- Beldura GlowMinosien.ne
- Messages : 596
Date d'inscription : 28/05/2011
Age : 31
Localisation : Au Palais de Minos
Votre personnage et ses relations
Date de naissance: 30/06/2758
Âge: 32
Branche(s): Fille du Feu
Lieu de vie: Palais de Minos
Occupation: Reine de Minos
Niveau de richesse: 9
Niveau de célébrité: 9
Relations principales:
Autres informations essentielles:
La Loutre sur l'Interforum 14 - Epreuve 3
Lun 19 Sep 2022 - 11:21
Voilà ma partiipation pour l'épreuve 3 de l'Interforum 14 ! https://www.just-married-rpg.com/t22820-epreuve-3-jouet-avec-le-feu-l-entre-passe-elysion
C'était un duo écho, dont voici l'énoncé:
"La nostalgie, un beau sentiment, mais parfois un peu triste. Pourtant, voilà que vous retrouvez vos jouets d'enfance. Ceux qui vous ont suivi durant de nombreuses années et qui vous ont vu grandir. L'occasion de se remémorer de bons moments passés ensemble. Attendez... Est-ce que l'un d'eux ne vient pas de bouger ?! Mais si, le voilà qui s'approche de vous et, visiblement, il ne semble pas particulièrement content. Ses camarades non plus. Apparemment, ils ont des comptes à régler avec vous."
C'était un duo écho, dont voici l'énoncé:
"La nostalgie, un beau sentiment, mais parfois un peu triste. Pourtant, voilà que vous retrouvez vos jouets d'enfance. Ceux qui vous ont suivi durant de nombreuses années et qui vous ont vu grandir. L'occasion de se remémorer de bons moments passés ensemble. Attendez... Est-ce que l'un d'eux ne vient pas de bouger ?! Mais si, le voilà qui s'approche de vous et, visiblement, il ne semble pas particulièrement content. Ses camarades non plus. Apparemment, ils ont des comptes à régler avec vous."
Un coffre à jouets, intact sur la terre brûlée. Ses charnières paraissaient même neuves, ne grinçant pas lorsqu’elle en souleva le couvercle. Jaillirent alors des flammes, hautes, si hautes assorties de cris de douleurs qui la pénétrèrent jusqu’à la moelle des os. Elle recula avec un hurlement de terreur. Face à sa plus grande peur, elle rampait, les yeux agrandis, jusqu'à se trouver à suffisamment bonne distance pour ne plus sentir l’infernale chaleur, se rouler en boule et pleurer, encore et encore. Elle n’avait cure de salir sa robe avec le sol qui n’était plus que cendres et charbon, elle souhaitait juste …
"Ne pleure pas."
Avec un cri, elle bondit de côté. Personne ne pouvait être là. Personne n’avait survécu à ces flammes,encore nichées dans le coffre à jouet et qui avaient tout ravagé. Alors qui, comment ? Le coeur battant aussi fort que s’il s’apprêtait à briser sa cage thoracique pour en jaillir, elle tenta de regarder autour d’elle.
"Je suis là, Belle, en bas."
Cela faisait si longtemps que plus personne ne l'avait appelée ainsi. Parmi ceux qui employaient ce diminutif, plus aucun n’était encore en vie. Aujourd'hui, on l’appelait plus souvent “Majesté” que par son nom. S’attendant presque à croiser le regard d’un de ses frères, frissonnant d’horreur froide à cette idée, elle regarda vers le sol calciné.
Mais ce n’était pas un frère. C’était Étincelle. Une poupée de jute marron, aux cheveux en laine noire et aux yeux en boutons jaunes. Sa maman l’avait faite pour elle, et remplie de la paille de la grange. Beldura avait joué avec Étincelle, d’aussi longtemps qu’elle s’en souvienne. Elle l’emmenait partout avec elle, tenant dans sa main son bras, ou bien la calant dans la ceinture d’un vêtement. Elles étaient inséparables. Elle lui racontait tout. Les cours et les devoirs, les jeux avec les amis, les chamailleries avec ses frères et sœurs, les punitions. C’était sa plus grande confidente. sa complice la plus intime.
