[Terminé] Barbotter sur les bords du Lac [sp Snow et les Etudiants de l'Académie]

Le contacte de l'eau était réellement revigorant, cependant il sentait quelque chose d'étrange. L'eau semblait s'agglutiner autour de lui. Il ressentait de la magie dans l'eau et sans qu'il put se redresser ou tenter de se relever, le lac le recracha comme un vieux chewing-gum... Snow tenta d'amortir sa chute comme il le pouvait mais se retrouva à s'écraser dans l'herbe sans réel contrôle. Snow était couché là, sur le dos, en étoile face au ciel. Décidément cette époque était pleine de surprises, entre les alfs qui semblaient avoir oubliés l'étiquette et les lacs qui passé une certaine heure recrachait les gens comme des mollards. Snow soupira. Il détestait qu'on le touche, enfin, pas sans prévenir ou pas s'il appréciait la personne. Senea arriva rapidement auprès de lui. Elle se baissa vers lui, lui tendant la main, comme elle se penchait en avent, certaines parties de son anatomie se révélaient différemment à ses yeux, qu'il détourna immédiatement rougissant légèrement. Il accepta la main mais toujours sans la regarder. Elle lui demanda si ça allait, que le lac était enchanté pour éviter les noyades  la nuit en l'absence de surveillants. De toutes évidence ils venaient tout deux de l'apprendre. Il se leva, se sécha magiquement, s'épousseta et commença à la suivre quand elle le rassura par rapport au rouge à lèvres tout en confiant qu'elle était contente qu'elle soir partie. Snow soupira.

"Je déteste qu'on me touches... Surtout si je n'y suis pas préparé... Même si..."

Snow attrapa doucement la main de Senea, la relevant doucement et collant leurs deux paumes et leurs doigts ensembles. Son regard rejoignant timidement celui de la femme. Un léger sourire étira le coin de ses lèvres qui était précédemment couvert de rouge.

"Mais bizarrement, le contacte de ta main... C'est différent..."

"Bon vous vnez manger les tourteraux?" S'écria Katy au loin.

Snow détourna le regard pour voir l'interpellatrice au loin avant de reporter son attention sur Senea.

"Je ne sais pas à quoi elle joue, mais si elle souhaite gagner mon affection ou mon amitée. Elle ne s'y prends définitivement pas comme il faudrait. Elliel commence à me révulser..."

Snow sourit à Senea, on voyait bien dans son regard que ça le peinait de ressentir des émotions négatives à l'égard d'une personne, mais elle se rendait incroyablement détestable. Ils repartirent rejoindre le groupe quand Diane demanda:

"Alors Snow, que penses-tu du sortilège anti-noyade?"[/color]

Snow sourit, il était amusé par la question.

"Je suppose que quand il auront réussit à ajouter une véritable détection de la dite "noyade" dans ce sort. Alors les maitres-nageurs se retrouveront sans emplois."

Snow n'avait aucune séquelles de sa chute, le sortilège se voulait protecteur, alors si il blessait les gens en les recrachant sur la terren ce serait contre productif. Eviter une noyade pour se rompre le cou... Qu'elle idiotie. Snow laissa échapper un petit rire qui rompit le sérieux de sa réponse, et quand le groupe comprit que c'était une blague, ria aux éclats. C'est alors que la joyeuse bande se mit à diner de ces grillades et autres toasts dans la joie et la bonne humeur. Snow se délecta particulièrement de ses délicieux toasts aux tomates séchés très assaisonnées appréciant cet arrière gout pimenté, saveur qu'il ne connaissait que trop peu et qu'il était persuadé, aurait été la favorite de feu Jonas. Il mangea quelques dorades se gardant d'ingérer toutes viandes rouge. La viande c'était pas sa tasse de thé, surtout en grillade, les quelques rares moment où il en mangeait, c'était dans des plats qui n'étaient pas centrés sur les pièces brunâtres dégoulinant rouge, comme un bon cheeseburger ou une tourte. Mais il y éprouvait rarement du plaisir privilégiant le plus souvent les galettes de pomme de terres autrement plus succulentes.

"Mmh, ça manques de galettes de pomme de terre tiens."

Le groupe qui conversait joyeusement s'interrompit à la remarque de Snow qui était très concentré sur sa nourriture. Tout le monde éclata de rire alors que Snow les regardait pantois. Cependant, l'euphorie et l'empathie le firent rire à son tour. L'air se rafraichissait plus que ce qu'il n'auraient pu y croire, Katy se mit même à grelotter quand une brise très fraiche vint lui caresser l'échine. Vu qu'elle n'était pas loin de lui, il retira sa chemise et la lui proposa.

"Tu peux la prendre, le froid ne me dérange pas dans tout les cas."

Elle accepta avec plaisir, la chemise était de toutes façon très légère, mais s'avèrerait tout de même un bon coupe vent. Snow reprit sa mangeaille et finit son assiette, i avait gouté un peu de tout sauf de la viande, se resservant comme la plupart en toasts à la tomate. Vint alors le dernier morceau, Senea et lui avaient tendu la main en même temps si bien que leurs deux auriculaires se frôlèrent. Snow retira sa main et dans un sourire, dit:

"Tu peux le prendre."

Elle était près de lui, et tout cela commençait à lui plaire.

Sans la regarder et en rougissant, il avait saisi sa main et s’était relevé. Il s’épousseta, lui expliquant qu’il détestait qu’on le touche sans l'avoir prévenu, avant de lui saisir la main avec douceur, le regard timide, souriant, et de lui déclarer qu’avec elle, c’était différent. Elle sentit sa bouche s’assécher, sa gorge se nouer. Peut-être avait-elle un peu trop minimisé ce qui s’était passé plus tôt, peut-être n’était-ce pas une bonne idée de dormir ensemble, peut-être devait-elle le lui dire ? Mais avant qu’elle n’ait pu opposer quoi que ce soit, Katy les appela, et un sourire illumina le visage de Senea. Son amie venait de la sortir du bourbier, en une réplique. Ils allèrent rejoindre les autres, tandis que Snow lui expliquait à quel point il détestait Elliel. Senea rit, et ajouta:

Il faudrait peut-être lui expliquer que ce n’est pas la bonne méthode, car elle, elle a l’air d’y croire ! C’est étonnant, car Eowen ne nous l’avait pas du tout décrite comme ça, mais il faut croire que son attirance pour toi lui fait perdre toute raison et toute mesure.

Une fois avec les autres, ils plaisantèrent, et mangèrent. Le dîner se déroula calmement, sans péripéties notables. SEnea fut un peu surprise de voir que Snow mangeait si bien du poisson: souvent c’était l’inverse chez les Enfants de l’Eau. Elle-même n’y était pas sensible, car élevée différemment et plus proche du froid que de l’eau, mais beaucoup d’Enfants, du fait de leur statut d'Élémentaire, de futures Naïades, considéraient les poissons comme leurs semblables et préféraient ne pas les manger, se consacrant plutôt à la viande. Elle-même, comme souvent, ne mangea pas grand chose. Senea n’avait jamais eu beaucoup d’appétit et avait souvent été surnommée de petit oiseau par rapport à son appétit. Pour tromper son monde, elle mangeait lentement, grignotant presque plutôt en dépiautant ses aliments méthodiquement. Elle était tout simplement vite rassasiée, et ça lui suffisait très bien. Elle mangeait de tout, en quantités limitées, et si elle avait développé un palais très fin et attiré vers les plats raffinés, elle appréciait tout à fait de manger des choses simples, quotidiennes. Elle discutait avec ses amis, de tout et de rien, alors que peu à peu l’air du soir tombait et elle ne se rendait pas compte que l'air fraichissait. Elle avait froid, certes, mais c’était intérieur, suite au mélange de leurs pouvoirs, et elle n’était sinon pas très sensible à la fraîcheur, évidemment. Elle sourit en voyant Snow passer sa chemise à Katy. Elle n’en aurait pas mis sa main au feu, mais il était possible qu’il lui plaise à elle aussi, mais plus discrètement qu’à Elliel. Elle n’attaquerait jamais aussi directement que l’Alf, et saurait mener sa barque avec tact et discrétion afin de ne pas se ridiculiser si par malheur elle ne parvenait pas à ses fins.
Le repas touchait à sa fin. Senea s’était débrouillée pour goûter une bouchée d’un peu tout chez ses amis, et avait devant elle un os d’animal, duquel elle avait mangé le peu de chair. Son petit appétit passait inaperçu, ou en tous cas, personne ne lui avait jamais fait de remarque dessus. Elle dirigeait sa main vers un toast à la tomate, le second de la soirée, lorsque son auriculaire frôla celui de Snow, qui voulait manifestement lui aussi le bout de pain à la tomate et lui laissa la priorité. Elle le remercia, s’en saisit et, au lieu de croquer dedans le déchira en deux morceaux à peu près égaux, et lui tendit une des deux moitié:

Tiens !

Et, sans attendre même de protestation, elle le lui confia, et croqua son morceau de pain tartiné. Bill n’attendit par qu’ils aient terminé pour dégainer des bonbons moelleux en guimauve à enfiler sur des piques et à faire griller pour s’en délecter au dessert, alors que des biscuits et des fruits semblaient apparaître comme par magie. Très vite, l’air s’emplit d’une odeur de caramel alors que la guimauve chauffait, et lorsqu’on lui tendit une brochette, Senea se délecta du croquant de l’enrobage, et du coeur presque liquide, si sucré, qui semblait lui faire pétiller les papilles. Un air ravi sur le visage, elle se délectait des histoires que racontaient ses amis: Diane était présentement en train de leur narrer sa dernière tentative de conquête sentimentale, quand elle était allée à un rendez-vous à l’aveugle organisé par une amie d’école primaire … qui avait tourné à son avantage, puisqu’elle avait pu passer la nuit avec le garçon (ce qui l’avait menée, sous le feu des questions de Katy, intriguée qu’elle ait découché, à raconter sa soirée). Pourtant, celui-ci ne semblait pas vraiment lui plaire, mais comme elle l’avait dit, en période de disette, on prenait toute nourriture se présentant ! Les trois jeunes colocataires avaient en effet chacun un rapport très différent à leur vie sentimentale: Senea en disait rien car il n’y avait rien à dire. Elle était certes courtisée, elle le savait, mais se débrouillait toujours pour louvoyer sans jamais donner ni faux espoirs (espérait-elle) ni suite, comme elle l’avait toujours fait à la Cour. Elle ne savait pas vraiment se l’expliquer, mais il était rare qu’elle ait des pulsions romantiques et ses conquêtes se comptaient sur les doigts d’une main. Aucun d’entre elles n’étaient associées à un sentiment particulier, toutes avaient été faites dans un souci de rester dans la norme, de ne pas dénoter. Katy, quant à elle, n’entretenait pas vraiment de relation sérieuse, ou jamais avec une seule personne à la fois (pas à la connaissance de Senea en tous cas). Attirée par tous, sans distinctions, avec des critères variés, elle était une séductrice séduisante, qui n’aurait pourtant jamais forcé la main de quiconque, mais avait dans son sac une ribambelle d’anecdotes qui faisaient toujours le bonheur des soirées où les langues se déliaient. Elle semblait toujours courir plusieurs lièvres à la fois, en faisant attention à ne jamais blesser personne, et avait tissé un réseau de relations des plus impressionnants. Diane, enfin, semblait plus attirée par les hommes que par les femmes, et avait déjà eu deux relations sérieuses, dont une qui s’était terminée dans les larmes quelques mois plus tôt. Plus timorée dans le domaine sentimental qu’elle en avait l'air, elle avait un peu de mal à se remettre de son coeur brisé, mais faisait régulièrement des tentatives, comme celle qu’elle leur racontait, qui étaient souvent fort peu réussies. En riant, Senea s’appuya un peu contre Snow, avant de s'en rendre compte et de se redresser en sursaut.
Chacun enchaîna ensuite avec une petite anecdote, poussé par les autres, et quand arriva son tour, elle se sentit fort démunie. Après un isntant de légère panique, elle finit par trouver:

