- Oigean GreimhridhInvité
[Archivé] "J'me barre"
Mar 15 Aoû 2017 - 14:29
Le souriceau se faufile entre les herbes. L'aube débute à peine. Il n'est dérangé que par quelques gouttes de rosée. Le jardin est vide. Il peut se délecter tranquille, des premiers rayons du soleil. Il lève son museau ; il veut laper un peu d'eau. Sa langue se pose sur du givre. Une couche bleutée se forme peu à peu sur l'étendue qui l'environne. Le contact de la terre gelée sur ses pattes lui fait mal. Il tente de fuir la zone devenue hostile. Sa dernière respiration reste piégée dans ses poumons ; le souriceau est mort.
Oigean se redresse. Couché dans l'herbe depuis des heures, le jeune homme s'est oublié et à ramener l'hiver d'une manière prématurée. Il sourit, c'est un bien beau carnage qu'il vient de commettre dans les paysages sévèrement réglementés du palais. Mais il est vite lassé. La dégradation ne l'amuse plus beaucoup ces derniers temps. Tout a déjà été gelé, les mauvaises blagues envers les courtisans sont dépassées, les beuveries avec nobles ou ouvriers n'ont plus guère d'attraits, quant aux amours … Les plus charmantes filles, les plus belles dames, les plus fins damoiseaux et les virils seigneurs, quel ennui à la longue. A vingt ans, Oigean a déjà dilapidé ses nuits dans la moitié des casinos de la grande Hypnos, a mouillé ses lèvres dans la plupart des breuvages d'Eaque, il connaît les odeurs des riches, la saveur de leurs mets, de leurs paroles et de leurs lèvres, du bout de ses épis à l'extrémité de ses doigts. Et puis ? Il occupe le temps en enfilant des masques, dont il se lasse presque aussi tôt.
Depuis trois semaines, il passe ses nuits dans les quartiers pauvres où ils amusent les gamins avec ses clowneries. Il s'est dit qu'en revenant aux choses les plus simples, il pourrait oublier toute la morosité dans laquelle avait fini par le plonger le faste des nobles. Il pourrait effacer cet orgueil grandissant. Mais c'est peine perdue. N'être plus qu'une répétition de gestes simples, une silhouette amusante, ce n'est pas possible, ce n'est pas pour lui. Il vaut plus que ça, plus que les fantômes dorés du château. C'est fait, il a pris sa décision, comme ça d'une traite, entre le jardin et l'entrée. Il va quitter Hypnos la grande, Hypnos la fade. Rien ne le retient, si ce n'est …
Senea. Elle est lui, il est elle. S'il ne voit en son père qu'un homme autrefois brave mais qui n'est désormais qu'une créature sans ambition, jardinier des puissants, sa sœur jumelle peut faire chanceler la moindre de ses décisions. Elle n'a rien à avoir avec les autres femmes, qu'elles soient reines ou putains. Elle est toujours dans un coin de sa tête, sur le bord de ses paupières. Il l'aimera toujours, quoiqu'il se passe, elle est un morceau de son âme. Mais il sait désormais qu'il se trompe. Elle n'est pas lui, il n'est pas elle. Elle souffre quand il souffre mais ne peut comprendre ses ivresses, ses démences, le besoin qu'il a de se vautrer dans la débauche puis de s'isoler la nuit, vêtu comme un pauvre hère, seul dans la verdure, qu'il sait pourtant si sensible à sa destructrice magie. Lorsqu'elle va mal, il sait ce qu'il est bon de souffler à son oreille, pour qu'elle retrouve le sourire. Pour lui, elle fait la même chose mais il ne veut plus de ces douceurs, qui ne font que remplir d'une manière éphémère, le vide qui finira par le submerger. Son projet, elle n'y verrait que la folie de ses dangereux enthousiasmes dont elle a toujours su le détourner jusqu'à maintenant. Aujourd'hui, il ne lui dira rien. Il la laissera dormir. Il sait qu'elle ne mettra pas longtemps à s'éveiller, car elle comprendra avant tout le monde, qu'il n'est plus là. Elle lui en voudra. Elle se mettra plus en colère qu'elle ne l'a jamais été. Puis elle aura mal. Leurs larmes malgré les kilomètres se mêleront. Elles ne formeront qu'un flot comme autrefois. Sous l'arbre où il se rejoignait quand ils étaient petits et où elle va encore souvent, il lui laissera un flocon qui fond si doucement qu'elle seule s'en rendra compte. Elle aura alors la certitude qu'il reviendra. Mais pour l'heure, il part.
Avant tout, Oigean se rend chez l'un de ses contacts louches avec lequel il s'est lié au cours des ses multiples pérégrinations dans les quartiers douteux d'Hypnos. Il veut se faire discret. Sa personne n'est que trop remarquable sous bien des aspects. Il fait teindre ses cheveux en noir et après une discussion interminable avec une petite blonde, faussaire de génie, mais paradoxalement obsédée par les protocoles, il obtient sa nouvelle identité. Une potion pour faire pousser une barbe sur son visage glabre, un large passe-montagne et le voilà sur les routes. Dans le chariot encombré d'un marchant d'épice, son aventure commence.
