[Archivé] Un nouveau départ , une nouvelle rencontre.

Red. avait les yeux plissés, à la recherche de fleurs de pavot blanc. La végétation touffue des sous-bois l'enveloppait, et la tentation était forte de s'allonger dans la mousse encore gorgée de rosée. L'univers féérique dérangeait Red.. Trop rose, trop joyeux, ces créatures diablement mignonnes cachaient forcément quelque chose. En y pensant bien, c'était un moyen de défense comme un autre. Qui serait capable de tuer des choses aussi adorables ? La jeune fille ricana en pensant aux frêles oiseaux qu'elle avait attrapés plus tôt dans la matinée. Une fois qu'elle aurait le cœur de les tuer, leurs plumes formeraient l'empennage de ses nouvelles flèches. Ce serait un peu voyant, vert anis, mais les couleurs sombres semblaient bannies de cet univers harmonieux.

Une branche craqua, Red. se figea. Elle fronça les sourcils, aux aguets. Le coin de son œil capta un mouvement, une silhouette dégringola à moitié d'un arbre. L'être l'interpella. Red. haussa les sourcils et opta pour une approche frontale.

- Adopte un autre ton avec moi jeune fille... jeune homme... Toi. Qui ou quoi que tu sois. Le monde n'est pas si rose hors de cette damnée planète, ce n'est pas en t'exprimant ainsi que tu te feras des amis.

Red. fit une pause, contemplant la personne qui se trouvait en face d'elle. Caché derrière un éventail une sorte d'enfant la fixait. Quelque chose s'agita dans son esprit et elle sourit.

- Moi c'est Red.. Je voyage, je suis ici pour trouver des fleurs de pavot blanc, celui dont on se sert pour produire de l'opium. Tu en as vu quelque part ?

Luphène se retrouva face a une femme aux cheveux rouges qui lui parlai avec un air froid et distant. Il supposa qu'elle avait la trentaine, mais il en était peu sûr. Ne jamais se fier à l'apparence des gens pensa t-il...

-Vous êtes vexante. Me considérer comme une fille... Et je m'autorise a utiliser le ton que je veux, jeune femme, je ne cherche pas vraiment a avoir des amis...
D'ailleurs, est ce que je recherche vraiment quelque chose ? Je l’ignore moi même, et cela est regrettable. J'ères sans but dans ce monde cruel.

Luphène sortit de sa cachette pour se dévoiler à la femme qui se dressait devant lui.

-Je vous salue quand même, Red., vous n'avez pas l'air de faire partie d'une quelconque milice...
Je me prénomme Luphène. Et non , désolé, je n'en ai pas vus. Je suis plutôt occupé a trouver une sortie...

Luphène attendait une réaction de Red. , prêt a détaller s'y il le fallait.

En effet, il s'agissait d'un jeune homme. Son apparence prêtait tout de même à confusion, le port de l'éventail est en général réservé aux femmes. Embarrassée par sa méprise, Red. chercha un moyen de s'excuser sans trop en faire. Répondre à la question semblait être un bon moyen d'engager la conversation.

- Sortir, sortir.. de la forêt tu veux dire ? Oui, sûrement. Sortir donc, par là peut-être, ou bien par là. Cet endroit manque de panneaux, étonnant sur une planète peuplée de gens si empressés pour vous rendre service...

Red. effleura l'esprit de Luphène avec le sien. Les idées noires et intentions douteuses planaient en général à la surface de l'esprit d'un individu, il n'était donc pas nécessaire d'effectuer une recherche très poussée pour les détecter. Mais en lieu et place de sombres desseins, Red. détecta une vague sensation de faim à peine assouvie.

- Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé ? Tu es tellement maigre qu'un courant d'air pourrait t'emporter.

Elle attrapa une brioche et un morceau de viande séchée dans sa besace pour les offrir à son interlocuteur. Avec une lenteur et une prudence extrêmes, elle tendit la nourriture à Luphène.

La jeune femme essaya de lui indiquer le chemin.
Mais elle ne lui donna aucune information qui pouvait être utile...

Luphène se sentit épier, en plus de sa, son estomac crié famine.

Red. lui tendit au même un morceau de brioche et de la viande séchée.

Hmmm comment a t-elle su... Mo, corps svelte n'a rien d'affamé, elle se sert juste de cette excuse pour cacher quelque chose d'autre... Mais bon , on va pas refuser ça !

Luphène attrapa avec plaisirs la nourriture.

-Je t'en remercie.

Luphène se retourna et s'approcha de son portail.

-Je reviens ne t'en fais pas. Mais ne t'avise pas de me suivre, tu pourrais avoir de gros ennuies.

Luphène sauta dans son portail et quelques secondes après se jeta sur le "festin" que la femme venait de lui offrir.
Il dévora salement le tout en a peine 3 minutes

Merci mon dieu , qu'est ce que ça fait du bien !!!

Luphène s'essuya les mains et le visage, et ressortit dehors.

-Me revoilà, désolé de t'avoir fait attendre

Dit il en souriant.

Luphène sauta à travers un portail et revint de la même façon quelques minutes après. Elle avait déjà vu des portails sur Rhadamanthe, laissés ouverts par des voyageurs peu scrupuleux ils trouaient le monde et menaient dieu sait où.
Luphène... Ça lui allait plutôt bien. Un nom léger comme l'air pour un petit homme qui sautait entre les dimensions. Red. sourit sans savoir pourquoi. Elle examina le portail, se demandant où il menait. Selon la théorie des univers et dimensions parallèles, la logique voulait que le portail mène à l'exact même endroit de la forêt, mais d'une forêt qui ne serait pas exactement la même. C'était complexe, bien trop pour la jeune femme qui dégagea cette pensée dans un coin de son esprit, laissant à d'autres le loisir de la décortiquer.

Elle pensa à ce qu'elle était venue chercher. Peut-être s'était-elle trompée de forêt. Cela dit, ce serait étrange que dans la forêt Chrysanthème, symbole d'éternité et de joie, il n'y ait pas une seule fleur de pavot. La niaiserie des habitants de cette planète devait bien venir de quelque part. L'opium pouvait attendre, elle trouverait bien quelque chose pour le remplacer. Autant arrêter de tourner en boucle dans cette damnée forêt.

- Attendre ne me dérange pas, je suis quelqu'un de très patient. Et tu n'as pas pris autant de temps que tu l'imagines, pas même trois minutes. J'ai crû comprendre que tu désirais sortir d'ici, et pour tout dire, la féérie de cette forêt commence à me taper sur le système. On ferait tout aussi bien de faire le chemin ensemble, j'ai un très bon sens de l'orientation.

Elle fit une pause.

- Si cela te convient, bien entendu.