[Terminé] Tant va la cruche à l'eau [Libre]

Sorga s'accroupit au milieu des roseaux, observant sans vouloir l'effrayer un héron majestueux qui marchait paresseusement au bord d'un petit étang, fouillant parfois l'eau de son bec à la recherche de grenouilles et de petits poissons.
L'homme-lézard se détendit, charmé malgré lui par la beauté et le calme sauvage du lieu où il se trouvait. S'il avait su qu'il y avait ces terres de lacs et d'étangs semi-marécageux autour d'Elysée, il serait venu plus tôt à Minos ! Il se sentait dans son élément : du soleil pour la chaleur, de l'eau pour se rafraichir, un paysage de roseaux et d'herbes qui abritait milles et une espèce d'oiseaux…
Tout ce qu'un chasseur à sang-froid aimant la vue des oiseaux pouvait rêver, en somme… et à moins d'une heure de marche du palais, il avait trouvé son coin de paradis !

Le héron s'envola soudain. Une rafale de vent fit danser les roseaux autour de lui.
Sorga sourit, avant de planter sa lance dans la terre meuble et de commencer à ôter son armure. Finalement, la gêne qu'il avait ressenti la première fois qu'il avait enfilé le cadeau de Zyrwatil était maintenant bien dissipée, et il ne sortait du palais qu'enveloppé dans la tenue de cuir enchantée…
Il rassembla ses affaires autour de sa lance, créant un drôle d'épouvantail au milieu des roseaux puis, vêtu seulement de ses écailles, il s'engagea dans l'eau fraîche.
L'étang était plus profond que ce qu'il pensait tout d'abord, ce qui lui permit de plonger un peu. Ses dernières baignades remontaient à loin…

Cinq minutes plus tard, il était stabilisé sous l'eau, immobile. En apnée, il regardait à travers la surface déformante de l'eau la course des nuages dans le ciel.
Dans cet état d'apesanteur et de silence, l'homme-lézard laissa ses pensées dériver.
La Reine… Otto… il y avait quelque chose qui se dessinait entre ces deux là, et ce ne pouvait être qu'une bonne nouvelle pour le moral de Beldura Glow, trop souvent coincée dans ses devoirs de souveraine.
Sorga ne connaissait des choses de l'amour que ce qu'il en avait lu dans les romans de chevalerie, mais il pensait bien reconnaître la lueur qui naissait dans les yeux de l'un ou l'autre lorsqu'ils étaient ensemble. Comme pendant le Carnaval, il faisait de son mieux pour ne pas les gêner, tout en exécutant son rôle de domestique. Concilier les deux promettait d'être ardu, mais ça en valait la peine.

Il remonta à la surface, remplit ses poumons d'air et replongea, nageant à la façon d'un crocodile en usant de sa queue de lézard pour explorer un peu plus le réseau d'étangs et de canaux.
Il avait aussi croisé Garmyr, et cette jeune femme nommée Aelia. Ils formaient un couple assez hétéroclite, pour ce qu'il pouvait en juger, mais semblaient heureux ensemble. Une pirate, et un ours… ceux qui viendraient leur chercher des noises auraient sûrement du souci à se faire !
Somme toute, les gens qu'il connaissait avaient tous l'air de se mettre en couple ; ce devait être le printemps qui voulait ça.
L'homme-lézard ne nourrissait pas trop d'espoir sur ses chances à lui de trouver une compagne : les "peaux roses" ne l'attiraient absolument pas. Et il doutait de trouver une femme-lézard au coin de la rue. Enfin… il fallait bien se faire une raison.

Cette pensée l'amena vers le tombeau où reposaient ses frères et sœurs. Il avait envie de retourner voir Zyrwatil, ne serait-ce que pour prendre de ses nouvelles et lui donner le cadeau qu'il avait trouvé dans une armurerie d'Elysée : une bouteille d'huile pour l'armure grinçante de son frère.
Mais le voyage était assez long, et il avait déjà bien entamé ses jours de congés…
L'homme-lézard remonta à la surface. Seule sa tête dépassant de l'eau, il s'amusa à imiter ses cousins les crocodiles en nageant sans bruit et sans remous vers ses affaires.
Une nuée d'oiseaux s'envola soudain, un peu plus loin sur sa gauche.

