- TapahariEaquien.ne
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Date d'inscription : 27/11/2016
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Relations principales:
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[Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Mer 11 Avr 2018 - 2:35
Quelques heures après l'arrêt dû aux caméléons, Tapahari sentait toujours la bave de reptile amoureux. Bien qu'elle ne soit pas la plus coquette des femmes, elle avait quand même ses limites. Aussi elle se renseigna auprès des gardes sur la destination du convoi, prévint le maréchal-ferrant - qu'elle appréciait de plus en plus, depuis le temps installé à l'arrière de sa carriole - puis sauta sur le côté, disparaissant dans la jungle en quelques secondes.
Ce n'était pas interdit de s'éloigner du convoi, mais ceux qui le faisaient étaient prévenus ; la sécurité du convoi passait bien avant la leur, alors ceux qui s'éloignaient devaient se débrouiller comme des grands dans la jungle. Ce que la chamane comprenait parfaitement.
Après tout, elle avait vécu dans un environnement similaire à Crannsliabh, quoique moins dangereux. Elle avait appris à préparer ses déplacements et à se débrouiller seule en cas de problèmes.
Grâce à ses explorations précédentes de la jungle, elle avait une bonne idée de la direction où aller pour trouver de l'eau courante et, histoire de progresser plus vite, elle n'hésita qu'un temps avant de mobiliser son nouveau don de change-peau et de souhaiter avoir une apparence plus agile.
En un instant et un bond, elle avait revêtue sa forme de serval. Ses expérimentations avaient payé, elle n'était presque plus déstabilisée par les métamorphoses désormais. Même si elle hésitait toujours à voler en corbeau et que les sens du serpent lui donnaient la migraine...
Elle prit un instant pour se renifler et fit une grimace féline : le don de change-peau n'avait pas d'effet nettoyant, elle puait toujours autant la bave de caméléon !
Progressant plus vite, elle s'enfonça dans la jungle, se jouant des obstacles avec aisance. Les animaux, d'ordinaires facilement dérangés par sa présence - quelque soit son apparence - semblaient aujourd'hui à peine la remarquer, et Tapahari se demanda si ce n'était pas l'un des effets de son nouveau parfum.
Son excursion n'était pas seulement pour se débarrasser de la couche collante et désagréable qui lui recouvrait maintenant la fourrure : elle avait aussi en tête la rumeur entendue plus tôt parmi les membres de l'Expédition, celle concernant d'étranges poissons aperçus dans une rivière des environs.
Des poissons en chocolat.
Rien que ça.
L'idée paraissait absurde et non vérifiée, mais Tapahari se savait sur des terres très particulières et, dans sa quête des Êtres du Voile du continent, elle se devait d'enquêter à ce sujet. Les Esprits pouvaient avoir n'importe quelle apparence, et avoir des effets sur la faune et la flore parfois surprenants...
Au pire, elle pourrait se baigner.
Elle trouva bien plusieurs cours d'eau, mais ce n'étaient que de minces ruisseaux sans poissons, qui ne permettaient pas de faire plus que se rincer le bout des pattes. Après plusieurs heures à s'enfoncer profondément dans la jungle, de plus en plus loin du convoi, elle commença à chercher à se raisonner et à fatiguer, trouvant que finalement, un petit ruisseau serait bien suffisant pour se nettoyer. Puis ses oreilles de serval particulièrement sensibles perçurent par-delà le brouhaha de la jungle, le grondement sourd et régulier caractéristique des chutes d'eau.
Suivant cette piste avec un enthousiasme retrouvé - vu le bruit, c'était une cascade de belle taille et avec un peu de chance, le bassin en bas permettrait de se baigner - Tapahari découvrit après quelques minutes seulement plusieurs choses : premièrement, il y avait bien une cascade, qui tombait sur une vingtaine de mètres de haut dans un bassin large qui repartait ensuite en cours d'eau tranquille ; deuxièmement, que cette dernière se trouvait dans une ravine, une dépression naturelle à la roche noire et lisse, parfois couverte de lianes et de mousses appréciant l'air embrumé par l'eau tombante ; troisièmement, elle était arrivée au sommet de ladite ravine, et ne voyait absolument pas comment descendre jusqu'au bassin en contrebas !
Elle se savait agile dans son corps de serval, mais pas au point de risquer une chute de dix mètres avec l'absence de sentiers sûrs et des rochers humidifiés par les embruns de la cascade...
Le grondement était incroyablement fort de là où elle se trouvait, renforcé par les échos sur la pierre, et les mouvements de l'eau créaient des courants d'air frais qui lui chatouillaient les yeux, les oreilles et les moustaches. Non, elle ne voyait pas comment descendre...
A part si elle volait...
La chamane retint un soupir, avant de se concentrer sur un corps léger comme l'air, ne tardant pas à changer de peau pour prendre l'apparence du corbeau.
Ce moment en valait bien un autre pour son baptême de l'air, et les courants ascendants lui faciliteraient la tâche.
Sûrement. Elle l'espérait.
Elle avait bien fait quelques tests, planant de branches basses en branches plus basses, mais les changements brusques de directions, l'ascension et surtout l'atterrissage en toute sécurité étaient pour le moment hors de sa portée.
Il fallut plusieurs minutes d'observation à la chamane pour rassembler son courage, passant de l'observation des lieux, à la planification de son vol, aux étirements pour détendre les muscles de ses ailes...
Finalement, elle se lança, sautant dans le vide avant d'ouvrir ses ailes en grand pour capter le vent qui soufflait en continu le long de la paroi.
Elle plana sans efforts, pendant les trois premières secondes.
Le vent soufflait en continu, certes, mais pas de façon régulière. Loin de là même. La première bourrasque la fit dévier sur le côté et manqua la faire partir en piqué. La deuxième la rabattit contre la paroi et elle ne dut qu'à son réflexe paniqué de battre furieusement des ailes de ne pas finir aplatie contre un rocher. Ses gestes désordonnés lui évitèrent de partir en chute libre, mais modifièrent sa trajectoire, la faisant se diriger à grande vitesse pas bien contrôlée droit sur la chute d'eau.
Elle déploya toutes ses plumes pour tenter de freiner, y parvint presque, s'apprêta à mettre tous ses efforts et sa maigre science du vol dans un virage serré lorsque le vent s'en mêla une troisième fois, la rabattant subitement vers le bas.
Plumes toutes ouvertes, elle se fit littéralement happer par le brusque changement de direction de l'air, et la chamane vit la cascade se rapprocher d'elle à une vitesses plus grande encore. Elle n'était plus très haut après tout ça, mais si elle se prenait le poids des eaux, elle finirait par tomber comme une pierre, et irait se fracasser sur les rochers !
Son corps de corbeau n'était juste pas assez solide pour résister !
Le monde tourna sur lui-même, et elle ne vit ni n'entendit plus rien pendant un instant.
Lorsque ses sens lui revinrent, le grondement de la cascade s'était tu, remplacé par la sensation de l'air vibrant sur ses nageoires et sa carapace. Elle se sentait plus lourde, à la fois plus massive, et beaucoup moins en effrayée à la vue de l'eau qui se rapprochait d'elle.
Une fraction de secondes avant d'être happée dans la cascade, elle comprit qu'elle venait de prendre bien malgré elle l'apparence de la tortue marine.
La cascade l'avala et elle tomba comme une pierre jusqu'au bassin en contrebas. Son corps fait pour la nage bougea de lui-même au contact de l'eau et, dès qu'elle se retrouva dans les remous, elle frappa la masse liquide avec ses nageoires puissantes, s'extrayant des tourbillons qui cherchaient à la fracasser contre les rochers.
En quelques secondes intenses, elle s'était libérée et nageait dans les eaux plus calmes du bassin.
