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Isaac Eksezkiel
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[Terminé]Vivre et souffrir. [Beldura] Empty [Terminé]Vivre et souffrir. [Beldura]

Jeu 6 Nov 2014 - 20:21
Je m'appelle Isaac Eksezkiel. Il est 9h22 et je suis sur Minos, dans les cachots d'Elysée.


Eon lui avait dit, un jour, que s'il se faisait emprisonner, il devait sans cesse se répéter son nom et s'il le pouvait, l'heure et le lieu où il se trouvait. Ne pas oublier qui on est et où nous sommes permet de résister à la folie, lui avait-il dit sur un ton monocorde. Il ne l'avait pas crû. Il ne le croyait jamais. Pourtant, à l'heure actuelle, s'accrocher à ces trois repères lui permettait de tenir et était toujours moins éprouvant que de compter le nombre de plaies que ses bourreaux lui infligeaient.

Isaac était tombé sur une patrouille de gardes à sa sortie du bal mais pas seulement. Parmi eux se trouvaient des gens des services secrets. Il ne savait même pas que Minos avait des services secrets. Ils n'étaient peut être pas si irresponsables que ça, finalement, sur ce continent. Et ils avaient été assez malins pour le droguer et le traîner dans un cachot. Il s'était réveillé le lendemain, allongé à même le sol, dans un état approximatif. Néanmoins, il se souvenait très bien de la soirée de la veille. Il n'aurait pas dû être là. L'aurait-Elle piégé ? Impossible. Elle n'était pas si mauvaise. Elle n'était pas comme lui. Pourtant, il était là, dans ce cachot, allongé sur de la pierre froide, avec un mal de tête affreux, comme il n'en avait pas eu depuis son retour parmi les vivants. Des hommes étaient venus ouvrir la porte de sa cage. Ils l'avaient assis sur une chaise. C'est là qu'il s'était rendu compte qu'il pouvait difficilement bouger. Sans doute un effet secondaire de la drogue qu'il avait reçu la veille. Il constata aussi qu'il n'avait plus ses vêtements. Il était torse nu et un pantalon de jute inconfortable recouvrait ses jambes. Sa nuque était raide, il avait du mal à relever la tête. Il voyait ses cheveux noirs flotter autour de son corps. Il y avait un «clic », comme le bruit d'une paire de ciseaux. Il n'y avait pas fait attention, pas au départ en tout cas. Il avait mal au crâne. Et puis, il avait compris. Une longue mèche de cheveux tombait à ses pieds à chaque fois que le « clic » se faisait entendre. Il tenta de bouger les mains, dans le but de saisir un de ceux qui l'entourait. Mais elle ne tremblèrent que pitoyablement, le faisant se sentir endolori. Il essaya de parler mais sa mâchoire émit un craquement violent. Combien de temps cette plaisanterie allait-elle durer ? Le sol fut bientôt recouvert d'un tapis sombre, dernier signe de sa chevelure défunte. Les traits de son visage étaient déjà durs mais avec les cheveux courts, ça allait être pire. Peu lui importait, il n'avait pas besoin de passer pour un gentil, il n'en était pas un. Les hommes étaient partis, le laissant sur cette chaise, lui disant qu'ils repasseraient quand la drogue aurait fini d'agir. Il avait envie de leur répondre que cela n'était pas nécessaire, il n'avait pas envie de les voir. C'était Elle qu'il voulait voir.

Beldura. Il se demandait si Elle avait réussi à gérer la foule du bal. Il en doutait. Ses conseillers devaient lui faire vivre un enfer à l'heure actuelle. Surtout qu'il aurait déjà dû aller La voir. Elle allait lui en vouloir. Ou peut-être pas. Dans tous les cas, Elle aurait eu raison de lui en vouloir. Même si ce n'était pas de sa faute s'il était ici, il n'avait pas prévu de tomber sur les services secrets. Pourtant, le doute persistait. Et si c'était Elle qui avait demandé à ce qu'on le capture ? Probable lui dit son instinct de survie. Tu le mérites, après tout.
Impossible rétorqua sa conscience. Elle n'est pas comme ça. Elle est quelqu'un de bien.

Quelqu'un de bien. Ce n'était sans doute pas ce qu'étaient les hommes des services secrets. Isaac avait déduit cela lorsqu'on l'avait traîné hors de sa cellule pour l'attacher sur une autre chaise, proche d'une table où tout un tas d'instruments étaient installés, laissant présager qu'il allait passer l'un des pires moments de sa vie. Mais, gardant son arrogance habituelle, il avait répondu à toutes leurs questions, les ramenant à tout ce qui faisaient d'eux des incapables. Leur rappelant tout ce que le gouvernement de Minos, tout ce qu'ils laissaient passer sans réagir. Bref, tout ce qui faisait d'eux des faibles. Il savait déjà que ces hommes voulaient juste savoir s'il était responsable de Son enlèvement. Ils se fichaient des détails. Les autres questions n'étaient qu'une formalité pour qu'ils puissent laver leur conscience avant de commencer les festivités. C'est toujours plus facile de passer à l'acte quand on sait que l'on arrache les ongles de la bonne personne. Oui, il avait souffert. Oui, il avait hurlé. Être Revenu ne vous prive pas de terminaisons nerveuses.

Isaac ne pensait pas se faire torturer sur Minos. Comme quoi, tout évolue dans ce monde. Mais le paradoxe minosien était toujours là. Il était nourri, lavé, il pouvait dormir autant qu'il le souhaitait et on lui donnait la date et l'heure s'il le demandait. Et puis, une fois par jour, ses bourreaux revenaient pour des durées plus ou moins longues, des expériences plus ou moins douloureuses. Après ses ongles, c'était ses tétons que l'on avait arraché, avec une tenaille chauffée à blanc. A partir de ce moment-là, il avait commencé à se répéter qui il était et où il se trouvait. Il n'avait jamais subi d’entraînement de résistance à la torture. Cela ne se fait pas sur Rhadamanthe,du moins pas parmi la population : soit on est assez fort pour résister naturellement, soit on meurt. Étant déjà passé par la deuxième solution, il n'avait le choix que de tenir bon ou devenir fou. Alors il se répétait son identité en boucle, comme si cette information ne devait jamais sortir de sa tête. Avoir un ancrage spatio-temporel l'aidait aussi à tenir, à se rappeler quelle personne il était.

