Epreuve 5 - The Otherlands
Accident ou coup de génie, magique ou technologique, vous vous retrouvez tout à coup devant vous-même enfant, et avez la possibilité d’échanger avec ce vous du passé. Que lui diriez-vous ? De se méfier de telle ou telle personne ? De persévérer ? De croire en l’avenir ? De ne pas jeter cette bouteille dans la mauvaise poubelle, sinon… “voilà ce qu’il va se passer” ?
C’est sûrement aussi le moment pour lui - ou vous - offrir un cadeau, pour l’aider ou le guider. Charité bien ordonnée commence par soi-même, après tout.
Vous avez une journée pour poster un message de maximum 1500 mots. Vous pouvez utiliser un compteur de mots (trouvable ici). Vous pouvez faire moins de mots.
L’épreuve se termine dimanche 10 décembre à 23h59.
La forme est intégralement libre.
Vous pouvez présenter au début de votre post votre personnage et son univers si vous jugez cela utile. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous pouvez préciser au début de vos posts du vocabulaire spécifique à votre univers. Cela ne compte pas dans les 1500 mots de votre réponse.
Vous n’avez pas besoin d’être inscrit sur Elysion pour poster.Il vous suffit d’utiliser le code de transformation (trouvable ici) pour faire apparaître votre pseudo et votre avatar. Pensez à le tester !
Dans un souci d'accessibilité, nous vous demandons de veiller à coder le moins possible vos messages.
Vous avez la possibilité au début de votre premier post ou à la fin de votre dernier post de préciser:
- que vous ne souhaitez pas de commentaires sur votre texte
- que vous souhaitez des commentaires approfondis sur votre texte
- que vous ne souhaitez pas que votre texte soit lu à haute voix
Si vous ne précisez rien, votre texte pourra recevoir des commentaires simples et être lu à haute voix.
Bon jeu !
- RumyInvité
Re: Epreuve 5 - The Otherlands
- Présentation du personnage & du forum:
Rumy :
Dit Ruben — voire Ruby —, acrobate au Moon Circus, la fierté des festivités du royaume de Memeland. Si son physique atypique attire l’œil autant que ses numéros de ruban aérien, mieux vaut à l’inverse ne pas l’approcher de trop près sous peine de rencontrer une espèce de citron saumuré sur pattes, le genre à mordre d’abord par précaution mais sans s’excuser après, un morceau de pâte d’amande salée aux relents insociables, égoïste et volontiers insolent. Ses qualités se comptent sur les quatre orteils de ses pieds, ce qui ne fait pas beaucoup on s’entend, la première d’entre elles concernant sans nul doute la douceur de sa fourrure ; l’une des seules particularités qui lui reste de ses origines, par ailleurs, à l’époque où il n’était qu’un rumy innocent au fond des mines sous-marines.
Vrai, Ruby n’a pas toujours été ce mètre cinquante de rancune et de défiance, ni même cette créature bipède à la peau d’ardoise qui fuit les contacts pour ne pas révéler son pouvoir : autrefois, il y a des décennies de cela, sa forme s’apparentait plutôt à celle d’un rongeur, un petit lapin-hibou phosphorescent qui courait les galeries souterraines avec sa colonie. Et il aurait pu la courir encore longtemps, sa garenne, s’il n’avait pas croisé la route d’ouvriers descendus agrandir la mine à coups de pioches et d’explosifs. Dans la débâcle qui s’ensuivit il fut capturé puis restitué au noble propriétaire de la carrière, dont la fille réclamait un animal de compagnie, avant que celui-ci ne découvrît par hasard qu’en lui tapant dessus, on obtenait des pierres précieuses à l’envi. Une découverte qui ne tarda pas à faire sa richesse — pour le plus grand malheur de Rumy, réduit en esclavage durant près de quarante ans. Bien qu’il en profita pour s’éduquer à la faveur d’un domestique chargé de le nourrir, le prix de cette humanité lui restera toujours en travers de la gorge et, lorsque finalement la vanité de l’aristocrate lui valut d’être assassiné, Rumy racheta auprès de la Reine en place son âme, sa liberté et son départ pour l’autre bout du monde, là où personne ne soupçonnerait qu’il suffit de lui asséner un simple coup pour récolter d’authentiques rubis.
