[Terminé] Vie de château [Libre]

Le soleil se levait sur Elysée.
Sorga, perché sur le toit d'une des plus hautes tours du palais de Minos, fut sûrement l'un des premiers à bénéficier de ses rayons et de sa chaleur. C'était son rituel du matin.
L'homme-lézard se levait toujours avant l'aube, préparait ce qui devait l'être, et montait jusque là quelques minutes pour se réchauffer au soleil, avant de redescendre pour les tâches de la journée.
Certes, avec les cheminées qui tournaient presque jour et nuit dans chaque salle du palais, il ne risquait pas de mourir de froid en travaillant, mais il aimait tout de même le contact des rayons du soleil sur ses écailles. Ça lui donnait un bon coup de fouet et le mettait de bonne humeur pour la journée.

En plus, il profitait de l'occasion pour admirer le palais : ses tours qui flirtaient avec le ciel, les bâtiments aux fenêtres, balcons et balustrades innombrables qui permettaient aux nombreux jardins de rentrer dans les salles...
Sorga avait encore un peu de mal à croire à sa chance de travailler dans un tel endroit. Tout cela grâce à la Reine...
La Reine, d'ailleurs...
Il ferait bien d'y aller.

L'homme-lézard sauta de son perchoir, récupéra sa veste et entama sa longue descente dans les escaliers de la tour.
Quelques minutes plus tard, il poussait avec l'épaule la porte de la chambre de la Reine, tenant dans ses mains un lourd plateau déjeuner.
Il garda ses yeux pudiquement loin du lit à baldaquins royal, mais entendait parfaitement la respiration régulière de laReine.
Sans chercher à rester silencieux ou faire particulièrement du bruit, il alla poser son fardeau de l'autre côté de la pièce, et prépara le petit-déjeuner.
Des odeurs de fruits et de café envahirent la chambre.

La voix de la Reine était pâteuse de sommeil.
Du coup, Sorga se sentait un peu coupable de devoir la réveiller dès le lever du soleil. Enfin... il valait sans doute mieux la réveiller ainsi, de façon douce, un peu en avance, pour qu'elle émerge tranquillement. Les dames de compagnie qui débarquaient après lui étaient moins... attentionnées en comparaison, car trop soucieuses de leur mission de rendre la jeune Reine éblouissante en toutes occasions.

- Bonjour, Dame Beldura. Sorga espérer vous bien dormir.

L'homme-lézard alla ouvrir à moitié les rideaux de la fenêtre la plus éloignée du lit de la Reine ; la lumière du matin entra dans la chambre par cette petite ouverture, mais resta discrète.
Il amena ensuite le plateau jusqu'à la table de chevet à côté du lit - quasiment un bureau en fait, car tout semblait démesurément grand dans la chambre royale - et sourit à la Reine aux cheveux emmêlés. Sans les robes fastueuses et les coiffures sophistiquées imposées par son rang, elle ressemblait vraiment à l'enfant qu'elle était, en réalité.

- Avoir encore journée bien pleine qui venir.

La répétition de la Reine sur le "comme toujours" sonna étrangement pour Sorga.
La routine de ses journées devait lui peser plus qu'il ne l'avait cru. Ce n'était pas à lui d'en faire la remarque, mais peut-être qu'il pourrait en parler à l'un de ses conseillers. Il aurait suffi sans doute que la Reine dise "stop" si elle en avait assez avec ses obligations pour que tous travaillent à les remettre à plus tard... mais connaissant son caractère...

- Sorga... amuser par taille palais. Ce rappeler souvenir, quand Sorga être tout petit.

Il eut la vision de la bibliothèque de la maison parentale, et des tables qui devenaient châteaux forts, les rayonnages métamorphosés en montagnes infranchissables...
Son sourire s'agrandit, un peu plus nostalgique.

Il tendit une tasse de café à la Reine, puis s'écarta d'un pas pour prendre la "pose du majordome" : droit, un peu effacé mais attentif et prêt à aider.