Sans perdre de temps, elle se dirigea jusqu'à la berge et laissa son don s'activer une dernière fois pour retrouver son apparence humaine.
Trempée, épuisée et le coeur battant sous l'effet de l'adrénaline, la chamane se laissa aller sur le dos, les jambes toujours dans l'eau fraiche du bassin.
Il lui faudrait un moment pour se remettre et reprendre son enquête, et plus longtemps encore avant qu'elle retente de voler sous forme de corbeau !
Ce n'était pas interdit de s'éloigner du convoi, mais ceux qui le faisaient étaient prévenus ; la sécurité du convoi passait bien avant la leur, alors ceux qui s'éloignaient devaient se débrouiller comme des grands dans la jungle. Ce que la chamane comprenait parfaitement.
Après tout, elle avait vécu dans un environnement similaire à Crannsliabh, quoique moins dangereux. Elle avait appris à préparer ses déplacements et à se débrouiller seule en cas de problèmes.
Grâce à ses explorations précédentes de la jungle, elle avait une bonne idée de la direction où aller pour trouver de l'eau courante et, histoire de progresser plus vite, elle n'hésita qu'un temps avant de mobiliser son nouveau don de change-peau et de souhaiter avoir une apparence plus agile.
En un instant et un bond, elle avait revêtue sa forme de serval. Ses expérimentations avaient payé, elle n'était presque plus déstabilisée par les métamorphoses désormais. Même si elle hésitait toujours à voler en corbeau et que les sens du serpent lui donnaient la migraine...
Elle prit un instant pour se renifler et fit une grimace féline : le don de change-peau n'avait pas d'effet nettoyant, elle puait toujours autant la bave de caméléon !
Progressant plus vite, elle s'enfonça dans la jungle, se jouant des obstacles avec aisance. Les animaux, d'ordinaires facilement dérangés par sa présence - quelque soit son apparence - semblaient aujourd'hui à peine la remarquer, et Tapahari se demanda si ce n'était pas l'un des effets de son nouveau parfum.
Son excursion n'était pas seulement pour se débarrasser de la couche collante et désagréable qui lui recouvrait maintenant la fourrure : elle avait aussi en tête la rumeur entendue plus tôt parmi les membres de l'Expédition, celle concernant d'étranges poissons aperçus dans une rivière des environs.
Des poissons en chocolat.
Rien que ça.
L'idée paraissait absurde et non vérifiée, mais Tapahari se savait sur des terres très particulières et, dans sa quête des Êtres du Voile du continent, elle se devait d'enquêter à ce sujet. Les Esprits pouvaient avoir n'importe quelle apparence, et avoir des effets sur la faune et la flore parfois surprenants...
Au pire, elle pourrait se baigner.
Elle trouva bien plusieurs cours d'eau, mais ce n'étaient que de minces ruisseaux sans poissons, qui ne permettaient pas de faire plus que se rincer le bout des pattes. Après plusieurs heures à s'enfoncer profondément dans la jungle, de plus en plus loin du convoi, elle commença à chercher à se raisonner et à fatiguer, trouvant que finalement, un petit ruisseau serait bien suffisant pour se nettoyer. Puis ses oreilles de serval particulièrement sensibles perçurent par-delà le brouhaha de la jungle, le grondement sourd et régulier caractéristique des chutes d'eau.
Suivant cette piste avec un enthousiasme retrouvé - vu le bruit, c'était une cascade de belle taille et avec un peu de chance, le bassin en bas permettrait de se baigner - Tapahari découvrit après quelques minutes seulement plusieurs choses : premièrement, il y avait bien une cascade, qui tombait sur une vingtaine de mètres de haut dans un bassin large qui repartait ensuite en cours d'eau tranquille ; deuxièmement, que cette dernière se trouvait dans une ravine, une dépression naturelle à la roche noire et lisse, parfois couverte de lianes et de mousses appréciant l'air embrumé par l'eau tombante ; troisièmement, elle était arrivée au sommet de ladite ravine, et ne voyait absolument pas comment descendre jusqu'au bassin en contrebas !
Elle se savait agile dans son corps de serval, mais pas au point de risquer une chute de dix mètres avec l'absence de sentiers sûrs et des rochers humidifiés par les embruns de la cascade...
Le grondement était incroyablement fort de là où elle se trouvait, renforcé par les échos sur la pierre, et les mouvements de l'eau créaient des courants d'air frais qui lui chatouillaient les yeux, les oreilles et les moustaches. Non, elle ne voyait pas comment descendre...
A part si elle volait...
La chamane retint un soupir, avant de se concentrer sur un corps léger comme l'air, ne tardant pas à changer de peau pour prendre l'apparence du corbeau.
Ce moment en valait bien un autre pour son baptême de l'air, et les courants ascendants lui faciliteraient la tâche.
Sûrement. Elle l'espérait.
Elle avait bien fait quelques tests, planant de branches basses en branches plus basses, mais les changements brusques de directions, l'ascension et surtout l'atterrissage en toute sécurité étaient pour le moment hors de sa portée.
Il fallut plusieurs minutes d'observation à la chamane pour rassembler son courage, passant de l'observation des lieux, à la planification de son vol, aux étirements pour détendre les muscles de ses ailes...
Finalement, elle se lança, sautant dans le vide avant d'ouvrir ses ailes en grand pour capter le vent qui soufflait en continu le long de la paroi.
Elle plana sans efforts, pendant les trois premières secondes.
Le vent soufflait en continu, certes, mais pas de façon régulière. Loin de là même. La première bourrasque la fit dévier sur le côté et manqua la faire partir en piqué. La deuxième la rabattit contre la paroi et elle ne dut qu'à son réflexe paniqué de battre furieusement des ailes de ne pas finir aplatie contre un rocher. Ses gestes désordonnés lui évitèrent de partir en chute libre, mais modifièrent sa trajectoire, la faisant se diriger à grande vitesse pas bien contrôlée droit sur la chute d'eau.
Elle déploya toutes ses plumes pour tenter de freiner, y parvint presque, s'apprêta à mettre tous ses efforts et sa maigre science du vol dans un virage serré lorsque le vent s'en mêla une troisième fois, la rabattant subitement vers le bas.
Plumes toutes ouvertes, elle se fit littéralement happer par le brusque changement de direction de l'air, et la chamane vit la cascade se rapprocher d'elle à une vitesses plus grande encore. Elle n'était plus très haut après tout ça, mais si elle se prenait le poids des eaux, elle finirait par tomber comme une pierre, et irait se fracasser sur les rochers !
Son corps de corbeau n'était juste pas assez solide pour résister !
Le monde tourna sur lui-même, et elle ne vit ni n'entendit plus rien pendant un instant.
Lorsque ses sens lui revinrent, le grondement de la cascade s'était tu, remplacé par la sensation de l'air vibrant sur ses nageoires et sa carapace. Elle se sentait plus lourde, à la fois plus massive, et beaucoup moins en effrayée à la vue de l'eau qui se rapprochait d'elle.
Une fraction de secondes avant d'être happée dans la cascade, elle comprit qu'elle venait de prendre bien malgré elle l'apparence de la tortue marine.
La cascade l'avala et elle tomba comme une pierre jusqu'au bassin en contrebas. Son corps fait pour la nage bougea de lui-même au contact de l'eau et, dès qu'elle se retrouva dans les remous, elle frappa la masse liquide avec ses nageoires puissantes, s'extrayant des tourbillons qui cherchaient à la fracasser contre les rochers.
En quelques secondes intenses, elle s'était libérée et nageait dans les eaux plus calmes du bassin.
Sans perdre de temps, elle se dirigea jusqu'à la berge et laissa son don s'activer une dernière fois pour retrouver son apparence humaine.
Trempée, épuisée et le coeur battant sous l'effet de l'adrénaline, la chamane se laissa aller sur le dos, les jambes toujours dans l'eau fraiche du bassin.
