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- MahalathEaquien.ne
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[Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Sam 15 Fév 2020 - 17:50
La soirée était douce, la musique plus encore, les différents orchestres se surpassant les uns les autres pour inviter les participants au Bal à se détendre, à s'amuser et à danser. Les différentes scènes et lieux de célébrations disséminés dans les jardins permettant à tous de trouver ce qu'ils cherchaient dans cette soirée dédiée à l'Amour et au Courage, aux actes chevaleresques pour protéger autrui.
Thème important en ces temps de guerre et de doute, où la frontière entre alliés et ennemis restait floue.
Riches, pauvres, artisans, notables, voyageurs, résidents, tout le monde se mélangeait à peu près uniformément. Beaucoup de couples, bien sûr, venus passer une soirée à s’émerveiller des décorations installées dans les jardins pour l'occasion, à danser au rythme joué par les différents orchestres...
Des enfants profitaient de l'occasion pour échapper à la vigilance de leurs parents et couraient au milieu des convives.
Couché en périphérie d'une des zones de la Fête, éclairé par un brasero qui lui donnait des airs plus mystérieux que d'ordinaire, Béhékine profitait calmement de la soirée.
Ses cinq garçons jouaient autour de lui et auraient bien aimés aller explorer les jardins en entier mais le Membraneux leur interdisait de trop s'éloigner, conscient que cela aurait pu amener des tas de problèmes.
Bob était perché sur une de ses cornes, fixant la flamme du braséro sans ciller.
Itchy était assis en tailleur et surveillait les environs et les mouvements de la foule.
Bitey, Scratchy et Screechy passaient leur temps à grimper à l'arbre le plus proche et à sauter par-dessus le braséro, usant de l'air chaud pour "planer" le plus loin possible.
Béhékine était venu avec Tapahari. Officiellement pour prendre le pouls de la situation sur les continents, les informations étant rares sur l'île où ils vivaient aujourd'hui.
La chamane était un peu venue à contrecœur visiblement.
"Cette Fête est pour les couples. Cela sera moins étrange si nous y allons à deux."
Son explication avait à peine suffi pour la sortir de son travail.
Officieusement, Béhékine voulait juste passer du temps avec Tapahari et s'éloigner de leur rapport élève/mentor pour une fois.
Un rencard déguisé, en somme, que le célibataire endurci qu'il était n'avait pas réussi à présenter comme tel.
Actuellement, elle s'était éloignée en quête de rafraichissements, le laissant seul avec ses réflexions.
Hormis quelques rares personnes qui venaient le saluer, reconnaissant en lui l'un des participants les plus mémorables des Jeux Olympiques. Il était au calme, ça oui.
Thème important en ces temps de guerre et de doute, où la frontière entre alliés et ennemis restait floue.
Riches, pauvres, artisans, notables, voyageurs, résidents, tout le monde se mélangeait à peu près uniformément. Beaucoup de couples, bien sûr, venus passer une soirée à s’émerveiller des décorations installées dans les jardins pour l'occasion, à danser au rythme joué par les différents orchestres...
Des enfants profitaient de l'occasion pour échapper à la vigilance de leurs parents et couraient au milieu des convives.
Couché en périphérie d'une des zones de la Fête, éclairé par un brasero qui lui donnait des airs plus mystérieux que d'ordinaire, Béhékine profitait calmement de la soirée.
Ses cinq garçons jouaient autour de lui et auraient bien aimés aller explorer les jardins en entier mais le Membraneux leur interdisait de trop s'éloigner, conscient que cela aurait pu amener des tas de problèmes.
Bob était perché sur une de ses cornes, fixant la flamme du braséro sans ciller.
Itchy était assis en tailleur et surveillait les environs et les mouvements de la foule.
Bitey, Scratchy et Screechy passaient leur temps à grimper à l'arbre le plus proche et à sauter par-dessus le braséro, usant de l'air chaud pour "planer" le plus loin possible.
Béhékine était venu avec Tapahari. Officiellement pour prendre le pouls de la situation sur les continents, les informations étant rares sur l'île où ils vivaient aujourd'hui.
La chamane était un peu venue à contrecœur visiblement.
"Cette Fête est pour les couples. Cela sera moins étrange si nous y allons à deux."
Son explication avait à peine suffi pour la sortir de son travail.
Officieusement, Béhékine voulait juste passer du temps avec Tapahari et s'éloigner de leur rapport élève/mentor pour une fois.
Un rencard déguisé, en somme, que le célibataire endurci qu'il était n'avait pas réussi à présenter comme tel.
Actuellement, elle s'était éloignée en quête de rafraichissements, le laissant seul avec ses réflexions.
Hormis quelques rares personnes qui venaient le saluer, reconnaissant en lui l'un des participants les plus mémorables des Jeux Olympiques. Il était au calme, ça oui.
_________________
On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
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- TapahariEaquien.ne
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Jeu 27 Fév 2020 - 23:59
Tapahari évoluait entre les convives, cherchant parmi les différents buffets ce qui pourrait leur convenir, à elle et à son mentor.
Elle avait suivi Béhékine jusqu'ici sans grande conviction, peu enthousiasmée par son explication de vouloir enquêter sur la situation actuelle. Le côté romantique de la fête lui passait aussi complètement au-dessus de la tête, connaissant mal les festivités continentales. Mais elle avait tout de même fait un effort pour paraître moins sauvage : elle avait soigneusement nettoyé sa robe - action rare et peu appréciée qui avait eu pour effet de redonner son éclat au tissu rouge - et elle avait tressé ses cheveux en une longue natte unique qui battait dans son dos.
Tapahari avait aussi trié ses nombreuses amulettes, les démêlant pour leur permettre de former un tou harmonieux autour de son cou.
Malgré l'ambiance de fête et la musique, elle se sentait indubitablement étrangère et déplacée dans ces jardins. Elle ne connaissait pas assez bien les tenants et les aboutissants de cette célébration pour vraiment participer sans craindre de faire un impair et de devenir impolie.
Et le souvenir de sa dernière visite la laissait un peu embarrassée.
La chamane ne regrettait pas sa rencontre avec Belle, cela avait été un moment très agréable. Mais lorsque Béhékine lui avait expliqué à son retour - entre deux crises de rire - qu'elle avait en fait rencontrée la Reine de Minos, Beldura Glow, Tapahari aurait pu mourir de honte devant son ignorance !
Seule la distance - et l'absence de navires - l'avait empêchée de repartir aussitôt pour Elysée afin de présenter ses excuses.
Par les Esprits et les Ancêtres, elle s'était mise nue devant l'une des personnes les plus influentes du monde et l'avait embarrassée !
Bien sûr, elle se souvenait aussi du osulagement de Belle lorsqu'elle ne l'avait pas reconnue ; la chamane pensait donc que leur discussion d'égale à égale avait été agréable également pour la Reine.
C'était un moindre réconfort mais elle s'y accrochait.
Elle ne savait pas trop comment elle réagirait si jamais elle se retrouvait face à face avec Beldura là, tout de suite, et ne pouvait s'empêcher de guetter autour d'elle.
Une odeur particulière lui fit arrêter net ses déambulations et, quelques instants plus tard et sans vraiment savoir le pourquoi du comment, Tapahari était en train de retourner vers là où attendait Béhékine. Elle portait dans les bras un bocal énorme contenant une boisson fumante : du téh.
Elle avait suivi Béhékine jusqu'ici sans grande conviction, peu enthousiasmée par son explication de vouloir enquêter sur la situation actuelle. Le côté romantique de la fête lui passait aussi complètement au-dessus de la tête, connaissant mal les festivités continentales. Mais elle avait tout de même fait un effort pour paraître moins sauvage : elle avait soigneusement nettoyé sa robe - action rare et peu appréciée qui avait eu pour effet de redonner son éclat au tissu rouge - et elle avait tressé ses cheveux en une longue natte unique qui battait dans son dos.
Tapahari avait aussi trié ses nombreuses amulettes, les démêlant pour leur permettre de former un tou harmonieux autour de son cou.
Malgré l'ambiance de fête et la musique, elle se sentait indubitablement étrangère et déplacée dans ces jardins. Elle ne connaissait pas assez bien les tenants et les aboutissants de cette célébration pour vraiment participer sans craindre de faire un impair et de devenir impolie.
Et le souvenir de sa dernière visite la laissait un peu embarrassée.
La chamane ne regrettait pas sa rencontre avec Belle, cela avait été un moment très agréable. Mais lorsque Béhékine lui avait expliqué à son retour - entre deux crises de rire - qu'elle avait en fait rencontrée la Reine de Minos, Beldura Glow, Tapahari aurait pu mourir de honte devant son ignorance !
Seule la distance - et l'absence de navires - l'avait empêchée de repartir aussitôt pour Elysée afin de présenter ses excuses.
Par les Esprits et les Ancêtres, elle s'était mise nue devant l'une des personnes les plus influentes du monde et l'avait embarrassée !
Bien sûr, elle se souvenait aussi du osulagement de Belle lorsqu'elle ne l'avait pas reconnue ; la chamane pensait donc que leur discussion d'égale à égale avait été agréable également pour la Reine.
C'était un moindre réconfort mais elle s'y accrochait.
Elle ne savait pas trop comment elle réagirait si jamais elle se retrouvait face à face avec Beldura là, tout de suite, et ne pouvait s'empêcher de guetter autour d'elle.
Une odeur particulière lui fit arrêter net ses déambulations et, quelques instants plus tard et sans vraiment savoir le pourquoi du comment, Tapahari était en train de retourner vers là où attendait Béhékine. Elle portait dans les bras un bocal énorme contenant une boisson fumante : du téh.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Jeu 19 Mar 2020 - 1:09
L'ambiance devenait progressivement plus festive, grâce à l'orchestre qui avait entamé une musique bien plus rythmée et entraînante, facilitant la montée de nombreux couples sur la piste de danse. Devant le spectacle des corps virevoltants, les cinq garçons de Béhékine s'étaient immobilisés et observaient, fascinés, les performances.
Le Membraneux bestial s'amusait de les voir ainsi. Screechy surtout, semblait le plus intéressé et il ne tarda pas à imiter certains des pas de danse qu'il voyait. Par effet de groupe, Bitey, Scratchy et même Itchy s'approchèrent de leur frère pour copier à leur tour ses mouvements. En quelques instants, les quatre étaient synchronisés comme une troupe de professionnels - ou un boysband - et Béhékine rit devant leur chorégraphie.
Les danseurs brumeux se tournèrent alors vers lui avec de grands yeux implorants, montrant la piste de danse où les invités s'amusaient.
Le Membraneux bestial secoua la tête avant de céder :
- D'accord, vous pouvez y aller. Mais restez dans mon champ de vision. Et ne faites rien qui perturbe la fête.
Il avait fixé tout particulièrement Bitey et Scratchy en insistant sur ce denier point, connaissant leur amour pour les farces. Après un sourire plein de dents de Bitey - pas tout à fait promesse de bonne conduite au final - ses garçons partirent vers la piste de danse, Screechy lâchant un d ses cris enjoués "Screeeeeeeeeeeeee !" pour les annoncer.
Ils firent sensation.
Béhékine les observa voler la vedette avec leur danse endiablée puis il leva les yeux.
Bob était assis sur sa corne gauche, son regard fixe ne quittant pas ses frères. Il ressemblait à une gargouille triste.
- Tu peux y aller aussi, si tu veux.
Hochement de tête négatif. Béhékine comprit, à la façon dont Bob gardait ses bras et ses mains très près de son corps, ce qui n'allait pas.
- Tu ne veux pas risquer de toucher quelqu'un ?
Une hésitation, puis nouvel hochement de tête, affirmatif cette fois.
- Je suis sûr qu'on peut trouver un moyen de t'apprendre à contrôler ton talent. Tu arrives déjà à maîtriser ta lumière après tout.
La lumière dans le petit corps de Bob augmenta légèrement d'intensité. Même s'il ne réagit pas plus, ce signe suffit à Béhékine pour voir que le moral de son garçon venait de remonter.
Le contact paralysant de Bob avait déjà causée plusieurs incidents avec les habitants de son île. Une enfant surtout, s'était blessée en tombant paralysée, après avoir pris le main de Bob lors d'un jeu. Depuis, la frêle invocation faisait constamment attention à ses gestes et limitait ses interactions, ce qui lui pesait, de tout évidence. Béhékine tenait à la bonne santé et humeur de ses garçons, aussi il réfléchit à comment entrainer Bob à mieux contrôler ses pouvoirs. Avec un peu de diplomatie, il pourrait peut-être trouver des aides parmi les habitants de l'île...
Tapahari ne pourrait pas aider pour cet entrainement, ça il le savait ; son habitude des transes et des projections astrales la rendait insensible à la capacité de Bob.
En parlant de Tapahari... Béhékine aperçut la teinte rouge caractéristique qui slalomait entre les invités.
Instinctivement, il se remit d'aplomb et avala nerveusement sa salive. La voir ainsi apprêtée et coiffée - habitué qu'il était à la voir moins soignée - lui donnait l'impression de la découvrir pour la première fois et lui faisait comme une boule dans la gorge.
Il repensait aussi à la performance de danse qu'elle avait réalisée lors des derniers Jeux Olympiques. Avec l'ambiance de la soirée, la musique et le thème de la fête, Béhékine se sentait l'envie d'inviter son amie à danser ! Mais il ne voyait pas comment, avec ce corps bestial, et cela le peinait.
Quand Tapahari fut assez près et qu'il vit ce qu'elle portait, l'incrédulité remplaça son embarras.
Galant - et curieux ! - il usa de sa magie pour récupérer le lourd bocal fumant en créant une écharpe de brume.
Bientôt, la chamane était en train de servir deux tasses, assise entre ses pattes avant, son dos reposant sur son poitrail. Détendu par l'odeur familière et la proximité de son amie, Béhékine souriait :
- Tu as fait tout ce chemin, pour du téh ?
- Je ne connais pas les autres boissons qu'ils servent.
- Tu ne développerais pas une légère addiction, par hasard ?
Tapahari tourna la tête et sourit en lui tendant une des tasses, qu'il récupéra avec son écharpe de brume.
- Peut-être... reconnut-elle, mais c'en est une qui ne causera pas de problèmes.
- Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !
Le Membraneux bestial s'amusait de les voir ainsi. Screechy surtout, semblait le plus intéressé et il ne tarda pas à imiter certains des pas de danse qu'il voyait. Par effet de groupe, Bitey, Scratchy et même Itchy s'approchèrent de leur frère pour copier à leur tour ses mouvements. En quelques instants, les quatre étaient synchronisés comme une troupe de professionnels - ou un boysband - et Béhékine rit devant leur chorégraphie.
Les danseurs brumeux se tournèrent alors vers lui avec de grands yeux implorants, montrant la piste de danse où les invités s'amusaient.
Le Membraneux bestial secoua la tête avant de céder :
- D'accord, vous pouvez y aller. Mais restez dans mon champ de vision. Et ne faites rien qui perturbe la fête.
Il avait fixé tout particulièrement Bitey et Scratchy en insistant sur ce denier point, connaissant leur amour pour les farces. Après un sourire plein de dents de Bitey - pas tout à fait promesse de bonne conduite au final - ses garçons partirent vers la piste de danse, Screechy lâchant un d ses cris enjoués "Screeeeeeeeeeeeee !" pour les annoncer.
Ils firent sensation.
Béhékine les observa voler la vedette avec leur danse endiablée puis il leva les yeux.
Bob était assis sur sa corne gauche, son regard fixe ne quittant pas ses frères. Il ressemblait à une gargouille triste.
- Tu peux y aller aussi, si tu veux.
Hochement de tête négatif. Béhékine comprit, à la façon dont Bob gardait ses bras et ses mains très près de son corps, ce qui n'allait pas.
- Tu ne veux pas risquer de toucher quelqu'un ?
Une hésitation, puis nouvel hochement de tête, affirmatif cette fois.
- Je suis sûr qu'on peut trouver un moyen de t'apprendre à contrôler ton talent. Tu arrives déjà à maîtriser ta lumière après tout.
La lumière dans le petit corps de Bob augmenta légèrement d'intensité. Même s'il ne réagit pas plus, ce signe suffit à Béhékine pour voir que le moral de son garçon venait de remonter.
Le contact paralysant de Bob avait déjà causée plusieurs incidents avec les habitants de son île. Une enfant surtout, s'était blessée en tombant paralysée, après avoir pris le main de Bob lors d'un jeu. Depuis, la frêle invocation faisait constamment attention à ses gestes et limitait ses interactions, ce qui lui pesait, de tout évidence. Béhékine tenait à la bonne santé et humeur de ses garçons, aussi il réfléchit à comment entrainer Bob à mieux contrôler ses pouvoirs. Avec un peu de diplomatie, il pourrait peut-être trouver des aides parmi les habitants de l'île...
Tapahari ne pourrait pas aider pour cet entrainement, ça il le savait ; son habitude des transes et des projections astrales la rendait insensible à la capacité de Bob.
En parlant de Tapahari... Béhékine aperçut la teinte rouge caractéristique qui slalomait entre les invités.
Instinctivement, il se remit d'aplomb et avala nerveusement sa salive. La voir ainsi apprêtée et coiffée - habitué qu'il était à la voir moins soignée - lui donnait l'impression de la découvrir pour la première fois et lui faisait comme une boule dans la gorge.
Il repensait aussi à la performance de danse qu'elle avait réalisée lors des derniers Jeux Olympiques. Avec l'ambiance de la soirée, la musique et le thème de la fête, Béhékine se sentait l'envie d'inviter son amie à danser ! Mais il ne voyait pas comment, avec ce corps bestial, et cela le peinait.
Quand Tapahari fut assez près et qu'il vit ce qu'elle portait, l'incrédulité remplaça son embarras.
Galant - et curieux ! - il usa de sa magie pour récupérer le lourd bocal fumant en créant une écharpe de brume.
Bientôt, la chamane était en train de servir deux tasses, assise entre ses pattes avant, son dos reposant sur son poitrail. Détendu par l'odeur familière et la proximité de son amie, Béhékine souriait :
- Tu as fait tout ce chemin, pour du téh ?
- Je ne connais pas les autres boissons qu'ils servent.
- Tu ne développerais pas une légère addiction, par hasard ?
Tapahari tourna la tête et sourit en lui tendant une des tasses, qu'il récupéra avec son écharpe de brume.
- Peut-être... reconnut-elle, mais c'en est une qui ne causera pas de problèmes.
- Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !
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Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Lun 11 Mai 2020 - 1:29
Il fallut un moment à son mentor pour lui expliquer ce que signifiait son proverbe puis le silence retomba entre eux. La chamane buvait doucement, à petites gorgées, appréciant le téh comme un breuvage qu'elle pouvait rarement goûter. Il avait raison, elle devait développer une légère forme d'addiction...
Elle observait avec amusement les quatre garçons de son mentor qui faisaient le show au milieu de la piste de danse, menant le rythme de la fête, les convives faisant de leur mieux pour les suivre.
Tapahari sourit :
- Vous m'aviez bien dit qu'ils tenaient l’essentiel de leurs connaissances de vous ?
- Oui, au début. Mais ils ont appris par eux-mêmes depuis...
Adossée comme elle était contre le poitrail de son mentor, la voix grave et ronronnante faisait vibrer toute sa colonne vertébrale. C'était une position qui ne leur permettait pas de vraiment se regarder l'un l'autre, mais elle pouvait aisément deviner son état d'esprit en se servant de sa respiration ou des mouvements de ses muscles. Elle supposait qu'il pouvait en faire de même avec elle.
Son mentor ne s'était jamais plaint de l'habitude qu'elle avait prise - au début en tant que serval, puis sous sa forme humaine - de s'asseoir ainsi lorsqu'ils se retrouvaient ensemble. C'était devenu comme un rituel, entre eux, qui la rassurait aujourd'hui au milieu de cette fête où elle se sentait toujours un brin déplacée.
Tapahari reprit, suivant avec amusement son idée :
- Cela veut-il dire que vous savez danser comme Screechy ?
- Je n'ai jamais eu son talent ! répondit son mentor en riant. Mais j'ai appris, il y a très longtemps. Une formation plus classique.
Ces mentions d'une vie "normale" de son mentor étaient rares. La chamane n'était pas idiote et savait qu'il avait eu une vie avant de devenir un Être du Voile. Elle savait même qu'il était né Membraneux ce qui, selon elle, expliquait sa seconde vie ; leur affinité avec le pouvoir des noms était un trait qu'ils partageaient avec les esprits.
Vue la rareté de ses mentions, elle ne put s'empêcher de commenter dessus, comme une invitation polie à en discuter :
- Vous ne parlez pas souvent de cette époque.
Elle ne voulait pas être impolie, mais restait curieuse.
La réponse de son mentor sonnait aussi comme une tentative de détourner son attention du comportement fantasque de ses garçons sur la piste de danse. De fait, elle était persuadée qu'il partageait plus avec ses garçons qu'il acceptait de l'admettre.
Il pouvait être sérieux et droit, comme Itchy était sérieux et droit.
Il pouvait être observateur et curieux, comme Bob l'était.
Il pouvait se montrer farceur, malicieux même, comme Bitey et Scratchy.
Enfin, les manières excentriques de Screechy étaient sans doute aussi partagées par son mentor, d'une certaine manière. La créature n'ayant visiblement pas de maîtrise de soi, elle n'avait pas de soucis à exprimer ce côté joueur.
Tapahari savait qu'il était fier aussi, et qu'il portait souvent sa fierté comme un masque pour cacher ses véritables sentiments. Connaissant les revers qu'il avait subi, les trahisons, elle ne lui en voulait pas. Elle commençait tout juste à le voir se détendre et s'ouvrir un peu plus, lorsqu'ils étaient seuls.
Aussi elle ne fut pas vraiment surprise lorsqu'il lui répondit :
- Non, c'est vrai. Ce n'est pas une époque plaisante à raconter de toute façon. Peut-être plus tard, si tu veux... si nous allions plutôt voir un peu plus en détails comment vont les nantis ?
Il esquivait encore la question, même s'il venait de promettre de lui répondre plus tard. Ce qui était surprenant.
Néanmoins, Tapahari se releva et s'écarta de quelques pas pour lui laisser la place de manœuvrer, déplier son corps imposant et étirer ses membres. La chamane grimaça en entendant les articulations craquer et le rabroua gentiment sur son manque évident d'exercice. Son mentor lui tira la langue, pas du tout vexé, ce qui la fit rire.
Elle remarqua alors Bob, juché sur la corne de son mentor comme un oiseau boudeur, la mélancolie émanant de la créature lui faisant froncer les sourcils avec inquiétude. Que se passait-il avec la petit créature ?
Elle observait avec amusement les quatre garçons de son mentor qui faisaient le show au milieu de la piste de danse, menant le rythme de la fête, les convives faisant de leur mieux pour les suivre.
Tapahari sourit :
- Vous m'aviez bien dit qu'ils tenaient l’essentiel de leurs connaissances de vous ?
- Oui, au début. Mais ils ont appris par eux-mêmes depuis...
Adossée comme elle était contre le poitrail de son mentor, la voix grave et ronronnante faisait vibrer toute sa colonne vertébrale. C'était une position qui ne leur permettait pas de vraiment se regarder l'un l'autre, mais elle pouvait aisément deviner son état d'esprit en se servant de sa respiration ou des mouvements de ses muscles. Elle supposait qu'il pouvait en faire de même avec elle.
Son mentor ne s'était jamais plaint de l'habitude qu'elle avait prise - au début en tant que serval, puis sous sa forme humaine - de s'asseoir ainsi lorsqu'ils se retrouvaient ensemble. C'était devenu comme un rituel, entre eux, qui la rassurait aujourd'hui au milieu de cette fête où elle se sentait toujours un brin déplacée.
Tapahari reprit, suivant avec amusement son idée :
- Cela veut-il dire que vous savez danser comme Screechy ?
- Je n'ai jamais eu son talent ! répondit son mentor en riant. Mais j'ai appris, il y a très longtemps. Une formation plus classique.
Ces mentions d'une vie "normale" de son mentor étaient rares. La chamane n'était pas idiote et savait qu'il avait eu une vie avant de devenir un Être du Voile. Elle savait même qu'il était né Membraneux ce qui, selon elle, expliquait sa seconde vie ; leur affinité avec le pouvoir des noms était un trait qu'ils partageaient avec les esprits.
Vue la rareté de ses mentions, elle ne put s'empêcher de commenter dessus, comme une invitation polie à en discuter :
- Vous ne parlez pas souvent de cette époque.
Elle ne voulait pas être impolie, mais restait curieuse.
La réponse de son mentor sonnait aussi comme une tentative de détourner son attention du comportement fantasque de ses garçons sur la piste de danse. De fait, elle était persuadée qu'il partageait plus avec ses garçons qu'il acceptait de l'admettre.
Il pouvait être sérieux et droit, comme Itchy était sérieux et droit.
Il pouvait être observateur et curieux, comme Bob l'était.
Il pouvait se montrer farceur, malicieux même, comme Bitey et Scratchy.
Enfin, les manières excentriques de Screechy étaient sans doute aussi partagées par son mentor, d'une certaine manière. La créature n'ayant visiblement pas de maîtrise de soi, elle n'avait pas de soucis à exprimer ce côté joueur.
Tapahari savait qu'il était fier aussi, et qu'il portait souvent sa fierté comme un masque pour cacher ses véritables sentiments. Connaissant les revers qu'il avait subi, les trahisons, elle ne lui en voulait pas. Elle commençait tout juste à le voir se détendre et s'ouvrir un peu plus, lorsqu'ils étaient seuls.
