[Terminé] Tous au cirque ! [libre]

22/05/2756

Eden regarda de ses yeux blasés les gens profiter de l'entracte pour aller s'acheter de quoi s'empiffrer, ces choses grasses et sucrées, ou bien grasses et salées, ou bien juste grasses, juste sucrées ou juste salées que l'on vendait lors des spectacles pour tenter les enfants qui tentaient alors leurs parents qui finissaient par céder, parce que tout de même, c'était pas si souvent qu'on allait au cirque en famille.
Elle, elle était venue seule, aussi, elle n'avait aucune raison de se laisser tenter. Daël travaillait au château, Nathalia faisait une sieste avec Noïa et elle ... elle elle ne faisait plus rien, alors elle avait eu envie de sortir, et l'annonce du passage d'un cirque ambulant dans les plaines Enéïdes était tombée à point nommé. Elle s'était décidée sans peine. Elle avait enfilé un pull épais, un pantalon serré qui soulignait ses lignes parfaites, des bottes fourrées montantes, un manteau bien chaud, avait tressé ses cheveux bruns, y avait piqué une fleur, et vogue la galère ! elle était sortie. Plus exactement, elle s'était téléportée dans les plaines et était allée jusqu'au cirque à pied, puisqu'elle ne savait pas où il était.
Les fauteuils se vidaient donc durant les cinq minutes d'entracte, après presque trois quarts d'heures de numéros époustouflants de virtuosité. Deux trois artistes installaient une nouvelle scène et une piste sûrement plus adaptée aux numéros suivant. Des gens revenaient s'asseoir à leurs places. Eden, très belle, ne bougeait pas, et observait.

Achéron était venu seul, aussi.
Il était sorti du manoir d'Eve et avait suivi un groupe d'écoliers jusque là, le professeur leur servant de guide ne l'ayant pas remarqué plus que ça au milieu de la troupe turbulente.
Bien vite ennuyé par leurs discussions et un peu fatigué, il leur avait aussi faussé compagnie pour s'asseoir dans son coin, juste derrière une femme portant un manteau à fourrure, avec de magnifiques cheveux noirs tressés dans lesquelles une fleur était accrochée.

Le garçon ne faisait pas plus de bruit qu'une souris, et il resta bouche bée pendant la première partie du spectacle, ses grands yeux noirs ouverts avec émerveillement devant chacun des numéros.
Puis vint l'entracte.
Son esprit cessa d'être stimulé pendant une minute ; arriva donc ce qui devait arriver.

- zzzzzzzzzz... Sleep

Achéron s'endormit. Sa tête bascula en avant, finit par entrainer le reste et il tomba tout droit, finissant sa course dans la fourrure du manteau de sa voisine de devant.
La chute ne le réveilla pas pour autant.

22/05/2756

Eden sentit qu’on la poussait dans le dos. Un truc dur et rond, lourd, manifestement entrainant autre chose avec lui. Elle bascula en avant, au bas de son banc, et se rattrapa de justesse sur les mains, amortissant sa chute se redressant du même coup, pouvoirs tous activés, prête à égorger quiconque l’attaquait. C’est alors qu’elle vit l’agresseur. C’était un gamin endormi. Sûrement sa tête alourdie par le sommeil avait-elle entrainé tout son corps avec elle, or c’était Eden qui se trouvait devant et qui avait amorti la dure chute de ce pauvre gosse. Elle prit l’enfant à la peau noire, le redressa et le replaça mieux, afin qu’il ne soit pas écrasé contre le sol. Il avait l’air d’avoir le sommeil profond.

*Etrange*

Elle le regarda avec curiosité. Cette peau noire, ces cheveux crépus, ce visage calme et ces étranges cicatrices sur les joues …
Comment expliquer à ses voisins que ce gosse qui dormait, elle ne le connaissait pas, mais elle lui laissait leur place ? Eux risquaient de ne pas trop apprécier … Tant pis. Un peu de magie ferait l’affaire.

Ven 4 Jan 2013 - 12:03

Les gens commençaient à se rediriger vers leurs places, les bras chargés de popcorns, boissons, ballons et autres. L'agitation provoquée par la foule - et sa position modifiée - fit s'agiter Achéron.
Il bougonna, secoua la tête, et finit par ouvrir les yeux. En baillant et en grattant machinalement les marques sur ses joues, il regarda autour de lui.
Le garçon fronça les sourcils en découvrant la jeune femme à côté de lui, qui l'observait.

