[Archivé] Quand l'amour vous ouvre ses portes [sp Dame Fortune]

Gonzo était entré dans une quête impossible avec Béhékine Miss Séléné et Monsieur Belgan. Il essayais de recouper les informations des archives avec des lieux et des dates il était en éclaireur et pour le moment il faisait le tour des tavernes de villages pour savoir si un ivrogne Rhadamanthien serait prêt à céder des informations.
Vêtu d'une longue cape marron à capuche pour couvrir son visage facilement identifiable avec ces lunettes qui zoomaient et dézoomaient à volonté. Il les avaient trouvé sur Efferias et elles étaient vachement plus pratiques que ces multitudes de lunettes habituelles.

La bière qu’il avait commandé lui avait déglinguer le système digestif. Ce liquide destructeur l’obligeât à affronter une nouvelle peur : les toilettes de tavernes mal famées. 

Ce lieu était tout ce que Gonzo détestait, un mélange entre une déchetterie, une morgue à rongeur, un tas de fumier, et un bordel plein de MST.

Pour se donner du courage il pensa à la légende de la Bibliothèque du savoir absolu qu'il avait lu entre deux bouquins sur la Dévastation. Une fois assis sur "le trône" Il pensa à quel point cette bibliothèque lui serait utile pour avoir des information sur les réprouvé sur leur histoire et leur faiblesses. Il n'aurait plus à risquer sa vie dans des endroit comme celui ci. Et il serait tellement heureux dans se temple du savoir qu'il chérirait plus que tout au monde. Peut être même plus que ses parents.  Il ferait la poussière tous les jours mettrai sous verre les livres les plus fragiles. 

Penser à tant de belles choses avait fait passer le calvaire. Il essuya son séant puis se désinfecta toute parcelle de peau visible avant de remonter son pantalon et d'ouvrir la porte. 

Gonzo ne se rendit pas compte dans l'immédiat que le brouhaha s'était transformé en calme. Il maugréé dans sa barbe de quelques jours quand il se prit les pieds dans un tapis. Une fois le nez sur celui ci il se rendit compte qu'il était dans une bibliothèque  Il enleva ses lunettes se frotta les yeux frottas ses lunette et les remis.  La Bibliothèque était toujours là. Il se gifla et la bibliothèque était toujours là.

*Bon si je rêve il n'y aura personne mais si je ne rêve pas quelqu’un me répondra.* 

"Y a t il quelqu'un ? " 

Avait demander l'homme rat d'une voix assez forte mais peu assurée.

Dame Fortune était dans un Rêve depuis déjà un moment. Il savait que ça faisait un moment par expérience, mais ses repères temporels étaient brouillés ici. A l’extérieur de la bibliothèque et sans se sentir mal… Quel bonheur.

Il entendit un oiseau chanter une douce mélodie à l’orée du sous-bois un peu plus loin. Assis en tailleur dans l’herbe, le sourire aux lèvres, Dame lisait un livre avec une pile à côté. Il les avait mémorisés ceux là, parce qu’il les appréciait particulièrement et les relire, il adorait ça.

Il avait appris l’art du rêve lucide il y a longtemps de la vie d’une femme Télépathe qui en connaissait les arcanes et le fait de pouvoir vivre à l’extérieur de la Bibliothèque durant son sommeil, même faussement lui procurait un sentiment de bien-être nécessaire.

Un claquement, comme une gifle portée à une vitesse incroyable sur un visage flasque, retentit tout autour de lui dans la clairière. Le bruit se répercuta partout et fit trembler les arbres et le sol, déchira la terre et l’être extra-dimensionnel chuta dans la crevasse qui s’était ouverte. Toujours calme.


Un bruit de claquement brusque Dame Fortune hors de son sommeil. Ses paupières commencèrent à se soulever doucement, comme pour une princesse de conte de fée. Prenant son temps pour se réveiller du bon pied, i-

"Y a t il quelqu'un ? "

D’effroi il hurla alors qu’un type l’attendait, affalé sur son tapis juste non-loin de son lit. Pour le moment il le voyait de dos et n’aurait pu dire s’il était vieux ou jeune, grand ou petit, gros ou maigre. Tout ce qu’il pouvait dire, c’est que cet homme était affalé.