The Otherlands :
The Otherlands c’est le pays de l’imaginaire, ici se manifestent les personnages, créatures et concepts sortis tout droit de l’imagination humaine. Parfois en tout point semblables, parfois complètement différents (qui aurait cru que Blanche Neige serait un si fin manipulateur?), les habitants côtoient aussi les Alices, humains arrachés à leur monde par les Passeurs et maintenant prisonniers de cet univers. Ici, le temps n’a pas la même valeur pour tous, les Créateurs en recherche d’âmes pour faire survivre leurs royaumes arrachent celles de leurs sujets qui cessent alors de vieillir. Sauf un, fraîchement débarqué, qui ne contraint pas ses sujets à "rendre l'âme". Cette quête de pouvoir sans fin a mené à de nombreuses guerres façonnant le royaume. Voilà que Red Snow a pris la tête de Wonderland et que Memeland leur déclare à nouveau la guerre. Un royaume pacifiste, Vallhaland, profite du chaos pour faire son apparition tandis que ce qui reste des Lostlands tente de se faire oublier. Le train du Château Ambuland, lui, parcourt toujours les cieux à l'abri des élans de colère de ses voisins.
Ah
Oh zircon
Je la connaiscette odeur liquide —
sous-marine — encore
Qui ?
Il faut que je quitte cet endroit, vitevite vitevitela sortie c’est où ?
Cherche, rappelle-toi — non, rappelle-toi pas, surtout pas — dans quelle direction ?
Zarb’ comme rien a changé, pourquoi je me souviens de tout ça, pourquoi ça me revient maintenant, un pas un pas un pas et ces tunnels qui n’en finissent pas
cette lueur
oh
Oh non
non non non
Toi...va-t’en va-t’en !
Toi...
Qu’est-ce que tu f— non n’approche pas, recule
recule
encore
recule
Pourquoi tu comprends pas ce que je dis ? Zircon, bien sûr que tu comprends pas p’tit con, t’es encore qu’un lapin, un bête, stupide, abruti de lapin — regarde-toi — regarde-moi, comme si j’avais envie d’en arriver là
recule, je te dis
me touche pas
T’es la dernière chose que je voulais revoir alors
C’est un rêve, c’est ça, rien qu’une illusion oui — oh non — me regarde pas me regarde pas avec tes petits yeux de soleil, tu devrais pas être là parce que t’existes plus, tu le sais ça, t’existes plus nulle part alors retourne là-bas loin retourne dans le néant d’où tu viens puis fais pas ces soleils-là je te jure je vais te jeter — n’approche pas — je vais te jeter si tu savais
C’est à cause de toi tout ça, si t’avais pas été aussi... aussi... mais pourquoi je te parle quand tu comprends même pas ce que je dis ? Heureux ton cerveau de noix verte, heureuse ta conscience en coque vide ! Hé, si je pouvais revenir à cette époque-là tu sais ce que je ferais ? Quand t’entendras ce bruit, tu écouteras, un bruit comme t’en auras jamais entendu de tes oreilles, tu le reconnaîtras entre tous — le vacarme de ton monde qui s’écroule, ça trompe pas — rends-moi service — sauve-toi la vie
fuis
fuis très loin — réfléchis pas
laisse tout derrière toi — sauve-toi je t’en supplie
T’as rien compris, pas vrai ?
T’es encore là à me fixer, c’est ça couine un peu, je peux le faire aussi
Je peux le faire encore — attends, c’est comment déjà ?