Aussi elle ne fut pas vraiment surprise lorsqu'il lui répondit :
- Non, c'est vrai. Ce n'est pas une époque plaisante à raconter de toute façon. Peut-être plus tard, si tu veux... si nous allions plutôt voir un peu plus en détails comment vont les nantis ?
Il esquivait encore la question, même s'il venait de promettre de lui répondre plus tard. Ce qui était surprenant.
Néanmoins, Tapahari se releva et s'écarta de quelques pas pour lui laisser la place de manœuvrer, déplier son corps imposant et étirer ses membres. La chamane grimaça en entendant les articulations craquer et le rabroua gentiment sur son manque évident d'exercice. Son mentor lui tira la langue, pas du tout vexé, ce qui la fit rire.
Elle remarqua alors Bob, juché sur la corne de son mentor comme un oiseau boudeur, la mélancolie émanant de la créature lui faisant froncer les sourcils avec inquiétude. Que se passait-il avec la petit créature ?
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Sam 10 Oct 2020 - 2:09
Conversant calmement, ils déambulèrent dans les jardins, passant souvent par des sentiers un peu isolés pour que Béhékine puisse se déplacer sans trop de difficulté et sans risquer de bousculer quelqu'un.
Malgré l'ambiance festive dans le Palais, le Membraneux bestial se sentait observé et il remarqua bien vite la présence - qui se voulait discrète, mais il avait une bonne vision nocturne - de nombreux gardes sur les chemins et en hauteur, aux fenêtres. Ceci le surprit un peu ; la Guerre avait-elle eu raison de la candeur minosienne ?
Il se promit de se pencher sur la question mais pour l'heure, être avec Tapahari était la seule chose à ses yeux qui méritait son attention. La voyant peiner un peu avec son bocal de téh presque aussi gros qu'elle, il sourit et l'en délesta avec une écharpe de brume. Ayant lui aussi du mal avec le poids de la boisson, il déposa le bocal sur la table la plus proche, puis rit devant la moue d'enfant de la chamane.
- Nous repasserons par là pour en reprendre si tu veux.
Il lui servit un nouveau verre de téh en usant de son écharpe de brume - il ne pouvait pas la maintenir trop longtemps, pas avec ses garçons qui lui prenaient énormément de magie à danser au loin, mais il pouvait au moins faire ça - qu'elle saisit entre ses mains avec reconnaissance en murmurant :
- Merci...
Béhékine ne put résister et vint frotter doucement son museau contre le visage et les cheveux de la chamane, avant qu'ils ne reprennent leur chemin.
La chamane semblait embarrassée, ce que Béhékine trouvait tout à fait charmant.
Il la savait responsable et capable de gérer milles problèmes à la fois, faisant front face aux situations les plus tendues - accouchement, maladie, décès, négociations avec des esprits - avec calme, bonté et humanité. Courageuse, droite, honnête, craignant par-dessus tout de paraître impolie... et pourtant elle avait parfois ces réactions enfantines qui, au lieu de la faire paraître capricieuse, la rendaient tout simplement humaine et innocente, dans le meilleur sens du terme.
Comme une enfant, elle savait faire abstraction du passé et du futur pour se concentrer sur l'instant présent, pour s'émerveiller d'un détail...
- Un problème avec Bob ? Il n'a pas l'air dans son état normal...
Le Membraneux cligna des yeux plusieurs fois, le temps de lui aussi se reconcentrer sur le présent.
Par toutes les arcanes, s'il avait eu des doutes avant, il n'en avait plus aucun désormais : il était vraiment amoureux de Tapahari !
Pour cacher au mieux son propre embarras devant cette réalisation, il leva les yeux vers Bob qui semblait toujours déprimé. Confus aussi, car il avait maintenant le bouillonnement de pensées de Béhékine qui lui parvenait via leur lien mental.
- Hmmm... c'est le dernier incident avec son toucher paralysant qui lui pèse. Je pensais chercher des volontaires pour l'entrainer à mettre ce pouvoir en veilleuse.
- Je pourrai aider.
Elle voulait aider. Bien sûr qu'elle voulait aider.
Béhékine s'y était attendu, connaissant la bonté d'âme qui la caractérisait, mais il fut quand même touché. Lui, le Démon millénaire, sentait sa carapace de vieil ermite bourru et grincheux se fissurer un peu plus à chaque seconde. Cela aurait dû l'effrayer, vraiment, mais Tapahari lui avait prouvé maintes et maintes fois qu'il pouvait avoir confiance en elle.
Ne l'avait-elle pas recherché pendant plus d'un an jusqu'au bout du monde, avant de lui fournir un moyen de retrouver sa liberté, son identité ? Ne lui avait-elle pas offert un foyer ?
Qu'il se sente amoureux d'elle ne l'étonnait pas, dans ces circonstances. Prendre le risque de fissurer son armure de vieux grincheux, portée depuis des lustres ; Tapahari valait largement plus que ce pauvre "risque."
Tapahari sourit à Bob, toujours perché sur les cornes du Démon.
- Ne t'en fais pas, marche-rêves, personne ne t'en veut pour ce qu'il s'est passé, encore moins ta jeune amie qui était tombée. Tout le monde t'aidera.
- Merci, Tapahari.
Il n'avait pas pu empêcher son émotion de transparaître dans sa voix, si bien que la chamane parut surprise en l'observant par-dessus son verre de téh qu'elle sirotait en marchant.
Le Membraneux bestial lui sourit avant de reporter son attention sur le chemin.
Bob, perché sur sa corne, semblait moins triste aussi, grâce aux paroles de Tapahari.
Et maintenant ?
Il ne tenait pas à garder ces sentiments pour lui, c'était sûr. Il était trop vieux et le futur trop incertain pour se risquer à avoir des regrets. Il avait conscience de leurs différences, qu'elles soient physiques évidemment, mais il y avait aussi celles culturelles, aggravées par leur écart en âge. Si, pour une raison ou pour une autre, Tapahari ne le voyait pas ainsi, au moins il aurait été honnête avec elle.
Béhékine se savait assez vieux jeu en matière de romantisme et de jeu de séduction. Il était rouillé aussi. Vraiment rouillé.
Sa dernière aventure remontait à bien avant qu'il ne perde son corps originel, il y avait des siècles de cela...
Ils étaient désormais au cœur des jardins, en périphérie d'une partie des festivités où les invités étaient habillés de façon bien plus sophistiqués. La musique était plus douce, l'orchestre de cordes jouant dans des tonalités moins dansantes. Les gens discutaient, sur un ton mesuré, par petits groupes. Des notables, des marchands, des politiques...
Béhékine s'arrêta juste avant de se retrouver dans la lumière, n'ayant pas trop envie de se retrouver sous les projecteurs avec les nantis du continent et des autres. Tapahari fit quelques pas de plus, avant de se retourner pour l'interroger du regard, profitant de cette courte pause pour terminer avec regret son verre de téh.
Le Démon regarda autour, avant de sourire en découvrant un banc caché sous une demi-sphère végétale.
- Par ici, Tapahari, si tu veux bien.
Il la guida jusqu'au banc en question, l'invitant à s'y asseoir. Puis il se détourna et passa derrière le mur végétal. La chamane se releva aussitôt pour venir à sa suite mais il l'interrompit dans son avancée avec une certaine malice :
- Reste de ce côté s'il te plait. Ce banc et cette haie forment un confessionnal ; l'usage veut que les dames s'y assoient seules. Je te parlerai à travers le mur végétal. Cela tombe bien, j'ai à te parler, si tu veux bien m'écouter.
- Je ne comprends pas, noble esprit. Ne pouvez-vous pas me parler maintenant ? Pourquoi ce rituel ?
- Il s'agit d'une très vieille coutume, qui date de bien avant ma naissance. Cela m'amuse de la faire revivre. S'il te plait, Tapahari...
La chamane hésita puis finit par aller se rasseoir. Le Membraneux bestial alla se coucher comme promis derrière la végétation. Dans l'obscurité et isolé du reste de la fête, il pouvait finalement rassembler son courage et choisir ses mots à venir avec soin.
Oui, car malgré sa bravado face à Tapahari et la confiance affichée, il n'en menait pas large ! Lui, le Démon millénaire aux incroyables pouvoirs, avait le trac !
Fort heureusement, la chamane ne lui laissa pas la lourde tâche de parler en premier :
- Quelle étrange coutume...
- Certes, mais elle vient d'une époque elle-même inspirée de temps plus anciens, où les jeunes femmes et les hommes se devaient de se comporter d'une certaine façon ensemble. Beaucoup d'alliances, de mariages et d'amitiés se sont joués et déjoués grâce à des confessionnal comme celui-ci.
- Vous en avez déjà usé par le passé ? C'est pour cela que nous sommes là ?
C'était vrai qu'elle semblait vraiment curieuse de sa "première vie" comme il l'appelait. Il lui parlerait avec joie du peu dont il se souvenait mais là, maintenant, il ne voulait pas partir dans un long récit, c'était le moyen le plus sûr de ne plus arriver à avouer ce qu'il avait sur le coeur !
- Oui, quelque fois. Mais ce n'est pas seulement pour ça que je t'ai invitée à venir ici, Tapahari. Il y a quelque...
Elle l'interrompit soudain en s'écriant :
- Une seconde, noble esprit ! Je reviens !
Béhékine l'entendait déjà faire quelques pas - courant presque - mais ne voyant rien là où il était, il s'inquiéta :
- Un problème ?
- Non non ! Ne bougez pas ! Je viens juste de voir passer un homme avec mon bocal de téh ! Je reviens !
Dans un bruissement d'étoffes et des bruits de pas rapides, elle fut partie en un éclair.
Le Membraneux bestial retint à grand peine un grondement de frustration, mais ses griffes s'enfoncèrent de quelques centimètres dans la terre.
Par les plantes et leur pollen méphitique, l'univers se liguait contre lui ! [lel.]
C'était déjà assez difficile comme ça, bon sang de bois !
Ce fut à cet instant que choisirent ses garçons pour se manifester, alertés sans doute par le stress et la frustration qui étaient en train de monter chez leur Père. Ils surgirent un à un du corps de Bob comme autant de petits nageurs crevant la surface de l'eau, rassemblant l'humidité de l'air pour recréer leur enveloppe brumeuse personnelle. En quelques secondes ils lui tournaient autour, cherchant dans les environs immédiats ce qui pouvait causer tant de tracas à leur Père. Ils avaient l'air épuisés aussi, à danser loin de lui pendant aussi longtemps, leur faible réserve d'énergie bien entamée.
Leur intervention tira un sourire à Béhékine :
- Tout va bien, les garçons. Juste des tracas de grande personne. Allez vous reposer, j'aimerais rester seul avec Tapahari.
Le Membraneux bestial ouvrit la gueule et, une à une, les invocations de brume décollèrent pour venir se loger dans sa gorge, transformées en simples sphères. Seul Itchy résista un peu, comme s'il se doutait que quelque chose se tramait, mais il finit par se laisser emporter à son tour. Béhékine referma la gueule et envoya ses garçons dans leur chambre d'un mouvement de gorge.
Voilà qui était mieux. Il aimait ses garçons, c'était vrai, mais ils étaient distrayants et il avait besoin d'éliminer toute distraction pour se concentrer sur ce qu'il avait à dire. Il leur ferait le récit plus tard...
Après quelques minutes passées à tourner et à retourner la façon dont il pourrait au mieux exprimer ses sentiments envers son amie, il perçut finalement les bruits de pas de Tapahari qui revenait. A la seconde où celle-ci s'arrêta de marcher, Béhékine prit une grande inspiration et commença :
- Te revoilà... Je me doute que ma demande va te sembler étrange, mais je n'ai pas l'habitude de parler ainsi alors, s'il te plait : écoute-moi jusqu'au bout...
Bon sang ce que c'est difficile... Je suppose qu'il faut se lancer, car je ne veux pas garder ça pour moi.
...
Cela va faire deux ans que nos chemins se sont croisés une deuxième fois. Deux ans depuis que nous partageons le même cadre de vie. Tu m'as trouvée dans un sale état, soyons honnête, et tu m'as tout de suite redonné espoir, avant de tout faire pour pouvoir me l'offrir, comme tu le fais avec tous ceux qui t'entourent. Deux ans aussi que je vois chaque jour à quel point tu es incroyable, jeune fille. Et ne va pas me parler d'humilité, alors que tous ceux qui te croisent en ressortent apaisés, grandis, soignés.
Disons les choses comme elles sont ; je t'aime, jeune fille. J'aime ta bonté, ta sagesse, la façon dont tu observes le monde et les gens pour en révéler le meilleur et le plus beau. Je t'aime, et j'aimerais passer le reste de ma vie à tes côtés, si tu veux bien de moi.
Je sais, ce discours sort un peu de nulle part, et je ne m'attends pas à ce que tu me donnes une réponse tout de suite. Prends ton temps pour réfléchir.
...
Voilà... l'essentiel est dit, je crois.
Malgré l'ambiance festive dans le Palais, le Membraneux bestial se sentait observé et il remarqua bien vite la présence - qui se voulait discrète, mais il avait une bonne vision nocturne - de nombreux gardes sur les chemins et en hauteur, aux fenêtres. Ceci le surprit un peu ; la Guerre avait-elle eu raison de la candeur minosienne ?
Il se promit de se pencher sur la question mais pour l'heure, être avec Tapahari était la seule chose à ses yeux qui méritait son attention. La voyant peiner un peu avec son bocal de téh presque aussi gros qu'elle, il sourit et l'en délesta avec une écharpe de brume. Ayant lui aussi du mal avec le poids de la boisson, il déposa le bocal sur la table la plus proche, puis rit devant la moue d'enfant de la chamane.
- Nous repasserons par là pour en reprendre si tu veux.
Il lui servit un nouveau verre de téh en usant de son écharpe de brume - il ne pouvait pas la maintenir trop longtemps, pas avec ses garçons qui lui prenaient énormément de magie à danser au loin, mais il pouvait au moins faire ça - qu'elle saisit entre ses mains avec reconnaissance en murmurant :
- Merci...
Béhékine ne put résister et vint frotter doucement son museau contre le visage et les cheveux de la chamane, avant qu'ils ne reprennent leur chemin.
La chamane semblait embarrassée, ce que Béhékine trouvait tout à fait charmant.
Il la savait responsable et capable de gérer milles problèmes à la fois, faisant front face aux situations les plus tendues - accouchement, maladie, décès, négociations avec des esprits - avec calme, bonté et humanité. Courageuse, droite, honnête, craignant par-dessus tout de paraître impolie... et pourtant elle avait parfois ces réactions enfantines qui, au lieu de la faire paraître capricieuse, la rendaient tout simplement humaine et innocente, dans le meilleur sens du terme.
Comme une enfant, elle savait faire abstraction du passé et du futur pour se concentrer sur l'instant présent, pour s'émerveiller d'un détail...
- Un problème avec Bob ? Il n'a pas l'air dans son état normal...
Le Membraneux cligna des yeux plusieurs fois, le temps de lui aussi se reconcentrer sur le présent.
Par toutes les arcanes, s'il avait eu des doutes avant, il n'en avait plus aucun désormais : il était vraiment amoureux de Tapahari !
Pour cacher au mieux son propre embarras devant cette réalisation, il leva les yeux vers Bob qui semblait toujours déprimé. Confus aussi, car il avait maintenant le bouillonnement de pensées de Béhékine qui lui parvenait via leur lien mental.
- Hmmm... c'est le dernier incident avec son toucher paralysant qui lui pèse. Je pensais chercher des volontaires pour l'entrainer à mettre ce pouvoir en veilleuse.
- Je pourrai aider.
Elle voulait aider. Bien sûr qu'elle voulait aider.
Béhékine s'y était attendu, connaissant la bonté d'âme qui la caractérisait, mais il fut quand même touché. Lui, le Démon millénaire, sentait sa carapace de vieil ermite bourru et grincheux se fissurer un peu plus à chaque seconde. Cela aurait dû l'effrayer, vraiment, mais Tapahari lui avait prouvé maintes et maintes fois qu'il pouvait avoir confiance en elle.
Ne l'avait-elle pas recherché pendant plus d'un an jusqu'au bout du monde, avant de lui fournir un moyen de retrouver sa liberté, son identité ? Ne lui avait-elle pas offert un foyer ?
Qu'il se sente amoureux d'elle ne l'étonnait pas, dans ces circonstances. Prendre le risque de fissurer son armure de vieux grincheux, portée depuis des lustres ; Tapahari valait largement plus que ce pauvre "risque."
Tapahari sourit à Bob, toujours perché sur les cornes du Démon.
- Ne t'en fais pas, marche-rêves, personne ne t'en veut pour ce qu'il s'est passé, encore moins ta jeune amie qui était tombée. Tout le monde t'aidera.
- Merci, Tapahari.
Il n'avait pas pu empêcher son émotion de transparaître dans sa voix, si bien que la chamane parut surprise en l'observant par-dessus son verre de téh qu'elle sirotait en marchant.
Le Membraneux bestial lui sourit avant de reporter son attention sur le chemin.
Bob, perché sur sa corne, semblait moins triste aussi, grâce aux paroles de Tapahari.
Et maintenant ?
Il ne tenait pas à garder ces sentiments pour lui, c'était sûr. Il était trop vieux et le futur trop incertain pour se risquer à avoir des regrets. Il avait conscience de leurs différences, qu'elles soient physiques évidemment, mais il y avait aussi celles culturelles, aggravées par leur écart en âge. Si, pour une raison ou pour une autre, Tapahari ne le voyait pas ainsi, au moins il aurait été honnête avec elle.
Béhékine se savait assez vieux jeu en matière de romantisme et de jeu de séduction. Il était rouillé aussi. Vraiment rouillé.
Sa dernière aventure remontait à bien avant qu'il ne perde son corps originel, il y avait des siècles de cela...
Ils étaient désormais au cœur des jardins, en périphérie d'une partie des festivités où les invités étaient habillés de façon bien plus sophistiqués. La musique était plus douce, l'orchestre de cordes jouant dans des tonalités moins dansantes. Les gens discutaient, sur un ton mesuré, par petits groupes. Des notables, des marchands, des politiques...
Béhékine s'arrêta juste avant de se retrouver dans la lumière, n'ayant pas trop envie de se retrouver sous les projecteurs avec les nantis du continent et des autres. Tapahari fit quelques pas de plus, avant de se retourner pour l'interroger du regard, profitant de cette courte pause pour terminer avec regret son verre de téh.
Le Démon regarda autour, avant de sourire en découvrant un banc caché sous une demi-sphère végétale.
- Par ici, Tapahari, si tu veux bien.
Il la guida jusqu'au banc en question, l'invitant à s'y asseoir. Puis il se détourna et passa derrière le mur végétal. La chamane se releva aussitôt pour venir à sa suite mais il l'interrompit dans son avancée avec une certaine malice :
- Reste de ce côté s'il te plait. Ce banc et cette haie forment un confessionnal ; l'usage veut que les dames s'y assoient seules. Je te parlerai à travers le mur végétal. Cela tombe bien, j'ai à te parler, si tu veux bien m'écouter.
- Je ne comprends pas, noble esprit. Ne pouvez-vous pas me parler maintenant ? Pourquoi ce rituel ?
- Il s'agit d'une très vieille coutume, qui date de bien avant ma naissance. Cela m'amuse de la faire revivre. S'il te plait, Tapahari...
La chamane hésita puis finit par aller se rasseoir. Le Membraneux bestial alla se coucher comme promis derrière la végétation. Dans l'obscurité et isolé du reste de la fête, il pouvait finalement rassembler son courage et choisir ses mots à venir avec soin.
Oui, car malgré sa bravado face à Tapahari et la confiance affichée, il n'en menait pas large ! Lui, le Démon millénaire aux incroyables pouvoirs, avait le trac !
Fort heureusement, la chamane ne lui laissa pas la lourde tâche de parler en premier :
- Quelle étrange coutume...
- Certes, mais elle vient d'une époque elle-même inspirée de temps plus anciens, où les jeunes femmes et les hommes se devaient de se comporter d'une certaine façon ensemble. Beaucoup d'alliances, de mariages et d'amitiés se sont joués et déjoués grâce à des confessionnal comme celui-ci.
- Vous en avez déjà usé par le passé ? C'est pour cela que nous sommes là ?
C'était vrai qu'elle semblait vraiment curieuse de sa "première vie" comme il l'appelait. Il lui parlerait avec joie du peu dont il se souvenait mais là, maintenant, il ne voulait pas partir dans un long récit, c'était le moyen le plus sûr de ne plus arriver à avouer ce qu'il avait sur le coeur !
- Oui, quelque fois. Mais ce n'est pas seulement pour ça que je t'ai invitée à venir ici, Tapahari. Il y a quelque...
Elle l'interrompit soudain en s'écriant :
- Une seconde, noble esprit ! Je reviens !
Béhékine l'entendait déjà faire quelques pas - courant presque - mais ne voyant rien là où il était, il s'inquiéta :
- Un problème ?
- Non non ! Ne bougez pas ! Je viens juste de voir passer un homme avec mon bocal de téh ! Je reviens !
Dans un bruissement d'étoffes et des bruits de pas rapides, elle fut partie en un éclair.
Le Membraneux bestial retint à grand peine un grondement de frustration, mais ses griffes s'enfoncèrent de quelques centimètres dans la terre.
Par les plantes et leur pollen méphitique, l'univers se liguait contre lui ! [lel.]
C'était déjà assez difficile comme ça, bon sang de bois !
Ce fut à cet instant que choisirent ses garçons pour se manifester, alertés sans doute par le stress et la frustration qui étaient en train de monter chez leur Père. Ils surgirent un à un du corps de Bob comme autant de petits nageurs crevant la surface de l'eau, rassemblant l'humidité de l'air pour recréer leur enveloppe brumeuse personnelle. En quelques secondes ils lui tournaient autour, cherchant dans les environs immédiats ce qui pouvait causer tant de tracas à leur Père. Ils avaient l'air épuisés aussi, à danser loin de lui pendant aussi longtemps, leur faible réserve d'énergie bien entamée.
Leur intervention tira un sourire à Béhékine :
- Tout va bien, les garçons. Juste des tracas de grande personne. Allez vous reposer, j'aimerais rester seul avec Tapahari.
Le Membraneux bestial ouvrit la gueule et, une à une, les invocations de brume décollèrent pour venir se loger dans sa gorge, transformées en simples sphères. Seul Itchy résista un peu, comme s'il se doutait que quelque chose se tramait, mais il finit par se laisser emporter à son tour. Béhékine referma la gueule et envoya ses garçons dans leur chambre d'un mouvement de gorge.
Voilà qui était mieux. Il aimait ses garçons, c'était vrai, mais ils étaient distrayants et il avait besoin d'éliminer toute distraction pour se concentrer sur ce qu'il avait à dire. Il leur ferait le récit plus tard...
Après quelques minutes passées à tourner et à retourner la façon dont il pourrait au mieux exprimer ses sentiments envers son amie, il perçut finalement les bruits de pas de Tapahari qui revenait. A la seconde où celle-ci s'arrêta de marcher, Béhékine prit une grande inspiration et commença :
- Te revoilà... Je me doute que ma demande va te sembler étrange, mais je n'ai pas l'habitude de parler ainsi alors, s'il te plait : écoute-moi jusqu'au bout...
Bon sang ce que c'est difficile... Je suppose qu'il faut se lancer, car je ne veux pas garder ça pour moi.
...
Cela va faire deux ans que nos chemins se sont croisés une deuxième fois. Deux ans depuis que nous partageons le même cadre de vie. Tu m'as trouvée dans un sale état, soyons honnête, et tu m'as tout de suite redonné espoir, avant de tout faire pour pouvoir me l'offrir, comme tu le fais avec tous ceux qui t'entourent. Deux ans aussi que je vois chaque jour à quel point tu es incroyable, jeune fille. Et ne va pas me parler d'humilité, alors que tous ceux qui te croisent en ressortent apaisés, grandis, soignés.
Disons les choses comme elles sont ; je t'aime, jeune fille. J'aime ta bonté, ta sagesse, la façon dont tu observes le monde et les gens pour en révéler le meilleur et le plus beau. Je t'aime, et j'aimerais passer le reste de ma vie à tes côtés, si tu veux bien de moi.
Je sais, ce discours sort un peu de nulle part, et je ne m'attends pas à ce que tu me donnes une réponse tout de suite. Prends ton temps pour réfléchir.
...
Voilà... l'essentiel est dit, je crois.
_________________
On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
- Beldura GlowMinosien.ne
- Messages : 598
Date d'inscription : 28/05/2011
Age : 31
Localisation : Au Palais de Minos
Votre personnage et ses relations
Date de naissance: 30/06/2758
Âge: 32
Branche(s): Fille du Feu
Lieu de vie: Palais de Minos
Occupation: Reine de Minos
Niveau de richesse: 9
Niveau de célébrité: 9
Relations principales:
Autres informations essentielles:
Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Sam 10 Oct 2020 - 21:07
S’il y avait bien un évènement dont Beldura se serait passée avec joie, c’était la Fête du Courage et de l’Espérance. Elle n’était plus courageuse,e t n’avait plus rien à espérer. Cela faisait bientôt huit mois qu’Isaac s’était volatilisé. Il ne lui avait jamais donné aucune nouvelle, et tout avait été fait pour l’effacer de son quotidien, comme on avait tout fait pour effacer Sorga, ou, dans une moindre mesure, Aurore. Pourquoi croyait-on que la disparition permettrait de faire passer la souffrance ? Elle avait la sensation que c’était pire: l’absence n’en était que plus criante.