- Tu as changé de place ?

Il était sérieux en plus, pensant réellement que c'était elle qui s'était déplacée.

22/05/2756

Le petit garçon aux étranges cicatrices sur les joues finit par être réveillé par le bruit. Eden le regardait émerger, regarder autour de lui. Puis il sembla la voir elle. C’est alors qu’il lui posa une drôle de question. Si elle avait changé de place ?

*Ce gosse va vraiment un sommeil de plomb*

-Non, du tout. C’est toi qui t’es déplacé. Tu m’es … tombé dessus en dormant. Et je t’ai placé afin que tu ne sois pas écrasé contre le sol et que tu ne te fasses pas mal.

Elle lui sourit gentiment, remettant du même coup une mèche de cheveux derrière son oreille gauche.

- Comment tu t’appelles ?

C'était lui qui aurait changé de place ?

- Hum.

Par ce petit grognement, Achéron voulait dire qu'il acceptait la vérité de cette affirmation.
Il hocha la tête, doucement, en affichant un infime sourire, pour remercier cette dame aux cheveux bruns. Le jeune garçon la trouvait jolie, presque autant que sa grande soeur, et il avait du mal à la regarder dans les yeux.
Soudain, le spectacle reprit ; à grands renforts de percussions et de sonneries de trompettes, une bande d'acrobates vinrent sur scène en effectuant des figures périlleuses et rythmées. Pendant un moment, Achéron parut comme hypnotisé par le spectacle, ses yeux noirs ouverts avec ébahissement devant les exploits des artistes.
Puis, il se souvint de la dernière question de sa voisine.

- Achéron, finit-il par dire, sa voix difficile à entendre dans le bruit ambiant.

22/05/2756

Il grogna, et lui sourit légèrement, sans la regarder dans les yeux, peut-être un peu impressionné par leur éclat vert supposa-t-elle. Ce gamin était attendrissant, mais elle ne connaissait toujours pas son nom … Et ne le connaitrait manifestement pas tout de suite, vu que le spectacle recommençait et qu’il ouvrait des yeux immenses et plein d’étoiles devant les acrobaties périlleuses se déroulant sous ses yeux, billes noires lustrées.
Alors qu’elle aussi regardait, très favorablement impressionnée, la progression des forains, un mot lui parvint, brouillé par le bruit alentours.
Achéron.
Elle comprit que ‘était là le prénom de son jeune voisin après un temps de réflexion. Elle n’avait jamais entendu ce nom là, et pourtant, des noms d’homme, elle en connaissait beaucoup !
Elle attendit que la musique baisse un peu de volume avant de lui répondre, sur un ton égal.

- C’est très joli ! C’est rare aussi, je ne l’ai jamais entendu … D’où viens-tu ?

Un sourire ornait son visage de poupée.

Sam 16 Mar 2013 - 17:58

Le numéro des acrobates se finissait.
Sans quitter des yeux la scène, Achéron indiqua la direction du ciel avec un doigt.

- Ma maison est là-haut. J'attends que Père se réveille, puis j'y retournerai vivre avec lui et ma famille.

Les acrobates quittèrent la piste sous les applaudissements du public, et il y eut ensuite un instant de calme, le temps que les membres du cirque installent ce qui ressemblait à une cage grande comme la piste.
Le Monsieur Loyal fit la transition, expliquant avec une voix de stentor que le numéro suivant allait être le plus incroyable de tous, que le public allait en prendre plein les yeux...
Achéron bailla.
Pourtant, en entendant parler de lions, ses yeux se mirent à briller.

- Des lions dans la même cage qu'un homme ? Il est fou, il va se faire manger.

22/05/2756

Le gamin lui désigna du doigt le haut de chapiteau, le ciel en conclut Eden.

*Sa maison ? Là-haut ? Père ? Réveil ? Avec sa famille ? Mais …*

Cela semblait incompréhensible à la jeune fille, pourtant pas des plus bêtes. Son cerveau carbura à toute vitesse, sans écouter monsieur Loyal, lorsque soudain, l’enfant reprit la parole. Un homme ? En cage avec des lions ? Ceci accrocha l’attention de la jolie courtisane, qui se retourna et regarda la piste.