Ha, t’as entendu ? Ces sons, ta voix. Peut-être tout ce qui me reste de toi. Je l’utilise plus, penses-tu, avec qui je pourrais glapir ainsi ? Eh dis, comment vont les autres ? Les nôtres — tu me permets de dire les nôtres ? Si je pouvais revenir à cette époque...
Quoi, tu t’approches encore ? T’as pas peur de ce que tu deviendras ? P’tit con.
C’est ça oui, tu peux briller avec tes jolies feuilles dorées, profites-en avant qu’elles chutent. Et dire que je les avais jamais vues moi-même, eh, pas que ça me manque mais c’était joli — pour ce que ça a servi...
Tu veux pas partir ? Qu’est-ce que t’es stupide, franchement, pas étonnant qu’on en soit là toi et moi, quoique, surtout moi en fait, toi tu te rends même pas compte de tout ce que tu vas bientôt perdre sans jamais pouvoir le retrouver
quoi
je t’ai dit de p— ‘tain
D’accord,
D’accord !
Je te caresse — non, c’est ce qu’il y a dans mes poches que tu veux ? Ah, tiens, c’est tout ce que j’ai, des amandes émondées que ça s’appelle, mais tu t’en fiches pas vrai, oui
mange-les toutes si tu veux
doucement, doucement elles vont pas disparaître ! eh
C’est tout ce que je peux te donner, c’est pas grand-chose je sais, faudra t’en contenter
ouais, tellement rien à t’offrir
rien du tout sauf si t’acceptes les excuses, tu prends ça, les excuses ? Je pourrais t’en lancer par milliers, des excuses en confettis ou en paillettes ça oui, qu’est-ce que t’en ferais on se le demande mais quand même, tu sais, une part de moi voudrait te tuer là tout de suite
une part de moi pourrait te tuer là tout de suite
Ça nous épargnerait bien des douleurs, tu crois pas ? Ton futur est à chier, p’tit con, crois-moi, et crois-moi aussi quand je te dis que tu mérites rien de tout ce qui t’arrivera, regarde-toi ! Boulette de bleuet. J’en connais une qui adorerait t’adopter — quoique, elle chercherait peut-être à te manger — Twinkle qu’elle s’appelle, une acrobate aussi, et qui scintille autant que son nom, elle te prendrait dans ses bras comme ça
là... bouge pas
bouge plus
J’entends ton cœur qui pépie contre ma main eh p’tit pinson
Qu’est-ce que tu penses qui se passerait si je te tuais ? Je suis même pas sûr de réussir à disparaître. Enfin, ce serait un autre rumy qui serait attrapé, un autre moi, un autre nous — et j’aimerais me dire que c’est pas grave tant que c’est pas toi
Mais je peux pas
peux juste pas
On est vivants et je voudrais te dire que tu t’en sortiras
mais je peux pas
Écoute-moi, écoute bien que ce qui t’attend te flinguera, à bout portant entre les deux orbites et je te promets que ça fera mal, mal, mal à en crever ; toute ta vie t’auras cette douleur-là à ronger parce qu’elle partira jamais, tu la sentiras au point d’espérer en finir chaque jour que l’autre Castor fait, je te jure, l’horizon sera aussi noir que cette grotte bénie où nous sommes nés sauf que ces ténèbres-là auront rien de réconfortant — et rien de ce que je te dis là pourra te préparer à ça — jamais — mais je te le dis parce que personne d’autre le fera à ma place
non
personne d’autre
jamais
jamais
Promets-moi de rester doux, p’tit con, reste innocent, reste tout ce que tu pourras plus être d’ici vingt ans quand tout ce que tu auras toujours connu t’aura été retiré, reste stupide et bêta, reste animal, inconscient et muet, reste tout ce que je suis plus et où je reviendrai pas — non pas par choix — tu comprendras plus tard à quel point ce que tu es vaut bien plus que tous les rubis du monde, alors reste toi s’il te plaît
reste
reste
reste là dans mes bras