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Arilith était venue depuis Eaque en bateau. Le temps de la traversée, elle avait relu le message de Grimm à en froisser le papier, maintenant plié et rangé dans son pantalon. Sa seule information était d'aller "Près de la citée mère de pêchés.". Elle ne savait pour l'instant rien de plus, et comptait se servir de ses contacts à Rhadamanthe, dont certains lui étaient encore redevables. Ou bien son amant la retrouverait-il, si elle se trouvait sur son "fief" sans le savoir ?...

Elle arrivait à présent à Thanatos, un de ses lieux préférés sur Rhadamanthe. Il ne lui servait à rien de se précipiter à Cruor, de toute façon, alors pourquoi ne pas se balader un peu ? Cela faisait déjà un sacré bout de temps qu'elle n'était pas venue dans les parages, aussi avait-elle décidé d'accoster à Thanatos, quitte à traverser le pays pour rejoindre Cruor ensuite.

Lorsque le bateau accosta, l'ange descendit et s'arrêta un instant avant de partir du quai, les bras croisés. L'endroit n'avait que peu changé depuis sa dernière visite. Elle passait souvent par là avec son maître, du temps où elle était encore une apprentie marchombre.

Avec un sourire en coin, elle entra dans les rues familières, sans but précis.

- Mais puisque je vous dis que j'ai de quoi vous payer !
- Je ne veux pas le savoir ! On ne sert pas d'animaux ici ! C'est une auberge respectable, pas une ferme !
- Je peux même payer une tournée si vous voulez !
- Dehors !

Kyril esquiva un coup de balai qui était dirigé vers sa tête, et sortit précipitamment de l'auberge.
Fort heureusement, le propriétaire des lieux ne le poursuivit pas plus loin que la porte, qu'il claqua avec un dernier regard noir pour le drôle de renard parlant à trois queues qui avait voulu jouer les clients.
L'animal prit le temps de souffler, puis il se secoua et partit dans les rues, ses queues touffues ondulant comme des oriflammes de la singularité derrière lui.

Il était loin de passer inaperçu : les gens l'observaient avec surprise, inquiétude, curiosité ou encore hostilité visible. Parfois tout en même temps. Les chiens aboyaient en le voyant, agressifs comme leurs maîtres.
Kyril avançait avec la fausse indifférence de ceux qui savent l'effet qu'ils font sur les autres, évitant de croiser les regards les plus hostiles...

[Oh... une réponse !! Merci ! xD]

La blondinette jeta un regard en biais au propriétaire du bar. Ce genre de comportement raciste lui tapait sur le système, bien que très courant sur Rhadamanthe. Elle s'avança à la rencontre du client jeté dehors, un grand renard à trois queues. Elle n'avait jamais vu d'individus comme celui-là, mais se doutait bien qu'il possédait une certaine humanité, sûrement plus importante que pas mal d'habitants du coin.

-Heu, excusez-moi ? l'interpela Arilith.

Elle se sentait un peu bête, d'aborder quelqu'un sans véritable raison. L'air pelucheux du renard lui dicta de rester méfiante. Elle savait à quel ces apparences en particulier pouvaient être trompeuses. Besoin de citer les Krakdents ?

Kyril ralentit le pas, tourna la tête pour voir si c'était bien lui que cette voix venait d'interpeler...
Personne aux alentours, à part cette jeune fille qui essayait de le rattraper ; c'était donc bien à lui qu'elle parlait.
Que voulait-elle ?
Le kitsune s'arrêta finalement et se retourna pour faire face à l'inconnue :

- Oui ? C'est à quel sujet ?

Cheveux blonds, écharpe et yeux gris, des vêtements passe-partout et... un sabre dans le dos.
Elle n'était ni très âgée, ni très musclée pour être une guerrière...
Kyril ne connaissait pas très bien les usages de cette région, aussi il ne pouvait vraiment juger, mais il était un peu curieux tout de même.

Ari se gratta mentalement la tête, cherchant brièvement ses mots. L'être qui lui faisait face avait de grands, adorables et troublants yeux marrons.

-Je... Est-ce que ça va ? J'ai vu le tenancier manquer de vous mettre un coup de balai. Ou plutôt essayer, mais...