Vous ai-je déjà raconté la fois où le frère de la femme du cousin de l’oncle de la mère du second fils du ministre des Finances d’Eaque avait décidé que je serais la compagne parfaite pour son propre enfant ? C’était une soirée de fête à la Cour, peut-être le Courage et l'Espérance d’ailleurs ! Ce vieux barbon a passé la soirée à me courir après, et moi à louvoyer de groupe en groupes, de salle en salles, afin de le semer sans avoir à lui dire non directement, ce qui aurait été très gênant. A vrai dire, je réussissais assez bien, jusqu’à ce que je … percute disons, quelqu’un qui avait alors environ trois, peut-être quatre fois mon âge, et qui promenait un ventre digne de femme enceinte d’une portée, ceint d’une soie très chère ornée de quelques joyaux qui … entretenait disons … joyeusement un des serveurs de la soirée derrière un rideau. Très sincèrement, vu l’état de leurs vêtements, je crois qu’il s’en est fallu de peu pour que je ne les trouve pantalons aux pieds ! Toujours est-il que j’ai soudain entendu un grand cri derrière moi alors que les deux hommes remettaient leurs vêtements plus … correctement que je m’apprêtais à fuir en m’excusant. C’était le vieux barbon ! Il venait de reconnaître son fils … et d’avoir une explication à son manque de bru ! Son enfant était bien attiré par les plaisirs de la chair, pas de soucis, mais je n’étais pas tout à fait son type de modèle. A vrai dire, je me suis éclipsée sans attendre d’écouter leur explication, mais on en a parlé des mois durant.

Évidemment, cette petite anecdote avait toujours son succès. Elle ne précisait simplement pas que son frère l’avait aidée à fuir et qu’à tous les deux ils avaient joué bien de tours lors de cette soirée, à base de plaque de verglas et de fausses directions. Oigean, bien sûr, avait aussi parfois, par pur amusement, guidé le vieil homme vers sa soeur, afin de relancer la course, ce qui lui permettait lui-même d’échapper à celles qui voulaient le voir à leur cou, mais ne nous égarons pas. Lorsqu'elle eut terminé, et que quelques questions eurent fusé, les regards se tournèrent vers Snow. Elle se doutait qu’ensuite on dégainerait un jeu, un instrument de musique, on proposerait de danser, ou bien d’aller voir les étoiles, mais là, ses amis attendaient une réponse du jeune homme: quelle histoire allait-il bien leur raconter ?

Snow ne pouvait lutter face à cette logique. Senea avait partagé la tartine en deux. Snow la mangea donc avec plaisir. Bill avait commencé à faire griller des genre de choses blanches et roses sur le feu qui dégageait une odeur qui humecta avec une facilité déconcertante la bouche de Snow. En lui en tendit une brochette qu'il renifla, puis gouta... Ouille c'était chaud. Il souffla doucement dessus, puis, sans vouloir la congeler, supposant que ça devait se manger tiède, le gouta. Un air surprit apparut sur son visage alors qu'il se rendait compte des multiples textures et du goût incroyable qu'il découvrait. Il tenta de ne pas tout dévorer trop vite mais il ne put trop retenir son appétit si bien qu'il se demandait si ils en auraient d'autres. le groupe partageait des anecdotes sentimentales, histoires amoureuses et autres calembour grivois. Snow appréciait énormément les histoires, il prenait plaisir à les imaginer comme si elles se déroulaient devant ses yeux. Il écouta attentivement l'histoire de Diane, qui semblait simplement avoir trouvé le compagnon d'une nuit, pour chauffer sa couche et s'adonner aux plaisirs de la chair, Snow ne jugeait pas, si on appellait ça le "plaisir" de la chair, alors il était logique de s'y adonner. Il fut impressionné par Katy et son aptitude à avoir plusieurs partenaires sans pour autant blesser quiconque. Elle faisait preuve d'un discernement à toutes épreuves ce qui devait beaucoup lui servir dans ses conquêtes. Puis vint le tour de Senea, exactement comme il aurait pu l'imaginer, elle était passé maitresse dans l'art d'éviter les courtisans dans les soirée de la noblesse. Il l'avait vu pour lui-même. Elle racontait l'histoire avec un verbe si précis que les images dans la tête de Snow était d'un réalisme qui l’impressionnait. Il pouvait presque sentir les odeurs de la fête. Elle finit son histoire sur une conclusion aussi surprenant qu'inattendu. Snow ne s'y surprit pas, au contraire, il ne jugeait personne, tout le monde était libre de choisir avec qui ils voulaient être. Il encourageait d'ailleurs les personnes à être eux-mêmes, car il n'y a rien de pire que de vivre sa vie dans la misère et la tristesse. Puis, naturellement, les regards se tournèrent sur Snow. Il s'y attendait mais manquait tout de même de préparation...

"Ne me jugez pas... Mais je n'ai jamais réellement eu de vie amoureuse. Par défaut d'intérêt probablement, je n'ai jamais réellement cherché et repoussais poliment les diverses personnes qui voulait s'y essayer." Snow marqua un arrêt, laissant les mines déçu et déconfites apparaitre sur les visages. "Mais mon frère lui, était un vrai coureur de jupons, me plaçant toujours comme diversion quand il voulait attirer l'objet de ses convoitises dans d'autres pièces." Comme possédé par l'histoire, il laissa un instant au groupe de s'imaginer ce qu'il pouvait bien leurs faire, certains regards complices amusés s’échangeaient dans le groupe. "Puis un jour, une lady se décida à jeter son dévolu sur le pauvre homme, il fallait dire qu'elle avait une réputation de grande dévoreuse d'homme tant son appétit et ses goût intimidait les foules. Jonas ne se démonta pas, il n'avait pas exclu l'idée de la faire sienne pour une nuit ou deux. Mais elle était un esprit libre, vif, d'une espièglerie sans limite, si bien que les deux tourtereaux avaient finalement trouvé un duel à leurs mesure." Snow fit une nouvelle pause dans son récit, revivant ses souvenirs par flux, le jour de leurs mariage, leurs premier enfant dans ses propres bras, les enfants de leurs enfants. Il poussa un long soupir mélancolique. "D'aucun n'auraient cru que cela aurait duré plus d'une nuit. Mais nui après nuit, jours après jours, il ne firent plus qu'un, et elle devint la seule femme que j'eus appelé, ma sœur." Toujours assit, Snow mima une révérence pompeuse beaucoup trop exagérée comme l'aurait pu faire Jonas quand il racontait une idiotie. Il le savait, tout ceux qu'il avait connu n'étaient plus. Mais ces souvenirs lui donnaient du baume au cœur, ils étaient tous immortalisés dans l'histoire, immortalisés dans son cœur.

Le groupe s'était surprit de l'histoire de Snow, mais le temps n'était plus aux questions, Bjorn sortait une guitare de ses affaires. Snow n'avait jamais vu ce genre d'instrument auparavant. Il commença à gratter quelques notes pour en vérifier la justesse puis, il dit en regardant Snow. "J'sais pas pourquoi mais j'suis tout mélancolique maintenant. Mais bon, ça tombe bien j'ai la musique parfaite. Je prendrais les requêtes juste après." Il fit un clin d’œil au groupe avant de commencer doucement à gratter les notes.

Spoiler:

Pazu dans un éclair de génie se plaça à coté de Bjorn, et de leurs deux voix, il entonnèrent la chanson.
Pack your things
Leave somehow
Blackbird song
Is over now

Ceux qui connaissaient la musique les rejoignirent pour faire les cœurs.

Mouths are dry
River runs
Hands are tied
Preachers son
Pack your things
Leave somehow
Blackbird song
Is over now

La chanson faisait vibrer Snow de l'intérieur, il avait rejoint les chanteurs mais sans ouvrir la bouche, il faisait tomber une douce neige au dessus d'eux, en rythme avec les sons qui lui entraient dans les oreilles.

Don't be scared
I'm still here
No more time
For crying dear

Quand la chançon se termina, le groupe applaudit et des requêtes pour des chants plus joyeux fusèrent. Les horizons de Snow allaient vraiment s’agrandir, lui qui n'écoutait pas de musique autrement que pour danser comme il l'avait apprit.