Il lui faudrait un moment pour se remettre et reprendre son enquête, et plus longtemps encore avant qu'elle retente de voler sous forme de corbeau !
- Angus VerinEaquien.ne
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Date d'inscription : 07/01/2018
Votre personnage et ses relations
Date de naissance:
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Mar 17 Avr 2018 - 3:24
La piste des marchands de plantes m'avait amené jusqu'ici. Pas tant qu'il y ait un problème à vendre des plantes, des animaux mangent bien toute sorte de plantes, parfois pour se soigner, souvent pour se nourrir.
Il est simplement curieux de voir ce genre de plantes à cet endroit. De nouveaux êtres avec qui communiquer. Étrangement, les approcher directement n'avait pas donné grand chose. Alors, les suivre de loin avait été plus efficace. Et ici, dans cette forêt, le temps vient de se reposer. La terre est meuble, fraîche, tendre. Parfaite pour prendre racines quelques heures. Le temps est beau, les animaux marchent, volent et nagent.
Une odeur lointaine de bave de caméléon parvenait jusqu'ici. Sûrement la longue exposition bouche ouverte des créatures avait elle embaumé la région de ces odeurs particulières.
La terre du lieu était riche quoi que loin d'être inviolée. Aucune terre n'avait encore été totalement exempte d'humains. Ce n'était pas important. Cette terre était tellement plus vieille. Plus âgée que tout ce qu'ils imaginaient. Petit à petit, sous les strates de ce terreau fertile, habité de vers, de taupes, et de nombreuses créatures,
Et petit à petit dans le temps. Prêt le cours des eaux, près le cours du temps, et ainsi seconde après seconde le retour. Marche marche, trois jours trois nuits durant, marche marche dans les flots du temps. Et la terre parle au tréfonds.
Marche marche. Une nouvelle strate, et entre les racines, se nichent quelques fragments de métaux. Métaux rares, métaux construits, métaux fortuits au coeur de la sève. Pourquoi métaux, pourquoi traînez vous là, au fond de ces chères racines? Pourquoi ce raffinement, pourquoi ce besoin d'élégance? Et quel est cet étrange matériau qui vous accompagne? Pourquoi dans ce matériaux, des milliers de vies, de fragments effrités d'os, vieux d'éons, sont dans ce sol, dans cette forme.
Questions se posent et peu de réponses. La terre parle, mais sa mémoire est compliquée. J'ai quitté mon ancienne nature depuis trop peu de temps pour comprendre. Elle me parle, mais j'y suis sourd. Je me concentre. Je me... fonds, dans les errances de la terre. Elle m'explique.
ça pue le caméléon.
Hein?
Pourquoi cette odeur de caméléon si proche? Si? Présente? Une âme étrange s'approche. La terre me le murmure. Une âme teintée de questions. Une âme sur laquelle la Nature a fait pousser ses jacinthes. J'entends la course d'un félidé. Le bruissement d'ailes de corbeau. Un tout jeune corbeau. Il ne sait pas encore bien voler. Quel dommage que ses parents aient fait leur nid à proximité d'un torrent. Le premier vol sera forcément beaucoup plus dangereux. Enfin. Quoi? Les ailes du corbeau se sont tues dans les flots. J'ai déjà entendu un oiseau plonger. Je n'ai pas retrouvé ce son.
Il manque un élément.
Tien, une tortue. Des îles si ma mémoire est bonne. Ce genre d'écailles est très rare dans les régions boisées.
Je me tiens, légèrement à l'écart, dans les bois. Comment cette brave bête est elle arrivée jusqu'ici? Elle a sûrement fait un chemin monstrueux jusqu'ici? Peut être pour trouver un partenaire. Les lieux de nidification de ces créatures se font de plus en plus rares. Elles quittent peut être les plages pour trouver plus de sécurité au fin fond des îles.
Quoi?
La tortue vient de prendre l'apparence de la jeune femme qui avait appelé ce corps... Ta'ah? Taha? Haha? Tata? Ces vocalisations me semblent lointaines, et familières à al fois. Nombreuses sont les peuplades avec leurs langues à elle. Toutes ont leurs façons de décrire la Nature, la feuille et l'humus.
Je me tiens à proximité de cette jeune créature, qui prend un temps pour se reposer. Elle l'a bien mérité. Les changeformes existent et, depuis que cette forme arpente ces sols, de plus en plus se font connaître. Rares sont ceux qui peuvent prendre plus d'une forme, au delà de celle d'origine.
Je détaille les tatouages., signes rituels d'étranges pratiques, bien au de là de ma compréhension. La Nature se préoccupe de bien des choses, mais pas d'esprits. En tous cas, pas moi. La chlorophylle et la photosynthèse, la digestion et la chasse, la concrétion et la fission, ces choses là sont de mon ressort.
"La journée est chaude aujourd'hui. L'eau doit être à une température idéale."
Je n'ai pas trop l'habitude d'engager une discussion polie. Au moins ai je pris la peine de faire du bruit en sortant du fourré.
Il est simplement curieux de voir ce genre de plantes à cet endroit. De nouveaux êtres avec qui communiquer. Étrangement, les approcher directement n'avait pas donné grand chose. Alors, les suivre de loin avait été plus efficace. Et ici, dans cette forêt, le temps vient de se reposer. La terre est meuble, fraîche, tendre. Parfaite pour prendre racines quelques heures. Le temps est beau, les animaux marchent, volent et nagent.
Une odeur lointaine de bave de caméléon parvenait jusqu'ici. Sûrement la longue exposition bouche ouverte des créatures avait elle embaumé la région de ces odeurs particulières.
La terre du lieu était riche quoi que loin d'être inviolée. Aucune terre n'avait encore été totalement exempte d'humains. Ce n'était pas important. Cette terre était tellement plus vieille. Plus âgée que tout ce qu'ils imaginaient. Petit à petit, sous les strates de ce terreau fertile, habité de vers, de taupes, et de nombreuses créatures,
Et petit à petit dans le temps. Prêt le cours des eaux, près le cours du temps, et ainsi seconde après seconde le retour. Marche marche, trois jours trois nuits durant, marche marche dans les flots du temps. Et la terre parle au tréfonds.
Marche marche. Une nouvelle strate, et entre les racines, se nichent quelques fragments de métaux. Métaux rares, métaux construits, métaux fortuits au coeur de la sève. Pourquoi métaux, pourquoi traînez vous là, au fond de ces chères racines? Pourquoi ce raffinement, pourquoi ce besoin d'élégance? Et quel est cet étrange matériau qui vous accompagne? Pourquoi dans ce matériaux, des milliers de vies, de fragments effrités d'os, vieux d'éons, sont dans ce sol, dans cette forme.
Questions se posent et peu de réponses. La terre parle, mais sa mémoire est compliquée. J'ai quitté mon ancienne nature depuis trop peu de temps pour comprendre. Elle me parle, mais j'y suis sourd. Je me concentre. Je me... fonds, dans les errances de la terre. Elle m'explique.
ça pue le caméléon.
Hein?
Pourquoi cette odeur de caméléon si proche? Si? Présente? Une âme étrange s'approche. La terre me le murmure. Une âme teintée de questions. Une âme sur laquelle la Nature a fait pousser ses jacinthes. J'entends la course d'un félidé. Le bruissement d'ailes de corbeau. Un tout jeune corbeau. Il ne sait pas encore bien voler. Quel dommage que ses parents aient fait leur nid à proximité d'un torrent. Le premier vol sera forcément beaucoup plus dangereux. Enfin. Quoi? Les ailes du corbeau se sont tues dans les flots. J'ai déjà entendu un oiseau plonger. Je n'ai pas retrouvé ce son.
Il manque un élément.
Tien, une tortue. Des îles si ma mémoire est bonne. Ce genre d'écailles est très rare dans les régions boisées.
