[Terminé] Leçon n°5 [PV Natalia Koneko]

Le tueur posa son front pâle contre le carrelage glacé et couvert de buée de la salle de bains surchauffée. Ce contact froid lui semblait terriblement réel dans ce monde. Quelque chose de froid, de glacé, de solide, d’égal. Quelque chose comme lui. Lui … Qui était-il vraiment ? Que lui réservait l’avenir ? C’était la première fois depuis des années que ces questions lui revenaient en pleine face, langoureuses, douloureuses. De plus en plus souvent, en se regardant dans le miroir, il y avait de l’émotion au fond de ses yeux de sang, et cela l’agaçait. Et puis, souvent, de plus en plus souvent, la couleur orange revenait à son esprit. Il ne pouvait l’en chasser. S’il savait qu’est ce qui causait cette obsession, il ne savait pas pourquoi. Et cela l’énervait grandement. Car comment trouver une solution à un problème dont l’origine est inconnue ? Il grimaça légèrement. Puis, il décida de chasser tout ça.

Lorsqu’il sortit de chez lui, il avait arrêté de se poser des questions. C’était là plus une machine qu’un homme. Il avait endossé son rôle de tueur, et aussi son rôle de professeur, et se devait de rester implacable. Même si, parfois, c’était dur. Avait-il réellement eu une bonne idée de commencer par la leçon de séduction ? Oui, sûrement, car il avait bien cerné ses défauts, qu’elle avait nombreux. La leçon deux s’était étalée sur près de deux semaines : respiration, concentration, mouvement. La troisième avait été sur le maniement des armes à feu lointaines, elle avait duré plusieurs jours. La quatrième avait été sur le maniement des armes à feu et blanches type arc et revolver, et pendant une semaine ils s’étaient vus. Il se doutait bien qu’après chaque leçon, elle sortait moulue, vannée, car les exercices étaient éprouvants. Mais c’était fait exprès. Il la testait, à chaque seconde. Et là, ils commençaient le maniement des armes de proximité de type arme blanche. Ca risquait de donner, il le savait pertinemment. Elle était plutôt douée et rapide, mais manquait terriblement de bases. Et puis, il avait la sensation que certains de leurs regards, de leurs mouvements dépassaient parfois la simple leçon maître-élève. Il savait que c’était cela qui le perturbait tant. Lui, pour la première fois depuis le décès de God pensait à autre chose qu’à lui même. Ne serait ce que pour préparer un minimum ses cours, il était forcé de penser à elle. Cela l’exaspérait.
Puis, tout de noir vêtu, il arriva dans la prairie. Il disposa les éléments, et attendit son élève.

Je n'en peux plus il me rend complétement folle, il veut me tester sans arrêt toujours entrain de repousser mes limites, je ne savais même pas que j'étais capable de tenir aussi longtemps le bras tendu avec un poids à la main ou de tirer avec un arc et des flèches. Il me massacre et me rend plus forte. Certes c'est moi qui ai réclamé cette torture, je l'admet mais parfois il pourrait être légèrement plus agréable. En fait non ça lui va si bien cette froideur et ce cynisme... Mais qu'est ce que je dis ?! C'est ton professeur rien de plus ! Tiens quand on parle du loup le voilà il arrive , j'étais venue ici à l'avance pour une fois, j'avais envie de le surprendre aujourd'hui. Il arrive et pose une cible sur l'arbre dans lequel je suis perchée. D'un bon j'atterris juste derrière lui.

"Salut."

Alors qu’il déposait contre un arbre, qui craquait beaucoup et faisait de drôles de bruits pour un arbre, sa dernière cible, il entendit un froissement, un crissement, perçut un déplacement soudain de l’air et une présence derrière lui. Il ne daigna pas se retourner, pas vraiment surpris. Son parfum emplissait l’air, et cela lui faisait un drôle d’impression. Comme si son parfum dans l’air était son image en lui … Il s’efforça de chasser cette chimère.

- Salut.

Il hocha la tête, finit de fixer sa cible et se retourna.

- Bonjour. Tu es à l’heure, c’est bien.

Il la regarda en détail. Elle portait sa tenue habituelle, mettant en valeur ses formes. Il lui tendit un élastique noir.

- C’est mieux. Tu n’auras pas de mèches dans les yeux.

Puis, il s’éloigna d’elle, et sortit de son sac –et de lui aussi- un bel ensemble d’armes, qu’il posa sur le sol. Il prit dans sa main un poignard léger, le soupesa, le fit rebondir sans sa main. Il le testa plusieurs foi encore, puis le laissa, lui préférant une autre arme du même type, mais plus maniable, plus simple pour la débutante face à lui.