A la confession de Snow, elle sourit. En réalité, cela n’était plus tant une surprise que cela, mais l’entendre l’assumer ainsi avait un petit côté désarmant, il fallait l’admettre surtout alors que chacun racontait ses conquêtes, ses nuits et ses anecdotes la plupart du temps un peu ridicules (Senea appréciait toujours l’anecdote où Katy, quelque peu pompette avec une conquête d’une nuit lors d’une fête, avait … mais bref, ce n’était pas le sujet de ses pensées). Il devait se sentir en confiance avec ses amis pour se livrer à une telle déclaration ! Et cela expliquait aussi ses réactions précédentes, au moindre contact, au moindre effleurement. Elle-même n’avait jamais vraiment vécu cela, jamais vibré, rougi, tremblé, jamais eu le coeur qui s’emballait. Jamais pour un homme, jamais (sauf peut-être pour Oigean, mais cela comptait-il vraiment ? Il était son frère après tout, et c’était à ses plaisanteries qu’elle frissonnait …). Cela faisait-il d’elle quelqu’un d’anormal ? Ou bien était-ce simplement qu’elle ressentait ça différemment, réagissait différemment ? Ne pourrait-on pas avoir des réactions différentes à ces émotions, en fonction des endroits ? A son séjour sur l’Archipel, elle avait pu observer que le modèle pour le couple, la famille, était bien différent. Alors avait-on face à l’amour les mêmes réactions ? Elle aurait voulu demander à Tapahari … Elle appréciait vraiment la chamane, elle avait avec elle la sensation d’être bien, d’être un peu plus à sa place. D’être utile, vraiment utile aussi, les deux fois où elle l’avait vue. Et c’était un tel puits de science ! Elle respirait le calme, la sérénité, le savoir … sa manière de penser, différente, lui rappelait Madalena qui avait toujours un point de vue différent sur les choses, comme si elle avait la faculté de se placer d’un autre endroit pour regarder. C’était fascinant, et si agréable … Il faudrait qu’elle trouve un moyen de revenir vers Tapahari, de lui reparler. Peut-être en retournant vers l’Archipel ? Ou en l’invitant ? Mais viendrait-elle seulement ? Senea craignait qu’elle ne soit pas vraiment à l’aise sur le continent, et peut-être moins à l’aise encore avec ses amis, ou à l’Académie, elle qui paraissait si loin de ce type de savoirs … Alors oui, peut-être devrait-elle retourner la voir ! Ce serait une bonne idée … Elle pourrait prendre des nouvelles, revoir Crocs aussi, et ses garçons, mais surtout, surtout, passer du temps avec Tapahari, en apprendre plus sur les insulaires… Se rendant compte que ses pensées avaient vraiment dérivé, elle revint au présent alors que Snow finissait son anecdote. Elle l’avait entendu mentionner son frère au début, et là il parlait d’une femme qui était devenue sa soeur … au passé. Senea se retint de froncer les sourcils. Vraiment, tout la dirigeait vers la théorie de l’impossible … Mais elle n’osait pas lui poser de questions, encore moins ainsi devant ses amis. Pourtant, peu à peu, les pièces du puzzle s'assemblaient dans sa tête, sans réellement faire de sens. Tout ce à quoi elle pensait défiait les lois de la vie. Il était d’ailleurs tout à fait impossible que son frère Jonas soit … et pourtant, tant d’éléments …
Mais le fil de ses pensées fut interrompu par Bjorn qui sortait sa guitare, épargnant très certainement à Snow un moment d’embarrassantes questions, au vu de certains visages qui semblaient eux aussi trouver bien étrange le ton et les temps employés pour parler de son frère et sa compagne par Snow, comme si cela s'était passé des siècles plus tôt alors qu’il n'avait qu'une vingtaine d’années. Ce garçon n’était pas très doué pour garder ses secrets, se dit Senea, ou alors, il tenait à ce qu’on les découvre et à se rendre intéressant. Elle avait toujours un peu de mal à déterminer s’il était très bon manipulateur et fin joueur, ou réellement maladroit, manquant de finesse et d’à propos. En tous cas, le temps des chansons semblait venu, et Bjorn et son cher et tendre entonnèrent une chanson, mêlant leurs voix à la guitare sèche, vite rejoints par leurs amis pour les choeurs. Ni les paroles ni la mélodie n’étaient compliquées, et Senea put aussi joindre sa voix aux leurs. De la neige leur tombait dessus en douceur, et Senea sourit à Snow, qui semblait absorbé par la mélodie.
Un instant, Senea regretta de ne pas avoir pris dans ses affaires sa harpe miniature, sur laquelle elle s'entraînait encore aujourd’hui. L’instrument sur lequel elle avait appris était resté au palais, auquel il appartenait, évidemment … Mais la harpe aurait été trop fragile, trop vite désaccordée, trop détériorée par l’humidité, comme le violon de Mat. Ceci dit, son éducation musicale lui permit de suivre sans problème la plupart des chants entonnés, des chansons aux notes folk, à la guitare sèche et où les corps suffisaient en percussions (mains contre mains, ou sur le ventre, les cuisses, les bras …). Les paroles étaient souvent populaires, de par leur classicisme (chansons et ritournelles connues de tous, aux paroles qui pouvaient changer parfois en fonction des lieux, La Complainte du saule pouvant devenir La jeune fille à la Source par exemple !) ou de par leur popularité (Elysion avait aussi ses charts et ses artistes phares !). C’est d’ailleurs une de celles-ci que Senea put entonner, vite rejointe par ses colocataires, puis Madalena: cela faisait partie des chansons qu’elles aimaient chanter entre elles pour défier la morosité, et Senea la maîtrisait particulièrement bien.

La chanson en question, optionnelle, évidemment ! Feat The Real Elsa, of course :3:

De nombreuses chansons suivirent, et les Katy finit même par se lever pour danser sur un des morceaux, tirant par les mains Diane, qui entraîna Mat qui ne cessa pas de chanter et qui lui-même entraîna Jean-Paul qui se laissa faire en riant, et Senea. Très vite, Senea se retrouva à danser avec Katy tandis que Diane faisait une sorte de gigue avec Mat et Jean Paul. Lorsque le morceau fut terminé, ils se rassirent, à bout de souffle. Cependant, Bjorn que cela semblait amuser devoir tout le monde s’épuiser reprit un nouveau morceau dynamique, qui incitait à aller danser, se trémousser. Senea, toujours très mélomane, ne résista pas longtemps et se releva en riant, rejointe par Madalena. Peut-être seraient-elles rejointes par d’autres ?

[Tu peux y venir, ou passer à l’activité suivante, comme tu veux !
Niveau chansons, on est dans ma tête sur ce type là: https://www.youtube.com/watch?v=kRt2sRyup6A / https://www.youtube.com/watch?v=7BkVDhb9ZkI / https://www.youtube.com/watch?v=ByV2m8kdDA8 / https://www.youtube.com/watch?v=T9o4xGGEUOw / https://www.youtube.com/watch?v=gcE1avXFJb4 / https://www.youtube.com/watch?v=CIPl_tVViJ0 / etc !]

La musique continuait de retentir dans leurs environs, et beaucoup d'entre elles étaient inconnu pour Snow. Le monde n'avait cessé d'avancer pendant son sommeil. C'est alors que la voix de Senea le tira de sa rêverie. Snow fronça les sourcils avant de tourner la tête vers la femme, sa voix rapidement rejointe par celle de ses colocataires. Les sourcils de Snow se relevaient autant qu'il était impressionné par les notes basses autant que les hautes. Son vibrato, sa diction, même l'émotion qui se traduisait dans les paroles. Le pouls de Snow s’accéléra alors qu'il l'écoutait avec la plus grand attention. Sa peau était traversée, parcourut, tatouée par des frissons qu'elle lui provoquait. Sa voix d'une extrême justesse, son air amusée alors qu'elle laissait l'air s'échapper de ses poumons dans un son qui frôlaot la perfection. Snow avait reçu les prémices d'une éducation musicale, et bien que son oreille ne fut pas absolue, elle était tout à fait entrainée avec grande discipline. La neige qu'il faisait tomber au dessus de groupe changea de comportement, remontant vers le ciel plutôt que tombant nonchalamment sur eux et à chaque envolées de la voix de Senea, explosa en un feu d'artifice brillant sous les étoiles. Voletant autour deux comme si la voix de la femme charmait un serpent dansant dans les ondes sonores les traversants. Sur la dernière note, la neige se rassembla autour deux, tournoyant avant de disparaitre dans le vide. Le mage de glace lâcha un "phew" impressionné avant de chasser au mieux possible la chair de poule qu'elle lui avait provoqué.

Les musiques s'enchainèrent alors et la troupe dansait... Dans une sorte de cohue désorganisée, avec des mouvements qui transpirait plus le ressentit, que la précision. Snow n'avait jamais fait preuve d'autant de spontanéité et il serait probablement très difficile pour lui d'imiter ses comparses. Autant il aurait voulut participer, autant il savait qu'il n'aurait jamais le lâché prise nécessaire pour réussir à les rejoindre. Il resta donc là, à les regarder danser en souriant. Toute cette mélomanie lui donnait envie de se remettre à la musique, mais il ne connaissait qu'une seule musique au xylophone, et elle nécessitait deux personnes pour la réussir à bien. Mais était-ce vraiment judicieux, il ne la connaitrait surement pas. Après elle pouvait se jouer seule, donc en effet, elle paraîtrait incomplète mais sonnerait tout de même bien. La musique s’appelait la "machine à billes" et il y avait fort à penser que l'éducation musicale continuait de l'utiliser comme un morceau facile et enfantin. Björn arrêta sa guitare. "Aaaah, j'suis claqué avec toutes ces musiques, quelqu'un veut prendre le relais?" Demanda-t-il en étouffant un bâillement.

"Une dernière peut-être? Tu connais la machine à billes?"

La musique était une vieillerie d'un autre temps mais elle évoquait la neige qui tombe sous la lune hivernale. Snow fit alors apparaitre un xylophone de glace et tenta tant bien que mal de faire en sorte que les notes sonnent le plus juste possible. Rapidement, il retrouva ses marques bien qu'on sentait que ses cours musicaux étaient très loins derrière lui. Il reprendrait surement la musique dans sa liste de cours. Après tout. Snow chercha ses notes et lança finalement la musique, se concentrant sur la partie la plus simple, la rythmique, ceux qui la connaissaient suivaient avec la percussion, et Bjorn prit la place des basses avec sa guitarre sèche. Finalement des mains courageuses prirent la partie principale...

Spoiler:

Après plusieurs passes de danse, où elle changea régulièrement de partenaires, s’amusant comme une enfant, Bjorn, fatigué, proposa que quelqu’un d’autre reprenne la guitare, ou au moins continue à faire de la musique. C’est alors que Snow proposa la machine à billes. Senea fronça un sourcil. Elle avait appris ce morceau des années avant. C’était une vieille ritournelle, que l’on utilisait pour faire découvrir notes, tempo et coordination aux jeunes musiciens, mais également à leur apprendre à jouer ensemble, que ce soit en chœur ou en canon. Sauf que ça se jouait en général au piano, au clavecin ou au xylophone. Et ça, ils n’en avaient pas au bord du lac … En tous cas, ils n’en avaient pas jusqu’à ce que Snow en fasse apparaître un tout de glace créé. Senea haussa un sourcil, sourit. Ce garçon était plein de ressources surprenantes. Ses notes ne sonnaient pas tout à fait juste, mais comme les pouvoirs de Snow semblaient la repousser et vu ce que donnait le mélange de leurs pouvoirs elle décida de ne pas tenter et de laisser le xylophone sonner faux alors que peu à peu ses amis se joignaient au morceau, utilisant les piques des brochettes comme baguettes de percussion.. Amusée, elle les regarda un moment, Jean-Paul près d’elle, en écoutant attentivement. Elle finit par légèrement s’appuyer sur le jeune homme qui lui servit de dossier, et elle applaudit bien fort quand ils eurent terminé. Ils chantèrent de nouveau ensuite, a capella, ou en jouant, puis peu à peu plusieurs personnes se mirent à bailler.