Je me tiens, légèrement à l'écart, dans les bois. Comment cette brave bête est elle arrivée jusqu'ici? Elle a sûrement fait un chemin monstrueux jusqu'ici? Peut être pour trouver un partenaire. Les lieux de nidification de ces créatures se font de plus en plus rares. Elles quittent peut être les plages pour trouver plus de sécurité au fin fond des îles.
Quoi?
La tortue vient de prendre l'apparence de la jeune femme qui avait appelé ce corps... Ta'ah? Taha? Haha? Tata? Ces vocalisations me semblent lointaines, et familières à al fois. Nombreuses sont les peuplades avec leurs langues à elle. Toutes ont leurs façons de décrire la Nature, la feuille et l'humus.
Je me tiens à proximité de cette jeune créature, qui prend un temps pour se reposer. Elle l'a bien mérité. Les changeformes existent et, depuis que cette forme arpente ces sols, de plus en plus se font connaître. Rares sont ceux qui peuvent prendre plus d'une forme, au delà de celle d'origine.
Je détaille les tatouages., signes rituels d'étranges pratiques, bien au de là de ma compréhension. La Nature se préoccupe de bien des choses, mais pas d'esprits. En tous cas, pas moi. La chlorophylle et la photosynthèse, la digestion et la chasse, la concrétion et la fission, ces choses là sont de mon ressort.
"La journée est chaude aujourd'hui. L'eau doit être à une température idéale."
Je n'ai pas trop l'habitude d'engager une discussion polie. Au moins ai je pris la peine de faire du bruit en sortant du fourré.
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C'est par les fleurs que je parle
Et les arbres sont mes écrits
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La force de la nature, la subtilité de la poutre
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Dim 22 Avr 2018 - 14:52
Épuisée presque par ses péripéties pour arriver jusque là, Tapahari aurait pu s'endormir sur place, allongée sur les pierres, les jambes dans l'eau.
C'était la première fois qu'elle revêtait la forme de la tortue et, même si cela lui avait été salutaire, cette métamorphose lui avait demandé beaucoup d'énergie. Beaucoup plus que lorsqu'elle prenait la forme du serval ou du corbeau. Même les quelques fois où elle avait retenté l'expérience de la forme du serpent n'avaient pas été aussi épuisantes...
Mentalement, elle remercia la tortue de s'être ainsi imposée à elle, lui sauvant sûrement la vie. Elle se promit ensuite de "jouer" plus souvent avec la tortue, pour s'habituer à cette facette de son don.
"La journée est chaude aujourd'hui. L'eau doit être à une température idéale."
Surprise, la chamane sursauta et bondit sur ses pieds, se tournant vers l'origine du bruit. Elle découvrit alors l'arbre fait homme, qui était apparu devant l'Expédition lorsque le convoi avait été interrompu par les caméléons. l'Etre à la peau couleur écorce se tenait à quelques mètres d'elle, l'observant simplement.
Sa robe trempée pesait lourd et elle tritura machinalement ses amulettes, à la fois pour se rassurer et vérifier qu'elles étaient toutes toujours là.
Tapahari ne savait pas trop comment réagir devant cet Être dont elle avait dû mal à percevoir la nature. Mais comme il s'était adressé à elle sur le ton de la conversation, elle pouvait partir de là, en espérant que son ignorance sur sa nature ne lui ferait pas faire d'impairs.
Elle sourit en s'inclinant légèrement :
- Navrée T'aah, vous m'avez surprise. Vous avez raison, l'eau est parfaite pour se baigner. C'est pour cela que je suis descendue jusqu'ici.
Quelle étrange situation...
Elle s'en amuserait sûrement plus tard.
C'était la première fois qu'elle revêtait la forme de la tortue et, même si cela lui avait été salutaire, cette métamorphose lui avait demandé beaucoup d'énergie. Beaucoup plus que lorsqu'elle prenait la forme du serval ou du corbeau. Même les quelques fois où elle avait retenté l'expérience de la forme du serpent n'avaient pas été aussi épuisantes...
Mentalement, elle remercia la tortue de s'être ainsi imposée à elle, lui sauvant sûrement la vie. Elle se promit ensuite de "jouer" plus souvent avec la tortue, pour s'habituer à cette facette de son don.
"La journée est chaude aujourd'hui. L'eau doit être à une température idéale."
Surprise, la chamane sursauta et bondit sur ses pieds, se tournant vers l'origine du bruit. Elle découvrit alors l'arbre fait homme, qui était apparu devant l'Expédition lorsque le convoi avait été interrompu par les caméléons. l'Etre à la peau couleur écorce se tenait à quelques mètres d'elle, l'observant simplement.
Sa robe trempée pesait lourd et elle tritura machinalement ses amulettes, à la fois pour se rassurer et vérifier qu'elles étaient toutes toujours là.
Tapahari ne savait pas trop comment réagir devant cet Être dont elle avait dû mal à percevoir la nature. Mais comme il s'était adressé à elle sur le ton de la conversation, elle pouvait partir de là, en espérant que son ignorance sur sa nature ne lui ferait pas faire d'impairs.
Elle sourit en s'inclinant légèrement :
- Navrée T'aah, vous m'avez surprise. Vous avez raison, l'eau est parfaite pour se baigner. C'est pour cela que je suis descendue jusqu'ici.
Quelle étrange situation...
Elle s'en amuserait sûrement plus tard.
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Jeu 26 Avr 2018 - 1:07
L'être qui séchait tranquillement sur la rive se relève d'un seul coup alors que je me manifeste. Réflexes rapides. Un peu au dessus de la norme bipède. Encore une fois les... peaux, tissus, laines, ralentissaient les mouvements de leur porteur. Autant je comprends la nécessité d'avoir chaud, mais le groupe ou la fourrure propre ne sont ils pas là pour ça? J'ai déjà suggéré plusieurs fois à des vivants de délaisser ces oripeaux, mais généralement la réaction n'est pas positive.
Elle touche des petits morceaux de bois, peut être d'os, au cou,
"Qu'est ce que ce ceci?" dis je plus pour moi même qu'en formulant une vraie question, en regardant fixement les fragments ouvragés. Manifestement, il ne s'agit pas de l'oeuvre du temps et de la pluie. Ou alors ces deux génies artistiques ont perdu de leur légendaire créativité.
Je m'avance, me perdant dans les méandres des ondes de l'eau. Je plonge les nœuds arboricoles qui me font office de pieds dans l'eau. Elle est fraîche. Je laisse un moment se passer, n'ayant pas vraiment conscience de ce qui se dit à côté de moi.
"Quelle est le sens de cette locution?" dis je, perdu dans le courant de la pensée. Peut être la créature devra t'elle faire preuve d'un peu de gymnastique mentale pour me suivre, mais n'est ce pas le propre de cette espèce?
Je joue avec les feuilles qui poussent dans le creux de ma poitrine. Une famille de rouge-gorge tente de faire son nid dedans. ça démange. Ce qui me fait éructer comme un bruit de résonance, qui se répercute dans l'écorce de ma peau, dans ma gorge et qui file entre mes lèvres.
Je fais pousser délicatement quelques tiges que j'arrache négligemment. Elle deviendront humus. Ces plantes, habituellement sont particulièrement agréables aux félins, et bizarrement le comportement de cette jeune femme me fait penser à celui de félidés.
Elle touche des petits morceaux de bois, peut être d'os, au cou,
"Qu'est ce que ce ceci?" dis je plus pour moi même qu'en formulant une vraie question, en regardant fixement les fragments ouvragés. Manifestement, il ne s'agit pas de l'oeuvre du temps et de la pluie. Ou alors ces deux génies artistiques ont perdu de leur légendaire créativité.