Beldura aurait du venir le chercher. Pourtant, Elle n'était pas là. Laisse tomber, elle ne viendra pas. Cherche plutôt un moyen de sortir d'ici lui lançait parfois son instinct de survie. Elle doit croire que tu l'as abandonné et c'est ce que tu aurais fais sur le long terme, non ? Tu ne La mérites pas. Tu devrais vous épargner ça à tous les deux. Finissait par se moquer sa propre conscience. Il se moquait de lui-même. C'était toujours mieux que de devenir fou. Il contempla son torse, quelques instants. Ses bourreaux avaient rouverts chacune de ses cicatrices, dernier souvenir qu'Eon lui avait laissé. Sa poitrine était une nuance morose entre un blanc maladif et un rouge sombre, le sang coagulé de chacune de ses plaies. Il avait vu le moment où il allait se vider de tout ce liquide vital. Mais il avait de la chance dans son malheur : son cœur fonctionnait encore trop mal pour que son sang soit fluide. Il avait, à la place, un liquide noirâtre et visqueux, qui s'écoulait avec un lenteur étonnante lorsqu'on faisait la moindre brèche dans sa peau. Dans ce genre de moments, il se demandait s'il méritait cela. Bien sûr que tu le mérites ! Tu es un être maléfique et tu as toujours agi ainsi. S'il y a un justice dans ce monde, il faut bien que tu payes pour tes crimes. Clamait haut et fort sa conscience dans un coin de sa tête. Elle n'avait pas tort. Mais Beldura savait cela également. Avait-Elle accepté cette idée ? Ou faisait-Elle tout pour ne plus penser à lui désormais ?

Beldura mérite mieux. Oublie La et sors d'ici. Elle est une reine et tu es un ignominie. Si Elle ne te rejette pas maintenant, Elle le fera quand elle découvrira qui tu es vraiment. Et Elle aura raison. Disparais de cette endroit, disparais de Sa vie. Oublie La, Elle t'a trahie ! Criaient désormais en cœur son instinct de survie et sa conscience. Peut-être était-ce là la solution. Quand ses bourreaux avaient tenté de lui casser les doigts de la main droite et avaient découvert le métal de sa griffe, il avait décidé qu'il ne penserait plus à Elle. Tandis que ces hommes découpaient et brûlaient la peau autour de son arme, il s'accrochait de toutes ses forces aux certitudes qu'il avait : son identité et le lieu où il se trouvait. Car c'était tout ce dont il était sûr. Il n'était plus sûr de ce qu'il allait devenir. Il n'était plus sûr de Sa sincérité. Il savait juste qu'il s'appelait Isaac Eksezkiel et qu'il était sur Minos, dans les cachots d'Elysée.

Isaac regardait sa griffe, maintenant à découvert, assis sur le sol de sa cellule. On lui avait arraché la peau, on lui avait brûlé les nerfs. Le point positif, c'est qu'il n'avait plus mal à cause de sa griffe. A vrai dire, il ne sentait plus rien du début de son arme jusqu'à la base de son coude. Mais désormais, il avait mal ailleurs. Hier, ils l'avaient plongé dans de l'eau brûlante. Aujourd'hui, ils l'avaient frappé aussi fort que leurs petits poings de minosiens leur permettaient. Il était heureux de ne pas avoir perdu une dent lors de ce grand moment de joie. Sa lèvre inférieur et son arcade sourcilière gauche était fendue. On lui avait aussi brûlé la plante des pieds. Tout son corps arborait des tâches violacées ou noires. Il se demandait même s'il n'avait pas une côté cassée. Il s'était redressé, passant les bras à travers les barreaux de sa cellule, la tête appuyée contre ces derniers. Cela faisait sept jours qu'il était ici. Il commençait à trouver le temps long. Mais, par habitude, il demanda l'heure au garde qui était à côté de sa cage. Ce dernier lui répondit courtoisement, comme toujours.

Je m'appelle Isaac Eksezkiel. Il est 10h11 et je suis sur Minos, dans les cachots d'Elysée.
Oublie la, elle t'a trahie.
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Ven 7 Nov 2014 - 22:49
Le 11 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, fenêtre ouverte malgré le froid, éveillée jusqu’au matin. Il n’était pas venu.
Le 12 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, sur un fauteuil, fenêtre ouverte malgré le froid, éveillée jusqu’au matin. Il n’était pas venu.
Le 13 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, sur la banquette entre son lit et la fenêtre ouverte malgré le froid,,  éveillée jusqu’au matin. Il n’était pas venu.
Le 14 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, assise sur une chaise entre son lit et la fenêtre ouverte malgré le froid. Elle avait commencé à s’endormir un peu. Il n’était pas venu.
Le 15 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, sur une chaise proche de la fenêtre ouverte malgré le froid, somnolant souvent. Il n’était pas venu.
Le 16 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, assise sur une chaise à la fenêtre ouverte malgré le froid, éveillée jusqu’au matin. Il n’était pas venu.
Le 17 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, à genoux devant  la fenêtre ouverte malgré le froid, la tête contre le rebord, dormant lorsqu’elle n’avait plus le choix. Il n’était pas venu.
Le 18 Asherien, Beldura Glow avait attendu dans sa chambre, assise sur la fenêtre ouverte malgré le froid, alternant périodes de sommeil profond et d’éveil tourmenté. Il n’était pas venu.
Cela faisait une semaine qu’elle l’attendait. Elle ne mangeait que peu, buvait un peu d’eau, et dormait le moins possible, pour pouvoir le voir arriver. Elle avait chassé tout le monde de sa chambre. Elle était seule, s’enfermant dans son désespoir. Déjà, elle était plus blanche, et des cernes commençaient à manger ses joues, faisant bleuir la paupière inférieure, faisant ressortir ses yeux de feu.
Elle était malheureuse. Elle s’était laissée tromper. Evidemment, il ne viendrait pas. Evidemment, il ne l’aimait pas. Elle était bien trop bête, trop fade et trop peureuse. Il ne pouvait pas l’aimer, et il avait raison. Pourtant, elle ne s’y faisait pas, et rester là à s’abimer les yeux, fixant les ténèbres. Sa voix même avait changé, brisée par le froid, la fatigue et le chagrin. Elle tremblait plus, et faisait tout mécaniquement. Elle parlait peu, et écoutait distraitement ses conseillers et ses ministres. Des yeux d’ambre l’obsédaient. Elle répondait à peine aux questions.
Elle détestait tous ces fauves. Tous ceux qui voulaient la marier. Tous ceux qui lui présentaient des hommes. Tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, lui demandaient qui était cet homme au bal, remuant le couteau dans ses plaies encore fraîches. Elle avait gardé la rose, qui avait commencé à sécher, dans son vase. Elle était presque toute fanée, maintenant. Elle avait toujours les marques dans la main. Les marques des épines, seuls signes visibles de ses blessures.
Elle accomplissait son devoir de reine sans y réfléchir, allant où on la menait, souriant lorsqu’on lui demandait de sourire, parlant lorsqu’elle le devait. Elle ne retenait plus ce qu’on lui disait, et ignorait peu à peu les remarques qu’elle entendait lorsqu’elle passait dans les couloirs, tous les murmures qui suivaient le fantôme qu’elle devenait.
Elle était assise sur son trône, écoutant patiemment les nouvelles du jour. Ce jour précis où elle devait … quoi faire déjà ?

