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- Beldura GlowMinosien.ne
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Date de naissance: 30/06/2758
Âge: 32
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Dim 26 Jan 2020 - 10:20
Beldura ne savait pas quoi répondre. Elle n’avait besoin de rien, et ne voyait rien en quoi Tapahari pourrait l’aider. De nouveau, elle se demanda un instant où est-ce qu’elle l’avait déjà vue, et chassa cette question, puisque cela la forçait à regarder la chamane pour s’en souvenir, et que la robe qu’elle portait collait trop à son corps pour que la jeune reine soit parfaitement à l’aise. Elle lui sourit cependant.
Je comprends, mais vous m’avez déjà aidée. Vous m’avez offert cette plante, tout d’abord, qui sent si bon. De plus, vous m’avez changé les idées, fait sourire, et sortir de ma morosité pour me sentir utile. C’est déjà beaucoup.
Elle hocha très légèrement la tête.
Si vous le souhaitez, vous pouvez me laisser un moyen de vous contacter, si un jour j’ai besoin d’aide. Sinon, si cela vous parait suffisant, j’aimerais beaucoup en savoir plus sur la vie dans l’Archipel.
De nouveau, elle lui sourit.
Je comprends, mais vous m’avez déjà aidée. Vous m’avez offert cette plante, tout d’abord, qui sent si bon. De plus, vous m’avez changé les idées, fait sourire, et sortir de ma morosité pour me sentir utile. C’est déjà beaucoup.
Elle hocha très légèrement la tête.
Si vous le souhaitez, vous pouvez me laisser un moyen de vous contacter, si un jour j’ai besoin d’aide. Sinon, si cela vous parait suffisant, j’aimerais beaucoup en savoir plus sur la vie dans l’Archipel.
De nouveau, elle lui sourit.
_________________
Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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- TapahariEaquien.ne
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Lun 27 Jan 2020 - 22:46
La chamane resta un instant interdite, réfléchissant à sa - ou plutôt ses - réponses. Belle semblait au moins aussi têtue qu'elle dans le jeu des remerciements mais, si elle lui offrait de pouvoir rembourser sa dette plus tard, Tapahari voulait bien accepter ce compromis : insister aurait pu être vu comme impoli.
- D'accord pour plus tard. Je ne pense pas avoir d'adresse comme vous l'entendez. Mais... si vous faites livrer une lettre pour moi au capitaine du Poisson-globe, Emilien Cristoffen, à Hypnos, il pourra me la transmettre rapidement.
Rapidement restait ici une notion tout relative : Cristoffen faisait escale sur l'île où elle vivait une fois toutes les six semaines environ, pour faire du troc.
Mais elle ne voyait pas d'autres moyens pour qu'un message puisse lui parvenir.
La chamane récupéra son sac pour sortir une outre d'eau. Elle proposa à boire à Belle, prit elle-même une gorgée puis, ramassant délicatement la Sig Salua, elle fit entrer les racines de la plante dans l'outre, colmata l'embouchure grâce à une lanière de cuir puis protégea la fleur et la feuille en les entourant dans un parchemin épais.
Satisfaite, Tapahari lia son précieux colis à l'extérieur de son sac puis répondit à la question de Belle sur sa vie sur l'Archipel :
- Il n'y a pas grand chose à en dire ; c'est une vie plus simple que sur les planètes, rythmée par le climat et les saisons.
Ma tribu et moi-même vivons sur un chapelet d'îles dans la région sud de l'Archipel. Nous subsistons grâce à la pêche et ce que nous offre la jungle et nous migrons vers d'autres parties de notre territoire lorsque les ressources commencent à diminuer, pour leur permettre de se régénérer sans jamais s'épuiser. Nous sommes loin de tout, et les échanges avec le continent restent assez rares.
Après, que voulez-vous savoir précisément ?
La chamane changea d'emplacement dans l'herbe - qu'elle avait détrempée - pour s'asseoir un peu plus loin. Chauffée par le soleil, elle ne dégoulinait déjà presque plus.
- Et vous ? Comment est la vie dans ce Palais ? Habitez-vous vraiment dans ces murs, ou avez-vous une maison au dehors ?
- D'accord pour plus tard. Je ne pense pas avoir d'adresse comme vous l'entendez. Mais... si vous faites livrer une lettre pour moi au capitaine du Poisson-globe, Emilien Cristoffen, à Hypnos, il pourra me la transmettre rapidement.
Rapidement restait ici une notion tout relative : Cristoffen faisait escale sur l'île où elle vivait une fois toutes les six semaines environ, pour faire du troc.
Mais elle ne voyait pas d'autres moyens pour qu'un message puisse lui parvenir.
La chamane récupéra son sac pour sortir une outre d'eau. Elle proposa à boire à Belle, prit elle-même une gorgée puis, ramassant délicatement la Sig Salua, elle fit entrer les racines de la plante dans l'outre, colmata l'embouchure grâce à une lanière de cuir puis protégea la fleur et la feuille en les entourant dans un parchemin épais.
Satisfaite, Tapahari lia son précieux colis à l'extérieur de son sac puis répondit à la question de Belle sur sa vie sur l'Archipel :
- Il n'y a pas grand chose à en dire ; c'est une vie plus simple que sur les planètes, rythmée par le climat et les saisons.
Ma tribu et moi-même vivons sur un chapelet d'îles dans la région sud de l'Archipel. Nous subsistons grâce à la pêche et ce que nous offre la jungle et nous migrons vers d'autres parties de notre territoire lorsque les ressources commencent à diminuer, pour leur permettre de se régénérer sans jamais s'épuiser. Nous sommes loin de tout, et les échanges avec le continent restent assez rares.
Après, que voulez-vous savoir précisément ?
La chamane changea d'emplacement dans l'herbe - qu'elle avait détrempée - pour s'asseoir un peu plus loin. Chauffée par le soleil, elle ne dégoulinait déjà presque plus.
- Et vous ? Comment est la vie dans ce Palais ? Habitez-vous vraiment dans ces murs, ou avez-vous une maison au dehors ?
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Dim 2 Fév 2020 - 14:48
Beldura hocha la tête, notant mentalement l’homme à qui donner sa demande pour pouvoir contacter tapahari. Intérieurement, elle se disait que si elle avait besoin de la chamane un jour, ses hommes sauraient très bien la trouver, et très vite, mais elle doutait d’avoir une réelle urgence au point de mettre en branle une partie de son armée. Alors elle en dit rien, et se contenta de sourire au nom du bateau, qu’elle trouvait plaisant. Elle déclina l’offre de l’eau, et observa avec une certaine fascination les gestes sûrs et précis de Tapahari pour protéger cette si précieuse plante. Puis, elle lui répondit, détaillant un peu plus sa vie sur l’Archipel, et Beldura sourit en l’écoutant. C’était un mode de vie bien différent du sien, évidemment, mais aussi différent de tout ce qu’elle avait pu connaître auparavant. Le nomadisme, en particulier, lui était étranger. Elle avait certes souvent déménagé, mais avait toujours été poussée dehors, n’avait jamais vraiment choisi. Elle avait été le jouet du hasard, et c’est ce qui avait mené ses pas. On ne pouvait pas décerner de but ou de volonté dans ces errances. Elle avait toujours voulu pouvoir se fixer à un endroit et n’y était tout simplement pas parvenue avant d’arriver, contre son gré, à la tête du continent le plus doux de tout Elysion, et d’être donc retenue au Palais par tout un ensemble d’obligations.
Le fait d’être lié aux saisons, au climat, lui parlait plus. En effet, ses parents étaient agriculteurs, puis elle s’était occupée de fleurs. Elle savait à son échelle, voir dans les nuages le temps qui se profilait, quoi cueillir, quoi manger à quel moment. Elle avait appris mais elle avait aussi hérité de ce savoir ancestral. Elle aurait été bien incapable de l'expliquer mais elle savait. Bien évidemment, cela ne lui donnait en rien l’aisance des gens de la tribu de Tapahari, ou une quelconque clé de compréhension de leur mode de vie, mais elle pouvait un peu mieux imaginer comment pouvait se dérouler la vie ainsi.
Elle hocha la tête, imaginant comment aurait pu être sa vie là-bas. Elle n'aurait pas été sans doute: Beldura était incapable de s’imaginer sans toutes ces peurs qui la modelaient, qui faisaient partie d’elle. Elle ne pouvait se souvenir d’un seul jour sans qu’elles ne l’accompagne, ne la déchirent, ne la terrassent (pourtant ce jour avait bien existé). Alors, il lui était impossible de s’imaginer survivre dans une tribu comme celle de Tapahari. Elle aurait sans doute fait une crise cardiaque avant la fin du premier jour sur place.
