[Archivé] Un jour, elle finira par attraper un coup de soleil, cette blonde-là ! [libre]

Aëlia regarda une fois de plus les deux cloches qu’elle avait gagnées à Pâques, en se demandant pour la énième fois qu’en faire. C’était une bonne question. Une très bonne question. Elle l’aurait bien donnée à Garmyr … S’ils n’avaient pas rompu dans des circonstances désastreuses, ne s’étaient pas revus dans des circonstances encore plus désastreuses, et si elle parvenait à le retrouver, ce à quoi elle s’employait discrètement depuis un moment, sans aucun succès –et à en croire les pensées qu’il lui avait envoyées au risque de sa vie, vu la personnalité de cette Eve-. Donc, elle n’avait personne à qui la donner, aucun endroit où l’accrocher, ce qui était tout de même ballot. Pour la énième fois, elle soupira donc d’un air relativement désespéré, et rangea de nouveau les deux cloches désespérément inutiles dans leur tiroir, situé sous la plateforme du bureau de la jeune fille. Puis, elle regarda par son hublot, vit le soleil, le ciel bleu parsemé de quelques nuages blancs, la plage là-bas, qui lui tendait les bras, et la mer, toute bleue, toute calme. Elle sourit, se déshabilla entièrement, et enfila un maillot de bain à deux pièces, plutôt échancré, d’un vert clair et vif, aux bordures et aux coutures roses, laissant voir son colibri à la cheville droite, ainsi que sa chaînette et l’immense ensemble de courbes représentant peut-être un papillon de son dos –son frère prétendait, lui, que ce serait sûrement la carte au trésor de leur père : elle n’’y croyait en rien-. Elle monta sur le pont en plaisantant avec les marins qu’elle croisa, puis, après avoir lancé un :

«  Je vais bronzer, je reviendrai plus tard ! »

Assez retentissant, elle plongea du bastingage vers l’eau salée, s’y enfonçant avec délice, et nagea jusqu’à la plage en savourant ce bain de mer inopiné.
Elle arriva rapidement au sable fin. Elle sortit, s’ébroua, puis s’effondra sur le sol avec joie, sur le dos, visage tourné vers le soleil, pieds encore dans l’eau. Sa  peau était déjà hâlée, au vu des heures qu’elle passait sur le pont, à la merci du vent, du soleil et des embruns, mais elle aimait être sur la plage ainsi, au chaud.
Elle allait s’endormir lorsqu’une ombre vint recouvrir son visage. Elle ouvrit les yeux. Il y avait quelqu’un au dessus d’elle. S’il était sympa, c’était chouette. Sinon, c’était bien bête, vu qu’elle n’avait strictement aucun moyen de défense. Elle supposait cependant qu’elle était surveillée de loin par son frère, qui lui enverrait de l’aide si besoin était. Aussi décida-t-elle de saluer le porteur de l’ombre, toujours couchée dans le sable, le tout avec évidemment un grand sourire, et un ton enjoué, comme à son habitude.

- Salut !

[Je laisse l'inconnu décider si on est sur l'Île ou sur la plage du continent, face à l'Île ]