En ces huit mois, elle s'était débattue avec des enjeux politiques qui la dépasssaient largement, et avait enchaîné les réunions. Elle avait aussi fait plusieurs rencontres, dont quelques unes qui avaient su réchauffer son coeur glacé, panser son esprit meurtri. Pourtant, rien n’y faisait. Elle ne se sentait même plus sombrer, car elle avait la sensation d’avoir touché le fond. Elle se sentait si seule dans cet immense palais, sans ami, sans épaule, sans présence sincèrement sympathique à ses côtés, sans quelqu’un qui se soucie d’elle sans y voir une obligation protocolaire. Elle était au fond de l'abîme, et n’avait pas la force de taper du pied pour remonter; de toute façon, elle ne voyait pas de raison pour remonter.
Depuis huit mois, elle était passée de l’autre côté du rideau. Elle n’était plus Beldura Glow, elle n’était que la Reine de Minos. Elle n’était plus une personne, mais une personnalité. Elle s’était fondue dans le costume qu’on avait préparé pour elle, et elle ressemblait à présent aux tableaux qu’on avait peint à son image. Elle avait disparu derrière sa fonction, et s’en contentait: sa personne n’avait jamais été intéressante, et ne lui avait jamais apporté que de la tristesse. Tous ceux qu’elle aimait s’en était allés, et le départ d’Isaac avait été le coup de massue qui l’avait précipitée, noyée, et lui avait ôté toutes ses forces.
Alors, évidemment, Beldura Glow se serait bien passée de la fête du Courage et de l’Espérance, deux termes qui ne signifiaient plus grand chose pour elle, voués à la célébration d’un sentiment dont elle avait fait les frais et qui l’avait sauvagement déchirée, totalement consumée, pour ne plus rien laisser. Elle n’avait aucune envie de voir les couples naissant, les roucouleries, et les pavanes. Elle n’avait aucune envie, non plus, d’assister à des mariages, et de voir les regards. Pourtant, la Reine de Minos n’avait pas le loisir de ne pas y assister, d'autant plus que cette année, la célébration de l’amour avait laissé un peu de place à la valorisation d’un sentiment chevaleresque et à l'amour de sa patrie, de sa liberté.
C’était car elle avait disparu derrière son propre tableau qu’elle avait cédé, et permis un bal au Palais. A quoi bon lutter contre les traditions ? Elles étaient séculaires, et elle n’était pas éternelle. N'était-elle pas simple dépositaire de ces traditions ? N’était-elle pas là pour veiller à ce qu’elles continuent ? Il lui semblait à présent peu important que cela lui plaise ou non: quel poids cela avait-il de toute façon ? Elle était incapable de retenir auprès d’elle ceux qui la rendaient heureuse, comment ses décisions personnelles pourraient-elles rendre le monde meilleur ? En quoi le fait d’ou non faire un bal dans son palais changeait-il les choses ?
Alors même que la Fête du Courage et de l’Espérance était celle qu’elle aimait peut-être le moins de toutes les fêtes d’Elysion, elle avait cédé, et il y avait à présent une foule dans les jardins qu’elle aimait voir si calmes. Vêtue comme toujours d’une sublime parure, composée d’une longue robe blanche sur laquelle des fleurs roses semblaient avoir directement fleuri, la taille enserrée dans ce qui semblait être une branche, elle aurait tout aussi bien pu être une apparition de contes de fées. Elle avait au poignet des perles nacrées assorties au doux rose des fleurs de son vêtement, les mêmes que celles qui retenaient ses cheveux en une savante tresse sur laquelle trônait un diadème permettant d’immédiatement l’identifier. Cela aussi, elle l’avait cédé en se confondant avec son tableau.
Elle avait déjà ce soir salué plus de personnes qu’elle ne l'aurait voulu, des souverains d’Eaque à la nouvelle dirigeante Rhadamantienne, en passant par de multiples notables, des ministres, dont la très célèbre Séléné Saralondë, dont la situation amoureuse faisait jaser, elle le savait alors qu'elle ne s’y intéressait pas. Elle aurait aimé que le tri parmi les invités soit mieux effectué, car il y en avait en qui elle n’avait aucune confiance, mais il était trop tard pour protester, et de toute façon, l’endroit était peuplé de gardes: elle était, il n’en fallait pas douter en parfait sécurité. A vrai dire, le déclenchement de la guerre, cumulé au début de son histoire avec Isaac avait rendu tout son service sécurité beaucoup plus nerveux, et elle en pouvait plus aujourd’hui se déplacer sans protection, y compris d’une pièce à l’autre du palais. Elle avait aussi échangé quelques mots avec la femme de Siffroy Belgan, qui semblait toujours rayonner, et avait également discuté avec Luther Delabost, qui avait à son bras une jeune femme qu’elle avait déjà vu plusieurs fois, alors accompagnée de Garmyr.
Elle ne prêtait que peu d’attention aux festivités, ne dansait que par obligation, mais souriait toujours poliment, doucement, dans le respect absolu du protocole, des règles qu’elle avait intégrées. Pourtant, un éclat de couleur dans le coin de son oeil avait attiré son attention. C’était une robe très simple d’un rouge éclatant, portée par une jeune femme au teint mat et aux cheveux bruns, d’apparence un peu sauvage, qui ne se mêlait pas vraiment à la fête.
Beldura l’aurait reconnue entre mille, car rares étaient les femmes qu’elle avait vues dans leur plus simple appareil. Tapahari état la seule et l’unique, et leur rencontre avait réellement marqué la jeune Reine. La femme avait été très prévenante à son égard, et lui avait permis d’échapper à ses soucis et à sa fonction, de sortir du tableau.
Elle avait esquissé un geste pour aller vers elle, mais avait été retenue, et le temps que la discussion avec une représentante d’Eaque ne prenne fin, la femme avait disparu de son champ de vision. Elle n’y entra de nouveau que plusieurs minutes plus tard, alors que Beldura avait été entraînée dans une danse par le roi d’Eaque, qui lui avait permis de s'enquérir de son état, mais également de s'assurer du soutien de Minos à Eaque en ces temps troublés. Beldura état restée évasive, n’étant pas friande de ces négociations sur des coins de table, les préférant plus formelles. Elle appréciait Caleb mais s’en méfiait: il était tout aussi sincère que n’importe quel politicien.
Lors d’un tour, cependant, elle avait aperçu de nouveau la robe rouge, et lorsque la danse s’était arrêtée, elle avait su voir cet éclat légèrement en contrebas près d’un bosquet composé d’une demie sphère végétale et de nombreuses haies. Avec un sourire, elle s’éclipsa. Elle avait envie d’aller lui parler.
Cependant, la rejoindre nécessitait un peu de marche, et cela prenait un certain temps -d’autant plus qu’elle était souvent interrompue. Elle faisait en sorte de ne paraître ni impolie ni trop pressée, ne tenant pas à ce qu’on suppose qu’elle allait retrouver un galant par exemple: elle n’avait vraiment besoin d'aucune attention de ce type en ce moment. Son peuple pleurait déjà bien assez son mariage ratée et son héritier qui s’éloignait soudain, il n’y avait aucun besoin d’un rebond enflammé autour de sa vie amoureuse pourtant désertique.
Ainsi, et de manière tristement prévisible, lorsqu’elle arriva au niveau de la demie sphère végétale, il n’y avait plus personne, simplement les bruits non loin de ceux qui discutaient au son calme des violons. Il était toujours étonnant de constater que, sans besoin aucun de l’intervention de gardes, les plus aisés parvenaient toujours à rester à l’écart des autres, et que la majorité n’allait pas importuner cette infime proportion de privilégiés. Peut-être était-ce une spécificité de son continent, mais cela l’étonnait toujours.
Elle fut cependant plus étonnée encore d’entendre une voix d'homme, grave, sourde, profonde, jaillir de derrière le bosquet. Cela gomma presque sa déception d’avoir loupé Tapahari. Elle eut un sursaut assez violent, mais resta interdite.
C’était une véritable déclaration d’amour qui venait de lui être faite. Une déclaration hésitante, d’un amoureux transi, mais peu sûr de la réciprocité de ses sentiments. Il était évident que la personne derrière ce bosquet était très éprise, et d’une personne fort remarquable. Cependant, même si durant un instant elle avait eu l'espoir fou que c’était Isaac qui se cachait derrière ces végétaux, il était évident que cette remarquable personne n’était en rien la Reine de Minos, ni même Beldura Glow.
Oh, il lui avait fallu du temps pour comprendre, il fallait l’admettre. Mais en 2783, deux ans plus tôt, elle n’avait rencontré personne, non: elle s’était fiancée, quelque mois après le décès de son meilleur ami, quelques semaines après le départ de sa dame de compagnie, à un homme qui, un an et demi plus tard, allait l’abandonner. Elle ne partageait plus le cadre de vie de personne, et personne ne l'aimait de la sorte. Elle n’avait redonné espoir à personne, et n’apaisait ni ne soignait personne. Elle n’avait aucune sagesse, et ne révélait pas le meilleur du monde. Personne ne l’appelait jeune fille, ni ne la trouvait incroyable, ou ne se sentait grandi à ses côtés. Personne ne nourrissait pour elle le moindre sentiment d’amour, l’envie de progresser avec elle.
Elle n’était que Reine, et ne correspondait à rien de ce qui était décrit là.
Elle n'était que Reine d’un peuple, représentante d’un royaume, elle n’était plus personne.
Elle était passée par un long stade d'incompréhension, les yeux écarquillés, à tenter de comprendre. Puis, elle avait compris, et doucement, avait baissé la tête, un sourire triste sur son visage, un peu absente, les yeux brûlants de larmes d’émotion face à de tels sentiments, face à un courage pareil pour les avouer, mais aussi de tristesse et d’amertume face à sa propre insignifiance. Lorsque l’homme eut terminé, elle secoua légèrement la tête, et mit sa main sur les feuilles.
Je suis désolée … Je ne suis pas celle que vous croyez, monsieur …
Elle fit une pause. Sa voix tremblait: la Reine s'était un effacée du tableau, c'était Beldura Glow qui ressortait un peu soudain.
Mais ne vous en faites pas. Si vous l’aimez ainsi, à ce point, si vous lui dites ceci … Si vous le pensez vraiment, vous avez là un trésor.
Elle sortit sa main des feuilles.
J’espère qu’elle vous aimera comme vous l’aimez.
Elle se redressa, ravala ses larmes. Elle avait entendu un discours qui ne lui était pas adressé, sans savoir d’ailleurs à qui il était destiné, mais n’avait pas trouvé celle qu’elle cherchait. Elle commença donc à s’éloigner, renonçant à l’idée de pouvoir parler à la chamane ce soir-là.
En ces huit mois, elle s'était débattue avec des enjeux politiques qui la dépasssaient largement, et avait enchaîné les réunions. Elle avait aussi fait plusieurs rencontres, dont quelques unes qui avaient su réchauffer son coeur glacé, panser son esprit meurtri. Pourtant, rien n’y faisait. Elle ne se sentait même plus sombrer, car elle avait la sensation d’avoir touché le fond. Elle se sentait si seule dans cet immense palais, sans ami, sans épaule, sans présence sincèrement sympathique à ses côtés, sans quelqu’un qui se soucie d’elle sans y voir une obligation protocolaire. Elle était au fond de l'abîme, et n’avait pas la force de taper du pied pour remonter; de toute façon, elle ne voyait pas de raison pour remonter.
Depuis huit mois, elle était passée de l’autre côté du rideau. Elle n’était plus Beldura Glow, elle n’était que la Reine de Minos. Elle n’était plus une personne, mais une personnalité. Elle s’était fondue dans le costume qu’on avait préparé pour elle, et elle ressemblait à présent aux tableaux qu’on avait peint à son image. Elle avait disparu derrière sa fonction, et s’en contentait: sa personne n’avait jamais été intéressante, et ne lui avait jamais apporté que de la tristesse. Tous ceux qu’elle aimait s’en était allés, et le départ d’Isaac avait été le coup de massue qui l’avait précipitée, noyée, et lui avait ôté toutes ses forces.
Alors, évidemment, Beldura Glow se serait bien passée de la fête du Courage et de l’Espérance, deux termes qui ne signifiaient plus grand chose pour elle, voués à la célébration d’un sentiment dont elle avait fait les frais et qui l’avait sauvagement déchirée, totalement consumée, pour ne plus rien laisser. Elle n’avait aucune envie de voir les couples naissant, les roucouleries, et les pavanes. Elle n’avait aucune envie, non plus, d’assister à des mariages, et de voir les regards. Pourtant, la Reine de Minos n’avait pas le loisir de ne pas y assister, d'autant plus que cette année, la célébration de l’amour avait laissé un peu de place à la valorisation d’un sentiment chevaleresque et à l'amour de sa patrie, de sa liberté.
C’était car elle avait disparu derrière son propre tableau qu’elle avait cédé, et permis un bal au Palais. A quoi bon lutter contre les traditions ? Elles étaient séculaires, et elle n’était pas éternelle. N'était-elle pas simple dépositaire de ces traditions ? N’était-elle pas là pour veiller à ce qu’elles continuent ? Il lui semblait à présent peu important que cela lui plaise ou non: quel poids cela avait-il de toute façon ? Elle était incapable de retenir auprès d’elle ceux qui la rendaient heureuse, comment ses décisions personnelles pourraient-elles rendre le monde meilleur ? En quoi le fait d’ou non faire un bal dans son palais changeait-il les choses ?
Alors même que la Fête du Courage et de l’Espérance était celle qu’elle aimait peut-être le moins de toutes les fêtes d’Elysion, elle avait cédé, et il y avait à présent une foule dans les jardins qu’elle aimait voir si calmes. Vêtue comme toujours d’une sublime parure, composée d’une longue robe blanche sur laquelle des fleurs roses semblaient avoir directement fleuri, la taille enserrée dans ce qui semblait être une branche, elle aurait tout aussi bien pu être une apparition de contes de fées. Elle avait au poignet des perles nacrées assorties au doux rose des fleurs de son vêtement, les mêmes que celles qui retenaient ses cheveux en une savante tresse sur laquelle trônait un diadème permettant d’immédiatement l’identifier. Cela aussi, elle l’avait cédé en se confondant avec son tableau.
Elle avait déjà ce soir salué plus de personnes qu’elle ne l'aurait voulu, des souverains d’Eaque à la nouvelle dirigeante Rhadamantienne, en passant par de multiples notables, des ministres, dont la très célèbre Séléné Saralondë, dont la situation amoureuse faisait jaser, elle le savait alors qu'elle ne s’y intéressait pas. Elle aurait aimé que le tri parmi les invités soit mieux effectué, car il y en avait en qui elle n’avait aucune confiance, mais il était trop tard pour protester, et de toute façon, l’endroit était peuplé de gardes: elle était, il n’en fallait pas douter en parfait sécurité. A vrai dire, le déclenchement de la guerre, cumulé au début de son histoire avec Isaac avait rendu tout son service sécurité beaucoup plus nerveux, et elle en pouvait plus aujourd’hui se déplacer sans protection, y compris d’une pièce à l’autre du palais. Elle avait aussi échangé quelques mots avec la femme de Siffroy Belgan, qui semblait toujours rayonner, et avait également discuté avec Luther Delabost, qui avait à son bras une jeune femme qu’elle avait déjà vu plusieurs fois, alors accompagnée de Garmyr.
Elle ne prêtait que peu d’attention aux festivités, ne dansait que par obligation, mais souriait toujours poliment, doucement, dans le respect absolu du protocole, des règles qu’elle avait intégrées. Pourtant, un éclat de couleur dans le coin de son oeil avait attiré son attention. C’était une robe très simple d’un rouge éclatant, portée par une jeune femme au teint mat et aux cheveux bruns, d’apparence un peu sauvage, qui ne se mêlait pas vraiment à la fête.
Beldura l’aurait reconnue entre mille, car rares étaient les femmes qu’elle avait vues dans leur plus simple appareil. Tapahari état la seule et l’unique, et leur rencontre avait réellement marqué la jeune Reine. La femme avait été très prévenante à son égard, et lui avait permis d’échapper à ses soucis et à sa fonction, de sortir du tableau.
Elle avait esquissé un geste pour aller vers elle, mais avait été retenue, et le temps que la discussion avec une représentante d’Eaque ne prenne fin, la femme avait disparu de son champ de vision. Elle n’y entra de nouveau que plusieurs minutes plus tard, alors que Beldura avait été entraînée dans une danse par le roi d’Eaque, qui lui avait permis de s'enquérir de son état, mais également de s'assurer du soutien de Minos à Eaque en ces temps troublés. Beldura état restée évasive, n’étant pas friande de ces négociations sur des coins de table, les préférant plus formelles. Elle appréciait Caleb mais s’en méfiait: il était tout aussi sincère que n’importe quel politicien.
Lors d’un tour, cependant, elle avait aperçu de nouveau la robe rouge, et lorsque la danse s’était arrêtée, elle avait su voir cet éclat légèrement en contrebas près d’un bosquet composé d’une demie sphère végétale et de nombreuses haies. Avec un sourire, elle s’éclipsa. Elle avait envie d’aller lui parler.
Cependant, la rejoindre nécessitait un peu de marche, et cela prenait un certain temps -d’autant plus qu’elle était souvent interrompue. Elle faisait en sorte de ne paraître ni impolie ni trop pressée, ne tenant pas à ce qu’on suppose qu’elle allait retrouver un galant par exemple: elle n’avait vraiment besoin d'aucune attention de ce type en ce moment. Son peuple pleurait déjà bien assez son mariage ratée et son héritier qui s’éloignait soudain, il n’y avait aucun besoin d’un rebond enflammé autour de sa vie amoureuse pourtant désertique.
Ainsi, et de manière tristement prévisible, lorsqu’elle arriva au niveau de la demie sphère végétale, il n’y avait plus personne, simplement les bruits non loin de ceux qui discutaient au son calme des violons. Il était toujours étonnant de constater que, sans besoin aucun de l’intervention de gardes, les plus aisés parvenaient toujours à rester à l’écart des autres, et que la majorité n’allait pas importuner cette infime proportion de privilégiés. Peut-être était-ce une spécificité de son continent, mais cela l’étonnait toujours.
Elle fut cependant plus étonnée encore d’entendre une voix d'homme, grave, sourde, profonde, jaillir de derrière le bosquet. Cela gomma presque sa déception d’avoir loupé Tapahari. Elle eut un sursaut assez violent, mais resta interdite.
C’était une véritable déclaration d’amour qui venait de lui être faite. Une déclaration hésitante, d’un amoureux transi, mais peu sûr de la réciprocité de ses sentiments. Il était évident que la personne derrière ce bosquet était très éprise, et d’une personne fort remarquable. Cependant, même si durant un instant elle avait eu l'espoir fou que c’était Isaac qui se cachait derrière ces végétaux, il était évident que cette remarquable personne n’était en rien la Reine de Minos, ni même Beldura Glow.
Oh, il lui avait fallu du temps pour comprendre, il fallait l’admettre. Mais en 2783, deux ans plus tôt, elle n’avait rencontré personne, non: elle s’était fiancée, quelque mois après le décès de son meilleur ami, quelques semaines après le départ de sa dame de compagnie, à un homme qui, un an et demi plus tard, allait l’abandonner. Elle ne partageait plus le cadre de vie de personne, et personne ne l'aimait de la sorte. Elle n’avait redonné espoir à personne, et n’apaisait ni ne soignait personne. Elle n’avait aucune sagesse, et ne révélait pas le meilleur du monde. Personne ne l’appelait jeune fille, ni ne la trouvait incroyable, ou ne se sentait grandi à ses côtés. Personne ne nourrissait pour elle le moindre sentiment d’amour, l’envie de progresser avec elle.
Elle n’était que Reine, et ne correspondait à rien de ce qui était décrit là.
Elle n'était que Reine d’un peuple, représentante d’un royaume, elle n’était plus personne.
Elle était passée par un long stade d'incompréhension, les yeux écarquillés, à tenter de comprendre. Puis, elle avait compris, et doucement, avait baissé la tête, un sourire triste sur son visage, un peu absente, les yeux brûlants de larmes d’émotion face à de tels sentiments, face à un courage pareil pour les avouer, mais aussi de tristesse et d’amertume face à sa propre insignifiance. Lorsque l’homme eut terminé, elle secoua légèrement la tête, et mit sa main sur les feuilles.
Je suis désolée … Je ne suis pas celle que vous croyez, monsieur …
Elle fit une pause. Sa voix tremblait: la Reine s'était un effacée du tableau, c'était Beldura Glow qui ressortait un peu soudain.
Mais ne vous en faites pas. Si vous l’aimez ainsi, à ce point, si vous lui dites ceci … Si vous le pensez vraiment, vous avez là un trésor.
Elle sortit sa main des feuilles.
J’espère qu’elle vous aimera comme vous l’aimez.
Elle se redressa, ravala ses larmes. Elle avait entendu un discours qui ne lui était pas adressé, sans savoir d’ailleurs à qui il était destiné, mais n’avait pas trouvé celle qu’elle cherchait. Elle commença donc à s’éloigner, renonçant à l’idée de pouvoir parler à la chamane ce soir-là.
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Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Mar 13 Oct 2020 - 1:35
L'homme qui était parti avec son bocal de téh marchait vite, traversant la foule de convives avec une impressionnante dextérité. Tapahari arrivait tout juste à le garder en vue, ne pouvant ni n'osant accélérer davantage le pas au risque de percuter quelqu'un. Elle n'avait jamais été très douée pour les déplacements dans les foules.
Finalement, sa cible s'engagea sur un sentier annexe, et elle put se mettre à courir pour le rattraper. Pour un peu, elle se serait presque sentie obligée d'user de sa forme de serval pour l'atteindre !
Il lui fallut un moment pour ensuite retrouver son chemin, alourdie par deux verres bien plein - un pour elle et un pour son mentor - et hésitante sur l'itinéraire qu'elle avait pris...
Son mentor se comportait de façon assez étrange depuis qu'ils étaient ici, surtout depuis qu'il avait trouvé ce... confessionnal.
Pour être plus précis, c'était un peu après qu'ils aient commencé à se promener dans les jardins. Ce n'était pas habituel, pas du tout, surtout là où une foule de gens pouvaient aisément les entendre, lui qui d'ordinaire avait plutôt tendance à se renfermer sur lui-même dans ces cas-là. A croire qu'il n'était pas dans son état normal...
Prise d'un doute, Tapahari marqua une courte pause.
La dernière fois qu'elle l'avait vue dans un état aussi inhabituel - même si dans une toute autre catégorie - cela avait été lorsqu'il avait été sous l'influence des potions pour son rituel de l'Echo... et il était allergique aux plantes... et ils étaient dans un jardin qui contenait une quantité invraisemblable et impressionnante d'espèces rares...
Se pouvait-il que... ?
La chamane accéléra le pas, aperçut soudain sur sa droite l'endroit où se tenait la grande haie sphérique...
Et manqua percuter la personne qui venait en sens inverse !
Préoccupée plus par le fait de sauver les boissons qu'elle avait dans les mains, elle fit une embardée pour éviter le choc et, après une succession de mouvements dont elle ne comprit pas l'enchainement, elle finit les fesses par terre, les deux mains levées au dessus de la tête. Tapahari laissa échapper un grognement de douleur - la chute lui avait fait mal au postérieur - avant un soupir de soulagement lorsqu'elle nota que le téh était sauf.
Enfin, elle tourna la tête vers celle qu'elle avait bien failli percuter.
Une robe blanche couverte de fleurs et d'un entrelacement de racines - véritables ? - formant un motif hypnotique et lumineux, une collection de perles aux poignets... et surtout ce visage qu'elle reconnut aussitôt.
C'était Beldura !
Tapahari cligna plusieurs fois des yeux, ayant du mal à reconnaître dans cette apparition - qui semblait sortie d'une vision du Voile - la femme épuisée qui l'avait aidée quelques mois plus tôt dans ce même jardin. Quelles étaient les chances, de la voir soudain là ? Les esprits avaient le sens de l'humour...
La chamane avait à la fois craint et espéré ces retrouvailles, partagée entre la certitude que leur première rencontre avait été un moment agréable pour toutes les deux, et l'embarras dû au fait qu'elle s'était mise nue devant l'une des personnes les plus puissantes et influentes du monde.
A cause de ce conflit intérieur, ce fut son sens des convenances et de la politesse qui prit le relais. Elle sourit :
- Bonsoir. Votre tenue est magnifique. Un verre de téh ?
Elle lui tendit un des verres qu'elle tenait toujours, pas consciente sur l'instant de l'absurdité picturale de la scène qu'elles dépeignaient toutes les deux : une chamane des îles du sud le cul par terre, tendant un verre d'une boisson commune à la monarque d'une planète entière...
Tapahari eut pourtant un éclair de lucidité en se rappelant la présence de son mentor non loin, caché derrière un mur de végétation.
Est-ce que Béhékine et Beldura s'étaient déjà rencontrés ?
Finalement, sa cible s'engagea sur un sentier annexe, et elle put se mettre à courir pour le rattraper. Pour un peu, elle se serait presque sentie obligée d'user de sa forme de serval pour l'atteindre !
Il lui fallut un moment pour ensuite retrouver son chemin, alourdie par deux verres bien plein - un pour elle et un pour son mentor - et hésitante sur l'itinéraire qu'elle avait pris...
Son mentor se comportait de façon assez étrange depuis qu'ils étaient ici, surtout depuis qu'il avait trouvé ce... confessionnal.