Dans une autre étendue d'eau pas très loin de celle de Sorga, Vanah paressait dans l'eau. Elle avait recouvert son corps de toutes ses écailles. Elle était nue dans l'eau, mais les écailles couvraient toutes les parties intimes, donnant l'impression qu'elle avait une combinaison d'écailles. Elle était couchée sur le dos, au fond de l'étendue d'eau. Elle sentait les remous provoqués par les poissons et autres créatures qui peuplaient la mare. Elle était en parfaite communion avec la mare. Mais comme l'air commençait à lui manquer, elle décida d'arrêter là son repos aquatique.

Une fois hors de l'eau, elle retira les écailles de son ventre jusqu'à sa poitrine, elle les laissa sur sa poitrine. Elle c'était fait des sous-vêtements d'écailles. Elle attrapa sa lyre du bout de sa queue, et commença à jouer dons son magnifique instrument. Elle tirait doucement les cordes de son instrument avec grâce et affection. Elle ne se doutait pas qu'elle n'était pas seule. La mélodie s'appelait le requiem du mime. (Musique dans la signature.)

Sorga venait d'enfiler son armure et terminait de lacer ses brassards lorsque les premières notes retentirent.
Il se figea, surpris que quelqu'un vienne jouer de la musique dans les marais puis, intrigué et charmé presque malgré lui par la beauté mélancolique de la mélodie, il se hâta de récupérer ses affaires avant de partir discrètement à la recherche du musicien.

Les roseaux cachaient tout, et les étendues d'eau alentours créaient des échos trompeurs qui rendaient la localisation du son délicate.
Finalement, il s'accroupit dans la terre molle derrière une dernière ligne de roseaux et prit un instant pour adapter la couleur de ses écailles à celle de la végétation. Il ne savait pas trop pourquoi il prenait autant de précautions pour rester discret... peut-être pour ne pas déranger le musicien en apparaissant d'un coup , lui, l'homme-lézard.
Enfin, il tendit une main pour écarter les plantes...

Une jeune femme, de petite taille et mince, jouait de la lyre au bord d'un étang similaire à celui qu'il avait quitté.
Elle avait des cheveux verts, ne portait que des sous-vêtements qui semblaient en écailles et... étais-ce bien une queue de reptile qui ondulait dans son dos ?
Les yeux de Sorga s'écarquillèrent de surprise.
Pas de doute, c'était bien une queue de lézard. Et pas une fausse, puisqu'elle se déplaçait.
Étais-ce une métamorphe ? Ou... autre chose peut-être ?

Poussé par la curiosité, Sorga se redressa et s'avança de quelques pas, sortant du couvert de la végétation.
Il resta là, sa lance à la verticale, à l'observer jouer de sa lyre. Entendre de loin la musique avait été magnifique, mais sans commune mesure avec le fait de voir la musicienne à l'oeuvre : son visage concentré, ses doigts qui couraient sur les cordes...
L'homme-lézard voulait qu'elle remarque sa présence pour pouvoir entamer la discussion, mais en même temps, il ne voulait pas qu'elle arrête de jouer...

Vanah jouait cette musique qui rendait son cœur lourd. Cette musique qui lui faisait penser qu'elle avait toujours été seule... Elle jouait sa mélancolie, c'était sa façon de pleurer ses morts bien qu'elle ne les ait jamais connus. Une larme glissa sur sa joue quand une grande silhouette se souleva. Elle ne la regarda pas tout de suite mais elle la devinait. Elle se sentit un peu gênée au début, après tout, une larme de peine venait de se libérer et elle était totalement nue bien que des écailles plus grosses couvraient les parties intimes. Elle continuait sa mélodie, ne pouvant retenir une secondes larme. Pourquoi ça la blessait autant de jouer cette musique, et pourquoi elle se laissait aller devant cette présence. C'était comme si l'aura de cet inconnu la mettait en confiance.

