Semaine des Arts Rhadamantiens - 20 Gadien 2790 - Spectacle d'ouverture

Voilà. Des mois entiers à préparer ce moment, cet instant. Des milliers de gens sur le projet et enfin il allait se réaliser !
Elle entendait la foule s’avancer, s’extasier devant les immenses structures de Crochiens du désert sans trop comprendre de quoi il s’agissait. Les structures étaient disposées en un cercle immense au centre duquel se tenait une autre structure, plus grande encore.

Cathleen Asmodée ne pouvait s’empêcher de sourire en coin: elle savait que ce qui allait se passer en suivant était quelque chose de nouveau et en même temps de très ancien.
Les Télépathes engagés pour assurer la liaison entre chaque point d’activité lui faisaient un rapport régulier de la situation: le signal que plus personne n’empruntait les portails venait de lui arriver; dans une minute le show allait être lancé. Elle secoua son corps et lança le signal. Chacun se tendit.
Un premier coup retentit. Il était difficile de dire si c’était un tambour ou un coup de canon tant le son avait été amplifié. La foule fit peu à peu disparaître le brouhaha et le deuxième coup retentit. Sur celui-ci, un Crochien s’ouvrit en deux puis un autre coup et un autre Crochien et ainsi de suite jusqu’à ce que la scène circulaire soit en place. Un dernier coup retentit et la dernière statue, celle au centre du cercle, s’ouvrit alors comme une fleur.
Au centre de cette fleur, une seule: personne Cathleen Asmodée. Alors que les quatres orchestres au quatre point cardinaux s’installaient, elle prit la parole avec sa voix suave augmentée magiquement:

“Elysionien, Elysionniennes, merci d’être venus aussi nombreux au lancement de cette semaine extraordinaire. Nous sommes prêts à vous montrer tout l’amour, l’art et la passion dont Rhadamanthe est capable ! On vous aime et vous n’êtes pas préparés à ce qui va suivre personne ne l’est et c’est ça qui fait la magie du spectacle. Assez bavardé: que le SHOW COMMENCE”

Il y eut quelques secondes de flottement puis la musique se mit à retentir, sortant des instruments stratégiquement placés pour être vus et entendus par tous. Alors que Cathleen était redescendue dans le bas de la structure qui servait de coulisses, d'autres danseurs aux costumes colorés en émergeaient. La luminosité était parfaite: le soleil étant en train de se coucher, le ciel était rose tirant sur du orange. Bien entendu tout cela avait été calculé comme le fait que les tenues dans les mêmes tons reflétaient parfaitement la lumière si particulière, chaque tissu avait été choisi pour refléter une nuance que pouvait prendre le ciel à cette période de la journée et ainsi donner une sorte d’harmonie entre la scène et le ciel. Bientôt, la foule fut cernée par les costumes pailletés qui se faufilaient hors des coulisses au grand jour sur les scènes apparues plus tôt.

La musique

musique 1:

 jouée par les orchestres était omniprésente et pourtant les mouvements des danseurs étaient lents voire inexistants pour certains. Le rythme changea et les danseurs et danseuses qui étaient alors immobiles se mirent à bouger dans une chorégraphie imaginée par Cathleen. Cette dernière en profitait pour refaire une apparition sur un podium qui s’élevait au centre de la scène fleur, elle-même au centre de la foule. Elle entama le chant

musique 2:

et elle se sentit parfaitement à sa place.
Assez rapidement elle rejoint ses danseurs pour bouger avec eux tout en continuant sa performance qui n’avait pas d’autre but que de la faire briller d’excellence. Elle savait les yeux du gouvernement sur elle , elle savait qu’elle n'avait pas droit à l’erreur et elle n’en ferait aucune.
Tout était à sa place et le show se déroulait à merveille. Même les effets pyrotechniques qui appuyaient sa prestation étaient partis pile au bon moment accentuant la spectacularité du chant de la grande Cathleen Asmodée. Des feux d’artifices éclataient dans le ciel et l’augmentée continuait de chanter qu’il fallait travailler dur pour en arriver là. Il était clair qu’elle ne parlait pas que du show en lui-même ni même de sa personne, bien que ce soient des interprétation évidente: elle parlait du continent qui l’avait vu grandir. Elle parlait de ce continent avec une histoire politique désastreuse et qui était en train de renaître de ses cendres. Elle y veillait en tout cas. Peut-être aurait-elle sa place au gouvernement mais ça, ça se négocierait un autre jour.

Ce soir était le soir de la célébration de la renaissance de Rhadamanthe et du Temple.

Aëlia passa une main amoureuse dans les cheveux de Luther, un sourire amusé aux lèvres. La tignasse de l’inventeur était aussi brune qu’épaisse et indisciplinée, et la jeune femme aimait à la voir prendre sa liberté de manière régulière. Ce soir-là, tous deux s’étaient fait beaux, mais sans trop d’élégance: la foule serait dense, il ferait chaud, et ils n’avaient pas besoin d’être tirés à quatre épingles, mais plutôt vêtus de manière pratique et confortable. Dans ces moment-là, les vêtements thermorégulateurs de Luther étaient une bénédiction: peu importait la température dans le désert, ils y résisteraient sans peine.
C’est donc au bras l’un de l’autre qu’ils passèrent un portail qui les téléporta tout près des immenses sculptures qui arrachèrent un sifflement admiratif à l’ancienne pirate. Elle s’était attendue à quelque chose d’impressionnant, certes. Mais peut-être pas à ce point là … Et puis, où était la scène, enfin ? C’était très étrange, elle ne comprenait pas où le spectacle lui-même allait avoir lieu.
Par contre, elle senatit partout l’excitation de ceux qui étaient là (et peut-être aussi uen pointe de peur, sans doute liée à la présence de la foule).La jeune femme se serra un peu plus contre Luther, qui passa son bras autour d’elle. Son mari savait qu’en tant que Télépathe, il n'était pas toujours simple de résister à l’assaut de pensées et de sensations dans une grande foule. Son bras faisait donc un peu écran au monde, et ce serait sans doute ainsi qu’ils savoureraient ce spectacle impressionnant.
Et soudain, des coups, et lentement, les sculptures s’ouvrirent, laissant apparaître une scène tout en tirant des cris d'admiration à la foule. Le spectacle allait commencer.
Aëlia serra la main de Luther, prête à en prendre plein les mirettes.