Étincelle était là, évidemment, le jour où …
Étincelle était restée sur le tas de foin, alors que le monde s’était transformé en incendie n'épargnant que celle qui l’avait causé. Tous les autres avaient péri, cuits dans la chaleur ou étouffés par la fumée noire, dense. Et Beldura n’avait jamais osé repenser à Étincelle, et avait banni le Feu de sa vie, terrorisée, avant, lentement, de commencer à craindre le monde entier.
Mais cette Étincelle-ci ne ressemblait plus à la poupée tant aimée. Sa robe au tissu noirci était trouée, du foin carbonisé en dépassait, et ses cheveux avaient disparu. Surtout, toute une partie de son visage avait disparu, mangée par les flammes. Face à cette vision terrible, Beldura gémit et se remit à pleurer, étalant un peu plus la suie sur son visage.
"Tu m’as détruite, Belle. Tu as tout détruit."
Incapable de lui répondre, la jeune femme se recroquevilla sur elle même, frissonnante, ramenant contre sa poitrine ses genoux. Elle détourna le visage, plaquant ses mains sur ses yeux, pour ne plus avoir à voir ni la poupée, ni le coffre où les flammes s’étaient éteintes, ni même la terre où s’était, il y a longtemps, tenue sa maison. Elle savait qu’elle avait tout détruit. Elle savait très bien que tout était de sa faute. Que si elle n'avait pas joué avec le feu dans le foin, que si elle n’avait pas tout embrasé, puis eu trop peur pour contrôler les flammes, sa famille serait encore là. Elle le savait, et cela faisait vingt et un ans que ça la rongeait,que cette certitude détruisait sa vie, déterminant tous ses rapports sociaux, toutes ses actions. Elle n’avait pas besoin qu’Étincelle le lui dise. Si elle avait pu revenir cette journée là …
"Va voir dans le coffre. Ne fuis pas. Plus tu fuiras, pire ce sera. Si tu fuis, tout recommencera."
Ne sachant pas pourquoi, elle obéit. Elle rampa jusqu'au coffre à jouets ouvert au milieu de rien, trônant sur les cendres. Elle tremblait de terreur, glacée à l’idée que de nouveau, des flammes jaillissent. Pourtant, rien. Et quand elle y jeta un oeil, elle y vit toute son enfance.
Tous les jouets dont elle se souvenait étaient là, rassemblés. Les jouets de son grand frère, les jouets des jumeaux. Ses jouets. Tous, ils étaient tous là. Elle les revoyait soudain, plus nettement qu’elle ne les avait jamais vu, riant et inventant des histoires.
Mais les joujoux ne ressemblaient plus à ce qu'ils avaient été. Les soldats de plomb étaient un peu fondus, les hochets n’étaient plus que du charbon. Il manquait des bouts aux poupées noircies, et les ballons étaient plats, racornis par la chaleur. L’odeur, âcre, piquante, brûlante, la prit à la gorge. Tous avaient souffert de l’incendie, comme elle.
"Que veux-tu de moi ?" souffla enfin Beldura à Etincelle assise sur le rebord du coffre. "Je suis tellement désolée …"
Ces mots semblèrent lui écorcher la gorge. Tout piquait, comme encore irrité par la fumée.
"Tu peux être désolée. Mais ça ne changera rien. C’est fini, c’est passé. On ne modifie plus le passé. Nous ne sommes plus."
Lorsqu’elle reporta ses yeux sur le coffre, il était vide. Seule restait Étincelle. Elle eut un nouveau mouvement de recul, regarda la poupée.
"Il n’y a qu’une seule manière d’éviter ça, de nouveau, de ne plus avoir peur. Et tu le sais."
A ces mots, Beldura, assise, regarda ses mains. Sur sa peau blanche, il y avait des traces noires, laissées par le sol brûlé. Ses longs doigts fins semblaient curieusement épargnés. C'étaient d’eux qu'était venu tout son malheur, c’étaient d’eux que sortaient les petites boules de feu qui avaient chamboulé tout son univers. Elle frissonna, et cela fit jaillir des étincelles, si lumineuses au-dessus de cette terre brûlée, sinistrée. Si pleines de vie. Elle eut un mouvement de recul.
"Tu as toujours le Feu en toi, Belle. Et tu l’auras toujours. A toi de décider ce que tu veux en faire …"
Elle regarda Étincelle, avec un air suppliant. Elle savait parfaitement que la poupée avait raison .. D’ailleurs, n'était-ce pas un sourire qu’elle voyait sur ce visage démembré ? Beldura devait apprendre à maîtriser ce pouvoir, son pouvoir, le pouvoir de toute sa famille depuis des générations.
"Tu en es capable. Tu es plus forte que tu ne le crois."
Capable ? Elle n’était plus capable de rien, depuis des années.
"Qui règne sur Minos ? Qui a fait d’un continent méprisé une terre d’accueil rayonnante ? Si tu as fait ça, tu peux maîtriser le Feu."
Comment ? Comment affronter cette terreur qui la définissait ? Comment ne plus avoir peur ? Comment ne plus trembler face aux braises, aux étincelles, aux flammes ? Elle ouvrit la bouche, pour demander, mais il n’y avait plus d'Étincelle, plus de coffre. Plus rien, mis à part cette terre brûlée, ce terrain sinistré qui fut, autrefois, sa maison. Pourtant, il lui semblait voir des fleurs commencer à sortir de cette terre …
Dans un sursaut, la Reine de Minos reprit une goulée d’air, et se rendit compte qu’elle était dans sa chambre. Seule, couverte de sueur, mais bien dans un immense lit aux draps blancs. Moulue, courbaturée, le rythme cardiaque incertain, elle fit en sorte de se calmer, et se leva. Alors que de douces lumières magiques éclairaient la pièce, contrant tout à la fois sa peur du feu et sa peur du noir, elle alla dans sa salle de bains afin de se laver les mains. Lorsque l’eau coula sur elles, elle ressortit claire, et la jeune femme en fut surprise. Ses étaient toujours longues, fines et blanches, mais elle s'attendait à les trouver noircies, rougies, un peu brûlées. Mais rien.
C’était ridicule. Elle soupira, passa de l’eau sur son visage et croisa son regard dans le miroir. Étincelle avait raison, évidemment. Mais, si elle parvenait à affronter les peurs qui, depuis toujours, faisaient d’elle ce qu’elle était … que devenait-elle ? Pouvait-elle être autre chose que cette fille apeurée, qui pleurait, tremblait, frissonnait, paniquait ? C’était elle toute entière que la poupée de son rêve avait suggéré qu’elle change.
Serait-ce une si grave, de changer ? Son meilleur ami n’était plus, l’homme qu’elle avait aimé l’avait quittée. Elle était seule et ce depuis des années. Mais aujourd'hui, il y avait l’Ombre à combattre, et elle restait recroquevillée dans ses terreurs d’enfance. Alors même qu’elle était Reine ! Aussi dur que ce soit, il fallait absolument qu'elle apprivoise ses peurs et maîtrise son pouvoir. Pour les siens. Pour protéger ceux qui l'aimaient.
Elle n’était pas seule. Elle avait tout Minos avec elle. L'étincelle de leur amour la soutiendrait. Alors, elle allait demander de l’air, pour aller mieux, enfin. Et raviver les braises de sa vie, pour en faire un feu de joie.
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Je crains la nuit, les rues, le jour et les gens, la pluie, les éclairs et les chats noirs
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
Je crains les promesses et les serments, les cris, les mots séduisants
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Soudain je sursaute en ne croisant qu´un miroir
Mais n´ai-je peur que de moi?
Beldura Glow
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