Daël, qui commencer à apprécier la vie de château. Mais ce qu'il aimait le plus c'était venir balancer le programme de la journée qu'il avait remanié à SA façon, d'après SES envies.Le soir il verrait Eden et c'est pour ce-là que la réunion était avancée au matin. Le sourire aux lévres comme chaque fois qu'il s’apprêtait à voir la reine. Il devait lui paraitre bien veillant intelligent et surtout digne de confiance.
Il poussa la porte de la chambre de la reine, observa la scène comme tous les matins Sorga était là. Et comme tous les matins il lui avait apporté le petit déjeuné et lui faisait la conversation. Il avait entendu des brides de conversation à propos de taille de palais de maison bref du trop grand ou trop petit

" Bonjour, Bonjour. Le palais est grand, Sorga était petit avant d'être grand. Mais nous on a une autre grande grande journée qui nous attend Majesté. La réunion de ce soir est déplacé à ce matin et ensuite on devra descendre en ville pour que vous preniez contact avec votre peuple, Manger dans un petit restaurant pour après, dans l'après midi revenir ici et là il me semble que vous avez un cours de langue... elfique je crois. Vous serez libre aux alentours de seize heure. Alors hop hop hop on mange et on s'habille."

Il lui fit un grand sourire avant de se tourner vers Sorga

" Si tu veux nous accompagner tu peux la reine te fais confiance et je t'ai suffisamment observé pour te faire confiance aussi."

Il lui sourit également puis regarda sa montre.

L'arrivée d'un des conseillers principaux de la Reine coupa Sorga dans son élan pour répondre.
L'homme-lézard s'inclina devant l'homme aux cheveux blancs. Il devait s'avouer qu'il avait un peu de mal à se faire un avis sur ce conseiller qui toujours entrait dans une pièce sans frapper.
Et cette manie de s'adresser à la Reine comme à une petite fille... bon d'accord, elle n'était pas la plus âgée, mais ce n'était pas une raison !

- Bonjour, Sir Sterben. Si Dame Beldura vouloir présence Sorga, Sorga accepter invitation.
Vous vouloir café, fruit ou croissant ?
Sorga pouvoir aller prévenir dames compagnie si habillage être urgent...

Ostensiblement, Sorga regarda la Reine pour attendre sa réaction ou ses directives. Pour lui, c'était elle qui donnait les ordres, et décidait de la suite des événements.

Il regardait à tour de rôle la Reine et l'homme lézard. Il avait beau être pressé la mine encore endormie de la jeune reine le faisait toujours craquer. Il soupira.

"Non non qu'elle prenne le temps qu'il lui faut pour manger CORRECTEMENT je ne voudrais pas qu'elle nous face un malaise au milieu de la capitale... Je compte sur toi pour veiller à ce qu'elle mange suffisamment de féculent fruits et autres choses necessaire au fonctionnement de son royal corps"

Il tourna les talons et s'avança jusqu'à la porte. Se retournant faisant volé les pans de sa veste.

"Soyez prête dans une heure... Bon petit déjeuner Mademoiselle la reine."

Et disparu dans le couloir pour prévenir que la réunion commencerait d'ici une bonne heure.

Quel homme étrange...
Sorga pensa ainsi, en regardant Dael Sterben refermer la porte derrière lui.
La Reine acceptant qu'il les accompagne, il ne put se retenir de sourire.

- Ce être avec plaisir que Sorga accepter accompagner Dame Beldura pendant journée.

L'idée de passer la journée avec la Reine et les conseillers, en ville, était plaisante. Il y aurait sans doute plus d'action que pendant les réunions au palais habituelles, où il craignait parfois que la jeune Reine s'endorme d'ennui. Mais d'abord, il fallait régler quelques problèmes d'ordres pratiques... et en repensant à la remarque du conseiller, un sourire légèrement taquin remplaça le précédent :

- Allons, Dame Beldura. Rester six croissants, douze pains au chocolat, trois oranges, quatre pommes et deux litres jus orange. Devoir tout manger avant pouvoir partir !