Elle se sentait encore plus bête, là, tout de suite. Qu'est-ce qui lui avait pris de parler à un inconnu comme ça ? Il allait sérieusement être temps de se remettre les pendules à l'heure, histoire de ne pas finir dingue -à moins qu'il ne soit déjà trop tard, ce dont elle doutait un peu.

-Euh, je connais un bar plus tranquille qui est à deux pas d'ici. On vous acceptera sûrement là-bas.

L'ange pouffa devant sa propre incapacité à agir de manière logique ces derniers jours.

Hésitation, sollicitude et invitation.
Si le premier montrait qu'elle lui avait couru après sans savoir pourquoi, les deux autres montraient un esprit généreux.
C'était déjà ça de pris.
Du coup, Kyril afficha un sourire franc :

- Il n'a pas réussi, fort heureusement, mais merci pour votre sollicitude mademoiselle.
Montrez-moi où se trouve cette auberge, et je vous paierai un verre pour vous remercier !

Ça faisait du bien, de recevoir autre chose que des menaces dans le coin.
Le kitsune se gratta l'oreille avec une patte arrière, avant de se relever, prêt à la suivre.

Arilith sourit avec ravissement. La sympathie de ce singulier renard lui était douce. Elle se mit donc en marche, invitant son acolyte à la suivre d'un signe de la main. Elle le conduisit dans une petite taverne étrangement propre et chaleureuse.

-C'est une connaissance d'Eaque qui tient cet établissement. Voilà pourquoi l'atmosphère y est différente de celle des alentours, expliqua-t-elle.

L'ange s'avança jusqu'au comptoir et salua un petit homme bedonnant, qui arborait fièrement une tignasse frisée qui se confondait avec sa barbe.

-Salut l'amie ! Qu'est-ce que je te sers ?

L'homme se tourna vers le renard, puis à nouveau vers Arilith. Cette dernière se chargea des précisions, d'un regard très expressif.

-Une bière brune, s'il-te-plaît.

Elle sourit à nouveau à son comparse à fourrure.

-Et vous ?

Kyril suivit, ses queues ondulant paresseusement derrière lui.
Pourtant, lors du trajet, il prit bien soin de repérer les échappatoires possibles, juste au cas où. Dans une ville où tout le monde l'avait jusque-là regardé avec animosité, celle qui lui tendait la main était à la fois la bienvenue... et un danger potentiel.
Le kitsune était suffisamment roublard pour cacher sa méfiance derrière un petit sourire, et une chanson sans paroles chantée à voix basse...

Il se détendit complètement lorsqu'ils arrivèrent à la taverne, comme promis.
Essuyant ses pattes sur le tapis de l'entrée, il répondit en s'adressant au tavernier :

- La même chose, dans un verre large s'il vous plait.
Vous mettrez nos consommations sur ma note. C'est moi qui invite.

Kyril ne chercha pas à voir la réaction du propriétaire devant le fait qu'il pouvait parler, et observa la salle à la décoration simple, fixant un instant son regard sur une table collée au mur du fond. Il pourrait voir la sortie depuis là-bas...

- Ca ne vous dérange pas si je grimpe sur une chaise j'espère ? J'ai les pattes et la fourrure propres, mais je demande, car il y en a que ça peut gêner...

Le tavernier réagit à peine lorsque le renard parla. Il avait l'habitude de recevoir de drôles d'oiseaux dans son établissement, surtout lorsque la marchombre passait dans les alentours. Il tiqua tout de même pour le paiement, puisque son client ne semblait pas, disons... avoir de poches.

-Pardonnez-moi, mais pour la note, il me semble que vous n'avez pas d'argent sur vous.

Cela dit, l'homme avait tout de même servi les deux verres et les avait posés sur le comptoir. Arilith ne sortait jamais de cet endroit avec des dettes, ou alors de tellement rares fois que la confiance du tenancier lui était acquise. Après tout elle venait ici depuis qu'il avait repris les rennes, c'est-à-dire depuis presque une quinzaine d'années, et plusieurs fois elle avait "aidé" quelques clients réticents à ne pas oublier de payer en partant.

Le barman fit signe au renard de s'installer sur une chaise. Il n'était plus vraiment à ça près. N'y avait-il pas un centaure à l'autre bout de la pièce, sirotant de l'hydromel en discutant avec un trio de fées perchées sur des bouchons de liège ? La singularité était souvent de mise ici, à la Licorne Borgne.