Elle lui demande de commencer. Il la regarde, la jauge. Puis, il lui donne le poignard.

- Voilà. C’est ton arme.

Il la regarde de nouveau avec ça dans la main. Cela paraît un peu déplacé. Comme si tuer n’était pas pour elle. Il s’efforce d’enlever cette drôle de pensée de sa tête. Pourquoi ne pourrait-elle pas tuer, comme tout le monde ?

- Vas-y. Vise.

Il a désigné la cible d’un mouvement de tête. C’est tout ce qu’il attend d’elle. De pouvoir l’observer attentivement. Et la corriger ensuite.

Le lancé de poignard ? Facile ! Il y a quelques années j'ai fréquenté un lanceur de couteaux et acrobate,
c'est la seule chose que j'ai jamais su faire avec une arme. Jusqu'à que ces cours commencent.Je prends le poignard il est léger et agréable à manipuler, je le fait passer d'une main à l'autre, puis ferme mon poing sur le manche simple sans fioriture ou autres
décoration. Et lance. BINGO ! à quelques millimètres près j'étais au centre de la cible. Le sourire aux lèvres, c'est le premier exercice que je réussi du premier coup enfin je pense. Je lance un regard interrogateur à mon professeur

Angel la regarda attentivement. Elle semblait détendue et sûre d’elle. Ceci l’intrigua autant qu’il en fut agacé. Et ces deux émotions en lui l’étonnèrent. Depuis quand ressentait-il quelque chose, lui ? Lui, l’homme machine ? Lui, le robot ? Lui l’être froid et égoïste ? Etonnant, presque inquiétant. S’il ressentait quelque chose, il était foutu. Non pas parce qu’il ressentait, mais parce qu’il ressentait envers. Et ça, c’était dangereux, terriblement dangereux.
Mortellement dangereux.
Il repéra une légère raideur dans le mouvement du poignet. Mais sinon, tout allait bien, ou presque. Certes, les hanches n’étaient pas exactement placées comme il le fallait et cela pouvait s’avérer embarrassant. Mais pour l’instant … Ce n’était pas une priorité. Sauf qu’évidemment, il allait chercher la petite bête pour tenter d’évacuer sa frustration. Il s’approcha d’elle à grand pas, se plaça derrière elle, lui attrapa les hanches, et la vit doucement pivoter. Il ne voulait pas lui faire mal, mais il restait ferme : si elle se débattait, ses os ne feraient pas long feu.

- Reste bien comme ça. Sinon, tu te feras mal un jour.

Le ton, évidemment, était glacial. Puis, il lui attrapa le poignet, le fit un peu tourner.

- Reste bien souple dans ton mouvement : si c’est trop sec, tu louperas ta cible. Comme maintenant.

Elle lui répliqua vertement. Angel secoua la tête sans expression aucune.
Non, il n’allait pas lui avouer que cette tendance à la rébellion lui plaisait. Non, jamais il ne lui dirait que c’était sûrement cette fougue qui lui faisait ressentir des choses.
Elle avait pivoté pour lui faire face. Maintenant, ils étaient très proches. Les mains d’Angel étaient toujours sur ses hanches, où elles étaient très bien. Il la regarda fixement.

- Tu as loupé ta cible. Quelques millimètres suffisent pour accrocher une chemise au lieu d’un poignet, pour toucher un os au lieu d’un trou, pour atteindre une côte et non le cœur.

Il accentua la pression sur ses hanches fermes.

- Je ne veux pas que tu sois pas mal. Pas mal, c’est être mort. Je veux que tu sois parfaite. Et que tu recommences.

Le ton était, comme toujours, froid, glacial.

Il avança des arguments relativement convaincants. Et j'ai du mal à me concentrer nous sommes si proches, ses mains sur mes hanches non non non je ne dois pas y penser. Je souffle, et vais chercher mon arme plantée dans la cible. Je reviens me mettre en place et de nouveau il vient me placer les hanches, fermement ses mains se posent, certes fermement mais pas brutalement c'était ... loin d'être désagréable. Je tire Et boum presque, à cheval entre le centre et le reste c'était presque parfaitement parfait. Il avait raison mes hanches avaient un mauvais angle. Je me retourne le regarde et mes lèvres comme attirées par les siennes l'embrasse j'ai le cœur qui bat fort si fort qu'il tape contre ma poitrine, je ne comprends pas ce qui c'est passé. Je me recule. Aucune réaction visible, vraiment aucune ? Je deviens rouge pivoine. Je balbutie quelques excuses qui ressemble plus ou moins à ça

" Je euh suis désolée euh je je ne sais pas ce qu'il m'a prit "