Elle arrêta sa mélodie au milieu d'une note, elle se laissa recouvrir complètement d'écailles avant de sécher ses larmes. Elle se redressa, laissant sa lyre sur place. Elle attrapa sa robe, ses sous vêtements et les enfila. De toutes façon, même avec les écailles elle était nue et elle voulait pas ouvrir le dialogue devant une personne aussi amicale soit-elle. Cependant elle n'enfila pas ses bottes. Elle attrapa sa lyre avec sa queue et fit disparaitre toutes ses écailles. Elle se retourna doucement vers la silhouette qui paraissait masculine bien qu'assez peu commune.

Après une petite secondes d'observation silencieuse.Elle ne voyait qu'une ombre en contre jours dont elle remarqua la lance et la queue qui paraissait comme la sienne. Elle s'assit les pieds dans l'eau et recommença à jouer une musique plus douce, moins mélancolique, une mélodie remplis d'espoir. Elle ferma les yeux et joua les premières notes. Les grenouilles et les divers insectes se turent tous quand la mélodie débuta. Elle rouvrit ses grand yeux marrons et les pointa vers l'homme. Un léger sourire aux lèvres. Elle lui demanda finalement.

" Êtes-vous intimidé ? Vous pouvez vous approcher vous savez. "

Elle ferma à nouveau les yeux un instant, pour apprécier les notes magiques que ses doigt, doucement, faisait sortir des cordes de sa lyre.

" Je m'appelles Vanah. Seulement Vanah. "

Elle espérait que cette révélations ferait approcher l'étranger. Elle ne savait pas pourquoi ni comment, mais elle sentait un cœur bon et indulgent venant de son aura.

Gêné, Sorga détourna les yeux lorsqu'elle s'arrêta de jouer pour enfiler une robe. Il avait vu les écailles s'étendre, et avait compris : Métamorphe.
Bizarrement, il se sentait un peu rassuré, même s'il aurait été incapable de dire pourquoi.
Il écouta patiemment sans bouger lorsqu'elle se remit à jouer, ne sachant pas trop ce qu'il allait pouvoir lui dire. Même s'il n'était pas certain de ce qu'il avait aperçu, il croyait bien l'avoir vu pleurer, et se sentait gêné d'avoir dérangé peut-être un moment de recueillement.

Lorsqu'elle lui dit qu'il pouvait approcher, l'homme-lézard se dandina sur place, avant d'accrocher sa lance dans son dos... et de faire un pas - et un seul - vers elle.
Il se sentait... déplacé.
Secouant la tête, il prit sur lui pour se contrôler et s'inclina devant la jeune femme - ou l'adolescente, car elle paraissait plus jeune maintenant qu'il la voyait de plus près.

- Sorga désolé arriver comme ça. Pas vouloir espionner, juste entendre musique et pas vouloir interrompre.

Vanah continuait de jouer même si elle parlait avec l'homme qui paraissait totalement recouvert d'écailles et qui avait une forme humanoïde, mais pas toujours plus humaine qu'animale.

" Voyons, approchez... Je ne vais pas vous manger Sorga."

Elle lui souriait à présent à pleines dents et tapotait le sol à coté d'elle.

" Vous êtes un métamorphe ?"

Elle le regardait attendant patiemment qu'il vienne s'asseoir près d'elle

Ne bougeant pas plus malgré l'invitation de Vanah, Sorga répondit ce qu'il répondait à chaque fois qu'on lui posait cette question :

- Non, Sorga pas métamorphe. Sorga juste être... Sorga.

Sa voix, couplée à la musique, semblait plus que dissonante.
Une métamorphe. Une métamorphe lézard.
Ce n'était pas volontaire de sa part bien sûr, mais elle lui renvoyait sa propre difformité en pleine face, avec plus de force encore que les regards moqueurs ou effrayés d'une foule. Résultat : il n'était pas à l'aise. Pas du tout même.