- Ma Reine, nous avons attrapé vingt personnes au bal, dont une qui dit être celui qui vous a enlevée il y a de cela bientôt trois mois. Il est l’heure de descendre dans les prisons, Madame.

Ah oui. Descendre dans les cachots. Voir cette personne, un triste imposteur voulant se faire connaître. Isaac était parti. Isaac lui manquait. Elle ravala la boule dans sa gorge. Elle se leva, soutenue d’une main par un garde qui ne se rendait pas compte de son importance à cet instant. Entourée par une troupe de sept gardes royaux, protégée comme un joyau, elle traversa les couloirs et descendit avec eux. Elle y était déjà allée plusieurs fois. C’était un endroit sinistre, qu’elle n’aimait pas. Sombre, humide, froid, tout de pierre et de métal.  La première fois, elle avait libéré Sorga. Ensuite, elle y allait tous les mois voir les prisonniers. Elle détestait cela. Elle y était déjà allée deux semaines plus tôt. Pourquoi l’y ramenait-on encore ? Ah oui. Pour libérer l’imposteur qui se faisait passer pour celui qu’elle aimait. Sa gorge se serrait peu à peu. Plus ils s’enfonçaient, plus elle était mal à l’aise. Sa robe d’un doux rose pâle frottait le sol. Son visage entourée d’un voile clair sur lequel on avait posé une couronne, était baissé. Elle n’aimait pas qu’on la coiffe ainsi, mais on lui disait que c’était indispensable pour aller voir les prisonniers, pour ne pas qu’on lui attrape les cheveux, et pour appuyer son pouvoir par un symbole royal. Elle trouvait juste que cela faisait ressortir son visage fin et ses yeux. Et elle n’aimait pas ça. Elle se trouvait plus jeune plus fragile. Pourtant, aujourd’hui, elle n’avait rien dit, c’était à peine si elle s’en était rendue compte. Elle avança dans les longs couloirs, malodorants, sans regarder les gens dans les cages. Et soudain, on s’arrêta.

- Il est là, Majesté.

Elle redressa la tête, et vit la personne face à elle. Tête baissée contre les barreaux, cheveux ras, blessures partout, corps maculé de coups. Non, ce n’était pas lui, et elle le savait depuis le départ. Il avait de si longues jambes. Ses yeux s’habituant à l’obscurité, elle vit les nombreuses cicatrices d’où coulaient un liquide noir, les tétons brûlés. La griffe. Et une main, pyrogravée sur le cœur.
Ses jambes la portèrent jusque devant la cage. Puis elles cessèrent de la porter de façon soudaine, et elle s’effondra face à lui. Ses mains tremblaient, peut-être plus que jamais. Misérable, elle avait les yeux remplis de larmes énormes qui ne tardèrent pas à couler sur ses joues. Un sourire de soulagement, sourire bancal, sourire plein de larmes, sourire tremblant arriva sur son visage.
Il était là, mon dieu, il était là, depuis tout ce temps, si proche d’elle, si proche, si proche si mal, si seul, il était là, là là, tout près d’elle. Elle leva ses mains fraiches et blanches qui tremblaient comme des feuilles mortes dans le vent vers son visage. Elles passèrent d’elles-mêmes à travers les grilles de la cellule, allèrent se poser sur les joues. Des joues sales, maculées, des joues, ses joues. Celles du visage auquel elle pensait depuis des jours et des jours. Le visage qui ne quittait pas son esprit.

- Isaac … Par les Grands Rois, Isaac …

Sa voix tremblait. Elle était si heureuse de le voir ! Sa joie débordait de ses yeux. Elle avait envie de lui dire tout ce qu’elle ressentait pour lui, à quel point elle avait eu peur de le perdre, à quel point ce qui s’agitait en elle était fort. Elle en était totalement incapable, et elle ne pouvait que pleurer, et lui tenir le visage, ce si beau visage, rendu bien plus dur. On lui avait coupé les cheveux. Qui, pourquoi ? Et ces cicatrices, rouvertes ? Ces bleus ? Cette griffe, à découvert, cette peau suintante ? Ces tétons absents ? Cette peau abimée ? Qui ? Pourquoi ?
Les questions tournaient dans la tête de la jeune Reine, sans y trouver aucune réponse. A vrai dire, pour l’instant, elle était trop heureuse de le retrouver, de le voir vivant, de voir que, non, il ne l’avait pas abandonnée, que non il n’était pas parti, même si elle souffrait de le voir ainsi, même si le voir dans cette cellule lui plantait un poignard dans le cœur. Ses yeux de feu brillaient, brillaient, comme lumineux dans ce visage long, fin aux traits purs, nets, un peu allongés, dégagé de tout cheveux, ce qui en faisait ressortir l’extrême finesse, et donnait une impression de fragilité. Elle était toute entière tournée vers lui, attendait de lui un geste, une réponse.

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Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
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Sam 8 Nov 2014 - 11:03
Oublie la, elle t'a trahie

Isaac avait entendu du bruit. Mais cela faisait un moment qu'il n'y faisait plus attention. Il lui semblait juste trop tôt pour que ses bourreaux soient déjà là. Il ne leva pas les yeux.

Oublie la, elle t'a trahie

Isaac avait vu du mouvement. Et pour cause, il y avait quelqu'un devant lui. Plus précisément, il y avait quelqu'un qui s'était agenouillé devant lui. Quelqu'un avec une couronne. Avec des cheveux roux. Avec des yeux flamboyants remplis de larmes. Avec un si beau visage. Elle était là. Pourquoi avait-elle mis autant de temps ? Venait-elle constater l’œuvre de ses hommes?
Il plongea son regard dans le sien, cherchant la satisfaction, la trahison, le mensonge...

Oublie la, elle...
Elle...


Isaac ne trouva pas ce qu'il cherchait. Sentir ses mains douces et fraîches sur ses joues, sans doute rendues rugueuses par son mauvais traitement et la barbe de trois jours qui commençait à les orner, le fit revenir dans la réalité. Avec sa griffe, il serra fort un des barreaux, provoquant un grincement terrible qui résonna dans toute la prison. Les gardes eurent un mouvement vers eux, la main sur leur arme, prêt à dégainer épée, couteau, lance, peu importe.

Elle était finalement, ce n'était donc pas de sa faute si on l'avait torturé. Il ne devait pas lui en vouloir. Elle n'y était pour rien. Elle est quelqu'un de bien. Mais, pour l'instant, il ne pouvait apprécier totalement la présence de la jeune femme. Pour l'instant, il voulait juste partir loin d'ici, soigner ses blessures et revenir pour briser ses bourreaux, autant mentalement que physiquement. Il voulait les voir souffrir, les entendre supplier, les disséquer vivant, leur arracher les viscères, les...