Elle souffla, il lui lâcha les hanches histoire qu’elle aille chercher l’arme plantée dans la cible. Il ignora son soupir insolent. Elle revint vers lui, elle se replaça, il lui maintint les hanches de nouveau, sans se douter de l’effet que cela faisait à Natalia –mais en sentant très bien que lui n’y était pas tout à fait indifférent-. Il restait pourtant très ferme avec elle. Leur relation devait rester celle d’un maître et d’une élève et … Elle planta le poignard au centre, ou presque. Cette fois, rien à reprocher. Que lui dire ? Que ce qu’elle avait fait était génial ? Non, certainement pas !
Elle se retourna, et se mains se retrouvèrent derrière son dos. Il cherche un truc à dire, n’importe quoi. Elle ne lui en laisse pas le temps. Elle se hisse sur la pointe des pieds, et ses lèvres rejoignent les siennes. Ses lèvres douces, charnues, parfumées ; ses lèvres qu’il connaît déjà. Et pourtant, jamais il n’a eu l’impression d’un tel déchainement de sensations contradictoires sous son crâne. Il l’a lâchée. Ses lèvres ont laissé une trace brûlante sur les siennes. Il a la sensation que du feu y est passé. Leur relation doit rester celle d’un élève et son maître. Ils ne sont pas en leçon de séduction et …
Elle est rouge comme une pivoine et s’excuse. Dans un autre instant, il aurait suri de façon sarcastique, l’aurait rabaissée, et aurait peut-être rompu le contrat. Mais pas là, non pas là. Depuis des jours entiers, il était obsédé par ses cheveux, son corps, sa taille souple, ses mouvements parfois fluides, parfois maladroit, son air tour à tour déterminé, séducteur, enfantin, énervé. Cette fille hantait ses nuits, ses jours. Cette fille hantait sa vie. Depuis le premier instant. Il ne pouvait l’admettre ainsi, mais, au fond de lui, il le savait, et très bien. Oui, mais …
Aimer, c’était souffrir, aimer c’était mourir, aimer c’était faire mourir. Aimer c’était s’attacher, et s’attacher était dangereux, tant pour l’attaché que pour l’attacheur. Et leur relation devait rester celle de …
Quelque part en lui, il envoya valser tout ça ; Il s’approcha d’elle, lui enserra la taille, et l’embrassa, fougueusement, tendrement. Cette fois, c’était fini, ils ne pourraient plus reculer. Plus jamais, non, plus jamais.

Il s'avança vers moi, je n'ai pas compris comment et pourquoi ça c'était passé mais nous étions entrain de nous embrasser fougueusement. Mon cœur tambourine contre ma poitrine. Mais à quoi joue t il ? Est il sincère ? Non. Non ce n'est pas possible, ce n'est vraiment pas possible. Pourtant si je ne rêve pas il me tient dans ses bras et ses lèvres embrassent les miennes, ma langue joue bien avec la sienne... STOP
je me recule d'un pas et d'un autre secoue la tête et le regarde dans les yeux et lui lance

" Tu m'as embrassé ? Tu viens de m'embrasser?! "

Sans que j'arrive à les retenir les larmes coulent sur mes joues.

"ça t'amuse ? c'est ça ... Tu rigole à l'intérieur, tu te fiche de la petite sotte que je suis, qui c'est entiché de son maître. A moins que ce dernier ne soit pas si glacial que ça ... Non je n'y crois pas tu dois juste me donner une autre leçon."

les poings serrés je le regarde, je suis confuse, je ne sais plus quoi faire, quoi penser. Les larmes, elles, ne s'arrêtent pas ...

"Pour aujourd'hui, la leçon est terminée."

Tu parles d'une leçon ... c'est pas une vrai de vrai mais j'ai appris pas mal de choses certes qui ne me serviront strictement à rien quand je devrai tuer. Mais dans l'immédiat elles me rendent plus forte et surtout heureuse.

"Tu appelles ça une leçon ? Bon ... bah euh..."

Que faire ? Rester ? Partir ?
Je le regarde encore et encore approche mon visage du sien, mes lèvres son si proches des siennes. je ne l'embrasse pas, pas tout de suite. Je lui souffle :

"attrapes moi si tu peux"

Juste avant de me changée en chat et de monter en haut d'un arbre.