Charmé par la musique, et presque effrayé par celle qui la jouait ; ce drôle de paradoxe empêchait Sorga de bouger ou de prendre une décision sur la conduite à tenir.

Vanah avait remarqué un certain malaise dans la voix de Sorga quand il lui répondit qu'il n'était pas un métamorphe.

"Tu sais, je te trouves très bien comme tu es... Il y a quelque chose dans ton aura..."

Elle s'arrêta de jouer.

"Heuu... J'ai perdu le fil de la musique..."

Elle se frappa le dessus de la tête et changea radicalement de musique.

"Viens plus près s'il te plait, je te dédie la suivante pour me faire pardonner si j'ai été brusque."

Elle lui montra son plus joli sourire et commença à jouer tout en chantant. Une musique qui parlait d'un courageux guerrier qui était sans cesse chassé.

Sorga l'observait, perplexe.
Il ne comprenait pas. Lui qui se targuait de bien lire les motivations et réactions des gens autour de lui, de savoir garder son sang-froid - littéralement et métaphoriquement - en toutes situations, il ne comprenait pas.
Pourquoi chantait-elle ? Pourquoi parlait-elle d'aura ? Était-elle magicienne ? Pourquoi ce sourire ? Pourquoi faire apparaître soudain ces écailles sur son visage ?
Ces dernières lui allaient plutôt bien d'ailleurs ; elles mettaient en avant les traits harmonieux de son visage et semblaient faire ressortir la couleur de ses yeux...

L'homme-lézard se secoua.
Ferma les yeux.
Inspira. Expira à fond.
Il ne comprenait pas.

- Pourquoi ?

Il avait pensé à voix haute, malgré lui.
Mais, somme toute, ça résumait plutôt bien son état d'esprit.

Vanah inclina la tête sur le coté.

"Pourquoi quoi ?"

Elle continuait de jouer sa mélodie.

"Pourquoi je veux que vous veniez près de moi ? Parce que je croyais être la seule à avoir une queue couverte d'écailles à temps pleins, parce que vous m'intimidez, parce que vous attisez ma curiosité..."

Les écailles de ses joues rougirent, elle baissa ses yeux et regarda ses mains gênée. Elle souriait bêtement.

Sorga soupira en fermant les yeux.
Il commençait à retrouver le contrôle de ses nerfs, et son caractère serviable prit le dessus sur le malaise provoqué par les pouvoirs de la métamorphe.
Il ouvrit les yeux, puis vint s'agenouiller à côté de Vanah.

- Sorga pas sûr pouvoir éteindre curiosité. Comme dire, Sorga être Sorga. Pas savoir plus...

Bon, ce n'était pas tout à fait vrai. Son frère mort-vivant Zyrwatil lui avait déjà donné pas mal de réponses pour éclairer ses origines...

- Sorga surpris : Vanah, pas pouvoir faire disparaître queue, comme faire pousser écailles ?

Ce n'était sans doute pas le moyen le plus direct de faire connaissance, mais l'homme-lézard était toujours un peu nerveux ; il faisait ce qu'il pouvait.

Vanah était surprise de par sa question.

"A vrais dire, je n'en sais rien... J'ai toujours été comme ça."

Vanah se rendait au château d'Elysée pour offrir ses services de rêveuse à la reine. Mais dans l'immédiat, c'était Sorga qui l'intéressait.

"C'est un plaisir de te rencontrer Sorga."

Vanah lui sourit.

" Et qu'est-ce que fais Sorga dans la vie ?"

Elle le regardat avec un regard enjoué et compréhensif.