Il s'apprêtait à ensevelir la Reine sous la nourriture, lorsque des coups discrets furent frappés à la porte de la chambre.
Après quelques secondes, celle-ci s'ouvrit, et plusieurs femmes entrèrent, toutes vêtues de robes simples et portant plusieurs paniers au contenu invisible.
Un frisson parcourut l'échine de l'homme-lézard : les dames de compagnie...
Elles exigèrent aussitôt son départ et le poussèrent hors de la chambre le temps que la Reine s'habille.

Dans le couloir, Sorga se mit à rire un instant, puis il s'adossa au mur et sortit d u sac qui ne le quittait jamais un assortiment de plumes rouges et un pendentif à moitié terminé, puis entreprit de coller les plumes au reste du bijou.

[Bon, désolé pour ce bond vers l'avant, mais il fallait que ça bouge.
Du coup, je lâche les fauves ! Bon courage ! ^^]

[Niark]

Elle sourit, fit même entendre un éclat de rire face à la réplique de Sorga. Lui comme elles savaient parfaitement que jamais, non, jamais elle ne mangerait autant. Elle lui fit un clin d’œil et continua sn croissant lorsque soudain un léger grattement se fit entendre, et elles débarquèrent. Un frisson parcourut l’échine de la jeune fille. Elle déglutit. Oups. L’homme lézard sortit. Elle était seule face aux fauves. Elle fut immédiatement enveloppée dans une tempête de tissus, de poudres, de chaussures, de poudres, de crèmes, d’épingles, de brosses. Elle se laissa faire, sans rien dire, et lorsqu’elle sortit de cette affreuse séance de torture, elle ne ressemblait plus à une adolescente, mais à une jeune femme, une jolie jeune femme. Elle se regarda, sans se reconnaître et leur sourit. Elles sortirent, la laissant seule face à son miroir. Etait-ce elle ?

Les dames de compagnie sortirent de la chambre, lançant des sourires qui sonnaient un peu faux à Sorga.
L'homme-lézard savait qu'il n'était qu'à moitié apprécié des autres domestiques du palais : son arrivée au service direct de la Reine avait été trop rapide pour qu'il en soit autrement.
Absorbé par son travail, il n'en avait généralement absolument rien à faire.
Enfin...

Sorga se remit droit sur ses jambes, rangea le pendentif sur lequel il travaillait, et vint frapper à la porte de la chambre.
Après quelques secondes, il ouvrit la porte, découvrant ce que les fauves avaient fait.
En effet... c'était... différent.

Quelques coups furent frappés à la porte alors que Belle inspectait son reflet dans le miroir. Elle se tourna, et vit Sorga qui entrait. Il la regarda aussi, et elle sourit.

- Le changement m’épate chaque matin.

Elle passa par réflexe un doigt derrière son oreille pour y ramener une mèche déjà prise dans le chignon complexe sans être moche sur sa tête. Son sourire était un peu en coin. Elle regarda par la fenêtre.

- Il fait si beau... ; Ce n’est pas un temps à réunion, décidément.

Elle soupira un peu. Elle n’aimait pas particulièrement le soleil, énorme boule de feu, mais le beau temps faisait fleurir les fleurs … Puis elle sourit de nouveau à Sorga.

Daël comme d'habitude avait remué tout le château pour que tout ce passe dans les temps, correctement. Il réglerai les détails de cette après midi avec Siffroy s'il arrivait à mettre la main dessus. Ce vieux loup de mer n'était jamis la quand il le cherchait à croire qu'il le fuyait ce qui était fort possible.

