[Terminé] Un nouvel habitant. [sp Belgan, mais vous pouvez venir voir le truc les autres aussi ;)]

Une jeune fille blonde dans les rues d’Elysée, les yeux clairs et un médaillon autour de son cou. Les gens se retournaient sur son passage. Mais ce n’était pas elle qu’ils regardaient.

Quelques heures plus tôt, elle était allée cueillir des fleurs dans un grand champ qu’elle adorait, justement parce qu’il y avait plein de fleurs là-bas. De belles fleurs, de toutes couleurs, toutes formes, toutes tailles. Des fleurs splendides, immenses et voluptueuses, aux parfums lourds, et d’autres, toutes petites, toutes mignonnes, qui ne sentaient presque pas. Elle y allait donc joyeusement, pour décorer sa maison. Leur maison.
C’est alors qu’elle cueillait des fleurs que le vent se leva, lui mettant ses cheveux dans les yeux.

- Va dans le bosquet, princesse, vas-y, vas-y, on t’y attend …

Elle sourit. Son ami le vent venait de lui parler. Elle se leva alors et se dirigea vers le fameux bosquet, un adorable ensemble d’arbres verts et feuillus à souhait. Lorsqu’elle vit deux yeux la fixer entre les arbres, elle s’immobilisa. Et vit le reste. Méange improbable et splendide. Tête d’oiseau, corps d’équidé, splendide et puissant, blanc comme neige. Deux ailes immenses, aux teintes de gris allant du gris perle au gris anthracite. Des pattes en forme de serre.

*C’est un hippogriffe.*

Odélie s’inclina profondément.

- Bonjour, Princesse.

Elle se redressa. S’approcha lentement. Tendit la main. Tout doucement, au ralenti. La créature, tout droit sortie de l’imaginaire et de la mythologie populaire, existant depuis des millénaires, réputée disparue depuis la Nouvelle Pangée, comme le lui expliquait sa voix, inclina la tête, et vint fourrer son mec dans la petite main de la jeune fille. Elle se sentit électrifiée.

- Bonjour, Gadyän.

Elle lui sourit. Elle eut la sensation qu’il lui souriait en retour.

- Tu as mal, c’est ça ? 

Elle le sentait au fond d’elle. L’animal s’était cassé une aile, lui expliqua-t-il. C’est ainsi que la jeune fille le mena, à travers le champ, à travers les chemins, puis à travers la ville, montée sur son dos, un bouquet dans ses bras.

Voilà pourquoi les gens la regardaient. La jeune Odéline, compagne du vieux Siffroy, montait un hippogriffe à travers les rues de Minos, tout à fait tranquillement.
Voilà qui allait se répandre comme une traînée de poudre à travers la ville.

Elle fit entrer la bête dans la maison, et le mit dans la cour arrière, avant de le nourrir un peu, et de lui confectionner une atèle en attendant le retour de Siffroy.

Le vieil homme revenait d'une course en ville, il était allé voir un vieil ami à lui à qui il devait ramener des cisailles dont il s'était servi pour son jardin, il avait passé un bon bout de temps avec lui, à fumer la pipe dans deux fauteuils et à rire du bon vieux de temps. Le piège était que son vieil ami avait une tête de jouvenceau et qu'on aurait jamais dit qu'ils avaient le même âge, ah ! La complexité des races du monde et de leur façon de vieillir différemment le dépasserait toujours ! Un jour il trouverait peut-être quelqu'un pour lui expliquer en partie le phénomène.

Après un long moment, Siffroy se leva en prétextant une raison de partir sinon il allait y rester la nuit et il fallait qu'il aille retrouver Odéline. Il n'osait dire à personne quelle était leur relation depuis peu, de peur d'être regardé de façon étrange par tous même si les aprioris et les lois d'Elysion paraissaient quelque peu désinhibées. 
Le chemin du retour fut rapide et calme, comme il les aimait.
De retour chez lui, le calme cessa d'un seul coup, comme un tissu qui se déchire pour dévoiler ce qui se cache le monde tranquille fit place à un Hippogriffe dans sa cour !

- Oh pétard !!!

C'était une belle journée sur Minos.
En fait, comme vous devriez le savoir, il n'y a que des belles journées sur Minos. Pourtant, même pour les gentils habitants d'Elysée, il y a des journées plus agréables que d'autres. Et Aurore, pensivement allongée sur son lit, se disait que les journées où la Reine Beldura avait un nombre incalculable de réunions n'étaient pas les plus belles. Privée ainsi de son amie, l'adolescente se sentait soudainement très seule dans ce palais immense, où tout le monde épiait ses moindres faits et gestes, comme si elle était du lait sur le feu. Qu'allait-elle bien pouvoir faire, en attendant le retour de la Reine ? Se redressant pour s'asseoir sur le rebord de son lit, la jeune fille se dit qu'une énième expédition à la bibliothèque ne serait peut-être pas si mal, avant d'avoir comme un éclair de génie. Et si elle allait voir Odéline ?

Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. A vrai dire, Aurore n'était pas sortie du château depuis longtemps, sans doute en rapport avec une certaine malédiction qui l'empêchait de faire tout ce qu'elle voulait. Mais aujourd'hui, elle avait envie de sortir et de voir du monde. D'un pas sautillant, elle se dirigea vers les cuisines : il était hors de question qu'elle se rende chez Odéline les mains vides. Elle allait lui préparer quelque chose. Dès qu'elle entra dans la cuisine, le cuisinier lui adressa un joli sourire avant d'éloigner tous les couteaux qui traînaient dans les parages. Aurore sourit à ce réflexe avant de se demander ce qu'elle allait pouvoir préparer. Et ses yeux se posèrent sur un panier rempli de framboises. Mais bien sûr, comme avait-elle pu ne pas y penser !

Une heure plus tard, la jeune fille inspirait profondément en passant la porte du château, un panier entre les mains. Elle s'avança dans les rues agitées par la joie naturelle de ces habitants. Minos respirait le bonheur. Les gens y étaient heureux et elle aussi. On lui avait parfois décrit la planète Rhadamante, où vivaient encore ses parents, et elle avait été horrifiée par tout ce que l'on avait pu lui raconter. Elle ne se voyait vivre, voire même survivre, sur une telle planète. Elle, qui était bien incapable de méchanceté ou de cruauté. Au fil des années, elle avait finie par se persuader que sa place était ici, à Elysée. Et cela lui allait très bien.
Aurore sentit la caresse du soleil sur ses cheveux blonds et se grisa de cette sensation. Un vent tiède balaya la ruelle dans laquelle elle passait et, par réflexe, elle attrapa le bas de sa robe bleue pour empêcher cette dernière de se soulever. Sans plus attendre, elle continua sa route, saluant poliment les gens qu'elle croisait, tout en étant impatiente de retrouver son amie. Une fois arrivée à destination, elle toqua doucement puis entra. De toute façon, la porte n'était jamais fermée.

« Bonjour Siffroy » dit-elle d'une voix chantante en apercevant le vieil homme. Elle le connaissait peu. A vrai dire, elle le connaissait seulement parce qu'Odéline vivait chez lui. Voyant que ce dernier avait les yeux fixés sur la cour, elle avança de quelques pas, apercevant les cheveux clairs d'Odéline.
« Bonjour Odéline » dit-elle, toute souriante, avant d'apercevoir ce qui était peut-être la cause du regard hébété de Siffroy. Dans la cour se dressait un hippogriffe, à l'allure majestueuse. Aurore n'avait jamais vu d'hippogriffe, à part dans les livres. Elle était émerveillée.

«  Il est magnifique ! » lâcha-t-elle dans un souffle.

Odéline vit arriver Siffroy, pipe au bec. Une pipe qui allait se retrouver par terre, si Odéline ne l’avait pas rattrapée alors qu’il découvrait Gadyan. Son compagnon lâcha un énorme juron, et Odéline n’eut même pas le temps de lui présenter son nouvel ami que, déjà, Aurore était là, souriante comme elle, avec un gros panier. Elle les salua gaiement, puis exprima son étonnement intense et sa fascination face à Gadyan. Enfin quelqu’un qui réagissait de façon civilisée !!

- Ne sois-donc pas si grossier ! glissa-t-elle à Siffroy.

Elle alla faire la bise à Aurore.

- Bonjour Aurore ! Comment vas-tu ? Je te présente Gadyan ! C’est mon nouvel ami. On s’est rencontrés cette après-midi, alors que j’allais cueillir des fleurs. Il est très gentil, et du coup, je l’ai amené ici.

Gadyan inclina la tête pour saluer Aurore, et regarda Siffroy d’un air outré. Odéline s’approcha du fantastique animal. Elle le pit par le cou, et le caressa doucement.

- Gadyan, s’il te plait, dis bonjour à Siffroy. Il est très gentil, je l’aime beaucoup, et c’est sa maison ici. Il a réagi comme ça parce qu’il est surpris, mais je suis sûre qu’il t’aime déjà, hein, Siffroy ?

Elle lui souriait d’un air candide tout à fait adorable. Elle était heureuse : ses amis étaient réunis chez elle.

Siffroy revit toute sa jeunesse défiler devant ses yeux quand il découvrit l'animal de légende dans son jardin, à la regarder d'un air étrange. Le vieil homme avait été un grand passionné des animaux légendaires et son rêve, la toute première chose qu'il aurait voulu faire dans sa vie c'était de lier amitié avec une bête comme celle-ci.

- Si je l'aime ! Mais bien sûr ! Je l'adore déjà ce grand dadet !

Instantanément tous les troubles de sa vie avaient disparu de sa tête pour ne laisser que cette vision majestueuse. Il souriait comme un vieil homme gâteux gâteau et se sentait très idiot ne serait-ce qu'à poser son regard sur l'hypogriffe. Puis il commença à se rappeler toutes les choses qu'il avait lu sur ces bêtes : Ils aimaient être respectés en priorité. Et devait reconnaître une personne comme égal avant de l'accepter.