Bon ! je sais qu’on avait parlé d’aller regarder les étoiles, mais j'admets que j’en peux plus ! lança Bjorn. Pazu et moi, on va aller se coucher je pense. Tu viens, chéri ?

Et après les avoir salués, ils s’éloignèrent.

Moi aussi, je vais dormir, renchérit Madalena.
Bah, je vais pas te laisser y aller seule quand même ! J’arrive ! fit Bill en sautant sur ses jambes.
T’en penses quoi, Mat ? J’irais bien voir les étoiles, moi, proposa Jean-Paul.
T’as raison, moi aussi ! On y va, Diane, Katy ?

Les deux jeunes filles acceptèrent, rejointes par Snow et Senea, et ainsi, une fois rhabillés, ils se dirigèrent vers une colline où un léger vent agitait les branches d’arbes. Dans le noir complet, aucune lumière ne pourrait venir troubler l’observation de la Voie Lactée, et c’était très bien. Ils avaient commencé à s’allonger dans l’herbe. Seulement …

Pfiou, en fait je suis épuisé ! Pas toi, Jean-Paul ?
Non, non moi ça va …
Tu vas pas me laisser aller me coucher seul quand même, tu vas me réveiller en revenant du coup !

Et avec un soupir, Jean-Paul se plia aux arguments de Mat, et ils furent suivis de Diane et Katy, soudainement très fatiguées (et souriantes). Flairant le piège, Senea n’eut pas le temps de protester que déjà, elle était seule dans l’herbe à un bon mètre cinquante de Snow (ils avaient laissé de la place pour les autres) dans la fraîcheur douce du soir, à la seule lumières des étoiles et de la Lune. Elle soupira et lui sourit.

Je crois que nous avons été lâchement abandonnés mon cher …

Elle reporta son regard sur le ciel.

C’est vraiment très joli ! Je n’y connais pas grand chose, mais ça me plait. Tu sais des choses, toi ?

Les chants s'enchainaient à capella, Snow s'émerveillait des voix qui l'entouraient, elle réussissaient à trouver une certaine harmonie, mais celle de Senea survolait toutes les autres, tant dans la justesse que dans la maitrise, bien qu'on dénotait qu'elle n'y força aucune notes. Bjorn proposa donc à son compagnon d'aller au lit, il fallait dire que la soirée était bien avancée. Snow leurs fit un léger signe de tête en leurs souriant. Madalena leurs emboita le pas suivit de Bill. Snow les salua aussi d'un signe de tête agrémenté d'un sourire. Jean-Paul lui en revanche voulut aller voir les étoiles. Snow avait bien vu que Senea s'était rapproché de lui pendant qu'ils jouaient la machine à billes, mais il ne savait pas réellement comment le comprendre. Peut-être qu'elle était intéressé par Jean-Paul après tout, c'était un bon gars. Mat acquiesça avec JP avant de proposer à Diane et Katy de suivre aussi. Snow se leva sans rechigner, il avait passé tellement de nuit de son enfance tourné vers les ciel, à s'imaginer quelle sensation ça devait faire de se retrouver parmi elles. Autant que les fonds marins l'attiraient, le ciel semblait cependant plus difficile à atteindre. Il se trouvaient à présent en haut d'une sombre colline, plongés dans le noir, sans aucune autre lumières que ce magnifique plafond traversé de couleurs scintillantes. Snow se posa sur le dos sans se soucier des positions que pourraient bien choisir les autres. Il espérait que Senea ne serait pas trop loin mais ce n'était pas à lui de décider de ça. Quand Snow eut posé sa tête, il entendit Mat changer d'avis, commençant à débattre sur le fait d'aller au lit ou non. FInalement non sans déception, Jean-Paul obtempéra suivit de Katy et Diane. Snow n'avait pas vu le sourire sur leurs visage. Il ne supposait même pas que tout ça était fait exprès. Senea qui était tout de même assez proche lui dit qu'il avaient été lâchement abandonnés "mon cher"... Le cœur de Snow rata un battement. Avant de lui parler du ciel, lui disant qu'elle n'y connaissait pas grand chose, lui demandant si il en savait plus.

"Il se fait tard et vous sortez de votre période d’examens. Je peux comprendre."

Snow roula doucement à la manière d'un ourson pour se rapprocher de Senea, il étaient à moins d'un mètre maintenant. Il leva le doigt vers le ciel.

"Si tu regardes par là, tu vas voir trois étoiles qui forme une petite ligne, suivit d'un petit hameçon. Cette constellation s'apelle...

Sa voix se tût. Il baissa les bras, se redressant, comme si les quelques centimètres qui l'avaient rapprochés du ciel allaient y changer quoi que ce soit. Il ne retrouvait pas la constellation du pêcheur, ni même celle de l'archimage. Snow fronça les sourcils avant de se rendre compte qu'en effet, en plus de mille ans, le ciel avait dû changer. Il se laissa doucement retomber sur le sol.

"Non j'ai bien peur de ne pas en savoir plus que toi pour le coup..."

Snow soupira. l'astronomie faisait partit de ses sujets préférés. Il devrait tout réapprendre depuis le début...

Elle sourit lorsqu’il mentionna qu’il comprenait, le trouvant presque un peu naïf, avant de tiquer à sa manière de dire “vous”. Il semblait plus jeune qu'eux, n'avait-il pas, lui aussi, des examens ? Se rendait-il compte de ce qu’il disait, de ce qu’il dévoilait ? La jeune femme restait toujours partagée entre les deux solutions: était-il naïf, un peu idiot peut-être, était-il vraiment si ingénu ? Ou bien était-il un excellent manipulateur ? A moins qu’il ne se pense si intelligent et supérieur que jamais personne ne parviendrait à relier les points ? Alors qu’elle réfléchissait, tentait de démêler le vrai et le faux, il s’était rapproché d’elle, comme en témoigna sa voix, soudain beaucoup plus proche de son oreille. Elle n’était pas tout à fait certaine de pouvoir mettre une main sous sa propre tête, le coude sur le côté, sans le cogner, et était tout à fait persuadée que c’était impossible si lui faisait de même !
Il commença à tenter de lui montrer une constellation, le doigt pointé vers le ciel, avant de cesser son explication, de se redresser, et de se laisser retomber, manifestement déçu. Elle comprit vite le souci: il ne retrouvait pas la constellation dans le ciel … Pour ça, il n’y avait pas énormément d’explications, et la jeune femme le savait. Avec un rire, elle lui prit la main sous la sienne, lui fit tendre le doigt sous le sien, et décala le tout de quelques centimètres sur le côté, en désignant le ciel:

“Si c’est le Pêcheur que tu cherches, il est là ! Cela fait partie des rares que je connais … Avec la Grande Casserole, et le Triangle, évidemment."

En effet, on reconnaissait vaguement un hameçon et sa ligne.

“C’est normal que tu ne les retrouves pas, le ciel change avec les années. glissa-t-elle, en lâchant sa main. Tu en retrouves d’autres peut-être, maintenant que celle-ci est placée ?”

Elle laissa retomber sa propre main, le laissant désigner le ciel seul.

Senea laissa échapper un petit rire, passa sa main sur celle de Snow avant de la saisir, elle releva les deux mains vers le ciel, lui faisant pointer du doigt vers celui-ci. le contacte de la fine main de la femme provoqua chez lui une nouvelle fois des réaction, mais pas les mêmes, elle n'était plus faites de panique et de frissons... Enfin, si , des frissons et la chair de poule prenant pour épicentre le contacte de leurs peaux. Mais une sensation agréable, d'un sorte de plénitude, comme si le corps de Snow se sentait à sa place. Cette sensation plongea l'esprit de Snow dans l'incompréhension. Senea déplaça leurs mains quelques centimètres sur le coté, avant d'ouvrir la parole. Le pêcheur était là, la grande casserole et le triangle aussi... Le ciel s'ouvrit devant les yeux de Snow comme il s'ouvrait quand il était enfant. Tout reprenait soudainement sens dans son esprit comme après un millier d'années de sommeil... Snow soupira de soulagement, comme si il retrouvait un de ses plus vieux amis perdu depuis des lustres. Il pu détailler toutes les constellations, leurs histoires et les noms des étoiles les formant. Snow souriait cependant, les mots qui suivirent le laissèrent sans voix. Senea avait relâché sa main qui restait droite vert le ciel. Alors il avait encore une fois prouvé que les secrets n'étaient vraiment pas son fort... Elle s'enquit de savoir si il en trouvait d'autres maintenant que le ciel s'était décalé. Snow tourna ses doigts vers une sorte de losange. Se rapprochant doucement de Senea pour-qu’il n'y ait plus que quelques millimètres entre le bras de Senea, et l’épaule de Snow.

"Le losange ici.. Celui qui est sous l'a jolie étoile qui brille un peu plus fort. Vega. Cette constellation s'appelle la "Lyre", elle est attribuée à une fable, ou un conte lointain venu de temps immémoriaux. J'avais trouvé un livre en très mauvais état où j'avais pu déceler une des ces histoires ou deux. La lyre serait l'instrument de prédilections d'un jeune homme qui aurait bravé une forme d'enfer, et ses dangers, on parle de créatures monstrueuses aidé simplement de cette lyre et de sa voix. Usant de chant pour dompter et charmer les bêtes qu'il y croisait, amadouer le seigneur des lieux. Pour retrouver sa compagne défunte. Seulement, le seigneur des lieux, était contre l'idée de la lui rendre, probablement parce que c'était contre nature. Ainsi, il lui proposa une condition... Il devrait marcher droit vers le monde des vivants, en silence, suivit de sa bien aimée et ne pourrait se tourner vers elle et lui adresser la parole seulement une fois sortit de l'enfer. Quand il atteignit la sortie, il 'entendait plus les bruits de pas dans son dos, il se retourna pour vérifier que tout allait bien, se languissant de retrouver son amour et de pouvoir partager de nouveau sa vie avec elle... Mais elle disparut à jamais..."