Se levant doucement, drapé dans sa dignité et dans son drap de lit, Dame Fortune reprit son calme. Il posa un pied à terre, puis l’autre et sortit du lit, en pyjama à pois bleus et roses. Un couvre-chef de nuit comme un bonnet de lutin lui ceignait le haut de la tête mais il laissa tout de même sa peluche préférée dans le lit pour ne pas casser tous ses effets

- Bienvenue dans ma Bibliothèque. Que … puis-je faire pour vous ?

Un être humanoïde, que Gonzo n'arrivait pas à genrer, était apparût en face de lui. C'est en sursautant et criant qu'il se retrouva sur les fesses puis se releva après ne pas avoir distinguer de signe hostile dans la tenue de nuit de ce qui devait être le gardien de la Bibliothèque.

il attrapa dans sa poche un gel désinfectant qu'il mit sur ses mains puis les frotta avant d'en tendre une à la personne au cheveux roses.

"Bonjour je suis Gonzo Murume. Je mmmh euh pardonnez mon intrusion je ne l'ai pas fait exprès.... Je mmmh euh à vrai dire je ne sais pas vraiment comment j'ai atterrit ici... "

Sur les derniers mots l'homme-rat ne regardait plus son interlocuteur. Il observait ce qu'il y avait autour de lui, de magnifiques étagères avec des livres de toutes les tailles de toutes les formes de toutes les couleurs. Sa bouche était à moitié ouverte et ses yeux dans ses étranges lunettes à zoom étaient sur le point de pleurer face à une chose aussi magnifique que la pièce dans laquelle il avait mis les pieds.

Alors que le nouvel arrivant se présentait, se nettoyait les mains et lui en tendait une amicalement, Dame le regardait en souriant. Il s'apprêtait à répondre à son salut quand le prénommé Gonzo regarda d'un air ébahi ce qui l'entourait. A cette vision, la joie s'empara de Dame Fortune, ce qui se ressentirait particulièrement dans sa voix quand il parlerait ensuite.
Il attrapa des deux mains celle qui lui était tendu, chaudement et la serra. Il savait son toucher capable de calmer les gens et ce n'était jamais de trop quand ils arrivaient pour la première fois dans la Bibliothèque.

- Je suis Dame Fortune ! Vous aimez les livres non ? J'en suis sûr, je le vois en vous regardant ! Je peux vous en montrer énormément de différent et d'exemplaires uniques si vous voulez ! Qu'est-ce que vous préférez comme style ? Si vous êtes ici c'est que vous recherchez quelque chose en plus, si ce n'est pas trop urgent je vous aiderai ensuite mais ça fait tellement longtemps que je ne suis pas tombé sur un érudit ou un amateur de lecture comme moi !


[Je t'ai fait une petite réponse aussi mais ça me va d'avancer doucement pour le moment si à toi aussi ! ]

Gonzo était étrangement à l'aise dans cette Bibliothéque et même avec son conservateur. Ce qui était suffisamment rare pour que ce soit relevé.

Le mythe était réel. Emporté par l’engouement de cette révélation l'aniformus laissa sa "mission top méga secrète pour sauver le monde"  (MTMSPSLM pour les intimes) de côté.  Il hochait la tête en écoutant l'homme/femme en face de lui.  Un sourire se dessinait lentement sur ses lèvres. Si il voulait voir les manuscrits? Un peu mon n'veux!


"C'est avec joie que je vous suis admirer ses manuscrits."

Puis il regarda la tenu du conservateur. Il serait peut être poli de lui laisser le temps de se changer, et de s'excuser de l'avoir réveiller.

"Je suis terriblement désolé de vous avoir interrompu dans votre sommeil peut être voulez vous vous changer avant de me faire l'honneur de visiter ce magnifique endroit ?"

Gonzo n'étais plus hésitant, effrayé, sur la défensive. Gonzo était à l'aise, en confiance et étrangement heureux. Ca ne ui était pas arrivé depuis le jour ou il avait eu sa première mission il y a des années de celà.


[je te propose d'avancer à notre rythme mais de ne pas fermer ce sujet pour en faire un qui reste dans le temps je sais pas trop comment expliquer ça mais en gros un peu comme "la vie avec vous" de Séléné Tane et Deus ]

- Si cela ne vous met pas mal à l'aise de m'avoir avec vous dans cette tenue, ça ne me dérange pas de vous montrer tout de suite des ouvrages intéressants !