Il rejoint les appartements de la reine. Il avait un peu de temps, il n'aurai pas à la bousculer. Et vu le temps qu'il faisait il lui laisserai le choix de faire la réunion dans le jardin ou dans une salle. L'air frais lui ferait du bien, il ferait du bien à tous. mais c'était à la reine de choisir. Il poussa doucement la porte de la chambre. Sorga était là en compagnie de la reine.

" En effet le temps est magnifique..."

Sa voix était douce. Il s'avança jusqu'aux deux occupant de la pièce.

" Vous êtes Magnifique Majesté. Prête pour cette journée ?"

Sorga dut faire un pas de côté pour éviter de se prendre la porte entre les omoplates.
Daël Sterben était entré sans frapper.
"Comme toujours..." aurait sûrement dit la Reine.
L'homme-lézard s'écarta pour laisser le conseiller passer, se retenant à grand peine de sourire.

La discussion était maintenant entre la Reine et son conseiller.
Sorga alla donc rassembler sur le plateau qu'il avait amené les restes du petit-déjeuner, prêt à emmener le tout aux cuisines.

Il avait envie d'en finir avec cette journée. Il était peut être un petit peu trop actif et avait une légère tendance à stresser tout le monde. Quand il s'en rendra compte il s'excusera... peut être.

Il tendit son bras à la reine resplendissante.

"Alors allons y"

Il lui fit un sourire le plus doux et rassurant possible. Il l'observait discrètement. Cette jeune femme était faite pour porter des robes luxueuses de reine.

Ils se dirigèrent vers le jardin ou la réunion devait avoir lieu.

"Madame si dans mon comportement quelque chose vous dérange n'hésitez pas à me le signaler... C'est la première fois que je suis conseiller et à vouloir bien faire j'ai bien peur d'en faire trop."

Lui confia discrètement l'antithése
Il jouait la carte du débutant pour attendrir la reine. La connaitrai t il mieux comme ça ? Peut être qui sait ?

Siffroy avait beau être vieux mais il était un Marchombre dans sa jeunesse et il ne perdait pas de sa discrétion même si un peu de sa souplesse. Subrepticement il était derrière eux pour entendre Daël prononcer ces mots

"Madame si dans mon comportement quelque chose vous dérange n'hésitez pas à me le signaler... C'est la première fois que je suis conseiller et à vouloir bien faire j'ai bien peur d'en faire trop."


Il lui prit le bras. Siffroy doucement mais rapidement se rapprocha et pinça la fesse de l'homme

Mon cher Daël, si vous continuez à être comme ça avec notre Reine vous allez juste finir comme un chewing-gum collé à ses chaussures. On dirait un chien, je m'en excuse Votre Majesté

Honnêtement il préférait Sorga, plus discret, aussi diligent et moins faux, il aurait aimé que ce soit lui qui soit choisi comme conseiller parfois avec lui. En fait ce qu'il aurait aimé c'est ne pas être choisi comme conseiller pour la Reine, c'était pas son truc.

Direction la réunion je suppose ? Arrêtez de regarder derrière vous Beldura, vous ne paraissez pas assez royale et décidée. Je viens avec vous

Il s'incrusta dans le petit cortège de l'autre côté de la Reine de Minos.

Le plateau-déjeuner encore à moitié plein sur les bras, Sorga suivit la Reine et Daél hors de la chambre, usant de sa queue de reptile pour refermer la porte derrière lui.
Comme il ne pouvait pas marcher aussi vite qu'eux avec son fardeau, il se fit progressivement distancer.

En passant près d'un des escaliers de service qui menaient aux cuisines, l'homme-lézard décida de prendre la tangente pour aller se débarrasser de ce plateau.
Quelques minutes plus tard, il repartait en sens inverse d'un pas déjà bien plus rapide, direction les jardins où le travail intense des serviteurs indiquait que la Reine s'y trouverait.
L'avantage de travailler du côté des domestiques, c'est qu'on pouvait savoir à tout moment ce qui se passait dans le château.