La voix de Snow s'interrompit alors que son bras redescendait doucement vers le sol pour se placer le long de celui de Senea. Elle avait visiblement comprit une bonne partie de l'histoire, ce n'était pas qu'il avait oublié de garder tout ça pour lui non. C'était plutôt qu'il préférait ne pas mentir, être franc, transparent. Surtout avec cette femme qui le faisaient se sentir si particulièrement.

"J'aurais dû y penser, que tout s'était déplacé... Il faut croire que je ne suis plus aussi vif d'esprit que j'aurais pu l'être."

Snow soupira, comprenant que de toute sa vie, il n'avait jamais été seul comme il l'avait étét ces cinq dernières années. Il n'avait jamais eu pour seule compagnie ses livres et ses pensées. le deuil était manifestement une lourde valise à garder sous le bras. Il se redressa doucement et tourna la tête vers la femme adossé sur le sol, un bras derrière la tête. Elle était si radieuse sous la lumière du ciel étoilé, comme un ange diaphane absorbant la lumière lunaire pour s'en revêtir tel une seconde peau. Sa pâleur, ses grands yeux océaniques. Le presque-baiser qu'ils avaient faillit échanger revint hanter son esprit. Snow soupira.

"Je ne suis définitivement pas un bon menteur... Je ne sais pas pourquoi, mais... J'ai beaucoup de mal à garder mes secrets en ta présence..."

Snow baissa les yeux comme si cette culpabilité qu'il ressentait de ne pouvoir être entièrement ouvert comme un livre avec la femme pesait trop lourd sur sa tête. Snow ferma les yeux et se laissa doucement retomber au sol.

La main toujours en l’air, il se rapprocha d’elle sans réagir à ce qu'elle venait de lui dire. N’avait-il pas compris ? Ou faisait-il semblant ? Sans en ajouter, elle écouta son explication, cherchant dans le ciel ces étoiles dont il lui parlait.

C’est une très belle histoire, commenta-t-elle.

Le bras nu du jeune homme se plaça le long du sien, leurs peaux en contact léger. Il commenta le déplacement des étoiles, montrant à Senea qu’il avait bien entendu et compris ce qu’elle lui avait dit, au moins en partie, et la suite de son discours lui confirma qu’en effet, il n’était pas passé à côté de son allusion grossière. Au moins, il n’était pas idiot. C’était, dans un certain sens, un soulagement. Restait à déterminer s’il était maladroit ou très bon manipulateur …
Les cheveux du jeune homme penché au-dessus d’elle se détachaient sur le ciel étoilé. Le voyant en contre-jour dans l'obscurité, elle ne parvenait pas à distinguer correctement son visage, ses traits, son expression. Par contre, elle sentait qu’il la regardait, la dévorait du regard même. Il était si proche d’elle qu’il aurait été impossible de passer à côté. Pourtant, il se laissa retomber au sol. Elle sourit: elle préférait presque ça. Au moins, elle le voyait. Elle hésita un instant à se redresser comme il l’avait fait, mais renonca.

En effet. De ce que je vois, tu n’aurais pas tenu deux heures dans n’importe quelle cour, y compris celle de Minos ! plaisanta-t-elle.

Elle se tourna un peu vers lui, lui effleura la main, s'assurant de sa présence, puis, doucement, en caressa la paume du bout des doigts, sans s’en saisir.

Tu peux me parler, Snow. Je n’ai aucun intérêt à divulguer quoi que ce soit, et, si c’est secret défense, j’en ai déjà trop compris, je crois, pour que ça reste secret.

Elle s’était retournée vers le ciel, regardant les étoiles à la fois. Avec ses caresses, elle cherchait à le rassurer plus qu’à le séduire, mais elle ne pouvait savoir comment il les percevrait. Son ton, lui était, nettement rassurant, cherchant à mettre en confiance.

Si tu ne veux rien dire, je ne t’en tiendrai pas rigueur non plus. Mais tu as mon oreille, si tu veux te confier. Normalement, cette fois, personne ne devrait nous interrompre.

Un instant, elle hésita à lui proposer de lui révéler ce qu’elle croyait avoir compris, mais n’en fit rien. S’il ne voulait pas parler, ce n'était pas la peine de lui forcer la main, et de l’acculer en lui montrant à quel point elle en savait ou non. S’il la manipulait, il était inutile qu’elle s’engage plus loin dans cette voie et lui révèle être bien tombée dans son piège. Elle avait aussi pensé lui proposer de faire un échange de questions, mais se disait que si vraiment il voulait lui demander des choses, il le ferait sans doute, qu’elle le lui propose ou pas. Et de toute façon, elle ne considérait pas avoir de secrets comme il semblait en avoir. Juste des choses qu’elle gardait pour elle, qui n’intéressaient qu’elle.

Senea avait tout de suite rebondit sur ce qu'il venait de dire ce qui le fit doucement sourire, c'était effectivement la raison qui le faisait éviter les courts des trois planètes. Beaucoups trop de messes basses, rumeurs et racontars. Un monde de soupçons, d'hypocrisie et de faux semblants ou le seul intérêt d'une personnes est de briller plus que les autres. Il avait d'ailleurs parfois du mal à imaginer Senea dans ces conditions, mais de toutes évidence elle y avait quasiment vu le jours il fallait dire. Snow la sentit se tourner vers lui mais garda les yeux fermés. Il sentit les doigts de la femme lui effleurer la paume de la main, tout doucement, du bout des doigts ce qui fit bouger les doigts de Snow quand il le réalisa avant de se laisser faire. Ses caresses étaient réconfortantes, le doux et fugace frôlement qui lui soufflait qu'il était en sécurité. Cependant, un doute subsistait quand même. Est-ce que cette femme dont il semblait s'éprendre était bien ce qu'elle disait qu'elle était? Il ne pouvait s'empêcher de croire, au fond de lui, que rien de tout ça n'était vrais, que c'était peut-être une manipulation tordu pour prendre le contrôle sur lui. Peut-être que tout ça n'était que de la séduction pour le convaincre de laisser filtrer ces informations... Snow retint un soupir quand elle finit de lui dire qu'il ne seraient pas dérangés, il ne savait pas ce qu'elle savait et aurait probablement eu un intérêt à lui demander, pour voir à quel point elle était prêt de la réalisé, deviner ses intentions ou simplement pour n'avoir rien d'autre à y ajouter... Snow se décida alors.

"Je crois que j'ai déjà décidé de te faire confiance à partir du moment où je t'ai demandé de me sauver au bal. Il ne serait que justice pour toi que je te révèles tout. Je devrais surement te demander des informations compromettante sur toi mais... Je préfèrerais qu'elle vienne d'une envie de partager avec moi que d'une contrainte."

Snow marqua un arrêt, déglutissant, cherchant comment formuler les phrases qu'il devrait dire, fouillant dans son esprit les bonnes formulations pour ne pas avoir à mentir. Il était à sa merci, dans tout les cas. Et si elle utilisait ses informations pour l'utiliser ou le nuire... Alors il serait sienne, que ce soit sous son contrôle ou sous sa torture.

"Hypnos a bien changé depuis l'époque où je l'ai connu. La tour d'astronomie et le bâtiment à ses pieds représentaient toute l'académie en ce temps. Elle était entourée d'une verdoyante forêt, pleine de vie et de prés, des étangs et des ruisseaux permettant à une faune majestueuse de s'y établir. "

Sur ces mots, Snow matérialisa des flocons de neige au dessus d'eux, dessinant avec haute précisions une vie aérienne l'académie et une partie de la forêt environnante. Snow ouvrit les yeux et tourna la tête vers Senea.

"J'ai dormis un temps considérable dans un cristal sous cette partie de l'académie..."

Le coeur de Snow s'emballa alors qu'il craignait la réaction de la femme. Allait-elle prendre possession de ces informations et à jamais le lier comme un démon à une invocation? Allait-elle prendre peur et ne plus jamais vouloir le revoir? Les pulsations du mage de glace semblablement enveloppé de ces craintes qui le taraudaient.

Elle l'écouta, et ne put s’empêcher de pouffer de rire quand il parla d'informations compromettantes sur elle. Il pourrait essayer d’en avoir, mais il faudrait les inventer … Puis il commença à expliquer, matérialisant même des flocons, de la neige modelée afin qu’elle puisse représenter ce dont il voulait lui parler. Ainsi donc … Elle avait vu juste ? L'hypothèse de l'impossible était la bonne ?

Alors, c’est bien ce que j’avais imaginé, dit-elle pensive. Je ne pensais pas que ce soit possible, alors je repoussais l’idée, mais plus tu lâchais des informations, plus ça se recoupait. C’est un peu rassurant pour moi, quelque part, de me dire que je ne m’étais pas mise à complètement délirer, à perdre pied. Je t’assure que je me suis posé la question.

En disant cela, elle cessa de lui caresser la main et se redressa, en appui sur un coude, une main posée sur le bras de Snow, la pointe de ses cheveux frôlant le garçon étendu. Elle était tournée vers lui, et le regardait.

Snow, quel âge as-tu ?

Elle se demandait elle-même comment elle avait réussi à formuler cette question.

Je me le demande depuis notre rencontre. Tu as l’air jeune, peut-être plus que moi, mais il y a dans ta manière de parler, de réfléchir, quelque chose d’un vieil homme, par moments. Et ces souvenirs que tu m’as montrés sans le vouloir … Quand as-tu cessé de vieillir ? Quand t’es-tu endormi ? Quand t’es-tu réveillé ? Est-ce que j’ai pu marcher juste au-dessus de toi, sans le savoir ?

Puis elle se rendit compte qu’elle était en train de le bombarder de questions. Elle se mordit la lèvre, ses dents blanches brillant fugacement sous la Lune.

Pardon, c’est impoli de ma part. C’est juste que … Depuis qu’on s’est rencontrés je me pose des questions, et chaque information que tu lâches, par erreur je suppose, en ajoute. Tu n’es pas obligé de répondre évidemment mais … Je t’assure que si j’ai quitté la cour c’est justement pour m’éloigner de toutes ces … manigances qui ne m’ont jamais plu. Je n’ai strictement personne à qui aller raconter ce que tu me diras, mis à part mes amis qui n’en sauront rien si tu ne le souhaites pas: je sais me taire, j’ai toujours su me taire. Il n’y a pas d’histoire de justice, ici, ou d'informations compromettantes, qui de toute façon de mon côté n’existent pas, ni même de sécurité, simplement de ce que tu as envie ou pas de me dire. Si tu ne veux pas me répondre, m’en dire plus, on peut simplement continuer à regarder les étoiles. Et si tu veux m’en dire plus, maintenant, ou plus tard … Tu pourras, évidemment.