Du plat de la main, Beldura lissa le corsage de sa robe, dans une lente expiration. Sa tenue, d’un très beau bleu à plusieurs nuances, était rehaussée de broderies dnas les tons rouges, rendant un vibrant hommage à son continent, mais également au continent rhdamantien ici célébré. Ses longs cheveux roux avaient été rassemblés en un demi-chignon d’où cascadaient nombre de boucles de feu dans tout son dos. Sur sa tête, sa couronne brillait de mille feux, ses joyaux semblant envoyer toutes els lumières. Elle avait, cependant, qu’elle ne serait pas en reste, et n’eut qu’à passer la porte pour que cela se confirme. Dans un des grands salons du Palais de Rhadamanthe, elle retrouva Apolline, dans une combinaison verte tirant légèrement vers le jaune, rehaussée de rouge elle, et Caleb dans un étincelant costume vert tirant vers le bleu, orné de quelques rubis. Tous deux portaient leur couronne, et vinrent la saluer, Apolline d’une révérence polie, et Caleb d’une étreinte chaleureuse. Ils n'étaient pas seuls, cependant: Niniel Helvë, la Reine de Rhadmanthe était également présente, dans une tenue aux mille nuances de rouge, l'or sur sa tête tranchant avec ces cheveux si blancs. Après avoir échangé quelques mots, ils se dirigèrent, ensemble, vers le portail qui les mènerait à la loge qui leur était réservée pour aller assister au spectacle d’ouverture de la Semaine des Arts Rhadamantiens. Pas question, au vu de leur statut, de se mêler à la foule, c’eut été une véritable folie. Tous quatre pourraient profiter du spectacle tranquillement, en toute sécurité.
Cela rassurait Beldura, il fallait l’admettre. Elle n’avait jamais été très à l’aise dans les foules, ce n’était rien de le dire, et la guerre n’avait en rien arrangé cela. Distraitement, elle passa la main sur les discrètes cicatrices de ces moments difficiles, et Caleb lui passa une main dans le dos, comme pour l’encourager. En passant le portail, elle lui sourit, et soudain ils furent dans le désert. hobos, face à des cultures, et surplombant une foule qui les applaudit à tout rompre. Ils saluèrent, puis s'installèrent. Alors que déjà, Caleb faisait la conversation à Niniel, Beldura se permit d’observer tranquillement autour d’elle, sans noter qu’Apolline faisait exactement de même. C'était immense, et, mis à part cette installation digne d’un mirage, il n’y avait à perte de vue que sable et roches. Pour la Reine de Minos, sa présence ici notait une évolution, mais aussi un certain décalage. Lors de son accession au trône, on n’aurait jamais imaginé tel spectacle, et encore moins une telle association de dirigeants … et moins encore que Rhadamanthe ferait en sorte de faire vibrer l’imagination et le goût du spectacle des Elysionniens. La guerre et l’arrivée au pouvoir de Niniel avaient tout changé, et Beldura était favorablement impressionnée par la jeune femme, et par l’intelligence qui se dégageait d’elle.
Très vite, l’attention fut détournée d’eux alors que Cathleen Asmodée prenait toute la lumière, et que la renaissance parfaitement organisée de Rhadamanthe se déroulait devant leurs yeux fascinés.

Un regard. Une étincelle dans les yeux. Un clin d’oeil.

Et les lumières.

Le spectacle commençait, et Senea sentait chacun de ses muscles tendu à craquer. Il y avait une sacrée pression sur chacun des artistes de Madame Asmodée, et ce n’était pas le moment de tomber malade ou de s’effondrer, chacun le savait. Chaque seconde était cruciale, et c’était à tout Elysion qu’il allait falloir prouver l’étendue de leur talent. Ce soir était leur soir, cette semaine était leur semaine, et chacun avait conscience des répercussions possibles de cette opération sur leur travail et leur quotidien. Alors chacun se donnait au maximum, du plus qu’il le pouvait, et Senea comme tous les autres.
Elle avait été heureuse de voir affluer la foule, heureuse d’entendre les réactions émerveillées au dévoilement de la scène. Evidemment, elle, elle ne voyait pas tout cela: elle était en coulisses, petite main bien cachée. Mais elle entendait, ça oui. En retouchant une coiffure, une tenue, un maquillage, un accessoire, en plaçant un décor, en déstressant un artiste, elle entendait la foule, son brouhaha, ses réactions. Et cela la faisait vibrer. Cela se voyait, d'ailleurs, à ses mains légèrement tremblantes.
De temps en temps, par des espaces aménagés, elle tentait d’apercevoir dans le public un visage connu. Évidemment, parmi toute cette foule, c'était illusoire, mais elle espérait toujours pouvoir reconnaître Tapahari, Nathalia, Snow, ou Jacob Amakiir, ou encore certains de ses camarades ou professeurs, ou des personnes côtoyées à la Cour ! Mais la plupart du temps,,son poste l’occupait assez pour qu’elle n’ait pas le temps d’espionner quoi que ce soit.

Et le spectacle se déroulait, grandiose.