- En effet, il prend des risques …

*Enfin, ça dépend si les lions ont faim ou pas …*

Au moment où elle avait cette pensée quelque peu cynique, l’homme et les lions entrèrent.

Mer 27 Mar 2013 - 17:02

Le numéro de dressage commença.
Le dresseur était seul face aux trois lions mâles et aux six femelles mais, contrairement à ce qu'Achéron supposait, les fauves semblaient habitués à faire leur tour.
Ils devaient être bien nourris, aussi.

- Hmm... ces lions sont bizarres...

Achéron se souvenait des lions qui peuplaient la savane autour de son village de naissance, et des récits des anciens à leur sujet.
En voir en train de sauter dans des cerceaux lui fit une impression étrange.
Le roi des animaux qui faisait des singeries.
Ce n'était pas normal.
Pas normal du tout.

Achéron fronça les sourcils.
Son expression s'assombrit, et il serra ses poings d'enfant de colère.

22/05/2756

Le numéro commença sous les yeux suspicieux d’Eden et ceux, attentifs, du gamin. Le gamin, qui d’ailleurs, nota l’étrangeté des lions.

*Oh, non, ils ne sont pas étranges … Justes dressés et nourris à souhaits.*

Dans les cirques, elle n’aimait pas les numéros avec des animaux. Elle ne voyait pas l’intérêt d’apprendre à un être dont la seule vie se trouvait dans la nature à devenir une bête de foire. Enfin, si, elle le voyait : l’argent. Mais cela lui posait un sérieux, très sérieux problème éthique. Elle grimaça. Comment expliquer cela à un enfant ?
Elle vit les poings se serrer et le regard auparavant fasciner, plus intrigué se consumer de colère, et décida qu’il fallait qu’elle fasse quelque chose, elle qui était plus à l’aise avec un manche à balai qu’avec un enfant. Et pourtant, elle était nulle en tâches ménagères.

*Eden, ma grande, tu es dans la mouïse. Evite l’esclandre. C’est un enfant, et il en est capable.*

Elle posa une main légère sur l’épaule d’Achéron.

- Calme-toi. C’est presque fini.

Elle chuchotait ces mots.

- Je sais que ce n’est pas agréable de voir ça. Rares sont les numéros où les dresseurs prennent vraiment des risques. Ils nourrissent les animaux et les dressent avant, aucun ne leur ferait de mal. C’est beaucoup de poudre aux yeux, et c’est vraiment dommage. Mais c’est comme ça partout, et depuis des millénaires je suppose. Le cirque n’est pas quelque chose de nouveau, et tout y réside dans les illusions, l’artifice. C’est souvent pour ça que c’est beau, mais, lorsqu’il y a des animaux, c’est différent. Tu vois, ils ont terminé.

Elle lui sourit légèrement, prête à éventuellement aller dehors si l’enfant refusait d’en voir plus, ce qui était bien possible après tout.

Achéron écouta ce que la dame à côté de lui tenta de lui expliquer.
Il eut l'air de réfléchir intensément, puis il secoua la tête.

- Ce n'est pas bien !

Il avait le ton catégorique des enfants sûrs d'eux.
Sentant que sa déclaration n'était pas très claire, il réfléchit encore pour trouver les mots afin d'expliquer sa pensée.

- Ce sont des lions qui ont été tordus, et ce n'est pas bien de faire ça. Ils ont tout tordu, et laissé la fourrure pour que ça ne se voit pas. Et puis... et puis...

Achéron se rendit compte qu'il était vraiment énervé de voir les animaux ainsi métamorphosés par rapport à ceux, sauvages, qu'il avait appris à respecter, à craindre et à voir comme des cousins magnifiques, des seigneurs intouchables...
Le garçon avait soudain les larmes aux yeux et, n'y tenant plus, il se leva et partit d'un pas rapide, bousculant au passage plusieurs spectateurs.
Il ne regarda pas vraiment où il allait et s'aperçut qu'il s'était un peu perdu lorsqu'il s'arrêta.

Entouré de caravanes, de cages et de caisses pleines de matériel divers : les coulisses du cirque.