Oigean se redresse. Couché dans l'herbe depuis des heures, le jeune homme s'est oublié et à ramener l'hiver d'une manière prématurée. Il sourit, c'est un bien beau carnage qu'il vient de commettre dans les paysages sévèrement réglementés du palais. Mais il est vite lassé. La dégradation ne l'amuse plus beaucoup ces derniers temps. Tout a déjà été gelé, les mauvaises blagues envers les courtisans sont dépassées, les beuveries avec nobles ou ouvriers n'ont plus guère d'attraits, quant aux amours … Les plus charmantes filles, les plus belles dames, les plus fins damoiseaux et les virils seigneurs, quel ennui à la longue. A vingt ans, Oigean a déjà dilapidé ses nuits dans la moitié des casinos de la grande Hypnos, a mouillé ses lèvres dans la plupart des breuvages d'Eaque, il connaît les odeurs des riches, la saveur de leurs mets, de leurs paroles et de leurs lèvres, du bout de ses épis à l'extrémité de ses doigts. Et puis ? Il occupe le temps en enfilant des masques, dont il se lasse presque aussi tôt.
Depuis trois semaines, il passe ses nuits dans les quartiers pauvres où ils amusent les gamins avec ses clowneries. Il s'est dit qu'en revenant aux choses les plus simples, il pourrait oublier toute la morosité dans laquelle avait fini par le plonger le faste des nobles. Il pourrait effacer cet orgueil grandissant. Mais c'est peine perdue. N'être plus qu'une répétition de gestes simples, une silhouette amusante, ce n'est pas possible, ce n'est pas pour lui. Il vaut plus que ça, plus que les fantômes dorés du château. C'est fait, il a pris sa décision, comme ça d'une traite, entre le jardin et l'entrée. Il va quitter Hypnos la grande, Hypnos la fade. Rien ne le retient, si ce n'est …
Senea. Elle est lui, il est elle. S'il ne voit en son père qu'un homme autrefois brave mais qui n'est désormais qu'une créature sans ambition, jardinier des puissants, sa sœur jumelle peut faire chanceler la moindre de ses décisions. Elle n'a rien à avoir avec les autres femmes, qu'elles soient reines ou putains. Elle est toujours dans un coin de sa tête, sur le bord de ses paupières. Il l'aimera toujours, quoiqu'il se passe, elle est un morceau de son âme. Mais il sait désormais qu'il se trompe. Elle n'est pas lui, il n'est pas elle. Elle souffre quand il souffre mais ne peut comprendre ses ivresses, ses démences, le besoin qu'il a de se vautrer dans la débauche puis de s'isoler la nuit, vêtu comme un pauvre hère, seul dans la verdure, qu'il sait pourtant si sensible à sa destructrice magie. Lorsqu'elle va mal, il sait ce qu'il est bon de souffler à son oreille, pour qu'elle retrouve le sourire. Pour lui, elle fait la même chose mais il ne veut plus de ces douceurs, qui ne font que remplir d'une manière éphémère, le vide qui finira par le submerger. Son projet, elle n'y verrait que la folie de ses dangereux enthousiasmes dont elle a toujours su le détourner jusqu'à maintenant. Aujourd'hui, il ne lui dira rien. Il la laissera dormir. Il sait qu'elle ne mettra pas longtemps à s'éveiller, car elle comprendra avant tout le monde, qu'il n'est plus là. Elle lui en voudra. Elle se mettra plus en colère qu'elle ne l'a jamais été. Puis elle aura mal. Leurs larmes malgré les kilomètres se mêleront. Elles ne formeront qu'un flot comme autrefois. Sous l'arbre où il se rejoignait quand ils étaient petits et où elle va encore souvent, il lui laissera un flocon qui fond si doucement qu'elle seule s'en rendra compte. Elle aura alors la certitude qu'il reviendra. Mais pour l'heure, il part.
Avant tout, Oigean se rend chez l'un de ses contacts louches avec lequel il s'est lié au cours des ses multiples pérégrinations dans les quartiers douteux d'Hypnos. Il veut se faire discret. Sa personne n'est que trop remarquable sous bien des aspects. Il fait teindre ses cheveux en noir et après une discussion interminable avec une petite blonde, faussaire de génie, mais paradoxalement obsédée par les protocoles, il obtient sa nouvelle identité. Une potion pour faire pousser une barbe sur son visage glabre, un large passe-montagne et le voilà sur les routes. Dans le chariot encombré d'un marchant d'épice, son aventure commence.
- InvitéInvité
Re: [Archivé] "J'me barre"
Dim 1 Oct 2017 - 18:54
Elle pleure comme une petite fille. Lui s'enfonce dans l'eau lentement. Elle veut le sauver mais l'autre la traîne au sol et plonge son visage dans la fontaine à son tour. Ses poumons s'emplissent d'eau. Elle veut crier mais rien ne sort. Elle ne fait que rendre plus pénible son agonie. Lui a disparu, du moins elle ne le voit plus. Ses forces la quittent. Elle renonce à se battre.
"Anna !"
Anna est livide. Le corps couvert de sueur, elle remue, engourdie. Ses paupières battent frénétiquement et des sanglots commencent à poindre dans sa voix. Meli reprend son chant. Elle a l'habitude de devoir apaiser sa partenaire lors de ses cauchemars qui la dévorent , mais cette nuit, rien n'y fait. Elle a peur de la perde et sa voix commence à se fissurer. Anna s'arrête alors et péniblement émerge de sa vision. Le buste relevé, elle se tient sur ses deux coudes. Elle tente de reprendre sa respiration, tout en jetant des coups d'oeil autour d'elle, pour se resituer. Elle ne distingue au départ que l'éclat des ailes de Meli. Elle se met ensuite à ressentir dans ses coudes, les vibrations du chemin. Elles sont dans une caravane. Oui, ça y est, elle resitue. Meli et elle ont quitté Hypnos pour se rendre dans un petit port des plaines, où elles feront la traversée vers Cruor où les appelle un contrat. La vie de mercenaire toujours pleine de rebondissements explique donc sa présence en pleine nuit dans cette caravane.
