[Terminé]Jusqu'à ce que la faim nous sépare [sp Isaac]

Isaac regarda les plans que sa compagne lui montrait, et plus particulièrement de la pièce dont elle lui parlait. Rien que sur le dessin, cela lui semblait déjà immense, même plus que son ancienne maison ! Est ce qu'ils avaient vraiment besoin d'autant d'espace ? Néanmoins, la jeune femme lui rappela le goût pour le grandiose qu'avaient les architectes et il acquiesça lentement. Il se trouvait dans un château, il allait falloir qu'il s'y habitue. Il se demanda simplement ce qu'il allait faire de son ancienne maison. S'il la laissait à l'abandon, elle finirait en bordel ou en refuge pour les pauvres et ce n'était pas quelque chose qu'il souhaitait particulièrement. Il pourrait toujours la louer à Savio pour une somme symbolique.

Beldura insista sur la vue qu'ils auraient dans cette pièce et cet argument finit de le convaincre. Ce n'était pas à Cruor qu'il avait pu apprécier la beauté des paysages et maintenant, il était bloqué sur Minos, le continent le plus beau d'Elysion alors autant profiter de ce qu'il avait à offrir. Qui plus est, il allait avoir besoin de bonnes raisons pour rester ici à supporter ce peuple absolument infernal. La beauté des paysages pouvait peut être en être une.

« Cela me convient très bien. Déjà que nous bousculons ce protocole ridicule, autant ne pas contrarier vos architectes et laissons leur faire leur travail. »

Il eut ensuite une nouvelle pensée pour Savio et cela lui fit penser à un autre point important s'il devait vivre ici.

« En parlant de travail, j'espère que vous avez un tailleur qui aime son métier car il ne risque pas de s'ennuyer si je vis ici. Je ne peux porter que des vêtements et des chaussures taillés sur mesure. »

Et Dieu sait que cela lui avait toujours coûté une fortune. Heureusement que risquer sa vie quotidienne rapportait bien.

Elle rit à la mention du protocole, et rit de nouveau lorsqu’il lui parla du tailleur. Elle hocha la tête, et d’un simple geste désigna sa robe.
 
-          S’il n’y en avait qu’un … Ils sont une quarantaine en comptant les tailleurs, les assistants, les stylistes, les modistes, les couturiers, les cordonniers … Vous n’imaginez pas à quel point ils seront heureux de vous vêtir. Je crois que le fait que je n’aie ni mari, ni enfant, ni aucune famille d’ailleurs est l’une de leur plus grandes frustrations : auparavant, il y avait un tailleur pour le Roi, un pour le Reine, un pour deux enfants royaux et un pour trois membres de la famille royale … Aujourd’hui, ils se battraient presque pour m’habiller.  C’est à eux que je dois toute ma garde-robe. C’est d’ailleurs aussi le cas d’un certain nombre de mes gens. Vous n’avez beau n’être ni mon mari, ni leur roi, vous serez leur messie, Isaac, croyez-moi.
 
Elle lui sourit, et lui prit la main, qu’elle pressa entre ses doigts fins, ses yeux de feu brillant de mille feux. Peu à peu, elle prenait conscience de son bonheur, et de sa chance, qu’il ait accepté d’officialiser leur relation, et de vivre ici. L’idée de l’avoir auprès d’elle plus souvent la comblait de joie. Evidemment, il lui était impossible de verbaliser ce qu’elle ressentait à cet instant, mais c’était quelque chose d’éminemment positif. Elle espérait juste que cela durerait le plus longtemps possible, et que son peuple l'accepterait vraiment.