Je m'avance, me perdant dans les méandres des ondes de l'eau. Je plonge les nœuds arboricoles qui me font office de pieds dans l'eau. Elle est fraîche. Je laisse un moment se passer, n'ayant pas vraiment conscience de ce qui se dit à côté de moi.
"Quelle est le sens de cette locution?" dis je, perdu dans le courant de la pensée. Peut être la créature devra t'elle faire preuve d'un peu de gymnastique mentale pour me suivre, mais n'est ce pas le propre de cette espèce?
Je joue avec les feuilles qui poussent dans le creux de ma poitrine. Une famille de rouge-gorge tente de faire son nid dedans. ça démange. Ce qui me fait éructer comme un bruit de résonance, qui se répercute dans l'écorce de ma peau, dans ma gorge et qui file entre mes lèvres.
Je fais pousser délicatement quelques tiges que j'arrache négligemment. Elle deviendront humus. Ces plantes, habituellement sont particulièrement agréables aux félins, et bizarrement le comportement de cette jeune femme me fait penser à celui de félidés.
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Lun 30 Avr 2018 - 19:42
L'arbre fait homme répondit, mais ses propos ne lui semblaient pas adressés. Tapahari se contenta de sourire, ayant déjà croisée des êtres et des hommes qui ne semblaient jamais être vraiment là. Si elle insistait, cela risquerait surtout de brusquer son interlocuteur. Son apparition était peut-être dû au hasard, et non à sa présence à elle.
En le voyant entrer dans l'eau, ses pieds semblables à des racines, Tapahari décida de faire de même ; elle avait risqué sa vie pour descendre jusque là pour cette raison après tout.
Elle entreprit donc d'ôter ses amulettes, les déposant avec soin et respect, fit de même avec sa robe, l'étendant au soleil en espérant la retrouver un peu plus sèche. Une fois nue, elle s'avança à son tour dans l'eau, marquant tout de même une infime hésitation en en redécouvrant la température, plus fraiche que ce à quoi elle était habituée, sur son île. Et elle n'avait plus d'écailles isolantes pour l'aider à supporter le froid...
La transition air-eau faite, la chamane nagea jusqu'au centre du bassin et s'immergea tout à fait, ne cachant pas son plaisir de pouvoir finalement ôter la salive de caméléon qui lui collait à la peau depuis des heures. Elle aurait toujours à s'occuper de laver sa robe par contre... ce qu'elle n'avait jamais aimé faire.
En remontant à la surface, elle entendit le rôt que produisit l'arbre fait homme, ce qui la fit rire doucement : un son aussi trivial paraissait tellement incongru venant d'un être aussi particulier ! Ceci le rendait tout à coup beaucoup moins intimidant.
La chamane tourna la tête dans sa direction, pour le découvrir en train d'arracher d'une main négligente des pousses vertes qui lui sortaient du corps, avant de les répandre sur le sol autour de lui. Elle fronça les sourcils, intriguée devant ce spectacle, puis l'odeur citronnée des plantes parvint jusqu'à elle.
Soudain, elle ressentit une grande agitation intérieure, comme si le serval dont elle empruntait la forme se réveillait et venait de force s'imposer à elle.
Avant d'avoir compris ce qui lui arrivait, elle était devenue le serval en question et n'avait plus qu'une chose en tête ; venir inspecter ces plantes qui sentaient pour elle aussi bon que le meilleur des plats imaginables !
Nageant à grands bruits, elle rejoignit l'arbre fait homme et vint renifler les plantes qu'il laissait tomber au sol. L'odeur était divine !
Incapable d'y résister, elle en prit un peu dans sa gueule. C'était encore meilleur que meilleur ! Ses yeux roulèrent dans leurs orbites, et un ronronnement de félin heureux sortit de sa gorge tandis qu'elle se frottait contre les plantes aux pieds de l'arbre fait homme, sans pouvoir s'arrêter.
[Angus utilise Herbe à chats ! C'est super efficace ! Tapahari est confuse ! ^^]
En le voyant entrer dans l'eau, ses pieds semblables à des racines, Tapahari décida de faire de même ; elle avait risqué sa vie pour descendre jusque là pour cette raison après tout.
Elle entreprit donc d'ôter ses amulettes, les déposant avec soin et respect, fit de même avec sa robe, l'étendant au soleil en espérant la retrouver un peu plus sèche. Une fois nue, elle s'avança à son tour dans l'eau, marquant tout de même une infime hésitation en en redécouvrant la température, plus fraiche que ce à quoi elle était habituée, sur son île. Et elle n'avait plus d'écailles isolantes pour l'aider à supporter le froid...
La transition air-eau faite, la chamane nagea jusqu'au centre du bassin et s'immergea tout à fait, ne cachant pas son plaisir de pouvoir finalement ôter la salive de caméléon qui lui collait à la peau depuis des heures. Elle aurait toujours à s'occuper de laver sa robe par contre... ce qu'elle n'avait jamais aimé faire.
En remontant à la surface, elle entendit le rôt que produisit l'arbre fait homme, ce qui la fit rire doucement : un son aussi trivial paraissait tellement incongru venant d'un être aussi particulier ! Ceci le rendait tout à coup beaucoup moins intimidant.
La chamane tourna la tête dans sa direction, pour le découvrir en train d'arracher d'une main négligente des pousses vertes qui lui sortaient du corps, avant de les répandre sur le sol autour de lui. Elle fronça les sourcils, intriguée devant ce spectacle, puis l'odeur citronnée des plantes parvint jusqu'à elle.
Soudain, elle ressentit une grande agitation intérieure, comme si le serval dont elle empruntait la forme se réveillait et venait de force s'imposer à elle.
Avant d'avoir compris ce qui lui arrivait, elle était devenue le serval en question et n'avait plus qu'une chose en tête ; venir inspecter ces plantes qui sentaient pour elle aussi bon que le meilleur des plats imaginables !
Nageant à grands bruits, elle rejoignit l'arbre fait homme et vint renifler les plantes qu'il laissait tomber au sol. L'odeur était divine !
Incapable d'y résister, elle en prit un peu dans sa gueule. C'était encore meilleur que meilleur ! Ses yeux roulèrent dans leurs orbites, et un ronronnement de félin heureux sortit de sa gorge tandis qu'elle se frottait contre les plantes aux pieds de l'arbre fait homme, sans pouvoir s'arrêter.
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Dim 20 Mai 2018 - 5:09
Alors que je laissais les pousses tomber au sol, je voyais déjà l'humaine se métamorphoser. Je ne m'étais donc pas trompé. Je me retrouvais avec un félin dans les pieds, qui bondissait joyeusement partout et se frottait à mes racines. Ma foi. Je laissais pendre mes doigts, jouant avec l'animal surexcité. Je lâchais
"Et bien, et bien. L'instinct, n'est ce pas? Malgré toutes les formes, l'instinct reprend le dessus".
Je garde le silence, un certain temps. Pendant que je fais jouer la créature, je me penche sur le jeu de bouts de bois, délaissés là. Je tends la main pour tenter de les attraper et les observer de plus prêt.
"N'est ce pas difficile de savoir qui l'ont est, en étant pluriel?"
Je sais qui je suis. Je sais la mémoire que j'ai. Je sais ce que je suis. Je n'ai même pas à me demander si je le sais. Un arbre se préoccupe plus de savoir quand faire pousser ses feuilles que de métaphysique. En tous cas c'est ce qu'ils font croire. Ces êtres sont de véritables génies de la chimie, à tel point que moi même j'ai du mal à suivre le fil de leurs échanges.
Je regarde les amulettes, jouant avec les formes, regardant leur matière avec les récepteurs de mes doigts noueux.
"Alors dis moi, qu'es tu?"
"Et bien, et bien. L'instinct, n'est ce pas? Malgré toutes les formes, l'instinct reprend le dessus".