Elle continuait à le regarder, sans chercher son regard non plus, sans lui imposer de la regarder dans les yeux, légèrement au-dessus de lui.

Elle l'avait imaginé, mais se refusait à y croire, malgré les informations qu'il apportait confirmant cette thèse de l'impossible. Elle était rassurée, d'une certaine façon, de ne pas avoir perdu l'esprit dans des fantasy abracadabrantes... Pourtant, même si c'était la réalité des choses, c'était quand même très fantaisiste. Elle lui assura qu'elle s'était sérieusement questionnée sur sa sanité. La douce caresse s'interrompit laissant comme une sensation de froid dans la paume de sa main... Elle s'était redressée à coté de lui, elle était proche, Snow sentait la main de la femme sur son bras, la pointe de ses cheveux croiser les siens, son souffle près de son visage. Puis vint la question fatidique, celle qui risquait de tout changer. Quel age il avait, ce secrêt le mieux gardé de toute l'académie tant, comme sa branche, relevait du mystère. Snow allait ouvrir la bouche pour lui répondre, se remettant à son jugements mais elle tenta de se justifier, pourquoi cette question en particulier... Mais, comme lancée par la première question qui avait dû être aussi difficile à formuler qu'elle semblait irréaliste. Senea demanda quand il avait cessé de vieillir, quand il s'était endormis, quand il s'était réveillé, comment elle avait pu marcher autant de fois au dessus de lui sans le savoir. Snow ne sourcilla pas, il allait répondre à tout ce qu'elle lui demandait sans rechigner, sentant depuis qu'il s'était tût, depuis qu'elle avait commencé à exposes les faits et ses pensées, un poids se soulever de son ventre, de sa tête, de son cœur. Elle se mordit la lèvre lui montrant qu'elle venait de lui en demander beaucoup en si peu de temps.

Elle commença à s'excuser, à lui expliquer qu'elle avait quitté la court pour les même raisons qui faisait qu'il les évitait, elle le rassura sur l’utilisation qu'elle ferait de ces informations, elle n'avait pas d'information compromettantes, ce qui lui assurait qu'elle ne semblait pas mener de double jeu de par sa réaction quand elle l'avait entendu, trouver ça grotesque était définitivement une preuve. Elle lui proposa de laisser la conversation là, sur ces mots, reprendre le contemplation des étoiles sans un mot. Elle venait de finir de parler, elle le regardait, lui avait détourné le regard pour réfléchir à tout ce qu'elle avait dit. Ses yeux revinrent vers elle. Il démontrait tout de même une certaine crainte de la voir changer de vue sur lui. Mais tant pis, autant retirer le pansement le plus rapidement possible.

"Je suis né en 1384. J'ai vécu vingt ans avant que mon age physique ne cesse d'avancer. J'ai vécu pratiquement 51ans en tout, avant de perdre Jonas face à une maladie rare... Mon chagrin m'enfermant dans un cristal de glace jusqu'à il y a cinq ans. Le secret de mon sommeil était tellement bien gardé, qu'il finit par être oublié jusqu'à-ce que, Croc me trouve par hasard en passant au travers du plancher qui servait de toit à la salle où mon cocon se trouvait."

Snow marqua un arrêt tenta de lever son autre main vers le visage de Senea, mais se ravisa, détournant le regard pour ne pas voir sa réactions. Puis, timidement, il reprit.

"Voilà les grandes lignes... Demandes moi ce que tu veux..."

Snow baissa les yeux, observant la cime des arbres qui brillaient doucement avec les rayons lunaires. C'était définitivement une belle nuit.

Elle le voyait pensif, un peu absent, comme sonné. Mais son regard revint sur elle, alors qu’elle était toute entière focalisée sur lui, se demandant s’il allait lui répondre et ce qu’il allait lui répondre. Mais il prit la parole, et elle émit un sifflement.

1400 ans et des poussières ? T’es sacrément bien conservé !

Elle le vit lever la main vers elle, se raviser, détourner le regard. Il avait l’air si fragile, si vulnérable soudain … Elle lui caressa le visage, la mâchoire, pour le ramener un peu vers elle alors qu’il semblait craindre quelque chose en regardant la cime des arbres.

Crocs est un sacré personnage. Je suis persuadée que s’il nous écrivait une biographie, ça marcherait du tonnerre. Plaisanterie mise à part, je comptais tout à fait. Il est très douloureux de perdre un proche et … Je comprends cette envie de s’isoler du monde, d’en arrêter la marche. Je n’y ai jamais été confrontée comme toi, mais je comprends tout à fait. N’aies pas peur. Je ne vais pas m’en aller à cause de ça. J’en avais suffisamment deviner pour que … Quelque part tu ne fasses que confirmer ce que j’imaginais déjà.

Elle soupira.

Le Jonas dont tu parles, c’est bien l’Archimage Jonas, n’est-ce pas ? Cela ferait de toi l’ascète qui l’accompagnait toujours, celui dont on parle dans les récits comme de son ange gardien ? je ne pensais pas vraiment me retrouver à regarder les étoiles avec un personnage de livres d’Histoire, tu sais …

Elle lui sourit, et dégagea sa main, reposant son bras près de lui, sa main sur son bras. Elle ne voulait pas trop le bombarder de questions. De toute façon, elle n’en avait pas tant que ça: il lui en avait déjà dit beaucoup.

Snow avait relevé ce qu'elle avait dit sur sa bonne conservation. La main de la femme vint lui caresser le visage. Quand ses doigts se posèrent sur sa joue, il sentit comme uen vague de chaleur, de réconfort prenant base sur les points de contactes, lui traversant tout le corps. Ses doigts s'attardèrent sur sa mâchoire, tirant avec douceur le visage de l'homme. Elle lui parla de Croc, elle fit une plaisanterie sur sa capacité à relater des faits par écrits ce qui le fit sourire, finalement il ne le connaissait que très peu, et avait tout de même fait des recherches sur le démonisme et les pactes, peut-être pour ne pas sombrer dans la tristesse. Elle parla ensuite du deuil, de la perte d'un être cher. Ses mots résonnaient de vérité. Snow en aurait presque voulut au monde entier. Elle lui assura ensuite que cette révélation ne lui faisait pas peur, son esprit avait assez divagué pour ne pas être trop surprise. Snow fixa alors la femme, détaillant son visage, ses fines lèvres qui bougeaient alors qu'elle lui expliquait que c'était ok. Qu'il avait le vécu qu'il avait, elle faisait preuve d'une grande ouverture d'esprit. Snow sentait son cœur battre fort, sans accélérer, mais fort. Elle soupira. Qu'est-ce qu'elle était belle. Elle demanda ensuite pour Jonas, son frère, s'il était celui qui était considéré comme son ange gardien... Elle dit ensuite qu'elle n'avait jamais envisagé la possibilité de discuter avec un personnage d'histoire en regardant les étoiles. Un sourire trista apparut sur le visage de Snow qui ne l'avait pas quitté des yeux une seule seconde, comme pour mémoriser ce visage, graver ce moment dans une mémoire éternelle. Chaque embruns, chaque détails, sans rien rater.

"Jonas, Archimage, époux de lady Gwenaëlle de Minos, père des jumeaux Artio et Linelle. Je n'ai été son ange gardien qu'à partir du moment où il fut conquis par la maladie. Peut-être avant... Je n'avais jamais la sensation de le protéger, mais il a surement dû romancer un peu ses rapports... Cela lui ressemblerait bien..."

Snow soupira passant sa main droite sur son front, donc celle qui est à l'opposée de Senea. Même après 1400ans, il en apprenait encore de nouvelles sur Jonas.

"Je sais qu'il fera à jamais partit de mon âme. Même si j'ai du mal à accepter sa perte."

Snow retira sa main de son visage pour reposer ses yeux sur Senea.

"Je comprends ton sentiment, et j'espère qu'on arrivera à retrouver ton frère..."

Il n'en savait pas beaucoup mais les mots de la femme en disait très long, et il avait évidemment comprit la teneur de la compréhension de la femme dans ses mots. Il n'était pas mort, mais elle l'avait perdu de vue. Snow passa doucement sa main sur la joue de Senea, plongeant son regard légèrement rosit de son propre deuil dans ceux de Senea.

Senea sentait le regard de Snow sur elle, la détailler, l’examiner avec intensité. Elle, elle frissonna sous cette étude qu’il semblait faire d’elle, puis elle vit son sourire triste, et d'elle-même, elle lui caressa la peau du bras du bout des doigts. Leur conversation, c’était évident, remuait beaucoup de choses. Des choses dont il n’avait sans doute parlé avec personne depuis longtemps, de souvenirs enfouis ressortaient peut-être. Il y avait tout à parier que même les noms qu’il évoquaient étaient pour lui une douce mélodie empreinte de nostalgie, là où ils n’étaient pour elle que des mentions de livres d’Histoire d’Elysion. Il se passa la main sur le visage, parlant de celui qu’il avait dit plus tôt considérer comme son frère, évoquant la douleur de la perte en lui passa la main sur la joue. Elle y appuya doucement sa tête, comme pour approuver la caresse. Pourtant lorsqu’il parla d’Oigean, elle se raidit un peu et vu la manière dont il la touchait, il ne put que le sentir. Son regard se fit orageux.

Non, tu ne comprends pas, fit-elle peut-être plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu.

*Il n’a pas besoin d’être retrouvé. Je ne sais simplement pas où il est. Et si un jour il réapparait, je ne sais pas ce que je lui ferai. Je n’ai pas envie de ça. *

Le sujet était douloureux, sensible. Oigean était une des choses qu’elle n’abordait jamais, elle n'aimait pas vraiment en parler. Depuis qu’elle avait assimilé qu’il était bel et bien parti, de son plein gré, en pleine conscience, qu’il l’avait volontairement abandonnée, sans contrainte, elle était en colère régulièrement. La tristesse avait presque disparu, mais la colère était toujours là, brûlante, même si elle tentait de s’en détacher. Elle savait qu’elle ne comprendrait jamais. Mais Snow n’avait rien à voir avec ça. Elle se radoucit un peu, l’orage était passé.

Pardon. Ce n’est pas de ta faute. Mais il n’a rien à voir avec ce dont on parle. Tu sais, Snow, si tu as dormi tout ce temps peut-être que … tu n’as simplement pas eu le temps de faire ton deuil. Ca prend du temps, surtout pour quelqu’un qu’on aimait beaucoup. Mon père a mis des années à pouvoir parler de ma mère sans pleurer, à l’évoquer sans avoir la voix qui tremble. Et encore aujourd’hui, je suis persuadée qu’elle lui manque, même s’il ne le dit plus de la même manière. Et on compte en décennies, maintenant.