"Comment te sens-tu ?" demande Meli d'une voix étrangement aigüe
Elle est inquiète se dit Anna, j'étais probablement dans un sale état encore une fois. La gorge sèche, Anna porte sa gourde à ses lèvres avant de répondre à sa petite compagne.
"Exténuée. T'as eu du mal à me calmer n'est-ce pas ? J'ai presque distingué son visage, cette fois-ci. Mais comme d'habitude, il ne m'en reste plus rien quand je me réveille. Tu sais où on est ?
- Le jour ne va plus tarder, on approche de l'auberge de mi-parcours.
- Le convoi vient de s'arrêter, non ?
- C'est étrange, le conducteur m'a affirmé que l'on n'arriverait pas avant les premières lueurs de l'aube."
Anna se lève et saute du chariot. Elle s'avance et voit le vieux marchand chargé de les conduire, à quelques mètres, en grande discussion avec le propriétaire d'un autre convoi. Devant eux s'étend une épaisse brume, qui recouvre la plaine.
"Encore ces foutues superstitions"
Les marchands sont persuadés que la brume dans les plaines est toujours synonyme de malheur et qu'il vaut mieux rebrousser chemin plutôt que de poursuivre la route. De retour dans le chariot Anna charge ses affaires dans un grand sac de voyage qu'elle jette sur son épaule. D'une autre main, elle sort de sa poche sa boussole, confectionnée par une grande guilde commerçante et qui lui permet de toujours trouver les commerces affiliés à la guilde. L'auberge, en faisant parti, elles feront sans peine le reste de la route à pieds, trouvant plus tard, un autre moyen de rejoindre le port. Elles sortent et s'arrêtent devant les marchands.
"Tenez, voilà pour la partie du voyage que vous avez assuré lui dit-elle en lui tendant quelques pièces.
- Vous n'allez tout de même pas continuer à pieds ?
- Oh si, je n'ai jamais vu de monstres des brumes s'exclame Meli en souriant au conducteur.
- Que le ciel soit clément avec vous, jeunes imprudentes !
- S'il peut éviter de la nous montrer par une averse, ce serait parfait" dit Anna en faisant un geste, indiquant à Meli de se presser.
Le duo s'avance donc dans la brume.
"Anna !"
Anna est livide. Le corps couvert de sueur, elle remue, engourdie. Ses paupières battent frénétiquement et des sanglots commencent à poindre dans sa voix. Meli reprend son chant. Elle a l'habitude de devoir apaiser sa partenaire lors de ses cauchemars qui la dévorent , mais cette nuit, rien n'y fait. Elle a peur de la perde et sa voix commence à se fissurer. Anna s'arrête alors et péniblement émerge de sa vision. Le buste relevé, elle se tient sur ses deux coudes. Elle tente de reprendre sa respiration, tout en jetant des coups d'oeil autour d'elle, pour se resituer. Elle ne distingue au départ que l'éclat des ailes de Meli. Elle se met ensuite à ressentir dans ses coudes, les vibrations du chemin. Elles sont dans une caravane. Oui, ça y est, elle resitue. Meli et elle ont quitté Hypnos pour se rendre dans un petit port des plaines, où elles feront la traversée vers Cruor où les appelle un contrat. La vie de mercenaire toujours pleine de rebondissements explique donc sa présence en pleine nuit dans cette caravane.
"Comment te sens-tu ?" demande Meli d'une voix étrangement aigüe
Elle est inquiète se dit Anna, j'étais probablement dans un sale état encore une fois. La gorge sèche, Anna porte sa gourde à ses lèvres avant de répondre à sa petite compagne.
"Exténuée. T'as eu du mal à me calmer n'est-ce pas ? J'ai presque distingué son visage, cette fois-ci. Mais comme d'habitude, il ne m'en reste plus rien quand je me réveille. Tu sais où on est ?
- Le jour ne va plus tarder, on approche de l'auberge de mi-parcours.
- Le convoi vient de s'arrêter, non ?
- C'est étrange, le conducteur m'a affirmé que l'on n'arriverait pas avant les premières lueurs de l'aube."
Anna se lève et saute du chariot. Elle s'avance et voit le vieux marchand chargé de les conduire, à quelques mètres, en grande discussion avec le propriétaire d'un autre convoi. Devant eux s'étend une épaisse brume, qui recouvre la plaine.
"Encore ces foutues superstitions"
Les marchands sont persuadés que la brume dans les plaines est toujours synonyme de malheur et qu'il vaut mieux rebrousser chemin plutôt que de poursuivre la route. De retour dans le chariot Anna charge ses affaires dans un grand sac de voyage qu'elle jette sur son épaule. D'une autre main, elle sort de sa poche sa boussole, confectionnée par une grande guilde commerçante et qui lui permet de toujours trouver les commerces affiliés à la guilde. L'auberge, en faisant parti, elles feront sans peine le reste de la route à pieds, trouvant plus tard, un autre moyen de rejoindre le port. Elles sortent et s'arrêtent devant les marchands.
"Tenez, voilà pour la partie du voyage que vous avez assuré lui dit-elle en lui tendant quelques pièces.
- Vous n'allez tout de même pas continuer à pieds ?
- Oh si, je n'ai jamais vu de monstres des brumes s'exclame Meli en souriant au conducteur.
- Que le ciel soit clément avec vous, jeunes imprudentes !
- S'il peut éviter de la nous montrer par une averse, ce serait parfait" dit Anna en faisant un geste, indiquant à Meli de se presser.
Le duo s'avance donc dans la brume.
