[Archivé] A la découverte de la cité [libre]

Depuis quelques mois, une mission diplomatique avait commencé, et les dirigeants des trois continents faisaient le tour des trois continents, afin d’être plus proches de leur peuple, que celui-ci apprenne à les connaître, et surtout pour mieux cerner les besoins. Beldura en faisait évidemment partie, et trouvait que cela était une très bonne initiative. Si elle connaissait plutôt bien Minos et ses enjeux, elle était assez éloignée d’Eaque, et plus encore de Rhadamanthe.
Cela lui permettait également de se lier un peu plus aux autres souverains, en particulier Niniel, qu’elle désirait apprendre à connaître. Cette nouvelle reine était un peu mystérieuse, et Belle était persuadée qu'en parvenant à s'entendre avec elle, l’entente entre les continents n’en serait que facilitée.
La tournée était morcelée, si on pouvait dire. Le planning courait sur plusieurs mois et se retrouvait régulièrement modifié en fonction d’urgences. Parmi ces urgences, il y avait l’apparition de portails. Pourquoi cela avait-il un impact ? Tout simplement car c’était la nef volante, élaborée par Luther Delabost et pilotée par sa femme Aëlia, qui les transportait. Ce navire des plus spéciaux était le premier à être au service des trois gouvernements réunis avec pour mission spécifique de traverser les portails non-maîtrisés. Cependant, quand il n’y avait pas de portails, il servait à différentes missions d’exploration (ou autres), souvent au profit de LutherCorp. L’idée avait donc été évoquée que cet extraordinaire bateau serve également de vaisseau diplomatique. Cela permettait une arrivée spectaculaire, d’une part, mais également d'assouvir la curiosité des habitants d’Elysion qui pouvaient ainsi visiter un certain nombre de pièces du bâtiment une fois les souverains descendus. Parfois, c’était la capitaine elle-même qui faisait la visite, mais, la plupart du temps, quelqu’un d’autre s’en chargeait. Toujours était-il que Beldura n’y assistait jamais, pour la bonne raison qu’elle avait autre chose à faire dès qu’ils étaient sur la terre ferme.

Ainsi, ce jour-là, ils étaient tous à Thanatos, ville emblématique de la résistance contre l’Ombre et que la jeune Reine de Minos avait fort peu visitée. Ainsi, comme souvent, ils avaient fait une sorte de tour de la ville, visite officielle très suivie par les médias, puis, il y avait une sorte de “temps libre” qui leur permettait de voir de manière plus anonyme d’autres choses dans la ville; Evidemment, aucun des souverains n’était seul: il y avait toujours du personnel, partout dans la ville, en civil, qui gardait un œil sur eux. Beldura, particulièrement, était très surveillée du fait de ses peurs très handicapantes. Cependant, comme les autres, elle n’avait pas de garde du corps attitré, entre autres pour assurer son anonymat, et lui permettre de parler avec ceux qu'elle rencontrerait plus facilement.
De manière assez surprenante, elle s’était rendue compte qu’une fois débarrassée de ses atours royaux, on la reconnaissait difficilement, ce qui l'arrangeait assez. Il fallait croire que les gens ne s’attendaient pas à croiser une Reine, sans aucune escorte ou signe distinctif, et habillée de manière tout à fait normale. Ainsi, dans cette ville du désert aux fortifications impressionnantes, Beldura était vêtue de chaussures souples, assorti à son pantalon large légèrement resserré aux chevilles. Fait de lin tissé sans aucune teinture et aux couleurs un peu incertaines, ce pantalon était surmonté d’une tunique à manches longues du même tissu qui, un peu bouffante, était ceinturée à la taille par une pièce de tissu. Comme c’était souvent l’usage ici, Beldura portrait sur la tête un voile de lin couvrant également ses épaules et une partie de son torse dans un drapé, qui permettait de la protéger du soleil, tout en dissimulant ses cheveux rassemblés en une tresse qui lui tombait sur l’épaule, et, admettons-le, un peu son visage. Elle ne donnait pourtant pas l’impression de se cacher, car beaucoup de monde était habillé comme elle.

Et ainsi, elle découvrait la cité inondée de soleil en se perdant dans ses petites rues -où elle finit d’ailleurs par s’arrêter acheter une citronnade à un marchand ambulant.