Ni une, ni deux, Dame Fortune engagea la marche à travers les rayonnages en tenant Gonzo par la main, il aurait été dommage que celui-ci se perde. Mais Dame était sûr que la bibliothèque l'aimerait et le ramènerait sur le bon chemin de toute façon. Il le savait.
Il sourit, comme un enfant heureux d'enfin pouvoir sortir jouer. Un enfant qui serait à l'intérieur depuis un certain nombre d'années. Il ferma les yeux et laissa la fortune, et surtout la Bibliothèque le guider vers ce qui intéresserait le plus son visiteur. De derrière ses paupières, il voyait avec un autre type de regard, des volutes colorées qui voulaient l'amener vers ce qu'ils cherchaient. Et il y en avait plus d'une, dans plusieurs sens les trainées s'éparpillaient et se croisaient, effleurant un grand nombre de livre.
Ce n'était pas des livres qui l'amèneraient à ce qu'il cherchait pour le moment mais qui le contenteraient en tant qu'amateur. C'était évident en les voyant, Dame les avait presque déjà tous lus.
Il s'arrêta. Tira un livre tout à fait banal à la hauteur de ses genoux. Il montra toutes ses dents en souriant.

- Celui-ci ! Jetez-y un oeil, prenez votre temps.

Gonzo suivait aveuglément l'être responsable de la bibliothèque, comme un enfant suit son ainé dans un parc d'attraction, les yeux pleins d'étoiles derrière ses étranges lunettes et la bouche ouverte d'admiration. Quand Dame fortune s'arrêta et lui tendis un livre l'homme rat mit un certain temps avant d'oser le prendre. C'est les mains tremblante et la sueur perlant sur son front qu'il osa le prendre et ouvrir le précieux ouvrage qui n'en avait pas l'air.

Il était simple avec une couverture sans ornement ou autre fioriture et racontait la vie d'une femme simple qui avait vécu des choses extraordinaire en se retrouvant mariée à une contrebandière au millénaire dernier.

Gonzo avait commencé à lire sans s'arrêter il avait même arrêter de respirer tellement ce livre l'avait entrainer dans la vie de cette femme. Au moment ou sa vision se troubla par manque d'oxygène il releva la tête et se remis à respirer. Il se rappela qu'il n'était pas seul et regarda en direction de Dame fortune, il réalisa qu'il ne savait même pas combien de temps il avait passé à lire ce bouquin.

"Je euh je euh je suis vraiment désolée j'ai été pris dans la lecture. Ce livre est vraiment extraordinaire. Est ce que euh je peux euh vous l'emprunter ? "

Gonzo était à la fois confus, gêner, heureux et enthousiaste. Le bonheur et le bien être ressenti dans cette bibliothèque avait pris le dessus sur l'angoisse permanente qu'il ressentait et ça lui faisait un bien fou.

Gonzo se plongea dans le livre de cette vie, comme dans une apnée profonde, tout en lui semblait dans les pages du livre. C'était plutôt drôle dans le sens où sa vie était aussi rédigée dans un livre quelque part dans la Bibliothèque.
La perception du temps de Dame était différente de celle des gens venant de l'extérieur en général, iel le savait. Elle s'adaptait, c'est ce que ça donnait de vivre pendant si longtemps. Le temps que son invité lise, iel s'installa sur un fauteuil qui n'étais pas là une seconde auparavant -en n'oubliant pas de remercier pour le siège- et se perdit dans la contemplation des images qui flottaient au dessus de l'homme-rat. Iel ne pouvait pas les interpréter cette fois, pas mal d'ombre par-ci par-là dans le futur de Gonzo.

Un instant passa.

Dame Fortune se leva alors que Gonzo sortait de sa transe. Le fauteuil n'était d'ailleurs plus derrière. Il lui répondit avec un sourire et en frottant d'une main le bois d'une étagère

- Ne vous en faites pas, je ne trouve pas tant de gens qui lisent avec tant d'engouement en général et votre présence me comble ! Par contre pour l'emprunt, pour moi ce n'est pas un problème mais je ne suis pas sûr que la Bibliothèque soit d'accord pour prêter cette vie.

Un léger grondement sembla retentir dans le bois alors que Dame gardait sa main dessus, calmant son amie.