Elle est quelqu'un de bien.


Cette idée s'imposa à lui, comme la seule chose qui devait compter à l'heure actuelle. Beldura était venue le chercher. Personne n'était jamais venu le chercher. Et personne n'avait jamais pleuré de joie en le voyant. Mais elle, si. Elle était tellement fascinante. Elle semblait si fragile, ainsi devant lui. Une nouvelle colère s'empara de lui quand il pensa à tous les hommes qu'on avait pu lui présenter durant le laps de temps qu'il avait passé dans cette prison. Personne n'avait le droit de l'approcher. Elle était à lui.

« Je suis heureux de vous voir. »

Sa voix était cassée et semblait venir des tréfonds d'une caverne. Certes, ce n'était pas très romantique mais il était déjà au maximum, à l'heure actuelle.

« Sortez moi de là. »

Il fallait qu'il s'en aille. Qu'il soigne ses plaies. Qu'il voit ce qu'il pouvait faire pour sa griffe. Et il fallait qu'il parle avec Beldura. Ils avaient tous les deux quelque chose dont il fallait discuter. Ils auraient du faire ça il y a une semaine environ. Et après, il allait les tuer.
Tous.
Un par un.
Aussi lentement que possible.
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Sam 8 Nov 2014 - 17:55
Mains entretenues sur joues sales et rugueuses, yeux de feu pleins de larmes dans yeux d’ambre plein de fatigue et de haine. Le bruit de la griffe contre les barreaux, les mouvements des gardes derrière. Et surtout, son regard, s’adoucissant un peu.
Il était heureux de la voir. Sa voix était caverneuse, fatiguée, faible, mais ses mots étaient certainement les plus doux qu’il aurait pu prononcer. Beldura baissa la tête, rougissant. Elle avait du mal à être à la réalité, et sa phrase l’y fit revenir. Elle redressa la tête, et lui adressa un regard plein de larmes et de détermination. Elle abandonna ses joues, et se leva, fit face à ses gardes.

- Ouvrez sa porte.
- Mais Majesté …
- J’ai dit ouvrez la porte, messieurs.

Sa voix avait un côté autoritaire assez inhabituel. Cela dut les surprendre, et ils obéirent, cessant de protester.

- Maintenant, sortez. Tous. Et allez me chercher un Soigneur. Envoyez-le ici, tout de suite. Voilà deux Voyageuses. Je compte sur votre efficacité, et votre discrétion.

Ils semblaient interloqués. Puis, alors que son second venait de disparaître, le chef des gardes tenta de s’interposer :

- Madame, nous nous devons de ne pas vous laisser seule ici avec lui.
- Je vous le demande pourtant.
- Sorga n’est pas là, madame, aussi je vous demande de pouvoir laisser un de mes gardes à la porte de la cellule.

Elle hésita une seconde, et, comprenant que plus elle refuserait, plus acquérir leur confiance serait dur, plus des bruits de couloir circuleraient, elle céda, cœur battant.

- Bien. Mais dans ce cas, je vous demanderais de jeter un sort à la cellule. Elle doit être isolée du reste. On ne doit pouvoir ni entendre ni voir ce qu’il s’y passera, et votre garde n’entendra que mes cris, si je crie, et ne pourra intervenir qu’alors.

Le second réapparut, accompagné d’un soigneur manifestement désorienté et surpris. Le chef des gardes était étonné de la demande, à en juger par son visage. Pourtant, il dut voir l’éclat de détermination dans le regard de sa Reine. Il avait dû comprendre qu’elle ne cèderait rien cette fois, et il dut se dire que c’était mieux que rien, aussi, il obéit aux ordres et un sort fut jeté à la cellule. Le second resterait là.

- Merci. Maintenant, laissez-nous.

Elle se tourna vers le Soigneur.

- Venez, Monsieur.

Et avec lui, elle passa le voile de la porte.
Que c’était pratique le pouvoir. Le cœur de la jeune Reine battait plus que de raison, et elle dut rapidement s’asseoir. Ses jambes ne le portaient plus. Elle dissimula son tremblement en mettant ses mains sur ses genoux.

- Examinez-le, je vous prie, et soignez-le du mieux que vous pourrez. Faites qu’il puisse sortir et vivre.

Elle n’osait pas les regarder. Elle voulait en révéler le moins possible sur ce qui l’unissait à Isaac, et parler devant un soigneur, malgré leur légendaire discrétion, n’était peut-être pas forcément une bonne idée. Déjà, ses demandes et ses réactions alertaient bien trop.
L’opération dura sûrement quelques minutes, quelques minutes de silence, où Beldura tentait de démêler ses sentiments, et c’était là chose bien complexe. Puis le Soigneur se releva.

- Madame … Je ne pourrai rien faire de plus sans plus de temps et des soins réguliers.
- Merci. Sortez à présent.


Sa voix avait eu un léger tremblement. Le Soigneur sortit, les laissant seuls.
Son regard se tourna vers Isaac.

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Dim 9 Nov 2014 - 1:20
Pour l'instant, elle avait toujours ses mains sur son visage. Il avait envie de les embrasser. Non, en fait, c'était elle qu'il avait envie d'embrasser. Il devenait paranoïaque. Rien que l'idée de savoir que d'autres hommes aient pu l'approcher lui donnait envie de tuer tous les gardes de la pièce. Finalement, la jeune Reine délaissa ses joues pour se retourner vers ses gardes. Isaac se redressa, révélant à tous ceux qui auraient pu en douter sa grande taille, fermant ses mains autour des barreaux, alors qu'il observait la scène.

Il haussa un sourcil. Comment une enfant aussi peureuse pouvait cacher en elle autant d'autorité ? Elle lui avait caché ça. Cela lui plaisait. Il ne la quittait pas des yeux. Voir la réaction interloquée des gardes l'amusait beaucoup, intérieurement bien sûr. Son indescriptible sourire revint quelques instants sur son visage. Puis la raison de sa présence ici lui revint en pleine figure et il serra fort les poings autour des barreaux de sa cellule. Il allait faire un massacre dès que l'occasion se présenterait.

Le Revenu s'éloigna de la porte lorsque le Soigneur entra, pour que les gardes ne pensent pas qu'il était hostile. Il avait bien compris qu'un voile entourait sa cellule mais il préférait ne pas prendre de risques. Il aurait été bien ironique qu'il se retrouve avec une épée plantée dans le corps alors qu'un soigneur venait s'occuper. Il laissa cet homme faire son travail, regardant certains de ses hématomes et cicatrices disparaître. Il observa quelques instants sa griffe puis lui fit un non de la tête. Il s'en doutait déjà. Cela était irrécupérable. Il jeta un regard vers la jeune femme. Elle était assise, les mains posées sur les genoux. Elle semblait perturbée. Sans doute que ses élans d'autorité devaient lui demander beaucoup d'efforts.