Kyril eut un sourire malicieux :

- Pas d'argent visible, vous voulez dire. Faites-moi confiance, j'ai promis à votre amie de lui offrir un verre si elle me guidait jusqu'ici, je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas eu de quoi payer !

Le kitsune posa ses yeux un instant sur les verres posés sur le comptoir. Le balancement de ses queues changea de rythme et, soudain, les verres se soulevèrent d'eux-mêmes dans les airs, comme portés par des mains invisibles !

- Je propose que nous allions nous installer à cette table là-bas. Qu'en dites-vous mademoiselle ?

Les yeux de Kyril ne quittaient pas les verres en lévitation qui partirent à travers la salle vers une table du fond, et son ton détaché indiquait qu'il n'était pas étranger à l'affaire. Les verres se posèrent sur la table, et le kitsune en détourna enfin le regard pour adresser un clin d’œil à son guide.
En sifflotant, il marcha jusqu'à cette table pour sauter sur une chaise, attendant la jeune femme pour trinquer.

Arilith le regard faire avec un sourire en coin amusé. Elle haussa les épaules face à l'air dubitatif du tavernier, puis alla s'installer en face de son comparse

-Télékinésie. Vous êtes plein de ressources, dit-elle d'un ton léger.

Elle se saisit de son verre, le leva en inclinant la tête à l'adresse de son vis-à-vis, et but quelques petites gorgées. Ses yeux pétillèrent tandis qu'elle se léchait les lèvres.

-La bière d'ici fait partie de mes préférées.

Kyril goûta à son tour la bière, lapant simplement la boisson.
Il fit ensuite claquer sa langue, en hochant la tête :

- Oui-da.
Merci de m'avoir amené dans cette taverne où la bière est si bonne.
Du coup, j'ai là l'occasion de vous poser une question qui me trotte dans la tête depuis un moment : pourquoi m'avoir couru après pour finalement m'amener ici ?

Sans laisser le temps à la jeune femme de répondre, il ajouta :

- Oh... ce n'est pas de la méfiance, je vous rassure. Juste que pour quelqu'un qui semble bien connaître les lieux, vous n'avez pas beaucoup des mœurs des habitants.

L'ange hocha la tête, compréhensive.

-Je ne suis pas de Rhadamanthe. J'ai vécu sur Eaque, et suis techniquement installée sur Minos. Quant à votre question, je dirais que je voudrais bien en avoir la réponse moi aussi.

Elle laissa échapper un bref rire clair.

-On peut dire que je n'aime pas vraiment les racistes et autres individus imbuvables comme le tavernier qui vous a jeté dehors, tout à l'heure. Je sais bien que cette planète est aux gens de cette sorte, mais je ne peux pas m'empêcher d'agir un peu de temps à autres.

Elle adressa un clin d’œil complice au renard.

-Et puis tant qu'à boire un verre, autant que ce soit avec de la compagnie, histoire de pouvoir faire un peu la conversation.

- C'est tout à votre honneur. Et le fait que vous ayez agi sans réfléchir, apparemment, n'y enlève rien. Un ange tombé du ciel, comme on dit.
Et qu'est-ce qui peut vous avoir attiré dans Rhadamanthe la Rude ? Le travail peut-être ?

La Rude... le nom allait bien à cette planète. Kyril commençait à se demander s'il avait bien fait de venir ici. Enfin... il avait au moins rencontré une personne fort sympathique.
C'était déjà ça.
Le kitsune secoua ses queues pour chasser une poussière prise dans sa fourrure, lapa encore un peu de bière avant de reprendre :

- Navré si mes questions semblent indiscrètes. J'ai la manie de vouloir toujours exprimer à voix haute les moindres interrogations qui me passent par la tête...

- C'est tout à votre honneur. Et le fait que vous ayez agi sans réfléchir, apparemment, n'y enlève rien. Un ange tombé du ciel, comme on dit.
Et qu'est-ce qui peut vous avoir attiré dans Rhadamanthe la Rude ? Le travail peut-être ?

Arilith sourit, un peu gênée. Un ange tombé du ciel, hein ? Il avait à moitié raison, pour le sens propre. Elle sourit en le regardant secouer ses queues. C'était mignon à voir.

- Navré si mes questions semblent indiscrètes. J'ai la manie de vouloir toujours exprimer à voix haute les moindres interrogations qui me passent par la tête...