- InvitéInvité
Re: [Archivé] "J'me barre"
Sam 21 Oct 2017 - 22:26
Le chariot vient de s'arrêter. Oigean s'étonne. Il est encore trop tôt pour qu'ils soient déjà arrivés au marché. Péniblement tassé entre les tonneaux d'épices, le nouvellement barbu s'extrait de sa place inconfortable. Dehors, un ciel nuageux, une légère bruine et surtout une épaisse brume qui débute devant eux. Oigean se souvient des superstitions à propos de la brume dans les plaines. Les marchands ne vont pas vouloir s'y aventurer, il va falloir attendre ou rebrousser chemin. Ma nouvelle vie ne comment pas vraiment de la meilleure des façons se dit Oigean.
Il remarque alors une jeune femme. Plutôt jolie mais très pâle. Visiblement, en mauvaise santé. Elle s'avance dans le brouillard sans marquer la moindre hésitation. Non, décidément, il ne peut laisser une frêle jeune fille, risquer sa vie de cette manière. Le preux et magnifique Oigean s'élance donc à sa poursuite. C'est une quête tout à fait digne, de l'immense héros qu'il sera bientôt !
Il remarque alors une jeune femme. Plutôt jolie mais très pâle. Visiblement, en mauvaise santé. Elle s'avance dans le brouillard sans marquer la moindre hésitation. Non, décidément, il ne peut laisser une frêle jeune fille, risquer sa vie de cette manière. Le preux et magnifique Oigean s'élance donc à sa poursuite. C'est une quête tout à fait digne, de l'immense héros qu'il sera bientôt !
- InvitéInvité
Re: [Archivé] "J'me barre"
Jeu 1 Fév 2018 - 21:17
"Vlan"
D'un geste vif, Anna venait de projeter son assaillant au sol, additionnant à la force de ses bras, un puissant mouvement de hanche. Mordant la poussière, le barbu en passe-montagne demeura inanimé. Meli fila vers lui mais Anna la saisit entre son index et son majeur.
"Pas d'imprudence jeune fille"
Avec précaution, elle se baissa vers le corps qui semblait inconscient. Celui-ci se mit alors à rouler sur le côté et l'homme se redressa maladroitement.
"J'ai pour unique intention de vous offrir ma protection, espèce de barbare sanguinaire ! Alors veuillez me laisser vous suivre, tout en maintenant une distance respectueuse ! "
Meli éclata de rire, tandis qu'Anna hésitait entre l'assommer véritablement cette fois-ci ou simplement continuer son chemin. Ne jugeant pas l'étranger dangereux, elle prit la seconde option. Meli adressa un au revoir à l'inconnu et le duo repartit.
"Bien, c'est parfait, je vois que vous suivez mes consignes ! En avant toute !"
D'un geste vif, Anna venait de projeter son assaillant au sol, additionnant à la force de ses bras, un puissant mouvement de hanche. Mordant la poussière, le barbu en passe-montagne demeura inanimé. Meli fila vers lui mais Anna la saisit entre son index et son majeur.
"Pas d'imprudence jeune fille"
Avec précaution, elle se baissa vers le corps qui semblait inconscient. Celui-ci se mit alors à rouler sur le côté et l'homme se redressa maladroitement.
"J'ai pour unique intention de vous offrir ma protection, espèce de barbare sanguinaire ! Alors veuillez me laisser vous suivre, tout en maintenant une distance respectueuse ! "
Meli éclata de rire, tandis qu'Anna hésitait entre l'assommer véritablement cette fois-ci ou simplement continuer son chemin. Ne jugeant pas l'étranger dangereux, elle prit la seconde option. Meli adressa un au revoir à l'inconnu et le duo repartit.
"Bien, c'est parfait, je vois que vous suivez mes consignes ! En avant toute !"
- InvitéInvité
Re: [Archivé] "J'me barre"
Dim 25 Mar 2018 - 22:12
La petite troupe avançait doucement à travers la brume. Oigean n'avait pas la moindre idée de comment elles pouvaient bien s'orienter à l'aveuglette, mais le fait est qu'elles semblaient sûres de la direction. Ce qui l'arrangeait bien, car malgré son assurance, il commençait à regretter sa vie de paresse et de débauche. Enfin, après tout l'aventure peut revêtir toutes sortes de formes se disait-il. Même si sa robe de brouillard n'était pas celle qui lui paraissait la plus séduisante. En parlant de peu séduisante ... Le gorille qui avait manqué de lui briser la mâchoire venait de s'immobiliser.
"Vous êtes fatiguée ? Voulez-vous que l'on s'arrête ?"
Elle ne prit même pas la peine de lui répondre. Simplement un geste. Le visage d'Oigean se crispa. Non, mais pour qui elle se prenait celle-la ! Les femmes ne lui avaient jamais parlé sur ce ton. Alors qu'il s'apprêtait à lui expliquer le fond de sa pensée (tout en gardant une distance respectueuse et sans manquer de se couvrir d'une pellicule de glace, en cas de réactions violentes), Il la vit brusquement sauter en arrière, tout en dégainant une arme à feu. Un cri lui échappa. Elle allait le tuer, ça y est. Il était temps de défendre chèrement sa peau. En un instant, il se confectionna un bouclier et un glaive, tout en épaississant son armure. Il remarqua alors que d'étranges créatures sortaient de la brume et commençaient à les entourer. Ayant rangé son arme à feu, la furie deux lames à la main, tournoyaient entre ce qui ressemblaient à de petit cachalots sur deux pattes. Décontenancé un instant, Oigean d'un geste de sa lance envoya plusieurs pics sur les assaillants. Il n'eut pas besoin de répéter son geste. Diablement efficace, la brute venait de dépecer le dernier. L'air inquiet, elle rangea l'une de ses lames, conservant l'autre, tout en fixant le petit objet qu'elle semblait utiliser pour se repérer.