Je garde le silence, un certain temps. Pendant que je fais jouer la créature, je me penche sur le jeu de bouts de bois, délaissés là. Je tends la main pour tenter de les attraper et les observer de plus prêt.
"N'est ce pas difficile de savoir qui l'ont est, en étant pluriel?"
Je sais qui je suis. Je sais la mémoire que j'ai. Je sais ce que je suis. Je n'ai même pas à me demander si je le sais. Un arbre se préoccupe plus de savoir quand faire pousser ses feuilles que de métaphysique. En tous cas c'est ce qu'ils font croire. Ces êtres sont de véritables génies de la chimie, à tel point que moi même j'ai du mal à suivre le fil de leurs échanges.
Je regarde les amulettes, jouant avec les formes, regardant leur matière avec les récepteurs de mes doigts noueux.
"Alors dis moi, qu'es tu?"
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Lun 21 Mai 2018 - 1:23
Le serval était de toute évidence incapable de répondre, le corps et le museau tout entier tournés vers les plantes merveilleuses aux pieds de l'arbre fait homme. Lorsque la grosse main de ce dernier descendit vers elle, elle la saisit entre ses pattes avant, la mordillant par jeu. Ses pupilles complètement dilatées lui donnaient un regard absent, signe que Tapahari n'était plus tout à fait aux commandes de son propre corps.
Après moins d'une minute sans doute de ce manège, l'effet des plantes se dissipa aussi brusquement qu'il était apparu, et la chamane métamorphosée se rendit compte du fait qu'elle serrait la main de l'arbre fait homme entre ses pattes, couchée à ses pieds.
Pour la deuxième fois, elle bondit sur ses pattes et s'éloigna d'un autre bond de l'arbre fait homme, se retournant finalement pour l'observer une fois à bonne distance, circonspecte, sa queue s'agitant dans son dos. Sa fourrure trempée ruisselait et lui donnait un air rachitique, collée contre sa peau.
Tapahari ne comprenait pas trop ce qu'il venait de se passer : le serval s'était imposé à elle, à la seconde où les plantes produites par cet être étrange avaient embaumé l'air. Elle n'avait jamais rien ressenti de similaire, même après les Rituels du Voile les plus... extravagants.
Elle se sentait toujours un brin embrumée d'ailleurs, le cerveau flottant à la limite d'une torpeur euphorique qui n'était qu'une fraction de ce qui s'était emparée d'elle, mais restait présente et ralentissait le flot de ses pensées. Il y avait aussi ce mal de crâne qui commençait à poindre.
Qu'avait voulu accomplir l'arbre fait homme ? Est-ce qu'il avait su à l'avance l'effet qu'auraient eu les plantes sur elle ? Même si ses intentions ne semblaient pas hostiles, elle commençait à se méfier et lui en voulait un peu, de se jouer ainsi d'elle.
Impression de méfiance renforcée lorsqu'il se pencha vers ses précieuses amulettes. La collection qu'elle portait toujours sur elle étaient ses outils de travail en tant que chamane, des gris-gris rassurants qu'elle avait fabriqués, hérités de sa mère et de sa grand-mère ; des objets à la fois importants, et incroyablement personnels donc. La question de l'arbre fait homme la fit presque sursauter.
- Mmmrrrraaaa ?
Évidemment, elle ne pouvait pas parler sous forme de serval.
Mais, en plus de ce feulement aigu aux tons inquisiteurs, tout son corps parlait pour elle et s'exprimait plus clairement que n'importe quel mot. Queue agitée, oreilles tournées vers l'arbre fait homme, narines frémissantes, yeux qui passaient de la main s'approchant des amulettes au visage de l'arbre fait homme.
Le message était presque clair : "Que faites-vous ? Je n'aime pas ce que vous faites. Arrêtez."
Après moins d'une minute sans doute de ce manège, l'effet des plantes se dissipa aussi brusquement qu'il était apparu, et la chamane métamorphosée se rendit compte du fait qu'elle serrait la main de l'arbre fait homme entre ses pattes, couchée à ses pieds.
Pour la deuxième fois, elle bondit sur ses pattes et s'éloigna d'un autre bond de l'arbre fait homme, se retournant finalement pour l'observer une fois à bonne distance, circonspecte, sa queue s'agitant dans son dos. Sa fourrure trempée ruisselait et lui donnait un air rachitique, collée contre sa peau.
Tapahari ne comprenait pas trop ce qu'il venait de se passer : le serval s'était imposé à elle, à la seconde où les plantes produites par cet être étrange avaient embaumé l'air. Elle n'avait jamais rien ressenti de similaire, même après les Rituels du Voile les plus... extravagants.
Elle se sentait toujours un brin embrumée d'ailleurs, le cerveau flottant à la limite d'une torpeur euphorique qui n'était qu'une fraction de ce qui s'était emparée d'elle, mais restait présente et ralentissait le flot de ses pensées. Il y avait aussi ce mal de crâne qui commençait à poindre.
Qu'avait voulu accomplir l'arbre fait homme ? Est-ce qu'il avait su à l'avance l'effet qu'auraient eu les plantes sur elle ? Même si ses intentions ne semblaient pas hostiles, elle commençait à se méfier et lui en voulait un peu, de se jouer ainsi d'elle.
Impression de méfiance renforcée lorsqu'il se pencha vers ses précieuses amulettes. La collection qu'elle portait toujours sur elle étaient ses outils de travail en tant que chamane, des gris-gris rassurants qu'elle avait fabriqués, hérités de sa mère et de sa grand-mère ; des objets à la fois importants, et incroyablement personnels donc. La question de l'arbre fait homme la fit presque sursauter.
- Mmmrrrraaaa ?
Évidemment, elle ne pouvait pas parler sous forme de serval.
Mais, en plus de ce feulement aigu aux tons inquisiteurs, tout son corps parlait pour elle et s'exprimait plus clairement que n'importe quel mot. Queue agitée, oreilles tournées vers l'arbre fait homme, narines frémissantes, yeux qui passaient de la main s'approchant des amulettes au visage de l'arbre fait homme.
Le message était presque clair : "Que faites-vous ? Je n'aime pas ce que vous faites. Arrêtez."
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Lun 16 Juil 2018 - 3:48
La camomille (attachement). Une notion nécessaire dans l'évolution de bien des êtres. Pour assurer la survie des jeunes scions surtout. Mais à trop la conserver, on en vient par devenir dépendant. La nature n'aime pas la dépendance sans retour.
Je regardais la créature féline dans les yeux. Mes doigts n'avaient toujours pas touché le bois mort, la corne et la pierre des sculptures étranges. J'entends son feulement. Je stoppe mon mouvement. Je regarde dans les yeux ma compagne férale.
Je reste immobile.
Je la regarde. Je comprends son Briza (agitation).
Comme elle je n'utilise pas de mots. Mon regard signifie tout ce que j'ai à dire. Mes yeux parlent. Je grommelle dans un mélange de raisonnements internes au bois de ma carcasse.
Le message est clair, également.
"Tu es donc agressive pour ça?"
Oui, c'est étrange de s'attacher pour de tels objets.
Je me redresse péniblement, avec la lenteur du bois qui travaille en saison. Je regarde à nouveau l'eau avec insistance, avant de prononcer
"On dirait que ta part férale est encore forte en toi jeune métamorphe. Tu ne l'écoutes sûrement pas assez pour qu'elle sorte aussi rapidement."
C'est ce que je suppose. Les humains n'écoutent pas souvent Mère.
Je regardais la créature féline dans les yeux. Mes doigts n'avaient toujours pas touché le bois mort, la corne et la pierre des sculptures étranges. J'entends son feulement. Je stoppe mon mouvement. Je regarde dans les yeux ma compagne férale.
Je reste immobile.
Je la regarde. Je comprends son Briza (agitation).