Pour être plus précis, c'était un peu après qu'ils aient commencé à se promener dans les jardins. Ce n'était pas habituel, pas du tout, surtout là où une foule de gens pouvaient aisément les entendre, lui qui d'ordinaire avait plutôt tendance à se renfermer sur lui-même dans ces cas-là. A croire qu'il n'était pas dans son état normal...
Prise d'un doute, Tapahari marqua une courte pause.
La dernière fois qu'elle l'avait vue dans un état aussi inhabituel - même si dans une toute autre catégorie - cela avait été lorsqu'il avait été sous l'influence des potions pour son rituel de l'Echo... et il était allergique aux plantes... et ils étaient dans un jardin qui contenait une quantité invraisemblable et impressionnante d'espèces rares...
Se pouvait-il que... ?
La chamane accéléra le pas, aperçut soudain sur sa droite l'endroit où se tenait la grande haie sphérique...
Et manqua percuter la personne qui venait en sens inverse !
Préoccupée plus par le fait de sauver les boissons qu'elle avait dans les mains, elle fit une embardée pour éviter le choc et, après une succession de mouvements dont elle ne comprit pas l'enchainement, elle finit les fesses par terre, les deux mains levées au dessus de la tête. Tapahari laissa échapper un grognement de douleur - la chute lui avait fait mal au postérieur - avant un soupir de soulagement lorsqu'elle nota que le téh était sauf.
Enfin, elle tourna la tête vers celle qu'elle avait bien failli percuter.
Une robe blanche couverte de fleurs et d'un entrelacement de racines - véritables ? - formant un motif hypnotique et lumineux, une collection de perles aux poignets... et surtout ce visage qu'elle reconnut aussitôt.
C'était Beldura !
Tapahari cligna plusieurs fois des yeux, ayant du mal à reconnaître dans cette apparition - qui semblait sortie d'une vision du Voile - la femme épuisée qui l'avait aidée quelques mois plus tôt dans ce même jardin. Quelles étaient les chances, de la voir soudain là ? Les esprits avaient le sens de l'humour...
La chamane avait à la fois craint et espéré ces retrouvailles, partagée entre la certitude que leur première rencontre avait été un moment agréable pour toutes les deux, et l'embarras dû au fait qu'elle s'était mise nue devant l'une des personnes les plus puissantes et influentes du monde.
A cause de ce conflit intérieur, ce fut son sens des convenances et de la politesse qui prit le relais. Elle sourit :
- Bonsoir. Votre tenue est magnifique. Un verre de téh ?
Elle lui tendit un des verres qu'elle tenait toujours, pas consciente sur l'instant de l'absurdité picturale de la scène qu'elles dépeignaient toutes les deux : une chamane des îles du sud le cul par terre, tendant un verre d'une boisson commune à la monarque d'une planète entière...
Tapahari eut pourtant un éclair de lucidité en se rappelant la présence de son mentor non loin, caché derrière un mur de végétation.
Est-ce que Béhékine et Beldura s'étaient déjà rencontrés ?
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Dim 8 Nov 2020 - 14:10
Beldura était elle-même quelque peu perdue dans ses pensées, et la lumière n’était pas des plus vives. Ces deux éléments étaient suffisants pour expliquer la suite: quelqu'un arrivait droit sur elle, chargé. Beldura ne remarqua cette personne que lorsque celle-ci fit une embardée pour l'éviter, et la jeune reine ne put qu’assister à la catastrophe qui s’ensuivit. Une succession de mouvements désordonnées, avec des membres semblant partir dans des directions aléatoires, puis une soudaine baisse de niveau traduite par un grognement. Impossible pour Beldura de retenir la personne: les mouvements étaient trop rapides, trop incontrôlables. La personne lui semblait impossible à attraper, d’autant plus qu'elle était chargée. Cependant, il y eut un miracle: les deux verres, tenus à bout de bras semblaient avoir été épargnés, et Beldura n’était même pas certaine que la moindre goutte en soit tombée. C’est d’ailleurs ce qu’elle nota avant même de regarder le visage de la personne qui semblait aussi pressée qu’elle était absente.
Tapahari ?
La chamane semblait tout aussi éberluée qu’elle de leur rencontre. Manifestement, ce n’était pas du tout prémédité. Pourtant, la femme face à elle, toujours à terre lui sourit, la complimenta et lui proposa un verre de téh. Beldura ne put s’empêcher de rire, ce qui était fort rare, et accepta la boisson, sans réfléchir un instant au fait que ce verre n’était sans doute pas pour elle au départ, ce qui signifiait que Tahari n’était pas censée être seule. La surprise et la joie de retrouver celle qu’elle était venue chercher, malgré l’incongruité de la situation avaient un instant pris le pas sur ses facultés de raisonnement.
Bonsoir. Merci beaucoup.
Puis, une fois qu’elle l’eut débarrassée, elle lui tendit sa main libre.
Vous voulez de l’aide ? Je suis désolée, je ne regardais pas vraiment où j’allais. J’espère que vous me pardonnerez de vous avoir bousculée.
Elle lui souriait avec douceur et gentillesse, comme à son habitude, mais, contrairement à son habitude, ce sourire s’étendait jusqu’à ses yeux fatigués.
Tapahari ?
La chamane semblait tout aussi éberluée qu’elle de leur rencontre. Manifestement, ce n’était pas du tout prémédité. Pourtant, la femme face à elle, toujours à terre lui sourit, la complimenta et lui proposa un verre de téh. Beldura ne put s’empêcher de rire, ce qui était fort rare, et accepta la boisson, sans réfléchir un instant au fait que ce verre n’était sans doute pas pour elle au départ, ce qui signifiait que Tahari n’était pas censée être seule. La surprise et la joie de retrouver celle qu’elle était venue chercher, malgré l’incongruité de la situation avaient un instant pris le pas sur ses facultés de raisonnement.
Bonsoir. Merci beaucoup.
Puis, une fois qu’elle l’eut débarrassée, elle lui tendit sa main libre.
Vous voulez de l’aide ? Je suis désolée, je ne regardais pas vraiment où j’allais. J’espère que vous me pardonnerez de vous avoir bousculée.
Elle lui souriait avec douceur et gentillesse, comme à son habitude, mais, contrairement à son habitude, ce sourire s’étendait jusqu’à ses yeux fatigués.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Lun 16 Nov 2020 - 3:30
Tapahari accepta la main tendue de bonne grâce. Grâce à Beldura, elle se remit vite debout puis répondit tout en massant ses fesses douloureuses :
- Ne vous excusez pas, il n'y a pas de mal. Et je ne regardai pas non plus où j'allais.
La chamane but une gorgée de téh, tandis qu'un silence s'installait entre elles. Elle avait espéré et craint leur rencontre ce soir, et ne savait plus trop quoi dire tout à coup.
Une fois de plus, ce furent ses réflexes de politesse qui vinrent à son secours :
- Vous avez bonne mine. Avez-vous pu vous reposer en profondeur depuis notre rencontre ?
Je tenais à vous remercier une nouvelle fois pour votre aide. La plante de Sig Salua que vous m'avez permis de trouver a fait des merveilles, et je pense qu'elle se plait assez sur l'île pour parvenir à en cultiver.
Tapahari voyait bien que les traits de Beldura restaient marqués, mais son sourire était plein et entier. Ce qui était un mieux par rapport au jour de leur rencontre, où elle avait semblé ivre de fatigue, épuisée et surmenée.
Elle se souvint soudain de la présence supposée proche de Béhékine, derrière cette haie à quelques pas, ce qui fit revenir au galop ses inquiétudes sur la raison de son comportement étrange de la soirée :
- Est-ce que vous avez vue mon mentor en venant ici... ?
La voix de Béhékine retentit alors, signe qu'elles étaient écoutées :
- Nous n'avons jamais été présentés, si c'est là ta question. Et il vaut mieux que cela reste ainsi.
La grimace d'incompréhension était telle sur le visage de Tapahari, que la voix d'homme reprit un peu plus fort, s'adressant à la Reine pour expliquer :
- Ne le prenez pas mal, mais je vais rester derrière cette haie. Je connais votre réputation, Dame Beldura. Assez pour vous assurer que vous n'aimeriez pas me voir en sortir.
- Vous sentez-vous bien, noble esprit ?
- Je suis... un peu las...
- Ce sont peut-être vos allergies qui vous prennent. Ces jardins regorgent de plantes et de fleurs, certaines très puissantes, alors...
- Oui... peut-être... dans tous les cas, papotez tout votre saoul, je ne bouge pas d'ici.
La chamane fronça les sourcils, un peu inquiète, mais ramena vite toute son attention sur Beldura.
- Qu'est-ce qu'il a voulu dire, en parlant de votre réputation ?
- Ne vous excusez pas, il n'y a pas de mal. Et je ne regardai pas non plus où j'allais.
La chamane but une gorgée de téh, tandis qu'un silence s'installait entre elles. Elle avait espéré et craint leur rencontre ce soir, et ne savait plus trop quoi dire tout à coup.
Une fois de plus, ce furent ses réflexes de politesse qui vinrent à son secours :
- Vous avez bonne mine. Avez-vous pu vous reposer en profondeur depuis notre rencontre ?
Je tenais à vous remercier une nouvelle fois pour votre aide. La plante de Sig Salua que vous m'avez permis de trouver a fait des merveilles, et je pense qu'elle se plait assez sur l'île pour parvenir à en cultiver.
Tapahari voyait bien que les traits de Beldura restaient marqués, mais son sourire était plein et entier. Ce qui était un mieux par rapport au jour de leur rencontre, où elle avait semblé ivre de fatigue, épuisée et surmenée.
Elle se souvint soudain de la présence supposée proche de Béhékine, derrière cette haie à quelques pas, ce qui fit revenir au galop ses inquiétudes sur la raison de son comportement étrange de la soirée :
- Est-ce que vous avez vue mon mentor en venant ici... ?
La voix de Béhékine retentit alors, signe qu'elles étaient écoutées :
- Nous n'avons jamais été présentés, si c'est là ta question. Et il vaut mieux que cela reste ainsi.
La grimace d'incompréhension était telle sur le visage de Tapahari, que la voix d'homme reprit un peu plus fort, s'adressant à la Reine pour expliquer :
- Ne le prenez pas mal, mais je vais rester derrière cette haie. Je connais votre réputation, Dame Beldura. Assez pour vous assurer que vous n'aimeriez pas me voir en sortir.
- Vous sentez-vous bien, noble esprit ?
- Je suis... un peu las...
- Ce sont peut-être vos allergies qui vous prennent. Ces jardins regorgent de plantes et de fleurs, certaines très puissantes, alors...
- Oui... peut-être... dans tous les cas, papotez tout votre saoul, je ne bouge pas d'ici.
La chamane fronça les sourcils, un peu inquiète, mais ramena vite toute son attention sur Beldura.
- Qu'est-ce qu'il a voulu dire, en parlant de votre réputation ?
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Dim 22 Nov 2020 - 18:50
Beldura prit une gorgée de téh en acceptant d’un geste les excuses de Tapahari. Elle rougit légèrement aux compliments de la femme face à elle, peu habituée à recevoir des avis sincères sur son état. Elle releva cependant la tête lorsque la chamane mentionna le Sig Salua, et sourit, contente de savoir que leur petite quête avait eu un effet positif. Elle hocha doucement la tête.
Tant mieux. J’espère que cela vous sera utile !
Elle ne répondit cependant pas à sa question concernant son état de santé: elle ne s’était pas réellement reposée, elle avait simplement … cessé d’exister en tant qu'individu. C’était cela qui avait un côté reposant, rien d’autre. Il y avait là quelque chose de déprimant, de fataliste, et pourtant, cela lui avait permis de lâcher prise, et de cesser de lutter contre ses sentiments, de cesser d’être en conflit avec elle-même en même temps. Elle avait cessé de s’écorcher les doigts à vouloir remonter le long de la falaise du haut de laquelle on l’avait jetée, cessé de lutter contre les rapides qui cherchaient à la noyer. Soudain, Tapahari lui posa une autre question: avait-elle vu son mentor ? Alors qu’elle allait en demander l’apparence, afin de savoir si elle avait pu le croiser, une voix s’éleva derrière elles: grave, un léger ronronnement entre les mots, avec une forte résonance comme si l’intérieur d’une cathédrale parlait … Une voix d'homme, certes, mais surtout une voix qu’elle connaissait. Ainsi donc … Beldura resta impassible, ne signalant surtout pas à la jeune femme face à elle qu’elle avait déjà parlé à son mentor. Beldura n’était pas idiote, et se doutait quelque peu des intrications entre ce qu’elle avait entendu et ce qu'elle vivait actuellement; cependant, ce n’était pas son rôle de se mêler de leur histoire. Lorsqu’il fit mention de sa réputation corrélée au choix de rester dissimulé par la haie, la jeune reine se demanda soudain quelle apparence celui-ci pourrait avoir. De par sa voix, elle se doutait fort qu’il n’était pas un homme comme les autres, de par son choix, elle le supposait effrayant. Etait-il possible qu’elle soit l’élève de la créature des Jeux … ? Non …
Malgré une inquiétude manifeste pour son mentor, l’attention de Tapahari fut vite reportée sur Beldura, qui en rougit immédiatement. Le sujet ne la mettait pas à l’aise, tout comme le fait qu’on lui pose des questions. Cependant, elle se fit violence.
Je suis connue, et à raison, pour ne pas être des plus courageuses. Beaucoup de choses m’effraient, non, me terrorisent, il faut l’admettre, jusqu’aux plus communes j’en ai peur.
Elle eut un sourire un peu gêné. Evidemment, elle savait que c’était de notoriété publique (c’était un peu dur à cacher, du moment où lorsqu’elle était là tout était contrôlé, et où toutes les lumières, toute la chaleur devenaient artificielles, le feu étant banni, par exemple), mais l’évoquer aussi frontalement ne lui arrivait jamais, ou presque, et elle craignait les questions que cela pouvait engendrer, aussi légitimes soient-elles.
Il est ainsi très courtois et prévenant de la part de votre mentor de prendre en compte ceci, et d’accepter de rester dissimulé afin de ne pas m’effrayer, quoique ceci soit toujours un peu gênant pour une souveraine. Je lui suis fort reconnaissante de cette délicate attention.
Elle sourit, sachant évidemment que le dit mentor entendait leur échange.
Tant mieux. J’espère que cela vous sera utile !
Elle ne répondit cependant pas à sa question concernant son état de santé: elle ne s’était pas réellement reposée, elle avait simplement … cessé d’exister en tant qu'individu. C’était cela qui avait un côté reposant, rien d’autre. Il y avait là quelque chose de déprimant, de fataliste, et pourtant, cela lui avait permis de lâcher prise, et de cesser de lutter contre ses sentiments, de cesser d’être en conflit avec elle-même en même temps. Elle avait cessé de s’écorcher les doigts à vouloir remonter le long de la falaise du haut de laquelle on l’avait jetée, cessé de lutter contre les rapides qui cherchaient à la noyer. Soudain, Tapahari lui posa une autre question: avait-elle vu son mentor ? Alors qu’elle allait en demander l’apparence, afin de savoir si elle avait pu le croiser, une voix s’éleva derrière elles: grave, un léger ronronnement entre les mots, avec une forte résonance comme si l’intérieur d’une cathédrale parlait … Une voix d'homme, certes, mais surtout une voix qu’elle connaissait. Ainsi donc … Beldura resta impassible, ne signalant surtout pas à la jeune femme face à elle qu’elle avait déjà parlé à son mentor. Beldura n’était pas idiote, et se doutait quelque peu des intrications entre ce qu’elle avait entendu et ce qu'elle vivait actuellement; cependant, ce n’était pas son rôle de se mêler de leur histoire. Lorsqu’il fit mention de sa réputation corrélée au choix de rester dissimulé par la haie, la jeune reine se demanda soudain quelle apparence celui-ci pourrait avoir. De par sa voix, elle se doutait fort qu’il n’était pas un homme comme les autres, de par son choix, elle le supposait effrayant. Etait-il possible qu’elle soit l’élève de la créature des Jeux … ? Non …
Malgré une inquiétude manifeste pour son mentor, l’attention de Tapahari fut vite reportée sur Beldura, qui en rougit immédiatement. Le sujet ne la mettait pas à l’aise, tout comme le fait qu’on lui pose des questions. Cependant, elle se fit violence.
Je suis connue, et à raison, pour ne pas être des plus courageuses. Beaucoup de choses m’effraient, non, me terrorisent, il faut l’admettre, jusqu’aux plus communes j’en ai peur.
Elle eut un sourire un peu gêné. Evidemment, elle savait que c’était de notoriété publique (c’était un peu dur à cacher, du moment où lorsqu’elle était là tout était contrôlé, et où toutes les lumières, toute la chaleur devenaient artificielles, le feu étant banni, par exemple), mais l’évoquer aussi frontalement ne lui arrivait jamais, ou presque, et elle craignait les questions que cela pouvait engendrer, aussi légitimes soient-elles.
Il est ainsi très courtois et prévenant de la part de votre mentor de prendre en compte ceci, et d’accepter de rester dissimulé afin de ne pas m’effrayer, quoique ceci soit toujours un peu gênant pour une souveraine. Je lui suis fort reconnaissante de cette délicate attention.
Elle sourit, sachant évidemment que le dit mentor entendait leur échange.
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Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Lun 30 Nov 2020 - 1:11
Le Membraneux bestial était las.
C'était un euphémisme.
Exprimer ses sentiments n'était pas son domaine de prédilection, loin de là. Habitué pendant des siècles à être jugé par les préjugés de sa Race et à s'en accommoder pour avoir la paix, il n'avait jamais vraiment eu de connaissances assez proches et en qui il pouvait avoir assez confiance pour justifier de devoir tomber les masques.
Jusqu'à Tapahari.
Jusqu'à ce qu'il rassemble son courage pour aller contre toutes ses habitudes et ses réflexes de vieux grincheux pour enfin avouer ses sentiments.
Jusqu'à ce que sa déclaration tombe dans les oreilles de quelqu'un d'autre.
Jusqu'à ce que ce soit Beldura Glow, Reine de Minos, qui la reçoive.
Il était plus que las donc.
Actuellement, il se tenait la tête basse, une patte sur le visage en signe d'embarras. Heureusement qu'il était plutôt bien camouflé derrière ce mur végétal.
Il bénissait l'insouciance de Tapahari - qualité tout à fait charmante chez elle - qui lui empêchait de voir ce qu'il s'était passé, remerciait en silence la Reine pour son tact de ne pas vendre la mèche - car à quelle autre "jeune fille" aurait-il pu s'adresser lors de sa déclaration ? - et surtout commençait à véritablement souhaiter pouvoir repartir loin de cet endroit pour laisser la malchance de la soirée derrière lui.
Il garda le silence lorsque Beldura le remercia pour la prévenance dont il faisait preuve en restant caché ; honnêtement, que pouvait-il faire d'autre ? Il était poli, certes. Mais il sentait que la monarque hurlerait probablement de terreur si elle le voyait surgir de derrière cette haie, et ils se retrouveraient avec tous les gardes sur le dos. Ce n'était pas le meilleur moyen de finir la soirée.
Et aussi... il ne pensait pas pouvoir faire confiance à la Reine de Minos.
Elle avait Siffroy sous ses ordres et il ignorait à quel point elle était impliquée dans sa mise en esclavage. Le vieux traitre était bien du genre à avoir agi seul avec Séléné sans en référer à la Reine, mais il ne pouvait pas en être sûr.
Il se méfiait des mortels, et tout particulièrement des politiques, aussi bienveillants paraissaient-ils. Plus il garderait ses distances, mieux cela vaudrait. Pour lui. Pour Tapahari. Pour la Reine. Pour ce qu'il voulait faire de Siffroy.
Le Membraneux bestial se redressa un peu, attentif à la conversation.
Cette tentative ratée de déclaration avait certes été un échec, mais cela ne l'empêcherait pas de refaire un essai. Plus tard, lorsqu'il serait certain que son amie et lui seraient seuls.
Lorsqu'il aurait retrouvé assez de carburant émotionnel pour se confesser comme il l'avait fait. A la mauvaise personne.
C'était un euphémisme.
Exprimer ses sentiments n'était pas son domaine de prédilection, loin de là. Habitué pendant des siècles à être jugé par les préjugés de sa Race et à s'en accommoder pour avoir la paix, il n'avait jamais vraiment eu de connaissances assez proches et en qui il pouvait avoir assez confiance pour justifier de devoir tomber les masques.
Jusqu'à Tapahari.
Jusqu'à ce qu'il rassemble son courage pour aller contre toutes ses habitudes et ses réflexes de vieux grincheux pour enfin avouer ses sentiments.
Jusqu'à ce que sa déclaration tombe dans les oreilles de quelqu'un d'autre.
Jusqu'à ce que ce soit Beldura Glow, Reine de Minos, qui la reçoive.
Il était plus que las donc.
Actuellement, il se tenait la tête basse, une patte sur le visage en signe d'embarras. Heureusement qu'il était plutôt bien camouflé derrière ce mur végétal.
Il bénissait l'insouciance de Tapahari - qualité tout à fait charmante chez elle - qui lui empêchait de voir ce qu'il s'était passé, remerciait en silence la Reine pour son tact de ne pas vendre la mèche - car à quelle autre "jeune fille" aurait-il pu s'adresser lors de sa déclaration ? - et surtout commençait à véritablement souhaiter pouvoir repartir loin de cet endroit pour laisser la malchance de la soirée derrière lui.
Il garda le silence lorsque Beldura le remercia pour la prévenance dont il faisait preuve en restant caché ; honnêtement, que pouvait-il faire d'autre ? Il était poli, certes. Mais il sentait que la monarque hurlerait probablement de terreur si elle le voyait surgir de derrière cette haie, et ils se retrouveraient avec tous les gardes sur le dos. Ce n'était pas le meilleur moyen de finir la soirée.
Et aussi... il ne pensait pas pouvoir faire confiance à la Reine de Minos.
Elle avait Siffroy sous ses ordres et il ignorait à quel point elle était impliquée dans sa mise en esclavage. Le vieux traitre était bien du genre à avoir agi seul avec Séléné sans en référer à la Reine, mais il ne pouvait pas en être sûr.
Il se méfiait des mortels, et tout particulièrement des politiques, aussi bienveillants paraissaient-ils. Plus il garderait ses distances, mieux cela vaudrait. Pour lui. Pour Tapahari. Pour la Reine. Pour ce qu'il voulait faire de Siffroy.
Le Membraneux bestial se redressa un peu, attentif à la conversation.
Cette tentative ratée de déclaration avait certes été un échec, mais cela ne l'empêcherait pas de refaire un essai. Plus tard, lorsqu'il serait certain que son amie et lui seraient seuls.
Lorsqu'il aurait retrouvé assez de carburant émotionnel pour se confesser comme il l'avait fait. A la mauvaise personne.
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On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Jeu 3 Déc 2020 - 0:48
Tapahari retint un soupir de soulagement : sa dernière question était sortie de sa bouche un peu malgré elle, emportée dans son élan suite à son échange avec son mentor ; elle avait craint d'être impolie.
Mais la réponse de Beldura la rassura - non, elle n'avait pas été impolie - et la laissa songeuse un instant. Ce qu'elle venait d'apprendre sur la Reine éclairait sous un nouveau jour les événements de leur rencontre, les réactions qu'elle y avait eue : ce sursaut lorsque la chamane s'était signalée malgré elle, dans sa frustration et par un miaulement de serval ; la fatigue généralisée du corps et les vertiges ; la traversée d'une période difficile, selon ses propres mots...
Elle se rappelait aussi la crainte exprimée d'être abandonnée, lorsque Beldura lui avait révélée occuper le "trohne" de Minos - mot qu'elle n'avait pas compris à l'époque - et cela en disait beaucoup.
Si Beldura était de nature anxieuse, avoir le poids de tout un continent sur les épaules, tout un peuple comptant sur elle, devait être affreusement lourd à porter.
- Oh... merci à vous, une nouvelle fois et plus encore, de m'avoir aidée l'autre fois, surtout si je vous avais fait peur. Et je réitère mon offre ; si vous avez un jour besoin de quoique ce soit, faites-le moi savoir et je vous aiderai. Ma dette semble s'alourdir un peu plus à chaque fois que nous nous croisons, mais je compte bien insister pour avoir une chance de la rembourser.
La chamane avait de la sympathie pour la Reine. Elle voulait vraiment aider Beldura, voyait bien que quelque chose n'allait pas, profondément, comme une maladie laissée tellement longtemps sans soins qu'elle semblait devenir une partie de l'identité de celle qu'elle parasitait.
Mais Tapahari savait que ses obligations n'étaient pas à Minos, qu'elle en savait sûrement trop peu pour que son jugement ou ses perceptions des choses soient pertinentes, qu'elle risquait d'être impolie si elle insistait.
Ses yeux repassèrent sur la robe de Beldura.
Le vêtement était sublime. Le tissu brillait comme l'argent.
Parfaitement ajusté sur une taille mince. Maigre même.
Encerclé dans une fausse liane.
Les fleurs écloses, nourries par celle qui les portait.
Cette robe était-elle une chrysalide ? Protégeant l'être qui finirait par en sortir pour déployer ses ailes une fois sa transformation achevée ?
Ou bien étais-ce un cocon de soie ? Tissé par une araignée pour emprisonner et étouffer une proie qui serait lentement dévorée ?
Tapahari cligna des yeux plusieurs fois.
Elle releva les yeux pour croiser le regard de Beldura, puis sourit :
- Est-ce que vous sauriez m'expliquer pourquoi il y a une Fête dans ces jardins ici ce soir ? Mon mentor a bien essayé, mais je ne suis pas certaine d'avoir bien compris...