- Donc Odéline tu disais qu'il s'appelle Gadyan c'est ça ? Comment je suis ? Moment de pause alors qu'il se passait une main dans les cheveux pour paraître bien Mademoiselle on se connaît ?

Après avoir fait la bise à Odéline, Aurore rendit son salut à Gadyan l'hippogriffe par une petite révérence. Quel bel animal, qui avait l'air si fier ! Elle sourit en entendant Siffroy l'appeler « grand dadet ». Au vu de la carrure de l'hippogriffe, elle ne se serait peut être par permise de lui donner un surnom aussi...familier. Mais, après tout, Siffroy était une grande personne, il savait ce qu'il faisait. Elle remarqua enfin que ce dernier lui demandait s'ils se connaissaient. Plongeant ses yeux violets dans le regard bleuté de son interlocuteur, elle lui fit un grand sourire.

« En quelque sorte...Je m'appelle Aurore, je suis une amie d'Odéline. Elle m'a beaucoup parlé de vous. »

Elle l'avait peut être également croisé une ou deux fois au palais mais cela n'était pas le souvenir le plus marquant qu'elle avait de lui. C'était plus grâce à son amie qu'elle le connaissait. Sans se départir de son sourire, elle regarda Odéline caresser la bête. Elle savait que la jeune fille avait le pouvoir de parler aux animaux et cette capacité se révélait bien pratique dans le cas.

« Gadyan est juste de passage ou il va rester vivre ici ? » demanda Aurore innocemment. L'hippogriffe en tant qu'animal de compagnie devait être une chose assez singulière mais cela était déjà plus exotique qu'un chat ou un chien. Elle se demanda si Beldura avait déjà vu un tel animal ? Il faudrait qu'elle lui demande. Et puis, si elle n'en avait jamais vu, cela serait une bonne occasion pour sortir du château ! Elle savait sa Reine craintive mais elle savait aussi comment la rassurer. Voilà donc une idée à soumettre dès qu'elle rentrerait au palais.

« Ah, au fait, je vous ai apporté un framboisier ! » dit soudainement Aurore, qui avait presque complètement oublié qu'elle tenait un panier dans les mains. Est ce que les hippogriffes aimaient les framboises ? La jeune adolescente avait un léger doute.

Odéline se retint de rire à la réplique de Siffroy. A vrai dire,  « grand dadet » n’était peut-être pas ce qui … Elle fut obligée de poser sa main sur Gadyan pour le tranquilliser : elle avait vu juste : le surnom ne lui avait pas plu. Du tout manifestement. Cependant le regard du vieil homme l’informait qu’il l’adorait effectivement déjà et qu’il voulait juste être son ami. Et son comportement fit rire la jeune fille. C’était si … inhabituel de sa part ! Tellement étonnant ! tellement peu dans ses habitudes ! Tellement surprenant ! Jamais Siffroy ne se préoccupait de son allure. C’est alors qu’il se passait la main dans les cheveux qu’il sembla remarquer Aurore, qui se présenta à lui.

- Reste toi-même, tu es très bien ! Aurore est mon amie, elle est au service de la Reine.

Elle leur sourit à tous les deux, et aurore lui tendit le panier.

- Oh merci beaucoup Aurore ! Ce n’était pas la peine, enfin, tu le sais bien !

Elle prit le panier, et alla le poser à la cuisine, alors que la question de so amie montait peu à peu jusqu’à son cerveau.

- A vrai dire, je n’en sais rien ! s’exclama-t-elle. Mais je pense qu’il va vivre ici avec les kiwis et nous, n’est-ce pas ?

Gadyan confirma ses dires.

- Apparemment il est d’accord !

Le ton de la jeune fille était enjoué.

- Quelqu’un veut boire quelque chose au fait, à présent que les présentations sont faites ? Histoire de nous préparer à ce merveilleux gâteau, puis de l’accompagner.

Elle leur sourit, attendant leur réponse.

Bon si il étais très bien comme il étais alors il la croyait, après tout il avait bien à faire confiance à son aimée dans ce genre de cas, elle savait le juger et elle pouvait parler à ce Gadyan, ce qui avait vite cessé de l'impressionner mais continuait à l'aider.
Un framboisier dans un panier passa d'une main à l'autre puis d'une main à la cuisine avant qu'il apprenne quel e fantastique animal de ses rêves allait restait vivre chez lui, dans sa maison. il ne put réprimer un léger soupir de bonheur et de béatitude combinées qui n'échapperait à personne à cette nouvelle

Pourquoi pas un café pour moi ! Comme d'habitude. Je te liasse t'occuper de ce que veut ce grand dadet et ta jeune amie, je reviens dans une seconde

Il étais sûr que surnommer un hippogriffe serait une bonne technique pour se rapprocher de lui relationellement, il avait lu que ces animaux étaient aussi intelligentes et fières que l'Homme. D'ailleurs c'est pour cela qu'il s'éclipsait, aller feuilleter de nouveaux un de ses anciens livres sur les animaux magiques et ses notes sur l'apprivoisement qu'il n'avait jamais pu expérimenter.