"On bouge, dépêche-toi vanille-fraise !"
Oigean comprit, même si ça ne lui plut pas. Il hésita un instant à lui faire remarquer d'un ton cinglant, l'impolitesse de sa demande et songea à la remettre à sa place. Mais d'une part, il était certain de ne pas en être capable et secondement, il était hors de question de se retrouver perdu au milieu de ces monstres. Il lui emboita le pas, sans indignation autre, qu'une moue agacée.
"Vous êtes fatiguée ? Voulez-vous que l'on s'arrête ?"
Elle ne prit même pas la peine de lui répondre. Simplement un geste. Le visage d'Oigean se crispa. Non, mais pour qui elle se prenait celle-la ! Les femmes ne lui avaient jamais parlé sur ce ton. Alors qu'il s'apprêtait à lui expliquer le fond de sa pensée (tout en gardant une distance respectueuse et sans manquer de se couvrir d'une pellicule de glace, en cas de réactions violentes), Il la vit brusquement sauter en arrière, tout en dégainant une arme à feu. Un cri lui échappa. Elle allait le tuer, ça y est. Il était temps de défendre chèrement sa peau. En un instant, il se confectionna un bouclier et un glaive, tout en épaississant son armure. Il remarqua alors que d'étranges créatures sortaient de la brume et commençaient à les entourer. Ayant rangé son arme à feu, la furie deux lames à la main, tournoyaient entre ce qui ressemblaient à de petit cachalots sur deux pattes. Décontenancé un instant, Oigean d'un geste de sa lance envoya plusieurs pics sur les assaillants. Il n'eut pas besoin de répéter son geste. Diablement efficace, la brute venait de dépecer le dernier. L'air inquiet, elle rangea l'une de ses lames, conservant l'autre, tout en fixant le petit objet qu'elle semblait utiliser pour se repérer.
"On bouge, dépêche-toi vanille-fraise !"
Oigean comprit, même si ça ne lui plut pas. Il hésita un instant à lui faire remarquer d'un ton cinglant, l'impolitesse de sa demande et songea à la remettre à sa place. Mais d'une part, il était certain de ne pas en être capable et secondement, il était hors de question de se retrouver perdu au milieu de ces monstres. Il lui emboita le pas, sans indignation autre, qu'une moue agacée.
- InvitéInvité
Re: [Archivé] "J'me barre"
Sam 31 Mar 2018 - 22:50
Anna filait aussi vite qu’elle le pouvait. L’auberge n’était plus très loin. Elle jetait régulièrement un regard en arrière, pour voir si l’autre ahuri les suivait. Bien, il était toujours là. Pas très malin certes, mais au moins capable de comprendre tout seul où se trouvait son intérêt. Les pas et les gémissements des créatures se rapprochaient de plus en plus. Meli retenait son souffle, les yeux fixaient sur les aiguilles de la boussole.
Le gîte apparut enfin. A peine, son portail ressortait-il de la brume, qu’une balle vint s’écraser à quelques centimètres du pied d’Anna. Celle-ci distingua alors les épaisses barricades qui entouraient les lieux. Les fenêtres étaient également condamnées, si ce n’est une étroite ouverture, d’où ne ressortait que le canon d’un fusil.
« Nous sommes des voyageurs ! Laissez-nous rentrer les monstres ne sont pas loin !
- Dégagez d’ici ! Tout est bouclé ! Plus de place pour personne !
- Nous nous comprenons mal. Ce n’est pas une demande de ma part. »
Anna plongea la main dans son manteau et en ressortit un engin explosif, aisément reconnaissable. Une grenade de combat, affectionnée par les plus grosses brutes des montagnes Héraclès. Une détonation retentit. Anna était déjà replongée dans le brouillard. Elle en sortit une seconde plus tard, l’arme dégoupillée, prête à faire sauter la vieille bâtisse.
« D’accord, on vous ouvre, ne lancez pas ça ! »
D’un mouvement de hanche, Anna se tourna vers la gauche et projeta l’explosif à travers l’inquiétant nuage. La déflagration déchira l’atmosphère de coton blanc et un bref instant se figèrent sur les pupilles de Meli, les corps brûlés et déchiquetés d’une partie de leurs poursuivants. Les deux jeunes femmes se précipitèrent dans le même temps dans l’étroit chemin qui menait à la porte entrouverte de la taverne, vanille-fraise sur leurs talons.
A peine entré, le groupe entendit l’épaisse porte être claquée. Un vieil homme, quasi chauve et à l’épaisse moustache blanche façon « morse » se retourna et leur jeta un regard noir. De ses tempes, des gouttes de sueur glissaient lentement et des tremblements animés ses lourds doigts qui grattaient frénétiquement son épaisse bedaine.
« Vous avez manqué de nous faire tuer ! Les bestioles sont plus proches que jamais ! Mais au moins, vous avez l’air de pouvoir vous défendre seul. »
Anna ne répondit pas à ce grincheux petit bonhomme. Elle ne le mésestimait pas particulièrement pour sa lâcheté. Elle comprenait que lorsqu’on a peur, on pense à soi et aux siens avant tout. Toutefois, ses gros soupirs et ces tics d’effroi l’incommodaient et elle quitta bien vite le vestibule pour rejoindre la salle principale, laissant au glacier le plaisir de subir l’hôtelier.