Mais la réponse de Beldura la rassura - non, elle n'avait pas été impolie - et la laissa songeuse un instant. Ce qu'elle venait d'apprendre sur la Reine éclairait sous un nouveau jour les événements de leur rencontre, les réactions qu'elle y avait eue : ce sursaut lorsque la chamane s'était signalée malgré elle, dans sa frustration et par un miaulement de serval ; la fatigue généralisée du corps et les vertiges ; la traversée d'une période difficile, selon ses propres mots...
Elle se rappelait aussi la crainte exprimée d'être abandonnée, lorsque Beldura lui avait révélée occuper le "trohne" de Minos - mot qu'elle n'avait pas compris à l'époque - et cela en disait beaucoup.
Si Beldura était de nature anxieuse, avoir le poids de tout un continent sur les épaules, tout un peuple comptant sur elle, devait être affreusement lourd à porter.
- Oh... merci à vous, une nouvelle fois et plus encore, de m'avoir aidée l'autre fois, surtout si je vous avais fait peur. Et je réitère mon offre ; si vous avez un jour besoin de quoique ce soit, faites-le moi savoir et je vous aiderai. Ma dette semble s'alourdir un peu plus à chaque fois que nous nous croisons, mais je compte bien insister pour avoir une chance de la rembourser.
La chamane avait de la sympathie pour la Reine. Elle voulait vraiment aider Beldura, voyait bien que quelque chose n'allait pas, profondément, comme une maladie laissée tellement longtemps sans soins qu'elle semblait devenir une partie de l'identité de celle qu'elle parasitait.
Mais Tapahari savait que ses obligations n'étaient pas à Minos, qu'elle en savait sûrement trop peu pour que son jugement ou ses perceptions des choses soient pertinentes, qu'elle risquait d'être impolie si elle insistait.
Ses yeux repassèrent sur la robe de Beldura.
Le vêtement était sublime. Le tissu brillait comme l'argent.
Parfaitement ajusté sur une taille mince. Maigre même.
Encerclé dans une fausse liane.
Les fleurs écloses, nourries par celle qui les portait.
Cette robe était-elle une chrysalide ? Protégeant l'être qui finirait par en sortir pour déployer ses ailes une fois sa transformation achevée ?
Ou bien étais-ce un cocon de soie ? Tissé par une araignée pour emprisonner et étouffer une proie qui serait lentement dévorée ?
Tapahari cligna des yeux plusieurs fois.
Elle releva les yeux pour croiser le regard de Beldura, puis sourit :
- Est-ce que vous sauriez m'expliquer pourquoi il y a une Fête dans ces jardins ici ce soir ? Mon mentor a bien essayé, mais je ne suis pas certaine d'avoir bien compris...
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Mar 15 Déc 2020 - 12:00
La Reine sourit à Tapahari qui lui proposait de nouveau son aide afin d’effacer sa dette. Elle fit un geste doux de la main: ce n’était rien, mais oui, elle se souvenait de la proposition. Elle avait hésité à répliquer que, de toute façon, tout l’effrayait, mais avait préféré se taire. Tapahari en savait suffisamment pour ne pas la prendre en pitié, ni la croire complètement folle. Autant s’en tenir là, car les deux options ne lui plaisaient pas. Aussi se contenta-t-elle d'un de ces sourires très doux dont elle avait la spécialité. Elle vit la chamane regarder sa robe, ce qui la fit frissonner. Elle n'avait pas l’habitude qu’on la regarde ainsi. Cela n’avait rien à voir avec la manière dont les courtisans, de son continent ou d’un autre, les dignitaires, son peuple, ou d’autres personnes aussi riches qu'elle par exemple, pouvaient la regarder. Il n’y avait pas de jugement, pas de mesquinerie, mais pas d 'émerveillement non plus. C’était autre chose, c’était différent. Elle se tint alors plus droite, cessant de voûter ses épaules, comme elle le faisait toujours, paraissant plus petite qu’elle ne l’était en réalité.
Puis Tapahari releva les yeux, et croisa son regard. Elles se sourirent mutuellement. Beldura faisait partie de ces gens que le silence ne dérangeait pas. Elle ne le trouvait pas gênant, embarrassant, car en réalité, elle était toujours embarrassée lorsqu’elle parlait, ou faisait le moindre bruit, se faisant ainsi remarquer. Cela était d’une ironie frappante, au vu de son statut de Reine. Le sourire de la jeune femme s’élargit cependant à la question de la chamane.
La Fête du Courage et de l’Espérance ? Oh … Vous savez, c’est une tradition, je crois que c’est dérivé de célébrations de l’Ancien Temps, mais nous célébrons cela depuis des siècles. Nous fêtons, normalement, le Courage de faire sa déclaration, et l’Espérance d’être aimé en retour. En réalité, en plus du sentiment amoureux, il y a aussi une célébration du retour des beaux jours: le courage de la nature qui recommence tout à chaque fois, inlassablement, et notre espérance après les frimas …
Elle fit une pause, et sourit.
je crois qu’elle est traditionnellement toujours fêtée ici, et à grands renforts de fleurs. Les autres continents y tiennent moins, mais les minosiens y sont très attachés. Normalement, il y a des processions, en plus du bal. En réalité, depuis que je suis … Reine, c’est l’un des premiers bals à cette occasion, j’ai préféré mettre l’accent sur les fêtes de village, les processions. Les gens aiment se marier aussi à cette occasion, cela leur permettait de faire leurs propres fêtes sans avoir la sensation de rater le bal, vous comprenez.
Elle ne précisa pas que c’était, majoritairement, car elle n'aimait pas tous ces rassemblements, qui l’angoissaient, et que le sentiment amoureux n’était pas celui dans lequel elle excellait. Ces deux éléments côte à côte expliquaient sa désaffection pour cette fête. Elle ne mentionna pas non plus le camouflet Rhadamantien de l’année précédente.
Je ne sais pas si ça vous semble plus clair, mon explication est peut-être un peu confuse …
Puis Tapahari releva les yeux, et croisa son regard. Elles se sourirent mutuellement. Beldura faisait partie de ces gens que le silence ne dérangeait pas. Elle ne le trouvait pas gênant, embarrassant, car en réalité, elle était toujours embarrassée lorsqu’elle parlait, ou faisait le moindre bruit, se faisant ainsi remarquer. Cela était d’une ironie frappante, au vu de son statut de Reine. Le sourire de la jeune femme s’élargit cependant à la question de la chamane.
La Fête du Courage et de l’Espérance ? Oh … Vous savez, c’est une tradition, je crois que c’est dérivé de célébrations de l’Ancien Temps, mais nous célébrons cela depuis des siècles. Nous fêtons, normalement, le Courage de faire sa déclaration, et l’Espérance d’être aimé en retour. En réalité, en plus du sentiment amoureux, il y a aussi une célébration du retour des beaux jours: le courage de la nature qui recommence tout à chaque fois, inlassablement, et notre espérance après les frimas …
Elle fit une pause, et sourit.
je crois qu’elle est traditionnellement toujours fêtée ici, et à grands renforts de fleurs. Les autres continents y tiennent moins, mais les minosiens y sont très attachés. Normalement, il y a des processions, en plus du bal. En réalité, depuis que je suis … Reine, c’est l’un des premiers bals à cette occasion, j’ai préféré mettre l’accent sur les fêtes de village, les processions. Les gens aiment se marier aussi à cette occasion, cela leur permettait de faire leurs propres fêtes sans avoir la sensation de rater le bal, vous comprenez.
Elle ne précisa pas que c’était, majoritairement, car elle n'aimait pas tous ces rassemblements, qui l’angoissaient, et que le sentiment amoureux n’était pas celui dans lequel elle excellait. Ces deux éléments côte à côte expliquaient sa désaffection pour cette fête. Elle ne mentionna pas non plus le camouflet Rhadamantien de l’année précédente.
Je ne sais pas si ça vous semble plus clair, mon explication est peut-être un peu confuse …
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Lun 11 Jan 2021 - 19:16
Tapahari écouta attentivement Beldura, les mots de cette dernière rejoignant à plusieurs reprises ceux exprimés par son mentor, y ajoutant la vision personnelle de la Reine qui aidèrent la chamane à comprendre un peu mieux le sujet.
- Oh, vos explications sont claires, rassurez-vous. J'ai juste... un peu de mal à saisir certaines idées que vous avez sur le continent.
Par exemple, je ne comprends pas très bien comment vous percevez les saisons. Mais c'est peut-être que je n'ai pas encore vécu longtemps dans des endroits où elles étaient vraiment marquées. Sur l'île où j'habite, l'océan gomme les écarts climatiques, et nous donne seulement deux saisons. Et mon séjour à Crannsliabh m'a protégé de... Stratera ? Oui, Stratera.
Sont-elles si marquées que vous pouvez les lier à des concepts en particulier ?
Vous parlez de renouveau, mais ni la nature ni les animaux ni les esprits ne s'arrêtent lors de la saison froide, non ?
La chamane avait la tête légèrement penchée sur le côté, comme un animal curieux ou confus.
Malgré son savoir dans des domaines naturels comme la botanique, la zoologie et sa science du monde spirituel, elle était pourtant bien à côté de la plaque sur des questions plus terre à terre.
Elle avait conscience d'avoir une culture différente, ce qui expliquait beaucoup ses incompréhensions. Elle avait soif d'apprendre, de comprendre, et pensait que poser directement les questions qui lui trottaient dans la tête restait la meilleure méthode.
- Autre chose... comment voyez-vous l'Amour ?
- Oh, vos explications sont claires, rassurez-vous. J'ai juste... un peu de mal à saisir certaines idées que vous avez sur le continent.
Par exemple, je ne comprends pas très bien comment vous percevez les saisons. Mais c'est peut-être que je n'ai pas encore vécu longtemps dans des endroits où elles étaient vraiment marquées. Sur l'île où j'habite, l'océan gomme les écarts climatiques, et nous donne seulement deux saisons. Et mon séjour à Crannsliabh m'a protégé de... Stratera ? Oui, Stratera.
Sont-elles si marquées que vous pouvez les lier à des concepts en particulier ?
Vous parlez de renouveau, mais ni la nature ni les animaux ni les esprits ne s'arrêtent lors de la saison froide, non ?
La chamane avait la tête légèrement penchée sur le côté, comme un animal curieux ou confus.
Malgré son savoir dans des domaines naturels comme la botanique, la zoologie et sa science du monde spirituel, elle était pourtant bien à côté de la plaque sur des questions plus terre à terre.
Elle avait conscience d'avoir une culture différente, ce qui expliquait beaucoup ses incompréhensions. Elle avait soif d'apprendre, de comprendre, et pensait que poser directement les questions qui lui trottaient dans la tête restait la meilleure méthode.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Mar 12 Jan 2021 - 11:47
Les questions de la chamane firent sourire la monarque. Ce sourire n’avait, évidemment, rien de moqueur; il y avait dedans beaucoup de tendresse, un peu d'amusement aussi, et une certaine fascination face à ces façons différentes d’appréhender le monde auxquelles elle était confrontée dès qu’elle discutait avec Tapahari. Cela lui plaisait beaucoup. Elle n'avait jamais questionné ce qu'on lui avait enseigné, que ce soit le nom des saisons ou des fêtes, leur répartition ou leur signification, car ça avait toujours été comme ça. Aujourd’hui, elle était reine du plus petit continent d’Elysion, et elle représentait, d'une certaine manière, un certain respect de l’ordre et des traditions, qui ne l’avaient jamais poussée à questionner plus avant leur manière de faire, lorsque celle-ci ne lui paraissait pas absurde. En réalité, les saisons lui paraissaient naturelles, et les fêtes découlaient des saisons pour elle, mais également de leurs ancêtres. Elle ne s’était jamais questionné à ce sujet, alors même qu'elle avait parfois remis en question la manière de célébrer ces fêtes, ou que le cours de leur Histoire avait eu un impact dessus.
En réalité, la perception des saisons est assez différente aussi selon les continents. Par exemple, à Minos nous avons de la chance: toutes les saisons sont représentées, mais sans extrêmes. Nous n'avons ni canicules, des affreuses vagues de gel, ni non plus d'inondations ou de tempêtes par exemple. Cela arrive parfois à Eaque, mais c’est un lot quotidien à Rhadamanthe, qui est un continent bien moins hospitalier. Si vous y allez en plein Stratera, il faudra bien vous couvrir, vous risqueriez de terminer gelée, et ce, sans exagérer: C’est une mort tristement commune pour ceux qui n’ont rien là-bas, comme la mort de chaud durant Corona.
Elle fit une pause un instant, pour réfléchir.
De fait, oui, nous les lions souvent à des concept. Un Stratera très rude est parfois difficile à vivre: tout est enseveli par une neige qui ne fond pas, ou, pire, les terres sont gelées. Dans ces cas-là, c’est toute une récolte qui peut être perdue, et il est difficile de sortir de chez soi par exemple. Mais vous avez raison: rien ne s’arrête durant la saison froide, mais c’est la sensation que nous avons cependant. Les arbres perdent leur feuilles, il n’y a plus de fleurs, et les fruits et légumes sont difficiles à trouver. Les animaux hibernent, et souvent, nous ne rêvons que de faire de même. C’est pour cela que, lorsque le temps se radoucit, nous fêtons le Renouveau: tout nous semble renaître, alors même que rien n’est mort bien souvent. Mais nous voyons du vert revenir, tout refleurir, les animaux ont des petits. C’est aussi, je pense, une manière de célébrer le fait, pour nous, d’avoir encore passé une saison froide.
Elle allait continuer à donner son explication, très personnelle, des différentes fêtes Elysionniennes, quand soudain, Tapahari lui posa une question qui la fit se figer et pâlir plus encore que la neige fraîche.
L’amour.
Elle n’avait, évidemment, pas immédiatement perçu le “A” majuscule dans la prononciation de la chamane, et donna de fait une dimension très personnelle à la question. Ainsi, elle voyait l’amour comme un grand homme, de constitution solide malgré une main manquante, aux cheveux très noirs et aux yeux ambrés. Il avait souvent un visage dur et froid, parfois un sourire narquois, et il la dépassait de plus d’une tête. Elle en avait eu peur, mais en réalité, il ne lui avait fait que peu de mal, avant de la briser complètement.
Elle déglutit, pensant soudain aux transports amoureux, à la sensation du coeur qui battait à tout rompre, des mains moites, et du corps qui s’envole dès que venait le temps de retrouver celui qui, en permanence occupait l’esprit. Sa salive sembla se bloquer, lorsqu’y furent automatiquement associés la souffrance du rejet, l’horreur de la solitude, la mort par l’abandon.
Elle serra les dents, douloureusement, alors que ses mains commençaient à trembler. Elle détestait cette fête, tout ce qui lui était associé, tout ce qu'elle représentait. Son histoire personnelle la menait à ne plus désirer aimer, n’ayant jamais vécu que des arrachements, des déchirures, des douleurs qui semblaient ne jamais vouloir cesser et cicatriser. Toutes ses plaies lui semblaient béantes, purulentes, malgré tout son effort pour les cacher. Pourtant, elle savait à quel point l’amour était un sentiment beau et fort, à quel point cela pouvait être porteur. Elle y assistait au quotidien: des couples, oui, mais aussi des amis fidèles, des familles. Il y avait tant de formes d’amour, tant de façons d’aimer. Ce n’était pas car elle même semblait vouée à être abandonnée, sacrifiée, blessée, qu'elle avait le droit de nier ce bonheur, ce pouvoir. Elle n’en voulait plus pour elle-même, plus maintenant, son destin semblant contraire à toute possibilité d’épanouissement social.
Et puis, elle se souvenait de ce qu’elle avait entendu, juste auparavant. De la déclaration, qui avait semblé transformer un maître rugueux en un adolescent timide. Elle n’avait pas le droit de détruire aux yeux de Tapahari l’amour, pas après ce qu’elle venait d’entendre.
L’Amour ? Je … crois que c’est un sentiment qui, même s’il peut occasionner de nombreuses souffrances, est essentiel.
Sa voix tremblait.
Je crois aussi que c’est ce qui unit les vivants, et permet de faire face à beaucoup de choses. On pense beaucoup à l’amour romantique, dans un couple, mais je crois qu’il y d’autres façons d’aimer, et que c’est tout cela qui est essentiel. Mais je ... je ne suis pas spécialiste de cette question, je pense que d’autres que moi sauraient bien mieux vous répondre sur ce sujet.
Elle s’éclaircit la gorge, se forçant à retrouver une respiration normale.
Pourquoi cette question ?
En réalité, la perception des saisons est assez différente aussi selon les continents. Par exemple, à Minos nous avons de la chance: toutes les saisons sont représentées, mais sans extrêmes. Nous n'avons ni canicules, des affreuses vagues de gel, ni non plus d'inondations ou de tempêtes par exemple. Cela arrive parfois à Eaque, mais c’est un lot quotidien à Rhadamanthe, qui est un continent bien moins hospitalier. Si vous y allez en plein Stratera, il faudra bien vous couvrir, vous risqueriez de terminer gelée, et ce, sans exagérer: C’est une mort tristement commune pour ceux qui n’ont rien là-bas, comme la mort de chaud durant Corona.
Elle fit une pause un instant, pour réfléchir.
De fait, oui, nous les lions souvent à des concept. Un Stratera très rude est parfois difficile à vivre: tout est enseveli par une neige qui ne fond pas, ou, pire, les terres sont gelées. Dans ces cas-là, c’est toute une récolte qui peut être perdue, et il est difficile de sortir de chez soi par exemple. Mais vous avez raison: rien ne s’arrête durant la saison froide, mais c’est la sensation que nous avons cependant. Les arbres perdent leur feuilles, il n’y a plus de fleurs, et les fruits et légumes sont difficiles à trouver. Les animaux hibernent, et souvent, nous ne rêvons que de faire de même. C’est pour cela que, lorsque le temps se radoucit, nous fêtons le Renouveau: tout nous semble renaître, alors même que rien n’est mort bien souvent. Mais nous voyons du vert revenir, tout refleurir, les animaux ont des petits. C’est aussi, je pense, une manière de célébrer le fait, pour nous, d’avoir encore passé une saison froide.
Elle allait continuer à donner son explication, très personnelle, des différentes fêtes Elysionniennes, quand soudain, Tapahari lui posa une question qui la fit se figer et pâlir plus encore que la neige fraîche.
L’amour.
Elle n’avait, évidemment, pas immédiatement perçu le “A” majuscule dans la prononciation de la chamane, et donna de fait une dimension très personnelle à la question. Ainsi, elle voyait l’amour comme un grand homme, de constitution solide malgré une main manquante, aux cheveux très noirs et aux yeux ambrés. Il avait souvent un visage dur et froid, parfois un sourire narquois, et il la dépassait de plus d’une tête. Elle en avait eu peur, mais en réalité, il ne lui avait fait que peu de mal, avant de la briser complètement.
Elle déglutit, pensant soudain aux transports amoureux, à la sensation du coeur qui battait à tout rompre, des mains moites, et du corps qui s’envole dès que venait le temps de retrouver celui qui, en permanence occupait l’esprit. Sa salive sembla se bloquer, lorsqu’y furent automatiquement associés la souffrance du rejet, l’horreur de la solitude, la mort par l’abandon.
Elle serra les dents, douloureusement, alors que ses mains commençaient à trembler. Elle détestait cette fête, tout ce qui lui était associé, tout ce qu'elle représentait. Son histoire personnelle la menait à ne plus désirer aimer, n’ayant jamais vécu que des arrachements, des déchirures, des douleurs qui semblaient ne jamais vouloir cesser et cicatriser. Toutes ses plaies lui semblaient béantes, purulentes, malgré tout son effort pour les cacher. Pourtant, elle savait à quel point l’amour était un sentiment beau et fort, à quel point cela pouvait être porteur. Elle y assistait au quotidien: des couples, oui, mais aussi des amis fidèles, des familles. Il y avait tant de formes d’amour, tant de façons d’aimer. Ce n’était pas car elle même semblait vouée à être abandonnée, sacrifiée, blessée, qu'elle avait le droit de nier ce bonheur, ce pouvoir. Elle n’en voulait plus pour elle-même, plus maintenant, son destin semblant contraire à toute possibilité d’épanouissement social.
Et puis, elle se souvenait de ce qu’elle avait entendu, juste auparavant. De la déclaration, qui avait semblé transformer un maître rugueux en un adolescent timide. Elle n’avait pas le droit de détruire aux yeux de Tapahari l’amour, pas après ce qu’elle venait d’entendre.
L’Amour ? Je … crois que c’est un sentiment qui, même s’il peut occasionner de nombreuses souffrances, est essentiel.
Sa voix tremblait.
Je crois aussi que c’est ce qui unit les vivants, et permet de faire face à beaucoup de choses. On pense beaucoup à l’amour romantique, dans un couple, mais je crois qu’il y d’autres façons d’aimer, et que c’est tout cela qui est essentiel. Mais je ... je ne suis pas spécialiste de cette question, je pense que d’autres que moi sauraient bien mieux vous répondre sur ce sujet.
Elle s’éclaircit la gorge, se forçant à retrouver une respiration normale.
Pourquoi cette question ?
_________________
Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Ven 15 Jan 2021 - 0:41
La chamane écouta attentivement Beldura, appréciant la façon simple dont elle avait de décrire les choses, exprimant son propre ressenti, celui du peuple qu'elle gouvernait et celui des autres continents sur un même sujet, montrant par là qu'elle en savait beaucoup sur la façon dont les différents peuples vivaient.
Penser que l'on pouvait mourir de froid sans être perdu en mer, simplement à cause des températures de l'air, lui tira un frisson. Le peu qu'elle savait de Rhadamanthe ne l'incitait pas à la curiosité !
- Je comprends mieux, je crois. Peut-être essaierai-je de faire l'expérience de Stratera. J'ai déjà vu la neige de loin, et cette eau figée en poudre de soie m'intrigue.
Elle se perdit un instant dans ses souvenirs de sommets enneigés et lointains sur la route de Crannsliabh, lors de l'Expédition.
La vive réaction de Beldura suite à sa question sur l'Amour l'inquiéta : avait-elle été impolie ?
S'était-elle mal exprimée ?
Écoutant avec surprise la réponse de la Reine, elle comprit que oui, elle avait mal formulée sa question.
Embarrassée, elle fit de son mieux pour éclaircir son propos :
- Je... navrée. Je voulais demander comment les habitants du continent voient l'Amour, mais merci d'avoir partagée votre vision des choses. Je vous rejoins sur certains points - je suis aussi persuadée que l'amour est essentiel - mais, du peu que j'en ai vu sur le continent, j'ai l'impression que vous placez toujours trop d'attentes parfois non formulées dans votre partenaire. C'est peut-être lorsque ces attentes ne peuvent se réaliser que la souffrance a lieu ?
Je sais aussi que de là où je viens, nous avons une vision des choses bien plus... souples. L'amour est recherché, apprécié à sa juste valeur, mais nous n'attendons pas de l'autre qu'il change pour nous. L'amour est un bout de chemin à faire ensemble et, si nous souhaitons qu'il dure le plus longtemps possible, nous ne pleurons pas lorsqu'il apparaît que nos chemins doivent se séparer. Même si cela arrive, c'est assez rare de voir des couples se former et durer toute une vie.
D'après ce que j'ai compris, c'est surtout ce que vous recherchez sur le continent, non ? Un partenaire pour toute votre vie ? D'où les... mariages ?
Tapahari avait déjà eu plusieurs compagnons.
Des souvenirs agréables, de moments de vie partagés au milieu de son travail de chamane. Mais elle se souvenait ne pas avoir été abattue lorsque les relations ne convenaient plus à l'un ou à l'autre, ou que la vie faisait qu'ils ne pouvaient plus rester ensemble. Elle avait gardé une relation cordiale avec ses anciens compagnons et ils avaient continué leur chemin de vie.
Pour cela, la notion de mariage - ou le fait de se lier pour toute la vie à une personne unique - lui était absolument étrangère.
Elle reconnaissait l'abnégation et la beauté qu'il pouvait y avoir à faire cela pour l'autre mais... par les Anciens, très peu pour elle !
Penser que l'on pouvait mourir de froid sans être perdu en mer, simplement à cause des températures de l'air, lui tira un frisson. Le peu qu'elle savait de Rhadamanthe ne l'incitait pas à la curiosité !
- Je comprends mieux, je crois. Peut-être essaierai-je de faire l'expérience de Stratera. J'ai déjà vu la neige de loin, et cette eau figée en poudre de soie m'intrigue.
Elle se perdit un instant dans ses souvenirs de sommets enneigés et lointains sur la route de Crannsliabh, lors de l'Expédition.
La vive réaction de Beldura suite à sa question sur l'Amour l'inquiéta : avait-elle été impolie ?
S'était-elle mal exprimée ?
Écoutant avec surprise la réponse de la Reine, elle comprit que oui, elle avait mal formulée sa question.
Embarrassée, elle fit de son mieux pour éclaircir son propos :
- Je... navrée. Je voulais demander comment les habitants du continent voient l'Amour, mais merci d'avoir partagée votre vision des choses. Je vous rejoins sur certains points - je suis aussi persuadée que l'amour est essentiel - mais, du peu que j'en ai vu sur le continent, j'ai l'impression que vous placez toujours trop d'attentes parfois non formulées dans votre partenaire. C'est peut-être lorsque ces attentes ne peuvent se réaliser que la souffrance a lieu ?