- Si vous le souhaitez par contre je peux vous proposer de rester un peu plus longtemps. De la compagnie me fera le plus grand bien et vous pourrez lire autant que vous voulez, je serai là pour vous guider et je dois même avoir un peu de thé ... Ah merci !"

Iel venait de se rendre compte que sur une étagère avec un peu de place, entre quelques livres éparpillés il y avait un plateau avec un service à thé, trois tasses et une théière remplie et encore fumante. Une tasse fut donc proposée au lecteur assidu pour le remettre de ses émotions.

Quand la Bibliothèque avait semblé gronder, Gonzo avait rentré sa tête dans ses épaules en sursautant. Il avait alors couiné un petit pardon. Puis avait ensuite ouvert des grands yeux à la vue des tasse de thés. Il avait regardé plusieurs fois tour à tour Dame Fortune et l'étagère avec le service à thé. il fini par tendre une main tremblotante pour prendre la tasse de thé. il sentit la douce odeur qu'émanait le liquide chaud. Il recula légèrement et se retrouva assis sur un fauteuil d'ou il se releva en sursaut renversant quelques gouttes de thé sur lui. Il se retourna et regarda pendant quelques instants le fauteuil pour être sur que celui ci n'allait pas le mordre. IL fini par y poser son derrière au ralenti.

Il goutta le thé les arômes de se dernier plaisait particulièrement à l'amateur de fromage. Il n'en avait jamais goûté d'aussi délicat, a vrai dire il n'avait jamais vraiment pris le temps de boire du thé. Cette bibliothèque était à chaque seconde plus étonnante et plus fascinante que ce qu'il avait pu imaginé en lisant la légende.

Il regarda autour de lui essayant d'écouter ce qu'il se passait autour d'eaux et il ne lui semblait pas entendre une troisième personne alors aprés quelques hésitations il demanda à la charmante personne en face de lui :

"Excusez moi mais je n’entend pas de troisième personne pour qui est donc cette troisième tasse ? Est elle pour la bibliothèque ? "

En posant la dernière question il avait ce regard d'enfant qui s’apprête à rencontrer un héros de ses livres.

Dame Fortune sourit doucement face aux yeux comme emplis de lueurs de Gonzo en posant la question sur la bibliothèque.

- Bien sûr, c’est elle en réalité qui vous offre le thé, elle sera très heureuse que vous la remerciez plutôt que moi, cela arrive rarement que les gens se rendent compte de sa présence malgré sa présence tout autour de nous.
Ah ?

L’expression étonnée de l’androgyne était en réponse au fait que le temps qu’iel tourne les yeux, la troisième tasse s’était d’ailleurs vidée, gouluement avalée par la Bibliothèque.

- Elle semble apprécier le thé qu’elle vous a fait autant que vous l’aimez ! Elle ne vous en aurait pas servi si elle ne vous appréciait pas au moins un peu si vous voulez tout savoir !

Iel avait dit ceci sur le ton de la confidence à son interlocuteur

- Restez autant que vous le souhaitez, je manque de compagnie en ce moment même si je ressens le temps de façon particulière, je vous guiderai aux livres que vous souhaitez lire ! Quoi que ce soit qui puisse vous être utile ou juste pour votre plaisir personnel…

A peine avait-iel dit cela que la porte par laquelle était entrée Gonzo réapparu de nouveau proche d’eux. Une jeune fille entra, toute éberluée. Quelle rareté que d’avoir deux personnes dans la Bibliothèque le même jour ! Iel se présenta à elle et prit le temps d’introduire Gonzo avant de lui demander ce qu’elle cherchait, les filins rosés se mettant déjà en place devant ses yeux pour amener la petite où elle le souhaitait.
Iel prit le temps d’intimer à l’amoureux des livres cette phrase

- Si vous le souhaitez, vous pouvez continuer à lire par ici, votre livre ou un autre, cela nous va ! Si vous souhaitez me suivre pour ne pas être seul dans un endroit inconnu, je vous laisse demander son avis à la jeune fille avant pour être sûr que cela ne la dérange pas, en tout cas cela me va !