Elle avait toujours été comme ça... Sorga pouvait comprendre.
Par contre, c'était bien la première fois qu'il entendait parler d'un métamorphe qui ne avait des soucis avec ces dons de transformation. Peut-être qu'elle n'avait jamais appris à bien s'en servir, tout simplement ?
L'homme-lézard commençait vraiment à se détendre, son malaise endormi par la musique que Vanah continuait à jouer.
Pourtant, sa dernière phrase le fit s'interroger : se moquait-elle ?
Il espérait que non, ne voulant pas assombrir le charme de cette rencontre si particulière en ayant l'opinion qu'il avait d'elle descendre en flèche... Il se fit violence pour garder son esprit loin de cette hypothèse...

- Sorga être serviteur personne importante. Aider vie quotidienne, et être garde corps quand avoir besoin.

Raté.
La défiance était là. Insidieusement, elle s'était glissée en lui et avait modifié ses paroles pour les rendre évasives. Il lui faudrait un moment pour la chasser maintenant... au moins, il avait pu garder un timbre de voix calme.

[Désolé si toute cette introspection est lourde à lire, mais j'avoue que ça m'amuse bien ]

Vanah était perplexe. Étant une rêveuse, elle avait l'habitude de voir de nombreuses douleurs. Elle n'avait ni amis, ni amour, ni famille. Elle avait ressentit un brin de malaise dans le cœur de Sorga, peut-être avait-elle dit quelque chose qu'il ne fallait pas...

"Je suis désolée, j'ai pas l'habitude de discuter avec des gens, encore moins avec quelqu'un que je peux comprendre..."

Elle arrêta de jouer de sa lyre, attrapa la mains de Sorga, la resserra entre ses deux mains, plongea son regard marron dans les yeux de son compagnon et finalement, lui souffla:

"La personne que vous servez doit-être très chanceuse de vous avoir."

Elle baissa les yeux sur la mains qu'elle tenait. Même si la mains était couverte d'écailles froides, elle sentait de la chaleur s'en dégager.

Sorga se traita mentalement d'idiot, et la honte d'avoir cru déceler une moquerie dans la voix de Vanah lui fit baisser les yeux. Elle était de toute évidence trop prévenante pour ce genre de bassesses. Elle disait ne pas avoir l'habitude de parler avec des gens, mais peut-être que l'homme-lézard en avait trop l'habitude, lui...

- Sorga désolé, surpris aussi voir quelqu'un qui porter écailles. Ce mettre tête en vrac.

C'était étrange, il avait presque l'impression que la prévenance et la gentillesse de Vanah n'étaient pas guidés par les mots qu'il prononçait, mais par ses pensées même. Était-elle télépathe ?

Elle cessa de jouer, et prit sa main dans les siennes, ce qui coupa court ses réflexions.
Surpris par son geste, il releva la tête et croisa son regard.
L'homme-lézard n'aimait pas beaucoup les contacts physiques avec d'autres personnes mais, sous ce regard, il ne chercha pas à retirer sa main. Elle semblait curieuse.


- Ce être gentil dire ça. Dame Beldura faire confiance à Sorga. Ce être suffisant pour Sorga.

Il était bientôt l'heure pour lui de rentrer au Palais. Mais partir maintenant aurait été impoli. Peut-être qu'il pouvait proposer de raccompagner Vanah jusqu'à la ville ? Ou peut-être un village proche. Laisser une jeune fille seule dans les marais n'aurait pas été digne d'un chevalier servant. Bon, il ignorait quels étaient ses projets aussi.
De toute façon, il n'avait presque pas envie de bouger : le soleil sur ses écailles, le contact des mains de Vanah contre la sienne...

Il observa un instant les alentours et un vol d'oiseaux sauvages, laissant au passage ses écailles reprendre leur éternelle teinte brune...

- Où Vanah vivre ? Ce être étrange Sorga jamais croiser personne qui pouvoir parler Vanah. Surtout, ce faire un moment Sorga être sur Minos.

Sorga parlait d'une dame dont Vanah avait entendu parler, cette Dame Beldure, elle avait la sensation qu'elle allait la rencontrer mais ne savait pas sous quels conditions. Vanah sourit au changement des couleurs de Sorga.

- J'aimerais être capable de changer la couleurs de mes écailles aussi, vue que je ne sais comment retirer ma queue, je ne suis pas une métamorphe accomplie je le crains.