Meli entra la première. Dans la pièce principale se trouvait cinq personnes. L’escalier menant au premier étage était condamné, laissant penser que plus personne n’était dans sa chambre. Un maigre groupe. La salle paraissait plus spacieuse qu’elle ne devait l’être. En effet, toutes les tables et les chaises avaient été poussées contre les fenêtres, au nombre de trois (deux donnant sur la cour de devant et l’une sur le potager à gauche du bâtiment). Un reste de mobilier, comprenant une lourde commode, deux grandes étagères et une autre table, attendaient non loin de l’entrée qu’elles venaient de franchir. Sur les cinq individus, deux se tenaient assis sur le bar, l’un près de la fenêtre de gauche, à laquelle il jetait des regards réguliers, approchant sa tête de l’entremêlas de meubles, l’un était couché sur le sol de pierre, manifestement peu concerné par les événements, une bouteille à moitié vide à côté de lui, justifiant son comportement, quant au dernier il effectuait des moulinets d’un air bravache, un balai à la main, non loin de la seconde fenêtre de devant. Meli se mit à voleter près de chacun d’entre eux. D’abord inquiets, ils ne firent pas longtemps attention à elle, tant elle avait l’art de rendre sa présence agréable et discrète quand elle le souhaitait. Ce qu’elle ne souhaitait pas suffisamment souvent selon Anna.
La fée bientôt se laissa bercer par les brides confuses de pensées et d’émotions qu’elle saisissait au hasard. De la jeune fille assise à droite du bar, elle entendit ceci :
Pas encore assez mince … Si je l’étais davantage, je pourrais ne plus avoir de forme et me glisser n’importe où … Loin de tous les regards… Mais elle est toujours là … Cette graisse qui m’enserre… J’ai peur mais au moins, personne ne me force ici … J’étais prête à mourir pour n’être enfin plus qu’un poids infime … On dit que le corps du mort est plus lourd que celui du vivant … Cela ne dure qu’un temps … Pourtant, je n’ai pas envie de partir maintenant … Elle me trouvera laide … Oui, tout ce fatras de peau lourd de cette maudite … Mais dans sa lettre, elle dit que je suis importante … Qu’un peu plus de moi dans le monde serait le plus beau cadeau que je puisse lui faire … Alors pas maintenant pas encore.
L’homme, non loin d’elle semblait absorbé lui aussi, loin de la menace dehors.
Je suis égoïste … Et jaloux … Elle m’a tant donné sans rien attendre … Elle fait cela pour un autre, c’est normal, elle est comme ça, elle se donne pour tout le monde … Il sait davantage la remercier ; ils se comprennent … Pas moi ? … Je me suis habitué à être un sale gourmand, un vilain glouton … Je veux qu’elle continue d’être là pour moi comme avant … Je suis un gros ogre stupide et triste qui ne veut pas partager sa fée … Je ne peux être ce qui la rend heureux … Alors il faut partir oui … Mais pas comme ça … Non il faut vivre aujourd’hui … Et grandir.
Encore davantage décontenancée Meli se dirige vers la femme près de la fenêtre.
Ils approchent … De plus en plus nombreux … Quels horribles monstres ! … Est-ce ma punition ? … Vingt ans, sans faillir … Sans trahir sa mémoire … Un écart juste une fois … Un soir d’orage, visage d’ange … Les pleurs couvraient ses joues plus vite que la pluie … Il voulait mourir … Non, pas si jeune, non … La chambre, simplement pour le surveiller … Quelle erreur … Ne plus y penser … Est-ce si mal de tomber pour lui ?
L’hommage allongé sur le pavé grogne un instant quand Meli s’approche. Il ne se réveille pas pour autant, se contentant de se tourner vers le côté.
Je voulais le sauver … De ces foutues feuilles qui lui détruisaient la tête … Médecin, telle potion de l’alchimiste dont on ne sait où … Non … A la dure … Une chaise, une corde, une salle vide et de la patience … Dix ans à traquer ces maudits … Comme si j’allais le laisser être comme eux … Maigre, un peu plus chaque jour … Maman, Maman … BOUGE PAS J’TE DIS … Ne sois pas faible, il n’attend que ça … Pâle, pâle, pâle … TU L’AS … Pas entendre ça non … Se barrer vite.
Meli hésitait à s’approcher de l’homme qui restait. Ses mouvements brusques et imprévisibles l’inquiétaient. Petit à petit, elle parvint à saisir quelques éléments.
Près de la côte … La rejoindre … Se souvenir … La véranda pleine de lumière … Son sourire s’y raccrochait encore et encore … Elle se penche … Ses tâches de rousseur, la rondeur de ses seins et la saveur de ses lèvres … Ne pas crever, pas maintenant … Être près d’elle … Tête sur ses genoux … Noyé dans le fleuve de sa robe.
Une étrange assemblée. Désespérée et décidée à vivre dans le même temps. Un choc métallique résonne. Les fortifications commencent à tomber. Ils seront bientôt là.
Le gîte apparut enfin. A peine, son portail ressortait-il de la brume, qu’une balle vint s’écraser à quelques centimètres du pied d’Anna. Celle-ci distingua alors les épaisses barricades qui entouraient les lieux. Les fenêtres étaient également condamnées, si ce n’est une étroite ouverture, d’où ne ressortait que le canon d’un fusil.
« Nous sommes des voyageurs ! Laissez-nous rentrer les monstres ne sont pas loin !
- Dégagez d’ici ! Tout est bouclé ! Plus de place pour personne !
- Nous nous comprenons mal. Ce n’est pas une demande de ma part. »
Anna plongea la main dans son manteau et en ressortit un engin explosif, aisément reconnaissable. Une grenade de combat, affectionnée par les plus grosses brutes des montagnes Héraclès. Une détonation retentit. Anna était déjà replongée dans le brouillard. Elle en sortit une seconde plus tard, l’arme dégoupillée, prête à faire sauter la vieille bâtisse.