Je sais aussi que de là où je viens, nous avons une vision des choses bien plus... souples. L'amour est recherché, apprécié à sa juste valeur, mais nous n'attendons pas de l'autre qu'il change pour nous. L'amour est un bout de chemin à faire ensemble et, si nous souhaitons qu'il dure le plus longtemps possible, nous ne pleurons pas lorsqu'il apparaît que nos chemins doivent se séparer. Même si cela arrive, c'est assez rare de voir des couples se former et durer toute une vie.
D'après ce que j'ai compris, c'est surtout ce que vous recherchez sur le continent, non ? Un partenaire pour toute votre vie ? D'où les... mariages ?
Tapahari avait déjà eu plusieurs compagnons.
Des souvenirs agréables, de moments de vie partagés au milieu de son travail de chamane. Mais elle se souvenait ne pas avoir été abattue lorsque les relations ne convenaient plus à l'un ou à l'autre, ou que la vie faisait qu'ils ne pouvaient plus rester ensemble. Elle avait gardé une relation cordiale avec ses anciens compagnons et ils avaient continué leur chemin de vie.
Pour cela, la notion de mariage - ou le fait de se lier pour toute la vie à une personne unique - lui était absolument étrangère.
Elle reconnaissait l'abnégation et la beauté qu'il pouvait y avoir à faire cela pour l'autre mais... par les Anciens, très peu pour elle !
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Jeu 21 Jan 2021 - 1:29
Béhékine écoutait la conversation des deux femmes, les yeux mi-clos.
Il avait beau y avoir à seulement quelques mètres de lui l'une des personnes les plus influentes au monde, il reconnaissait volontiers que c'était plutôt aux paroles de Tapahari qu'il était attentif.
Les questions de son amie montraient sa soif d'apprendre des cultures différentes à la sienne. Le Membraneux s'en voulait un peu de ne pas avoir su lui expliquer convenablement lorsqu'elle s'était dans un premier temps tournée vers lui ; il avait une vision très académique des Fêtes, n'ayant jamais eu d'intérêt pour la majorité d'entre elles - même si, par ennui, il avait participé à quelques unes - surtout celle du Courage et de l'Espérance qui lui était toujours passé au-dessus de la tête.
Jusqu'à maintenant.
Par opposition, la Reine Beldura Glow parlait en connaissances de causes, donnant une vision plus personnelle et mieux ancrée dans l'histoire, choses que la chamane semblait mieux appréhender. Il y avait véritablement une bonne alchimie entre les deux femmes...
Tapahari posa sa question sur l'Amour.
Béhékine oublia de respirer pendant plusieurs secondes, sentant un frisson glacé remonter le long de son épine dorsale, du bout de sa queue à la pointe de ses cornes.
Qu'est-ce qu'il lui prenait, tout à coup, de poser une question pareille à la Reine ? Et pourquoi ici et maintenant ?
Au ton de Beldura, il n'était pas le seul à avoir été surpris.
Il n'entendit presque pas la réponse de cette dernière alors que son cerveau tournait à plein régime.
Inquiétude et embarras commençaient à s'emparer de lui : Tapahari avait-elle compris les intentions cachées derrière son manège ? Savait-elle pour ses sentiments envers elle, alors même qu'il ne s'en était rendu compte que ce soir de leur véritable nature ?
Il la savait si perspicace...
Un instant, ses pensées se focalisèrent de nouveau sur la discussion qu'il entendait, et l'explication très personnelle donnée par la Reine.
Il avait soudain la sensation désagréable que quelque chose lui échappait. Que savait-il sur la vie de Beldura déjà ? Il s'était renseigné rapidement, sur elle et sur la plupart des figures politiques contemporaines, mais sa mémoire restait floue.
Elle n'était pas mariée, ça il en était certain. Mais... n'y avait-il pas eu quelque chose qui avait fait les titres sur sa vie personnelle ?
Il avait beau se creuser la cervelle, ça ne voulait pas revenir...
La réponse de Tapahari lui fit oublier ses tracas de mémoire. Il se donna mal au crâne tant il se concentra sur chaque mot, chaque intonation, chaque respiration... pour un peu, il se serait levé pour pouvoir sortir de derrière son mur végétal et ainsi l'observer de ses propres yeux ! Mais il se retint, fort heureusement pour Beldura sans doute.
Béhékine fut soulagé de comprendre que sa question sur ce sujet n'était pas due à une compréhension des sentiments du vieux Membraneux mais simplement à sa curiosité tout à fait innocente.
Sa candeur était parfois désarmante. Tout à fait charmante, à coup sûr, mais si souvent inattendue par Béhékine habitué à côtoyer bien moins de bonté et de franchise dans ses relations avec les mortels. La chamane était une bénédiction.
Il avait beau y avoir à seulement quelques mètres de lui l'une des personnes les plus influentes au monde, il reconnaissait volontiers que c'était plutôt aux paroles de Tapahari qu'il était attentif.
Les questions de son amie montraient sa soif d'apprendre des cultures différentes à la sienne. Le Membraneux s'en voulait un peu de ne pas avoir su lui expliquer convenablement lorsqu'elle s'était dans un premier temps tournée vers lui ; il avait une vision très académique des Fêtes, n'ayant jamais eu d'intérêt pour la majorité d'entre elles - même si, par ennui, il avait participé à quelques unes - surtout celle du Courage et de l'Espérance qui lui était toujours passé au-dessus de la tête.
Jusqu'à maintenant.
Par opposition, la Reine Beldura Glow parlait en connaissances de causes, donnant une vision plus personnelle et mieux ancrée dans l'histoire, choses que la chamane semblait mieux appréhender. Il y avait véritablement une bonne alchimie entre les deux femmes...
Tapahari posa sa question sur l'Amour.
Béhékine oublia de respirer pendant plusieurs secondes, sentant un frisson glacé remonter le long de son épine dorsale, du bout de sa queue à la pointe de ses cornes.
Qu'est-ce qu'il lui prenait, tout à coup, de poser une question pareille à la Reine ? Et pourquoi ici et maintenant ?
Au ton de Beldura, il n'était pas le seul à avoir été surpris.
Il n'entendit presque pas la réponse de cette dernière alors que son cerveau tournait à plein régime.
Inquiétude et embarras commençaient à s'emparer de lui : Tapahari avait-elle compris les intentions cachées derrière son manège ? Savait-elle pour ses sentiments envers elle, alors même qu'il ne s'en était rendu compte que ce soir de leur véritable nature ?
Il la savait si perspicace...
Un instant, ses pensées se focalisèrent de nouveau sur la discussion qu'il entendait, et l'explication très personnelle donnée par la Reine.
Il avait soudain la sensation désagréable que quelque chose lui échappait. Que savait-il sur la vie de Beldura déjà ? Il s'était renseigné rapidement, sur elle et sur la plupart des figures politiques contemporaines, mais sa mémoire restait floue.
Elle n'était pas mariée, ça il en était certain. Mais... n'y avait-il pas eu quelque chose qui avait fait les titres sur sa vie personnelle ?
Il avait beau se creuser la cervelle, ça ne voulait pas revenir...
La réponse de Tapahari lui fit oublier ses tracas de mémoire. Il se donna mal au crâne tant il se concentra sur chaque mot, chaque intonation, chaque respiration... pour un peu, il se serait levé pour pouvoir sortir de derrière son mur végétal et ainsi l'observer de ses propres yeux ! Mais il se retint, fort heureusement pour Beldura sans doute.
Béhékine fut soulagé de comprendre que sa question sur ce sujet n'était pas due à une compréhension des sentiments du vieux Membraneux mais simplement à sa curiosité tout à fait innocente.
Sa candeur était parfois désarmante. Tout à fait charmante, à coup sûr, mais si souvent inattendue par Béhékine habitué à côtoyer bien moins de bonté et de franchise dans ses relations avec les mortels. La chamane était une bénédiction.
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On a beau avoir étudié la magie pendant près d'un millénaire,
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Jeu 21 Jan 2021 - 14:22
Rester digne était difficile, il fallait l'admettre. Beldura n'avait absolument aucune envie de fondre en larmes ici, sur un des petits chemins des jardins de son palais, lors d’une fête où chacun pourrait à l’envi contempler sa souffrance, s’en inquiéter ou s’en repaître. Elle savait qu'elle avait tendance à trop en montrer, à trembler, à sursauter, à avoir peur, et même à pleurer. C’était une de ses plus grandes faiblesses, elle manquait de maîtrise d’elle-même, elle avait une sensibilité exacerbée. Pourtant, depuis des années, elle faisait en sorte, en public, de porter le masque associé à sa fonction. Elle savait, évidemment, que les traces de tout ceci pouvaient se lire sur son visage, dans sa corpulence. Lorsque ses suivantes devaient retoucher ses robes par exemple, ou accentuer son maquillage. Mais elle ne voulait pas, surtout pas se donner en spectacle, et faire, encore la une de quelconque journaux. Pire encore, si elle craquait à présent, c’est Tapahari qu’elle emmenait dans sa tourmente. Celle-ci n’en avait très certainement pas conscience, mais converser ainsi avec l’une des personnes les plus influentes d’Elysion amenait sur elle la lumière, et si Beldura était vue ayant un comportement étrange à ses côtés, comme par exemple se transformer en torrent de larmes en public, Tapahari serait harcelée de questions.
Pourtant, il était difficile de ne pas craquer tant ce que lui disait la chamane faisait écho à ses propres doutes, ses propres difficultés, ses propres échecs. Elle aurait aimé, à cet instant, aller se cacher derrière ce bosquet, ce mur végétal, cependant le maître amoureux s’y trouvait, et au vu de ce qu'il lui avait dit, elle préférait éviter de se retrouver nez à nez avec lui. De plus, disparaître ainsi allait sans aucun doute mener à l’inquiétude de ses gardes du corps, et à des recherches qui affoleraient tout le monde, ce qu’elle préférait éviter, et ce qui excluait donc de trouver un endroit à l’abri des regards où converser avec la chamane.
Cependant, sentant ses jambes trembler de plus en plus violemment, menaçant donc de cesser de la porter sans plus de sommation, elle chercha du regard autour d’elle un banc. Par chance, il y avait, non loin, au détour d’un chemin, une sorte d’alcôve (en réalité un treillage formant un demi cocon), recouverte de roses en fleurs, et abritant un banc. Les rosiers ne permettaient pas de boucher totalement la vue, aussi ceux qui avaient pour charge de la surveiller pourraient-ils toujours l’apercevoir, mais cela leur permettait aussi de s’éloigner de tous les regards, et de pouvoir parler plus librement. Elles restaient cependant à portée d’oreille du maître de Tapahari, et cela permettrait à Beldura de ne plus craindre que ses jambes ne cessent de la porter. Elle mena donc doucement Tapahari là-bas.
Excusez-moi, j’ai besoin de m’asseoir un instant.
Elle lui sourit, tout en tentant de s’asseoir sans s’écrouler sur le banc.
Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas m’évanouir, et vous n'avez rien fait de mal, lui sourit-elle, anticipant son inquiétude. Il y a simplement des sujets plus … sensibles que d’autres, dirons-nous.
Elle reprit légèrement son souffle et fit en sorte de juguler les tremblements de sa voix.
Je suis désolée de cette réaction de ma part, c’est complètement ridicule. Cela n’est évidemment pas du tout lié à vous, mais je ne suis pas très à l’aise sur ce sujet, quoiqu’en discuter avec vous soit extrêmement intéressant.
Elle lui sourit, ses mains posées sur les cuisses, l’une sur l’autre, afin de les empêcher de s’agiter hors de son contrôle.
Je souscris tout à fait à votre vision, et je pense, en effet que si nous avions également cette perception des choses, tout ceci serait sans nul doute plus simple. En réalité je pense que malheureusement, une partie de nos problèmes vient de l’idée d’un amour unique pour toute une vie, en effet, l’autre vient également de cette idée que nous avons tendance à avoir de l’amour et du mariage comme les clés d’une vie accomplie. De fait, je crois qu’il y a une tendance à surinvestir peut-être certaines relations, qui en effet poussent les concernés à tenter de changer soi-même, et changer son partenaire, pour … correspondre disons à cette vision.
Sa voix s’étrangla, et elle dut respirer lentement pour reprendre le contrôle de sa parole. Isaac s'imposait à chacun de ses mots. Son visage flottait dans le vague, son sourire toujours un peu moqueur.
Je crois que beaucoup de gens souscrivent à cette vision plus par convention sociale que par réelle conviction, malheureusement. Il arrive aussi que l'on cède, disons, à la pression des pairs, reléguant ses ambitions ou ses goûts par exemple.
Elle tenta un sourire, qui apparut plus biscornu qu’elle ne l'aurait souhaité. Elle avait la sensation d’entendre de nouveau sa voix, ses mots le jour où il était parti.
Il y a également des mariages arrangés ici encore. Certains envisagent le mariage comme un simple contrat, une manière de gagner du pouvoir ou de l’argent. Il faut admettre qu’avec ou sans amour, cela reste un contrat, et cela peut en effet avoir son utilité, mais il est encore parfois utilisé uniquement pour cela. Nous avons tant d’us et coutumes ici qui me paraissent encore si étranges …
Elle lui sourit, faiblement, se reposant contre le banc pour reprendre son souffle, très pâle. C'était comme si l’odeur d'Isaac lui parvenait de nouveau, l’odeur au creux de son torse, le soir quand ils allaient se coucher. En parlant ainsi à Tapahari, elle avait l’impression de lui redire ce qu’il lui avait dit, et surtout, de ne lui parler que de lui, sans le nommer. Elle fut soudain secoué d’un sanglot fort, ressemblant presque à un spasme vomitif, et de premières larmes roulèrent sur son visage, qu’elle essuya du mieux qu'elle put, en vitesse.
Je suis désolée, j’ai la sensation que je vous dois une explication pour mon comportement si étrange.
Elle essuya plus de larmes du revers de la main.
Je ne suis vraiment pas la mieux placée pour vous parler d’amour, vous savez. Mes connaissances reposent sur beaucoup d’académisme et fort peu d’expérience, mais c’est ce peu d’expérience qui est parvenu à m’amener à l’état que vous voyez aujourd’hui, et à ce à quoi vous aviez déjà pu assister.
Elle parvenait à parler, mais c’était plus de l’ordre du souffle, du murmure.
Je ne veux pas que vous ayez l’impression que je me plains … J’ai été orpheline très jeune, puis jusqu’à mon couronnement, j’ai été très longtemps très seule. Puis, lors de mon couronnement j’ai rencontré quelqu’un qui est devenu ce que j’avais de plus cher, mon unique ami. Pourtant, quelques temps plus tard, je suis tombée amoureuse, et nous nous sommes éloignés. Il est mort, il y a, bientôt trois ans. Peu longtemps après je me suis fiancée avec l’homme que j’aimais, mais, il y a quelques mois, il est parti, en se rendant compte qu’il ne souhaiterait jamais être roi.
Elle avait débité tout cela d’un trait, comme on arracherait un pansement. C'était la première fois qu’elle disait les faits avec une telle clarté. C'était la première fois qu’elle s’autorisait à aborder le décès de Sorga et la départ d’Isaac ainsi.
Les seules fois où j’ai aimé, j’ai fini par perdre ceux à qui je tenais, bien trop souvent de manière définitive. Evidemment, ce n’était pas leur faute. Quant à cet homme, je ne lui en veux pas, il a eu raison, car cela ne lui aurait apporté que du malheur, mais … Cela ne suffit pas à absorber la douleur de la perte. Vous n’avez rien à voir avec ça, évidemment, mais je ne veux pas que vous vous inquiétiez. Ce n’est pas de votre faute si je suis dans cet état.
Elle lui sourit doucement, et sa voix, peu à peu reprit un volume normal, sans qu'elle ne cesse d’écraser les larmes sur ses joues avec ses mains à présent aussi mouillées que son visage.
Je suis désolée de me dévoiler ainsi, c’est peu digne d’une reine … Vos questions ont touché plus juste que vous ne l’auriez cru, je crois et … je n’ai personne avec qui parler usuellement.
Ce n’était pas une plainte, simplement un constat.
Pourtant, il était difficile de ne pas craquer tant ce que lui disait la chamane faisait écho à ses propres doutes, ses propres difficultés, ses propres échecs. Elle aurait aimé, à cet instant, aller se cacher derrière ce bosquet, ce mur végétal, cependant le maître amoureux s’y trouvait, et au vu de ce qu'il lui avait dit, elle préférait éviter de se retrouver nez à nez avec lui. De plus, disparaître ainsi allait sans aucun doute mener à l’inquiétude de ses gardes du corps, et à des recherches qui affoleraient tout le monde, ce qu’elle préférait éviter, et ce qui excluait donc de trouver un endroit à l’abri des regards où converser avec la chamane.
Cependant, sentant ses jambes trembler de plus en plus violemment, menaçant donc de cesser de la porter sans plus de sommation, elle chercha du regard autour d’elle un banc. Par chance, il y avait, non loin, au détour d’un chemin, une sorte d’alcôve (en réalité un treillage formant un demi cocon), recouverte de roses en fleurs, et abritant un banc. Les rosiers ne permettaient pas de boucher totalement la vue, aussi ceux qui avaient pour charge de la surveiller pourraient-ils toujours l’apercevoir, mais cela leur permettait aussi de s’éloigner de tous les regards, et de pouvoir parler plus librement. Elles restaient cependant à portée d’oreille du maître de Tapahari, et cela permettrait à Beldura de ne plus craindre que ses jambes ne cessent de la porter. Elle mena donc doucement Tapahari là-bas.
Excusez-moi, j’ai besoin de m’asseoir un instant.
Elle lui sourit, tout en tentant de s’asseoir sans s’écrouler sur le banc.
Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas m’évanouir, et vous n'avez rien fait de mal, lui sourit-elle, anticipant son inquiétude. Il y a simplement des sujets plus … sensibles que d’autres, dirons-nous.
Elle reprit légèrement son souffle et fit en sorte de juguler les tremblements de sa voix.
Je suis désolée de cette réaction de ma part, c’est complètement ridicule. Cela n’est évidemment pas du tout lié à vous, mais je ne suis pas très à l’aise sur ce sujet, quoiqu’en discuter avec vous soit extrêmement intéressant.
Elle lui sourit, ses mains posées sur les cuisses, l’une sur l’autre, afin de les empêcher de s’agiter hors de son contrôle.
Je souscris tout à fait à votre vision, et je pense, en effet que si nous avions également cette perception des choses, tout ceci serait sans nul doute plus simple. En réalité je pense que malheureusement, une partie de nos problèmes vient de l’idée d’un amour unique pour toute une vie, en effet, l’autre vient également de cette idée que nous avons tendance à avoir de l’amour et du mariage comme les clés d’une vie accomplie. De fait, je crois qu’il y a une tendance à surinvestir peut-être certaines relations, qui en effet poussent les concernés à tenter de changer soi-même, et changer son partenaire, pour … correspondre disons à cette vision.
Sa voix s’étrangla, et elle dut respirer lentement pour reprendre le contrôle de sa parole. Isaac s'imposait à chacun de ses mots. Son visage flottait dans le vague, son sourire toujours un peu moqueur.
Je crois que beaucoup de gens souscrivent à cette vision plus par convention sociale que par réelle conviction, malheureusement. Il arrive aussi que l'on cède, disons, à la pression des pairs, reléguant ses ambitions ou ses goûts par exemple.
Elle tenta un sourire, qui apparut plus biscornu qu’elle ne l'aurait souhaité. Elle avait la sensation d’entendre de nouveau sa voix, ses mots le jour où il était parti.
Il y a également des mariages arrangés ici encore. Certains envisagent le mariage comme un simple contrat, une manière de gagner du pouvoir ou de l’argent. Il faut admettre qu’avec ou sans amour, cela reste un contrat, et cela peut en effet avoir son utilité, mais il est encore parfois utilisé uniquement pour cela. Nous avons tant d’us et coutumes ici qui me paraissent encore si étranges …
Elle lui sourit, faiblement, se reposant contre le banc pour reprendre son souffle, très pâle. C'était comme si l’odeur d'Isaac lui parvenait de nouveau, l’odeur au creux de son torse, le soir quand ils allaient se coucher. En parlant ainsi à Tapahari, elle avait l’impression de lui redire ce qu’il lui avait dit, et surtout, de ne lui parler que de lui, sans le nommer. Elle fut soudain secoué d’un sanglot fort, ressemblant presque à un spasme vomitif, et de premières larmes roulèrent sur son visage, qu’elle essuya du mieux qu'elle put, en vitesse.
Je suis désolée, j’ai la sensation que je vous dois une explication pour mon comportement si étrange.
Elle essuya plus de larmes du revers de la main.
Je ne suis vraiment pas la mieux placée pour vous parler d’amour, vous savez. Mes connaissances reposent sur beaucoup d’académisme et fort peu d’expérience, mais c’est ce peu d’expérience qui est parvenu à m’amener à l’état que vous voyez aujourd’hui, et à ce à quoi vous aviez déjà pu assister.
Elle parvenait à parler, mais c’était plus de l’ordre du souffle, du murmure.
Je ne veux pas que vous ayez l’impression que je me plains … J’ai été orpheline très jeune, puis jusqu’à mon couronnement, j’ai été très longtemps très seule. Puis, lors de mon couronnement j’ai rencontré quelqu’un qui est devenu ce que j’avais de plus cher, mon unique ami. Pourtant, quelques temps plus tard, je suis tombée amoureuse, et nous nous sommes éloignés. Il est mort, il y a, bientôt trois ans. Peu longtemps après je me suis fiancée avec l’homme que j’aimais, mais, il y a quelques mois, il est parti, en se rendant compte qu’il ne souhaiterait jamais être roi.
Elle avait débité tout cela d’un trait, comme on arracherait un pansement. C'était la première fois qu’elle disait les faits avec une telle clarté. C'était la première fois qu’elle s’autorisait à aborder le décès de Sorga et la départ d’Isaac ainsi.
Les seules fois où j’ai aimé, j’ai fini par perdre ceux à qui je tenais, bien trop souvent de manière définitive. Evidemment, ce n’était pas leur faute. Quant à cet homme, je ne lui en veux pas, il a eu raison, car cela ne lui aurait apporté que du malheur, mais … Cela ne suffit pas à absorber la douleur de la perte. Vous n’avez rien à voir avec ça, évidemment, mais je ne veux pas que vous vous inquiétiez. Ce n’est pas de votre faute si je suis dans cet état.
Elle lui sourit doucement, et sa voix, peu à peu reprit un volume normal, sans qu'elle ne cesse d’écraser les larmes sur ses joues avec ses mains à présent aussi mouillées que son visage.
Je suis désolée de me dévoiler ainsi, c’est peu digne d’une reine … Vos questions ont touché plus juste que vous ne l’auriez cru, je crois et … je n’ai personne avec qui parler usuellement.
Ce n’était pas une plainte, simplement un constat.
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Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Dim 24 Jan 2021 - 22:06
Remarquant l'air soudain plus fragile de Beldura, Tapahari se laissa emmener un peu à l'écart, sur un banc camouflé par une autre sphère végétale. La chamane jeta tout de même un œil vers l'endroit où elle savait que son mentor s'était abrité des regards. Suivrait-il le mouvement, au risque de se rendre visible de la Reine ?
Elle s'assit, un peu coupable d'avoir provoquée ce qui ressemblait à une crise d'anxiété, sans en comprendre tout à fait la cause.
Beldura s'expliqua ensuite, longuement, maîtrisant à grande peine les tremblements de sa voix. Passée l'explication sur le mariage qui lui confirma qu'elle ne comprenait pas beaucoup les us et coutumes du continent, la Reine lui confessa les raisons derrière son trouble.
Tapahari écouta, attentive et silencieuse, consciente qu'elle était sans doute la première à recevoir ces mots.
La chamane mit les doigts dans le tas d'amulettes qui pendaient à son cou, trouvant et triturant machinalement un petit médaillon en forme de lézard - l'animal capable de se régénérer représentant son serment et son rôle de guérisseuse - et réfléchit un instant.
Malgré les mots de Beldura lui assurant que ce n'était pas sa faute, elle se sentait du coup belle et bien coupable d'avoir remué le couteau dans la plaie d'une blessure invisible, avec ses questions. Le chagrin d'amour était donc si violent que cela, sur le continent ? Elle avait connu des adolescents de sa tribu qui avaient eu du mal à se remettre d'une première relation, par manque d'expérience, mais jamais au point de développer de tels états d'épuisement. Aimait-on aussi fort, sur le continent ?
Plutôt que s'excuser une énième fois pour ses faux-pas, Tapahari décida de suivre une approche qu'elle espérait plus constructive cette fois, en endossant son rôle de chamane :
- Bravo à vous déjà, pour avoir eu le courage de vous confier. C'est un gros premier pas.
Je... comment dire ? J'ai conscience de ne pas parfaitement comprendre et j'ignore si je pourrai vous aider mais... je peux au moins essayer. Même si nous sommes à un endroit sans doute peu approprié...
Elle fit une brève pause, le silence qui les entourait dérangé par la musique des bals finalement très proches.
Tapahari réflchit un instant de plus, choisissant ses mots comme elle le ferait face à un membre de sa tribu venu chercher conseil auprès d'elle :
- Il est évident que vous portez plusieurs douleurs en vous. Le décès de votre ami, le départ de celui que vous aimiez, la pression que vous avez sur les épaules, avec votre position dans ce Palais aussi j'imagine...