Le Soigneur finit par s'éloigner, après avoir glissé quelques mots à la Reine. Ils étaient seuls désormais. Enfin !

« Quelle autorité ! Mais qui êtes vous et qu'avez vous fait à Beldura Glow ? »

Il lui accorda un sourire puis il se rapprocha d'elle. Il s'agenouilla devant elle puis posa sa main gauche, la seule qui était en bon état maintenant, sur ses mains à elle. Il contenait toute la rage et la colère qu'il avait en lui en se disant qu'elle n'y était pour rien. Ce qui était vrai. Son instinct de survie et sa conscience le laissait tranquille désormais, pour son plus grand bonheur. Mais il devait quand même savoir qui lui avait fait ça.

« Donnez moi les noms de ceux qui m'ont fait ça. Ils doivent payer. »

Même s'il faisait tout pour garder son calme, sa voix le trahissait. Il était furieux. Il prenait même garde à ne pas serrer la main de Beldura, pour éviter de lui faire mal dans un élan de colère.

« On ne me torture pas sans en subir les conséquences. »

Il se demandait si elle allait le laisser faire. Probablement pas. Mais peu lui importait. Tout ce qu'il voulait, à l'heure actuelle, c'était faire subir à ces hommes les pire supplices possibles et inimaginables.
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Dim 9 Nov 2014 - 10:35
Il lança dans l'air une réplique qui la fit sourire. Puis, il sourit, et vit s'agenouiller devant elle. Soudain elle prit peur, et son cœur battit très fort. Non, il ne ferait pas ... Il posa une de ses mains, la seule qui en soit une, en fait, sur les siennes. Elle avait envie de ...
Il voulait des noms ? Sa voix tremblait de rage. Un terme fit tiquer Beldura. Torture. Elle eut la sensation de prendre une douche froide, glaciale même. On l'avait torturé. Dans les cachots de son palais. Son propre gouvernement, des gens sous se ordres pratiquaient cela, cette horreur qu'elle avait toujours refusé, et ce à son insu. Elle frissonna. Elle se devait de reprendre les choses en main.  


- Je ... Je ne savais pas qu'on ... torturait ici. Je n'en ai jamais donné l'ordre. 


Sa voix était un peu aiguë et tremblait bizarrement. Le fait que l'on puisse faire subir des sévices de façon si cruelle à un être humain en se targuant d'être sous ses ordres la révoltait complètement. Elle détestaient ceux qui faisaient cela. Elle se promit que, dès qu'Isaac serait parti, elle rassemblerait tous les gardes, et tous les membres des services secrets, ceux qui étaient en mission seraient là d'une manière ou d'une autre, et elle demanderait des explications, et leur expliquerait sa façon de penser. A tous. Et tous ceux qui admettraient s'être livrés à des actes de torture seraient suspendus pendant deux semaines, sans paye, voie rétrogradés dans certains cas, quant à ceux qui n'admettaient pas, s'il était découvert qu'ils avaient menti, ils seraient purement et simplement renvoyés. Sa décision était prise: il en serait ainsi, et point autrement. 


- Je veillerai à y mettre un terme. 


Elle le regarda, et ses yeux s'emplirent de larmes de nouveau. Elle était si heureuse de le retrouver ! Cependant, elle se posait une question, une question primordiale. 


- Depuis combien de temps êtes-vous ici, Isaac ? 


Sa voix tremblait un peu, mais le contact de sa main sur les siennes lui faisait du bien. 

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Dim 9 Nov 2014 - 13:35
Il la vit trembler à l'entente du mot « torture ». Elle ne savait pas. Minos cachait des choses à sa Reine, maintenant ? Pourquoi cela ne l'étonnait même pas ? En revanche, lui aussi avait été très surpris, et cela était un euphémisme, de découvrir que la torture était pratiquée sur Minos. Et c'est pour cela qu'il était si en colère. Il avait l'impression de s'être fait avoir. Quoi de plus ironique que de se faire torturer sur ce continent remplis d'imbéciles ? Enfin, cela était sans doute toujours mieux que de se faire torturer sur Rhadamanthe. Là, il aurait sans doute plus perdu que la peau de sa main droite. Mais peu importe, cela ne le calmait pas. Il avait envie de tuer les responsables ; Pire, il avait besoin de tuer les responsables.

« Si par "mettre un terme", vous entendez "planter une épée dans le corps des responsables", je vous suis à cent pour cent. »

Isaac continua de sourire. Il savait très bien que non. Beldura était trop pacifique pour tuer les hommes qui lui avaient fait ça. Il verrait bien le genre de mesures qu'elle prendrait et agirait en conséquence. Il passa sa griffe dans sa nuque. Le fait de ne plus avoir ses longs cheveux le perturbait énormément. La dernière fois qu'il les avait eu courts, il avait quinze ans, ce qui commençait à faire un petit moment. Il se demandait s'il allait réussir à s'habituer. De toute façon, il n'avait pas vraiment le choix. Comme le fait de ne plus avoir de peau sur la main droite. Il allait sans doute demander à son tailleur de lui confectionner un gant, qu'il devrait porter quasiment en permanence. Cette perspective l'énervait déjà. Mais il ne souffrait plus. C'est sans doute cela que l'on appelait un mal pour un bien.

Laissant retomber sa griffe sur son genou, il écouta la question de la jeune femme. C'est vrai qu'il aurait du la rejoindre la nuit qui suivait le bal. Elle aussi avait dû se poser beaucoup de questions. En la regardant maintenant, il trouvait son visage fatigué. Il vaut mieux qu'elle s'habitue non ? Des questions, avec un homme comme toi, elle va passer le reste de ses jours en s'en poser lui balança sa conscience. Cela était relativement vrai.

« Je suis là depuis le soir du bal. Vos gardes m'ont attrapé quand j'ai voulu sortir de la salle. »

Il retint difficilement un « Vous savez, après que vous m'ayez sauté dessus ». Ce n'était pas le moment de faire de l'humour. Il était trop fatigué pour cela.
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Mer 12 Nov 2014 - 19:03
Elle pâlit, touchée. Non, ce n’était certainement pas ce à quoi elle pensait. Elle voulait juste leur dire sa manière de penser, et aussi enlever la prime sur la tête d’Isaac.  Puis, elle comprit que peut-être c’était que lui comptait faire. Son visage perdit toute couleur. Elle se tourna vers lui, les yeux écarquillés.

- Non, ne faites pas ça … Je veux faire lever la prime qui vous pèse dessus, car ce n’est que par rapport à ce que vous m’avez fait.