« D’accord, on vous ouvre, ne lancez pas ça ! »
D’un mouvement de hanche, Anna se tourna vers la gauche et projeta l’explosif à travers l’inquiétant nuage. La déflagration déchira l’atmosphère de coton blanc et un bref instant se figèrent sur les pupilles de Meli, les corps brûlés et déchiquetés d’une partie de leurs poursuivants. Les deux jeunes femmes se précipitèrent dans le même temps dans l’étroit chemin qui menait à la porte entrouverte de la taverne, vanille-fraise sur leurs talons.
A peine entré, le groupe entendit l’épaisse porte être claquée. Un vieil homme, quasi chauve et à l’épaisse moustache blanche façon « morse » se retourna et leur jeta un regard noir. De ses tempes, des gouttes de sueur glissaient lentement et des tremblements animés ses lourds doigts qui grattaient frénétiquement son épaisse bedaine.
« Vous avez manqué de nous faire tuer ! Les bestioles sont plus proches que jamais ! Mais au moins, vous avez l’air de pouvoir vous défendre seul. »
Anna ne répondit pas à ce grincheux petit bonhomme. Elle ne le mésestimait pas particulièrement pour sa lâcheté. Elle comprenait que lorsqu’on a peur, on pense à soi et aux siens avant tout. Toutefois, ses gros soupirs et ces tics d’effroi l’incommodaient et elle quitta bien vite le vestibule pour rejoindre la salle principale, laissant au glacier le plaisir de subir l’hôtelier.
Meli entra la première. Dans la pièce principale se trouvait cinq personnes. L’escalier menant au premier étage était condamné, laissant penser que plus personne n’était dans sa chambre. Un maigre groupe. La salle paraissait plus spacieuse qu’elle ne devait l’être. En effet, toutes les tables et les chaises avaient été poussées contre les fenêtres, au nombre de trois (deux donnant sur la cour de devant et l’une sur le potager à gauche du bâtiment). Un reste de mobilier, comprenant une lourde commode, deux grandes étagères et une autre table, attendaient non loin de l’entrée qu’elles venaient de franchir. Sur les cinq individus, deux se tenaient assis sur le bar, l’un près de la fenêtre de gauche, à laquelle il jetait des regards réguliers, approchant sa tête de l’entremêlas de meubles, l’un était couché sur le sol de pierre, manifestement peu concerné par les événements, une bouteille à moitié vide à côté de lui, justifiant son comportement, quant au dernier il effectuait des moulinets d’un air bravache, un balai à la main, non loin de la seconde fenêtre de devant. Meli se mit à voleter près de chacun d’entre eux. D’abord inquiets, ils ne firent pas longtemps attention à elle, tant elle avait l’art de rendre sa présence agréable et discrète quand elle le souhaitait. Ce qu’elle ne souhaitait pas suffisamment souvent selon Anna.
La fée bientôt se laissa bercer par les brides confuses de pensées et d’émotions qu’elle saisissait au hasard. De la jeune fille assise à droite du bar, elle entendit ceci :
Pas encore assez mince … Si je l’étais davantage, je pourrais ne plus avoir de forme et me glisser n’importe où … Loin de tous les regards… Mais elle est toujours là … Cette graisse qui m’enserre… J’ai peur mais au moins, personne ne me force ici … J’étais prête à mourir pour n’être enfin plus qu’un poids infime … On dit que le corps du mort est plus lourd que celui du vivant … Cela ne dure qu’un temps … Pourtant, je n’ai pas envie de partir maintenant … Elle me trouvera laide … Oui, tout ce fatras de peau lourd de cette maudite … Mais dans sa lettre, elle dit que je suis importante … Qu’un peu plus de moi dans le monde serait le plus beau cadeau que je puisse lui faire … Alors pas maintenant pas encore.
L’homme, non loin d’elle semblait absorbé lui aussi, loin de la menace dehors.
Je suis égoïste … Et jaloux … Elle m’a tant donné sans rien attendre … Elle fait cela pour un autre, c’est normal, elle est comme ça, elle se donne pour tout le monde … Il sait davantage la remercier ; ils se comprennent … Pas moi ? … Je me suis habitué à être un sale gourmand, un vilain glouton … Je veux qu’elle continue d’être là pour moi comme avant … Je suis un gros ogre stupide et triste qui ne veut pas partager sa fée … Je ne peux être ce qui la rend heureux … Alors il faut partir oui … Mais pas comme ça … Non il faut vivre aujourd’hui … Et grandir.
Encore davantage décontenancée Meli se dirige vers la femme près de la fenêtre.
Ils approchent … De plus en plus nombreux … Quels horribles monstres ! … Est-ce ma punition ? … Vingt ans, sans faillir … Sans trahir sa mémoire … Un écart juste une fois … Un soir d’orage, visage d’ange … Les pleurs couvraient ses joues plus vite que la pluie … Il voulait mourir … Non, pas si jeune, non … La chambre, simplement pour le surveiller … Quelle erreur … Ne plus y penser … Est-ce si mal de tomber pour lui ?
L’hommage allongé sur le pavé grogne un instant quand Meli s’approche. Il ne se réveille pas pour autant, se contentant de se tourner vers le côté.
Je voulais le sauver … De ces foutues feuilles qui lui détruisaient la tête … Médecin, telle potion de l’alchimiste dont on ne sait où … Non … A la dure … Une chaise, une corde, une salle vide et de la patience … Dix ans à traquer ces maudits … Comme si j’allais le laisser être comme eux … Maigre, un peu plus chaque jour … Maman, Maman … BOUGE PAS J’TE DIS … Ne sois pas faible, il n’attend que ça … Pâle, pâle, pâle … TU L’AS … Pas entendre ça non … Se barrer vite.