Ensuite Sorga lui posa une question qui fit tomber Vanah dans une rêverie. Quelques secondes plus tard, elle reprit la parole.

- Je vie dans la Forêt Chrysanthème. Je ne suis jamais sortie de Minos et j'évite au maximum les rencontres. Je n'offre mes talents de musiciennes qu'aux âmes en pênes. Si on a parlé de moi, ce n'est pas sous le nom de Vanah, mais sous le pseudonyme de "La lyre mélancolique".

Elle marqua une pause pour réfléchir à la suite.

- Où travaillez-vous, Sorga ?

Elle le regardait avec ses deux yeux roses, si doux et amicaux...

- Changer couleur pas beaucoup servir. Vanah pas beaucoup perdre si pas pouvoir.

C'était vrai. Cette capacité lui servait à peu près autant qu'un simple changement de couleur de vêtements pour les humains.
Bon d'accord : ça amusait aussi les enfants.

Elle vivait dans la Forêt Chrysanthème... ne jouait que pour les âmes en peines...
Sorga avait du mal à imaginer une vie qui sans doute, avait été celle d'un ermite. Pourtant, malgré ses dires, elle était loin de la Forêt Chrysanthème et, il s'en souvenait bien, il l'avait entendue jouer quand elle se croyait seule. De même, il avait aperçu une larme unique...
Le surnom de Lyre mélancolique semblait bien lui aller, mais l'homme-lézard se demandait ce qui pouvait se cacher derrière cette existence recluse...

- Sorga travailler dans palais Elysée.
Pourquoi Vanah être dans Champs Elysées, si près capitale ? Avoir quête ?

La question pouvait sembler indiscrète, dite comme ça...

Vanah écoutait Sorga parler du palais, elle l’entendit aussi lui poser une question fort intéressante.

- Vous travaillez au palais? Ce ne peut-être qu'un sourire de dame chance de m'avoir permis de vous rencontrer. Je me rends au palais, je désirerais devenir rêveuse de la cours, je désire continuer d'aider mon prochain avec mes musiques.

Elle repensa un instant à on domicile, son vrais domicile.

- J'ai laissé ma maison en de bonnes mains, peut-être qu'un jours vous viendrez avec moi la voir.

Elle lui sourit toujours en le fixant avec bienveillance et avec une affection naissante.

Un sourire de Dame Chance...
Son idole gagnait des adeptes apparemment.

- Ce être bonne idée. Sorga pas savoir si palais avoir rêveur. Peut-être Sorga pouvoir aider Vanah rencontrer Reine. Ce valoir bonne quête dans tous cas.

L'homme-lézard se leva et récupéra sa lance avant de reprendre :

- Sorga devoir retourner palais. Même si journée pas très active travail, et permettre Sorga venir ici, temps être de rentrer. Si Vanah vouloir, Sorga pouvoir servir guide.

C'était sans doute le bon moment pour se mettre en route.

Vanah se redressa, attrapa ses bottes et vérifia ne dernière fois qu'elle n'avais rien oubliée, la lyre accrochée à la queue, les bottes dans les mains, la robe sur elle...

- Je crois que je suis prête, allons-y ?

Elle s'approcha de Sorga attendant qu'il prenne le contrôle des opérations, malheureusement, lorsqu'elle fit son deuxième pas, son pied se coinça dans une racine et elle tomba à la renverse devant Sorga sa lyre s'envolant vers l'eau.

Sorga ignorait qu'il avait ce genre de réflexes.
Il se savait vif, plus que la plupart des humains, sans doute grâce à son sang de lézard et des années de chasse où le bon moment pour décocher une flèche se devait d'être saisi sans tarder...

Le visage de Vanah venait juste d'afficher une expression surprise qu'il s'élançait pour la rattraper.
D'une main, il ralentit sa chute en lui attrapant une épaule et la guida jusqu'à ce qu'elle vienne se reposer sur sa poitrine. Elle était incroyablement légère ; ce fut à peine s'il sentit l'impact sur son armure.