Lorsque la femme se déplaça, elle la suivit, se mettant elle aussi au soleil. Après un temps d'hésitation, elle la rejoignit à terre, tout en faisant très attention à ne pas tâcher ou abîmer sa robe: elle n’aurait pas voulu ajouter un travail inutile aux couturières, ni gâcher leur ouvrage. Elle se tenait très droite, un peu empruntée. Elle n’était pas habituée à être ainsi assise par terre, à même l’herbe. Cela faisait des années à présent que ça n’était pas arrivé.
Elle cligna des yeux, surprise par la question.
Je … heu non, je vis ici.
Cela s’était fait dès son arrivée, et elle n’avait rien récupéré de son ancienne vie -que possédait-elle de toute façon ? On ne lui avait pas demandé son avis, et le soir même de sa nomination, elle avait dormi dans la chambre de celle qui était morte quelques heures avant. Cela restait un souvenir douloureux pour elle.
Depuis que j’occupe le trône. Cela va ensemble, je crois. J’ai changé plusieurs fois de chambre, ceci dit, mais cela fait neuf ans, presque dix, que je vis ici à présent. C’est un cadre de vie agréable, mais il est toujours étrange de penser qu'autant de personnes avant soi ont occupé ces murs, et de faire en sorte de préserver leur mémoire tout en rendant les choses plus … Propres à soi.
Elle eut un rire léger.
Je vous laisse imaginer le fossé entre mon mode de vie et le vôtre. Lorsque vous migrez, vous établissez-vous sou des tentes ? Ou bien est-ce que vous construisez ? Vous revenez parfois aux mêmes endroits ?
Sa voix était très douce, et témoignait d’un réel intérêt.
Le fait d’être lié aux saisons, au climat, lui parlait plus. En effet, ses parents étaient agriculteurs, puis elle s’était occupée de fleurs. Elle savait à son échelle, voir dans les nuages le temps qui se profilait, quoi cueillir, quoi manger à quel moment. Elle avait appris mais elle avait aussi hérité de ce savoir ancestral. Elle aurait été bien incapable de l'expliquer mais elle savait. Bien évidemment, cela ne lui donnait en rien l’aisance des gens de la tribu de Tapahari, ou une quelconque clé de compréhension de leur mode de vie, mais elle pouvait un peu mieux imaginer comment pouvait se dérouler la vie ainsi.
Elle hocha la tête, imaginant comment aurait pu être sa vie là-bas. Elle n'aurait pas été sans doute: Beldura était incapable de s’imaginer sans toutes ces peurs qui la modelaient, qui faisaient partie d’elle. Elle ne pouvait se souvenir d’un seul jour sans qu’elles ne l’accompagne, ne la déchirent, ne la terrassent (pourtant ce jour avait bien existé). Alors, il lui était impossible de s’imaginer survivre dans une tribu comme celle de Tapahari. Elle aurait sans doute fait une crise cardiaque avant la fin du premier jour sur place.
Lorsque la femme se déplaça, elle la suivit, se mettant elle aussi au soleil. Après un temps d'hésitation, elle la rejoignit à terre, tout en faisant très attention à ne pas tâcher ou abîmer sa robe: elle n’aurait pas voulu ajouter un travail inutile aux couturières, ni gâcher leur ouvrage. Elle se tenait très droite, un peu empruntée. Elle n’était pas habituée à être ainsi assise par terre, à même l’herbe. Cela faisait des années à présent que ça n’était pas arrivé.
Elle cligna des yeux, surprise par la question.
Je … heu non, je vis ici.
Cela s’était fait dès son arrivée, et elle n’avait rien récupéré de son ancienne vie -que possédait-elle de toute façon ? On ne lui avait pas demandé son avis, et le soir même de sa nomination, elle avait dormi dans la chambre de celle qui était morte quelques heures avant. Cela restait un souvenir douloureux pour elle.
Depuis que j’occupe le trône. Cela va ensemble, je crois. J’ai changé plusieurs fois de chambre, ceci dit, mais cela fait neuf ans, presque dix, que je vis ici à présent. C’est un cadre de vie agréable, mais il est toujours étrange de penser qu'autant de personnes avant soi ont occupé ces murs, et de faire en sorte de préserver leur mémoire tout en rendant les choses plus … Propres à soi.
Elle eut un rire léger.
Je vous laisse imaginer le fossé entre mon mode de vie et le vôtre. Lorsque vous migrez, vous établissez-vous sou des tentes ? Ou bien est-ce que vous construisez ? Vous revenez parfois aux mêmes endroits ?
Sa voix était très douce, et témoignait d’un réel intérêt.
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Jeu 6 Fév 2020 - 0:45
En voyant Belle la rejoindre et s'asseoir dans l'herbe avec milles précautions pour son habit, Tapahari se posa plusieurs questions : comment était-elle rentrée dans le vêtement ? Elle ne voyait aucune lanière, ni boutons ! Et le tissu luxueux, en quel matériau était-il ?
Notant les ajustements parfaits autour de la silhouette de Belle, la chamane se demanda sila robe n'avait pas été directement coursue autour d'elle...
En comparaison, sa propre robe était grossière. Mais elle n'enviait pas vraiment Belle pour autant : elle préférait rester parfaitement libre de ses mouvements et sa tenue l'accompagnait depuis tellement longtemps qu'elle ne se sentait bien qu'avec.
Elle s'imagina soudain Belle dans sa robe au beau milieu de son village, entre le sable de la plage et l'orée de la jungle... Nul doute qu'elle aurait l'air au moins aussi perdue qu'elle l'avait été lors de sa première visite sur le continent, à Hypnos !
Elle hocha la tête plusieurs fois en l'écoutant, puis sourit :
- Oui, nos vies sont différentes. Et pourtant, nous pouvons nous comprendre et nous aider.
Je comprends tout à fait le fardeau d'un héritage. En tant que chamane, je suis garante de dizaines de générations de traditions, d'accords entre les hommes et les esprits, d'histoires et de connaissances qu'il me faudra à mon tour transmettre à un successeur, avec en plus le poids de mes propres expériences. C'est terrifiant, ça oui, mais cela apprend aussi l'humilité. Et ça aide à donner le meilleur de soi-même pour ne pas décevoir ceux qui nous regardent depuis le Voile.
Comme quoi, les cadres où nous vivons diffèrent peut-être - les esprits me gardent de vivre un jour dans de la pierre ! - mais nous rencontrons les mêmes fardeaux. C'est plutôt encourageant, non ?
Tapahari passa distraitement les doigts dans ses amulettes.
Le poids cumulé des objets rituels était la manifestation physique du fardeau qu'elle évoquait, de chaque rencontre et de chaque promesse faite. La chamane ne se sentait jamais tout à fait entière sans ce poids sur ses épaules...
- Vous avez de la chance de vivre ici. C'est un endroit magnifique. Même si je ne supporterai pas longtemps de dormir au milieu de toute cette pierre, loin du contact de la terre et de celui du vent. Je suppose que c'est une question d'habitude... mais c'est au-dessus de mes forces.
Elle fit jouer ses pieds nus dans l'herbe. Elle avait toujours eu besoin d'être en contact avec les éléments naturels. Pour son bien-être, son équilibre et surtout pour ses talents de chamane. C'était pour cela qu'elle allait nu pieds en toutes saisons.
- Nous n'avons pas de bâtiments en pierre, par exemple. Des huttes de bois, de tissus et de pailles sont plus faciles à monter, à démonter et à réparer, et sont bien plus comfortables. Nous avons plusieurs sites de vie sur l'île. Nous essayons de ne rien laisser derrière lorsque nous changeons d'endroit, car la jungle et le climat sont très rapides à engloutir ce que nous pourrions oublier.
Ce que nous avons de plus durable sont les puits, et les abris dans les hauteurs qui nous servent en cas d'urgence comme les grandes tempêtes, les ouragans.
Notant les ajustements parfaits autour de la silhouette de Belle, la chamane se demanda sila robe n'avait pas été directement coursue autour d'elle...
En comparaison, sa propre robe était grossière. Mais elle n'enviait pas vraiment Belle pour autant : elle préférait rester parfaitement libre de ses mouvements et sa tenue l'accompagnait depuis tellement longtemps qu'elle ne se sentait bien qu'avec.
Elle s'imagina soudain Belle dans sa robe au beau milieu de son village, entre le sable de la plage et l'orée de la jungle... Nul doute qu'elle aurait l'air au moins aussi perdue qu'elle l'avait été lors de sa première visite sur le continent, à Hypnos !
Elle hocha la tête plusieurs fois en l'écoutant, puis sourit :
- Oui, nos vies sont différentes. Et pourtant, nous pouvons nous comprendre et nous aider.
Je comprends tout à fait le fardeau d'un héritage. En tant que chamane, je suis garante de dizaines de générations de traditions, d'accords entre les hommes et les esprits, d'histoires et de connaissances qu'il me faudra à mon tour transmettre à un successeur, avec en plus le poids de mes propres expériences. C'est terrifiant, ça oui, mais cela apprend aussi l'humilité. Et ça aide à donner le meilleur de soi-même pour ne pas décevoir ceux qui nous regardent depuis le Voile.
Comme quoi, les cadres où nous vivons diffèrent peut-être - les esprits me gardent de vivre un jour dans de la pierre ! - mais nous rencontrons les mêmes fardeaux. C'est plutôt encourageant, non ?
Tapahari passa distraitement les doigts dans ses amulettes.
Le poids cumulé des objets rituels était la manifestation physique du fardeau qu'elle évoquait, de chaque rencontre et de chaque promesse faite. La chamane ne se sentait jamais tout à fait entière sans ce poids sur ses épaules...
- Vous avez de la chance de vivre ici. C'est un endroit magnifique. Même si je ne supporterai pas longtemps de dormir au milieu de toute cette pierre, loin du contact de la terre et de celui du vent. Je suppose que c'est une question d'habitude... mais c'est au-dessus de mes forces.
Elle fit jouer ses pieds nus dans l'herbe. Elle avait toujours eu besoin d'être en contact avec les éléments naturels. Pour son bien-être, son équilibre et surtout pour ses talents de chamane. C'était pour cela qu'elle allait nu pieds en toutes saisons.
- Nous n'avons pas de bâtiments en pierre, par exemple. Des huttes de bois, de tissus et de pailles sont plus faciles à monter, à démonter et à réparer, et sont bien plus comfortables. Nous avons plusieurs sites de vie sur l'île. Nous essayons de ne rien laisser derrière lorsque nous changeons d'endroit, car la jungle et le climat sont très rapides à engloutir ce que nous pourrions oublier.
Ce que nous avons de plus durable sont les puits, et les abris dans les hauteurs qui nous servent en cas d'urgence comme les grandes tempêtes, les ouragans.
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Sam 8 Fév 2020 - 15:26
Beldura hocha la tête lorsque Tapahari mentionna le fait que leurs différences ne les empêchaient pas de se comprendre ou de s’aider. C’était quelque chose en quoi elle croyait dur comme fer. C’était d’ailleurs pour elle une des clés essentielles à un grand nombre de problèmes. Il n’y avait pas besoin de se ressembler pour se comprendre, et s’aider. Il suffisait de faire un petit effort, et de faire preuve d’un peu d’empathie. Il n’était pas nécessaire d’avoir vécu les mêmes situations pour se comprendre. Il n'était pas non plus nécessaire d’avoir les mêmes origines, ou les mêmes opinions, ni même des projets identiques. C’était quelque chose qui lui semblait souvent sous-estimé, oublié. Elle, c’était un talent dont elle était forcée d’user au quotidien dans ses fonctions de souveraine. Elle était persuadée que si ses sujets, et ceux de ses voisins, faisaient de même, elle-même et les autres dirigeants auraient bien moins de problèmes interpersonnels à régler. Beaucoup de crises seraient très certainement évitées de cette manière, elle n’en doutait pas. Elle ne fit cependant aucun commentaire, et se contentant de sourire tranquillement, doucement.
Ce sourire fut accentué par le rapprochement que Tapahari faisait entre elles sur le thème de l’héritage. Oui, c'était en effet encourageant. La chamane ne devait pas se douter d’à quel point il était doux pour Belle d’imaginer quel quelqu'un de normal soit tout à fait capable de comprendre ce qu’elle ressentait, d'imaginer aussi qu’elle n’était pas la seule à porter sur des épaules frêles, mortelles, humaines le poids d’un héritage séculaire, millénaire même. Elle enviait simplement Tapahari de pouvoir matérialiser ce poids par des objets, ces amulettes en l’occurrence. Cela avait à ses yeux un côté rassurant, proche du soulagement, comme si le poids physique permettait de mieux supporter le poids moral, de mieux l’envisager aussi, et, quelque part, de s’en décharger. Elle aurait voulu aussi avoir quelque chose à toucher, à triturer lors des moments de nervosité, quelque chose de physique et de proche à quoi se raccrocher.
Lorsque la chamane mentionna son lien essentiel avec la nature et les éléments, Beldura hocha légèrement la tête de nouveau, tout en regardant ses pieds nus jouer dans l’herbe, ses orteils s’activant doucement. Depuis combien de temps n’avait-elle pas marché pieds nus ? Depuis combiend e temps portait-elle toujours des chaussures, ou des chaussons, ou au moins des chaussettes ? Depuis combien de temps sa plante de pieds n'avait-elle pas foulé la terre, pu sentir les brins d’herbe ? Si de ses mains elle touchait souvent des fleurs, des plantes, cela faisait bien longtemps que ses pieds eux n’avaient asp directement foulé le sol. A vrai dire, elle n’en avait aucun souvenir; sans doute la dernière fois était-ce dans la ferme familiale, autant dire inaccessible, verrouillé dans sa mémoire, si ce n’était pas complètement oublié. Il y avait eu depuis de rares fois où elle s’était retrouvée pieds nus sur du béton, du carrelage ou du plancher. Dans la cave, ou chez Monsieur. Une fois ou deux, au palais avec Isaac, peut-être. Cependant, généralement, elle mettait des chaussons. Le sol était propre, pourtant, et le plancher si bien poncé par les nas, si bien ciré qu’elle n'avait rien à craindre. Elle avait cependant pris cette habitude longtemps auparavant, et portait toujours, ou presque, quelque chose aux pieds.
A peu près de la même manière qu’il lui aurait semblé très étrange d’être pieds nus sous sa robe, elle ne pouvait s’imaginer vivre selon ce que décrivait Tapahari. La perspective de hutter et de tentes que l'on déplaçait, d’une réelle vie en communauté, avait beau avoir un aspect légèrement fascinant, elle savait parfaitement qu’elle n’en était pas capable. Le fait par exemple, d’être autant à la merci des éléments, d’entendre les bruits de l’extérieur, de ne pas se savoir protégée et isolée des intrus et des bêtes, c’était quelque chose qui l'avait terrifiée, elle le savait. Elle n’aurait jamais pu dormir, ou même se reposer, tout simplement. Elle buvait cependant chacune des paroles de Tapahari, fascinée par ce qu’elle lui racontait, et al diversité des modes de vies d’Elysion. Ces gens-là savaient-ils seulement qu'ils étaient sous l'autorité d’Apolline et Caleb ? Respectaient-ils les lois communes ? Avaient-ils conscience d’être partie du système ? Et Apolline et Caleb, connaissaient-ils leur existence, leurs particularités, leur patrimoine, leur mode de vie ? En avaient-ils déjà tenu compte, lors de décrets, de lois, de décisions, ou d’évènements officiels ?
Avez-vous des liens avec le continent, et les souverains d’Eaque ?
Elle lui sourit doucement.
Vous m’avez parlé de tempêtes et d'ouragans. Comment faites-vous dans ces cas-là, pour ne pas tout perdre ?
Ce sourire fut accentué par le rapprochement que Tapahari faisait entre elles sur le thème de l’héritage. Oui, c'était en effet encourageant. La chamane ne devait pas se douter d’à quel point il était doux pour Belle d’imaginer quel quelqu'un de normal soit tout à fait capable de comprendre ce qu’elle ressentait, d'imaginer aussi qu’elle n’était pas la seule à porter sur des épaules frêles, mortelles, humaines le poids d’un héritage séculaire, millénaire même. Elle enviait simplement Tapahari de pouvoir matérialiser ce poids par des objets, ces amulettes en l’occurrence. Cela avait à ses yeux un côté rassurant, proche du soulagement, comme si le poids physique permettait de mieux supporter le poids moral, de mieux l’envisager aussi, et, quelque part, de s’en décharger. Elle aurait voulu aussi avoir quelque chose à toucher, à triturer lors des moments de nervosité, quelque chose de physique et de proche à quoi se raccrocher.
Lorsque la chamane mentionna son lien essentiel avec la nature et les éléments, Beldura hocha légèrement la tête de nouveau, tout en regardant ses pieds nus jouer dans l’herbe, ses orteils s’activant doucement. Depuis combien de temps n’avait-elle pas marché pieds nus ? Depuis combiend e temps portait-elle toujours des chaussures, ou des chaussons, ou au moins des chaussettes ? Depuis combien de temps sa plante de pieds n'avait-elle pas foulé la terre, pu sentir les brins d’herbe ? Si de ses mains elle touchait souvent des fleurs, des plantes, cela faisait bien longtemps que ses pieds eux n’avaient asp directement foulé le sol. A vrai dire, elle n’en avait aucun souvenir; sans doute la dernière fois était-ce dans la ferme familiale, autant dire inaccessible, verrouillé dans sa mémoire, si ce n’était pas complètement oublié. Il y avait eu depuis de rares fois où elle s’était retrouvée pieds nus sur du béton, du carrelage ou du plancher. Dans la cave, ou chez Monsieur. Une fois ou deux, au palais avec Isaac, peut-être. Cependant, généralement, elle mettait des chaussons. Le sol était propre, pourtant, et le plancher si bien poncé par les nas, si bien ciré qu’elle n'avait rien à craindre. Elle avait cependant pris cette habitude longtemps auparavant, et portait toujours, ou presque, quelque chose aux pieds.
A peu près de la même manière qu’il lui aurait semblé très étrange d’être pieds nus sous sa robe, elle ne pouvait s’imaginer vivre selon ce que décrivait Tapahari. La perspective de hutter et de tentes que l'on déplaçait, d’une réelle vie en communauté, avait beau avoir un aspect légèrement fascinant, elle savait parfaitement qu’elle n’en était pas capable. Le fait par exemple, d’être autant à la merci des éléments, d’entendre les bruits de l’extérieur, de ne pas se savoir protégée et isolée des intrus et des bêtes, c’était quelque chose qui l'avait terrifiée, elle le savait. Elle n’aurait jamais pu dormir, ou même se reposer, tout simplement. Elle buvait cependant chacune des paroles de Tapahari, fascinée par ce qu’elle lui racontait, et al diversité des modes de vies d’Elysion. Ces gens-là savaient-ils seulement qu'ils étaient sous l'autorité d’Apolline et Caleb ? Respectaient-ils les lois communes ? Avaient-ils conscience d’être partie du système ? Et Apolline et Caleb, connaissaient-ils leur existence, leurs particularités, leur patrimoine, leur mode de vie ? En avaient-ils déjà tenu compte, lors de décrets, de lois, de décisions, ou d’évènements officiels ?
Avez-vous des liens avec le continent, et les souverains d’Eaque ?
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Vous m’avez parlé de tempêtes et d'ouragans. Comment faites-vous dans ces cas-là, pour ne pas tout perdre ?
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Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Mer 12 Fév 2020 - 23:28
La question sur la position politique de son île la fit hésiter. Ce n'était pas un domaine où elle se sentait la mieux renseignée : la chamane était médiatrice entre les esprits et les hommes, alors les rapports entre les hommes et les hommes était hors de sa juridiction.
Néanmoins, elle se rappelait un peu les discussions entendues ici et là :
- Hmmm... je ne sais pas trop les détails, ce n'est pas un sujet qui remonte souvent. Il me semble que nous sommes rattachés à Eaque, mais les échanges sont si rares que je pense que le gouvernement a oublié notre existence. Cela convient bien à tout le monde. Nous continuons à enseigner la langue commune à nos enfants et nous accueillons avec bienveillance les voyageurs, du moment qu'ils restent polis, mais nous veillons à garder notre indépendance.
Heureusement, nos îles n'ont pas de gisements de minerais précieux ou d'autres ressources convoités par les habitants du continent. Je sais que ce genre de choses peut attirer la convoitise.
Elle connaissait les récits de son peuple, et les déboires passés avec des voyageurs hostiles ou des pirates. Dans ces cas-là, les insulaires avaient souvent gagné simplement en disparaissant dans la jungle, laissant la faune, la flore, les insectes, les maladies et les esprits s'occuper de leurs agresseurs.
A leur tour, les envahisseurs survivants - une fois de retour sur le continent - avaient disséminé des récits sur le danger des îles, les protégeant d'autres déboires.
Penser à ces histoires du passé lui fit exprimer une crainte bien actuelle, d'une voix plus grave :
- J'espère que cette guerre qui menace d'embraser Eaque ne viendra pas jusqu'à nos îles... et que mes actions sur le continent n'ont pas trop amené l'attention sur nous.
Sa participation à l'expédition à Crannsliabh, les récents Jeux Olympiques où, contre toute attente elle avait remporté une épreuve : ce n'étaient pas de petits événements...
Son mentor avait beau lui assurer qu'il ferait tout pour empêcher la guerre d'atteindre sa tribu, ses craintes demeuraient.
La question de Beldura sur leur manière d'éviter les dégats dus au climat lui changea les idées :
- C'est très simple, vraiment. Nous emportons ce que nous pouvons avec nous dans nos abris montagneux, et nous enterrons ce qui ne peut pas être emmené. Les huttes, les bâtiments de nos villages... tout ça peut se reconstruire en quelques jours, surtout lorsque les vents ont déjà mis au sol les quelques arbres qui servent comme matériaux.
Rester en vie est le plus important et nos méthodes sont efficaces : il n'y a jamais eu de blessés ni de morts dans la tribu à cause d'un ouragan ou d'une tempête.
C'était une de ses grandes fiertés en tant que chamane, car c'était de sa responsabilité de donner l'alerte suffisamment tôt pour une évacuation, en étant à l'écoute de la nature et des esprits qui réagissaient bien avant les hommes à l'approche des grandes tempêtes.
La chamane rebondit sur le même sujet, curieuse des ressemblances et des différences entre sa vie insulaire et celle continentale :
- Avez-vous des grandes tempêtes, ici à Minos ? Ou tout autre phénomène naturel qui force les hommes à suspendre leur vie ? Comment faites-vous, pour vous en protéger ?
C'était la deuxième fois seulement qu'elle venait à Minos, alors les spécificités de ce continent lui échappaient.
Néanmoins, elle se rappelait un peu les discussions entendues ici et là :
- Hmmm... je ne sais pas trop les détails, ce n'est pas un sujet qui remonte souvent. Il me semble que nous sommes rattachés à Eaque, mais les échanges sont si rares que je pense que le gouvernement a oublié notre existence. Cela convient bien à tout le monde. Nous continuons à enseigner la langue commune à nos enfants et nous accueillons avec bienveillance les voyageurs, du moment qu'ils restent polis, mais nous veillons à garder notre indépendance.
Heureusement, nos îles n'ont pas de gisements de minerais précieux ou d'autres ressources convoités par les habitants du continent. Je sais que ce genre de choses peut attirer la convoitise.
Elle connaissait les récits de son peuple, et les déboires passés avec des voyageurs hostiles ou des pirates. Dans ces cas-là, les insulaires avaient souvent gagné simplement en disparaissant dans la jungle, laissant la faune, la flore, les insectes, les maladies et les esprits s'occuper de leurs agresseurs.
A leur tour, les envahisseurs survivants - une fois de retour sur le continent - avaient disséminé des récits sur le danger des îles, les protégeant d'autres déboires.
Penser à ces histoires du passé lui fit exprimer une crainte bien actuelle, d'une voix plus grave :
- J'espère que cette guerre qui menace d'embraser Eaque ne viendra pas jusqu'à nos îles... et que mes actions sur le continent n'ont pas trop amené l'attention sur nous.
Sa participation à l'expédition à Crannsliabh, les récents Jeux Olympiques où, contre toute attente elle avait remporté une épreuve : ce n'étaient pas de petits événements...
Son mentor avait beau lui assurer qu'il ferait tout pour empêcher la guerre d'atteindre sa tribu, ses craintes demeuraient.
La question de Beldura sur leur manière d'éviter les dégats dus au climat lui changea les idées :
- C'est très simple, vraiment. Nous emportons ce que nous pouvons avec nous dans nos abris montagneux, et nous enterrons ce qui ne peut pas être emmené. Les huttes, les bâtiments de nos villages... tout ça peut se reconstruire en quelques jours, surtout lorsque les vents ont déjà mis au sol les quelques arbres qui servent comme matériaux.
Rester en vie est le plus important et nos méthodes sont efficaces : il n'y a jamais eu de blessés ni de morts dans la tribu à cause d'un ouragan ou d'une tempête.
C'était une de ses grandes fiertés en tant que chamane, car c'était de sa responsabilité de donner l'alerte suffisamment tôt pour une évacuation, en étant à l'écoute de la nature et des esprits qui réagissaient bien avant les hommes à l'approche des grandes tempêtes.
La chamane rebondit sur le même sujet, curieuse des ressemblances et des différences entre sa vie insulaire et celle continentale :
- Avez-vous des grandes tempêtes, ici à Minos ? Ou tout autre phénomène naturel qui force les hommes à suspendre leur vie ? Comment faites-vous, pour vous en protéger ?
C'était la deuxième fois seulement qu'elle venait à Minos, alors les spécificités de ce continent lui échappaient.
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Mer 4 Mar 2020 - 11:34
Beldura écouta avec attention la réponse de Tapahari. A vrai dire, l’idée que le gouvernement eaquien ait peu à peu oublié les îles et leurs habitants ne l’étonnait asp plus que cela. Le continent était si grand et les problématiques y étaient si nombreuses, les enjeux étaient si immenses que les territoires qui en faisaient pas de vagues étaient sans aucun doute peu à peu sorti du viseur des gestionnaires. On savait qu’ils existaient, car ils figuraient sur les cartes, dans les juridictions, mais tant que personne ne venait se plaindre ou réclamer quoi que ce soit, on ne s’en préoccupait pas. manifestement, aux dires de la chamane, cela semblait convenir à tout le monde. La Reine savait très bien, cependant, que si un jour le besoin s'en faisait sentir, Caleb et Apolline n'hésiteraient pas un seul instant à aller récupérer des ressources là-bas. Ils en avaient à la fois le droit et le pouvoir. Elle espérait juste pour Tapahari et les habitants de son île que ce moment ne viendrait pas trop vite. Lorsqu’elle mentionna ses actions sur le continent, cependant, la Reine tiqua. De quoi pouvait-elle donc parler ? Est-ce que cela pouvait expliquer l’impression persistante de l’avoir déjà vue ? Elle n’eut cependant pas le temps de lui poser la question immédiatement car Tapahari enchaîna avec une explication autour de leur mode de vie, et de la manière dont ils se protégeaient des catastrophes naturelles.
La Reine sourit lorsque la femme face à elle mentionna que rester en vie était le plus important. C’était bien vrai, oui, mais pourtant cela semblait une donnée fondamentale peu à peu oubliée par les habitants des continents. Elle le voyait avec le retour de l’Ombre comme elle l’avait vu au moment de la guerre qui avait déchiré Eaque et Rhadamanthe: rester en vie ne leur paraissait pas le plus important. Protéger, voire augmenter, ce qu'ils avaient, leurs possessions matérielles, leur honneur, leur fortune, leur position sociale, leur réputation, semblait parfois prendre le pas sur ce constat simple: il fallait tout d’abord rester vivant. Entendons-nous bien: jamais la jeune femme n'aurait prôné la lâcheté, jamais elle n'aurait décidé de se soumettre face à un tyran. Mais il y avait une différence fondamentale de motivation entre ce choix fait pour un idéal de liberté, pour permettre aux autres comme à elle de vivre, certes, parfois aussi de mourir, mis libres et égaux, et un choix fait par égoïsme.
Lorsque Tapahari mentionna l’idée grosses tempêtes à Minos, Beldura ne put s’empêcher de pâlir:
Grands Dieux, non ! Minos a vraiment un climat doux et paisible, sans beaucoup de heurts. Evidemment, parfois il pleut, ou il y a du vent, ou il fait chaud, mais jamais les éléments en nous ont mis en danger. Je n’ai jamais entendu ici parler de tremblements de terre, d’éruption volcanique, de tsunami, ou de déluges qui emportent tout. Nous avons beaucoup de chance …
Elle sourit.
L'événement le plus marquant depuis des années sur ce plan là, c’est la sortie de terre d’Efferias. Je vous laisse imaginer la surprise et la peur dans ces moments là, mais étonnamment, même là, mis à part quelques murs fissurés et pots cassés, il n’y a rien eu à déplorer, ni d’un côté ni de l’autre. Nous avons réellement beaucoup de chance. je crois que si une catastrophe naturelle nous arrivait dessus, nous en serions pas prêts du tout à réagir, et aurions du mal à nous protéger, mis à part en se calfeutrant dans nos maisons, au Palais, ou peut-être dans les montagnes, en fonction des évènements. Nous n’y avons jamais été confrontés, et j’espère que ce ne sera jamais le cas.
Elle regarda la chamane.
Le seul moyen de suspendre la vie des minosiens, ce sont les fêtes, je le crains.
Elle lui sourit, et n'ajouta pas que l’autre moyen qu’elle connaissait avait trait à tout rebondissement dans la vie de leur Reine -elle ne s’était pas encore tout à fait remise de leur grève de la faim, ni des jours de fêtes à l’annonce de ses fiançailles, ou encore du ralentissement économique du continent à l’annonce de la fuite d’Isaac.
Cela fait longtemps que vous êtes sur le continent ?
La Reine sourit lorsque la femme face à elle mentionna que rester en vie était le plus important. C’était bien vrai, oui, mais pourtant cela semblait une donnée fondamentale peu à peu oubliée par les habitants des continents. Elle le voyait avec le retour de l’Ombre comme elle l’avait vu au moment de la guerre qui avait déchiré Eaque et Rhadamanthe: rester en vie ne leur paraissait pas le plus important. Protéger, voire augmenter, ce qu'ils avaient, leurs possessions matérielles, leur honneur, leur fortune, leur position sociale, leur réputation, semblait parfois prendre le pas sur ce constat simple: il fallait tout d’abord rester vivant. Entendons-nous bien: jamais la jeune femme n'aurait prôné la lâcheté, jamais elle n'aurait décidé de se soumettre face à un tyran. Mais il y avait une différence fondamentale de motivation entre ce choix fait pour un idéal de liberté, pour permettre aux autres comme à elle de vivre, certes, parfois aussi de mourir, mis libres et égaux, et un choix fait par égoïsme.
Lorsque Tapahari mentionna l’idée grosses tempêtes à Minos, Beldura ne put s’empêcher de pâlir:
Grands Dieux, non ! Minos a vraiment un climat doux et paisible, sans beaucoup de heurts. Evidemment, parfois il pleut, ou il y a du vent, ou il fait chaud, mais jamais les éléments en nous ont mis en danger. Je n’ai jamais entendu ici parler de tremblements de terre, d’éruption volcanique, de tsunami, ou de déluges qui emportent tout. Nous avons beaucoup de chance …
Elle sourit.
L'événement le plus marquant depuis des années sur ce plan là, c’est la sortie de terre d’Efferias. Je vous laisse imaginer la surprise et la peur dans ces moments là, mais étonnamment, même là, mis à part quelques murs fissurés et pots cassés, il n’y a rien eu à déplorer, ni d’un côté ni de l’autre. Nous avons réellement beaucoup de chance. je crois que si une catastrophe naturelle nous arrivait dessus, nous en serions pas prêts du tout à réagir, et aurions du mal à nous protéger, mis à part en se calfeutrant dans nos maisons, au Palais, ou peut-être dans les montagnes, en fonction des évènements. Nous n’y avons jamais été confrontés, et j’espère que ce ne sera jamais le cas.
Elle regarda la chamane.
Le seul moyen de suspendre la vie des minosiens, ce sont les fêtes, je le crains.
Elle lui sourit, et n'ajouta pas que l’autre moyen qu’elle connaissait avait trait à tout rebondissement dans la vie de leur Reine -elle ne s’était pas encore tout à fait remise de leur grève de la faim, ni des jours de fêtes à l’annonce de ses fiançailles, ou encore du ralentissement économique du continent à l’annonce de la fuite d’Isaac.
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Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Mar 10 Mar 2020 - 2:37
Tout en écoutant Belle, la chamane luttait un peu pour discipliner sa chevelure qui, en séchant, avait tendance à lui tomber dans les yeux. N'y tenant plus, elle finit par sortir une lanière de cuir de son sac et s'en servit pour se faire une queue de cheval sommaire.
Elle imaginait sans peine la douceur du climat sur Minos : même si elle pouvait compter sur ses doigts le nombre d'heures qu'elle avait passé sur ce continent, ce qu'elle en avait vu suffisait à la convaincre que c'était un environnement paisible. Pensée renforcée par le ce qu'en disaient la majorité de ceux qu'elle avait croisés.
- Ah, Efferias... je suis intriguée par cette ville de machines, mais je ne suis pas certaine de pouvoir la visiter un jour. Avez-vous eue cette chance ?
Leurs machines à images sont venues jusqu'aux îles, où elles ont permis à ma tribu de suivre mes actions pendant les Jeux Olympiques, à mon plus grand embarras... mais aujourd'hui, les anciens discutent pour savoir s'il faut s'en débarrasser ou pas ; elles exercent un très grand pouvoir de fascination sur les jeunes...
Les membres de sa tribu avaient tous assisté à ses épreuves des Jeux Olympiques et l'avaient taquiné pendant un long moment à ce sujet, conscients qu'elle appréciait à moitié seulement l'attention. Repenser à l'épreuve gagnée sans trop savoir comment - la course sous-marine - lui fit penser à l'esprit-animal de la tortue qui lui avait alors prêté sa forme. Esprit aujourd'hui silencieux...
Son coeur se serra et elle passa doucement les doigts sur la Sig Salua qu'elle allait emporter. Pourvu qu'elle puisse trouver un remède à ce mal !
Sentant son trouble, l'esprit du serval remonta un peu à la surface de sa conscience. La chamane fit de son mieux pour le rassurer grâce à ce langage existant entre eux, fait de sensations sans mots. Le pauvre devait se sentir bien seul...
La dernière question de Belle la ramena à la réalité :
- Je suis ici depuis quelques heures seulement. Mon dernier passage à Elysée a été un peu plus long mais ce n'était pas le moment de regarder le paysage : je voyais la conclusion d'une quête de deux ans. C'est la première fois que je peux véritablement m'asseoir pour admirer le paysage... même si je ne peux pas trop rester non plus...
Pour être tout à fait honnête avec elle-même, comme c'était son mentor qui l'avait transportée ici avec sa magie, elle ignorait un peu comment retourner rapidement chez elle. Béhékine lui avait assuré qu'il la garderait à l'oeil - quoique cela veuille dire dans sa bouche - alors elle espérait qu'il pourrait aussi lui offrir le retour.
Dans tous les cas, elle ne tenait pas trop à voir son mentor se déplacer jusqu'ici ; il nourrissait toujours des envies de vengeance envers celui qui l'avait réduit en esclavage et l'homme vivait tout près du Palais. Peut-être qu'elle devrait s'éloigner un peu de la ville en espérant qu'il puisse savoir qu'elle avait besoin de lui...
Soudain, Tapahari écarquilla les yeux, comme frappée par une révélation avant de se mettre à murmurer sur le ton de l'urgence :
- Mais... s'il vit et travaille ici, comme conseiller de la Reine... vous l'avez peut-être croisée ! En tant que trôhne, peut-être... Belle, je dois vous prévenir, il y a quelqu'un de mauvais dans ce Palais ! Un homme, âgé et aux cheveux blancs comme l'écume. Il a réduit en esclavage mon mentor pendant plus de deux ans, lui infligeant milles tourments pour je ne sais quelle fin. Quelqu'un capable de ça ne peut que être dangereux...
Son nom est Siffroy.
Elle imaginait sans peine la douceur du climat sur Minos : même si elle pouvait compter sur ses doigts le nombre d'heures qu'elle avait passé sur ce continent, ce qu'elle en avait vu suffisait à la convaincre que c'était un environnement paisible. Pensée renforcée par le ce qu'en disaient la majorité de ceux qu'elle avait croisés.
- Ah, Efferias... je suis intriguée par cette ville de machines, mais je ne suis pas certaine de pouvoir la visiter un jour. Avez-vous eue cette chance ?
Leurs machines à images sont venues jusqu'aux îles, où elles ont permis à ma tribu de suivre mes actions pendant les Jeux Olympiques, à mon plus grand embarras... mais aujourd'hui, les anciens discutent pour savoir s'il faut s'en débarrasser ou pas ; elles exercent un très grand pouvoir de fascination sur les jeunes...
Les membres de sa tribu avaient tous assisté à ses épreuves des Jeux Olympiques et l'avaient taquiné pendant un long moment à ce sujet, conscients qu'elle appréciait à moitié seulement l'attention. Repenser à l'épreuve gagnée sans trop savoir comment - la course sous-marine - lui fit penser à l'esprit-animal de la tortue qui lui avait alors prêté sa forme. Esprit aujourd'hui silencieux...
Son coeur se serra et elle passa doucement les doigts sur la Sig Salua qu'elle allait emporter. Pourvu qu'elle puisse trouver un remède à ce mal !
Sentant son trouble, l'esprit du serval remonta un peu à la surface de sa conscience. La chamane fit de son mieux pour le rassurer grâce à ce langage existant entre eux, fait de sensations sans mots. Le pauvre devait se sentir bien seul...
La dernière question de Belle la ramena à la réalité :
- Je suis ici depuis quelques heures seulement. Mon dernier passage à Elysée a été un peu plus long mais ce n'était pas le moment de regarder le paysage : je voyais la conclusion d'une quête de deux ans. C'est la première fois que je peux véritablement m'asseoir pour admirer le paysage... même si je ne peux pas trop rester non plus...
Pour être tout à fait honnête avec elle-même, comme c'était son mentor qui l'avait transportée ici avec sa magie, elle ignorait un peu comment retourner rapidement chez elle. Béhékine lui avait assuré qu'il la garderait à l'oeil - quoique cela veuille dire dans sa bouche - alors elle espérait qu'il pourrait aussi lui offrir le retour.
Dans tous les cas, elle ne tenait pas trop à voir son mentor se déplacer jusqu'ici ; il nourrissait toujours des envies de vengeance envers celui qui l'avait réduit en esclavage et l'homme vivait tout près du Palais. Peut-être qu'elle devrait s'éloigner un peu de la ville en espérant qu'il puisse savoir qu'elle avait besoin de lui...
Soudain, Tapahari écarquilla les yeux, comme frappée par une révélation avant de se mettre à murmurer sur le ton de l'urgence :
- Mais... s'il vit et travaille ici, comme conseiller de la Reine... vous l'avez peut-être croisée ! En tant que trôhne, peut-être... Belle, je dois vous prévenir, il y a quelqu'un de mauvais dans ce Palais ! Un homme, âgé et aux cheveux blancs comme l'écume. Il a réduit en esclavage mon mentor pendant plus de deux ans, lui infligeant milles tourments pour je ne sais quelle fin. Quelqu'un capable de ça ne peut que être dangereux...
Son nom est Siffroy.
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Dim 22 Mar 2020 - 16:55
Lorsque Tapahari la questionna sur Efferias, Beldura hocha légèrement la tête, puis sourit lorsqu’elle évoqua le pouvoir de fascination des nouveaux médias apportés par les efferians sur Elysion. C’était quelque chose qu’elle avait également ou constater, même si pour l’instant, personne ne paraissait énormément s'en inquiéter. A vrai dire, tous avaient actuellement bien autre chose en tête, et ces drôles d’écrans étaient des préoccupations bien secondaires en comparaison de tout ce qui les attendaient.
J'ai pu visiter la ville, oui, cependant j’ai la sensation qu’elle est si différente de ce que nous connaissons sur le reste d’Elysion que les visites que j’ai eu la chance d’y faire ne m'ont permis d’en découvrir qu’une infime partie, alors que l’on m’a assuré que j’avais pu voir tout ce qui importait.
Elle marqua un temps d’arrêt.
Leur cité est organisée d’une matière totalement différente des notres. Ils ont joué sur la hauteur, quand nous nous sommes étalés dans l’espace. Il est très étrange d’utiliser leurs machines volantes et de parcourir ainsi les différents quartiers, en ayant l’impression de tutoyer les nuages, sans toutefois que la nature n’ait une quelconque place dans cette ville …
Elle sourit à Tapahari, qui semblait déjà envisager son départ, sans se douter de ce qui allait lui tomber dessus un instant plus tard. Cependant, son air paniqué et son murmure de conspiratrice la mire immédiatement sur ses gardes. Ton son corps entra en tension, comme si un danger approchait, et déjà elle sentait ses doigts légèrement trembler, alors même que la chamane n'avait encore rien dit. Lorsqu’elle parla ce fut pire. L’idée d’une personne fondamentalement mauvaise dans son Palais, à ses côtés ne pouvait que la faire frissonner. Mais lorsqu’elle prononça le nom de cet ignoble individu, il se passa quelque chose d'étrange.
Ce fut comme si soudain, Beldura se retrouvait coupée en deux. Il y avait ce que lui disait Tapahari, cet homme ignoble et retors qui avait réduit en esclavage quelqu’un d’autre pendant plus de deux ans. Et il y avait Sifroy, son plus fidèle conseiller. L’homme qui, depuis son accession au trône, était là. Il n’avait jamais failli à son poste, et l’avait toujours soutenue. Il avait toujours été présent, et avait toujours pris le temps de la conseiller avec franchise, en se basant sur son expérience et sur les faits sous ses yeux. C’était, à ses yeux, un homme fiable, bon, en qui elle pouvait avoir toute confiance; lorsqu’elle avait failli à sa tâche, il avait été là pour rattraper les dégâts, pour donner des ordres, pour faire tourner la machine. Lorsqu’elle avait eu besoin de lui, il avait toujours répondu à l’appel, parfois à ses risques et périls. Certes il donnait parfois des conseils alors que personne ne lui avait rien demandé. Certes, il était parfois un peu impétueux. Certes, il avait des absences injustifiées. Mais il était impossible pour Beldura de faire coller ce que lui racontait Tapahari et ce qu’elle savait de son conseiller. Pourtant, c’était forcément la même personne: il n’y avait qu’un Siffroy qui travaillait au palais.
Elle voulait croire et soutenir Tapahari, mais si elle le faisait, l’une des seules personnes en qui elle avait confiance au Palais disparaissait, emportant avec elle l’un de ses derniers repères, et mettant en danger la stabilité politique du Royaume et du Continent en des temps déjà troublés. Dans le même temps, si elle décidait de ne pas croire la chamane et de nier tout ce qu’elle venait de lui confier, elle n’était pas digne de son rôle. Quelle Reine pouvait ainsi décider de faire passer son confort, sa santé, sa stabilité psychologique et émotionnelle avant celle d’un sujet ? Quelle Reine pouvait décider de ce qui était vrai ou faux, sans preuve ?
Elle déglutit avec difficulté.
Je … Le connais, oui.
Elle ne pensa même pas à corriger Tapahari, à lui dire qu’elle était la Reine, et que c’était donc de son conseiller qu’elle lui parlait. Les larmes lui étaient montées aux yeux, et elle tentait de les ravaler tant bien que mal.
Je ferai en sorte que l’on enquête sur lui, ne vous inquiétez pas.
Sa voix était blanche, son dos était raidi.
J'ai pu visiter la ville, oui, cependant j’ai la sensation qu’elle est si différente de ce que nous connaissons sur le reste d’Elysion que les visites que j’ai eu la chance d’y faire ne m'ont permis d’en découvrir qu’une infime partie, alors que l’on m’a assuré que j’avais pu voir tout ce qui importait.
Elle marqua un temps d’arrêt.
Leur cité est organisée d’une matière totalement différente des notres. Ils ont joué sur la hauteur, quand nous nous sommes étalés dans l’espace. Il est très étrange d’utiliser leurs machines volantes et de parcourir ainsi les différents quartiers, en ayant l’impression de tutoyer les nuages, sans toutefois que la nature n’ait une quelconque place dans cette ville …
Elle sourit à Tapahari, qui semblait déjà envisager son départ, sans se douter de ce qui allait lui tomber dessus un instant plus tard. Cependant, son air paniqué et son murmure de conspiratrice la mire immédiatement sur ses gardes. Ton son corps entra en tension, comme si un danger approchait, et déjà elle sentait ses doigts légèrement trembler, alors même que la chamane n'avait encore rien dit. Lorsqu’elle parla ce fut pire. L’idée d’une personne fondamentalement mauvaise dans son Palais, à ses côtés ne pouvait que la faire frissonner. Mais lorsqu’elle prononça le nom de cet ignoble individu, il se passa quelque chose d'étrange.
Ce fut comme si soudain, Beldura se retrouvait coupée en deux. Il y avait ce que lui disait Tapahari, cet homme ignoble et retors qui avait réduit en esclavage quelqu’un d’autre pendant plus de deux ans. Et il y avait Sifroy, son plus fidèle conseiller. L’homme qui, depuis son accession au trône, était là. Il n’avait jamais failli à son poste, et l’avait toujours soutenue. Il avait toujours été présent, et avait toujours pris le temps de la conseiller avec franchise, en se basant sur son expérience et sur les faits sous ses yeux. C’était, à ses yeux, un homme fiable, bon, en qui elle pouvait avoir toute confiance; lorsqu’elle avait failli à sa tâche, il avait été là pour rattraper les dégâts, pour donner des ordres, pour faire tourner la machine. Lorsqu’elle avait eu besoin de lui, il avait toujours répondu à l’appel, parfois à ses risques et périls. Certes il donnait parfois des conseils alors que personne ne lui avait rien demandé. Certes, il était parfois un peu impétueux. Certes, il avait des absences injustifiées. Mais il était impossible pour Beldura de faire coller ce que lui racontait Tapahari et ce qu’elle savait de son conseiller. Pourtant, c’était forcément la même personne: il n’y avait qu’un Siffroy qui travaillait au palais.
Elle voulait croire et soutenir Tapahari, mais si elle le faisait, l’une des seules personnes en qui elle avait confiance au Palais disparaissait, emportant avec elle l’un de ses derniers repères, et mettant en danger la stabilité politique du Royaume et du Continent en des temps déjà troublés. Dans le même temps, si elle décidait de ne pas croire la chamane et de nier tout ce qu’elle venait de lui confier, elle n’était pas digne de son rôle. Quelle Reine pouvait ainsi décider de faire passer son confort, sa santé, sa stabilité psychologique et émotionnelle avant celle d’un sujet ? Quelle Reine pouvait décider de ce qui était vrai ou faux, sans preuve ?
Elle déglutit avec difficulté.
Je … Le connais, oui.
Elle ne pensa même pas à corriger Tapahari, à lui dire qu’elle était la Reine, et que c’était donc de son conseiller qu’elle lui parlait. Les larmes lui étaient montées aux yeux, et elle tentait de les ravaler tant bien que mal.
Je ferai en sorte que l’on enquête sur lui, ne vous inquiétez pas.
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Dim 5 Avr 2020 - 4:38
Tandis que Belle parlait d'Efferias et de son organisation tout en hauteur, Tapahari ne put s'empêcher de grimacer un peu : elle n'aimait pas vraiment les hauteurs. L'esprit du corbeau, qui avait partagé avec elle sa capacité à voler, lui avait permis pendant un moment de ne plus trop souffrir de vertiges mais l'idée de vivre dans une ville où le moindre faux pas risquait d'entrainer une chute mortelle... elle frissonna.
Elle n'était plus certaine de vouloir visiter Efferias tout à coup, surtout s'il n'y avait pas trace de nature dans cette cité de machines...
La chamane s'en voulut d'être responsable de l'expression soudain apeurée de Belle suite à sa révélation, mais qu'aurait-elle pu faire d'autre ?
Belle lui était sympathique, alors la laisser ignorante du fait de peut-être côtoyer un dangereux personnage, cela aurait été criminel de sa part. La vérité était toujours préférable, même effrayante.
Elle hocha la tête, grave :
- Prenez garde, si vous devez enquêter sur lui, je vous en prie. Il est très dangereux, j'en suis certaine.
Son regard se focalisa sur un point loin derrière Belle, et elle retint une exclamation de surprise.
Etais-ce vraiment... ?
Deux silhouettes brillantes et de petite taille les observaient, à moitié cachés entre les arbres des jardins. Ce fut lorsqu'une des silhouettes se mit à la saluer avec de grands gestes du bras et que l'autre l'interrompit en le saisissant qu'elle les reconnut : Itchy et Screechy.
Que faisaient-ils là ? Etais-ce par eux que son mentor "gardait un oeil sur elle" ?
S'ils étaient là, dans les jardins, cela voulait-il dire que Béhékine aussi, était dans les environs ? La chamane n'avait jamais vu les cinq garçons à plus d'une centaine de mètres de son mentor... loin de la rassurer, l'idée la paniqua.
Tapahari bondit sur ses pieds.
Elle savait que Béhékine préparait toujours sa vengeance sur Siffroy, et elle eut soudain peur qu'il décide de passer à l'action aujourd'hui, en plein jour. Elle le savait assez impulsif parfois...
Vérifiant une dernière fois qu'elle avait tous ses biens sur elle, elle s'inclina devant Belle :
- Je suis désolée mais, je pense que je dois partir maintenant. Merci pour votre aide. J'attends avec impatience le jour où je pourrai vous rendre la pareille !
Tapahari s'éloigna avec un pas rapide, se dirigeant droit vers les deux créatures brumeuses qui l'attendaient sans bouger.
C'étaient bel et bien Itchy et Screechy, le premier portant toute la dignité et le sérieux d'une sentinelle, le second étonnamment brillant et vibrant d'une énergie difficilement contenue.
Elle n'était plus certaine de vouloir visiter Efferias tout à coup, surtout s'il n'y avait pas trace de nature dans cette cité de machines...
La chamane s'en voulut d'être responsable de l'expression soudain apeurée de Belle suite à sa révélation, mais qu'aurait-elle pu faire d'autre ?
Belle lui était sympathique, alors la laisser ignorante du fait de peut-être côtoyer un dangereux personnage, cela aurait été criminel de sa part. La vérité était toujours préférable, même effrayante.
Elle hocha la tête, grave :
- Prenez garde, si vous devez enquêter sur lui, je vous en prie. Il est très dangereux, j'en suis certaine.
Son regard se focalisa sur un point loin derrière Belle, et elle retint une exclamation de surprise.
Etais-ce vraiment... ?
Deux silhouettes brillantes et de petite taille les observaient, à moitié cachés entre les arbres des jardins. Ce fut lorsqu'une des silhouettes se mit à la saluer avec de grands gestes du bras et que l'autre l'interrompit en le saisissant qu'elle les reconnut : Itchy et Screechy.
Que faisaient-ils là ? Etais-ce par eux que son mentor "gardait un oeil sur elle" ?