Meli hésitait à s’approcher de l’homme qui restait. Ses mouvements brusques et imprévisibles l’inquiétaient. Petit à petit, elle parvint à saisir quelques éléments.
Près de la côte … La rejoindre … Se souvenir … La véranda pleine de lumière … Son sourire s’y raccrochait encore et encore … Elle se penche … Ses tâches de rousseur, la rondeur de ses seins et la saveur de ses lèvres … Ne pas crever, pas maintenant … Être près d’elle … Tête sur ses genoux … Noyé dans le fleuve de sa robe.
Une étrange assemblée. Désespérée et décidée à vivre dans le même temps. Un choc métallique résonne. Les fortifications commencent à tomber. Ils seront bientôt là.
- InvitéInvité
Re: [Archivé] "J'me barre"
Lun 25 Juin 2018 - 19:34
L'agitation prend désormais toute la place. Dehors les cris résonnent et galopent, jusqu'à frôler puis transpercer les fins murs qui les entourent. Dans la salle principale, tous semblent désemparés. La brute et la fée se démènent dans cette pâleur stagnante. Les planches craquent. Elles ne vont pas tarder à céder.
Oigean passe machinalement sa main au milieu de ses cheveux. Pas la moindre fanfaronnade en stock. Son passe-montagne et sa barbe lui semblent d'un seul coup si ridicule. Enfant au maquillage de guerrier, il est aussi factice qu'une épée de fer blanc. Lorsque l'on parle fort, que l'on sait se présenter, on peut aisément prendre l'ascendant sur l'autre. La lutte, c'est beaucoup de bluff, de l’esbroufe pensée, un peu osée mais toujours calculée pour éviter ce filet de sueur justement, celui qui commence à couler maintenant du sommet de sa nuque et qui glisse sur son dos. Les griffes qui percent le bois ne jouent pas. Le théâtre des mœurs ne les fera pas se taire et se courber, gentils êtres dociles, bouches closes face à un virtuose du reflet. A-t-il déjà fait autre chose que paraitre ? Peut-être une fois oui.
Il y a son visage de petite fille qui pleure adossé à la colonne. Ils se sont moqués de ses cheveux blancs encore. De sa peau toujours froide, de ses yeux dont l'éclat rend son regard si désagréable à soutenir et de ses lèvres livides, pourpre couvert de neige. Ils reviennent. Il est maigre, avorton efflanqué dont la multiplication des pléonasmes ne suffiraient à peindre la fragilité. Aucun tremblement nerveux au bout de ses doigts. Un calme statique tissé sur son masque. C'est encore une apparence à bien y réfléchir. Un autre rôle. Le panache n'est pas artificiel cette fois.
Une gerbe blanche traverse la salle et vient frapper la fenêtre. Une épaisse couche de glace se forme et colmate le début de brèche. Le passe-montagne est sur le sol et la barbe a disparu. Une fine pellicule de glace se forme sur son corps. Ses yeux sont plus bleus que jamais. Autour de lui surgissent des pieux.
"Armez-vous. On aura besoin de tout le monde pour repousser ces saletés. Chacun son esquimau et en avant la musique !"
Les bravades courent de nouveau sur sa langue. Oigean sourit. Il est en pleine forme.
Oigean passe machinalement sa main au milieu de ses cheveux. Pas la moindre fanfaronnade en stock. Son passe-montagne et sa barbe lui semblent d'un seul coup si ridicule. Enfant au maquillage de guerrier, il est aussi factice qu'une épée de fer blanc. Lorsque l'on parle fort, que l'on sait se présenter, on peut aisément prendre l'ascendant sur l'autre. La lutte, c'est beaucoup de bluff, de l’esbroufe pensée, un peu osée mais toujours calculée pour éviter ce filet de sueur justement, celui qui commence à couler maintenant du sommet de sa nuque et qui glisse sur son dos. Les griffes qui percent le bois ne jouent pas. Le théâtre des mœurs ne les fera pas se taire et se courber, gentils êtres dociles, bouches closes face à un virtuose du reflet. A-t-il déjà fait autre chose que paraitre ? Peut-être une fois oui.
Il y a son visage de petite fille qui pleure adossé à la colonne. Ils se sont moqués de ses cheveux blancs encore. De sa peau toujours froide, de ses yeux dont l'éclat rend son regard si désagréable à soutenir et de ses lèvres livides, pourpre couvert de neige. Ils reviennent. Il est maigre, avorton efflanqué dont la multiplication des pléonasmes ne suffiraient à peindre la fragilité. Aucun tremblement nerveux au bout de ses doigts. Un calme statique tissé sur son masque. C'est encore une apparence à bien y réfléchir. Un autre rôle. Le panache n'est pas artificiel cette fois.
Une gerbe blanche traverse la salle et vient frapper la fenêtre. Une épaisse couche de glace se forme et colmate le début de brèche. Le passe-montagne est sur le sol et la barbe a disparu. Une fine pellicule de glace se forme sur son corps. Ses yeux sont plus bleus que jamais. Autour de lui surgissent des pieux.
"Armez-vous. On aura besoin de tout le monde pour repousser ces saletés. Chacun son esquimau et en avant la musique !"
Les bravades courent de nouveau sur sa langue. Oigean sourit. Il est en pleine forme.
Sujet verrouillé
Sujet archivé: pas de réponse depuis 3 mois ou plus.
Ce n’est pas un problème il n'est pas perdu pour autant ! Vous pouvez le faire déverrouiller ! Il suffit d’envoyer un MP à Deus, Eden ou Sorga demandant de déverrouiller le sujet.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum