible.

*C’est sûr. Tous sont obsédés par la violence, le sang, la brutalité, les souffrances. On ne les arrêtera pas si facilement.*

Elle lui tendit le bouquet, qu’il prit et huma. Elle crut voir un sourire s’esquisser sr son visage lorsque soudain il y eut un grand craquement. Et il s’affala au sol. Belle sentit son cœur accélérer, une bouffée de peur monter, monter et l’étouffer. Elle poussa un hurlement strident, recula, buta contre un pot de fleurs, bascula en arrière, se cogna la tête contre le mur, eut mal, très mal et tomba, inconsciente, sur le sol plein d’eau et de fleurs, sorties du pot renversé.

Beldura recula et s'assomma, entraînant plusieurs fleurs et pots dans sa chute. Ah c'était malin dis donc, bravo Mirhil, t'as bien joué ce coup là. Faire s'assommer une fille au bout de dix minutes, je crois que t'as battu ton record. Je me traînais péniblement sur le sol jusqu'à son corps évanoui. Je sortis de ma poche une seringue rempli d'un liquide spécial. Je la plantais dans son bras droit et elle s'éveilla en sursautant avec de grandes inspirations paniquées.

Calme-toi, calme-toi, tout va bien. Tu es juste tombée. Reprends tes esprits. Ca va aller , d'accord ? Pfiooouuu, mon vocabulaire était rouillé. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu besoin de rassurer une fille aussi.

Ah, et si tu pouvais m'aider à me relever, ça serait pas mal aussi Dis-je avec un petit sourire.

Une sensation de piqure dans le bras, puis des fourmillements, et un retour à la réalité. Elle ouvrit les yeux et se redressant, en prenant de grandes goulées d’air, comme une presque noyée. Mirhil était près d’elle, et la rassurait. Il ne tentait pas de la toucher. Elle le regarda de ses yeux de feu liquide, complètement paniquée, puis, voyant qu’il ne pouvait rien lui faire, elle se calma doucement. Ses paroles atteignirent enfin son esprit. Elle toussa un peu.

- Je... ; Je … D’accord.

Elle cligna des yeux, se releva, et regarda ensuite l’homme à terre. Elle se baissa, le prit sous les bras et l’aida à se remettre debout. Sa seule envie était de le lâcher, elle sentait tous ses muscles trembler, son cœur battre vite, son cerveau s’emballe, s’embrouiller. Sa respiration était terriblement heurtée.

- Et … Main … Maintenant ? Si je t … te lâche, t … tu tom … tombes ?

Elle ne parvenait plus à parler normalement tant tout s’entrechoquait.

Elle regarda l’homme qu’elle venait de lâcher, tandis, que plaquée contre un mur, elle tentait de se calmer, de redonner à tout son corps un rythme normal … Ce qui n’était pas des plus... simples. Elle cligna des yeux, effarée, regardant ses prothèses. Cela lui arrivait-il souvent ? Comment ceci marchait-t-il ? Elle ne comprenait rien, non, rien à rien.
Peu à peu, son cœur s’apaisa. Elle suivit son regard vers le désastre à terre, et secoua la tête, avant qu’il ne décide de tout faire lui-même. Cette fois, elle ne secoua même pas la tête, et ligna plusieurs fois des yeux.

N … Non

Elle se baissa et commença à ramasser, puis comprit que leurs mains seules n’y suffiraient pas.

Je reviens.

Elle se leva, et alla dans l’arrière boutique chercher une serpillère, un seau et un balai. Une idée l’effleura : un peu de feu serait bon, pour tout faire sécher. Mais ceci la fit trembler si fort que les larmes lui montèrent aux yeux. Ses mains lâchèrent le balai, qu’elle récupéra immédiatement et elle alla rejoindre Mirhil.

Ca sera plus... simple.

Sa voix était un peu tremblante. Elle commença à nettoyer.