22/05/2756

Il eut cette affirmation, sur ce ton catégorique enfantin. La vérité sort de la bouche des enfants, et pour une fois, Eden était bien d’accord avec cette expression idiote qui avait déjà fait tant de ravages. L’enfant embraya sur une explication que la jeune femme trouva, certes peu claire, mais cependant très évocatrice, et, il fallait l’avuer, réaliste : rien ne rapprochait ces lions de ceux, sauvages et dangereux qu’on pouvait trouver en liberté, sinon leur fourrure. Alors qu’elle allait répliquer, les yeux du garçon se mirent à briller violemment, et il se leva, et s’enfuit, diparaissant dans la foule, puis à l’extérieur. Eden réagit immédiatement, se levant, s’excusant et faisant la sourde oreille aux gens aigris qui lui reprochaient de ne pas savoir gérer son fils, partant à la poursuite, et surtout à la recherche du garçonnet.

*Bon sang, mais où est-il passé ce fichu gosse ?*

Elle avait complètement perdu sa piste. Elle craignait qu’il soit parti vers la ville, et alors là, bonjour la galère, il avait tous les risques de se perdre dans les plaines. C’est donc pour être sûre de cette option qu’elle décida d’explorer tout d’abord les alentours du cirque. C’est ainsi qu’elle se retrouva à chercher un garçon noir d’une dizaine d’années aimant beaucoup les lions et à tendance narcoleptique nommé Achéron au milieu des costumes, accessoires, caravanes, caisses, cages et autres qui peuplaient cet espace étrange nommé coulisses. C’est aussi là qu’elle le trouva.

- Achéron !

Elle lui fit un signe de la main, histoire qu’il la repère et n’aie pas peur en étant ainsi appelé, et s’approcha de lui.

Les fesses par terre au bout milieu du passage, les bras serrés autour de ses genoux relevés et ses yeux noirs dans le vague... Achéron était contrarié.
Voir les lions lui avait rappelé beaucoup de choses de sa famille et, il devait l'avouer, cela faisait un moment qu'il ne pensait plus beaucoup à sa famille.
Le garçon était contrarié, du coup. Triste aussi, un peu.

Il avait sommeil également, mais était trop énervé pour le moment pour pouvoir simplement fermer les yeux et se reposer. Ce qui le contrariait plus encore.
Achéron était donc assis là, immobile, contrarié, réfléchissant à ce qui l'énervait autant.
Sans beaucoup de succès, en fait.

- Achéron !

Le garçon tourna la tête en direction de cette voix qui venait de l'appeler.
C'était la femme du public qui lui avait parlé du cirque : elle s'approchait de lui.
Achéron se releva et resta droit comme un i.
Pourquoi est-ce qu'elle l'avait suivi ?

- Pourquoi tu es là ?

Toujours contrarié, le garçon avait un ton assez froid.
Il fixait la femme sans ciller.

22/05/2756

Le gosse tourna la tête vers elle. Alors qu’elle s’attendait à des remerciements, voire à ce qu’il vienne vers elle, soulagé, il la doucha d’un glacial : - Pourquoi tu es là ? Elle eut un mouvement de recul devant ces yeux noirs qui la fixaient sans même ciller, froids et distants. Puis elle se raisonna. *Ce n’est qu’un enfant. Il ne peut rien te faire Eden, tu sais …* Elle se reprit donc et s’approcha un peu plus de lui. - Je t’ai cherché. J’ai eu peur que tu te perdes ou qu’il ne t’arrive quelque chose. Voire même les deux. Elle lui sourit gentiment, attendant sa réaction. En fonction de cela, elle lui proposerait de le laisser là, de le ramener chez lui, ou d’aller chez elle, ou bien de retourner vers le chapiteau. Après tout, elle le connaissait à peine … Et quoi qu’elle en pense, les enfants pouvaient être pleins de ressources.

Le garçon secoua la tête, un sourire un peu condescendant étirant ses lèvres.

- Je ne peux pas me perdre, puisque je vois toujours ma maison dans le ciel !

C'était pour lui une évidence, mais sentant qu'il pouvait ne pas être bien compris, il tendit un bras vers le ciel, montrant du doigt l'astre noir de la Dévastation, visible à toute heure de la journée et de la nuit - ne serait-ce que par la sensation de malaise qui vous prenait quand vous l'aviez dans votre champ de vision trop longtemps.
Le garçon mit ensuite ses mains derrière sa tête puis sembla s'étonner.