Elle soupira avec un sourire. Cette dévotion sans faille l’impressionnait toujours un peu, tout comme la manière dont il était parvenu à la garder vivante pour ses enfants, qui ne l’avaient pourtant jamais connue.

Senea appuyait doucement son visage sur la main de Snow comme pour accepter le geste, pour peut-être en profiter un peu. Puis quand il mentionna son frère, il vit immédiatement une donnée qu'il n'avait pas eu jusque là. C'était de la colère, du ressentiment, elle lui répondit même relativement sèchement. Et cet orage passager qui sembla électriser tout son corps d'une intense émotions, disparut progressivement bien que rapidement tout de même. Elle s'excusa, lui disant que ce n'était pas de sa faute. Elle changea de sujet pour parler du deuil, de la perte d'un être cher, parlant de son père. Elle lui dit qu'ils avaient perdu sa mère depuis plusieurs décennies, sachant qu'elle n'était pas bien vieille, elle devait l'avoir perdu très tôt...

"Je suis désolé aussi, je n'aurais pas dû me baser sur mon ressentit pour aborder un sujet aussi... Compliqué..."

Snow sourit à Senea, ce qu'elle disait sur le deuil était vrais, mais s'il avait bien apprit quelque chose aujourd'hui, c'était que d'en parler lui faisait le plus grand bien. Il jamais eu l'occasion de parler de Jonas au passé, et il était bien l'unique personne qui pouvait faire vivre son souvenir, son vrais souvenir, et pas celui édulcoré par l'académie. Snow retira doucement sa main de la joue de Senea, se redressant doucement pour que son visage soit au niveau du sien. De loin l'on aurait cru qu'il essayait de déposer un baiser sur ses lèvres, mais en réalité, il déposa un léger, éphémère, presque illusoire, baiser sur son front, en guise d'excuse pour l'avoir sortit de ses gonds et de s'être mêlé de quelque chose qui ne le regardait pas. Avant de se reculer, se recoucher, il prit ensuite la main de la femme posée sur lui, et commença à l'observer.

"Je n'ai jamais eu de mère ou de figure féminine dans mon développement, la seule que j'ai pu connaitre, c'était Gwen. Te souviens-tu de la tienne? COmment était-elle?"

Snow regardait la femme avec le regard d'un enfant qui espérait entendre une belle histoire avant de dormir. Il lui souriait, décidément, les émotions passaient et filaient ce soir. Mais sentir son approbation et sa compréhension par rapport à ses secrets, l'avaient apaisé. Il sentait que probablement malgré elle, même malgré lui, cette femme prenait une place possiblement jamais remplit dans son cœur alors qu'il tâchait de mémoriser toujours plus de ses caractéristiques.

Lorsqu’il s’excusa, elle fit un geste, comme pour balayer le sujet, signifiant que ce n’était pas important. Soudain, il se redressa en lui souriant, et lui embrassa le front avant de se recoucher. Ce geste, inattendu, la laissa interdite. Elle ne s’attendait pas à ce que soudain, il vienne déposer ses lèvres sur elle, à ce qu’il l’embrasse d'aucune manière. Il lui avait semblé que tout son corps s’était figé un instant, un bref instant mais qui avait existé, comme si elle avait cessé de respirer, comme son coeur avait cessé de battre, comme si elle avait cessé de vivre sur le temps où s’était approché d’elle et où il avait posé ses lèvres sur sa peau, durant le temps où elle n’avait pas pu prévoir ce qu’il allait faire, ce qu’il allait lui faire. Elle n’était pas certaine d’apprécier cette sensation qui avait de plus fait venir en elle le froid plus puissant, comme si son pouvoir avait eu élan vers la magie du jeune homme, un élan fou, frustré, interrompu. Elle ignora cette sensation, et resta, sans trop réagir, dans sa position, légèrement au-dessus de Snow recouché. Celui-ci lui saisit la main avec douceur et commença à l’observer, de la même manière qu’elle fait tourner un modèle pour en saisir tous les angles, les plis, les ombres, les détails, les défauts. Elle le laissa faire en lui souriant, croisa son regard d’enfant alors qu’il la questionnait sur sa mère. Elle haussa les sourcils, presque amusée:

Elle est décédée peu avant notre naissance. Il faisait très froid, et cela a causé sa mort. Elle avait gelé, ce qui aurait dû nous tuer. Notre père a dû briser son ventre pour nous en sortir quand il a vu du mouvement à l’intérieur. Je ne l’ai donc jamais connue, et je ne peux donc pas répondre à ta seconde question.

Son ton n’avait pas changé. Parler de sa mère ne lui procurait aucune émotion particulière. Elle ne lui avait jamais vraiment manqué, car elle avait toujours eu Oigean et leur père, qui l’avaient entourée d’amour. Elle considérait ainsi qu'au-delà de la famille, c’était réellement l’attention, l’affection, l’intérêt, l’amour que l’on portait à un enfant qui importait. Aucun besoin d’hommes ou de femmes en particulier, simplement de gens qui aimaient sans compter.

Ce n’est pas très joyeux je suis désolée. Tu n’as pas à me plaindre pour tout ça. Je ne l’ai jamais connue, elle ne m’a jamais manqué. J’ai eu assez d’amour pour ne pas ressentir cette absence. Celui qui en a le plus souffert, c’est notre père. Je crois qu’il l'aimait au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer, et devoir la briser lui a demandé un courage au-delà de tout. Il nous a toujours parlé d’elle. Nous avons toujours su d'où nous venions, ça n’a jamais été secret ou tabou. C’est juste ainsi, conclut-elle avec un sourire presque fataliste.

La réponse bien que dénué de douleur, laissa Snow pensif. Il se rendait compte qu'il n'avait jamais questionné les conditions de sa naissance, ou la façon dont l'académie avaient mis la min sur lui. Il avait supposé que des fermiers l'avaient emmené là, dépassé par sa magie, comme pour Jonas. Ce que Senea lui racontait le fit se questionner, était-ce pour cette raisons que ses pouvoirs d'enfant aquatique avaient trouvé leurs spécialité? Ou étaient-il bloqués sous forme glacière. Leurs père semblait être une personne formidable. Il avait semble-t-il assez d'amour pour avoir permit à ses enfants de ne pas souffrir du manque d'une mère. Snow le sentait parfois au fond de lui, ce petit pincement au cœur de ne pas savoir, l'archimage avait fait figure paternelle, mais l'aimait-il vraiment comme un père avec son fils? Il n'avait pourtant pas pour habitude de montrer ses émotions, mais ça ne l'empêchait pas de les ressentir, il avait beaucoup souffert du manque d'une mère enfant. Il étaient si similaires elle et lui, pourtant, si différents.

"C'est une histoire bien triste, mais au moins, tu sais d'où tu viens."

Snow lui sourit, observant ses yeux, les fenêtres de cette âme bien portante. Il repassait dans son esprit toutes ces informations une à une, il y avait un détail qui le laissait quoi. Elle avait dit quelque chose qui lui paraissait, saugrenu, intéressant. L'amour, oui, c'était ça. Elle avait eu cet amour de son père et de son frère, qui lui avaient permit de ne pas souffrir de l'absence d'une mère. Mais lui n'avait eu que celui de Jonas et de sa famille plus tard. L'air de Snow qui jusque là était enfantin, devint... Plus sérieux. Comme s'il s'attendait à tirer un enseignement de la réponse qu'elle pourrait lui donner.

"Qu'est-ce que ça fait..."

Snow marqua un arrêt, l'observant intensément dans les yeux. Prêt à sentir son monde entier chavirer à la réponse qu'elle lui donnerait.

"L'amour?"

Senea hocha la tête quand il commenta: il répétait ce qu’elle venait de lui dire et elle ne pouvait qu’approuver. Cependant, en creux se dessinait quelque chose: lui ne savait pas d’où il venait. Ceci, se dit Senea, expliquait peut-être certaines choses. Son pouvoir, d’abord, et son inaccessibilité ainsi que sa puissance. Mais, pour elle, cela expliquait aussi l’aspect secret qui semblait entourer Snow, ou dans lequel il semblait aimer se draper en tous cas: si on ne savait rien sur ses origines, ses branches, qu’on n'arrivait pas à le déterminer, n'était-ce pas plus important, finalement, que le fait qu’il ne vieillisse plus, ou qu’il ait pu se conserver dans un cristal de glace des siècles durant ? Car c’était là, finalement, la clé du mystère fondateur ! Si on comprenait d’où il venait, ce qu’il était, on comprendrait sans doute le reste. Si ce que disait Snow sur le secret qui entourait son existence était vrai, alors c’était sans doute là-dessus que certains Académiciens devaient plancher (même si elle n’avait aucun doute: ils étaient très certainement préoccupés par plus grave et plus urgent à l’heure qu’il était). Elle allait lui poser une question sur son rapport à ses propres origines quand il la devança pour lui poser un question, avec un visage très sérieux, qui la fit éclater de rire. D’ailleurs, elle retomba même sur l’herbe en riant. Que ce soit dans le côté inattendu de la demande, sa formulation, son sujet, elle trouvait tout un peu ridicule et surtout très drôle?

Pardon, articula-t-elle, une fois calmée. Je ne m’y attendais pas. C’est original comme question ! En plus, tu sais très bien ce que fait l'amour, Snow. Tu aimais Jonas, tu aimais Gwen, et de ce que tu en dis, ils te l’ont rendu !

Elle était amusée par l’aspect inattendu de cette question, comme dans son côté un peu pompeux, incongru ici. En plus de quoi, elle trouvait la question un peu bête, d’autant qu’il avait aimé, il l’avait dit. Pouvait-il vraiment envisager qu’en une soirée, en quelques minutes elle puisse formuler une réponse complète à une question comme celle-ci ? Il existait tant de types d’amour, tant de formes, tant d’objets !

Senea avait éclaté de rire, presque à s'en rouler par terre. Snow se redressa pantois, il l'a regardait avec un certain amusement, ce qui le fit sourire. Elle lui répondit qu'il connaissait l'amour, car il en avait fait preuve pour Jonas et Gwen, mais Snow ne parlait pas de cet amour là, il aprlait de celui que son père avant pour sa mère, ou de celui de Jonas avant pour Gwen, cette chose qui fait qu'on s'attache à une personne qui n'est pas de sa famille, et qu'on est prêt à subir les affres de la tristesse des années et des années après l'avoir perdu. JOnas était son frère, sa mort le peinait bien plus encore qu'il ne le sentait, mais, le père de Senea, pouvait pleurer si il parlait d'elle. Qu'est-ce qui pouvait causer une dévotion aussi intense si ce n'est cette forme de l'amour sur laquelle il s'interrogeait maintenant et tout de suite. Snow bascula sur le coté, les position s'étaient échangées.