Gonzo indiqua à Dame Fortune qu'il préférait rester ici à lire. En fait il ne voulait juste pas rencontrer quelqu'un d'autre. Il ne voulait pas quitter cet état de bonheur qu'il avait atteint en arrivant dans cette bibliothèque en se forçant à avoir un autre contact humain.  Il s'installa le plus confortablement possible dans ce fauteuil incroyablement moelleux, puis il leva sa tasse en direction de l'étagère à côté de lui.

"Merci beaucoup pour tout ça."  

Il se tourna vers l'étagère de l'autre côté de lui.

"Je ne sais pas vraiment ou je dois parler pour être le plus respectueux possible. Mais vous êtes mon plus grand rêve. Le plus grand et surement le plus beau de tous mes rêves"  

Il but une gorgée de son thé, puis il laissa passer un moment  avant de rompre le silence à nouveau;

"Je suis désolé de vous demander ça, mais je suis sur que si vous m'avez permis de vous rencontrer vous et dame fortune c'est que vous savez la mission dont je suis investi et son importance... Je ne sais pas vraiment quoi chercher  ni même ou le chercher... Est ce que vous pourriez me mettre sur une piste ?"

Gonzo avait parlé à voix basse il ne voulait pas que la jeune femme qui était entré dans la bibliothèque entende les mots qu'il confiait à la bibliothèque elle même. Il était à la fois curieux de savoir si il allait avoir une réponse et aussi un peu honteux de parler à un lieu.  Habituellement c'était lui les oreilles dans les murs pas les murs eux même. Il se sentait à la fois extrêmement fier de pouvoir être dans un tel lieu et à la fois ridicule de réagir comme un enfant prêt à croire tout ce qu'un hurluberlu en pyjama pouvait lui raconter. Il était partagé entre l'envie de croire en cette légende et son éternel scepticisme et sa légère paranoïa que  tout ça était un coup monté.  

Préférant ne pas prendre de décision il fini sa tasse de thé qu'il posa à côté de lui et repris la lecture de son roman qui était somme toute passionnant.

L’homme dans la Bibliothèque remercia le lieu autour de lui, le complimenta plus que cela n’avait été fait depuis longtemps. Petit Dame complimentait bien la Bibliothèque de temps en temps mais cela n’avait certainement pas le même effet, ils se connaissaient depuis trop longtemps. Le bois sombre des étagères changea légèrement de couleur, une différence que seul un oeil affuté capterait. Le bois jusque là assez proche de celui d’un pistachier se rapprocha doucement d’une couleur amarante.

Malheureusement la Bibliothèque n’avait aucun moyen d’indiquer quoi que ce soit au bienvenu Gonzo. Seul Petit Dame pouvait retrouver ou demander les livres qu’iel cherchait et cela n’était aucunement possible pour la Bibliothèque de savoir ce qui se cachait dans ses entrailles.
Un courant d’air s’échappa du plus profond des couloirs, traversant les allées du lieu, rappelant un soupir las. La tristesse de la Bibliothèque devint d’un seul coup palpable et les étagères rosies se mirent à bleuir pour se rapprocher de la couleur du bois de violette. Il était rare que quelqu’un lui demande quelque chose directement et le fait que cela lui soit strictement impossible la fit redescendre de plusieurs étages sur l’échelle de la joie.

Le jeune homme -Jeune pour la Bibliothèque en tout cas- se mit à continuer sa lecture après avoir sifflé sa tasse de thé. Un peu fébrile, le meuble qui supportait la tasse de thé vide lui permit de glisser et de s’écraser au sol, se brisant en des dizaines de petits éclats. Tentant de faire un signe à Gonzo, de l’amener vers Petit Dame pour ensuite être mené à ce qu’il venait chercher, les étagères se mirent à vibrer et des livres commencèrent à tomber au sol le long du couloir, comme les pierres du Petit Poucet menant le chemin.

Gonzo ne releva pas la tête de son livre d'aventure avant de sentir un souffle lui caresser les cheveux en bataille sur sa tête. L'air lui semblait soudainement triste. Il observait tout ce qu'il se passait autour de lui ses lunette zoomant et dézoomant sur des détails le bois lui semblait avoir changé de couleur mais il n'en était pas sûr.  Un livre était tombé non loin de lui. Il sursauta.
l'ex espion essayait de comprendre ce qu'il se passait avait il énervé la bibliothèque ? essayait elle de communiquer ?  
il tendit une main tremblotante vers le livre à terre et un autre tomba plus loin puis un autre puis un autre le faisant sursauter encore et encore. Il ramassa le premier regardait la couverture essayant de comprendre si c'était un message mais il ne voyait pas très bien comment "Martine Al Aplage" pourrait l'aider. alors il le rangea dans le trou qu'il avait créé en tombant.