Comme elle je n'utilise pas de mots. Mon regard signifie tout ce que j'ai à dire. Mes yeux parlent. Je grommelle dans un mélange de raisonnements internes au bois de ma carcasse.
Le message est clair, également.
"Tu es donc agressive pour ça?"
Oui, c'est étrange de s'attacher pour de tels objets.
Je me redresse péniblement, avec la lenteur du bois qui travaille en saison. Je regarde à nouveau l'eau avec insistance, avant de prononcer
"On dirait que ta part férale est encore forte en toi jeune métamorphe. Tu ne l'écoutes sûrement pas assez pour qu'elle sorte aussi rapidement."
C'est ce que je suppose. Les humains n'écoutent pas souvent Mère.
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Lun 13 Aoû 2018 - 2:09
L'arbre fait homme interrompit son geste de vouloir saisir ses amulettes et Tapahari se détendit visiblement.
Le serval qui lui avait prêté sa forme était toujours agité, mais la chamane fit un effort de volonté pour le calmer et pouvoir retrouver son apparence humaine.
Le monde tourna sur lui-même, elle fut aveugle et sourde pendant un court instant...
Lorsque ses sens lui revinrent, elle était debout, la peau et les cheveux trempés. Elle haletait, le souffle court, et ses jambes lui semblaient tout à coup incapables de la porter. Tapahari s'assit, prit sa tête entre ses mains, inspira et expira à fond, prenant quelques secondes pour tenter de récupérer.
Cela avait été la métamorphose de trop...
Et le fait qu'elle n'ait pas été volontaire n'aidait pas à la mettre à l'aise vis-à-vis de l'arbre fait homme.
Ses mots la firent relever la tête pour lui lancer un regard fatigué.
- Ce don de change-peau ne s'est révélé à moi que depuis quelques semaines. J'apprends encore à connaître les esprits qui peuvent me prêter leur forme.
...
Pourquoi avez-vous usé de ces plantes ?
Avec un léger grognement de douleur, la chamane se releva et, toujours pas très stable sur ses jambes, se rapprocha pour récupérer ses amulettes, sans quitter des yeux l'arbre fait homme. Enfilant les objets familiers autour de son cou, elle se sentit aussitôt un peu mieux, et se mit à triturer un des médaillons entre ses doigts.
Le serval qui lui avait prêté sa forme était toujours agité, mais la chamane fit un effort de volonté pour le calmer et pouvoir retrouver son apparence humaine.
Le monde tourna sur lui-même, elle fut aveugle et sourde pendant un court instant...
Lorsque ses sens lui revinrent, elle était debout, la peau et les cheveux trempés. Elle haletait, le souffle court, et ses jambes lui semblaient tout à coup incapables de la porter. Tapahari s'assit, prit sa tête entre ses mains, inspira et expira à fond, prenant quelques secondes pour tenter de récupérer.
Cela avait été la métamorphose de trop...
Et le fait qu'elle n'ait pas été volontaire n'aidait pas à la mettre à l'aise vis-à-vis de l'arbre fait homme.
Ses mots la firent relever la tête pour lui lancer un regard fatigué.
- Ce don de change-peau ne s'est révélé à moi que depuis quelques semaines. J'apprends encore à connaître les esprits qui peuvent me prêter leur forme.
...
Pourquoi avez-vous usé de ces plantes ?
Avec un léger grognement de douleur, la chamane se releva et, toujours pas très stable sur ses jambes, se rapprocha pour récupérer ses amulettes, sans quitter des yeux l'arbre fait homme. Enfilant les objets familiers autour de son cou, elle se sentit aussitôt un peu mieux, et se mit à triturer un des médaillons entre ses doigts.
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Mer 22 Aoû 2018 - 15:05
La jeune humaine semble très affectée par ses multiples transformations. Et ces morceaux étranges, elle y est tant attachée.
Enfin.
"Y a t'il besoin d'une raison pour que l'herbe pousse? Elles sont venues à moi d'elle même, peut être pour te tester jeune pousse."
Je la vois tremblante. Je l'approcherais bien pour l'inviter à s'asseoir, mais elle semble trop hostile à mon égard pour supporter une approche rapide. Je fais donc ce qu'il convient de faire lorsque deux animaux se rencontrent, tenter de parler le même langage corporel qu'eux.
Je fais donc la chose qu'elle désire sûrement. Je me recule de deux pas, tranquillement, sans lui tourner le dos, et m'assois avec toute la grâce d'un tronc qui choit. Les avantages de l'apparence primate se sont perdus avec ma transformation et ma raideur sylvestre donne parfois des scènes un peu comiques. Je n'ai normalement pas besoin de m'asseoir, mais bref.
Aussi discrètement que possible, je demande à la mousse environnante de se gorger d'un peu plus d'eau, et de pousser plus vite, si bien que sous les jambes de la jeune femme, un véritable lit moussu s'est apprêté. Elle n'aura pas mal si jamais ses jambes ne tiennent plus son poids.
Je fais pousser dans mes branches glands de chêne (stabilité), écorce de cèdre (force) et fleurs de glaïeul (force de caractère) que je broie entre mes mains. Quelques branches deviennent un bol que je remplie de l'eau de la rivière. D'un oeil je guette toujours si je ne vois pas ces fameux poissons en... chocolat.
Je fais tomber la grossière poussière de plantes dans l'eau et pose la mixture du plus loin que mes bras me le permettent, pour éviter à la jeune créature de se rapproche trop de moi pour la prendre. Pour lui montrer qu'il ne s'agit pas de poison, j'en prends une gorgée avant de m'exécuter.
"Bois donc, cela te redonnera des forces. Quant à... tes esprits... qu'est ce donc?"
Je suis sincère. Je n'y connais rien en esprits. Rien de rien. Je connais toutes les plantes de la création par leur nom, qui se manifeste à moi quand je les vois. Je peux écouter la terre et le langage des animaux. Mais je n'ai aucun concept de ce que peut être un esprit.
Pour une des rares fois depuis ma transformation, je suis curieux.
"De tous les gens de ton espèce, tu es la première que je rencontre à associer ce qui est dans son sang à des esprits. Ces formes ne sont elles pas parties de toi? En tous cas elles brûlent de s'exprimer, c'est un fait."
Je répète une évidence. Je le fais souvent. Les humains apprennent difficilement.
Enfin.
"Y a t'il besoin d'une raison pour que l'herbe pousse? Elles sont venues à moi d'elle même, peut être pour te tester jeune pousse."
Je la vois tremblante. Je l'approcherais bien pour l'inviter à s'asseoir, mais elle semble trop hostile à mon égard pour supporter une approche rapide. Je fais donc ce qu'il convient de faire lorsque deux animaux se rencontrent, tenter de parler le même langage corporel qu'eux.
Je fais donc la chose qu'elle désire sûrement. Je me recule de deux pas, tranquillement, sans lui tourner le dos, et m'assois avec toute la grâce d'un tronc qui choit. Les avantages de l'apparence primate se sont perdus avec ma transformation et ma raideur sylvestre donne parfois des scènes un peu comiques. Je n'ai normalement pas besoin de m'asseoir, mais bref.
Aussi discrètement que possible, je demande à la mousse environnante de se gorger d'un peu plus d'eau, et de pousser plus vite, si bien que sous les jambes de la jeune femme, un véritable lit moussu s'est apprêté. Elle n'aura pas mal si jamais ses jambes ne tiennent plus son poids.
Je fais pousser dans mes branches glands de chêne (stabilité), écorce de cèdre (force) et fleurs de glaïeul (force de caractère) que je broie entre mes mains. Quelques branches deviennent un bol que je remplie de l'eau de la rivière. D'un oeil je guette toujours si je ne vois pas ces fameux poissons en... chocolat.