La jeune femme secoua la tête, but une gorgée et répondit.

-Il n'y a pas de mal. Si jamais je ne veux pas répondre à certaines, je vous le dirai.

Elle but à nouveau et mordilla pensivement sa lèvre.

-À vrai dire, j'aurais pu être ici pour le travail. C'est le cas d'habitude. Disons que là...

Elle se gratta le menton, cherchant ses mots.

-On peut dire que je fais une petite pause, qui consiste à traverser le pays d'ici jusqu'à Cruor. Je dois y trouver quelqu'un.
Et vous, que faites-vous ici ?

Les oreilles du kitsune descendirent d'un cran, alors qu'il soupirait :

- On est dans le même bateau, apparemment ; Je cherche une aiguille, dans une botte de foin. L'aiguille étant très mobile, et la botte de foin étant de la taille de l'univers. Sympa comme quête n'est-ce pas ? Enfin... je l'ai un peu cherché, je ne devrais pas me plaindre.

Il but, secoua la tête et reprit d'un ton plus assuré :

- Je vais sans doute repartir pour Eaque. Au moins, là-bas, j'ai déjà repéré l'odeur de la personne que je cherche, c'est toujours mieux qu'ici, où rien ne semble pouvoir l'attirer...
Je ne connais pas par coeur la géographie de cette planète, mais vous faites un sacré détour, non ? Je veux dire, si vous voulez vous rendre à Cruor...

L'ange hocha la tête d'un air compatissant.

-Il n'est jamais aisé de trouver quelqu'un dans ces circonstances.

Elle but aussi, écoutant son vis-à-vis en regardant au fond de son verre.

-Je connais bien Eaque, aussi. Je vous souhaite bon courage, les gens n'y sont pas non plus très coopératifs. Enfin, tout dépend de l'endroit où vous serez.

Elle rit et releva la tête, à la dernière remarque.

-En effet, ce n'est pas la porte à côté. Mais j'ai besoin de réfléchir un peu, disons, avant d'y aller. De plus, il se pourrait que je grappille quelques informations utiles en chemin.

Elle réfléchit un instant, en jetant un oeil par la fenêtre.

-Quant à votre affaire, je peux peut-être vous être utile. Si ce n'est pas trop indiscret, qui cherchez-vous ?

- Je n'ai pas eu de problème majeur dans les villes et villages d'Eaque où je suis passé. Rien que mon charme naturel n'a pu dépasser, s'entend.

Kyril sourit plus largement, et il observa les autres clients de la taverne tout en gardant ses oreilles tournées vers la jeune femme qui répondait à ses questions... et enchainait avec une autre, qui fit hésiter le kitsune.
Il plongea un instant ses yeux dans ceux de son guide, comme s'il pesait le pour et le contre pour répondre, et comment répondre.

- C'est une affaire assez... délicate. La personne que je cherche, n'est pas censée être là où elle est. Elle a la fâcheuse habitude de mettre le bazar partout où elle passe, et je dois lui mettre la patte dessus avant que ce bazar atteigne le point de non-retour...
Le problème, c'est que plus je mets de monde dans ma quête, plus ce "bazar" s'accroit...
Je suis désolé si mon hésitation vous parait impolie, mademoiselle, mais vous comprendrez que l'équation est épineuse.

- Je n'ai pas eu de problème majeur dans les villes et villages d'Eaque où je suis passé. Rien que mon charme naturel n'a pu dépasser, s'entend.

Le large sourire du renard, qui accompagna sa réplique, fit pouffer Arilith. Elle se tourna à nouveau vers lui, appuya ses coudes sur la table et cala son menton dans ses mains. Le regard de son vis-à-vis lui laissa deviner son hésitation. Elle allait rectifier sa dernière question quand il répondit.

- C'est une affaire assez... délicate. La personne que je cherche, n'est pas censée être là où elle est. Elle a la fâcheuse habitude de mettre le bazar partout où elle passe, et je dois lui mettre la patte dessus avant que ce bazar atteigne le point de non-retour...
Le problème, c'est que plus je mets de monde dans ma quête, plus ce "bazar" s'accroit...
Je suis désolé si mon hésitation vous parait impolie, mademoiselle, mais vous comprendrez que l'équation est épineuse.