Le tueur comptait bien sur le répondant de son élève –et amante ?- pour avancer un peu. Sauf que celle-ci semblait avoir perdu sa langue rapide. Par contre, son sens de l’humour, lui, n’était pas perdu. Elle s’approcha de lui, prête à l’embrasser et se transforma en félin avec une rapidité qui démontrait l’habitude, avant de bondir jusqu’à un arbre et de lui lancer un défi. L’attraper. Le tueur ne réagit même pas. Non, il n’était pas homme à courir après un chat fut-elle une femme car il n’était pas homme à courir après une femme. Alors, il secoua la tête et ferma les yeux d’un air conciliant, avant de ramasser cibles et armes. Elle descendrait quand elle voudrait …

[OUAAAAAAAAAAIS ! J’ai réussi à éviter son départ ! *fierté*]

Pff il est même pas drôle. Je me déplace rapidement discrètement de branche en branche pour le suivre jusqu'à ce qu'il ramasse sa cible celle qu'il installait il y a quoi même pas une heure. j'allais sauter comme précédemment mais le seul probléme c'est que mes vêtement sont pas avec moi et que bat je peux pas l'embrasser en chat. Que faire ? Je sais. Je saute, me métamorphose, lui grimpe sur le dos, lui chuchote au creux de l'oreille:

" T'es vraiment pas drôle..."

avant de me remétamorphoser pour partir chercher mes vêtements et m'habiller.

Rester dans cette tenue ? Non, ça faisait seulement quelques minutes que nous nous étions avoué nos sentiments qui par chance sont réciproques.Il ne me verrai pas nue... du moins pas... tout de suite. J'étais rhabillée je l'attendais adossée à un arbre. Mais qu'est ce qu'il pourrait bien ce passer maintenant ? Allait-il partir comme un voleur avec comme butin mon cœur ? Ou allait il me prendre avec lui ? Ou tout simplement rien faire ? Des questions comme celles ci y en avait par centaines dans mon crane. Mais j'allais avoir ma réponse dans pas très longtemps. Mon glacial professeur qui fait battre mon cœur vient de terminer de ranger la cible.

[Ca m’aide x)]

Il noua son sac, se retourna. Il n’avait eu aucune réponse, rien. Rien du tout. Elle était là, adossée à un arbre, et le regardait. Il ne savait pas ce qu’elle pensait. Il ne savait pas ce qu’elle espérait. Il ne savait pas ce qu’elle voulait. Il ne la cernait pas tout à fait encore, et tant mieux. Il la regarda un peu, un instant. Que faire maintenant ? L’emporter chez lui ? Mais pour quoi faire ? Continuer la leçon ? Non, évidemment. La planter là ? Ca le tentait un peu, juste pour voir sa réaction, mais il eut tout à coup peur de la perdre et sentit son cœur s’accélérer un peu. Il abandonna l’idée. Il la regarda encore. Elle était belle, mais pas uniquement, et c’est ce qui faisait que sn cœur battait pour elle soudain. Il bascula son sac sur son épaule, la regarda encore un peu. Puis il alla vers elle, calmement. Sa main gantée de noir rejoignit la sienne, nue, et s’y mêla.

- Je dois aller ranger tout ça chez moi. Tu viens ?

La phrase avait été accompagnée d’un mouvement de tête pour lui désigner la direction.

Il prend ma main, mon cœur s'accélère. Et puis non il ne m'a pas embrassé... Par contre il m'a invité à l'accompagné chez lui. J'acquiesce d'une signe de tête et lui dépose un baiser sur la joue et le tire par la main qu'il m'a attrapé. sans un bruit, pas un mot. C'est étrange, je ne sais pas quoi faire. c'est bien la première fois depuis longtemps que je ne sais pas comment réagir face à un homme. Un homme à qui apparemment je plais bien ... Le souci c'est qu'il me plait plus que bien... Ses doigts enlacent les miens, ça me rassure pourquoi je n'en ai pas la moindre idée. En fait si je sais très bien mais ça me fait peur ... d'un coup je me stoppe et le regarde.

"Angel ?"

Je déglutis

"Embrasses moi ..."

Non ce n'est pas un rêve. Je sens son odeur qui se mêle doucement à la mienne, ses lèvres qui embrassent tendrement les miennes, sa main qui vient délicatement se poser dans mon dos... C'est bon c'est si bon ... J'étais venue ici pour apprendre à tuer, et me voilà entrain d'apprendre à de nouveau aimer... Une main sur son torse l'autre sur sa joue, je lui rend son baiser. Je me rapproche le plus possible de lui jusqu'à ce qu'il puisse sentir mon cœur vibrer. Je rompt le contact de nos lèvres pour le regarder dans les yeux. Oui ses yeux rouges, couleur du sang, ces yeux qui me fascinent autant qu'ils me dérangent [héhé...]. du bout des doigts j'effleure les contours de son visage et redessine la forme de ses lèvres. Mes doigts continuent leur voyage jusque dans son coup pour en suite descendre rejoindre l'autre main sur son torse musclé. J'y repose ma tête.