- Tu as eu peur pour moi ? Tu es bizarre !

22/05/2756

Le petit enfant eut un sourire qui ressemblait tout de même à s’y méprendre à de la condescendance.

*C … Comment ça il voit toujours sa maison dans le ciel ? *

L’explication vint en même temps qu’elle formulait la question silencieusement, dans son esprit : Achéron tendit le doigt vers l’étoile noire qui les surplombait toujours, depuis des années, des centaines d’années même peut-être –à vrai dire, Eden ne s’était jamais posé trop de questions à ce sujet : elle avait entendu les histoires de guerre contre l’Ombre, etc. , etc. et d’étoile créé et autres, mais n’y avait jamais réfléchi et n’y croyait qu’à moitié-. Le fait cependant que ce petit bout d’homme semble si sûr et certain en lui désignant l’astre fit monter en elle une bouffée d’angoisse. On disait que la terre y était dure, craquelée, poussiéreuse, que le mal y régnait en maître, et s’infiltrait partout, que cette planète était creuse, forée par les nombreux boyaux qui menaient vers l’Ombre dans sa cage, les Six enfermés dans une salle noire, lugubre et humide. On racontait que seules y vivaient les engeances des Ténèbres dans un chaos total, et que personne de sain n’y survivait longtemps sans être au moins corrompu. Et ce gamin à la peau d’ébène qui … Un frisson de malaise la saisit, et elle détourna vivement ses yeux de l’astre pour les reporter sur le petit, mains derrière la tête, qui s’étonnait qu’elle ait eu peur pour lui. Etrangement, maintenant, elle comprenait cet étonnement. Le gamin lui faisait presque peur à présent : soit il était fou, soit il disait vrai. Et les deux cas étaient inquiétants –d’autant qu’elle n’envisageait même pas qu’il lui mentit : il était bien trop convaincu pour cela-. Elle chercha mentalement une solution, et se rendant compte de l’impasse dans laquelle elle s’était fourrée, elle décida de s’en tirer par une pirouette. Elle rit.

- On me le dit souvent ! Tu veux retourner dans le chapiteau ? Les acrobates sont sûrement arrivés.

Elle se disait qu’ensuite, elle partirait assez rapidement, tout en s’assurant qu’il était en sécurité –même s’il ne semblait pas penser en avoir besoin-.

Les bras d'Achéron revinrent le long de son corps, tandis qu'il secouait la tête :

- Non, je n'ai plus envie de voir ce cirque.

Pendant un instant, le garçon resta sans bouger, observant cette étrange femme aux cheveux noirs.
Puis il fut pris d'un incroyable bâillement, s'apercevant du coup que sa colère de tout à l'heure était passée, le laissant juste avec une irrépressible envie de dormir.
Il regarda autour de lui, mais s'allonger ici-même pour piquer un somme ne lui faisait pas vraiment envie.

- Je vais aller dormir plutôt.

Adressant un timide sourire et un petit salut de la main à la femme, Achéron s'éloigna tranquillement.
Il songeait au lit douillet de sa chambre dans le manoir de sa soeur à Cruor, mais comme il ignorait par où il fallait aller pour retourner là-bas - et par extension, il ignorait aussi où il était en ce moment même - il comptait juste sortir de ce cirque et marcher tout droit jusqu'à un endroit tranquille.
Quand même, elle était bizarre cette dame ! C'était bien la première fois qu'une inconnue s'inquiétait pour lui...
Bizarre, oui.
Mais gentille aussi.

22/05/2756

L’enfant secoua la tête, bailla. Eden était toujours un peu apeurée. Il refusa d’aller voir le cirque de nouveau, et préféra aller dormir. Elle répondit à son salut. Elle le regarda s’éloigner, devenant de plus en plus petit dans le lointain. Elle était songeuse, la belle Eden. Ce gosse … Il avait pourtant l’air tellement gentil ! Mais Hadès … Ce n’étaient que des légendes, non ? Non ?
Elle soupira.

- Mademoiselle ! Vous n’avez rien à faire ici !

Eden sursauta, s’excusa, et commença à rentrer chez elle, à pas lents, resserrant son manteau autour d’elle.

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