*Ou presque …*

- Si … si vous attaquez mon peuple, et que je maintiens cette direction, je ne pourrai plus être reine, et vous serez toujours menacé.  

Elle ne cessait de le regarder.

- S’il vous plaît, ne … ne vous mêlez pas de ça. N’allez pas les tuer, et détruire leurs familles, et toute possibilité pour vous de ne pas revenir ici. Je ne pourrai plus rien faire sans jouer ma place, et de fait, votre tête … Et je ... 


*Je ne veux pas vous mettre en danger. Je vous aime.*




Ce n’était pas pour elle qu’elle craignait, mais bien pour lui. Si elle perdait sa place, lui perdait la vie, ou ce qu’il en restait, et cela, elle voulait absolument l’éviter. Et pour éviter cela, il devait l’aider.
L’annonce de son emprisonnement depuis une semaine lui fit l’effet d’un coup de poing qui venait la cueillir au creux du ventre alors même qu’une chape libérait tout son corps.
Ainsi, s’il n’était pas venu, c’était car il était là … Oui, mais, cela signifiait qu’il était là depuis une semaine. Comment n’avait-elle pas été au courant plus tôt ? Il aurait fallu qu’elle demande des rapports plus détaillés, ou peut-être juste qu’elle écoute mieux … Tout était de a faute ! Dire qu’il aurait pu sortir de là bien longtemps avant, voire même ne jamais y entrer, si elle avait osé lever la condamnation à mort qui lui pesait dessus, si elle ne l’avait pas autant pris pour un surhomme … Elle détourna les yeux. Elle avait honte.

- Je suis désolée. Je ne suis pas venue plus tôt, car on ne m’avait rien dit, mais j’aurais dû le savoir, et vous sortir de là. J’aurais dû lever cette menace qui planait sur vous. Ma réaction au Bal a … a attiré l’attention sur vous. Je n’aurais pas dû faire ça … Excusez-moi.

Il y avait de l’émotion dans la voix aigüe et tremblante de la Reine.  

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Mer 12 Nov 2014 - 20:33
Elle lui demandait vraiment de ne pas intervenir ? Isaac poussa un soupir mi-contrarié mi-énervé. Comme s'il avait envie de se retenir d'aller faire un massacre ! Son esprit criait vengeance. Il avait presque envie de lui dire « on s'en fiche s'ils meurent, je suis sûr qu'ils n'ont pas de famille » même si, bien sûr, il n'en savait rien. Le nombre de vies brisées n'était qu'un dommage collatéral des assassinats, qu'il ne prenait plus en compte depuis un moment déjà. Néanmoins, Beldura allait lui permettre de sortir d'ici et elle tenait à lever la prime qui était sur sa tête. Il lui devait bien ça. Mais il savait qu'elle n'échapperait pas aux questions de ses conseilleurs ou pire, de son peuple si elle levait sa prime. Les gens allaient forcément se poser des questions, à juste titre.  
Est ce qu'elle s'inquiétait pour lui ? Apparemment. Il sourit à cette pensée.

Elle s'excusa ensuite. Pourquoi s'excusait-t-elle ? Elle n'avait rien à se reprocher. A moins qu'elle regrette ce qu'elle avait fait durant le bal. Ce qui aurait été compréhensible, d'une certaine manière. Cette pensée ne lui plaisait pas du tout mais il pouvait comprendre qu'elle n'ait pas envie d'être avec un homme comme lui. Ils étaient tellement différents. La véritable question était : qu'est ce qu'il allait faire si jamais elle ne voulait plus de lui ? Eh bien, il se serait probablement évanoui dans la nature, aurait continué sa vie de tueur à gages...Après tout, il n'était pas fait pour les relations sérieuses. Encore moins avec la Reine de Minos. Mais, pour une fois, il aurait été prêt à essayer. Et peut-être que elle, non.

« Vous regrettez ce qu'il s'est passé au bal ? »

Sa voix était calme. Il se préparait à toute éventualité.
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Mer 12 Nov 2014 - 22:56
Beldura avait reporté son regard sur ses genoux. 
Voix calme.
La phrase la cueillit au ventre. 
Elle se figea. Regrettait-elle ? Regrettait-elle ? 
Elle y avait beaucoup pensé. Elle s'en voulait, car il n'était pas venu, et qu'elle aimait l'homme qui faisait du mal à ses proches. Il avait failli tuer Sorga. Il l'avait enlevée. Il aurait pu lui faire du mal. Il n'avait rien fait. Pire, elle avait été plus heureuse chez lui qu'à son palais. Elle s'en voulait d'autant plus. Oui, mais elle l'aimait. 
Elle releva la tête, et le regarda. Il y avait eu un long silence. 


- Non. 


Elle avait une voix assez calme, mais un peu trop aiguë. Elle craignait sa réponse. La conversation qu'elle attendait depuis une semaine avait enfin lieu, et elle était incapable de lui dire ce qu'elle aurait aimé lui dire, de faire ce qu'elle aurait voulu faire. Elle se sentait incapable. Complètement incapable. Elle aurait voulu qu'il l'embrasse, la prenne dans ses bras, avec ou sans griffe. En même temps, elle craignait cela, car le fait qu'il sot un homme faisait remonter ses peurs. Elle aurait aimé qu'il lui dise qu'il l'aimait, et qu'il voulait avoir une relation saine et normale avec elle. Au fond d'elle, elle savaiit qu'il ne le ferait pas. Ce n'était pas lui. Elle ne s'engageait pas sur une voix aisée ...

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Jeu 13 Nov 2014 - 0:12
Elle ne regrettait pas. C'était déjà une bonne nouvelle. Mais cela voulait également dire qu'elle avait délibérément embrassé l'homme qui l'avait séquestrée. Après tout, pourquoi pas. Il n'allait pas s'en plaindre. Mais l'éternelle question revenait toujours : qu'avait-il à lui offrir ? Il n'était pas fait pour les relations stables. Il allait forcément la faire souffrir. Et il savait d'avance qu'il ne s'excuserait jamais pour toutes les larmes qu'elle verserait. Il n'était pas sûr qu'elle soit prête à accepter cela. Elle aurait eu bon nombre de raisons de ne pas l'accepter.
Mais la tout de suite, il avait envie de l'embrasser. Et cette fois, il n'y avait personne pour les voir alors il n'allait pas s'en priver. Glissant son unique main sur la joue de la jeune femme, il posa ses lèvres sur les siennes, le plus naturellement du monde. Cela lui avait manqué, depuis le bal. Il savourait cet instant, même s'il tentait de pas être trop agressif, ce qui n'était pas vraiment dans sa nature. Il finit par s'éloigner, tout en caressant avec son pouce la joue de Beldura.

« Moi non plus. »

Sauf que...