S'ils étaient là, dans les jardins, cela voulait-il dire que Béhékine aussi, était dans les environs ? La chamane n'avait jamais vu les cinq garçons à plus d'une centaine de mètres de son mentor... loin de la rassurer, l'idée la paniqua.
Tapahari bondit sur ses pieds.
Elle savait que Béhékine préparait toujours sa vengeance sur Siffroy, et elle eut soudain peur qu'il décide de passer à l'action aujourd'hui, en plein jour. Elle le savait assez impulsif parfois...
Vérifiant une dernière fois qu'elle avait tous ses biens sur elle, elle s'inclina devant Belle :
- Je suis désolée mais, je pense que je dois partir maintenant. Merci pour votre aide. J'attends avec impatience le jour où je pourrai vous rendre la pareille !
Tapahari s'éloigna avec un pas rapide, se dirigeant droit vers les deux créatures brumeuses qui l'attendaient sans bouger.
C'étaient bel et bien Itchy et Screechy, le premier portant toute la dignité et le sérieux d'une sentinelle, le second étonnamment brillant et vibrant d'une énergie difficilement contenue.
- Beldura GlowMinosien.ne
- Messages : 598
Date d'inscription : 28/05/2011
Age : 31
Localisation : Au Palais de Minos
Votre personnage et ses relations
Date de naissance: 30/06/2758
Âge: 32
Branche(s): Fille du Feu
Lieu de vie: Palais de Minos
Occupation: Reine de Minos
Niveau de richesse: 9
Niveau de célébrité: 9
Relations principales:
Autres informations essentielles:
Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Lun 13 Avr 2020 - 17:41
Beldura était toujours raide, sous le choc de l’annonce que Tapahari lui avait faite au sujet de Siffroy. Aussi, lorsque celle-ci lui recommanda d’être prudente, elle en fut capable de répondre que par un hochement de tête incertain. Soudain, la chamane bondit sur ses pieds, ce qui fit sursauter Beldura, surprise. Puis, elle s'inclina devant elle sans même lui laisser le temps de se relever, et la salua. Et, sans non plus lui laisser le temps de répondre, elle s’éloigna d’un pas rapide, laissant la Reine quelque peu interloquée assise dans l’herbe des es jardins.
*Quelle étrange rencontre.*
Un instant elle pensa à la poursuivre, afin de poursuivre l’entretien, amis au vu de la vitesse à laquelle elle s’était levée et éloignée, elle avait sans doute à faire, et cela aurait été impoli. Alors elle resta dans l’herbe, tentant de mettre de l’ordre dans ses pensées -ce qui n’était pas une mince affaire. C’est alors qu’une voix surgit derrière elle.
Majesté ? Majesté, c’est vous ! Nous vous cherchions partout ! Que faites-vous là ? Nous avons été si inquiets !
Deux courtisans venaient d'apparaître. Elle se leva avec un sourire, et, après une rapide discussion, les suivit jusqu’au château, un peu à contre-coeur: cela ne lui disait rien, de retrouver la Cour et son rôle de souveraine si pesant. Elle aurait aimé rester seule, au calme, encore quelques instants. Mais avait-elle le choix ?
[Fini pour moi, si ça te va comme ça ! ]
*Quelle étrange rencontre.*
Un instant elle pensa à la poursuivre, afin de poursuivre l’entretien, amis au vu de la vitesse à laquelle elle s’était levée et éloignée, elle avait sans doute à faire, et cela aurait été impoli. Alors elle resta dans l’herbe, tentant de mettre de l’ordre dans ses pensées -ce qui n’était pas une mince affaire. C’est alors qu’une voix surgit derrière elle.
Majesté ? Majesté, c’est vous ! Nous vous cherchions partout ! Que faites-vous là ? Nous avons été si inquiets !
Deux courtisans venaient d'apparaître. Elle se leva avec un sourire, et, après une rapide discussion, les suivit jusqu’au château, un peu à contre-coeur: cela ne lui disait rien, de retrouver la Cour et son rôle de souveraine si pesant. Elle aurait aimé rester seule, au calme, encore quelques instants. Mais avait-elle le choix ?
[Fini pour moi, si ça te va comme ça ! ]
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Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
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- TapahariEaquien.ne
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Re: [Terminé] L'heure de faire le point. [Libre]
Mar 14 Avr 2020 - 23:53
Itchy s'inclina devant la chamane lorsqu'elle arriva à sa hauteur, imité avec un temps de retard par Screechy dont les membres tremblaient comme s'il n'avait plus le contrôle de son corps.
Tapahari craignait que la lumière inhabituelle qui brillait dans la vibrante créature n'attire l'attention, aussi elle fit mine de vouloir guider les deux créatures vers une partie plus profonde des jardins. Itchy s'interposa avant qu'elle ne touche Screechy.
- Quoi ? Un problème avec Screechy ? Votre Père est dans les parages ?
Itchy fit non de la tête, aussi calme que Screechy était agité, avant de faire un pas sur le côté et, tout en agitant ses piquants dorsaux dans ce bruit de crécelle caractéristique, de montrer son frère d'un mouvement du bras.
La chamane jeta un oeil derrière elle et vit que Belle était en train de partir avec plusieurs personnes, rappelées à ses devoirs en tant que trôhne sans doute. Elle espérait la revoir : leur discussion avait été un moment agréable.
Reportant son attention sur Screechy, elle le vit de plus en plus agité mais, à en juger par le sourire béat sur son visage, il n'était pas en train de souffrir ou quoique ce soit. Il semblait juste être plus lui que d'ordinaire. Itchy répéta son mouvement de bras, l'invitant à s'approcher.
Tapahari était perplexe, mais manquait de moyens pour communiquer efficacement avec les créatures vaporeuses. Décidant de leur faire confiance - bien qu'étranges, les garçons de son mentor ne s'étaient jamais montrés dangereux pour elle - elle s'approcha doucement de Screechy. Ce dernier fixa son regard sur elle et... bondit en avant !
Sans qu'elle ait le temps de véritablement comprendre ce qu'il se passait, la chamane sentit le petit corps brumeux la percuter en pleine poitrine - l'impact était minime pourtant - puis il y eut un flash...
Elle fit un pas en arrière, trébucha dans le sable et termina sur les fesses.
Le soleil l'aveuglait. Il lui fallut plusieurs secondes pour se remettre de l'expérience et se rendre compte qu'elle était de retour sur son île.
Elle était sur une des nombreuses plages de sable fin.
- Bonjour, jeune fille. Tu as trouvé ce que tu étais partie chercher ?
Déjà une réponse lui venait en tête et elle ne concernait pas la Sig Salua !
Sujet terminé, sujet archivé !
Tapahari craignait que la lumière inhabituelle qui brillait dans la vibrante créature n'attire l'attention, aussi elle fit mine de vouloir guider les deux créatures vers une partie plus profonde des jardins. Itchy s'interposa avant qu'elle ne touche Screechy.
- Quoi ? Un problème avec Screechy ? Votre Père est dans les parages ?
Itchy fit non de la tête, aussi calme que Screechy était agité, avant de faire un pas sur le côté et, tout en agitant ses piquants dorsaux dans ce bruit de crécelle caractéristique, de montrer son frère d'un mouvement du bras.
La chamane jeta un oeil derrière elle et vit que Belle était en train de partir avec plusieurs personnes, rappelées à ses devoirs en tant que trôhne sans doute. Elle espérait la revoir : leur discussion avait été un moment agréable.
Reportant son attention sur Screechy, elle le vit de plus en plus agité mais, à en juger par le sourire béat sur son visage, il n'était pas en train de souffrir ou quoique ce soit. Il semblait juste être plus lui que d'ordinaire. Itchy répéta son mouvement de bras, l'invitant à s'approcher.
Tapahari était perplexe, mais manquait de moyens pour communiquer efficacement avec les créatures vaporeuses. Décidant de leur faire confiance - bien qu'étranges, les garçons de son mentor ne s'étaient jamais montrés dangereux pour elle - elle s'approcha doucement de Screechy. Ce dernier fixa son regard sur elle et... bondit en avant !
Sans qu'elle ait le temps de véritablement comprendre ce qu'il se passait, la chamane sentit le petit corps brumeux la percuter en pleine poitrine - l'impact était minime pourtant - puis il y eut un flash...
Elle fit un pas en arrière, trébucha dans le sable et termina sur les fesses.
Le soleil l'aveuglait. Il lui fallut plusieurs secondes pour se remettre de l'expérience et se rendre compte qu'elle était de retour sur son île.
Elle était sur une des nombreuses plages de sable fin.
- Bonjour, jeune fille. Tu as trouvé ce que tu étais partie chercher ?
Déjà une réponse lui venait en tête et elle ne concernait pas la Sig Salua !
Sujet verrouillé
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