Les yeux de Sorga suivirent la trajectoire qu'effectuait la lyre dans les airs.
Son bras tenant la lance s'anima presque de lui-même, amenant la pointe de la lame vers l'instrument dans un coup d'estoc visant l'espace étroit entre les cordes.
Dans un coin de son esprit, l'homme-lézard savait qu'il avait peu de chances -vu ses talents martiaux - de réussir ce coup.
Pourtant... la lame passa entre deux cordes sans problème, et la lyre se mit à tournoyer autour du manche de l'arme.

Il fallut un instant à Sorga pour se rendre compte qu'il avait Vanah toujours contre son torse.
Elle lui arrivait à peine au menton !
Gêné malgré lui par cette proximité, il retira sa main de l'épaule de la métamorphe et s'écarta doucement.

- Sorga désolé. Vanah aller bien ?

L'homme-lézard décrocha la lyre en prenant bien soin de ne pas l'abîmer et la tendit à sa propriétaire.

Tout s'était passé très vite, en l'espace d'un instant, elle tombait, elle fut rattrapé elle et sa lyre par des réflex magistraux mais la seule chose qui lui était resté en tête, c'était sa joue sur le torse de Sorga. Alors qu'il lui tendait sa lyre, elle fut frappé de cramoisisme. [J'invente des mots je sais mais là c'est pour le fun :p] Elle sentait son visage brulant, elle attrapa sa lyre, joua toutes ses notes cristalline et releva un regard timide mais pleins de gratitude vers Sorga.

- Merci beaucoup Sorga.

Elle se rapprocha, se mit sur la pointe de ses pieds et déposa un baiser sur la joue de grandiose lézard.

[Yay ! Inventionnons des mots pour colorifier plus encore le forum ! C'est excimarrant et ça va piquoriser les yeux des admins ! ]

Sorga vit avec soulagement qu'il n'y avait rien de cassé.
Par contre, il ne vit pas du tout venir Vanah lorsqu'elle se mit sur la pointe des pieds pour lui poser un baiser sur la joue !
N'ayant pas, mais alors pas du tout, l'habitude de ce genre de contacts, il ne sut pas trop comment réagir : paniquer ? Remercier poliment ? Passer à autre chose ?
Mal à l'aise, il sélectionna cette dernière option.

- Vanah devoir faire attention, racines être rares dans marais, mais dangereuses. Sorga ouvrir chemin.

Ayant ainsi détourné l'attention sur sa gêne, il se mit en route, veillant bien à ce que Vanah suive le rythme dans le chemin qu'il traçait le long des petits canaux naturels.
Une heure jusqu'à la ville, à peu près. Avec ce soleil, ça ferait une balade agréable.

[Yaaaay ]

Sorga avait raison, Vanah ne dvait pas être aussi distraite ici, ayant un objet plus que précieux, elle ne pouvait se permettre de chuter où de le faire tomber.

- Bien, si vous ouvrez la route, alors je vous suis avec grand plaisir Sorga.

Vanah souriait bêtement derrière l'humanoïde, elle pensait qu'au palais, elle allait souvent le voir et cette idée lui plaisait assez, ça lui faisait même énormément plaisir.

- Sommes-nous loin du palais ?

Vanahaimait bien la voix de son amis, et sa façon de parler était fort amusante, elle trouvait ça plutôt charmant.

Sorga tourna la tête vers Vanah pour répondre :

- D'abord devoir atteindre ville. Marais remplacer par plaine encore avant. Sorga penser pouvoir compter heure pour arriver dans ville.

Il se remit à se concentrer sur la route, tapant régulièrement le sol de sa lance pour éloigner serpents et autres animaux sensibles aux vibrations, et qui pourraient mal prendre leur présence.
Ils devaient offrir un drôle de spectacle : deux êtres mi-humains, mi-lézards, marchant au milieu des roseaux.

[Ellipsisation ? ^^]