La marchombre acquiesça d'un clignement appuyé des yeux. Elle n'avait pas vraiment pour habitude de se mêler de ce qui ne la regardait pas. En tout cas, pas ouvertement. Il y avait toujours d'autres moyens de se renseigner.

-Je comprends, oui. Je me disais juste que je pouvais peut-être vous être utile, d'une certaine façon.

Elle se remit à sourire, l'air plus joyeuse.

-Au fait, je m'appelle Arilith. Arilith Syna. Enchantée de vous connaître !

Kyril inclina la tête en souriant de nouveau :

- Enchanté, Arilith. Moi, c'est Kyril.

Il but, puis pouffa un peu, pensant à une bonne blague.

- Oh, le soleil se lève toujours à l'est. Ce n'est pas urgent.
Ca ne fait pas longtemps que je lui cours après dans le coin après tout... mais merci pour votre offre. Si je n'arrive pas à l'attraper seul, je penserai sûrement à vous, si vous vous y connaissez en chasse...

Arilith ne comprit pas l'allusion au soleil, qu'elle rangea tout de même dans un coin de sa mémoire. Le rire de Kyril la fit sourire, et ledit sourire devint carnassier par la suite.

-Chasse, hein ? Ça ne pouvait pas mieux tomber.

La marchombre pouffa pour elle-même, songeant aux côtés amusants de la situation.

-Si vous avez besoin de moi, vous n'aurez certainement pas de mal à me contacter, lança-t-elle sur un ton confiant mais vaguement mystérieux.

Elle termina son verre et soupira d'aise.

- Oh ? Dois-je comprendre que vous vous y connaissez effectivement ? Et que vous êtes célèbres ?

Roublard, le sourire de Kyril montrait qu'il se doutait déjà de la réponse.
Pourtant, il parut s'assombrir quelque peu devant l'expression sauvage d'Arilith.

- Je ne devrais pas considérer ma quête comme une chasse à l'homme... ce sont mes instincts qui ont parlé...

Il plongea son museau dans son verre, visiblement rattrapé par quelque souvenir.

- Oh ? Dois-je comprendre que vous vous y connaissez effectivement ? Et que vous êtes célèbres ?

-Pas célèbre, seulement un peu connue quoi... En tout cas, juste ce qu'il faut pour savoir quand quelqu'un cherche à me contacter.

Elle remarqua que l'air de Kyril s'assombrissait. En fronçant légèrement les sourcils, elle écouta sa réplique suivante.

- Je ne devrais pas considérer ma quête comme une chasse à l'homme... ce sont mes instincts qui ont parlé...

Elle hocha la tête, compréhensive.

-L'instinct est fort, et je n'y échappe pas. En tout cas je souhaite que vous réussissiez à remplir votre quête.

Alors qu'il finissait également sa bière - enfonçant son museau entier dans le verre pour y parvenir - ses yeux retrouvèrent une lueur plus joyeuse, comme s'il avait décidé de laisser de côté ses souvenirs pénibles.
Il espérait aussi réussir cette mission, pour le bien des personnes de bonne volonté comme celle qu'il avait en face de lui.

- Merci. Je crois que c'est à mon tour de vous demander des détails sur votre quête, non ? La personne que vous désirez retrouver à Cruor, est-ce un ami, ou un ennemi ?

Kyril trouvait un peu étrange qu'elle prenne du temps pour se renseigner avant de se rendre à Cruor ; c'était là une étrange façon de rejoindre un ami, en vérité.

- Merci. Je crois que c'est à mon tour de vous demander des détails sur votre quête, non ? La personne que vous désirez retrouver à Cruor, est-ce un ami, ou un ennemi ?

À cette question, Arilith soupira doucement. Elle cala à nouveau son menton dans sa main et sourit à Kyril.

-Très bonne question. Il semblerait que ce soit plus qu'un ami, mais reste à confirmer. À vrai dire il s'est enfui comme un voleur, en laissant juste un mot qui m'indiquait de le retrouver à la "cité mère des pêchés". Étant donné que je ne sais pas du tout où l'y trouver, et que j'ai besoin de réfléchir un peu tout autant que de me renseigner, j'ai décidé de ne pas y aller directement. J'avais aussi envie de passer par ici pour revoir quelques connaissances de longue date sur la route.

Elle jeta un oeil dans son verre et but tout ce qu'il y restait, jusqu'à la dernière goutte.