« Mais vous devez bien comprendre que je ne suis pas, et que je ne serai jamais quelqu'un de bien. Et vous allez sans doute beaucoup souffrir par ma faute. Vous êtes vraiment prête à accepter cela ? »

La discussion qui aurait du avoir lieu il y a une semaine déjà, avait enfin lieu. Elle ne se déroulait peut être pas à l'endroit idéal mais on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a, comme on dit.
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Jeu 13 Nov 2014 - 11:27
Il s’était rapproché d’elle, et avait posé une main sur sa joue, avant de l’embrasser. Au moins, l’une des choses qu’elle souhaitait s’était réalisée. Lorsqu’il se détacha d’elle, elle laissa échapper un léger soupir. Ce qu’il avait à lui dire la fit clairement redescendre de son nuage.
A vrai dire, ce n’était rien de nouveau. Elle le savait, s’y attendait. C’était couru. Lui était un criminel de plus de cent ans, recherché partout, habitué à vivre dans l’illégalité, dans l’ombre. Il était mort, revenu, il lui manquait une main et il était prêt à assassiner quiconque se mettrait sur son chemin. Et, au fond d’elle, elle imaginait sans peine qu’il devait être aussi novice qu’elle l’était sur un plan sentimental –par contre, c’était très certainement le seul plan sur lequel il était novice, et elle s’en doutait aussi-. A côté, elle était Reine du continent des « gentils », sûrement la plus timide et inefficace qui soit, fable et manipulable.  Certes, ce n’était pas la relation rêvée. Loin de là. Elle le savait, en avait conscience depuis des semaines. Depuis qu’il l’avait ramenée, elle y réfléchissait sans le vouloir, depuis qu’il l’avait ramenée, cette idée germait en elle.
Elle le regarda, savourant tout à la fois le contact de son pouce, le seul qu’il lui restait, puisque les barbares qui lui servaient de gardes et de services secrets avaient arraché tout le reste.

- Je souffre assez sans vous pour accepter de souffrir avec.

Elle soupira.

- Je crois que j’attends ça depuis que vous m’avez relâchée, inconsciemment. Je savais que j’en souffrirai, à chaque fois que j’y pensais. Mais, je crois que, les moments où vous êtes là suffisent à compenser cette souffrance.

Ses yeux ‘’étaient baissés. Exprimer de telles choses était compliqué pour elle. Elle se sentait ridicule. Cependant, il était important qu’il sache. Oui, elle était prête à s’engager dans une relation longue, douloureuse, pleine de questions, de crises, de larmes. Au moins, elle aurait la possibilité d’être près de lui, de le voir, sans se sentir ridicule.

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Mar 31 Mar 2015 - 17:58
Le pragmatisme dont faisait preuve la jeune femme étonna Isaac, en même temps qu'il sentait un élan de vigueur le parcourir à l'entente de ses mots. Elle était ainsi prête à accepter le lot de souffrances qu'il allait lui apporter ? Il n'en revenait pas. Même s'il se demandait pour combien de temps elle allait pouvoir subir tout le mal qu'il allait lui faire, car il était parfaitement conscient qu'il allait lui en faire. Mais, et c'était le plus important à l'heure actuelle, elle voulait tenter quelque chose et lui aussi. Il aurait été bien incapable de dire s'il ressentait de l'amour pour elle, cette notion était bien trop floue pour une personnalité comme la sienne, mais sa présence lui apportait un sentiment d'apaisement et de bien-être dont il avait du mal à se passer désormais.

Sans trop lui demander son avis, ça aussi il allait falloir qu'elle s'habitue, il se mit à la serrer très fort dans ses bras, l'écrasant presque complètement contre lui. Il aimait sentir son corps frêle contre le sien et savourait son parfum si délicat. Il se baissa de façon à ce que ses narines puissent parcourir la nuque de Beldura et respira à pleins poumons cette odeur qu'il commençait à connaître par cœur. Puis son visage remonta et il embrassa de nouveau la jeune reine, bien plus passionnément que la fois précédente. S'il prenait garde à ce que sa griffe n'entre pas en contact avec la peau de la jeune femme, son autre main ne se priva pas de glisser sur l'épaule royale avant de venir entourer le cou qu'il avait humé avec force quelques instants auparavant.

Mais la fatigue le rappela rapidement à l'ordre et il fut obligé de se décoller un minimum de Beldura, ce qui allait éventuellement pouvoir permettre à cette dernière de se remettre à respirer normalement. Le fait d'être Revenu vous fait parfois oublier les bienfaits de l'oxygène pour le corps humain.  

« Il faut que vous m'aidiez à sortir d'ici. J'ai besoin de reprendre des forces. »
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Mer 1 Avr 2015 - 15:00
[Vigueur, hein ? Razz]

D’un seul coup, elle se retrouva contre lui. Il l’écrasait conte lui, avec force, alors que son corps à elle tremblait de fatigue. Pourquoi était-ce-elle, la Reine, qui tremblait alors que lui venait de passer une semaine enfermé ? Respirer devenait difficile. Pourtant, elle prit comme elle put une immense inspiration alors que le bonheur montait, montait comme des bulles de champagne dans un verre. Il la humait, la serrait, avec violence, puis il l’embrassa, fort, très fort. Il y eut une main sur sa nuque, alors qu’inconsciemment, la sienne alla se perdre sur ce crâne aux cheveux ras. Soudain, il se décolla d’elle, un peu, restant pourtant très proche. Ma main à elle resta sur la nuque de l’homme, un peu lâche.
Il voulait sortir.
Tout au fond d’elle, elle craignait qu’il ne revienne plus.
Pourtant elle lui sourit, malgré les larmes dans ses yeux.

- Vous êtes déjà libre, Isaac.

Il y eut un court silence. Sa voix était un peu cassée par le froid. Elle n’osait pas lui demander de revenir. Alors elle lui sourit, et lui glissa à la main une poignée de Voyageuses, encore une, tout en l’embrassant timidement.

*Partez, mais revenez-moi, je vous en supplie. Revenez-moi vite.*

Elle se leva, et lui sourit, un peu triste.

- Gardes ! Des vêtements d’homme, s’il vous plaît.

Ces mot avaient été criés, avec une voix cassée. Il pourrait récupérer les vêtements en partant, afin de passer inaperçu. Elle aurait adoré le faire monter chez elle, pour lui permettre de se reposer, de se laver, mais c'eût été prendre un risque considérable de le faire découvrir par ses domestiques. Et jamais, non jamais elle n'aurait osé le lui proposer -peut-être que si lui lui avait demandé cela, sûrement même, elle aurait accédé à sa demande-. Une toux légère, avec un bruit de tissu qui se déchire, la secoua un instant. Elle se redressa ensuite, lui ouvrant la voie de la main et un sourire doux, tendre. Lorsqu’il serait parti, elle convoquerait tous ses gardes, et s’expliquerait avec eux, mettrait les choses au clair quant à la torture. Puis, elle recommencerait à l’attendre.