"Je suis désolé si je vous ai énervé d'une quelconque manière "

et il décida de ranger tous les livres les uns après les autre les larmes au bord des yeux il avait l'impression d'avoir perdu l'amour de sa vie. Son coeur était prêt à explosé et sa gorge toute serrée ainsi quand il rentra dans Dame fortune il poussa un léger cri étranglé par le chagrin.
Il tomba sur les fesses et il ne voyait pas le bibliothécaire à cause de la buée créée par l'émotion causée par l'idée que la bibliothèque le déteste.

"Désolé je ne vous avais pas vu"

il sanglota en se relevant et mit ses lunettes sur le front pour pouvoir essuyer ses yeux.

"Je crois que j'ai énervé la grande Bibliothèque , je suis vraiment désolé ce n'était pas mon intention. qu..qu. Comment puis je me rattraper je vous en prie dites le moi"

Il implorait Dame Fortune de l'aider à reconquérir les faveurs de la bibliothèque comme si rien au monde n'était plus important.

Alors que Dame était en train de terminer d’aiguiller la jeune femme qui était entrée dans la Bibliothèque un peu plus tôt, lui parlant en souriant du livre qu’elle venait de lire et qu’iel avait particulièrement apprécié, elle encore complètement éberluée par ce qu’elle venait de découvrir, une légère secousses dans son dos vint pousser Dame.
Se retournant avec encore le sourire aux lèvres et les sourcils se haussant doucement d’étonnement, iel trouva Gonzo assis sur le sol en train de sangloter et de se répandre littéralement en excuses. Enfin littéralement pour les larmes qui formèrent rapidement une petite flaque à ses pieds alors qu’il se relevait tout du long de sa tirade. Il ne semblait en rien avoir commis quelque impair dont il parlait, énerver la Bibliothèque ou quoi que ce soit qui s’en rapproche.

Iel commença par se retourner de nouveau, avec dans l’idée de permettre à la jeune femme de s’en aller mais elle était déjà partie, la porte de la Bibliothèque apparaissant au sol et étant encore ouverte. Dame eut un regard réprobateur envers la porte, son amie avait très clairement jeté dehors la pauvre personne après qu’elle ait trouvé ce qu’elle cherchait, comme si elle était pressée. Iel verrait pour lui en parler en privé une prochaine fois mais cela ne se faisait pas voyons !

Se retournant une troisième fois façon girouette, s’en fut trop pour Dame qui dû poser la main sur l’étagère à sa droite pour s’appuyer, une baisse de tension soudaine après trop d’exercice trop rapidement. De l’autre main il caressa la joue encore humide de Gonzo, son toucher apaisant faisant comme toujours magiquement effet. Il lui adressa un sourire chaleureux malgré sa tête qui tournait.

- Ne vous en faites pas, la Bibliothèque ne vous en veut pas, elle était juste pressée que vous ayez ce que vous voulez. J’aurais même tendance à dire qu’elle vous apprécie … Sûrement plus que cette pauvre jeune fille qui vient de se faire jeter dehors comme une malpropre. Mais vous êtes ici chez vous !

Le ton avait volontairement était haussé sur le passage sur la jeune fille, il était temps que la bibliothèque apprenne à être un peu plus conciliante et un peu moins caractérielle.

- Avez-vous une quelconque idée de ce que vous cherchez pour que je vous y guide ?

En réalité, la douce lueur rosée s’était déjà manifestée dans les rétines de Dame et comme un fil d’Ariane, menait directement à ce dont avait besoin ce cher Gonzo, mais il fallait toujours mettre un point d’honneur à parler avec l’arrivant et à le faire expliciter ce qu’il cherchait pour ne pas causer trop de problème dans le monde extérieur. Il avait eu un jour une servante du Mal qui avait tenté de récupérer des informations sur un fils perdu ...