Je fais tomber la grossière poussière de plantes dans l'eau et pose la mixture du plus loin que mes bras me le permettent, pour éviter à la jeune créature de se rapproche trop de moi pour la prendre. Pour lui montrer qu'il ne s'agit pas de poison, j'en prends une gorgée avant de m'exécuter.
"Bois donc, cela te redonnera des forces. Quant à... tes esprits... qu'est ce donc?"
Je suis sincère. Je n'y connais rien en esprits. Rien de rien. Je connais toutes les plantes de la création par leur nom, qui se manifeste à moi quand je les vois. Je peux écouter la terre et le langage des animaux. Mais je n'ai aucun concept de ce que peut être un esprit.
Pour une des rares fois depuis ma transformation, je suis curieux.
"De tous les gens de ton espèce, tu es la première que je rencontre à associer ce qui est dans son sang à des esprits. Ces formes ne sont elles pas parties de toi? En tous cas elles brûlent de s'exprimer, c'est un fait."
Je répète une évidence. Je le fais souvent. Les humains apprennent difficilement.
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Re: [Archivé] [L'Expédition] La rumeur au bord de l'eau. [Libre]
Mar 11 Sep 2018 - 23:54
Tapahari n'apprécia l'explication de l'arbre fait homme qu'à moitié. Ses plantes avaient eu un effet dangereusement épuisant sur elle, même si elle sentait que l'esprit du serval en elle avait apprécié l'expérience. Dans la jungle, se retrouver ainsi affaiblie était risquer de devenir la proie de tout prédateur qui verrait en elle une cible facile, voire juste d'être la proie de l'environnement lui-même, impitoyable.
Avec son état, elle se retrouvait coincée sur place, n'ayant pas la force d'assumer une autre métamorphose pour explorer la rivière sous forme de tortue, à la recherche des poissons de la rumeur, ni de remonter le ravin, ni même de repartir dans la jungle pour tenter de retrouver le chemin du convoi.
Et elle n'était même pas certaine des intentions pacifiques de l'être en face d'elle...
Sur la défensive, elle le vit reculer avant de s'asseoir avec raideur, comme s'il reproduisait un mouvement observé chez les humains sans jamais l'avoir effectué lui-même.
De toute évidence, il tentait de la rassurer en agissant ainsi de façon calme. Le tapis de mousse qui surgit de terre sous ses pieds la fit pourtant sursauter, et elle lutta contre l'envie de prendre le reste de ses affaires pour s'en aller aussitôt. Même si elle avait de bonnes raisons de se méfier, cela aurait été impoli.
Son éducation stricte lui interdisait formellement de se montrer impolie avec les Êtres du Voile. Elle n'était pas certaine d'avoir affaire à un Être du Voile avec l'arbre fait homme, surtout d'après ses questions, mais tout de même.
Tapahari l'observa ainsi préparer un breuvage grâce à de nouvelles plantes et graines qu'il fit pousser en un instant. La chamane plissa les yeux, circonspecte, lorsqu'il posa le bol entre eux deux, visiblement à son intention. Il avait même été jusqu'à goûter sa préparation, comme pour prouver qu'il n'essayait pas de l'empoisonner !
La chamane ne comprenait pas trop : pourquoi l'arbre-fait-homme en faisait-il autant pour tenter de gagner sa confiance ? Étais-ce de la simple curiosité à son égard ? Elle doutait que ce fut des remords par rapport aux plantes qui avaient forcé le serval à sortir ; il ne semblait pas assez humain pour ça. Il ne semblait pas vraiment la voir d'ailleurs, comme si ses yeux avaient dû mal à se concentrer sur elle, comme s'il existait dans une temporalité différente.
Néanmoins - et même si elle se méfiait toujours - il avait fait l'effort de préparer un breuvage qu'elle devinait fortifiant et de lui proposer.
Elle s'assit donc, et tendit le bras pour récupérer le pot qu'il venait de fabriquer. Le bois était chaud...
- Merci T'aah.
Elle inclina la tête.
Elle ne porta pourtant pas la boisson à ses lèvres. Pas encore.
- Le sang irrigue la chair comme la rivière irrigue le champ, et l'esprit s'épanouit grâce aux deux.
Les esprits qui m'habitent et me prêtent leur apparence font partie de moi depuis toujours, mais je pense que la longue période où j'ai oublié leur présence les a rendus joueurs et indépendants. Je les comprends, et ne me plains pas de leurs facéties. En revanche, je suis parfois démunie face à mon ignorance de ce don de change-peau, d'où l'incident de tout à l'heure, qui m'a laissée dans cet état.
Sujet archivé: pas de réponse depuis 3 mois ou plus.
Ce n’est pas un problème il n'est pas perdu pour autant ! Vous pouvez le sortir des Archives ! Il suffit d’envoyer un MP à Deus, Eden ou Sorga demandant de remettre le sujet dans les parties RP, en pensant bien à préciser le lieu où le sujet doit aller.
Avec son état, elle se retrouvait coincée sur place, n'ayant pas la force d'assumer une autre métamorphose pour explorer la rivière sous forme de tortue, à la recherche des poissons de la rumeur, ni de remonter le ravin, ni même de repartir dans la jungle pour tenter de retrouver le chemin du convoi.
Et elle n'était même pas certaine des intentions pacifiques de l'être en face d'elle...
Sur la défensive, elle le vit reculer avant de s'asseoir avec raideur, comme s'il reproduisait un mouvement observé chez les humains sans jamais l'avoir effectué lui-même.
De toute évidence, il tentait de la rassurer en agissant ainsi de façon calme. Le tapis de mousse qui surgit de terre sous ses pieds la fit pourtant sursauter, et elle lutta contre l'envie de prendre le reste de ses affaires pour s'en aller aussitôt. Même si elle avait de bonnes raisons de se méfier, cela aurait été impoli.
Son éducation stricte lui interdisait formellement de se montrer impolie avec les Êtres du Voile. Elle n'était pas certaine d'avoir affaire à un Être du Voile avec l'arbre fait homme, surtout d'après ses questions, mais tout de même.
Tapahari l'observa ainsi préparer un breuvage grâce à de nouvelles plantes et graines qu'il fit pousser en un instant. La chamane plissa les yeux, circonspecte, lorsqu'il posa le bol entre eux deux, visiblement à son intention. Il avait même été jusqu'à goûter sa préparation, comme pour prouver qu'il n'essayait pas de l'empoisonner !
La chamane ne comprenait pas trop : pourquoi l'arbre-fait-homme en faisait-il autant pour tenter de gagner sa confiance ? Étais-ce de la simple curiosité à son égard ? Elle doutait que ce fut des remords par rapport aux plantes qui avaient forcé le serval à sortir ; il ne semblait pas assez humain pour ça. Il ne semblait pas vraiment la voir d'ailleurs, comme si ses yeux avaient dû mal à se concentrer sur elle, comme s'il existait dans une temporalité différente.
Néanmoins - et même si elle se méfiait toujours - il avait fait l'effort de préparer un breuvage qu'elle devinait fortifiant et de lui proposer.
Elle s'assit donc, et tendit le bras pour récupérer le pot qu'il venait de fabriquer. Le bois était chaud...
- Merci T'aah.
Elle inclina la tête.
Elle ne porta pourtant pas la boisson à ses lèvres. Pas encore.
- Le sang irrigue la chair comme la rivière irrigue le champ, et l'esprit s'épanouit grâce aux deux.
Les esprits qui m'habitent et me prêtent leur apparence font partie de moi depuis toujours, mais je pense que la longue période où j'ai oublié leur présence les a rendus joueurs et indépendants. Je les comprends, et ne me plains pas de leurs facéties. En revanche, je suis parfois démunie face à mon ignorance de ce don de change-peau, d'où l'incident de tout à l'heure, qui m'a laissée dans cet état.
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