Mon peuple a un proverbe "l'arbre frappé par la foudre et déraciné donne souvent les meilleures graines." Vous ne pourrez sans doute jamais vous débarrasser de ces douleurs, elles font partie de vous, de votre chemin de vie. Mais vous pouvez choisir de continuer à avancer, de vous concentrer sur les souvenirs agréables, les enrichissements que vous avez tirés de ceux qui ne sont plus avec vous aujourd'hui.
C'est difficile, je le sais. Cela peut même paraître impossible mais... le premier pas est toujours le plus difficile.
Elle posa ses mains sur celles de la reine, et lui offrit ce qu'elle espérait être son sourire le plus confiant :
- Un pas après l'autre, vous pourrez peu à peu laisser cette douleur derrière vous. Sans l'effacer. Ni l'oublier. Mais elle ne vous accablera plus.
Même si vous devez effectuer cette démarche vous-même et de votre propre volonté, vous n'êtes pas obligée de l'accomplir seule.
Parler est un bon moyen d'avancer, échanger avec quelqu'un en qui vous avez confiance. J'ignore si je pourrai avoir ce rôle mais, par les Anciens, je vous jure que je souhaite essayer !
Elle s'assit, un peu coupable d'avoir provoquée ce qui ressemblait à une crise d'anxiété, sans en comprendre tout à fait la cause.
Beldura s'expliqua ensuite, longuement, maîtrisant à grande peine les tremblements de sa voix. Passée l'explication sur le mariage qui lui confirma qu'elle ne comprenait pas beaucoup les us et coutumes du continent, la Reine lui confessa les raisons derrière son trouble.
Tapahari écouta, attentive et silencieuse, consciente qu'elle était sans doute la première à recevoir ces mots.
La chamane mit les doigts dans le tas d'amulettes qui pendaient à son cou, trouvant et triturant machinalement un petit médaillon en forme de lézard - l'animal capable de se régénérer représentant son serment et son rôle de guérisseuse - et réfléchit un instant.
Malgré les mots de Beldura lui assurant que ce n'était pas sa faute, elle se sentait du coup belle et bien coupable d'avoir remué le couteau dans la plaie d'une blessure invisible, avec ses questions. Le chagrin d'amour était donc si violent que cela, sur le continent ? Elle avait connu des adolescents de sa tribu qui avaient eu du mal à se remettre d'une première relation, par manque d'expérience, mais jamais au point de développer de tels états d'épuisement. Aimait-on aussi fort, sur le continent ?
Plutôt que s'excuser une énième fois pour ses faux-pas, Tapahari décida de suivre une approche qu'elle espérait plus constructive cette fois, en endossant son rôle de chamane :
- Bravo à vous déjà, pour avoir eu le courage de vous confier. C'est un gros premier pas.
Je... comment dire ? J'ai conscience de ne pas parfaitement comprendre et j'ignore si je pourrai vous aider mais... je peux au moins essayer. Même si nous sommes à un endroit sans doute peu approprié...
Elle fit une brève pause, le silence qui les entourait dérangé par la musique des bals finalement très proches.
Tapahari réflchit un instant de plus, choisissant ses mots comme elle le ferait face à un membre de sa tribu venu chercher conseil auprès d'elle :
- Il est évident que vous portez plusieurs douleurs en vous. Le décès de votre ami, le départ de celui que vous aimiez, la pression que vous avez sur les épaules, avec votre position dans ce Palais aussi j'imagine...
Mon peuple a un proverbe "l'arbre frappé par la foudre et déraciné donne souvent les meilleures graines." Vous ne pourrez sans doute jamais vous débarrasser de ces douleurs, elles font partie de vous, de votre chemin de vie. Mais vous pouvez choisir de continuer à avancer, de vous concentrer sur les souvenirs agréables, les enrichissements que vous avez tirés de ceux qui ne sont plus avec vous aujourd'hui.
C'est difficile, je le sais. Cela peut même paraître impossible mais... le premier pas est toujours le plus difficile.
Elle posa ses mains sur celles de la reine, et lui offrit ce qu'elle espérait être son sourire le plus confiant :
- Un pas après l'autre, vous pourrez peu à peu laisser cette douleur derrière vous. Sans l'effacer. Ni l'oublier. Mais elle ne vous accablera plus.
Même si vous devez effectuer cette démarche vous-même et de votre propre volonté, vous n'êtes pas obligée de l'accomplir seule.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Lun 8 Fév 2021 - 12:57
Beldura cligna des yeux, interdite par la réaction de la chamane. Elle n’était pas habituée à ce que l’on se soucie d’elle de cette façon. Habituellement, elle ne parlait pas de ce qui l’accablait, et chacun évitait soigneusement le sujet. Mais, les rares fois où elle s’était ouverte, craquant sous le poids de la pression et de la douleur combinées, les gens avaient plutôt été fuyants et gênés, voire avaient porté un certain jugement, à quelques exceptions près -comme Sorga, ou Isaac, ou même Aurore. Là, c’était encore différent. Elle n’était asp aussi proche de Tapahari qu’elle l’avait été d’Aurore, d’Isaac, ou de Sorga. Elle n’avait vu la chamane que trois fois, c’était la seconde fois qu’elle lui parlait. Celle-ci l’avait donc bien moins vue qu'une grande partie des gens devant qui elle avait soudain craqué, à qui elle s’était soudain confiée. Et pourtant, sa réaction était juste, pleine d’empathie. Elle semblait partiellement comprendre ce qu'elle ressentait, sans tenter de se mettre à sa place, de lui imposer sa propre expérience, ou de comparer une souffrance. Et elle ne semblait pas non plus tenter de comprendre ce qui était hors de sa portée. Elle l’avait écoutée, attentivement, et lui donnait une vision réflexive. Elle expliquait, calmement, en la menant avec douceur sur la voie du mieux-être, sans que Beldura elle-même ne se rende compte que la chamane étalait sur ses plaies un miel doux, riche, qui les aiderait à cicatriser. Pour la première fois, sa douleur était acceptée, calmement. Elle n’en déclenchait pas d’autre. Elle était comprise, dans sa globalité, et tout son mal-être, toute sa souffrance était soudain prise en compte, sans panique, sans tristesse, sans jugement, sans culpabilité. Ce simple fait était apaisant. Elle écouta attentivement ce que lui disait Tapahari, goûtant à l’étrange sensation, un peu oubliée, de se sentir comprise, de ne plus être seule. Si elle sursauta lorsque la chamanae posa ses mains sur les siennes, elle ne les retira pas pour autant, profitant du contact chaud de la peau de la jeune femme contre la sienne, une autre sensation fannée, effacée. Le poids qu’elle portait lui semblait déjà plus léger, et dans ses yeux ce n’étaient plus des larmes de tristesse qui brillaient, mais bien des larmes de reconnaissance, de soulagement.
Merci, parvint-elle tout juste à murmurer, la voix nouée par l’émotion, espérant que Tapahari comprendrait, par ce simple mot, la répercussion de ses paroles sur elle-même, et l’importance de ce qu’elle venait de lui dire mais aussi qu'elle acceptait qu'elle l’aide, ce qui, auparavant, n’était jamais arrivé.
Elle fit ensuite en sorte de reprendre son souffle, de calmer les battements de son coeur. Elle lui sourit doucement. Elle savait que le chemin à parcourir était long, très long, et doutait grandement d’y parvenir complètement. Cependant, si elle était accompagnée, ce serait plus simple. Cela permettrait déjà de rendre la douleur plus acceptable, sans doute. C’était déjà un pas important, au vu de là où elle se trouvait.
Merci, parvint-elle tout juste à murmurer, la voix nouée par l’émotion, espérant que Tapahari comprendrait, par ce simple mot, la répercussion de ses paroles sur elle-même, et l’importance de ce qu’elle venait de lui dire mais aussi qu'elle acceptait qu'elle l’aide, ce qui, auparavant, n’était jamais arrivé.
Elle fit ensuite en sorte de reprendre son souffle, de calmer les battements de son coeur. Elle lui sourit doucement. Elle savait que le chemin à parcourir était long, très long, et doutait grandement d’y parvenir complètement. Cependant, si elle était accompagnée, ce serait plus simple. Cela permettrait déjà de rendre la douleur plus acceptable, sans doute. C’était déjà un pas important, au vu de là où elle se trouvait.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Ven 12 Fév 2021 - 3:11
A son grand soulagement - et aussi un peu à sa grande surprise - ses paroles semblèrent au moins apaiser Beldura ; son visage détendu malgré ses larmes - qui avaient l'air d'être causées par autre chose que sa détresse - puis ce remerciement soufflé à voix basse suivi de sa maîtrise respiratoire et d'un sourire : autant d'indices qui lui montraient que, peut-être, l’abcès de souffrance avait commencé à se fissurer. Ou au moins Beldura avait mieux conscience de ce qu'elle devait fissurer.
Le premier pas vers la guérison était souvent simplement accepter que l'on avait des problèmes à régler. Et se rendre compte que cette guérison était possible.
Tapahari ignorait si elle saurait - étant donnée leurs différentes cultures - véritablement aider la Reine de Minos. A moins que ce soit justement car elles venaient de peuples différents, qu'elles pourraient échanger sans le lourd bagage social dû à leurs rôles respectifs.
Comme Beldura l'avait dit, elle n'avait personne avec qui parler habituellement. Son rôle de Reine de tout un continent l'isolait à coup sûr, malgré elle.
La chamane comprenait ; son propre statut et son lien étroit avec le monde des esprits faisaient que ses compatriotes la traitaient avec plus de respect que les autres, ce qui l'avait toujours dérangée et la forçait à lutter sans cesse contre ces petits barrières sociales.
En définitive, Tapahari voulait vraiment l'aider et espérait y parvenir. Au moins un peu, encouragée par ce premier pas effectué par Beldura à l'instant.
- Si vous voulez bien de mon aide, je peux essayer de vous accompagner sur vos premiers pas. Peut-être pourrons-nous nous retrouver une ou deux fois par mois pour discuter comme nous venons de le faire ?
Seulement...
Elle ne vivait pas sur Minos. Elle avait ses propres obligations auprès des habitants des îles.
Et elle ne voyait pas comment elles pourraient échanger facilement sur une telle distance. La chamane n'avait pas ce pouvoir...
Son regard se fit un peu vague pendant un instant, puis elle expliqua son trouble directement à Beldura :
- Mais où ? Et comment ? Je ne peux plus m'éloigner trop longtemps des miens, tout comme vous ne pouvez sans doute pas le faire non plus... il y a bien le Poisson-globe qui fait la navette, mais son passage est parfois bien retardé en ce moment, et je pense qu'un message ne vaut pas une discussion...
Peut-être que mon mentor aurait une solution ! Il est plein de ressources ! Je reviens.
Gagnée par sa soudaine inspiration, elle se releva d'un bond et, avec un sourire d'encouragement pour Beldura, la chamane se dirigea d'un pas sûr vers le mur végétal - entourant un banc très similaire à celui sur lequel elles s'étaient installées à l'abri des regards - qui cachait son mentor.
Le premier pas vers la guérison était souvent simplement accepter que l'on avait des problèmes à régler. Et se rendre compte que cette guérison était possible.
Tapahari ignorait si elle saurait - étant donnée leurs différentes cultures - véritablement aider la Reine de Minos. A moins que ce soit justement car elles venaient de peuples différents, qu'elles pourraient échanger sans le lourd bagage social dû à leurs rôles respectifs.
Comme Beldura l'avait dit, elle n'avait personne avec qui parler habituellement. Son rôle de Reine de tout un continent l'isolait à coup sûr, malgré elle.
La chamane comprenait ; son propre statut et son lien étroit avec le monde des esprits faisaient que ses compatriotes la traitaient avec plus de respect que les autres, ce qui l'avait toujours dérangée et la forçait à lutter sans cesse contre ces petits barrières sociales.
En définitive, Tapahari voulait vraiment l'aider et espérait y parvenir. Au moins un peu, encouragée par ce premier pas effectué par Beldura à l'instant.
- Si vous voulez bien de mon aide, je peux essayer de vous accompagner sur vos premiers pas. Peut-être pourrons-nous nous retrouver une ou deux fois par mois pour discuter comme nous venons de le faire ?
Seulement...
Elle ne vivait pas sur Minos. Elle avait ses propres obligations auprès des habitants des îles.
Et elle ne voyait pas comment elles pourraient échanger facilement sur une telle distance. La chamane n'avait pas ce pouvoir...
Son regard se fit un peu vague pendant un instant, puis elle expliqua son trouble directement à Beldura :
- Mais où ? Et comment ? Je ne peux plus m'éloigner trop longtemps des miens, tout comme vous ne pouvez sans doute pas le faire non plus... il y a bien le Poisson-globe qui fait la navette, mais son passage est parfois bien retardé en ce moment, et je pense qu'un message ne vaut pas une discussion...
Peut-être que mon mentor aurait une solution ! Il est plein de ressources ! Je reviens.
Gagnée par sa soudaine inspiration, elle se releva d'un bond et, avec un sourire d'encouragement pour Beldura, la chamane se dirigea d'un pas sûr vers le mur végétal - entourant un banc très similaire à celui sur lequel elles s'étaient installées à l'abri des regards - qui cachait son mentor.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Sam 13 Fév 2021 - 4:16
Le banc choisi par la Reine était dans son champ de vision.
Du coup, comme il ne tenait toujours pas à ce que la soirée finisse par un hurlement de terreur royal, il s'était reculé au maximum, comptant sur le manque d'éclairage et sa fourrure sombre pour passer inaperçu. Mais il n'avait pas pu lutter contre sa curiosité pour se cacher entièrement, si bien que ses yeux félins restaient visibles, reflétant la plus petite particule de lumière et les transformant en deux disques jaunes.
Fort heureusement, la Reine était tournée vers Tapahari et pas vers lui. Il n'entendit au final que très peu de son explication, murmurée en lui tournant le dos et le son couvert par celui des musiques des bals alentours, mais il n'eut besoin que de quelques bribes pour savoir qu'il s'agissait d'une confession assez personnelle. Intime, peut-être, s'il osait user de ce terme.
Le Membraneux bestial prit conscience qu'il ne connaissait de la Reine que des généralités et que, après l'avoir croisée seulement deux fois, Tapahari avait suffisamment gagnée la confiance de Beldura pour recevoir des confidences de cette façon.
Elle était vraiment douée avec les gens, et savait inspirer confiance.
Béhékine l'admirait pour cela, et l'aimait pour la bonté et l'humanité avec laquelle elle se servait de cette confiance pour faire ressortir le meilleur chez les autres. Mais il ne chercherait jamais à l'imiter : sa confiance dans les mortels était bien trop basse aujourd'hui.
En vérité, Tapahari était la dernière en qui il avait pleinement confiance, pour de bonnes raisons. Il appréciait la plupart des membres de la communauté de la chamane, mais pas assez pour parler de confiance ; ils vivaient en bon voisinage.
Aussi, il savait qu'il ne ferait sûrement jamais confiance à Beldura par exemple. Peu importe son caractère, son histoire ou les tragédies qu'elle avait vécue, elle était la supérieure directe de celui qui l'avait poignardé dans le dos. Et elle était à la tête d'un continent tout entier depuis presque dix ans : survivre en politique chez les mortels, pendant aussi longtemps, était un exploit qui le poussait à la prudence. Pour le Membraneux, rester loin de Beldura était une excellente idée sur tous les plans.
Pour cela, entendre Tapahari proposer son aide sur le long terme l'emplissait d'appréhension. Son amie avait-elle conscience des risques qu'elle prenait, à attirer l'attention des puissants sur elle et les îles ?
Béhékine se redressa du mieux qu'il put lorsque la chamane se releva pour s'approcher de là où il était d'un bon pas.
Lisant aisément toute sa détermination sur son visage et dans son regard, il ne pouvait que l'admirer à cet instant. Et il était très heureux d'être camouflé par les ombres du coup !
Elle s'arrêta assez vite, n'ayant pour le localiser que ses yeux réfléchissants la moindre lumière au milieu d'une masse plus noire dans la pénombre.
- Noble esprit, est-ce que vous avez pu entendre notre conversation ?
- Pas entièrement. Mais tu veux trouver un moyen de continuer cette conversation avec la Reine, c'est cela ?
- Oui... est-ce que vous pourriez nous aider ?
Le Membraneux bestial soupira intérieurement.
Il était persuadé que c'était une mauvaise idée.
Il en était sûr même.
Pourtant, il ne pouvait rien refuser à Tapahari. Pas lorsque c'était sa bonté qui la guidait dans ses choix.
- Peut-être... t'amener par magie jusqu'ici de façon régulière risque de représenter une grosse logistique et de nous prendre beaucoup de temps à nous deux pour chaque voyage. Et si vous mettiez en place une relation épistolaire ?
- De quoi s'agit-il ?
- De lettres, jeune fille. Plus facile à mettre en place et plus discret, et mes garçons seraient ravis de se dégourdir les pattes et de jouer les facteurs, j'en suis certain. Il suffirait juste de convenir d'une fréquence et d'une boîte postale où déposer les lettres, si vous voulez rester hors des circuits du Palais.
Il avait parlé fort, pour que Beldura puisse l'entendre. Tapahari réfléchit un instant, avant de se retourner vers la Reine pour lui demander directement :
- Hmm... est-ce que cela vous conviendrait, Beldura ?
Béhékine sentait que Tapahari aurait sans doute préféré pouvoir voir Beldura en personne pour chacun de leur rendez-vous si elles mettaient effectivement quelque chose en place.
Mais rester loin d'Elysée... c'était préférable, pour le moment.
Il comprenait aussi qu'elle ne voyait pas forcément l'avantage de messages écrits ; sa culture toute entière en était quasiment dépourvue, se concentrant sur la transmission orale. Il savait aussi qu'elle était plus que rouillée avec la lecture et l'écriture ; elle avait appris, mais son manque de pratique était évident... et très charmant lorsqu'elle devait lire ou écrire en sa présence.
Ils n'attendaient plus que la réaction de Beldura.
Béhékine devait s'avouer qu'il espérait qu'elle rejetterait l'idée, et que Tapahari ne prendrait pas de risques à la contacter régulièrement. Mais il aiderait et soutiendrait son amie dans tous les cas, veillant à sa sécurité et celle de son île comme il s'était juré de le faire.
Il était aussi, maintenant qu'il avait parlé avec Tapahari et qu'elle se tenait tout à côté de lui, bien moins caché de la Reine... mais bon, il faisait toujours aussi noir.
Du coup, comme il ne tenait toujours pas à ce que la soirée finisse par un hurlement de terreur royal, il s'était reculé au maximum, comptant sur le manque d'éclairage et sa fourrure sombre pour passer inaperçu. Mais il n'avait pas pu lutter contre sa curiosité pour se cacher entièrement, si bien que ses yeux félins restaient visibles, reflétant la plus petite particule de lumière et les transformant en deux disques jaunes.
Fort heureusement, la Reine était tournée vers Tapahari et pas vers lui. Il n'entendit au final que très peu de son explication, murmurée en lui tournant le dos et le son couvert par celui des musiques des bals alentours, mais il n'eut besoin que de quelques bribes pour savoir qu'il s'agissait d'une confession assez personnelle. Intime, peut-être, s'il osait user de ce terme.
Le Membraneux bestial prit conscience qu'il ne connaissait de la Reine que des généralités et que, après l'avoir croisée seulement deux fois, Tapahari avait suffisamment gagnée la confiance de Beldura pour recevoir des confidences de cette façon.
Elle était vraiment douée avec les gens, et savait inspirer confiance.
Béhékine l'admirait pour cela, et l'aimait pour la bonté et l'humanité avec laquelle elle se servait de cette confiance pour faire ressortir le meilleur chez les autres. Mais il ne chercherait jamais à l'imiter : sa confiance dans les mortels était bien trop basse aujourd'hui.
En vérité, Tapahari était la dernière en qui il avait pleinement confiance, pour de bonnes raisons. Il appréciait la plupart des membres de la communauté de la chamane, mais pas assez pour parler de confiance ; ils vivaient en bon voisinage.
Aussi, il savait qu'il ne ferait sûrement jamais confiance à Beldura par exemple. Peu importe son caractère, son histoire ou les tragédies qu'elle avait vécue, elle était la supérieure directe de celui qui l'avait poignardé dans le dos. Et elle était à la tête d'un continent tout entier depuis presque dix ans : survivre en politique chez les mortels, pendant aussi longtemps, était un exploit qui le poussait à la prudence. Pour le Membraneux, rester loin de Beldura était une excellente idée sur tous les plans.
Pour cela, entendre Tapahari proposer son aide sur le long terme l'emplissait d'appréhension. Son amie avait-elle conscience des risques qu'elle prenait, à attirer l'attention des puissants sur elle et les îles ?
Béhékine se redressa du mieux qu'il put lorsque la chamane se releva pour s'approcher de là où il était d'un bon pas.
Lisant aisément toute sa détermination sur son visage et dans son regard, il ne pouvait que l'admirer à cet instant. Et il était très heureux d'être camouflé par les ombres du coup !
Elle s'arrêta assez vite, n'ayant pour le localiser que ses yeux réfléchissants la moindre lumière au milieu d'une masse plus noire dans la pénombre.
- Noble esprit, est-ce que vous avez pu entendre notre conversation ?
- Pas entièrement. Mais tu veux trouver un moyen de continuer cette conversation avec la Reine, c'est cela ?
- Oui... est-ce que vous pourriez nous aider ?
Le Membraneux bestial soupira intérieurement.
Il était persuadé que c'était une mauvaise idée.
Il en était sûr même.
Pourtant, il ne pouvait rien refuser à Tapahari. Pas lorsque c'était sa bonté qui la guidait dans ses choix.
- Peut-être... t'amener par magie jusqu'ici de façon régulière risque de représenter une grosse logistique et de nous prendre beaucoup de temps à nous deux pour chaque voyage. Et si vous mettiez en place une relation épistolaire ?
- De quoi s'agit-il ?
- De lettres, jeune fille. Plus facile à mettre en place et plus discret, et mes garçons seraient ravis de se dégourdir les pattes et de jouer les facteurs, j'en suis certain. Il suffirait juste de convenir d'une fréquence et d'une boîte postale où déposer les lettres, si vous voulez rester hors des circuits du Palais.
Il avait parlé fort, pour que Beldura puisse l'entendre. Tapahari réfléchit un instant, avant de se retourner vers la Reine pour lui demander directement :
- Hmm... est-ce que cela vous conviendrait, Beldura ?
Béhékine sentait que Tapahari aurait sans doute préféré pouvoir voir Beldura en personne pour chacun de leur rendez-vous si elles mettaient effectivement quelque chose en place.
Mais rester loin d'Elysée... c'était préférable, pour le moment.
Il comprenait aussi qu'elle ne voyait pas forcément l'avantage de messages écrits ; sa culture toute entière en était quasiment dépourvue, se concentrant sur la transmission orale. Il savait aussi qu'elle était plus que rouillée avec la lecture et l'écriture ; elle avait appris, mais son manque de pratique était évident... et très charmant lorsqu'elle devait lire ou écrire en sa présence.
Ils n'attendaient plus que la réaction de Beldura.
Béhékine devait s'avouer qu'il espérait qu'elle rejetterait l'idée, et que Tapahari ne prendrait pas de risques à la contacter régulièrement. Mais il aiderait et soutiendrait son amie dans tous les cas, veillant à sa sécurité et celle de son île comme il s'était juré de le faire.
Il était aussi, maintenant qu'il avait parlé avec Tapahari et qu'elle se tenait tout à côté de lui, bien moins caché de la Reine... mais bon, il faisait toujours aussi noir.
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Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
Ce sont les boules de poils.
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- Beldura GlowMinosien.ne
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Mar 2 Mar 2021 - 11:35
Beldura peinait toujours à contrôler les manifestations de son corps, mais écoutait attentivement Tapahari. Aussi, lorsque celle-ci lui proposa de se retrouver pour discuter chaque mois, elle hocha la tête vivement, enthousiaste, avant de se rendre compte en même temps que la chamane de la difficulté de l'opération. Elle vivait à Minos, et il lui était difficile de quitter son poste, une ou deux fois par mois, par convenance personnelle, pour aller sur un autre continent. Surtout en temps de guerre, et surtout sur un territoire aussi éloigné de ses coutumes, aussi peu administré par Eaque. A l’instant où elle allait parler, c’est son interlocutrice qui souleva ce problème, et proposa d’aller consulter son mentor. Très vite, elle joignit le geste à la parole, se levant pour se diriger vers le bosquet où était caché le mentor amoureux. C’est d’ailleurs à cet instant que Bedura remarqua pour la première fois les deux pupilles jaunes qui luisaient dans l’obscurité, et fut parcourue d’un long, très long frisson. Siffroy lui avait évidemment décrit l’apparence monstrueuse de ce démon qu’il avait soumis, mais cela ne la préparait pas à le rencontrer en vrai. D’ailleurs, lorsque sa silhouette se dessina un peu plus nettement alors qu’il sortait de l’ombre pour discuter avec Tapahari, elle sentit la chair de poule l’envahir, et elle se força à respirer doucement, lentement, profondément, afin de ne pas faire de crise de panique soudaine et malvenue. Elle fit donc en sorte de se maîtriser, en se concentrant uniquement sur le dialogue, l’échange entre les deux parties. En réalité, c'était assez étonnant car elle était habituée à ce genre de situations: il était fréquent que l’on débatte autour d’elles de sujets dans lesquelles elle était impliquée, sans pour autant lui adresser la parole, lui demandant juste, parfois, un avis ou un assentiment final. C’était, elle l’avait compris, le principe des conseils de ministres. Lorsque le mentor de Tapahari avait évoqué les lettres, elle avait hoché la tête en silence c’était très certainement le moyen le plus simple, le plus fiable. Mais …
Personnellement, oui. Merci beaucoup d’accepter de vous donner tout ce mal. Cependant … Je me dois de souligner que, même en restant hors des circuits classiques du palais, il y a peu de chances que nos échanges puissent rester secrets, ou confidentiels. Mon courrier est toujours ouvert, avant de me parvenir, par sécurité. Si nous restons en dehors de l’arrivée traditionnelle du courrier, nous pourrons l’éviter, mais uniquement si nous trouvons un moyen de me faire parvenir ces missives directement, et inversement. Si quiconque s’en saisit, la rumeur enflera vite. J’en suis désolée mais mes moindres faits et gestes sont scrutés, et chacun adore échafauder des théories sur ma vie privée. Je ne l’apprécie guère mais je n’ai pas le choix. Cependant, cela pourrait vous porter tort. J’ai peur que cela n’attire l’attention sur votre île, votre communauté, et que votre tranquillité, la paix dont vous jouissez ne soit perturbée. Je crains que du fait de notre lien de plus en plus de gens ne s’intéressent à vous, ne débarquent sur votre île, y compris des politiciens.