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Ven 3 Juil 2015 - 20:05
[ Cool ]


Il se laissa embrasser par la jeune demoiselle, s'amusant intérieurement de sa timidité dans cette simple action. Elle lui donna encore des Voyageuses, qu'il fit rouler entre ses doigts. C'est qu'il allait commencer à en avoir un beau stock. Quand on savait le prix de ces petits objets au marché noir...Alors qu'elle lui indiquait la voie à suivre de sa main, il vit les gardes déposer des vêtements non loin de là. Glissant ses doigts dans ceux de Beldura, il l’entraîna avec lui. Il fallait qu'il se change rapidement et qu'il file d'ici.

« Ne faites pas cette tête déconfite, je reviendrai vite allons. »

La dernière fois qu'il était supposé revenir, des gardes l'avaient envoyé dans une cellule pour se faire torturer alors il espérait que cette fois il pourrait tenir sa promesse. Il regarda les vêtements qu'on lui avait apporté : des chaussures qui devraient faire l'affaire le temps du voyage, un pantalon qui en avait vu des vertes et des pas mûres au cours de sa carrière et un morceau de tissu qui lui rappelait vaguement une chemise. Heureusement qu'il avait des voyageuses. Il envoya valser ce maudit pantalon de jute terriblement inconfortable sous le regard courroucé d'un des gardes. L'étiquette n'acceptait sans doute pas que l'on se déshabille devant la Reine. Alors qu'il se changeait, il s'adressa à cette dernière.

« Il faut que je soigne ma griffe et que je tente de sauver mes cheveux si cela est encore possible. »

Le pantalon aurait sûrement sied parfaitement à un homme lambda. Et il donnait à Isaac l'impression de porter un corsaire. Il poussa un soupir exaspéré avant de passer la chemise. Les boutons semblaient prêts à céder à tout instant. Après avoir bien replacé le col, il se pencha pour embrasser la jeune femme.

« Vu que ma tête n'est plus mise à prix, je devrais pouvoir revenir d'ici quelques jours. Laissez la fenêtre ouverte. »

Sur ces bonnes paroles, il enfila rapidement les chaussures et se dirigea vers la sortie. La lumière du soleil l'aveugla et il respira un bon coup, heureux de pouvoir humer de l'air frais. Sortant une voyageuse de sa poche, il la sacrifia pour retourner dans les hostiles contrées de Rhadamante.
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Mer 15 Juil 2015 - 0:48
Il glissa ses doigts dans les siens, et son cœur battit plus vite, un instant. Il l’entraîna, elle le suivit, docile, à l’endroit où étaient ses vêtements. Puis, il se déshabilla, et elle se figea, avant de rougir violemment, et de détourner le regard. Un homme … Nu. Elle n’en avait … Jamais vu. Enfin, jamais ainsi. Avant, elle avait fermé les yeux. Elle se forçat à respirer calmement, sentant sur eux le regard scrutateur des gardes présents.
Lorsqu’Isaac fut vêtu de ce qui ressemblait sur lui à des vêtements d’enfants, il se tourna vers elle et l’embrassa. Elle se figea, interdite. Comment justifier cela au garde qui les regardait, médusé ? Passer inaperçu n’était manifestement pas sa première préoccupation. Il lui parla, et elle hocha la tête, tentant de trouver une solution.
Lorsqu’il eut disparu, elle resta un certain temps figée ainsi, savourant le souvenir de leur dernier baiser. Puis elle se ressaisit, et se tourna vers ses gardes.

- J’interdis formellement qu’un seul mot concernant ce qui s’est passé ici sorte d’ici. Tout ceci est confidentiel, vous m’entendez ? Si l’un de vos parle, je le ferai taire.

Au fond d’elle, elle savait qu’elle n’en aurait pas le courage, sûrement pas.

- Convoquez tous vos collègues, et prévenez Sterben que je le veux avec toutes ses équipes, ainsi que tous les apprentis soldats et leurs professeurs, dans dix minutes dans la grande salle. J’ai deux mots à vous dire. Messieurs.

Et elle sortit.
Dix minutes plus tard, un nombre incroyable d’hommes de main se tenait devant elle. Elle se leva, et s’éclaircit la voix, avant de commencer, posément.

- Messieurs, mesdames. Je sais que vous n’êtes là que pour assurer la sécurité du royaume et la mienne. Mais, et vous le savez, rien ne doit se faire sans mon accord. Aujourd’hui, j’ai vu dans les cachots un prisonnier mutilé. Il avait été torturé, par vous messieurs. La torture n’a jamais été autorisée ici, et ne le sera jamais. C’est un acte barbare, inhumain, qui nous rabaisse plus bas que les plus vils des animaux.

Elle fit une pause. On rougissait face à elle.

- Je comprends que vous ayez cru que ceci pouvait être utile. Mais dès aujourd’hui je vous l’interdis formellement.

Sterben ouvrit la bouche. Elle le foudroya du regard.

- Non ! Taisez-vous. Je n’ai pas terminé. Ainsi, non seulement je l’interdis formellement, ais je tiens aussi à punir tous ceux qui s’y seraient livrés, d’une manière ou d’une autre. Je vous fais confiance, ainsi je vous pousse à avouer : tous ceux qui se livreront seront suspendus entre deux et six semaines, sans paye, ou bien seront rétrogradés selon la gravité des faits. Si jamais je me rends compte que vous m’avez menti, de quelque façon que ce soit, en omettant de préciser certains actes, ou en ne vous dénonçant pas, vous serez renvoyés, et je m’assurerai que plus aucun emploi où vous pourriez vous livrer à ces atrocités ne vous sera accessible en mon royaume. Sachez que je contacterai tous les prisonniers passés entre ces murs, un à un, afin de recueillir leurs témoignages quant à vos actes. Ce sera votre parole, contre la leur. Est-ce clair ?

Elle les scruta attentivement.

- Tout ceci se fera par courrier, et vous devrez tous m’avoir envoyé votre lettre sous un délai d’une semaine. Vous devrez me préciser quand, à qui, où, et sous les ordres de qui vous avez effectué ces actes. Vous pouvez retourner à vos postes.

Lorsque tout le monde eut disparu, elle se fit procurer les registres de la prison, et rédigea la lettre à faire envoyer à tous les anciens prisonniers, avant de descendre aux cachots avec certains domestiques, afin de récupérer les témoignages. Elle ne se doutait pas encore du nombre de soldats qu’elle devrait suspendre, la forçant à établir un roulement : une moitié, puis l’autre. De nombreux seraient aussi rétrogradés, surtout les responsables de ces horreurs. Une partie de son personnel allait aussi être renvoyé. La Reine asseyait son autorité, et rêvait de revoir Isaac.

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