Alors la Bibliothèque l'appréciait ? Vraiment ? Le coeur de Gonzo avait loupé un battement puis un deuxième. C'était donc ça mourir d'amour ? Puis les battements reprirent leur rythme normal. Il n'était pas mort, il volait. Lui l'homme rat qui ne faisait confiance à personne depuis le terrible incident. Lui l'homme rat qui n'avait jamais aimé au premier regard. Lui l'homme rat voué à la solitude et à la poussière. Lui l'homme rat se trouvait maintenant éprit d'un bâtiment, un bâtiment avec une conscience mais pas une personne avec des mains et des lèvres à embrasser.
Il y avait il plus pur amour que celui d'un homme pour la connaissance ? Il y avait il plus ardente passion que celle d'un homme pour un lieu de savoir ? Il y avait il plus douce sensation que celle d'une main sur la couverture d'un livre ?

La question de Dame fortune le ramena sur terre de manière si violente qu'il en sursauta. La voix douce et calme de Dame Fortune n'y était pour rien. Il avait même un effet si apaisant que l'ex espion ne se souvenait pas d'un jour avoir ressenti autant de bien être. Son sursaut venait du fait que son coeur et son âme s'étaient envolé vers la bibliothèque alors qu'il était ici pour une mission. Mission qu'il avait oublié quand il croyait son coeur brisé, mission dont il ne s'était pas rappelé quand l'espoir lui avait été rendu. Mission qui était d'une importance capitale.

Effaçant son sourire niais essuyant ses joues les dernières traces d'humidité. Dans un chuchotement grave et confidentiel il annonça a dame la raison de sa venue.

"Eh bien voilà... Je suis ici parce qu'il se passe des choses graves, très graves, Une entité dangereuse que l'on croyait disparue, que personne pas même les Alfs n'avait le souvenir , est sur le point de revenir. Je suis ici pour découvrir avec qui comment et quand celà va arriver... "

Sa mine grave en disait long sur l'importance de la mission dont il s'était investi en s'associant avec le démon de brume.

Dame profitait de cette nouvelle discussion avec Gonzo pour regarder le halo d’images qui faisait corolle au dessus du crâne de l’invité. Iel y voyait plusieurs choses dont quelques unes troublantes même si un destin n’était jamais fixe. Des batailles comme menées par des petits soldats de plomb sur lesquels tous les regards étaient portés, d’un côté un oeil qui semblait bien être celui de Gonzo, d’un autre des yeux plongés dans l’ombre et finalement encore à un troisième endroits, des regards plus autoritaires et fermes, oscillant d’un côté et de l’autre sans savoir que faire.
L’image vibrait, doucement changeante et sous la terre brûlée par les batailles, une sorte de réseau de tunnels creusés par quelques animaux se ramifiait encore et encore et était mis en exergue comme si c’était la partie importante de ce destin. Sur une autre image, plus étonnante par rapport à ce qu’on voyait habituellement, Dame aperçut très clairement la Bibliothèque dans laquelle ils étaient. Ne tirant pas de jugement hâtif sur tout cela, iel s’arrêta de scruter les futurs probables de son invité pour se concentrer sur le dialogue.

- Oui j’ai pu suivre un peu ce qu’il se passait au dehors, les connaissances que vous cherchez sont enfouis très profondément et il vous sera bien difficile de les trouver hors d’ici … Si je peux vous donner un conseil, essayer de garder votre bonne entente avec la Bibliothèque. Sinon elle pourrait vous jeter dehors et vous allez avoir besoin de temps pour récolter ce que vous cherchez.
Moi je ne peux pas vous aider, je ne prendrai pas part ni de côté à ce conflit, la seule chose que je peux vous promettre c’est que je n’indiquerai pas votre présence ou vos recherches à un suivant de cette entité dangereuse comme vous dites. Vous feriez peut-être bien de tenter de comprendre ses buts et ses objectifs d’ailleurs car ils sont très sûrement bien flous pour le commun des gens et certains se laisseront tenter par une société plus forte …
Si vous êtes prêt, je vous laisse me suivre.

Il avait fini sur un sourire, quand Gonzo lui donnerait son aval ils se lanceraient dans les dédales de la Bibliothèques en suivant les volutes que seul Dame voyait. Iel s’était déjà aventuré dans la partie qui contenait ces sombres histoires et les couloirs en étaient trompeurs, tortueux et parfois même dangereux.