Elle esquissa un sourire contrit.
Je ne vous dis pas cela pour refuser votre proposition, je tiens simplement à ce que vous soyez au courant des risques … Je crois que votre mentor a suffisamment souffert des défauts des humains pour ne pas avoir envie de risquer s’y exposer à nouveau, ni envie que votre communauté ne les découvre et n’en souffre.
Elle était presque certaine que lui y avait pensé, d’où son incitation à la prudence, mais au vu de son état, elle n’était pas certaine qu’il puisse refuser quoi que ce soit à la chamane (et c'était après tout bien normal). C’était pour cela qu’elle avait préféré expliquer son dilemme directement, faisant peut-être écho aux pensées du mentor amoureux.
Il m’est sans doute possible de mettre en place une boîte aux lettres discrète, spécialement dédiée à nos échanges, dans mes appartements privés directement, quelque part où elle ne sera pas trouvée, ni vue, en la camouflant par exemple. Cependant, cela risque de la rendre difficile d’accès pour vos … garçons.
A vrai dire, elle ne savait pas ce que recouvrait ce terme. Siffroy lui avait évoqué les émanations brumeuses autour du Membraneux, mais elle était loin d’envisager que c’étaient ce qui était désigné par ce surnom.
Je ne crois pas cependant que passer par une boîte aux lettres à l'extérieur du palais soit une bonne idée, je ne pourrai y porter moi-même les lettres. Il est peut-être envisageable cependant de donner un poste au Palais à vos garçons, quelque chose de très honorifique, sans réelle charge, mais qui leur permette d’aller et venir ? Ou bien de leur accorder des audiences régulières ?
En proposant des solutions, elle réfléchissait en réalité à voix haute.
Personnellement, oui. Merci beaucoup d’accepter de vous donner tout ce mal. Cependant … Je me dois de souligner que, même en restant hors des circuits classiques du palais, il y a peu de chances que nos échanges puissent rester secrets, ou confidentiels. Mon courrier est toujours ouvert, avant de me parvenir, par sécurité. Si nous restons en dehors de l’arrivée traditionnelle du courrier, nous pourrons l’éviter, mais uniquement si nous trouvons un moyen de me faire parvenir ces missives directement, et inversement. Si quiconque s’en saisit, la rumeur enflera vite. J’en suis désolée mais mes moindres faits et gestes sont scrutés, et chacun adore échafauder des théories sur ma vie privée. Je ne l’apprécie guère mais je n’ai pas le choix. Cependant, cela pourrait vous porter tort. J’ai peur que cela n’attire l’attention sur votre île, votre communauté, et que votre tranquillité, la paix dont vous jouissez ne soit perturbée. Je crains que du fait de notre lien de plus en plus de gens ne s’intéressent à vous, ne débarquent sur votre île, y compris des politiciens.
Elle esquissa un sourire contrit.
Je ne vous dis pas cela pour refuser votre proposition, je tiens simplement à ce que vous soyez au courant des risques … Je crois que votre mentor a suffisamment souffert des défauts des humains pour ne pas avoir envie de risquer s’y exposer à nouveau, ni envie que votre communauté ne les découvre et n’en souffre.
Elle était presque certaine que lui y avait pensé, d’où son incitation à la prudence, mais au vu de son état, elle n’était pas certaine qu’il puisse refuser quoi que ce soit à la chamane (et c'était après tout bien normal). C’était pour cela qu’elle avait préféré expliquer son dilemme directement, faisant peut-être écho aux pensées du mentor amoureux.
Il m’est sans doute possible de mettre en place une boîte aux lettres discrète, spécialement dédiée à nos échanges, dans mes appartements privés directement, quelque part où elle ne sera pas trouvée, ni vue, en la camouflant par exemple. Cependant, cela risque de la rendre difficile d’accès pour vos … garçons.
A vrai dire, elle ne savait pas ce que recouvrait ce terme. Siffroy lui avait évoqué les émanations brumeuses autour du Membraneux, mais elle était loin d’envisager que c’étaient ce qui était désigné par ce surnom.
Je ne crois pas cependant que passer par une boîte aux lettres à l'extérieur du palais soit une bonne idée, je ne pourrai y porter moi-même les lettres. Il est peut-être envisageable cependant de donner un poste au Palais à vos garçons, quelque chose de très honorifique, sans réelle charge, mais qui leur permette d’aller et venir ? Ou bien de leur accorder des audiences régulières ?
En proposant des solutions, elle réfléchissait en réalité à voix haute.
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Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Mer 3 Mar 2021 - 2:17
Béhékine était légèrement soulagé de voir que la Reine rejoignait son point de vue sur le besoin de maintenir la plus discrète possible cette relation entre elle et Tapahari.
Un ronronnement grave échappa de sa gorge tandis qu'il croisait ses pattes avant en écoutant la monarque partager ses réflexions. Son odorat lui renvoyait aussi l'odeur de la peur de la Reine. Comme elle semblait garder le contrôle de ses émotions, le Membraneux bestial ne s'en voulait pas trop d'être la cause de cette frayeur.
Après réflexion, il s'aperçut que s'embêter à organiser discrètement cet échange entre Beldura et Tapahari ne l'embêtait pas du tout. Il faisait plaisir à son amie, déjà, et le défi lui paraissait intéressant. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait simplement rembarré ceux trop curieux à propos des futures lettres, à coups de griffes ou d'éclairs dans les fesses si nécessaire. Mais imaginer des stratagèmes pour rendre le tout discret, efficace et pratique tout à la fois... c'était amusant.
- Eh bien... tout dépend d'à quel point votre courrier est ouvert. Je peux cacher le texte de vos lettres derrière une illusion mineure qui ne se dévoilerait qu'à vous. Bien sûr, cette méthode ne résisterait pas à des vérifications poussées. Sinon, mes garçons sauraient atteindre n'importe quelle cachette sans être vus, j'en suis certain. Ce qui pourrait être la meilleure solution pour mettre en place ce réseau de communications à l'abri des regards. Bien sûr, je pourrai mettre l'illusion en place sur les lettres au cas où.
C'est le moins que je puisse faire pour éviter de trop attirer l'attention.
Le plus important était d'empêcher quiconque de remonter jusqu'à l'île de Tapahari si jamais les lettres étaient découvertes. Les livrer par un moyen en dehors des circuits classiques - via l'aide de ses garçons par exemple - était la première étape pour s'en assurer. Puis, il pouvait ajouter un sort d'auto-destruction au cas où quelqu'un percerait l'illusion à jour et commencerait à se montrer trop fouineur. Peut-être un marquage d'encre, pour que le coupable soit reconnaissable en étant repeint...
Il sourit, dévoilant ses crocs au passage. L'idée lui plaisait vraiment.
La proposition de Beldura d'embaucher ses garçons lui fit imaginer les cinq incarnations brumeuses vêtues de livrées de valets, à la mode Minosienne. Ce qui fut beaucoup trop pour le Membraneux Bestial, qui se mit à rire doucement, sa voix grave se mêlant à son ronronnement de matou.
Du coin de l'oeil, il voyait que Tapahari gardait une mine circonspecte pourtant, ce qui lui fit retrouver un peu son sérieux.
Il comprenait aisément qu'entendre la Reine énoncer des risques potentiels pour elle et son île l'inquiétait.
Béhékine baissa la tête et effleura le bras de son amie du bout de son museau, ce qui sembla la ramener au présent.
- Jeune fille, tu sais que je suis là pour t'aider, et pour veiller sur toi et ton peuple. Je ferais tout ce que je peux pour permettre à ce projet de rester un secret entre vous deux. Mais la décision t'appartient ; souhaites-tu prendre ce risque, même calculé ?
- Je... oui. J'ai une dette envers elle. Vous m'avez beaucoup aidée, Belle, alors si je peux vous aider un peu à mon tour ainsi, grâce à ces... lettres, alors je ne compte pas hésiter. Et puis, nous ne faisons rien de mal, n'est-ce pas ? Ce n'est pas... impoli ?
Oh, comme il l'aimait à cet instant !
Malgré ses doutes qu'elle ne cachait pas, c'était son envie de faire le bien qui la motivait, de rendre une partie de la bienveillance reçue, dans ce souci d'équilibre et d'équité qui l'avait toujours fasciné chez elle.
Si la Reine n'avait pas été là, il se serait laissé aller à lui déclarer sa flamme à cet instant.
Mais le faire à portée d'oreille de Beldura, il ne pouvait pas. Pas une deuxième fois.
Il se contenta donc de lui rendre son sourire - timide - par un plus confiant de sa part :
- Oh, mais ce sont certainement ceux qui seraient prêts à fouiller dans la correspondance d'autrui pour assouvir une curiosité malsaine qui sont impolis dans l'histoire. Ne va donc pas trop te mettre martel en tête pour ça.
En parlant de tête, il faudrait que mes garçons voient celle de la Reine s'ils doivent jouer les coursiers à l'avenir...
A ces mots, Béhékine se redressa, secoua la tête une seconde, puis ouvrit la gueule.
Un instant plus tard, cinq boules brumeuses et lumineuses jaillirent de sa gorge, l'une après l'autre, et ne tardèrent pas à prendre la forme des cinq diablotins brumeux. Ils touchèrent le sol et se dispersèrent aussitôt aux alentours, ne s'éloignant pas mais prenant le temps de bien inspecter le périmètre.
Bob, chétif et lumineux, grimpa presque aussitôt le long de l'épaule du Membraneux bestial pour venir se percher sur une de ses cornes, où il resta à observer les environs de ses grands yeux noirs et fixes. Les étincelles qui le parcouraient éclairaient le faciès du Démon d'une lueur pâle et lunaire.
Bitey sourit de tous ses crocs contenus difficilement dans sa mâchoire hypertrophiée et partit explorer le mur végétal tout proche, des sons de beat-box sortant régulièrement de sa gorge.
Scratchy suivit son compère, avec qui il faisait souvent la paire, ses griffes cliquetant entre elles tandis qu'il bondissait à quatre pattes, marquant la terre de leur passage.
Screechy tournait au petit trot autour de Tapahari, tête et bras agités de tics nerveux. Il mettait toujours un peu de temps à démarrer au sortir de leur "chambre" mais nul doute que son cri ne tarderait pas à retentir dans les jardins.
Itchy enfin, se tenait bien droit aux côtés de la chamane et observait calmement la Reine Beldura Glow. Les piquants de son dos se pliaient et se dépliaient doucement, pas assez vite pour créer le son de crécelle qui les caractérisait. Sans quitter des yeux la Reine, il finit par détacher un de ses piquants et tendit le bras pour le donner à Screechy qui le récupéra avec excitation sans s'arrêter de courir et commença à le mâchonner.
Dans la semi-pénombre et en dehors de la faible lumière fournie par les étincelles de Bob, ils étaient difficiles à voir parfaitement en raison de la simple brume qui les composait. Mais la filiation avec le Membraneux bestial était évidente.
Béhékine inclina doucement la tête en déclarant à Beldura :
- Je vous présente mes garçons. Ils sauront jouer les coursiers si je leur demande, et ils sont discrets... pour la plupart...
Les garçons, je vous présente la Reine Beldura. Vous aurez peut-être à lui livrer des objets plus tard, alors mémorisez son visage.
Dans un ensemble quasi-surnaturel, toutes les paires d'yeux des créatures brumeuses se fixèrent sur Beldura.
Screechy résuma la situation avec éloqunce, dans un cri étouffé par le piquant qu'il avait dans la gueule :
- Screeeeeee ?
Un ronronnement grave échappa de sa gorge tandis qu'il croisait ses pattes avant en écoutant la monarque partager ses réflexions. Son odorat lui renvoyait aussi l'odeur de la peur de la Reine. Comme elle semblait garder le contrôle de ses émotions, le Membraneux bestial ne s'en voulait pas trop d'être la cause de cette frayeur.
Après réflexion, il s'aperçut que s'embêter à organiser discrètement cet échange entre Beldura et Tapahari ne l'embêtait pas du tout. Il faisait plaisir à son amie, déjà, et le défi lui paraissait intéressant. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait simplement rembarré ceux trop curieux à propos des futures lettres, à coups de griffes ou d'éclairs dans les fesses si nécessaire. Mais imaginer des stratagèmes pour rendre le tout discret, efficace et pratique tout à la fois... c'était amusant.
- Eh bien... tout dépend d'à quel point votre courrier est ouvert. Je peux cacher le texte de vos lettres derrière une illusion mineure qui ne se dévoilerait qu'à vous. Bien sûr, cette méthode ne résisterait pas à des vérifications poussées. Sinon, mes garçons sauraient atteindre n'importe quelle cachette sans être vus, j'en suis certain. Ce qui pourrait être la meilleure solution pour mettre en place ce réseau de communications à l'abri des regards. Bien sûr, je pourrai mettre l'illusion en place sur les lettres au cas où.
C'est le moins que je puisse faire pour éviter de trop attirer l'attention.
Le plus important était d'empêcher quiconque de remonter jusqu'à l'île de Tapahari si jamais les lettres étaient découvertes. Les livrer par un moyen en dehors des circuits classiques - via l'aide de ses garçons par exemple - était la première étape pour s'en assurer. Puis, il pouvait ajouter un sort d'auto-destruction au cas où quelqu'un percerait l'illusion à jour et commencerait à se montrer trop fouineur. Peut-être un marquage d'encre, pour que le coupable soit reconnaissable en étant repeint...
Il sourit, dévoilant ses crocs au passage. L'idée lui plaisait vraiment.
La proposition de Beldura d'embaucher ses garçons lui fit imaginer les cinq incarnations brumeuses vêtues de livrées de valets, à la mode Minosienne. Ce qui fut beaucoup trop pour le Membraneux Bestial, qui se mit à rire doucement, sa voix grave se mêlant à son ronronnement de matou.
Du coin de l'oeil, il voyait que Tapahari gardait une mine circonspecte pourtant, ce qui lui fit retrouver un peu son sérieux.
Il comprenait aisément qu'entendre la Reine énoncer des risques potentiels pour elle et son île l'inquiétait.
Béhékine baissa la tête et effleura le bras de son amie du bout de son museau, ce qui sembla la ramener au présent.
- Jeune fille, tu sais que je suis là pour t'aider, et pour veiller sur toi et ton peuple. Je ferais tout ce que je peux pour permettre à ce projet de rester un secret entre vous deux. Mais la décision t'appartient ; souhaites-tu prendre ce risque, même calculé ?
- Je... oui. J'ai une dette envers elle. Vous m'avez beaucoup aidée, Belle, alors si je peux vous aider un peu à mon tour ainsi, grâce à ces... lettres, alors je ne compte pas hésiter. Et puis, nous ne faisons rien de mal, n'est-ce pas ? Ce n'est pas... impoli ?
Oh, comme il l'aimait à cet instant !
Malgré ses doutes qu'elle ne cachait pas, c'était son envie de faire le bien qui la motivait, de rendre une partie de la bienveillance reçue, dans ce souci d'équilibre et d'équité qui l'avait toujours fasciné chez elle.
Si la Reine n'avait pas été là, il se serait laissé aller à lui déclarer sa flamme à cet instant.
Mais le faire à portée d'oreille de Beldura, il ne pouvait pas. Pas une deuxième fois.
Il se contenta donc de lui rendre son sourire - timide - par un plus confiant de sa part :
- Oh, mais ce sont certainement ceux qui seraient prêts à fouiller dans la correspondance d'autrui pour assouvir une curiosité malsaine qui sont impolis dans l'histoire. Ne va donc pas trop te mettre martel en tête pour ça.
En parlant de tête, il faudrait que mes garçons voient celle de la Reine s'ils doivent jouer les coursiers à l'avenir...
A ces mots, Béhékine se redressa, secoua la tête une seconde, puis ouvrit la gueule.
Un instant plus tard, cinq boules brumeuses et lumineuses jaillirent de sa gorge, l'une après l'autre, et ne tardèrent pas à prendre la forme des cinq diablotins brumeux. Ils touchèrent le sol et se dispersèrent aussitôt aux alentours, ne s'éloignant pas mais prenant le temps de bien inspecter le périmètre.
Bob, chétif et lumineux, grimpa presque aussitôt le long de l'épaule du Membraneux bestial pour venir se percher sur une de ses cornes, où il resta à observer les environs de ses grands yeux noirs et fixes. Les étincelles qui le parcouraient éclairaient le faciès du Démon d'une lueur pâle et lunaire.
Bitey sourit de tous ses crocs contenus difficilement dans sa mâchoire hypertrophiée et partit explorer le mur végétal tout proche, des sons de beat-box sortant régulièrement de sa gorge.
Scratchy suivit son compère, avec qui il faisait souvent la paire, ses griffes cliquetant entre elles tandis qu'il bondissait à quatre pattes, marquant la terre de leur passage.
Screechy tournait au petit trot autour de Tapahari, tête et bras agités de tics nerveux. Il mettait toujours un peu de temps à démarrer au sortir de leur "chambre" mais nul doute que son cri ne tarderait pas à retentir dans les jardins.
Itchy enfin, se tenait bien droit aux côtés de la chamane et observait calmement la Reine Beldura Glow. Les piquants de son dos se pliaient et se dépliaient doucement, pas assez vite pour créer le son de crécelle qui les caractérisait. Sans quitter des yeux la Reine, il finit par détacher un de ses piquants et tendit le bras pour le donner à Screechy qui le récupéra avec excitation sans s'arrêter de courir et commença à le mâchonner.
Dans la semi-pénombre et en dehors de la faible lumière fournie par les étincelles de Bob, ils étaient difficiles à voir parfaitement en raison de la simple brume qui les composait. Mais la filiation avec le Membraneux bestial était évidente.
Béhékine inclina doucement la tête en déclarant à Beldura :
- Je vous présente mes garçons. Ils sauront jouer les coursiers si je leur demande, et ils sont discrets... pour la plupart...
Les garçons, je vous présente la Reine Beldura. Vous aurez peut-être à lui livrer des objets plus tard, alors mémorisez son visage.
Dans un ensemble quasi-surnaturel, toutes les paires d'yeux des créatures brumeuses se fixèrent sur Beldura.
Screechy résuma la situation avec éloqunce, dans un cri étouffé par le piquant qu'il avait dans la gueule :
- Screeeeeee ?
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Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
Le vrai souci en vérité...
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Avoir contrecarré des dizaines de tentatives d'invocation et de mise en esclavage,
Il y a toujours un moment où on fait une connerie dans un rituel...
Ma tête, je peux faire avec.
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Re: [Terminé] Fête du Courage et de l’Espérance : Absolument irrécupérable. [Libre]
Jeu 4 Mar 2021 - 14:54
Elle fut assez soulagée de voir que le mentor de Taparahi la rejoignait dans ses réflexions, et également dans ses solutions qu’il semblait approuver. L’idée d’ajouter une illusion par-dessus la rassurait également. Elle hocha la tête afin de marquer son approbation. En effet, s’adresser directement au mentor de Tapahario l'effrayait un peu. Il avait l’air vraiment terrifiant, énorme, et ce que lui avait raconté Siffroy ne l’aidait pas vraiment à se sentir rassurée. De plus le ronronnement régulier qui sortait de sa gorge lui rappelait bien plus celui du grand félin repu et gourmand après un repas de chair, que celui d’un adorable chaton (qu’elle n’aurait sans doute jamais trouvé adorable par ailleurs, car bien trop griffu à son goût).
Elle voyait cependant Tapahari inquiète, ce qui lui fut confirmé lorsque celle-ci parla. Elle n’eut pas le temps de la rassurer que déjà son mentor le faisait. Elle allait elle-même intervenir, lui confirmer qu’il n’y avait rien d'impoli dans sa démarche quand soudain quelque chose d’inattendu arriva. Le mentor ouvrit la gueule, laissant face à elle une grande cavité sombre, comme pour la dévorer, qui la fit gémir et reculer de quelques pas. Sa terreur fut plus grande encore lorsque cette gueule s’illumina de l’intérieur pour laisser sortir cinq boules lumineuses et … brumeuses. Elle recula un peu plus encore, allant presque se cogner contre le bosquet. Lorsque la brume prit forme, ce fut trop tard: elle se cogna. Pourtant, son premier réflexe fut de contourner, toujours de dos, le bosquet, y entrant, se dirigeant vers le banc sans y penser. Le plus petit semble immédiatement grimper sur son maître, et, parcouru d’étincelles comme un crépitement de feu, il éclairait le faciès du mentor de Tapahari, qui fit immédiatement monter les larmes aux yeux de Beldura déjà tremblante. Le second avait une gueule beaucoup trop grande, des crocs beaucoup trop acérés, et faisait des bruits des plus étranges, qui lui arrachèrent un gémissement plaintif. Le troisième suivait le second, partant en exploration doté de longues griffes qui cliquetaient au sol. Ceci poussa Belle à s’éloigner plus encore. Un quatrième ne cessait de bouger, agité d’une drôle de manière, d’une façon qui ne semblait pas du tout naturelle, et ce fut deux asp en arrière supplémentaire pour Beldura, alors qu'elle cherchait de l’air à grandes goulées. Enfin, le dernier l’observait calmement et ce regard l’inquiétait peut-être plus encore que tout le reste. Il y avait sur son dos des piquants qui bougeaient, et qu'elle imaginait très dangereux. Lorsqu’il en détacha un, elle s'imagina qu’il était possible de s’en servir comme arme, comme flèche, comme lance, qu’il y avait dedans du poison et son visage perdit toute trace de couleur alors que l’arrière de son genou heurtait le banc sur lequel elle s’effondra, molle de terreur, la peur lui agitant les mains de soubresauts, et rendant sa respiration inégale, difficile, doulouruse. Elle n’était pas en état d’entendre ce qu'on lui disait mais lorsqu’elle vit tous ces yeux se tourner vers elle, elle se sentit défaillir, et tourna de l’oeil dans un gémissement terrifié, son front moite trempé de sueur panique.
[Oups]
Elle voyait cependant Tapahari inquiète, ce qui lui fut confirmé lorsque celle-ci parla. Elle n’eut pas le temps de la rassurer que déjà son mentor le faisait. Elle allait elle-même intervenir, lui confirmer qu’il n’y avait rien d'impoli dans sa démarche quand soudain quelque chose d’inattendu arriva. Le mentor ouvrit la gueule, laissant face à elle une grande cavité sombre, comme pour la dévorer, qui la fit gémir et reculer de quelques pas. Sa terreur fut plus grande encore lorsque cette gueule s’illumina de l’intérieur pour laisser sortir cinq boules lumineuses et … brumeuses. Elle recula un peu plus encore, allant presque se cogner contre le bosquet. Lorsque la brume prit forme, ce fut trop tard: elle se cogna. Pourtant, son premier réflexe fut de contourner, toujours de dos, le bosquet, y entrant, se dirigeant vers le banc sans y penser. Le plus petit semble immédiatement grimper sur son maître, et, parcouru d’étincelles comme un crépitement de feu, il éclairait le faciès du mentor de Tapahari, qui fit immédiatement monter les larmes aux yeux de Beldura déjà tremblante. Le second avait une gueule beaucoup trop grande, des crocs beaucoup trop acérés, et faisait des bruits des plus étranges, qui lui arrachèrent un gémissement plaintif. Le troisième suivait le second, partant en exploration doté de longues griffes qui cliquetaient au sol. Ceci poussa Belle à s’éloigner plus encore. Un quatrième ne cessait de bouger, agité d’une drôle de manière, d’une façon qui ne semblait pas du tout naturelle, et ce fut deux asp en arrière supplémentaire pour Beldura, alors qu'elle cherchait de l’air à grandes goulées. Enfin, le dernier l’observait calmement et ce regard l’inquiétait peut-être plus encore que tout le reste. Il y avait sur son dos des piquants qui bougeaient, et qu'elle imaginait très dangereux. Lorsqu’il en détacha un, elle s'imagina qu’il était possible de s’en servir comme arme, comme flèche, comme lance, qu’il y avait dedans du poison et son visage perdit toute trace de couleur alors que l’arrière de son genou heurtait le banc sur lequel elle s’effondra, molle de terreur, la peur lui agitant les mains de soubresauts, et rendant sa respiration inégale, difficile, doulouruse. Elle n’était pas en état d’entendre ce qu'on lui disait mais lorsqu’elle vit tous ces yeux se tourner vers elle, elle se sentit défaillir, et tourna de l’oeil dans un gémissement terrifié, son front moite trempé de sueur panique.
[Oups]
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Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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