"J'aurais dû préciser... Je parles de l'amour qui t'a donné naissance, celui qui a fait que tu sois là aujourd'hui à rire et à discuter avec moi."

L'air de Snow n'était plus aussi sérieux que la minute précédente, il affichait un air plus amusé, comme attendrit par cette femme qui s'amusait de presque tout. Il n'avait pas la notion de gênant à cet instant précis. Au contraire, il se sentait bien, calme, en confiance avec cette personne. Il se demandait si elle lui répondrait ce coup-ci, si elle se remettait à rire et ou n'était pas capable de lui donner une réponse, alors il laisserait probablement le sujet en suspens. Une légère brise se leva portant les odeurs de la femme à ses narines, qu'est-ce qu'elle sentait bon. Snow sourit et se relaissa tomber sur le coté.

Il la regardait, manifestement amusé de sa réaction, légèrement au-dessus d’elle. Elle essuyait une larme de rire qui avait perlé au coin de son oeil, et avait reporté son regard sur les étoiles. Lorsqu’il précisa sa question, elle eut un léger soupir.

Je ne sais pas, Snow. Et sincèrement, ça ne m’intéresse pas, ajouta-t-elle avec un sourire.

Elle sentait que sa réponse était un peu étrange, et se sentit forcée de préciser.

Ce que je veux dire, c’est que c’est plus simple d’idéaliser un mort que d’aimer un vivant. Peut-être que, si ma mère était encore en vie, mon père et elle se seraient séparés. Je ne les ai jamais vus ensemble, je ne sais d’eux que ce nous a raconté notre père. On voit toujours un couple de l'extérieur, mais on ne peut jamais savoir ce qui s’y trame en réalité. C’est comme l’histoire de l’homme à la lyre, tout à l’heure. C’est très joli, une fois raconté, enjolivé, mais en réalité … On a l’image de couples solides, unis pour la vie, qui s’aiment toujours, pour qui c’est facile, mais je ne crois pas que ça existe, pas aussi simplement en tous cas. De fait, la recherche de ce sentiment ne m’intéresse pas. Je ne pense pas qu’on puisse ne pas être déçu dans cette quête. C’est tout.

Elle haussa les épaules, reporta son regard sur lui, et lui sourit:

Si tu veux parler d’amour romantique ou passionné, il vaudrait peut-être mieux voir ça avec Diane, Bjorn ou Pazu. A ce chapitre, je n’ai eu pour ma part que des amourettes, si on veut, passées aussi vite qu’elles sont venues.

Le regard de Senea partit vers le ciel de nouveau. Elle comprenait qu'il soit curieux si en un millénaire il n'avait jamais eu d'histoire d'amour, mais c’était vrai: ça ne l’intéressait pas. De toute façon, personne n’était jamais parvenu à un quart de poil de la cheville de la fusion, la complicité qu’elle partageait avec son frère, son double. Et même lui était parti, et l’avait abandonnée. Alors …
Evidemment, rien de tout cela ne transparaissait sur son visage. Elle regardait les étoiles sur le dos, calme et souriante.

Oh ! Une étoile filante ! s'exclama-t-elle soudain, surprise, en pointant le ciel.

Snow écoutait attentivement Senea et comprenait son désintérêt pour la chose. Cependant tout ceci restait difficile à comprendre. Tout ce qu'il avait jamais apprit c'était de retenir ses émotions. Cette époque était définitivement différente. Senea reprit, elle visait juste à tout les coups, chacune des ses phrases dénotait une réalité presque pragmatique au bordure du cynisme. Elle avait confirmé que la recherche de ce sentiment ne l'intéressait pas, mais n'était-ce pas là tout le principe de la dite chose? De ne pas la chercher jusqu'à-ce que ça nous tombe sur le coin de la figure comme une évidente crotte d'oiseau qui avait trouvé son cuire chevelu comme piste d’atterrissage? (Non c'est pas du vécu! è.é) Snow la regardait distraitement, essayant de procéder à la mémorisation de ce qu'elle lui disait. Elle lui proposa ensuite d'aller demander aux personnes vraiment encline à aimer, mais Snow voulait l'opinion de Senea, c'était pour ça qu'il avait demandé ce que ça faisait. Il voulait savoir ce que ça lui faisait à elle. Même si, interroger les deux amoureux ou DIane serait surement une bonne idée pour avoir plus de données. Quand Senea tourna ses yeux vers le ciel, Snow ferma les siens. Laissant son esprit divaguer dans ses pensée. Une image rémanente resta coincé sous ses paupières cependant, cette femme à coté de lui, son visage, son sourire, ce petit air malicieux. Snow soupira d'un souffle presque inaudible. Qu'était-il en train d'arriver finalement. Il se trouvait quand même incohérent lui-même. Senea s'exclama qu'il y avait une étoile filante. Snow ouvrit les yeux, trop tard.

"Fait un vœux."

Ces mots étaient sortit de sa bouche presque malgré lui, aussi doucement que chaleureusement. Ses lèvres avaient lâché ces mots comme un murmure sur le lobe de l'oreille. Snow fixait alors le ciel. Se demandant s'il y en aurait d'autre. Son regard se perdit dans la profondeur du ciel nocturne. Il avait toujours eu cette impression de plonger au fond de lui alors qu'il regardait le ciel, ce qui semblait, étonnant compte tenu que son lui intérieur et le ciel se trouvaient au deux endroits les plus opposés. Snow leva la main vers le ciel, comme si il essayait de le toucher. Comme si ils se connaissaient depuis longtemps et qu'il aspirait à le rejoindre. Snow ferma les yeux, laissant les embruns souffler sur ses cheveux et son corps. L'air se rafraichissait toujours plus, mais ce n'était pas assez du tout pour qu'il ait froid. Dans sa rêverie, Snow revit le rêve qu'il faisait de temps en temps. Il se trouvait sur le dos d'une créature ailée, couverte d'écailles. Snow rouvrit les yeux. Une seconde étoile traversa le ciel. La main de Snow retomba sur le sol.

"Les étoiles filantes, quel spectacle. Jonas disait que c'était le signe d'un renouveau, une naissance, une nouvelle ère, ou plus simplement, un changement."

Snow soupira, il se souvenait que son frère aimait tout romancer, tout enjoliver. C'était définitivement un amoureux de la vie. Cette pensée brisa le cœur de Snow...

Senea scrutait le ciel, insensible aux questionnements de Snow, à l’émotion qu’il ressentait. Elle cherchait simplement d’autres étoiles filantes, ou à repérer des constellations. un petit nuage passa, et elle se fit la réflexion qu’il ressemblait à une coupe de glace à trois boules, ce qui la fit sourire. Non loin, des étoiles formaient des figures géométriques, et avec un peu d’imagination, on pouvait les relier et faire de jolis motifs. C’était toujours étonnant de voir ce scintillement, qui paraissait à la fois si loin et si proche. Snow devait en être au même stade de ses réflexions, car, là où elle se tenait un bras sous la tête, et l’autre, celui du côté de Snow, le long de son corps, lui tendit le bras vers le ciel, comme s’il voulait saisir quelque chose de fondamentalement inaccessible. Elle décida de ne rien dire, savourant de moment de calme et de silence, où seul le son de grillons venait perturber la nuit douce. Elle appréciait la douceur de l’air qui fraichissait, les odeurs d’eau, de lac, de feu de camp, de pinèdes, de sève, de fleurs. Du bout des doigts, elle caressa quelques brins d’herbe courte, comme pour s'assurer de la réalité de l’instant. Puis Snow brisa le silence, et il sembla à Senea qu’elle sentit ses épaules retomber dans un léger soupir, qu’il n’entendrait pas. Elle sourit à ce qu’il lui disait.

Oui c’est souvent ce qu’on dit à propos de ce phénomène. C’est une jolie manière de rendre le monde encore plus magique qu’il ne l’est, sourit-elle.

L’entendant soupirer, elle lui caressa une main doucement. Elle avait bien compris que parler de Jonas lui était difficile, qu’il lui faudrait du temps. De son côté, elle avait un peu de mal à admettre que celui dont il parlait n’était autre que l’Archimage des temps jadis.

Comment as-tu rencontré Jonas ? se risqua-t-elle à demander. Il est dit dans les manuels et les arbres généalogiques qu’il était fils unique … et pourtant tu l’appelles ton frère, expliqua-t-elle.

Snow fronça les sourcils amusé à la première affirmation de Senea ce qui le sortit immédiatement de la tristesse qui commençait à s'insinuer. Rendre le monde plus magique.. C'était compliqué là, avec les villes qui faisaient la taille d'une planète entière ou les branches qui donnaient des pouvoir particuliers à tout être vivants. Puis, elle demanda, comment elle avait rencontré Jonas. Expliquant qu'il avait toujours été noté comme fils unique. Le regard de Snow divagua démontrant qu'il recherchait la réponse dans sa mémoire. Son premier souvenir, aussi loin qu'il puisse remonter, c'était Jonas et lui qui jouaient avec des petites figurines en bois. Il n'avait jamais su les teneurs et aboutissants de son arrivée à l'académie, il savait seulement qu'il y était depuis aussi loin qu'il se souvenait.

"Je sais qu'il avait été emmené par son père, parce qu'il avait fait brûler la grange avec ses pouvoirs... Son père n'avait jamais eu beaucoup de pouvoir, et malgré sa branche de terre, était incapable de contenir Jonas. Je crois qu'il avait, deux ou trois ans. Je crois que j'y étais déjà... Je ne sais pas. Ceci dit, nous avons grandit ensembles, apparemment, dans le berceau, on arrivait toujours à se rejoindre ou à se voir."

Snow ne faisait que rapporter ce qu'on lui avait raconté, et, malgré une envie profonde de savoir ce qui s'était passé après son sommeil, il n'avait jamais recherché Jonas dans les écrits. Voir son nom écrit sur un papier remuant trop le couteau dans la plaie.

"Le savais-tu, les étoiles filantes sont des objets qui partent en fumée dans notre atmosphère? Dans l'au delà de notre atmosphère, il existe des comètes entièrement composée de glace. L'académie les appelait je crois, les œufs de dragons."

C'était une conversation qu'il avait surprit dans son enfance, il l'avait probablement mal comprit, mais il aimait bien cette idée que des œufs de créatures subsistait endormie dans le lointain.